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[RP] Laisse moi partir…

Brume_sauvage
"Seul repose en paix celui qui meurt oublié"
    -Verner von Heidenstam -

*

Lente agonie des fumeroles qui s’évaporent dans l’air. Les torches s’essoufflent en quelques crépitements muets, délivrant leur lueurs torves sur les murs froids et sombres. Quelque perles liquides suintent sur la roches, témoin d’une humidité coutumière aux lieux sombres et enfouis.

Une statue, un autel alanguit à ses pieds et sur le plat du bloc de pierre sculpté, une silhouette assise. Les pieds pendent dans le vide et la tête abaissée est voilée par les longues mèches qui chutent nonchalamment. Immobile. Aucun souffle ne semble animer le corps, seule la mâchoire s’agite d’un tremblement nerveux. De la bouche entrouverte s’échappe quelques vapeurs âcres. De ses substances qui portent l’écumes aux lèvres, elle s’en est noyé le sang. Souffle toxique.

Une goutte de sueur ruissèle de son front, longe son nez avant de s’écraser sur le sol dans un silence absolu. Aucune réaction. Son regard hagard, cerclé de noir, fixe sans les voir les pavés qui s’étalent à ses pieds. Depuis combien de temps est t-elle assise ici? Quelques minutes? Quelques heures peut être… elle n’en sait rien. A ses pieds pourtant, demeurent les cadavres de plusieurs rouleaux qui ont envahi son être de leurs substances fallacieuses. Amas de cendres, fragments de feuilles. Une goutte d’eau dans l’océan de venin qui lui gangrène déjà ses veines.

Inspiration sifflante. Puisque tout à commencé ici, c’est là que tout devra se terminer.

L’encens qui se consume distille dans l’air ses vapeurs doucereuses. Une odeur de Yautli qu’elle a apprit à apprécier et qui n’a désormais pour elle pas plus de senteur qu’un amas de cailloux. Une fumée sans saveur, comme tout ce qui l’entoure à présent. L’ennuie a laissé place à une lassitude sans retour, inhibant touts les objectifs qu’elle s’était fixée. Que faire d’une vie sans but… Elle dérive, sans attache pour plus rien ni personne. Imperméable à toutes émotions, elle a oublié depuis longtemps l’idée d’aimer. Aimer… A quoi bon… Le seul intérêt qu’elle avait trouvé en Acolhua fut un homme, mort sous l’assaut de la guerre et ses amis, disparut dans le cœurs des temples. Ces hommes qu’aujourd’hui elle apprécie, elle les verra disparaitre à leur tour. Tout n’est qu’une question de temps. Des souvenirs qui seront comme des tombes plantées dans le cimetière enfouie dans sa poitrine. Pas même les facéties d’une petite brune d’occidentale n’arriveront à lui redonner le sourire… ni même un certain gout de vivre.

Tremblement. Ses muscles cotonneux sont crispés. Paradoxe incompréhensible. L’organisme ne sait plus s’il doit lâcher prise ou se rebeller… encore. Une lune sans sommeil à subir ses dérives, accusant chaque jour ce mal qui lui ronge les chairs. Toujours cette fierté stu.pide de se savoir en vie après avoir flirté avec la mort, mais derrière tant d’imprudence se cache ce désir inavoué, l’espoir que chaque crise soit la dernière. La langue perforée, la gorge emplie de sang…Toujours, pourtant, elle se réveille. Un don comme une malédiction offert par les Dieux.

Les Dieux… Frémissement des paupières. Ils ont toujours été là, dans sa vie. Ils l’ont faites chamane et elle les a courroucé. Envie de chercher la gloire ailleurs, s’élever au dessus du peuple par la force de son bras. Une envie de gravir les échelons dégringolé dans l’unique but de satisfaire un orgueil inassouvie. Affirmer une autorité innée. Défier les Dieux-mêmes pour leur être supérieur. Douce arrogance.

Aujourd’hui, pourtant, la voilà, assise près d’une statue dont elle connait chaque courbe, chaque aspérité… chaque visage. Différente selon les clans….mais il n’y a qu’un Miroir Fumant.

