Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] Et nous irons croiser le fer...

Evaelle
[ Sur le départ... confinée dans une chambrée ]

Rodez... Pleine nuit. Les mains immergées dans une bassine de petite porcelaine dont l'eau, troublée par le savon d'Alep, remonte vers son visage. Elle s'asperge la figure d'eau fraîche dans le but de se rafraîchir, elle autant que ses idées... Les paumes de ses mains, épousent à présent le petit mobilier tandis qu'elle relève le menton jusqu'à venir contempler le reflet de son minois dans un miroir accroché contre le mur.
Sur son visage pouvait se lire l'angoisse et la crainte... Traits tirés, pâleur de sa peau, signes en étant début de preuve... Et si elle eut été accompagnée sur l'instant, sans doute aurait-on pu déceler le malaise qui régnait. Un malaise né du sentiment de l'imminence du danger.


"Foutue guerre !"

Oh que oui elle la craignait, elle qui n'avait jusqu'alors jamais eu à brandir le fer que pour s'entraîner. Ses peurs s'emparaient peu à peu, au fur et à mesure que le temps passait, de son âme... âme qui se sentait menacée par ce mal futur venu troublée sa tranquillité.

Figée, le regard planté fixement, elle s'empara d'un linge sec et propre posé tout près, s'épongea le visage et quitta l'endroit où elle se trouvait. D'un geste, elle se débarrassa de la serviette qu'elle venait d'utiliser, la jetant aux pieds de sa couche et venant prendre position, debout, juste derrière la fenêtre de la chambre qu'elle occupait dans une des petites auberge ruthénoise. Elle songe alors la blonde... S'imprègne du monde nocturne, silencieux et parfois si dangereux. Elle pense, au passé, au présent... au futur à venir... Elle pense la guerre, les combats qu'elle s'apprête à mener de front. Elle pense à ses proches amis déjà partis... Il était, depuis plusieurs semaines, temps de guerre en Bourbonnais-Auvergne et demain, au petit matin, elle serait en train de fouler ses terres pour les y rejoindre.

Toujours devant sa fenêtre, Evaelle avait porté son attention ailleurs, ses émeraudes se posant sur cette missive reçue quelques semaines plus tôt... Un appel à la mobilisation auquel elle avait su répondre favorablement. En son imaginaire, elle entendait déjà les bruits de fer qui se croisaient, s'entrechoquaient... La Guerre était au Nord qui s'engageait mémorable, avec ses affres et toutes les conséquences qui en découlaient.

Demain, elle ferait route vers le front. Elle viendrait à la connaître, à la subir au côtés de tous ces hommes qui nombreux aurait à payer le prix fort... Le prix du sang pour certains, de l'honneur pour d'autres... Horribles étaient les guerres où les gens, pour beaucoup, y laissaient leur vie, où la famine s'en suivait de façon irreversible, où la souffrance devenait première alliée, que les soldats et volontaires engagés, partis, n'en reviendrait pas tous, les champs regorgeant de croix au sol... Triste désolation...

Et elle ? En reviendrait-elle seulement ? Cette question, elle n'avait de cesse de se la poser. Aurait-elle chance de revoir ceux qu'elle aimait ? A cette pensée, elle se tourne vers ce lit... vide de SA présence... Nombreuse sont ses pensées pour lui. Comme elle aurait aimé qu'il soit là afin qu'elle puisse aller le rejoindre, se faufilant à ses côtés, mais là n'était pas le doux réconfort de ses bras.


Et de nouveau elle se perd sur l'horizon avant de guetter la ruelle en contrebas. Elle l'attend, le signal du départ... Elle l'attend, l'arrivée de la Brune amie qui fera route en sa compagnie. Quand soudain, une lueur se fait rage dans la nuit.
Caerellyn était là, juste en bas, lanterne à la main, l'agitant doucement et lui faisant signe de l'autre de descendre.

L'heure était venue... Elle quitta donc sa chambrée, épée au fourreau et bouclier au poing, descendit le grand escalier qui menait à la sortie sans même se retourner, pour apparaître ensuite sur le seuil de la porte. Quelques pas vers Cae, le temps de partager accolade amicale et de l'inviter à prendre la route.

