Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   1, 2   >   >>

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] Les aventuriers du couvent perdu

Althiof
"Les aventuriers du couvent perdu"


J'ai mis ce titre pour le moment, il sera modifié par la suite suivant l'évolution de ce rp qui devrait s'étendre sur quelques semaines et être utilisé je l'espère par bien des joueurs pour boucler de la plus belle des manières l'histoire de ThémisLaDouce dans ce jeu
J'ai fait dans le narratif avant mon absence, mais surtout n'hésitez pas à intéragir. Advienne que pourra désormais ^^



Ce titre accrocheur aurait été excellent pour compter la nouvelle quête d'un grand aventurier, le genre de ceux qui ont un chapeau et un fouet pour seul compagnon et qui dédient leur vie à la recherche et la découverte de reliques légendaires tout en étant confronté à des mythes et croyances diverses. Il ne s'agissait pourtant pas exactement de cela cette fois ci. Simplement un père accompagné du plus grand de ses fils, partis tous les deux sur les routes du duché à la recherche d'un couvent reculé, ou reposait sa soeur, peut être désormais pour l'éternité.

Car la nouvelle du décès de Thémis s'était rapidement répandue dans le duché. Enfermée dans un couvent dont il semblait que personne ne connaisse la position exacte, sa grande soeur n'avait plus donné signe de vie dans la capitale depuis plus de trois mois et il était de notoriété commune de considérer les villageois comme décédés après une si longue retraite. Relayée par les spécialistes héraldiques et surtout les rapports de douanes, que le maréchal n'avait pas manqués de lire, habitué qu'il était à tout regarder et malgré la tentative attendrissante de ses deux ainés Eléa et Matthis pour lui dissimuler, la nouvelle s'était répandue et les messages de soutien, de peine et de réconfort avaient afflués pour honorer la mémoire de cette grande dame du duché qui s'était retirée de la vie active depuis près de deux ans désormais.

Elle avait tant fait pour le Bourbonnais-Auvergne, tant apporté tant en matière de diplomatie, d'économie que de sécurité à une époque où il y avait tant à faire pour faire de ce duché l'un des plus beaux du royaume. Les projets ne manquaient pas et de tous les mandats de prévôts qu'il avait fait, il ne gardait pas meilleur souvenir que les deux premiers, qu'il avait partagés avec Thémis. Il se rappelait les prémices de la prévôté telle qu'elle est aujourd'hui, juste après que les gardes In Gratibus soient mises en place, l'arrivée de Bazin & Mazarin, et leur liste Renaissance, qui n'avaient pas réussi à semer le trouble en Bourbonnais-Auvergne alors qu'ils l'avaient fait si souvent ailleurs, le brigandage de grande envergure de Bap & des 30000 diables, venus se mesurer à la traque par avis de recheche nouvellement mise à jour, les évolutions de la chancellerie, l'une des plus actives du royaume alors, et tellement d'autres choses encore. Des projets à n'en plus finir pour sans cesse faire évoluer leur belle province, à une époque où certes les dépenses n'étaient pas vraiment le nerf de la guerre.

Thémis avait été l'une des plus grandes duchesses du Bourbonnais-Auvergne. Beaucoup ne l'avaient finalement pas vraiment connue mais avaient eu les échos de cette grande dame dont le nom résonnait et résonnera encore de longues années. Althiof l'avait connu par la chancellerie d'abord mais surtout par la prévôté, passant de longues nuit à décortiquer les dossiers à une époque où la rigueur n'était pas celle actuelle. Mais qui se souvenait que Thémis avait été prévôt faisant à jamais partie de cette grande famille qu'est la maréchaussée ? Lui se souvenait très bien qu'elle n'avait pas hésité une seconde à lui faire confiance pour la nomination de tous premiers adjoints et de rétorquer avec son petit sourire malicieux aux lèvres "c'est ta place que je veux !" quand elle lui demandait quel poste de conseil il désirait.

Mais bien avant tout ces choses qui faisaient d'elle l'une des personnes les plus importantes de l'histoire du Bourbonnais-Auvergne, la Grande Duduche était sa grande soeur. Ils avaient fini par se trouver après des années de séparation, après des années sans même soupçonner leur existence respective. Et même si depuis quelques temps déjà, sa raison lui disait que les chances de la voir jamais revenir de son couvent étaient aussi minces que celles que Mabel soit encore en vie vu ses acoquinements avec les Loups du Gévaudan là bas dans son Helvétie natale où il avait perdu toute trace depuis plus longtemps encore, son cœur avait besoin de croire que Mabel & Thémis étaient encore belles et bien là, quelque part, meurtries par les épreuves qu'elles avaient traversées mais tellement fortes à la pensée de lui revenir un jour et reprendre leur vie comme s'ils ne s'étaient jamais quittés.

Car même si une passion peut faire partie de vous du plus profond de vos tripes jusqu'au plus profond de vos mèches violettes et chatoyantes, à en faire palir Khrónos, maistre du temps et de la destinée, rien n'égalait la famille à ses yeux et s'il avait la sienne désormais, ses soeurs en faisait partie intégrante. Il ne comprenait pas et ne comprendrait sans doute jamais ces familles qui se déchiraient à jamais car lorsque le pseudo pouvoir, les titres et les richesses disparaissent, que reste-t-il sinon ces êtres qui nous sont si cher. Il aurait lui donné tout ce qu'il possédait pour les serrer une fois de plus... une dernière fois... dans ses bras. Leur relation était si fusionnelle. Tous les trois espiègles, entre eux mais avec tous les autres. Si forts en surface mais si fragiles à l'intérieur. Trois êtres qui avaient grandi trop vite, endurcis par un passé qui s'était acharné à les séparer et qui avait laissé bien au fond sous la carapace de rires et de taquineries des blessures qui n'appartenaient qu'à eux... Deux soeurs et leur petit frère. Trois adultes qui courraient continuellement après l'insouciance d'une enfance qui trop tôt leur avait été arrâchée. Ils avaiant été si peu à voir au delà de ce bouclier...

Aussi la nouvelle du décès de sa soeur avait été un déclic pour lui, le signe qu'il lui fallait changer ce qui devait l'être pour penser davantage à lui et à toutes ces choses qu'il avait laissées en suspens depuis tant d'années, tant du côté des Marigny que des Toggenburg. Le reste attendrait. Que peuvent bien représenter les affaires héraldiques et quelques titres à côté de la perte du part de soit même ? Il ne voulait donc laisser à personne d'autre la tâche de confirmer officiellement le décès de sa soeur, il le devait à son neveu Sémias, qui après avoir perdu un père, un frère et une soeur jumelle, venait de perdre sa mère. Que la vie pouvait être injuste parfois ! Et si son épouse l'aurait plutôt incité en d'autres occasions à prendre du repos après de longs mois à oeuvrer sans relâche entre l'aile ouest et la tourelle centrale, elle n'avait pas une seconde tenté de le dissuader dans sa volonté de trouver ce fameux couvent et de rapporter sa grande soeur.

Alors qu'il préparait ses affaires quelques heures auparavant il l'avait vue glisser un paquet dans sa besace en le gratifiant d'un sourire malicieux et aguicheur, car si sa douce avait pu glisser quelques dentelles affriolantes aux odeurs ennivrantes comme elle aimait à le faire, il savait que se trouverait dans ces tissus soyeux un collier, du même modèle que celui qu'elle portait actuellement en tant qu'intendance de l'ordre du mérite auvergnat. L'avait-elle fait graver pour qu'il n'appartienne qu'à sa soeur, il n'en savait rien mais avait décidé de ne l'ouvrir qu'une fois arrivé.

Et cette quête il avait bien pensé la faire de nouveau en tête à tête avec son plus vieil et fidèle compagnon, Pégase, son courseur thessalien à la robe blanche immaculée. Mais c'était sans compter sur son fils Matthis qui avait son accord et surtout celui de sa mère avait décidé de l'accompagner. La route ne serait pas de tout repos, et s'il l'avait prévenu que trouver ce couvent isolé du monde n'aurait rien de la promenade en coche, mais plus du parcours du combattant à travers les forêts du sud de l'Auvergne, cela n'avait en rien altérer son envie, bien au contraire. Matthis avait rapidement fait son paquetage et puisqu'Althiof aurait sans doute son attention portée sur les informations et autres cartes pour tracer leur route, il lui avait confié la gestion des vivres et des ressources. Et il n'était pas peu fier le petit chevalier de la gondole.

Ainsi juste avant que ne tombe la nuit sur Cournon, deux aventuriers, un père et son fils, serraient dans leurs bras ou tiraient les cheveux de leur épouse, fils, fille, mère, frère ou soeur, suivant les cas, avant de prendre la route aussi silencieusement que résonnaient les cris au loins de leur château.

_________________
Adieu Alice
--Matthis.
Salut !!

J'ai le droit de poster les missives.

Ce post et ceux qui vont suivre au moins ceux de ljd Timothée et ljd Korydwen, (pour ljd Eléa j'sais pô encore) raconteront la préparation de l'expédition pour compléter le récit de ljd Althiof. Alors s'il vous plait, si vous intervenez pour une raison ou pour une autre, balisez votre post avec la date et le lieu, sinon on va vite être perdu.

Merci !!
ljd Matthis.

PS : désolé j'pas d'aussi beaux émoticones que ljd Papa !!





