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Juillet 1459 : Malbrouk arrive enfin en Anjou et revoit une de ses vieilles connaissances...

[RP] Qu'une histoire de choix...

Malbrouk
Entendez ce hurlement de joie, un fou ? Non, juste ce vieux bouc de Malbrouk qui avait réussi à passer la frontière Tourangelle sans se faire trucider par les furieux faisant office de voisins aux Angevins.

C'était plus fort que lui mais il le fallait, il baissa ses braies pour montrer son royal postérieur du haut d'une colline à la Touraine puis insista en se retournant et en tapant d'une main sur son avant-bras gauche tout en tirant la langue.

De toute évidence, ces gestes inexpliqués flirtant avec la démence semblaient vider le barbu d'une pression retenue depuis bien trop longtemps.

Il aurait pu se contenter d'aller fêter cette libération auprès d'une ribaude pas trop grasse si possible avec les quelques écus qui lui restaient en poche mais non, le lubrique en voulait plus encore, il lui fallait une musique dans la tête, il lui fallait un orchestre, des danseuses, des milliers de danseuses, il lui fallait la pluie et l'orage en plein été, il lui fallait une éruption volcanique projetant ses cendres sur le Royaume en son entier, il lui fallait...tout sur ce rien qu'était sa si modeste victoire.

Alors forcément, une femme, aussi belle soit-elle, dans une couche, ça ne pouvait pas suffire tandis que courir et se pavaner en tenue d'Adam et longer la frontière tout en déployant ses bras et oublier les gros mollets poilus de l'infirmière chargée de lui soigner ses blessures minutieusement infligées par une armée tourangelle deux mois auparavant, ça défoulait plus que tout...

Il avait dû se coltiner les discours insipides et arrogants de leurs Comtes actuel et précédent ainsi que de leurs accolytes, l'arrangue du tourangeau moyen qui estimait que l'heure de fonder ce qu'ils appelaient la Grande Touraine composée de l'Anjou, du Poitou et du Berry annexés était venue, les tracasseries administratives de cette Province pour tenter non pas de rentrer mais bien de sortir avec son nom que nul parmi ces troublions pouvait rédiger correctement :


- Non m'dame, Malbrouk avec un k, pas de q dans mon k, pas de c non plus, juste un k, k comme euh... pffffffff... j'sais pas moi... juste un k
- Très bien messire Malbrouque !
- Aaaarggghhh !!!

Ses pupilles s'effaçaient sous le bleu de ses yeux qui brûlaient tant il fixait le soleil pour remercier Aristote forcément caché derrière selon lui...

Auprès de et avec ses amis blessés, il avait lancé un appel de détresse et un réveil du sens de l'honneur à ses comparses Artésiens qui, toujours à se chamailler en temps normal, s'unissaient lorsqu'on s'en prenait à des compatriotes et l'Artois avait suivi mais il fallait attendre.

Attendre, attendre avec l'infirmière aux mollets poilus, attendre, attendre avec le Comte cireur de chausses, attendre, attendre avec leurs chefs d'armée ne connaissant que le mot "taaaapppeeerr" et jouant à "qui qui attrape la savonnette le premier", attendre, attendre et voir défiler chaque jour toujours plus de Bourguignons et d'Auvergnats, de Nobles et de "valeureux" guerriers qui souhaitaient écraser le Berry sans trop se tâcher tout de même, c'est vrai qu'à 10 contre un, on se sent toujours mieux...

Après quelques kilomètres de course effrénée, Malbrouk semblait s'être calmé, il se dirigea alors dans une taverne où il croisa nombre de personnes sans trop vraiment les comprendre mais à quoi bon comprendre quand on est heureux.
C'était donc eux les alliés, les Angevins, les Poitevins et autres en ins, pour sûr qu'ils n'étaient pas formatés comme ceux d'à côté, ils ne semblaient pas craindre la fourmilière de Tourette qui augmentait à vue d'oeil, c'était bien là toute la différence de culture, d'un côté les coincés du bulbe, de l'autre, les libérés du culte...