Les voilà, partantes, elle, la Blonde,prête pour sa toute première mobilisation en tant que membre du Cercle de l'Epée et du Lys.
Au loin, leurs montures étaient prêtent, tenues par deux jeunes palefreniers à qui on avait loué les bons et loyaux services.


Rapidement, toutes deux mirent pieds à l' étrier, rejoignant les portes de la Capitale.
Un dernier regard jeté par dessus son épaule avant de se tourner vers Cae.


" Alors prêtes à partir ? Demain sera un autre jour..."
Caerellyn
(Sur le départ...dernier repos au moins de ce corps...)

Elle revenait d'Aurillac où sa première mission au nom du Cercle de l’Épée et du Lys, avait été de livrer et au plus vite, du pain à sa mairesse qui en ferait bon usage.

Au petit matin, bottes au pieds, elle s'était écroulée sur un mauvais matelas dans une auberge trouvée au détour d'un sentier tout près de son lieu de départ vers...

Mais qu'allait-elle faire, elle, la vicomtesse, baronne, fille de princesse, habituée aux coussins moelleux, dans ces champs, ces villes qui seraient puanteur et où le sang imbiberait la terre ?

Elle avait quitté sa fille chérie, laissé un homme qui l'aimait, abandonnés ce qui lui tenait jusque là le plus à cœur.
Elle n'avait pas réfléchi, c'était une évidence, il fallait qu'elle parte.

Avait-elle peur ? elle avait beau se poser et poser encore la question, à son étonnement, la réponse était : non. Inconscience de la première fois ? envie de fuir ? peu importait, elle s'y rendait même avec impatience.

Yeux clos, elle caressait doucement le katana rouge sang qu'elle ne quittait jamais, ce que peu de personne savait. Elle était une fine lame et pour cause, elle avait eu comme professeur, le meilleur, le plus célèbre bandit qui sévissait dans la région, cet Est où ils avaient vu le jour. Plus tard, bien plus tard, il deviendrait le maitre d'armes de la cour de Bourgogne. Il la lui avait offerte en même temps qu'un fils beau comme un dieu, l'année de ses quatorze printemps. Kev avait mis cinq longues années pour aller et revenir de ce lointain pays où ces armes étaient forgées, une rouge pour elle, l'identique en noir pour lui. Il lui avait tout enseigné, art du duel et celui de l' amour.


La nuit étendait imperceptiblement son manteau gris. Elle devait y aller.

Elle s'agenouilla sur le sol de terre battue et adressa une prière au Très Haut.


Protégez tous ceux que j'aime et abaissez Votre Regard sur ce pauvre Royaume de France.

Elle se redressa,étira longuement ce corps fin, vêtu de bottes, braies, chemisier de lin et lourde cape, toute de noire couverte.

Elle attrapa sa besace, en tira un quignon de pain qu'elle grignota en descendant les escaliers branlants. Elle réclama une lanterne et la tenant à bout de bras, rejoignit Onyx son étalon noir de jais, comme sa chevelure.

Elle se dirigea à pas lents, vers l'auberge où l'attendait son amie, celle avec qui elle allait partager certainement le pire.

Une chevelure blonde comme les blés éclairait la fenêtre. Bien qu'elle ne put le voir, elle lui adressa un sourire.

" Alors prêtes à partir ? Demain sera un autre jour..."

Partons Eva, on a besoin de nous, là-bas...
_________________

Archiviste politique du Rouergue
Evaelle
[Terres d’Auvergne ou l’effet volcan ]

Elle savait pertinemment qu’ils avaient besoin d’eux… La moindre aide, par temps de guerre, aussi infime soit-elle, se voulait être de grande utilité. Et c’était bien en ce sens qu’elles s’étaient décidées à se lancer , corps et âmes, au triple galop, à travers les campagnes…
Pour porter leur aide, leur soutien... tant physique, que moral… l’un n’allant pas sans l’autre.


