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[RP fermé] Une calanque aux fines herbes, s'il vous plait !

Delta.
Jehanne n'allait pas très bien. Jehanne était amoureuse. Si fait, ça lui arrivait, parfois, lorsqu'un amant était si attachant, si parfaitement modeste et doux, amoureux aussi, ça aide... Bref, elle était trop in love de la mort, la Jehanne. Même que.

Le petit défaut à l'énoncé, c'est que le super amoureux de la Jehanne, celui qu'elle aimait trop de la balle, ben, il était absent. Oui, absent. Genre, il avait préféré la présence des moines à celle de la Jehanne. Les robes de bures à l'absence de robes de la brune.

Et là, pour la Jehanne, ben ça commencait à être difficile. Parce que bon, la Jehanne, elle était fidèle, quand elle aimait, même si elle ne disait plus le mot, ça faisait mal et il n'y en a pas besoin quand on sait. Bref, là, ça faisait un bout de temps qu'elle était pas allée voir ailleurs, d'ailleurs... Depuis lui.

Mais la Jehanne, au bout de deux mois d'absence, deux mois sans courrier, deux mois à languir, à même – horreur ! – passer du temps avec son époux, – c'est dire si elle était mal, – deux mois à ne plus se faire honorer par dessous les jupes, ben Jehanne, elle était en manque. Et oui.

Elle avait bien avancé le plan G, le plan terres contre couche, le plan chasse et diner... qui aurait lieu sous peu. Avec l'époux, qui s'était invité. Sans doute faudrait-il qu'elle lui explique le pourquoi des choses, pour peu qu'il comprenne sans mettre les pieds dans le plat... Mais là n'est pas le sujet qui importe.


La Baronne d'Orange, amoureuse d'un absent, se décida un soir à aller en taverne. À Marseille, tiens, comme ça, par hasard. Ou parce qu'elle y était, aussi, il paraît que cela aide. Elle alla en taverne, discuta avec une Princesse des Grands-Chemins, évoqua celui qui lui manquait, tout ça tout ça, et là, vit entrer une personne au visage agréable. Bon point. De type masculin. Deuxième point. Et qui, lorsqu'il ouvrit la bouche, laissa apparaître des dents non gâtées. Ajouter à cela un esprit un peu lent – c'est lui qui le dit – et une répartie charmante... La brune fut charmée et enclencha le plan Q. (Quoiqu'ilsepasseceluilàjeleveux)

Soirée bien agréable, le voyageur lui apprit être là pour quelques semaines – accumulant donc les bons points, sans le savoir – et de mots en mots, les sens en éveils, la chose fut claire dans les esprits. Rien ne se fit, voyons, pas le premier soir... En tous cas pas cette-fois, les esprits suffirent. Une amie du voyageur vint leur rendre visite, ils discutèrent de calanques, la Baronne et la flamande amie, voyageuse elle aussi, expliquèrent au futur amant qu'il s'agissait de fabriques de fromage. Une histoire sans doute de pudeur à préserver quant à la tenue portée dans ces dites calanques.

Le deuxième soir, la chose fut faite. Jehanne ressentait une pointe de culpabilité... C'était la première fois qu'elle trompait son amant ! L'époux ? Oh, ben l'époux...

Ils en discutèrent, d'ailleurs, et en vinrent à la conclusion qu'il fallait profiter. C'était d'ailleurs l'adage de la Brune, ça. Un retour aux sources. Et puis, il n'en saurait rien, et il comprendrait, il est des besoins...

Là, après lui avoir arraché la promesse qu'il n'irait pas dans les calanques sans elle, elle lui a proposé de lui en faire visiter une. Une de sa connaissance, un peu riche en souvenirs, espérant qu'ils la laisseront profiter de du moment présent. Sur le chemin, il ramasseront le nécessaire pour tuer la mauvaise herbe, du genre qui s'accroche et met quelque chose comme neuf mois à arriver à maturité. Deux mois sans homme, n'a pas été prévoyante, Delta.

Départ à l'aube, après une courte nuit agitée, réveil de l'homme, tendrement, la Brune se fait louve affamée... Réveil roy... baronnesque quoi !

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Saian
Bon les tavernes pour les flamands, adeptes de bière comme ils sont, ça n'a rien d'extraordinaire. Quoi qu'il faut noter que ces temps-ci, les estaminets marseillais étaient un poil vide au regard des touristes du nord. Ainsi donc, pour une fois qu'une taverne comptait du public - féminin de surcroît -, le tournaisien ne s'est pas fait prier pour les rejoindre.