Quelques mots anodins auprès d'une dénommée fourmi et la révélation alors. Cette fourmi refusait de suivre le mouvement. Pas pour elle le rythme épuisant des esclaves au service d'une Reine ou... d'un Comte, pas pour elle l'esprit belliqueux d'invasion pour, soit disant, protéger une Reine ou... un Comte, pas pour elle, la nurserie d'épouvantables têtes blondes à la mode pour son Comte ou... sa reine, sait-on jamais...
Elle était la fourmi, la seule, ne souffrant d'aucun devoir et ne vivant que pour son compte.

Malbrouk, l'artésien, Malbrouk le vieux bouc sortit alors de la taverne et se dirigea vers le lac proche de Saumur.
Un petit fil de pêche et un grand bout de bois en guise d'arme pour savourer son choix à lui : attendre ses amis, attendre les Artésiens et puis qui sait, donner quelques coups de bâton sur la fourmilière voisine si par hasard on l'y invitait.

Les orteils en éventail, un chapeau posé sur son front et un sourire niais en prime, il attendrait encore et encore mais en liberté, il attendrait peut être le passage de quelques curieux ou parlerait seul et répéterait tout ce qu'une narration pouvait relater à haute voix...


Entendez ce hurlement de joie, un fou ? Non, juste ce vieux bouc de Malbrouk.................
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Felina
Une soirée des plus ordinaire, entre un fils et sa mère

On fait quoi demain M'man ?

C'que tu veux bonhomme !

On va à la pêche alors ?

Ouaip.


Ou comment la Rastignac se retrouve ce jour sur les rives du Lac de Saumur, branche de saule à la main et appâts en tout genre dans sa besace. Une promesse est une promesse, et notre féline, quoique détestant toujours autant l'eau, fait contre mauvaise fortune bon coeur. Assise sur l'herbe humide, cheveux et nez au vent, elle écoute son blondinet de rejeton babiller et lui narrer les milles et une façon d'attraper le poiscaille tant désirée.

Pas certain que le moulin à parole en action ne leur permette de rentrer autrement que bredouille ce soir, mais elle ne dira rien, se contentant de hocher la tête et de ponctuer le discours de son Karyl par des "oh" et des "ah" montrant combien elle sait être attentive.

Une journée des plus ordinaire, entre un fils et sa mère.

Le calme avant la tempête, peut être. Que serait demain ? Qu'arriverait-il dans les jours prochains, maintenant qu'elle avait promis de reprendre les armes. Quelle serait la réaction du gamin, persuadé dans sa naïve crédulité que sa mercenaire de mère s'est enfin rangée, qu'elle ne dégainerait plus la lame de son fourreau que pour le défendre ?

C'est maintenant ou jamais la Panthère, dis lui ... Explique lui que tu ne sauras jamais vraiment renoncer, raconte lui comment le goût du sang et de la guerre te manque malgré tout ... Justifie toi ... Lis la déception dans le regard du Candide ... Aie honte de ce que tu es, mais assume ta véritable nature ...


Karyl ... je ...

La gorge se noue, les mots s'étranglent, la Féline hésite, recule, renonce. Et soudain une diversion, offerte sur un plateau d'argent. Une voix non loin. La sauvageonne se relève, curieuse, et fait quelques pas vers la source pas si inconnue du bruit. Sourire en coin, mirettes qui étincellent ...


Tiens tiens ... L'Vieux Bouc se serait-il donc perdu ?

Ou comment s'évanouissent en un instant les belles résolutions d'avant.

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A trop jouer avec les Félins, il faut s'attendre à être griffé ...
Malbrouk
S'il avait une profonde vénération pour la nature puisque ne la comprenant pas, force était d'admettre que ce jour en particulier lui révélait une autre facette des bêtes en tout genre qui se risquaient à s'approcher du vieux barbu en toute circonstance.

Jamais ô grand jamais, un animal autant domestique que sauvage se risquait à chercher tendresse auprès de Malbrouk tant il lui était inconcevable qu'une bête quelqu'elle soit pouvait être utile à autre chose qu'à remplir son estomac réclamant, plus par gourmandise que par nécessité, son lot de chair fraîche.
Un cheval même pouvait contenter le vieux bouc d'autant plus qu'il avait une sainte horreur des canassons qui, selon lui, n'étaient bon qu'à laisser du crotin n'importe où sur les chemins, source de nombreux déboires pour un homme ayant une certaine propension à voir double dans les meilleur des cas ou ne plus rien voir dans le pire quand il sortait d'une taverne...