Clermont - 7 aout 1459

Comme bien souvent, Matthis accompagnait son père à la prévôté, passer du bon temps avec lui, enfin, dans la mesure du raisonnable. Son père travaillait beaucoup et Matthis avait trouvé ce seul moyen pour passer du temps avec son adjoint au prévôt de père. Beaucoup d'enfants l'enviaient, mais ils ne se rendaient pas compte que finalement, son père, il ne le voyait pas aussi souvent qu'il le voudrait. Il avait une autorisation spéciale, sans compter qu'il allait à la prévôté depuis sa plus tendre enfance, sa naissance. Il y était presque né, à l'époque sa mère n'était que douanière, encore que... Enfin, voilà, il suivait son père dans ses tâches journalières, épiant, guettant le moindre geste paternel, apprenant le métier de prévôt à travers le regard fier de son père. Il n'espérait pas pouvoir le dépasser, tant son aura était grande, il espérait juste pouvoir un jour arriver à être dans la même lignée que ce grand homme. Pari bien difficile.

Il poussa la porte du bureau de Clermont, espérant y trouver sa mère, seulement, il ne trouva que Sunburn, l'actuel prévôt, il se glissa dans la pièce et se cacha derrière la porte, attendant que cette dernière ne sorte. Il s'approcha ensuite fébrilement du rapport de douane et l'observa longuement, comme avait l'habitude de faire son père. Seulement, Matthis, lui les noms des brigands ou autres, il ne les connaissait pas encore de tête. Il remarqua néanmoins, en bas du vélin, une petite note.




Thémisladouce, décédée.


Il recula de deux pas, comme horrifié par ce qu'il venait de lire. Le bas de sa mâchoire fut bien trop attiré vers le sol, alors que son corps ne souhaitait qu'une chose, pousser un hurlement de détresse, seulement aucun son ne sortit de la bouche du garçon. Rien... Le néant... Après quelques instants dans cette position, il s'approcha de nouveau pour vérifier qu'il s'agissait bien du nom de sa tante. Il s'approcha et se pencha bien au dessus du parchemin et là... Le nom était toujours inscrit, rien, aucun changement, pas de lettre manquante. Rien...

Papa...

Un faible mot qui venait de franchir la bouche du garçon. Ni une ni deux, regardant que personne ne soit à l'intérieur, Matthis attrapa le rapport de douane et le roula avant de le glisser dans sa poche. Ce qu'il ne savait pas, c'est que son père venait de passer avant lui. Il retourna dans le bureau de son père et s'installa au bureau, attendant patiemment le retour de son père. Cependant, bien peu patient, il finit par s'ennuyer très vite et laissa un mot à l'attention de son père. Le mot disait qu'il était parti retrouver sa soeur Eléa et qu'il rentrerait à la maison comme un grand.

Mais alors qu'il quittait la prévôté pour rejoindre l'appartement familiale, Matthis passa devant la chambre des nobles, des cris se firent entendre, il colla son oreille contre la porte. Décidément, cette chambre n'avait rien de bien noble. Il chercha sa clé dans sa poche et l'enfonça doucement dans la serrure et entra dans la chambre, prenant bien soin de refermer la porte derrière lui et là... Horreur, la hérauderie annonçait la même chose que le douanier de Clermont, à savoir la mort de Thémis. Matthis se garda d’intervenir, Eléa demandait déjà à ce qu'ils se taisent, sa mère également. Discrètement il quitta la chambre pour rejoindre l'appartement rue de la prévôté.

Timothée n'était pas là, de ce fait, Matthis ne put se confier à lui. Il se dirigea d'un pas rapide dans sa chambre et attendit le retour de sa mère. Retour qui ne tarda pas. Sa mère était là, derrière lui, les yeux gonflés et rouge. Matthis s'était tourné et lui offrit à son tour un regard rougi et gonflé par le chagrin. Matthis savait que sa mère savait, son regard ne pouvait mentir. Et là... De mots en mots, Matthis venait de comprendre que son père était déjà au courant. Il attrapa le parchemin de douane qu'il avait volé et le tendit à sa mère. Mais alors qu'il s'attendait à s'en prendre une, sa mère se contenta de le prendre dans ses bras et de le serrer fort contre elle, en le remerciant d'être un enfant si attentionné envers un père qu'il jugeait parfois trop absent. Elle retournera à la prévôté rendre le parchemin. Rapidement, Matthis comprit dans le regard de sa mère que son père souhaitait partir en voyage, qu'il souhaitait aller chercher sa soeur. Le regard de sa mère... Dès que son père en était loin perdait de son éclat et de sa beauté.

Il ne fallait pas être un génie pour le remarquer, Matthis savait pertinemment que son père ne pouvait aller sans sa mère et inversement, que son père se noyait dans le travail quand sa mère n'était pas là et que sa mère se noyait dans l'alcool quand son père n'était pas là. Matthis l'avait bien vu, il savait que la force de ses parents résidait en leur amour et leur complémentarité. Qu'un couple aussi solide que le leur pouvait supporter toutes les épreuves. Celle-là n'en était qu'une de plus. Il décida d'écrire à son père, sa mère l'autorisait à voyager avec son père, si ce dernier était d'accord.

Il embrassa sa mère avant de prendre place au bureau et de commencer à écrire quelques lignes à son père.



Citation:
Pôpa !

Est-ce que je peux venir avec toi s'il te plait ? Je voudrai t'accompagner pour trouver le couvent de tata-marraine... Môman a dit que je devais te demander parce que voilà, c'est toi qui décide. Mais je veux que tu me racontes Tata, et j'ai envie de passer du temps avec toi et pis te soutenir. Eléa elle reste avec Môman et Timothée, donc moi j'peux venir avec toi. Je sais monter à cheval et je serai sage.

Je t'aime.

Ton Matthis.


Comme son père se trouvait à Clermont et dans le château, le volatile revint rapidement avec une missive. Missive porteuse de bonnes nouvelles.

Citation:
Coucou mon grand,

Si ta maman est d'accord alors tu peux venir avce moi mais je compte sur toi pour etre débrouillard et courageux car je ne sais pas exactement ou se trouve ce couvent. D'après mes infos il est dans les montagnes au sud du duché mais nous allons devoir marcher de longues heures durant, je doute que la route soit très facile d'accès et que nos chevaux puissent y passer avec nous sur le dos.

Alors si tout cela te convient tu es le bievenu mon grand Prépare ton balluchon et n'emporte pas trop de choses, nous partons dimanche à l'aube.

Je t'aime, Papa


Aussitôt lu, Matthis répondit à son père, lui envoyant une dernière missive pour la journée, il lui faudrait maintenant annoncer cela à sa mère, à son frère et à sa soeur, sauf que sa soeur était à Bourbon, il lui écrirait prochainement.

Citation:
Coucou mon pôpa.

Maman elle a dit que je pouvais si tu étais d'accord. J'ai pas peur de marcher longtemps et je suis fort et courageux et débrouillard. Je suis ton fils quand même. Alors je te ressemble et je suis un moitié de thessalien. Les thessaliens c'est fort ! Enfin j'crois. J'vais vite préparer mon baluchon, j'vais pas prendre trop d'choses, de toute façon je suis pas une fille, voyons !! C'est Eléa et Maman qui prennent trop de choses... J'suis content de venir avec toi !!

Euh, Maman me dit de te dire qu'elle t'aime et qu'elle pense très fort à toi. Ah vi pis elle me dit aussi de marquer qu'elle a commandé 10 robes. Et aussi qu'elle s'occupe avec Gypsie de quelque chose. Mais j'ai pô compris quoi.

je t'aime,
Matthis.


Il se dépêcha et du haut des escaliers s'écria.

Mamaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaan ! Timothéééééééééééééééééééée !!

___________________

Un thessalien sait monter à cheval avant même de savoir marcher. Un demi-thessalien sait donc monter à cheval et marcher le même jour.
--Timothee.


7 aout 1459 - Clermont, capitale du BA

Innocence du monde de l'enfance, cependant, Timothée était loin d'être aussi innocent que cela, les bêtises il les cumulait, bien que dernièrement il se soit légèrement calmé. A savoir qu'il était tombé à une bêtise par jour au lieu de trois ou quatre. En ce jour du 7 août où la planète semblait avoir basculer dans le chaos... Oups, reprenons. En ce jour du 7 aout où le duché semblait avoir basculer dans le chaos... Non plus, dans le chaos cela faisait des jours et des jours qu'il y était. Cependant, une terrible nouvelle allait s'abattre sur la famille Marigny.

Timothée lui, était bien loin de s'en douter. En ce 7 août 1459, il était parti de bon matin avec son maitre d'armes particulier pour apprendre le maniement de l'épée. Sauf... Que cela l'embêtait carrément, l'épée, la bagarre, la guerre, c'était pas son truc, la chevalerie c'était pour son grand frère. Lui, il se tournait plus vers Aristote.


- "Pourquoi dois-je apprendre à manier une épée ?"
- "Vous êtes fils de nobles. Fils de Comtes. Tout fils de nobles apprend à se battre."
- "Effectivement. Mais regardez. Ma soeur aînée fera bon mariage. Mon frère aîné deviendra chevalier. Et moi... Je deviendrai curé ! Toutes les bonnes familles savent cela !!"
- "Vous n'êtes point encore curé, jeune homme. Votre père veut que vous appreniez le maniement des armes. Et vous savez bien que..."
- "Que ce que veut mon Papa est bon pour moi."