Passons, passons, pour arriver à cette fameuse nuitée forte en émotions. Pour sa défense, notez que ca fait des semaines qu'il marche dans le sillage de Blanche sans avoir le droit de poser sur elle autre chose que ses yeux. Forcément la nuit ne pouvait être qu'agitée. Mais alors, quand en plus, les sensations qui le tirent de sa torpeur sont les même que celles qui l'y ont plongé, ben... PAF ca fait des Chocapics!

L'attraction du péril en action, de fabuleux grains de blé soufflé, un enrobage de douceur pour un coeur de chaleur, et hop, réveille le tigre qui est en toi! Pour une journée qui commence bien, c'est une journée qui commence bien.

C'est donc le pas léger et l'esprit guilleret (probablement dû à ce vent de céréales) que le brun s'apprête à suivre la Baronne sur les sentiers qu'elle choisira pour le mener à la découverte d'une calanque. Car, non, Saian ne sait pas ce qu'est une calanque. Il a bien senti qu'on se foutait à proprement parler de lui en énonçant savamment ces fameuses fromageries marseillaises, célèbres pour les productions de leurs brebis, et ça avait marché un temps. Mais la fréquence à laquelle cette définition revenait sur les lèvres tant de Kat que de la Baronne rendait la perspective de la moquerie beaucoup plus plausible.

Pourtant, Dieu sait qu'il s'était acharné à tenter d'extirper de la louve les renseignements véritables, ceux qu'on lui cachait. Mais, s'il parvient à bien des fins, celle-ci résista toutefois à son entrain. Quoi qu'il arrive, aujourd'hui, il avait troqué une promesse à l'Aixoise pour obtenir la Vérité, quel qu'en soit le prix. Enfin, il allait savoir!
Delta.
Il est l'heure de partir, prenant galette et petit pot de beurre, – autres noms de la fougasse aux olives et du fromage de brebis – Delta, de son capuchon coiffée, prend le bras du flamand lui confiant son panier. L'avantage de ce départ c'est que si elle va bien rendre visite à mer grand, le loup – qui s'est plutôt fait tigre au réveil – est d'ores et déjà dans son collimateur. Comme beaucoup savent (son époux excepté) une des caractéristiques de l'Orange Baronne est d'apprécier la vue du loup.

Bref, point de lune sur le départ puisque le soleil pointe le bout de son nez. Jehanne avance, guillerette, la journée s'annonce bien, et, comme l'heure est propice à la cueillette, elle s'en vient ramasser l'anti-polichinelle-habitant-du-tiroir. Comprendre qu'à la faveur de la rosée, certains ingrédients sont plus efficaces. Petit chaperon fait son petit bouquet.

Au détour d'un bosquet, la louve se retrouve à nouveau en demande, n'hurle pas, sérieuse et discrète, l'on parle quand même de Jehanne Audisio !, il ne faudrait pas qu'on les découvre... Elle rallonge peut être le chemin, comme ça, pour le plaisir de faire des pauses, et des étoiles dans les yeux, va jusqu'à ramasser une volée de bois sec, pour là bas.

Arrive le bout de la terre, au loin, l'eau, en bas, le vide. Elle reste là, flirtant avec la vie, éphémère à cette heure, savourant le frisson que la présence toute proche de la faucheuse lui apporte. Il suffirait de presque rien, un peu de vent, une pierre qui roule, un demi pas. Elle s'interroge sur l'art d'hurler à la lune dans une situation pareille, savoir si le piquant...

Elle regarde Saian, sourit. Sait-il au moins tout ce qui lui passe par la tête ? Sans doute le désœuvrement de la noblesse qui lui fait imaginer de telles choses, ou la recherche de toujours plus... Ce n'est plus aux idées qu'elle sourit, non, c'est bien à lui.

Et elle saute, juste là, un petit pas.



Pour se retrouver un mètre plus bas, accroupie, – qu'il ne la voit plus de là-haut – au départ d'un sentier escarpé. Lève la tête, sourire aux lèvres.

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Saian
Et hop, en avant pour la découverte! Sur l'invective de la Baronne, le duo s'aventure sur les sentiers provençaux. Et si leur route s'interrompt parfois le temps qu'elle cueille ce dont elle a besoin, Saian n'est pas en reste puisqu'il profite de ces quelques haltes pour s'empiffrer des raisins et des figues qui ont le malheur de croiser leur chemin. Une fois, cependant, la halte ne laisse ni temps ni énergie pour la cueillette, chacun pouvant être bien mieux occupés à découvrir les saveurs tout droit importées d'Aix.