Ce jour donc, un poisson suicidaire, certainement, avait décidé de mordre à l'appât de circonstance que Malbrouk avait posé à sa ligne : un morceau de pain...
Et ce qui aurait pu être un moment de grande joie suite à cette découverte qu'un animal pouvait être aussi bête qu'un tourangeau devint, en l'espace d'une simple phrase prononcée par une voix qui ne lui était pas inconnue, la source de bien des tracasseries.

Tandis que l'énorme poisson con se rendait compte de son erreur et tentait de s'échapper en tirant sur le simple bout de bois que Malbrouk se refusait à lâcher, ce dernier se devait de faire bonne figure devant la délicieuse Félina qu'il avait croisé en d'autres circonstances moins buccoliques.


Par Dieu, Félina !
Je me doutais que tu ne serais pas loin de ce qui se passe actuellement...


Une phrase certes peu originale mais laissant encore à Malbrouk quelques secondes pour s'expliquer avec son adversaire aquatique qui s'évertuait à secouer suffisament la ligne pour que le chapeau du bouc se place de travers et de façon peu esthetique sur la tête du pêcheur.

L'on pouvait voir toute la dextérité de Malbrouk qui, d'une main, invitait Félina à s'installer à ses côtés tout en continuant à tirer de l'autre l'abruti aquatique qui se rebellait sans oublier le léger mouvement de tête afin de repositionner son chapeau de façon plus orthodoxe.

La mercenaire au caractère plus qu'affirmé arrivait et la bataille entre l'homme et le poisson ne s'achevait point, il fallait prendre une décision, décidemment tout n'était qu'affaire de choix en ce monde, la victoire aussi ridicule soit-elle en public ou la défaite personnelle à s'en mordre les doigts...

Une pensée succinte..


Crétin de poisson !

...et un bout de bois fuyant au loin dans le lac.

Désarmé, Malbrouk de se lever pour recevoir cordialement la belle.

L'instinct du mâle apercevant une tête blonde d'une dizaine d'années toute proche pour comprendre que Félina avait peut être changé et qu'elle s'était rangée. Question à l'appui.


Ton fils ?

L'esprit guerrier l'emportait et une succession de questionnement parcourait Malbrouk alors. Elle ne pourrait plus jamais goûter au délice du sang versé, au dernier souffle du mourant dont on pouvait se délecter pour toujours plus apprécier la vie, à la joie de vaincre ou d'être défait du moment que l'on a défié la noire faucheuse avec cette sensation d'être plus grand encore qu'Aristote, elle ne pourrait plus être le Titan affrontant les Dieux, elle ne pourrait plus être jusqu'à... ne plus être, elle ne pourrait plus si cet enfant était le sien.

Combien même il aurait eu envie d'être Cronos incurgitant ses nouveaux-nés afin d'éviter un quelconque risque, Malbrouk se résolut à admettre que même Cronos avait succombé pourtant alors lui, simple homme ne pouvait certainement pas éviter d'entendre de la bouche de la belle qu'elle ne participerait pas à une bataille si bataille il devait y avoir.

Tout n'était que question de choix...

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Karyl
Une soirée des plus ordinaires, entre un fils et sa mère…

Pour la Féline voilà une soirée qui aurait pu s’avérer des plus reposantes si, dans ses bagages, elle n’avait prit un petit blond qui entendait bien faire d’elle une experte de la pêche moderne.


Maintenant que je t’ai mis l’hameçon et ben il faut que tu le mets dans l’eau mais faut que tu lances comme moi j’ai fait tout à l’heure hein et faut pas que tu vas dans l’eau avec ! Et après et ben je crois il faut tu parles plus parce que sinon tu vas faire peur aux poissons et on va pas les attraper et moi après et ben je pourrai pas te faire de la truite à l’orange pour qu’on mange ce soir alors tu auras faim mais se sera tant pis pour toi. Moi j'ai quand même le droit de parler un peu parce que sinon moi je m'ennuis et en plus il faut que je te montre comment je fais les appâts pour que tu sais faire. Tu veux que je te montre ?