Et Timothée de prendre de nouveau l'épée en main et de regarder son maitre d'armes.

- "Alors ? Qu'allez-vous m'apprendre aujourd'hui ?"
- "A parer une attaque !"


Et joignant le geste à la parole, le maitre d'armes pointa son épée en direction de Timothée qui pour seul réaction lâcha son épée de peur et se recula de trois pas.

- "Haaaan ! Z'allez m'embrocher ! J'vais l'dire à Papa !"
- "Mais non ! C'était pour que vous vous défendiez !"
- "Ah bon ? Ohh pfffff !"


Et de reprendre son épée en main et de se préparer, les genoux légèrement fléchis, fixant l'épée de son maitre d'armes, la voilà qui se point devant lui, cette fois ni une ni deux, son épée se lève et cogne contre l'épée du maitre d'armes.

- "Essayez de pousser mon épée maintenant !"
- "D'acc....oooooooord"


Et de joindre le geste à la parole, pousser de toutes ses forces contre l'épée pour la repousser et se sécuriser, à bout de souffle et complètement rouge, Timothée observa son maitre d'armes. L'exercice fut recommencer, encore et encore, Timothée à bout de souffle, de bras, engourdit, finit par comprendre l'art et la manière de bloquer une attaque et de repousser l'épée ennemi. Il remercia son maitre d'armes pour la séance d'entrainement, maudissant la prochaine date. Si Matthis lui ressemblait un peu plus, il aurait pu prendre sa place. Matthis, celui qui se débrouillait comme un as à cheval, Matthis qui était né avec une épée dans les mains.

Il fut escorter jusqu'à l'appartement, rue de la prévôté à Clermont, il monta les marches, traînant derrière lui son épée. En sueur il passa la porte alors que son frère hurlait dans l'escalier.

- "Matthis ? Pourquoi que tu hurles. On dirait que tu as vu un m..."

La phrase de Timothée mourus dans sa gorge alors qu'il voyait son frère descendre les escaliers, les yeux rougis. Sa mère s'avança près d'eux, elle aussi le regard rougit.

- "Euh, j'me suis pas blessé pendant la leçon... J'pue un peu la transpiration, mais j'peux me laver dans un baquet d'eau."

Voyant les mines déconfites de son frère et de sa mère... Timothée perdit peu à peu sa bonne mine et son sourire.

- "Euh... Vous m'faites peur là... S'passe quoi ?!"
Korydwen
Clermont - 7 août.

Thémis, un nom qui résonnait dans sa tête, comment était-ce possible ? Comment avait-on pu en arriver à ce stade ? Comment une dame aussi grande avait pu laisser échapper son dernier souffle ? Elle refusait d'y croire, soupirant de désespoir, elle avait poussé jusqu'à la prévôté, passant avant son fils, lisant et relisant le mot du douanier de Clermont, ahurit, comment pouvait-il mettre pareille ânerie, comment pouvait-il en être sur et certain ? Avait-il vérifié ? Avait-il eu missive du couvent ? Korydwen savait bien que non, tant qu'aucun Marigny n'avait reçu confirmation... Poussant et claquant la porte derrière elle, un goût amer dans le fond de la gorge. Elle quitta la prévôté sans mot dire, personne ne pourrait comprendre son écoeurement. Ses pas la guidèrent jusqu'à la chambre des nobles, prendre des nouvelles de Bourbon et de ses habitants, mais se retrouver bien surprise en entendant la hérauderie annoncer la mort de Thémis, mais également se soucier des titres... Et zut de carabistouille, ça ne peut rester plus longtemps, elle crache, tout sort sur la pauvre Mathilde qui finalement n'a rien demandé...

Finalement quitte la chambre des nobles, en maugréant, râlant comme elle savait si bien le faire, se dirigeant instinctivement à l'ordre du mérite... Thémis... Ancienne intendante de l'Ordre. Passer après elle, même si ce n'était pas directement, qu'entre temps il y avait eu Naluria. Ce poids de tous les jours, faire briller un ordre qui s'était éteint. Fermant les yeux, soupirant bien longuement, elle avait réuni les membres de l'ordre et les avait averti de la disparition de Thémis. Combien savait pourquoi elle avait repris l'ordre ? Sans doute bien peu. Un hommage à Thémis, une volonté de ne pas voir son travail disparaître... Et tout cela avoué à son époux lors de sa première cérémonie. De souvenirs en souvenirs, la petite réunion avançait et d'un comment accord, ils avaient décidé d'offrir à Thémis le collier d'Intendante pour qu'elle s'en aille dans sa dernière demeure avec... Il fallait maintenant trouver un joaillier, mais Korydwen savait ce qu'elle faisait, elle irait demander le nom à sa cousine Gypsie, elle devait forcément en connaître un.

Quittant les lieux quelques instants plus tard, cette fois se rendant sous la tente mise en place par le comité des festes, elle y trouva missives, une de sa fille, Eléa était à Bourbon et non à Moulins, elle avait faussé compagnie à ses vassaux, exaspéré la mère de famille avait hurlé... Une missive plus tard, ses vassaux qui lui annonçaient avec humour la disparition de sa fille... La goutte de trop dans la journée, les réponses fusent et pas forcément jolies.

Retourner au château pour espérer croiser l'homme de sa vie, son cher et tendre époux, sa douce moitié, tomber nez à nez avec lui et finalement... Savoir qu'il savait déjà, le serrer fort dans ses bras, lui murmurer qu'elle était désolée, qu'elle serait là pour lui, l'embrasser dans le creux du cou et finalement l'écouter, partir chercher Thémis, elle ne pouvait l'en dissuader, même si elle ne voulait pas le voir partir sans elle. Pour l'amour qu'elle lui portait, elle serait forte et le laisserait, acquiesçant. Elle le laissa à regret, besoin de repos avait-il dit.


Finir par repartir chez elle, rue de la prévôté, le numéro 9, rejoindre son appartement et penser y trouver du calme.

La porte était restée ouverte, les yeux rougis et gonflés par la peine qui grandissait en elle depuis qu'elle avait appris la funeste nouvelle, grimper quatre à quatre les marches de l'escalier et arriver derrière son fils aîné. Matthis était là et sans qu'elle n'ait besoin de dire quoi que cela soit s'était retourné, avouant avoir voler le rapport de douane... Le reste de l'histoire vous le connaissez.

Korydwen, une fois l'accord donné, descendit et envoya un page rendre le rapport de douane à la prévôté. Inventant une excuse pour ne pas que cela retombe sur son fils. Et puis quelques heures plus tard, un hurlement, un Matthis qui descend les escaliers, appelant sa mère et son frère qui venait de franchir le pas de la porte et se présentait dans le salon.


En effet, mon fils tu ne sens pas la rose. Mais tu iras rejoindre le baquet après.

Korydwen regarda Timothée et ensuite Matthis, tendant chacune de ses mains en direction de ses fils, elle se recula jusqu'au fauteuil.

Mes trésors approchez. Timothée... Il faut que tu saches une chose... Des rumeurs courent dans le duché... Thémis, votre tante, la future marraine de ton frère, ma belle-soeur, la soeur de ton père n'est plus... Elle aurait laissé échapper son dernier souffle dans son couvent.

Fixant ses fils, passant chacune de ses mains autour de leurs épaules, les serrant contre elle, de peur qu'ils ne se volatilisent.

Votre père a décidé de partir dans ce couvent, vérifier les informations... Ce que tout maréchal, douanier devrait faire avant d'écrire une information, tout comme la hérauderie... Il me faut aussi vous annoncer que votre soeur se trouve à Bourbon...

Puis se tournant vers Matthis.

Que voulais-tu nous dire ?
_________________
[img*]http://i63.servimg.com/u/f63/12/33/91/15/signe10.jpg[/img]
En reconstruction.
--Matthis.


Clermont - 7 aout 1459

Du haut des escaliers il observait sa mère qui entrait de nouveau dans le salon, cette grande pièce à vivre, cette même pièce, dans laquelle, elle lui avait appris que son père était devenu Comte, qu'ils allaient vivre ici en plus de leur maison de Montbrison et de leurs Terres. Il descendait doucement, le missive pâle, tenant dans sa main le précieux sésame de son père, sa missive, une réponse. Matthis savait d'ors et déjà la mission qui reposait sur lui. Son petit frère arriva à son tour, il était passé chez le barbier et le moins que l'on puisse dire c'est que cela lui allait plutôt bien, que son blondinet de frangin devenait brun avec le temps, ses cheveux fonçaient.

Mais pas le temps de lui répondre qu'il enchaine en voyant leur mère, Matthis finit de descendre les escaliers et s'approche doucement de son morceau de famille.

Maman les appelait et tendait ses mains vers eux, Matthis attrapa fébrilement celle tendue vers lui et s'approcha tout en écoutant les mots de sa mère. Thémis... Sa tante et sa future marraine, celle à qui il voulait offrir une grenouille, son père avait rigolé suite à cette idée. Et puis leur annoncer que leur soeur était à Bourbon, pourquoi faire d'ailleurs ? Matthis l'ignorait mais sentait dans l'intonation de sa mère un certain agacement. Le moment était loin d'être à la rigolade et aux bêtises, aussi, regarda-t-il son frère avec ce regard qui voulait tout dire. Puis sa mère se tourna vers lui et Matthis se leva pour prendre place devant sa mère et son frère, déroulant sa missive, il commença à la lire à sa mère.