A réception des dernières nouvelles de son parrain, elle avait su deviner que la situation s’avérait des plus critique. Le moral était loin d’être au beau fixe.
Les causes ? Les éléments formant sa section se volatilisaient un à un sans connaître les raisons... Une véritable hécatombe. Il devenait assurément difficile de guerroyer si en plus on ne pouvait compter sur la présence des siens… Tout était question de confiance et elle comprenait le désarroi que manifestait Brock.
Que pouvait-il bien se passer dans la tête de ces hommes qui selon leur bon vouloir, suivaient le pas ou non… ? N’avaient-ils donc pas conscience de l’importance de l’action ?
Et il en allait de la crédibilité des hommes, de Brock… du Cercle tout entier…


Sa venue au côté de Caerellyn, ne ferait certes pas tout, mais en plus de regonfler les effectifs qui s’amenuisaient, elles feraient leur possible pour que le découragement ne les atteignent pas davantage. Son parrain pourrait compter sur elles sans nul doute. Elle serait toujours là pour lui et elle savait qu’il en allait de même pour Cae.

En son for intérieur, la colère grondait, son sang bouillonnait… mais elle se contenait la Blonde, se retenant d’exploser, préférant nourrir sa hargne et le moment venu elle se dresserait, brandissant l’épée.

Mais avant cela, il leur fallait arriver, et leur restait encore bon nombre de lieues à parcourir.
La frontière Bourbonnaise venait tout juste d’être franchie et Bourbon se trouvait encore à plusieurs jours d’ici.
Face à eux, les Territoires de l’Allier, ses montagnes se dressant naturellement, majestueuses… véritables postes d’observations et de défenses commandant les immenses vallées… En leurs sommets, quelques épaisses fumées s’élevaient au gré des campements installés…

Son regard se porta sur Caerellyn qui restait silencieuse.


Cae ?

Evaelle lui adressa doux sourire.


Toi qui tiens pour moi le parfait rôle d’ange gardien… Fais-moi penser, une fois arrivées, que j’ai chose importante à te demander…
_________________
Caerellyn
Au petit jour, pour apercevoir les tours de Clermont, elles durent lever la tête. La cité couronnait fièrement une butte à la douce courbe, certainement un volcan, comme il y en avait tant dans la région.
Les chevaux allaient devoir fournir un dernier effort avant de prendre un repos, assez court, bien mérité.

Caerellyn ne sentait pas la fatigue. Quelques courbatures, un séant malmené, lui rappelaient juste qu’elle chevauchait quasiment jours et nuits. Il était impératif qu’elles rejoignent leurs compagnons au plus vite.
Les nouvelles étaient peu rassurantes, et le moral des hommes épuisés baissait. De les voir venir renforcer les rangs et les sourires reviendraient. Ils étaient tous liés par une amitié forgée dans les dangers, dans l’entre-aide, souvent l’un avait sauvé la vie de l’autre. Ils étaient une famille dont chaque membre était un bras indispensable aux autres.

Elle sourit avec affection, en repensant à la cérémonie qui avait fait de Brock, son si vieil ami, son vassal. Cela n’avait pas été sans mal mais avec la ténacité qui faisait sa force, elle y était enfin arrivée et en était fière. Elle savait sa fidélité indéfectible et ils avaient tous deux les mêmes valeurs. Elle avait grande hâte de l’embrasser.

Elle jeta un œil vers Évaelle. Sa compagne de chemin, sa compagne de bataille bientôt. Le temps approchait et elle savait qu’elle donnerait sa vie sans hésiter pour elle comme pour ses autres amis, comme ils le feraient pour elle.

Cae la sentait tourmentée et savait que les mots ne pourraient apaiser son courroux. Aussi se contentait-elle de la suivre du regard, prête à intervenir si elle avait besoin d’elle, de son écoute, de sa compréhension, de son amitié.


Cae ?

Elle sursauta et s’inquiéta

Toi qui tiens pour moi le parfait rôle d’ange gardien… Fais-moi penser, une fois arrivées, que j’ai chose importante à te demander…

Elle rit doucement, se moquant :

Moi ? Un ange gardien ? Nous le sommes l’une pour l’autre mon amie.
Si tu le souhaites, je t’y ferai penser, si nous ne sommes point entrainées de suite vers le chaos.
Ne veux-tu pas demander de suite ?

_________________

Archiviste politique du Rouergue
Evaelle
Elle avait pressenti que ses derniers propos éveillerait la curiosité de Caerellyn et elle ne s'était pas trompée. Déjà la Brune poursuivait la discussion, l'invitant à lui formuler sa demande, tandis qu'elle souriait de la voir si pressée.