Sans attendre la moindre réponse, voilà le minot lancé dans un de ses monologues dont il a le secret, expliquant, ré-expliquant et démontrant à sa féline de mère les mille et une façons de confectionner leurres, hameçons et autres cannes des plus efficaces. C’est qu’on ne rigole pas avec la pêche!

Aller faut que tu fais maintenant ! Finit-il par ordonner en maître des opérations, observant alors d’un œil critiques les moindres gestes de sa mère. C’est pas mal... Tu peux faire le progrès encore mais si tu écoutes tout le temps ce que je te dis et ben peut-être que un jour tu seras bien comme moi et on pourra faire le concours.

Sourire aux lèvres, il ne faisait pas de doutes que l’enfant était comme un poisson dans l’eau sur cette berge accompagné de sa mère. Relevant sa ligne alors qu’elle venait de se tendre c’est ravi qu’il montra sa mère sa prise. Un énorme poisson d’au moins 5 cm de long pour 1 de large. Une belle prise, foi de karyl !

En plus dans l’eau il y a beaucoup de poissons différents hein, ils sont pas tous pareil et même que y en a et ben ils sont bons mais les autres et ben c’est pas bon alors je crois que c’est mieux si tu essaies d’attraper que les bons comme moi je fais. Et est-ce que on pourra après aller au marché ? Et chez le forgeron ? Tu voudras bien m’acheter un truc si je trouve que c’est bien ? Moi j’ai pas encore tout le matériel pour que je suis un grand aventurier sur les bateaux alors il faut que j’ai sinon et ben je vais me perdre et puis couler et …

Bien loin de se douter des préoccupations de sa mère, le voilà qui prit un air des plus grave tentant sans aucune vergogne de faire avaler la couleuvre à sa mère dans l’espoir de l’amadouer et de lui chiner un quelconque gadget qu’il n’aurait pas encore. Son rêve : le plastron de guerrier trop génial qu’il avait vu quelques jours plus tôt sur le marché ! Ne manquant pas d’arguments, il comptait bien arriver à ses fins malgré leur nouvelle vie loin des conflits. Une vie qui convenant parfaitement au petit blond. Toute fois, la Féline lui avait promis une rencontre et celle-ci commençait à se faire attendre…


-Maman, c’est quand qu’on va voir Eikorc ? Pourquoi moi je l’ai pas encore vu ? Est-ce que on va aller sur la route avec lui ? Tu voudras bien qu’il m’apprend à être fort ? Et si je suis sage tu voudra bien que on fait l’épée ? Moi je promet c’est pas pour faire de la guerre après hein ! Est-ce que…

- Karyl ... je ...
- Oui ? ….

Le regard brillant, le gosse trépignait ne remarquant rien du trouble de sa mère bien trop préoccupé par ses futurs retrouvailles avec le colosse. D’ailleurs, il se devrait d’être des plus équipés pour ses évènements et à ce titre sa mère ne pourrait lui refuser le plastron !

- Tiens tiens ... L'Vieux Bouc se serait-il donc perdu ?
- Par Dieu, Félina !
Je me doutais que tu ne serais pas loin de ce qui se passe actuellement...


Tournant la tête tout à coup vers la « nuisance » qui venait de détourner l’attention de sa mère, le gosse détailla l’individu. Inconnu au bataillon… Pas très beau avec sa barbe, tout vieux et surtout… surtout… Quel mauvais pêcheur !


Mais c’est pas du tout comme ça que on fait avec les poissons hein. En plus tu arrivera pas à pêcher avec ton truc !
Fit le môme en se levant promptement d'un air indigné. Moi je suis Karyl et je suis le meilleur pêcheur de Saumur, c’est Maurice qui a dit en plus alors c’est que c’est vrai hein. Tu veux que je te montre comment on fait bien ? Moi je suis ne train d’apprendre à maman parce que elle sait pas trop faire comme toi. Tu peux rester si tu veux mais faudra pas que tu parles trop parce que c’est moi qui fait. Mais je veux bien tu me dis ce que il se passe… Pourquoi t’es là ? C’est à cause de ce que Maleus il a dit ? Et tu la connais de où maman ?