"Coucou mon grand,

Si ta maman est d'accord alors tu peux venir avce moi mais je compte sur toi pour etre débrouillard et courageux car je ne sais pas exactement ou se trouve ce couvent. D'après mes infos il est dans les montagnes au sud du duché mais nous allons devoir marcher de longues heures durant, je doute que la route soit très facile d'accès et que nos chevaux puissent y passer avec nous sur le dos.

Alors si tout cela te convient tu es le bievenu mon grand Prépare ton balluchon et n'emporte pas trop de choses, nous partons dimanche à l'aube.

Je t'aime, Papa "


Il replia la missive et la rangea dans sa poche.

Papa accepte que je l'accompagne. Je dois donc préparer ma monture. Ma monture est à Cournon d'Auvergne. Il me faudra récupérer mon frison là-bas. Νύξ*... Maman. Il faudra que l'on aille à Cournon d'Auvergne avant de partir.

Matthis ne la quittait pas des yeux, il espérait une réponse positive de sa part, il avait tant de choses à demander à son père qu'il ne pouvait pas rater le départ, il faudrait d'abord voir avec son père d'où il partait, il savait quand, mais pas où.

Il savait que son petit frère ne serait pas spécialement heureux de sa décision, mais Matthis avait besoin de savoir, il avait besoin de savoir qui était cette grande dame, cette tante, cette future marraine. Et qui mieux que son père pour répondre à ses questions ? Il voulait aussi lui montrer ses progrès en grec et puis discuter de la Thessalie. Profiter de son père durant le temps du voyage, et puis le soutenir, lui raconter des choses. Ce que tout fils devrait faire avec son père.


Papa t'a-t-il dit d'autres choses ? Je veux dire sur son voyage ? Ce qu'il faut mettre dans nos baluchons et puis la nourriture, il t'a dit combien de jours il comptait partir ? Et puis il faut une carte et des beaux habits pour mettre à Thémis.

Matthis partait dans tous les sens, mais il voulait tellement faire plaisir à son père. Tellement lui permettre d'offrir à sa soeur quelque chose digne d'elle.

*Nyx = Dans la mythologie grecque, Nyx (en grec ancien Νύξ / Nýx, en latin Nox) est la déesse et la personnification de la Nuit. Selon la Théogonie d'Hésiode, elle et son frère l'Érèbe (les Ténèbres infernales) sont les premières divinités issues du Chaos primordial. Sa demeure se trouve au-delà du pays d'Atlas, à l'extrême Ouest.
___________________

Un thessalien sait monter à cheval avant même de savoir marcher. Un demi-thessalien sait donc monter à cheval et marcher le même jour.
--Timothee.


7 aout 1459 - Clermont, capitale du BA

Timothée fixait sa mère et c'est non sans un certain sourire malicieux qu'il entendit la réponse de sa mère, il était loin de sentir la rose, mais ne sentait pas non plus le purin, il avait juste beaucoup transpirer, le combat à l'épée cela fatigue, mais puisque papa le voulait, il le fallait. Il s'approcha de sa mère et prit place à côté d'elle. Toujours intrigué.

Tu veux dire qu'Aristote nous l'a volé ?

Timothée passait du visage de son frère à celui de sa mère, Thémis ne semblait plus vivre, elle était donc morte et Timothée n'en revenait pas. Il se laissa tomber dans le fond du fauteuil et leva les yeux au ciel, avant de finalement croiser les bras. Selaven... Melkio... Elégie... Maintenant Thémis... Il avait des actions sur la famille Balsac ?

Papa se déplace en personne pour sa soeur. C'est bien normal.

Timothée se redressa quelque peu et regardait toujours sa mère et son frère.

Papa peut tout faire. Papa peut vérifier. Papa peut revenir ici avec Thémis. Papa aime Thémis. Papa aime Maman et Papa aime sa famille.

Le regard du petit garçon s'enflammait, son père, une véritable idole, un modèle, son père à lui et puis sa maman aussi il l'aimait bien, mais c'était pas pareil, c'était une fille et Timothée n'était pas une fille, alors il ne pouvait pas l'imiter, sinon on se moquerait de lui. Dans son regard d'enfant, son père était capable d'entreprendre tout ce qu'il voulait et de le réussir.

Point n'est besoin d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer.

C'est notre devise. J'l'aime bien.


Puis Matthis prit la parole et commença à leur lire la missive qu'il avait reçu de leur père. Timothée un peu jaloux, sans doute un trait hérité de sa mère croisa les bras et tira la langue à son frère.

Pouquoi, toi tu as eu une missive de Papa et pas moi ? Pourquoi tu aurais le droit d'y aller et pas moi ?

Et sans réelle raison, Timothée partit dans une colère noire, venait-il de comprendre le sens de la discussion ? Ou le fait de ne point avoir eu de lettre de son père ? Trop jeune ? Il ne savait pas, mais en tous les cas, son frère dégusta et bien.

T'es moche ! T'es qu'un camembert tout vert de la pourriture !! J'te déteste !!

Et de se lever brusquement et de partir en courant dans leur chambre, faisant claquer bruyamment la porte derrière lui pour faire comprendre à tout le monde qu'il était fâché. Il attrapa son oreiller et le jeta contre la porte avant de s'effondrer en pleur dans son lit. Il était triste, parce qu'il aurait voulu lui aussi partir en expédition, mais il savait pertinnement que son père aurait dit non, parce qu'il avait deux ans de moins que Matthis, parce qu'il était plus jeune, parce qu'il était plus faible. Parce qu'il n'était pas Matthis. Parce que Matthis serait chevalier et lui... Il ne savait pas trop.
Korydwen
Clermont - 7 août.

Korydwen observait ses fils, le sourire aux lèvres, contente et heureuse de les avoir près d'elle, sa fille lui manquait cruellement, mais que faire ? Cette enfant aimait le voyage, cette enfant voulait découvrir le monde. Korydwen avait beau lui dire, finalement, elle avait besoin de voir par elle-même, mais jamais elle ne se plaignait. Timothée semblait perturbé, il répondait par des questions, comme si il avait besoin que l'on lui confirme ses pensées.

Korydwen se contenta de serrer un peu plus son étreinte, le rassurer, le plus jeune de ses fils naturel avait ce besoin, elle les connaissait par coeur ses enfants. Elle se félicitait d'avoir envoyer Alexandre passer un peu de temps avec sa marraine Carmen Esmée. Qu'est-ce qu'Alexandre l'aimait sa marraine, Carmen était comme lui, elle n'avait plus ni mère, ni père, enfin... Si elle avait retrouvé son père, un irlandais. Enfin, d'après ce qu'elle avait compris.

Oui, comme vous, vous vous seriez déplacés en personne pour votre soeur. Comme votre oncle s'est déplacé pour récupérer Alexandre.

Répéter encore et encore que la famille c'est ce qu'il y a de plus beau sur cette Terre. Mais parfois, ils vous montrent bien que vous êtes absents, que finalement, vous n'êtes pas toujours là. Mais c'était comme ça et ils s'en sortaient plutôt pas mal, car même si maintenant ils faisaient partis de la haute noblesse, ils préféraient veiller eux-même à inculquer certaines valeurs à leurs enfants. Ils laissaient cependant les religieux et maitres d'armes faire leur travail. Matthis savait préparer un cheval, le curer, le brosser et en cela, la mère de famille était très fière. Pour les joutes il y avait serviteurs, mais en temps de guerre, l'on ne pouvait compter que sur soi-même... Alors autant qu'ils sachent le faire, tous autant qu'ils sont. L'idée de pondre un gosse et de le refourguer à une quelconque nourrice, n'était pas une chose envisageable et sur ce point, Althiof la rejoignait.

Mais alors qu'elle s'y attendait le moins, Timothée entra dans une colère noire, son frère ayant reçu missive de leur père et pas lui, un véritable crime de lèse de Timothèe. La missive était bien claire, le chemin serait loin d'être facile, mais Matthis était en âge de prendre ses responsabilités à huit ans et demi. Sept ans étant un âge de césure, le passage de l'enfance à l'adolescence... Adolescence qui se terminera à quatorze ans avec le passage à l'âge adulte. Matthis avait donc dépassé l'étape de l'enfance, comme sa soeur aînée et même si une mère s'inquiète toujours, elle doit apprendre à se séparer de ses enfants, aussi dur que cela soit. Timothée n'avait pas encore atteint la barre fatidique des sept ans, il était donc jugé encore trop jeune par ses parents, même si poussé par ses aînés, il n'avait qu'une envie participer à leurs aventures.

La mère de famille ne répondit pas tout de suite à son fils, elle remarqua simplement que le "petit" dernier était parti en courant et au bruit que venait de faire la porte, il était très fâché. Elle se tourna vers Matthis.


Laisse le mon grand. Il se calmera tout seul. Le passage des sept ans est ce qui l'attend le plus au monde pour faire comme ta soeur et toi. Revenons à ton périple.

Korydwen attrapa une tablette de cire et un bout de bois tailler, elle pourrait ainsi la graver rapidement et la laisser à Matthis.

Donc, ton père a dit qu'il souhaitait partir dimanche à l'aube. Dans sept jours. Il faudrait donc que nous descendions à Cournon d'Auvergne, vendredi matin, cela nous laissera ainsi le temps de vérifier que nous avons tout ce qu'il te faut pour ton frison.