Elle aurait certes pu lui faire part de sa demande sur le champs, mettant ainsi fin au désir que Cae avait de savoir, mais elle s'en était bien gardée pour l'heure, préférant attendre qu'elles aient atteint leur prochaine destination. Bientôt, elles franchiraient les murailles Moulinoises..., après quoi elles trouveraient endroit où s'installer le temps de s'octroyer repos bien mérité.


Rapidement, elles entrèrent en Moulins et stoppèrent leurs chevaux. Pieds à terre, elles partagèrent quelques pitances et boissons prévues pour le voyage. Séant sis dans les herbes folles, elles conversaient... un même sujet revenant sans cesse, omniprésent : celui de la guerre... encore et toujours.
Mais aujourd'hui, la Blonde allait livrer confession. Demain, elles rejoindraient Bourbon, destination finale de leur périple... et une fois arrivée, elles s'adonneraient à tout autre labeur , se mêlant à leur tour au chaos.


A l'abri, assises sous les feuillages d'un chêne, le dos en appui contre l'écorce ridée du centenaire, elle fixa Caerellyn un instant songeant à ce qu'elle s'apprêtait à lui demander... espérant que cette dernière réponde favorablement à son souhait. Elle porta une dernière fois son outre à ses lèvres se délectant du peu d'Armagnac qu'il lui restait avant de se lancer.

"Cae... Comme tu le sais, j'ai chose à te demander. Une chose qui me tiens à coeur depuis de nombreuses années... depuis même ma petite enfance.
Il est un souhait que je n'ai jamais pu réaliser jusqu'alors. Non pas que je n'aurai pu mais je n'étais pas assez forte jadis pour faire affront à ma mère..."


A son souvenir, son regard se perdit un bref instant avant de venir de nouveau fixer la Brune.


" Vois-tu, à mon arrivée au Cercle, et depuis toujours même..., j'ai souhaité trouver personne qui saurait m'enseigner l'art de manier l'épée. A ce jour, je n'ai aucune expériences et regardes-moi... je m'en vais mener combat à tes côtés. Ne suis-je pas folle ? Moi qui n'ai jamais eu à brandir le fer contre l'ennemi... Je cours de gros risques en venant ici, même si je sais que nombreux seront des notres qui veilleront sur moi. Mais je suis désireuse que les choses changent et je me suis laisser dire que tu saurais être parfaite Maistre d'arme pour moi. Alors serais-tu en accord avec ma demande et une fois de retour en Rouergue, pourrions-nous nous mettre au travail toute deux en se sens ? "


Sa demande était faite. Elle l'avait choisi, la Carpadant... Celle là même dont elle aurait aimé suivre l'exemple. Elle avait su trouver en elle, sincèrité, gentillesse, douceur et confiance et espérait bien que celle-ci accepterait.
_________________
Caerellyn
Elle appuya son dos rompu sur le tronc du chêne centenaire. Son fessier protesta quand elle le posa sur la terre pourtant meuble encore des derniers jours de pluie.

La curiosité lui faisait tendre l'oreille discrètement vers son amie. Que pouvait-elle bien vouloir lui demander ? Mais le temps des questions n'était pas venu, elle parlerait quand elle serait prête et la noire de jais serait toute ouïe. Elle sourit dans la quasi obscurité de la nuit qui descendait, se disant qu'elle ne saurait lui refuser grand-chose


Elles se connaissaient depuis peu, mais déjà la vicomtesse aux braies tâchées de boue, savait qu'elle ressentait une vive amitié pour elle. Liens du danger partagé ? non, cela venait de bien au-delà, point n'était besoin d'explication.

Elle sursauta ! Elle se décidait et Cae se garda bien de l'interrompre.


"Cae... Comme tu le sais, j'ai chose à te demander. Une chose qui me tiens à cœur depuis de nombreuses années... depuis même ma petite enfance.
Il est un souhait que je n'ai jamais pu réaliser jusqu'alors. Non pas que je n'aurai pu mais je n'étais pas assez forte jadis pour faire affront à ma mère..."



Elle fronça les sourcils inquiète.