Enfin, leurs pas mènent les deux bruns aux bras pleins de branches, d'herbes et de fruits aux abords d'une falaise. Le temps de se débarrasser de son propre fardeau, et lorsque le flamand relève la tête, c'est pour voir sa compagne s'approcher dangereusement du vide. Bon un instant il flippe qu'elle lui fasse un plan "mourir là maintenant". Puis son sourire le rassure et il approche à son tour pour profiter du paysage.

Profiter ? Ben tiens... C'aurait pu si la provençale n'avait pas choisi ce moment pour se jeter à la flotte! Après les quelques secondes de latence nécessaire à la compréhension (oui il est lent on vous a dit!), un juron que nous tairons pour ménager les chastes yeux de notre lectorat s'échappe de ses lèvres. Le premier choc passé, il s'approche de dernier rempart de terre avant la mer où elle a disparu, pour constater que non, il n'y a pas de corps inanimé et désarticulé qui flotte.

Puis à bien y réfléchir, elle n'a même pas crié non ? si ? non! Il se gratte le crâne, le menton, lève le nez, puis entreprend une descente tout en prudence du mur de pierre. Quand ses yeux se posent sur la Baronne qui semble ravie du tour qu'elle lui a joué, un sourire vient à son tour éclairer son visage.


Tchiou! M'avez foutu une de ces frousses! Me refaites plus ca hein!

Une main portée sur son coeur histoire d'imager le discours, du genre "ouah que j'ai eu peur".

Je ne vais tout de même pas devoir vous punir si ?

Le regard dans le vague, c'est qu'il en a des idées de punition, ouh la la ca oui! Des bien agréables même! Par contre côté dissuasion... faut avouer que c'est pas trop son domaine au touriste, lui il est plus porté sur l'insouciance.
Delta.
Ah ouais grave, il a eu peur, trop trop, ça se voit, tant pis, elle fera comme si. Bon, elle aurait dû agrémenter son petit saut d'un cri suraigu capable de rendre l'ouïe à un célibataire endurci. Louve se faisant chatte, rien qu'un instant, elle vient se blottir contre lui, déposant un baiser sur sa joue, réconfort, tout ça tout ça, il a eu siiii peur ! Pauvre de lui !

Ceci fait, elle réagit à la deuxième phrase, affiche un moment une petite moue piteuse, le regardant par en dessous, les dépressions du terrain aidant bien pour l'aspect "petite fille qu'a fait une grosse bêtise", puis, reculant de quelques pas, elle lui répond, quand même, un sourire mutin éclairant son regard.


Pour nous punir, cher ami Saian, il vous faudra d'abord nous attraper !

Et de partir, à sauts de cabris, dévalant le chemin escarpé, comme une gamine. C'est que la baronne, quand elle est seule ou bien accompagnée, il lui arrive de ne plus vraiment savoir se tenir.

Et puis, c'est bon l'insouciance ! D'ailleurs, elle s'en ressert une part ! Peut être a-t-elle eu les yeux plus gros que le ventre, puisque son pied se pose sur une pierre, qui roule... Et n'amasse pas mousse, certes, la foutant sur le cul, jambes pendant dans le vide. Elle rit vachement moins, d'un coup.

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Saian
De voir la brune faire la gamine, ca ca lui plait au tournaisien, lui même relevant bien souvent plus de l'enfance que de la maturité. Alors à la va comme j'te pousse, bien sûr qu'il la poursuit! D'autant qu'il n'a jamais résisté à un sourire mutin, ni à une course poursuite d'ailleurs.

Vous aurez beau courir, vous n'échapperez pas à mon juste courroux!

Ouais bon il est allé trop souvent au théâtre, et alors ?! Quoi qu'elle joue bien le jeu de l'échappée folle pour sauver sa vie, à tel point qu'on arrive à deux pas du noblicide.

Ce coup ci, le juron et le sursaut sont bien moins enjoué, et c'est à toute allure que le brun accourt aux côtés de Delta. Ni une n'hideux, sans vraiment de tendresse passionnée, il attrape la taille de sa compagne d'insouciance pour l'éloigner du bord de la falaise. Un peu pâle, certes, mais pour une fois qu'il a des réflexes, ne lui en demandons pas trop.


Le temps de souffler un coup pour se remettre de ses émotions, de goûter un moment les lèvres de la Baronne, et voilà que tout se met en place. Hé oui! Une grosse frayeur, une vue magnifique et une compagnie charmante, il n'en faut pas plus pour se dire que cette calanque servirait de cadre on ne peut plus agréable à quelques frivolités supplémentaires.
Delta.
Coeur battant à tout rompre, poigne ferme qui l'éloigne du vide. Sourit, pâle, le sourire, prend conscience que la balade aurait pu s'écourter bien vite, s'abandonne dans la paire de bras protecteurs. Fais plus trop la fière, goûte aux baisers, oui, il y en a plusieurs... Et d'un coup, s'aperçoit que leur barda, il est resté là haut.