Elle nota donc sur sa tablette, le jour du départ pour Cournon d'Auvergne, avant de répondre à toutes les questions de son fils.

Il m'a dit que votre voyage durerait une bonne quinzaine de jours. Il te faut donc quelques braies et chemises, mais vraiment pas beaucoup, deux ou trois de chaque. Vous vous arrêterez pour les laver. Pour la nourriture... Et bien du pain, de la charcuterie et des fruits secs. Quelques écus, vous pourrez acheter de quoi manger lorsque vous passerez dans les petits villages de nos monts. Une carte, ton père en a une.

Oui, Althiof avait toujours une carte, même qu'il faisait lui-même des tracés dessus avant de la confier à son épouse, lorsque cette dernière était chargée de diriger les expéditions. Korydwen et le sens de l'orientation cela faisait trent-six.

Pour les beaux habits de Thémis, le mieux serait de voir ce qu'elle a sur place là-bas et... Je pense que ton père sera plus à même de choisir les vêtements qu'il aimerait voir porter par sa chère soeur...

Elle serra son grand garçon dans les bras et le regarda.

Tu as encore besoin de moi ? Tu n'as qu'à noter le nombre de repas par jour et cela te donnera une idée des quantités à transporter. Je te laisse la tablette, si tu as besoin de parchemins, plume et encre tu sais où tout cela est rangé.

Elle attendait une réponse de son aîné pour aller s'occuper du cas Timothée qui n'allait sans doute pas être une partie de plaisir...
_________________
[img*]http://i63.servimg.com/u/f63/12/33/91/15/signe10.jpg[/img]
En reconstruction.
--Matthis.


Clermont - 7 aout 1459

Dire que son petit frère était toujours aussi doué pour les sobriquets originaux et qui faisaient bien rire ne serait pas mentir, à peine lui ait-il lancé un "camembert tout vert de pourriture", le petit frère s'éclipsa. Matthis pensait aller le rejoindre pour lui expliquer sa façon de penser à savoir, lui foutre un coup d'poing dans l'ventre. Oui, ils ne faisaient pas dans la dentelle les fils Toggenburg-Marigny, dire qu'ils ne se battaient pas comme des chiffonniers serait mentir cette fois-ci.

Cependant, en bonne mère de famille et cheffe du moment, sa mère lui interdit de bouger, enfin interdit était un mot lourd de conséquence, disons qu'elle l'encourageait à ne pas prêter attention à l'attitude de son petit frère.

Les sept ans... Matthis sourit, il se souvenait les avoir attendu bien longtemps, ses parents lui ayant promis monture et court pour apprendre à seller et s'occuper d'un cheval. Puis sa mère se saisit d'une tablette de cire et Matthis l'observa longuement tout sourire, nouvelle aventure que voilà. Même si la peine était toujours présente, il voulait tellement bien faire pour son père.


Il faudra se lever de très bonne heure dimanche pour pouvoir partir. Quinze jours ! Wow !!

Si il s'attendait à ça le blondinet, quinze jours, juste lui et son père, juste tous les deux, sans le travail de son père et sans le partager, c'était le rêve. Un beau cadeau que sa marraine de coeur lui faisait... Enfin, il se réjouissait sur le moment... Mais sans doute que le voyage serait difficile.

Matthis buvait les paroles de sa mère.

Non, je pense pouvoir me débrouiller tout seul. Si je ne sais pas préparer l'expédition, Papa ne voudra jamais que je l'accompagne.

Matthis déposa une bise sur la joue de sa mère et partit avec la tablette et le stylo de bois en direction du bureau de son père. Il poussa doucement la porte, plusieurs dossiers trainaient sur le bureau. Il s'avança et les poussa doucement, des dossiers de brigandages, de TOP et d'autres témoignages en veux-tu en voilà. Le travail de son père. Posant sa tablette de cire et son stylo de bois, Matthis regarda un peu le bureau de son père et tomba sur une belle peinture. Celle de sa mère, il la fixa longuement avant de la reposer. Sa mère était la plus belle des dames. Et puis à côté d'autres peintures, Matthis était heureux de se voir trôner sur le bureau de son père. C'est à ce moment que lui vint une idée.

Faudrait que je trouve une peinture de Thémis quelque part... Comme ça je pourrais demander à un ébéniste un très beau cadre et Papa pourra l'afficher dans son bureau...

Matthis s'installa sur la chaise, qui pouvait bien avoir une peinture de Thémis, son cousin Sémias, mais Matthis avait peur de lui demander, il ne voulait pas lui faire de peine... C'est alors qu'il pensa à sa mère, l'intendante de l'ordre du mérite, des peintures des membres, elle en avait forcément. Bon, quand il en aurait fini de sa liste il le lui demanderait.

Il commença à écrire. Les jours et puis le nombre de repas.




Dimanche 14 : 2 repas
Lundi 15 : 3 repas
Mardi 16 : 3 repas
Mercredi 17 : 3 repas
Jeudi 18 : 3 repas
Vendredi 19 : 3 repas
Samedi 20 : 3 repas
Dimanche 21 : 3 repas
Lundi 22 : 3 repas
Mardi 23 : 3 repas
Mercredi 24 : 3 repas
Jeudi 25 : 3 repas
Vendredi 26 : 3 repas
Samedi 27 : 3 repas
Dimanche 28 : 2 repas

Nombre total : 43 repas

Mais devant le grand nombre de repas, Matthis commença à faire la grimace.

Olalala ! Y vraiment trop de repas, on pourra pas tout porter...

Il commença à réfléchir à haute voix, comme le faisait les adultes parfois.

Si je prends un saucisson, une miche de pain et un fromage et des fruits secs par jour.
Ca me fait 14 saucissons, 14 fromages, 14 miches de pain et un gros sac de fruits secs. Admettons... Mais papa a dit de voyager léger... Alors je prends 7 saucissons, 7 miches de pain et 7 fromage et un demi gros sac de fruits secs. On passera forcément dans des villages... Sachant que un saucisson ça vaut 20 écus, un fromage 25 écus, une miche 6,50 écus et les fruits secs 10 écus.


Il leva les yeux en l'air pour calculer, c'est bien connu, les résultats sont toujours inscrits sur les plafonds.

61,50 écus ! Par jour... Donc si je prends pour 7 jours, je devrai acheter pour 7 jours. Il me faudra donc... 430, 5 écus pour pouvoir manger.

Matthis nota sur sa tablette sa liste à emmener et la somme d'écus également.



Pour le voyage :

- 7 saucissons
- 7 fromages
- un demi gros sac de fruits
- 7 miches de pain
- 430, 5 écus


On va dormir où ?

Matthis se gratta la tête. Zut, Papa ne semblait pas en avoir parler avec Maman. Zut de zut !

Bon... On va bivouaquer, si Papa a dit que ce n'était pas un voyage facile, on ne va pas aller dans les auberges... Mais je vais quand même rajouter 500 écus.



Auberge ou autres : 500 écus.


Il espérait ne rien avoir oublier... Les vêtements il se débrouillerait pour prendre que quelques chemises et braies.

___________________

Un thessalien sait monter à cheval avant même de savoir marcher. Un demi-thessalien sait donc monter à cheval et marcher le même jour.
Korydwen
Clermont - 7 août.

La Comtesse s'était levé et fixait son fils aîné, Matthis ne semblait pas avoir besoin d'aide. Elle le laissa filer et remonta ses manches, façon de parler pour rejoindre Timothée et régler ce problème de jalousie. Grimpant les escaliers, elle bifurqua à l'étage dans la chambre des garçons et frappa deux coups secs.

Que tu le veuilles ou non, j'entre !!

Le ton se voulait sec et autoritaire, la main sur la poignée, elle ouvrit la porte et la referma délicatement derrière elle, avant de ramasser l'oreiller de Timothée et de lui apporter. Sa main glissait doucement sur le dos de son fils.

Était-ce nécessaire de se mettre dans un état pareil ? Moi non plus je n'ai pas reçu de missive. Ce n'est pas un drame.

Elle savait son fils aussi jaloux qu'elle, elle avait l'impression de se voir lors de ses crises, pauvre Althiof. Elle quitta le lit et tira le lourd baquet rangé dans un coin. La marmite était dans la cheminée, elle alluma un feu, non sans mal, laissant ainsi le temps à son fils de réfléchir sur sa conduite. Elle frappait rarement, mais trouvait toujours une question qui finissait par semer le trouble chez chacun de ses enfants. Elle descendit à la réserve d'eau de l'appartement et dans un ballet d'aller retour. Vous en connaissez beaucoup des Comtesses qui transportent ainsi de l'eau pour préparer un baquet ? Et bien vous l'avez vu ! Korydwen l'a fait pour vous !!

La marmite pleine qui chauffait doucement, elle entreprit de tapisser le fond du baquet avec un grand drap, elle savait faire et ce n'était pas la première fois. Long tissu pour sécher l'enfant et la voilà qui finit par verser la marmite dans le baquet. Timothée s'était levé.

Déshabille-toi et file dans le baquet ! Tu n'sens point la rose et cela te fera du bien.

Korydwen le laissa faire, allant chercher le savon qu'elle gardait précieusement dans la chambre conjugal. La dernière fois Matthis avait fait manger à son petit frère le savon de Marseille. Nous vous laissons imaginer la scène et le résultat, sans compter la colère des parents. Le pain de savon dans la main elle le glissa à son fils.