" Vois-tu, à mon arrivée au Cercle, et depuis toujours même..., j'ai souhaité trouver personne qui saurait m'enseigner l'art de manier l'épée. A ce jour, je n'ai aucune expériences et regardes-moi... je m'en vais mener combat à tes côtés. Ne suis-je pas folle ? Moi qui n'ai jamais eu à brandir le fer contre l'ennemi... Je cours de gros risques en venant ici, même si je sais que nombreux seront des nôtres qui veilleront sur moi. Mais je suis désireuse que les choses changent et je me suis laisser dire que tu saurais être parfaite Maistre d'arme pour moi. Alors serais-tu en accord avec ma demande et une fois de retour en Rouergue, pourrions-nous nous mettre au travail toute deux en ce sens ? "

Cae souriait de plus en plus au fur et à mesure de ces explications.
Le silence revint.

Je vais répondre à ta question par une autre. Comment as-tu appris que j'étais fine lame, je n'en ai jamais parlé, bien que mon Katana ne quitte jamais les plis de mes jupes ou robes.
Sais-tu qu'il m'a suivi jusqu'à Vincennes, devant les grands de ce monde ? Mère me fusillait du regard, elle n'avait pu me faire plier.

Bien sur ma douce, je vais t'apprendre mais tu dois savoir que tu vas souffrir au-delà de ce que tu ne peux imaginer, je serai inflexible, tu commenceras et recommenceras des milliers de fois le même geste et je ne supporterai point de signes de lassitude.

L'on me connait douce, ce que je suis, je crois, mais à ce sujet je suis tigresse.
Es-tu prête à supporter cela ? réfléchis avant de t'engager.

Tu sais ma belle, pendant cinq ans, ce katana rouge sang m'a sauvé la vie mille fois, mais il n'a point empêché que l'on m'emporte mon fils,vivant ou mort, je ne sais.

Sa voix prenait un ton sourd et quelques sanglots secs s'y mêlaient.

Je vivais dans un pays de l'est, j'étais heureuse entre mes parents et mes deux frères.
Sévissait à l'époque de mes treize printemps, un bandit de grand chemin qui tuait et volait à l'envie. Nul ne connaissait son visage qu'il cachait derrière un masque de dragon rouge

Je te passerai les détails. Saches qu'un jour, ce dragon me sauva la vie. Nous nous revîmes très vite sans jamais se fixer un lieu ou une date, il savait.
Vint le jour où il ôta ce masque, le jour où il murmura mon prénom, le jour où il m'apprit l'amour. Nos cœur étaient purs mais aimants à la folie.
Il m'offrit ce magnifique cadeau, un noir d’ébène pour lui, un rouge pour moi. Et il débuta mon apprentissage.

Elle rit.

Il ne fut que douceur, mais j'apprenais vite pour surtout ne pas le décevoir.
Me vint un fils beau comme un dieu,Yorik, il ne le connait pas.


Elle se tut. Son visage appuyé sur le vieil arbre était baigné de larmes silencieuses.

Elle murmura.

Il est tard mon amie, nous devons prendre un peu de repos,demain sera un grand jour. Je prendrai soin de toi, comme tu prendras soin de moi, et si tu es décidée, à notre retour en Rouergue, nous commencerons.
Fermes tes yeux, pars pour le merveilleux pays de tes rêves. Je vais veiller.

_________________

Archiviste politique du Rouergue
Evaelle
Comment l'avait-elle deviné ? De son instinct, de sa conscience féminine peut-être... Il était pour elle sixième sens qui ne la lâchait guère et rarement le sien avait eu à l'induire en erreur. Elle vouait toujours toute confiance en ses premières impressions...

Se jouant de quelques brindilles d'herbe arrachées au sol entre ses doigts filliformes, elle avait pu voir le visage de Caerellyn se transformer... pressentant à la fois que de revenir sur des instants passé de sa vie semblait l'affecter considérablement , puisque passant du rire aux presques larmes.

Après l'avoir écouté d'une ouïe attentive, elle poursuivit conversation qui été leur :


"Vois-tu ma chère amie, je l'ai tout simplement deviné... Et je n'ai eu aucun mal pour déceler la fine lame que tu es. Tu sais bien qu'il n'ai nul besoin de parler pour que l'on puisse comprendre parfois. J'ai écouté ma conscience... t'ai longuement observée,... attentivement écouté..."

Evaelle qui avait planté regard dans les yeux de son amie esquissa un sourire.