Et voilà le petit moulin à paroles changeant de cible oubliant alors totalement la partie de pêche. S’il se passait un truc, le petit blond voulait en être ! Se retournant vers sa mère il poursuivit :
Tu le connais toi aussi maman ? Est-ce que c’est du mercenaire ? Est-ce que je pourrai aller lui montrer la cabane tout à l’heure ? il peut rester pour qu’on fait la pêche tous les trois si il sait les histoires bien ?

Puis posant de nouveau ses azurs vers l’inconnu d’un air soupçonneux, il enchérit alors : Tu aimes faire l’épée et les chevaux ? Tu en connais des histoires d’aventurier hein ? Moi j’en connais bien alors si tu sais pas trop je peux te raconter hein…

Puis s’impatientant alors que c’est lui-même qui palabrait depuis 5 bonnes minutes empêchant les autres de dire le moindre mot, il décida de prendre les choses en main. Après tout, il était un homme maitenant, il en avait bien le droit !

Bon aller, le poisson il va pas nous attendre hein, alors toi tu viens t’asseoir à côté de moi pour qu’on fait la discussion et maman faut tu viens de l’autre côté pour que tu vois comment on fait tous les deux… D’accord ?

Une soirée des plus ordinaires, entre un fils, sa mère… Et un inconnu…
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un simple gamin des rues...
Felina
[Une journée normale entre une mère et son fils … qui tourne au vinaigre …]

Le regard félin glisse vers la surface de l’eau, lueur amusée en assistant au pitoyable combat entre la poiscaille et son prédateur. Mais à son grand étonnement, le vainqueur n’est finalement pas celui escompté, et il se pourrait même que son intervention vienne de sauver la vie du malheureux écaillé.

Alors qu’elle va répondre à la question toute légitime de l’Artésien au sujet du blondinet à ses côtés, c’est sans complexe que ce dernier la prend de vitesse, se lançant dans un de ses monologues dont lui seul a le secret. Plus agacée qu’elle ne le voudrait, elle ne peut retenir un grognement et lance une œillade sévère à son rejeton qui ne semble plus vouloir s’arrêter de parler. Un haussement d’épaule et une légère moue pour le Vieux Bouc, comme pour s’excuser en lieu et place de Karyl, elle finit par s’adosser contre un arbre, sans quitter une seule seconde l’hirsute barbue des yeux.


Mon fils oui … Une longue histoire …

Karyl j’te présente Malbrouk. J’l’ai connu en Périgord lorsque j’suis venue de sortir du merdier dans lequel tu t’étais fourré à l’époque. C’t’un fier bourrin artésien que ces fichus tourangeaux ont empêché de rejoindre ses terres.


De sa main valide, un geste autoritaire et ne souffrant aucune contestation vient lui signifier de pas surenchérir alors qu’elle poursuit, répondant enfin aux interrogations muettes mais tellement évidentes de son interlocuteur.

Comme j’te l’ai dit dans nos quelques échanges épistolaires, j'suis v'nue vous r'joindre. J’n’ai qu’une parole et s’il doit y avoir d'l’action, alors mes griffes et mon épée seront d’ton côté. Il semblerait qu’ça s’agite dans tous les coins et qu'mes services puissent être appréciés par beaucoup. Tout le gratin du Royaume se trouve en Anjou à c’que j’ai cru comprendre …

Alors me voici …


Il faut alors toute la force de la volonté de la Rastignac-mère pour ne pas regarder son fils à la fin de sa longue tirade, elle qui redoute tant ce qu’elle lira dans ses yeux.