Voilà ! Et frottes bien ! Pas comme la dernière fois ! Infuser dans l'eau ne suffit pas à nettoyer !!

Korydwen regarda le petit brun se laver, vérifiant qu'il insistait bien. Avant de reprendre.

Veux-tu écrire à Eléa ? J'aimerai qu'elle revienne à Cournon d'ici vendredi, qu'elle puisse assister au départ de son père et de son frère. Puis-je te charger de cette mission ?
_________________
[img*]http://i63.servimg.com/u/f63/12/33/91/15/signe10.jpg[/img]
En reconstruction.
--Timothee.


7 aout 1459 - Clermont, capitale du BA

Timothée, boudeur premier, voilà qui aurait pu être un sacré surnom si il avait été régnant. Mais comme cela n'était pas dans ses attentions du moment. Ses mains tenaient fermement la couverture dans laquelle il avait enfoncé son visage d'ange et de démon. La vie était trop injuste de toute façon, lui qui était si beau, si tout mignon. Toute réplique pouvant faire penser au père de famille n'est que fortuite. Sa mère cogna quelques coups secs sur la porte avant de s'annoncer de manière sèche. Mais Timothée ne releva pas la tête.

Mais Timothée sentait la main de sa mère le câliner et ça... Il ne pouvait résister aux câlins de sa mère. Parce que si Matthis et Eléa en demandaient moins, lui en profitait. Ce que les grands ne prenait pas, il le prenait.

Oui, mais toi tu as vu Al. Moi j'ai pas vu et j'ai rien reçu...

Oui, l'argument n'était pas terrible, mais c'était comme ça. Et puis Timothée n'était pas un mauvais bougre, il voulait juste que l'on s'intéresse à lui, cependant à la question de sa mère... Il fut bien embêter pour y répondre. Il resta longuement la tête enfouis dans sa couverture, il entendait le bruit dans la pièce, au bout de très longues minutes, il décida de relever la tête. Il se leva et écouta sa mère avec un semblant de sourire.

La chemise tomba... Et ouis, mesdemoiselles de la noblesse, vous venez de rater le plus beau strip tease de tous les temps, celui du fil du Grand Prévôt de France. Il grimpa dans le baquet d'eau chaude et s'allongea le plus possible. Finalement un bon bain, il n'y avait que cela de vrai. Une fois le savon en main, il répondit à sa mère.

Il ne faut pas frotter trop bien, sinon je pourrai perdre ma peau. Après on verrait mon squelette. Je serai trop moche !!

La mauvaise fois ! Plus tard, ce genre d'attitude serait appelé, la toilette du petit Marcel. Mais là n'est pas le but de cette histoire. Timothée se lava tranquillement, avant de se rincer et de quitter le baquet pour se sécher, une fois sec, il répondit à sa mère.

Oui ! Je veux écrire à Eléa ! Il faut qu'elle vienne !! Parce que nous on l'aime Eléa !

Timothée sortit de quoi se vêtir et embrassa sa mère avant de descendre dans le bureau de l'appartement clermontois. Matthis était présent, Timothée s'avança penaud vers son frère.

Au fait... Je suis désolé pour tout à l'heure, je ne le pensais pas vraiment... C'est juste que...

Timothée s'approcha de son frère pour regarder ses écrits.

Moi aussi j'voudrai partir, mais j'suis trop petit pour un voyage si dur. Tu pourrais m'faire un peu d'place ? J'dois écrire à Eléa.

Timothée attendit que son frère se pousse un peu, il prit place sur un petit tabouret et commença à écrire sa missive.

Citation:
Ma très chère grande soeur Eléa,

j'espère que la vie à Bourbon va bien et que les grands ne t'embêtent pas trop. Sinon tu n'as qu'à leur dire que je leur crèverai les yeux.

Tu as vu, je crois, en chambre des nobles, que tata Thémis n'était plus... La hérauderie ou j'sais pô trop qui, qui l'a dit.

Maman aimerait que tu viennes à Cournon d'Auvergne pour le samedi 13
août. En effet, Papa va partir avec Matthis le matin du dimanche 14 août et je pense que Maman voudrait que tu sois là pour son départ. Pour l'embrasser.

Papa et Matthis vont chercher le couvent où Thémis serait, ça devrait leur prendre une quinzaine de jours au minimum. Après le départ de Papa tu pourras rester avec nous, ou bien repartir à Bourbon si tu le veux.

Je t'aime très fort.
Bises
Timothée.
Lettre écrite le 7 août 1459


Voilà ! C'est fini !! Maintenant je vais demander au coursier de la porter à Bourbon.

Timothée attrapa 2 écus et descendit au rez de chaussée. Il quitta l'hostel pour rejoindre les postes arvernes, afin de confier sa missive contre les 2 écus. Puis tout aussi rapidement, il retourna à l'appartement.
Elea_de_marigny
Petard de sort ! la nouvelle l'avait laissée pantoise .. LA tante Themis .. !!

le message de Timothee la laissait sans voix. Comment partir sans moi ? mais .. Déjà la nouvelle était de taille .. Cà on en parlait en famille de la tante .. celle qui avait crée l'ADC , celle qui aimait faire grincer des dents, la soeur chérie de Pôpaaaa .. Celle qui avait su .. avec son époux faire plein de choses quoi ! le modèle d'Elea .. pfff .. l'etait partie comme ça.. l'air de rien.. sans prévenir et tout et tout. P'tete que c'etait un leurre .. du style .. euh .. on fait croire .. mais en fait non.. juste pour voir .. les nonnes ont souvent des idées saugrenues ..

Le message deTimothée semblait des plus sérieux et du haut de ses neuf ans, l'enfant qu'elle était grandissait à l'annonce. Themis était pour elle plus qu'une tante .. une icône. Elle devait accompagner son père dans ses pérégrinations.


Citation:
mon Tim,

merci de la nouvelle .. je serai à Cournon le 13 quoiqu'il arrive. Morte ou vive ! Je viens et je veux suivre P'pa ! zut de zut ! on n'avait pas besoin de ça !!! et toi .. sois sage !! en m'attendant moi qui suis un modèle du genre ..

je t'embrasse fort fort et te remercie de ton message !

Elea ta soeur qui t'aime fort

_________________
Fort caractère attention !
--Matthis.


Clermont - 7 aout 1459

Réfléchit, réfléchit et réfléchit. Matthis devait veiller à ce que rien ne soit oublié, il ne voulait pas que son père soit déçu de lui, encore pire le renie parce qu'il n'avait pas été à la hauteur ! Pauvre Matthis qui se mettait une pression tout seul alors qu'il savait très bien au fond de lui que son père l'aimait pour ce qu'il était et qu'il apprécierait toute préparation aussi foireuse soit-elle. Alors qu'il songeait à ce qu'il prendrait dans ses effets personnels, il entendit quelques bruits de pas, des pas qui s'approchaient de lui.

Je sais bien que tu voudrais partir. Quand tu auras sept ans tu pourras profiter un peu plus des expéditions.

Matthis passa la main dans les cheveux de son petit frère, comme Eléa faisait avec lui.

Tu dois écrire à Eléa ? Sans doute pour l'informer.


Matthis récupéra ses notes et se décala pour laisser Timothée rédiger sa missive. Il écrivait mieux qu'avant et puis maintenant qu'il avait décidé de grandir, cela ne pouvait qu'aller mieux, il se débrouilla pour envoyer le pli.

Le reste de la journée s'écoula tranquillement, chacun vaquait à ses occupations, jouer ensemble, manger ensemble, profiter de la vie, Thémis n'aurait pas voulu les voir tristes.


Clermont - Les jours suivant

Matthis avait demandé à sa mère un portrait de Thémis, il était beau et majestueux, il ne manquait plus qu'à trouver un beau cadre, pour se faire, il décida de se rendre chez un ébéniste de la capitale, il avait d'abord demandé à sa mère si elle en connaissait un, elle lui indiqua celui qui encadrait les portraits de l'ordre du mérite. Le quartier des artisans*, il y avait laissé sa mère qui avec Gypsie devait aller faire forger un collier d'Intendante de l'Ordre du mérite pour Thémis, ancienne intendante de l'ordre.

Matthis poussa la porte de l'atelier.

Messire ébéniste ? Y a-t-il quelqu'un dans cet atelier ?

Matthis s'approcha et tapa sur la petite sonnette mise à disposition des futurs clients, un homme sortit de son arrière boutique, se frottant les mains comme pour retirer les morceaux et les poussières de bois de ses mains.

Vous désirez, jeune homme ?
Voilà, j'ai un portrait.

Matthis sortit avec grande précaution le portrait, heureusement l'atelier du maitre ébéniste n'était pas très loin de l'appartement familiale. Il le posa sur la table de l'ébéniste.



Je voudrai un cadre en bois, assez simple, c'était une grande dame, mais elle n'a jamais oublié d'où elle venait. C'était une thessalienne.

Matthis expliqua brièvement ce qu'il souhaitait, c'était pour son père, un cadeau, il lui faudrait quelque chose de simple à son image. Papa avait beau être Comte, il restait très simple.

Et je souhaiterai que son nom soit gravé dans la bordure inférieur du cadre. Il faudrait donc écrire "Thémis dicte la Douce".