Tu t’es penché sur le ventre de ma mère quand elle m’a mise au monde. Tu m’as aimé, tu m’as désiré. Tu m’as choisis parmi tant d’autre et c’est dans ton ombre que j’ai été élevé. Apprendre à te connaitre et te satisfaire. Apprendre à t‘adorer, pour accueillir dignement le jour venu cette lame d’obsidienne dans le creux de ma poitrine. Je t’ai alors défié et j’ai prouvé au monde que j’était seul maitre de ma destinée…. Désormais, je n’ai plus rien à te prouver.

Tezcatlipoca… Reprends-moi…

Ses doigts frémissent. Les mains posées sur les genoux, paumes ouvertes au ciel, elle se fait de nouveau statue de pierre. Des ravines gravées dans ses bras, trop profondes pour être bénigne, s’épanchent une rivière vermeille. Ruisseau rougeâtre qui ruisselle le long de ses doigts avant de s’échouer au sol en un dernier clapotis…

Macabre mélopée.

Plic… Ploc… Plic… ploc…


Rp plus ou moin ouvert... plus ou moin fermé

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--Narrateur


Une gamine, une des enfants de la guerre, son père tué dans une bataille pour une cause qu’il croyait juste, sa mère tuée à la tâche pour faire survivre sa famille.

Une gamine qui traîne sur les routes, sans but, sans espoir, se nourrissant dans les poubelles, disputant parfois un os ou s’accroche encore quelques lambeaux de chairs putrides à un coyote.

Une gamine que personne ne voit ou ne veut voir, sauf parfois quelques guerriers alcoolisés qui lui ont fait connaître leur loi, innocence depuis longtemps perdue. Maigre à faire peur, vêtue de lambeaux, la morve au nez, la vermine dans ses cheveux noirs et raides. Un regard vide, qui a tout vu et parfois ne veut plus voir, un regard qui a connu toutes les misères du monde.

Un regard qui fixe la grande statue de pierre, qui fixe la femme se vidant de son sang

T’as bobo m’dame ?
Brume_sauvage
Rivé sur sa nuque, elle sent le regard d’obsidienne de la statue braquée sur elle, spectatrice silencieuse de sa lente agonie… sans douleur. Mélange vicieux du poison et de l’antidote qui imbibe ses chairs, inhibant toutes douleur. Étrange sensation que de sentir son corps dépérir sans qu’il ne ressente rien. Lui aussi, alors, il veut lâcher prise? Il se vide sans même broncher, patient et nonchalant dans l’attente que le tonali quitte enfin son enveloppe charnelle.

Plic… ploc… plic…

Elle a si souvent songer à son trépas. Trouver un moyen d’échapper à son emprise, quitter cette terre sans Lui appartenir. Partir dans une dernière bravade, une ultime provocation… et une victoire éternelle. Elle s’était promis de laisser le Féticheur dévorer son âme pour ne pas finir aux côté du Miroir fumant. Aujourd’hui pourtant, elle n’a plus aucune volonté.
Elle laisse la vie rattraper son retard…. Achever ce qui aurait du être fait il y a déjà deux années.


Plic… ploc…


Bruit de pas qui se répercutent en échos sur les parois du temple. Timbre fluet qui tire chez la statue de chair un fébrile mouvement de paupières. Les pupilles vides restent clouée sur ses pieds et la tâche vermeille qui commence à recouvrir les dalles. Comme réponse, la voix n’obtient qu’une inspiration plus forte que les autre, sifflante aux travers de cette gorge gonflée de l’intérieur.

Mal?


Esprit alanguit. Réflexion de coton.

J’ai mal… J’ai mal de ne plus souffrir. Mal de n’avoir que de la fumée dans la poitrine.
Je souffre de ne plus rien ressentir, ni la tendresse d’une caresse, ni la coupure d’une lame. Tout me semble si identique. La joie m’est pareille que la mélancolie. Le soleil est aussi terne qu’un ciel gris. Je regarde le monde sans le voir car rien n’arrive à retenir mon regard.
Je n’ai que des cendres comme conviction, que du vent pour guise d’aspiration.

J’ai mal… Mal de se vide qui me ronge.


Soudaine crispation de ses membres. Fugace tremblement ponctué par une toux rauque qui se solde en une gerbe écarlate. La statue ébranlée se fige à nouveau, cadençant le silence de sa respiration sifflante.
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