Déception, incompréhension, peur …

Pas besoin de voir pour savoir … Mais ce qui est dit est dit, et ce qui doit être fait sera fait. Oui ils allaient voir Eikorc, comme elle lui a promis. Mais pour sa part, elle avait surtout à lui parler, de ses projets, de son envie de reprendre les armes et du service … Et tout ça elle aurait tellement aimé le dire à Karyl, lui expliquer, et peut être même le convaincre qui sait. Si simple en théorie ... et pourtant ...

Tout n’est que question de choix … mais pourquoi cela doit-il être si compliqué ?

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A trop jouer avec les Félins, il faut s'attendre à être griffé ...
Malbrouk
Combien de fois Malbrouk s'était-il fait enguirlandé par des mères pour avoir partagé des chopines avec un gamin ?
Rien qu'en tentant de s'en souvenir, le bouc grimaçait nerveusement.

Pourtant, un mioche, ça avait le don de ne pas lui coûter cher en générosité puisqu'en général il les retrouvait carpette à dégobiller sans retenue dès la première tournée offerte et c'était bien là tout ce qu'il trouvait d'amusant chez eux.

Pour le reste, il n'avait guère l'instinct paternel : semer la graine oui, voir germer la plante, définitivement non d'où son incapacité desespérante à discourir avec une tête blonde en situation normale.

Tout en enfilant ses botines, Malbrouk tentait d'enregistrer les questions de l'enfant en présence afin d'y répondre le mieux possible eu égard à Félina jusqu'à ce que cette dernière le sauve d'une sacrée épine dans le gros orteil en faisant des présentations quelque peu élogieuses tant l'affaire du Périgord avait été désastreuse.

Puis en acquièsant de la tête aux propos qui suivirent de la belle, il se saisit de sa seule arme et troubla le silence qui s'invitait pour une raison qui lui échappait.


Karyl, c'eut été avec plaisir que j'aurais entamé une discussion avec toi tout en admirant tes talents de pêcheur mais je crains de ne plus en avoir le temps

Intuition ou simple agitation au loin, le vieux bouc comprend que l'heure est venue de s'éloigner de la quiétude d'un lac pour rejoindre le tumulte des campements avoisinants.
Il salue l'enfant et d'un regard aussi neutre que possible invite Félina à le suivre afin de se diriger vers cet irrépréssible besoin de goûter aux chants des combats qui les anime.

Malbrouk s'éloigne et trouve mille façons de réduire son allure suspectant une hésitation qui lui serait bien impossible de comprendre chez l'aventurière.

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Karyl
L’onyx s’assombrit tandis que le sourire qui ornait le visage du petit blond s’effaça doucement de ses traits juvéniles. Déjà sa mère ne le regardait plus comme si elle redoutait une réaction qu’elle ne connaissait que trop bien... Mais l’enfant se tut. L’aveu avait le gout amer d’une réalité pesante. Que dire de plus ?

Son regard passa à l’homme qui venait de décliner l’invitation lancée. Qu’est ce qu’une partie de pêche quand sonne au loin la promesse d’une bataille ? Alors l’enfant fit volte face et s’assit de nouveau auprès de son panier de proies. Canne à la main, il se remit à parler comme si les poissons pouvaient le comprendre et la partie de pêche reprit entre lui et la rivière.

Il parlait aux poissons mais ses phrases voulaient dire bien autre chose. Il disait à sa mère «Je vais bien…Tu peux t’en aller… ». Il parlait, pour couvrir ses pas qui l’entraineraient loin de lui, vers ses projets, son envie de reprendre les armes et du service. Des projets et envies où il n’avait aucune place… Il parlait surtout pour taire la honte de s’être tant trompé. Comment avait-il pu croire qu’il en serait…

Petit bout de rien, il était bien trop petit…

Et tandis que malbrouk et Félina s’en étaient allé vers l’agitation dont les prémices secouaient déjà l’Anjou, l’enfant resta seul au bord de la rivière. Il profita du coucher de soleil qui faisait miroiter l’eau, du sifflement du vent dans les hautes herbes. Il profita de la quiétude d’un lieu qui ne gouterait pas au sang. Demain serait bien assez tôt pour une nouvelle réalité que venait d'instaurer ces deux combattants bien malgré eux.

Tout n'est que question de choix...
Et demain est un autre jour….

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un simple gamin des rues...
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