Matthis, une fois sa commande terminée, laissa l'homme prendre la parole.

Bien, jeune homme. Je pense avoir ce qu'il vous faut comme bois. Permettez que je vous montre.

Un simple signe de la tête pour laisser l'homme continuer. Après une courte attente l'ébéniste revint avec du bois, Matthis l'observa et le toucha du bout des doigts, c'était du beau bois.

Ce bois vous convient-il ?
Absolument ! Il est parfait !


Matthis regarda l'homme sortir une tablette de cire et nota les dimensions de la peinture.

Combien de temps cela vous prendra maitre ?
Une bonne demi-journée. Je viendrai vous livrer l'ouvrage si vous le désirez.
D'accord, j'habite 9 rue de la Prévôté, c'est pas très loin d'ici. Nous sommes dans le second appartement.
Très bien. Je vous apporterai cela tout à l'heure.
Euh, cela me coûtera combien ?


Matthis avait oublié ce léger détail, même si les écus ne manquaient pas et qu'il avait taxé sa mère, autant savoir à l'avance.

40 écus messire.
D'accord.


Matthis s'inclina devant le maitre ébéniste et quitta l'atelier-boutique pour retourner chez lui, avec beaucoup de chance, Papa n'était pas là, mais vu la tête que tirait Maman, elle devait se faire du souci. Matthis déposa un baiser sur sa main avant de retourner à ses préparatifs. Timothée semblait occupé à lire une missive.

Plusieurs heures plus tard, l'on frappa à la porte de l'appartement.


C'est pour moi ! J'y vais !

Et de se précipiter vers la porte pour l'ouvrir. L'homme avait son travail.

Ah ! Merci pour votre rapidité messire !
Voilà pour vous !


Le maitre ébéniste découvrit le beau tableau et Matthis put observer le travail.

C'est magnifique !

Il fouilla dans sa bourse et en sortit les 40 écus.

Voilà pour vous, pour sur que je reviendrai vous voir.

Il laissa l'homme ressortir et arriva dans la pièce à vivre avec son magnifique tableau.

Et voilàààààààààààà !



Il attendait une réaction de sa mère et de son petit frère chéri d'amour.


* RP se déroulant en halle clermontoise actuellement. Mise à jour régulièrement sur rpartage.
On essaye dans ce RP, de relier tout ceux qui sont annexes pour que l'histoire soit complète dans la mesure du possible.

___________________

Un thessalien sait monter à cheval avant même de savoir marcher. Un demi-thessalien sait donc monter à cheval et marcher le même jour.
--Timothee.


7 aout 1459 - Clermont, capitale du BA

La journée s'était bien terminée, il avait réussi à aider un peu son grand frère à préparer le périple, Timothée espérait qu'ils lui écriraient très souvent, qu'il pourrait suivre les aventures et frémir de bonheur. Mais l'avantage qu'il aurait c'est qu'il serait seul avec sa mère ou presque, il y aurait encore Eléa sans doute.

Les jours suivant - Clermont, capitale du BA

Chacun vaquait à ses propres occupations, Timothée lui s'ennuyait un petit peu, son père lui manquait terriblement, il ne sortait guère de la prévôté et le petit Timothée avait du mal à comprendre, sa mère avait beau lui expliquer que son père avait besoin de temps, qu'il avait besoin de se sentir seul, Timothée lui voulait simplement l'embrasser et se blottir dans ses bras. Maman était partie rendre visite à Gypsie, le lendemain, pof chez les joaillier alors que son frère Matthis partait il ne savait où. Timothée se sentait terriblement seul jusqu'à ce qu'une missive arrive. Timothée se jeta sur le pauvre pigeon et le délivra de son message.

Oh !! C'est une missive d'Eléa !!

Timothée la parcourut et un sourire aux lèvres.

Héééééé ! Toi aussi tu m'abandonnes ? Mais c'est pas possible !! Morte ? Olalala si tu arrives morte Eléa ! Moi sage ? Je suis toujours sage !! Toujours ! Toujours ! Toujouuuuuuuurs !!

Moi aussi je t'embrasse.


Timothée se précipita dans le bureau pour rédiger réponse à sa grande soeur chérie.

Citation:
Mon Eléa,

je suis content de te lire ! Arrives vivante à Cournon, sinon Papa et Maman te tueront encore !! Tu veux suivre Papa ? Pour de vrai de vrai ? On a jamais besoin de perdre quelqu'un ! C'est 'Stote, il ne nous aime pas très beaucoup.

J'suis toujours sage ! je suis ton exemple !!

Je t'attends à Cournon mon Eléa !

Timothée ton frère qui t'aime fort.


Il avait mis un petit peu de temps à répondre à la missive, entre temps sa mère et son frère étaient de retour et Matthis leur présenta un tableau.

C'est vraiment trop beau ! C'est pour Papa ? J'pense qu'il sera content !
Korydwen
Clermont - Les jours suivants.

Les journées semblaient se ressembler, ou plutôt les fins de journée, alors qu'elle croisait son époux à la prévôté chaque jour, elle espérait toujours le voir rentrer le soir, mais non, jamais, jamais ses pieds ne passaient le pas de la porte, jamais... Elle savait qu'il avait besoin de se sentir seul, mais ce besoin semblait si contradictoire avec ce qu'il avait toujours dit... Son index et majeur droit parcourait cette longue cicatrice qui était désormais sienne, son avant bras droit meurtri parce qu'elle l'avait cherché à la Rochelle, parce qu'il était triste par la faute de Thémis, même si ce n'était pas volontaire et encore moins une faute, cette impression de déjà vu et forcément le déjà vu avait très mal tourné. En voyant la lune plus brillante à chaque instant, elle avait compris qu'une fois de plus il ne viendrait pas. Qu'une fois de plus il s'isolerait et une fois de plus, elle se sentit bien impuissante face à ce que vivait son époux...

Elle restait et resterait la personne la plus proche de son époux et finalement, elle était incapable de l'aider, alors de son côté, elle essayait de s'occuper l'esprit, se rendant chez Gypsie, sa cousine. Elle savait Jazon informé de la situation, elle savait qu'il essayerait de chercher Sémias sur le campement pour être avec lui, pour lui annoncer. Le malheur semblait s'acharner sur son pauvre neveu, après un père, un grand-frère, une petite soeur jumelle, voilà qu'il perdait sa mère.

Elle avait également été chez Maitre Dampierre, avec Gypsie, les deux dames avaient commandé collier d'Intendante gravé pour Thémis, elles avaient également admiré les bijoux et s'étaient promises de revenir avec leurs époux. Passer des moments avec la famille c'est ce qui comptait, une valeur sûre, vers laquelle il était toujours bon de se tourner. Il savait les uns et les autres ce qu'ils vivaient, ils pouvaient compter les uns sur les autres, si un des leurs baissait les bras, les autres tentaient de le relever, c'est sur cette pensée plutôt positive que Korydwen vit son fils revenir avec un immense tableau de bois, Timothée sortit de nul part ou presque, une missive à la main.


Je pense que ton père sera très touché par ce présent.

Elle ébouriffa les cheveux de son fils avant de l'aider à protéger le cadre et le portrait dans une grande couverture, il était, en temps normal, difficile de cacher quoi que cela soit à Althiof, ses yeux traînaient partout, il fallait donc user de stratagème, mais cette fois, il ne rentrait plus, la situation était bien différente. Timothée appris à sa mère qu'Eléa souhaitait se joindre au voyage, Matthis poussa un hurlement de désespoir, ou quelque chose y ressemblant, son voyage en tête à tête avec son père tombait à l'eau.

Et puis l'heure du départ pour Cournon d'Auvergne arriva, sous une pluie fine, le coche était en bas, il attendait au pied de l'hostel, Korydwen veillait à ce que les bonnes malles partent, mais à ce que le chef d'oeuvre de Matthis soit également bien protégé. Le voyage entre Clermont et Cournon d'Auvergne n'était pas bien long, Matthis avait retrouvé Eléa et tout deux avaient discuté ensemble, Eléa demandant ce que pouvait bien être un chef de famille...

Elle les avait laissé, ravie de voir finalement son fils se détendre quant à ce voyage, il y mettait trop de coeur qu'il en devenait invivable et c'est comme si, par magie, Aristote avait entendu ses prières, la veille du départ, son époux avait franchi les portes de Cournon d'Auvergne... Ravie, Korydwen l'était, surprise aussi, elle ne s'attendait pas, plus à le voir avant son départ, comme quoi, la vie était toujours aussi surprenante, une discussion sur le coin de l'oreiller, des recommandations des deux côtés, des angoisses partagées...


Cournon d'Auvergne - Petit matin du 14 août.

De bonne heure, elle l'avait vu se tirer du lit, avait-il seulement dormi ? Elle ne savait pas, elle était tombée dans les bras de Morphée, si bien avec l'être aimé et retrouvé. Elle s'était levée à son tour et s'était préparée, la maisonnée ou plutôt le château était encore calme, Matthis se préparait sans mot dire, Eléa faisait de même, Timothée avait simplement choisi de traîner sa longue couverture sur les épaules. Sur le pas de la porte, elle les avait observé, ses aînés et son époux sellant montures, elle tentait de faire bonne figure, un simple sourire sur le visage avant de serrer beaucoup plus l'étreinte de son époux, souriant aux petits mots glissés au creux de l'oreille, rougissant même à certain moment. Eléa fut embrasser, Matthis également et alors que le père et le fils partaient devant, Eléa semblait faire de son mieux pour les rattraper. Elle savait son époux entre de bonnes mains. Ses mains sur les épaules de Timothée, elle observait son fils, elle savait que les journées seraient longues, mais bientôt ils auraient missives de la part d'Althiof et des enfants, elle savait qu'ils pourraient suivre l'expédition comme si ils y étaient.