"Tu as un esprit vif, intelligent... Tu es perspicace tout autant qu'audacieuse et tu paraît si habile dans le moindre de tes gestes ...et ne faut-il pas être habile et rusée pour être "fine lame" ? A mes yeux et en mon sens tu l'es. Voilà pourquoi je me suis permise de faire appel à toi..."

Jamais Eva n'aurait effectué sa demande si elle n'avait obtenu certitude de ses pensées.

" ... Et je suis prête à supporter tout ce que tu seras à même de me faire subir tout au long de mon apprentissage. je sais que l'on a rien sans rien et qu'il me faudra travailler durement... Mais j'y arriverai !"

La Blonde qui était installée tout près, elle aussi dos appuyé contre l'écorce du vieux chêne, sorti une couverture de sa lourde besace qu'elle étendit sur le sol histoire de prendre quelques instants de repos.

Se tournant vers Caerellyn, se recroquevillant sur elle et glissant main sous sa tête trouvant là un peu de confort pour s'endormir, elle lui adressa derniers mots :


" Ce fut une bien belle histoire que la tienne et celle de ton Maistre... La notre sera quelque peu différente, mais je sais qu'elle sera elle aussi emplie de bien de belles choses à vivre...je te l'promet..."

S'en suivi un léger bayement avant que les émeraudes ne se ferment pour laisser place à la nuit.
_________________
Caerellyn
Elle riait en silence, son mouchoir parfumé de jasmin, seul douceur qu'elle s'était permise pour emporter au seuil des batailles, tentait de retenir ses éclats.

Elle avait beaucoup exagéré les douleurs à subir, bien sur l'apprentissage demandait une grande rigueur mais de là à en souffrir comme elle lui avait laissé entendre...... Malicieuse qu'elle était ! elle regrettait beaucoup de l'avoir peut être mise en inquiétude.
Elle se pencha vers elle pour le lui avouer, mais déjà et c'était bien, elle avait rejoint le royaume de l'oubli, elle dormait, un léger sourire étirait ses lèvres.

Elle la contempla et l'émotion l'étreignit. Elle la connaissait depuis bien peu et pourtant elle avait de suite ressenti pour elle un lien tout particulier.
Elles se comprenaient sans même se parler , elle s'engageait avec la blonde vers les combats, en toute confiance.

Elle s'appuya de nouveau à ce vieux chêne qui martyrisait son dos. Elle ferma les yeux et se souvint de ses propres leçons de Katana.

Elle était si jeune, si amoureuse, elle ne vivait, ne respirait que pour lui. Il était beau et fort comme un dieu grec et surtout il l'entourait de tendresse et de passion auxquelles elle répondaient avec la fougue de son innocence.

Sa mère lui faisait donner les verges. Sa nourrice la morigénait mais la protégeait, personne ne pouvait la retenir pour le rejoindre, ni porte verrouillée, ni hauts murs de moellons, elle trouvait, tel un serpent , toujours moyen de se faufiler. Elle galopait comme une folle, ses longs cheveux fouettaient le vent. Il l'attendait et l'attrapait dans ses bras quand, inconsciente, elle se jetait à bas du cheval encore au galop.
Jamais elle n'avait connu et ne connaitrait plus tel bonheur, telle insouciance, tel amour.
Elle soupira et ferma les yeux, à l'affut du moindre bruit.

_________________

Archiviste politique du Rouergue
Evaelle
[Au jour ou le rêve deviendra réalité]

Elle était bien loin la Blonde, partie vers d'autres contrées, vers de bien meilleurs lendemain... Plongée au beau milieu d'une de ses rêveries qui pour un petit temps l'éloignerait de ce cauchemar quotidien dans lequel elle avait sauté pieds joints.

La guerre, elle étaient venue y mettre les pieds sans même d'expériences passées, avec cette peur au ventre qu'elle tentait chasser comme elle le pouvait. Il n'y avait guère que dans les profondeurs de ses rêves qu' Evaelle appréciait entendre le bruit des armes s'entrechoquant les unes contre les autres.

Longtemps elle avait espérer apprendre à manier les armes et depuis longtemps elle s'imaginait, combattante et fière conquérante.