Et que dirait votre courroux du fait qu'il vous faille remonter chercher nos affaires ?


Et ben oui, hein, qu'il lui faille à lui, manquerait plus qu'elle y aille, elle, pff, elle n'est pas baronne pour rien hein... Reste quand même contre le flamand, pas spécialement pressée qu'il remonte là, plus haut, mais songe – faut dire qu'elle savait ce qui les attendait, elle – songe, donc, qu'elle pourrait commencer à préparer quelques affaires de sa besace durant ce temps. Et aux frivolités.

Delta attise le voyageur, se fait louve, chatte, embrasse et caresse, embrase, sans doute, et là, s'écarte doucement, lui offre un grand sourire plein de promesses et lui rappelle qu'il est besoin de tout ce qui est en haut.


Nous vous attendons en bas... Ne venez pas sans, c'est important.


S'échappe de l'étreinte, ne court pas, non, se retourne pour vérifier qu'il remonte bien, puis disparaît au tournant du sentier. Arrive sur une petite plage, le soleil y niche, la baronne sourit. C'est la première fois qu'elle revient là, et elle s'y sent bien. Tellement bien qu'elle sème ses vêtements sur le sable, ne gardant qu'une chemise, puis s'en va allumer un feu. Se perd dans la contemplation des flammes.
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Saian
Un premier grognement s'échappe des lèvres du brun un poil décontenancé. C'est que d'une il vient d'avoir la frousse, et de deux il espérait une récompense toute autre qu'un aller retour pour aller chercher les affaires de madame.

Bon il met ca de côté quand elle semble changer d'avis pour venir chercher son contact. Là pour le coup, ca l'apaise le flamand, il se sent moins arnaqué dans l'affaire, mais voilà-t-y pas que la Baronne s'écarte à nouveau en le pressant de ramener son bazar. Heureusement qu'il est gonflé à bloc notre touriste parce qu'il serait à deux doigts de se croire mené par le bout de la verge pour le coup.

Enfin, le sourire de la provençale promet tout de même quelque plaisir à tirer de cette besogne. C'est malgré tout en ruminant dans sa barbe que Saian s'attèle à reprendre l'escalade en sens inverse.

Un aller retour à râler, ca l'a apaisé notre flamand qui se retrouve donc, chargé, là où il a laissé sa compagne de frivolités. Les derniers relents de grognements sont balayés par la vue des vêtements éparpillés (ben oui c'est un homme tout de même). L'odeur de la fumée et le crépitement des flammes achève de rendre le sourire au tournaisien.

Car oui, c'est un fanatique absolu des feux en tous genres, créateur, directeur et enseignant à l'Académie du Feu Sacré, les langues de feu qui tentent de lécher les nuages ont toujours su trouver un chemin dans le coeur de Saian. Il approche donc, sans un mot, le regard (lui aussi) perdu dans les flammes, et dépose distraitement son fardeau à proximité de l'Aixoise.
Delta.
Elle reste ainsi un instant, puis farfouille dans sa besace, dans le barda, une planche, un couteau et une marmite mini format. Cela fait quelques jours déjà qu'elle aurait dû faire cela. Un baiser, léger, sur la nuque du Flamand puis elle va emplir d'eau de mer le récipient puis le pose dans les flammes. Sourit en les voyant lécher le métal, évaporer les gouttes, ne laissant que traces salines, odeur de l'iode qui chauffe.

Les doigts de la brune s'activent, hachent, tranchent, émincent sa cueillette, tordent et découpent, broient, elles savent ce qu'elles ont à faire. Moment de flottement. Elle se souvient qu'il lui manquait quelque chose, se dit qu'elle peut le remplacer par une autre, ce qu'elle fait, d'ailleurs... Ne devra pas oublier, la saison venue, d'aller à la pleine lune réveiller quelques racines de mandragore.

Tant pis, ça fonctionne sans, normalement... Termine la préparation tandis qu'il contemple toujours la danse brûlante, verse le tout dans l'eau frémissante et laisse la fusion des éléments se faire. Vient, brusque, interrompre l'observation flammesque, se posant en écran, vient cueillir lèvres, mains sur les épaules qui lui font face.


Il faut attendre que ça infuse... Une idée pour passer le temps ?

Et de sourire, parce qu'elle est bien, là, et qu'elle ne doute pas que l'idée sera plaisante. Parce qu'il en a, ça non plus elle n'en doute pas !
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