Allez Timothée, viens, nous allons écrire au Marigny.

Et d'emmener le fiston dans le bureau pour écrire missive. Gypsie, Jazon, Noéline, Fabien, Emery, Albine, Sémias, Jrag. La famille se voulait plus petite qu'avant.

Citation:
A la famille Marigny.
De Korydwen de Toggengurg-Marigny.

Le bon jour, ou tout du moins, salutations.

Je voudrai dans un premier temps m'adresser à Sémias, mon cher neveu d'amour, j'espère que Jazon t'aura trouvé sur le campement et que tous deux vous pourrez supporter la douleur qui est notre, mais surtout ton tienne mon très cher neveu. La famille Marigny a toujours pu compter sur chacun de ses membres quelque soit le moment. Nous prions pour vous, nous prions pour votre retour rapide à vous deux mais aussi pour les autres Marigny engagés dans les diverses armées et qui se trouve bien loin de Clermont.

Thémis n'est plus... Ce sont les rumeurs qui courent, Althiof a du mal à y croire et veut vérifier de lui même.

C'est pourquoi...

Aujourd'hui, le 14 août 1459, Althiof vient de partir avec sa fille Eléa et son fils Matthis, tous trois sont partis cherchés le couvent perdu comme le dit si bien Althiof. Il estime que leur voyage devrait leur prendre un petit moment.

Gypsie et moi avons commandé le collier d'Intendante de l'ordre du mérite pour l'offrir à Thémis, si grande dame fut elle. Un hommage que l'ordre souhaite lui rendre.

Dès que j'ai plus de nouvelles de l'expédition, je vous les transmettrai. Mais vous pouvez également écrire à Althiof directement, même si ce dernier ne répond pas toujours aux missives, il a deux petits écuyers qui se chargeront de le faire.

Je vous embrasse tous très fort.
Soyons forts... Elle n'aurait pas voulu nous voir pleurer... Je sais... C'est difficile, mais elle veille avec nos disparus, elle veille sur nous et je sais qu'elle est fière, fière de ce que nous sommes et fière de ce que nous faisons de ce nom si prestigieux.

Korydwen de Toggenburg-Marigny
--Matthis.


Clermont - Les jours suivant

Le portrait plaisait au petit frère et à la mère, voilà qui serait parfait pour son père, c'est ce à quoi pensait Matthis. Ce père qu'il fallait gâter et qu'il fallait soutenir. Toujours une attention et puis cette promesse de voyage en tête à tête... Seulement, des évènements indépendants de la volonté du jeune Matthis affirmèrent le contraire, Timothée ayant annoncé la nouvelle concernant le voyage à Eléa, cette dernière avait décidé d'accompagner le père et le fils, elle ferait office de saint esprit. Hochement de la tête, sa mère avait dit oui, il ne pouvait reculer, il dut reprendre tous ses calculs de nourriture et autant dire qu'il était en colère, mais cela ferait une monture de plus pour porter les affaires, ce n'était pas négligeable.

Sauf... Eléa restait une fille et une fille cela mettait toujours cent tonnes de vêtements dans une besace. Mais pour sur qu'elle comprendrait sa grande-soeur, elle comprenait beaucoup de choses, elle faisait même flipper les adultes chez les nobles, alors ils la prenaient de haut et cela, Matthis le détestait, il détestait que l'on embête sa grande-soeur, c'était un privilège de petit frère et ce n'était pas son père qui pourrait dire le contraire. Son père n'était pas au courant de l'envie d'Eléa, bien naturellement. Il ne le voyait pas vraiment, il semblait bien absent et bien loin de l'appartement.

Ils avaient finalement rejoint Cournon d'Auvergne, des préparatifs encore et toujours, Matthis avait retrouvé sa grande soeur et tout deux avaient discuté, passé un moment ensemble, des câlins ils en avaient partagé. Et puis vint l'heure de se reposer, Matthis avait attendu longtemps pour se relever et écrire une missive à Athalia, voilà longtemps qu'il ne l'avait pas fait.


Citation:
A Athalia de Meyran
De Matthis de Toggenburg-Marigny.

Salut !

J'pense que tu vas m'trouver un peu gonflé... Ouais, ça fait longtemps que je n'ai pas écris, j'ai manqué de temps. Il s'est passé tellement de choses depuis la dernière fois que je t'ai vu. Je vais te les raconter, et puis si tu ne veux pas, tu n'as qu'à descendre plus bas dans la missive. Bref. J'espère que tu te portes bien et que tes frères et soeurs également.

Mon futur parrain n'est plus. Tu sais, Ptitoliv, votre voisin, enfin ancien voisin. Sunburn n'a plus la seigneurie et Eléa devrait la récupérer. Pérignat aurait du aller à feue sa marraine, mais elle est partie rejoindre Aristote avant que Papa ait pu faire quoi que cela soit. C'est bien malheureux.

Ensuite, la Reyne de France, l'ancienne, Béatriz a offert un Comté à mon père. Montfort-l'Amaury, je te le montrerai un jour si tu en as envie. C'est à côté de Paris, pas trop loin de Gien. Vers Versaille, il y a un pavillon de chasse pour les personnalités royales. Un jour papa va m'emmener à la chasse, je lui ai demandé et il est d'accord. Si tu veux tu pourras venir. Il faut un cheval, un arc et des flèches, et puis on peut aussi prendre des oiseaux, genre des aigles. On peut chasser du sanglier, des cerfs, des biches, des oiseaux aussi, des lapins, des lièvres. Je pense qu'il y a de grandes forêts à Montfort-l'Amaury.

Ensuite, ma future marraine est décédée aussi. Dans son couvent. Là je vais partir demain matin, dimanche 14 août très tôt avec mon père, dans le Sud du duché pour retrouver trace du couvent et puis ramener Thémis pour l'enterrer... Nous sommes de nouveau en deuil et mon père, ton parrain est très peiné... Il s'est enfermé dans son bureau de la Grande Prévôté, ou alors de la Prévôté du Duché, je ne sais plus très bien. Sinon il va bien, il a la pleine santé. Alors, du coup il n'écrit pas beaucoup... Il ne répond pas non plus à mes missives, il manquait de temps. Mais j'crois qu'il m'aime et t'aime aussi très fort. Ensuite...

Et toi alors à Gien ? Tu as des aventures ?

Oups, faut que je te laisse ! J'entends Papa dans les escaliers du château de Cournon ! Si il voit la bougie allumer il va me crier dessus !

J't'embrasse.
Matthis de T-M.


Des bruits d'escaliers, il en avait entendu, mais c'était son père qui allait rejoindre sa mère, ce qui se passerait ne regardait pas Matthis, la missive fut rouler et il s'endormit jusqu'au petit matin.

14 août 1459

Nyx sellé, les paquets chargés, Matthis et son père embrassèrent les autres, Eléa se joignit à eux, surprenant sans doute leur père. Mais ça... Sans doute qu'il ne lui en voudrait pas. Eléa n'était pas une fille ordinaire, même si elle aimait les robes, elle avait un petit côté guerrière, pis elle avait cassé sa tirelire pour s'offrir un bouclier !

Timothée ! Tu surveilles Maman ! C'est toi l'homme de la maison !!

Les cavaliers en selle, ils s'éloignaient de Cournon et Matthis regarda son père, un sourire sur les lèvres.

On va dans quelle direction ?

Et puis est-ce que...

Matthis regarda son père, une interrogation.

Que pour arriver jusqu'à Aristote c'est comme chez la mythologie des grecs. Il faut déjà aller sur la barque du Στύξ* ? Parce que... Je voudrai qu'elle arrive sur le Soleil... Tu crois qu'on peut aider les gens qui voyagent sur le Στύξ* ?

Matthis était d'un naturel curieux et si il essayait d'apprendre quelques mots grecs attrapés ça et là en fonction des histoires de son père, les écrits des livres étaient parfois faux et il savait que son père était incollable là-dessus.

C'est comment la Thessalie ? Et ta Maman, elle était Thessalienne ? Est-ce qu'on pourrait... Hum...

Matthis regarda son père, un peu fébrile.

Est-ce que Θέμις**...

Oui, il avait appris le prénom de sa tante en grec, il voulait faire plaisir à son père, lui montrer qu'il était fier des origines de son père, mais également de sa mère.

A vécu en Thessalie ? Est-ce... Tu crois qu'on pourrait mettre dans ses cheveux une couronne de laurier. Dans un livre c'était marqué que les grecs avaient des couronnes de laurier quand ils gagnaient des épreuves dans les jeux olympiques. C'est vrai ? Ca vient de là, le mot "lauréat" ?

Matthis posait beaucoup de questions, il espérait que cela n'embêterait pas trop son père.

J'pose trop d'questions...

* Styx
** Thémis

___________________

Un thessalien sait monter à cheval avant même de savoir marcher. Un demi-thessalien sait donc monter à cheval et marcher le même jour.
See the RP information <<   1, 2   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)