Lui revenait souvent le même songe. Les gouttes de pluies dégoulinant sur son visage. Ses bottes salies par le terrain boueux et non loin d'elle, à chaque fois qu'elle avait à redresser la tête... une silhouette.
Tous deux tenus de loin, ils s'observent, se défient du regard. A cet instant, le duel a déjà commencé.

Puis viennent les pas lents qui les font se rapprocher. Des trombes d'eau continuent de tomber formant de grandes flaques qui se voient alors troublées par les heurts de leurs bottes qui viennent s'y enfoncer. Pour seuls bruits, on peut entendre la pluie et le claquement des épées qui épousent leurs fourreaux.

Pause dans l'approche. Ils se dévisagent. Mutuellement la méfiance s'installe. La main de la Blonde vient se poser sur la garde, prête à dégainer à la moindre suspicion de mouvement. Les deux adversaires qu'ils représentent sont prêt.

Et l'homme attaque le premier. En un élégant mouvement, il dégaine l'épée, les plumes de son chapeau s'agitant, envoyant multitudes de gouttelettes en tout sens. S'enchaine ensuite un défilé de coups, de mouvements, de couleurs. Sa cape noire contre la cape rouge de son adversaire. Les épées tintent, les coups pleuvent, chacun cherchant à surpasser l'autre afin de parvenir à délivrer l'estocade finale. Chacun cherche les faille.

Enflammées est la danse. Leurs deux capes, volent aux vents. Elle fini par faire le pas qu'il faut, elle le touche et retentit alors cri de douleur. L'homme s'agenouille lentement laissant choir sur le sol sa fidèle. Désarmé, à sa merci, elle le fixe un instant l'adversaire d'un soir, prête à en finir avec son rival.

" Une dernière volonté Monseigneur ?"

Et celui de lui répondre :

" Faites vite ! Et droit au coeur ! Qu'on en finisse !"

Bruit de la lame qui s'enfonce alors dans les chairs. Le sang s'écoulent se mêlant à une flaque d'eau. Le corps s'effondre et se laisse happer par la Grande Mort.

Et chaque nuit,où quand rêverie vient se présenter ... elle se sent davantage l'envie de pouvoir le réaliser.

_________________
Caerellyn
( Quand les rêves n'en sont pas.... )

Elle était attentive au moindre son mais n'entendait que les bruits de la nuit : le hululement de la chouette effraie qui partait chasser dans un bruissement d'ailes qui n'appartenait qu'à elle ; Les chauves-souris qui tournaient de plus en plus bas ; elle frissonna priant qu'elles n'accrochent ses longs cheveux ; Le bruit du vent qui faisait doucement bruisser les feuillages, elle souriait, car elle l'entendait venir de loin, s'approchant de plus en plus, en catimini mais sûr de lui, tout comme une rumeur qui arrivait puis repartait on ne savait jamais où mais que tous entendait.

Elle sursauta. Son amie, dans son sommeil, se tournait et s'agitait.

Elle se pencha vers elle. Son visage affichait une expression qu'elle n'avait jamais vue. La peur, ou bien la haine ? elle s’inquiétait et pourtant ne pouvait se résoudre à la réveiller, elle avait besoin de repos avec ce qu'elles allaient vivre le lendemain.
Cela empira, ses membres étaient agités de sursauts à peine perceptibles, mais la main qu'elle avait posée sur elle afin de la rassurer, les lui faisait ressentir.

Pas de doute Eva souffrait et elle se sentait impuissante à l'aider, si ce n’était qu'à la secouer ce qu'elle s'interdisait encore.


Sa jolie face se tordit en un affreux rictus. Elle eut peur, vraiment peur et sans le vouloir vraiment, elle la secoua fortement.

Eva, réveilles-toi, mais réveilles-toi donc, tu me fais peur....

Elle s'allongea à ses cotés et la prit dans ses bras pour la bercer.

Les azurs s'ouvrirent lentement sur elle, eut un doux sourire apaisé et se blottissant sur son épaule, la blonde se rendormit paisiblement.

La brune de jais resta un long moment à la scruter, elle avait l'air sereine.
Elle put enfin se détendre et sans bouger pour ne pas l'éveiller, elle appuya sa tête de nouveau sur le vieil arbre pour repartir dans ses rêves.

_________________

Archiviste politique du Rouergue
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)