Lucie
Venant de la campagne provinciale du sud est, elle avait été embarquée à bord d'une esquiffe de fortune, qui remontait la Loire jusqu'au grand océan... Mais le voyage fut stoppé net... Débarquée à Tours, sans sommation.
La voilà donc, en haillons, dans les rues d'un grande ville, appelée : Capitale. Tours.
Où était-elle ? il fallait braver la timidité, la sauvagerie, la crainte des autres.
Contre toute attente, elle fût accueillie par le tribun, qui la guida pas à pas, et en deux jours, elle connaissait par coeur la route menant en taverne.
De fil en aiguille, elle réussit à parler, un peu, et faire connaissance avec quelques tourangeaux.
Et c'est en ce dimanche matin, qu'une aventure peut être pas ordinaire aux yeux de tous, arriva.
La rencontre avec Monsiegneur Minlawa, en taverne. Passée la surprise de le voir se faire accueillir de manière plus que limite en taverne, elle décida de sortir, elle aussi, pour suivre le Père.
Et de là, tout s'accéléra... et voici comment Lucie se retrouva invitée à passer le dimanche sous un arbre, pous suivre une pastorale, passage obligé pour le baptême.
Une fois que le chemin te fut indiqué, c'est sans souci et en longeant les murs, qu'elle se rendit au lieu dit : la gargote, place centrale où apparement, tous les habitants du comté pouvaient se retrouver facilement.
La main en visière, pour protéger ses yeux trop clairs pour supporter la luminosité du soleil longtemps, elle chercha l'endroit indiqué par Monseigneur, et après avoir tourné quelques temps, elle trouva enfin.
Elle sourit timidement, un peu perdue par la rapidité des choses, mais touchée par l'entousiasme du Père. Elle prit donc place sur la couverture qui lui piqua les jambes.. mais ne dit rien, et écouta celui qui allait être son enseignant.
Lucie ne put réprimer un sourire lorqu'il évoqua les tirades... ça ne risquait pas avec elle. Se lâcher ? non plus... ça promettait.
Elle lui sourit et lâcha enfin ses premiers mots.
Je suis prête mon Père, nous pouvons commencer
Lucie
Tendant la main vers le gobelet, elle éoutait toujours le Père, hochant doucement la tête. Tout en portant le gobelet à ses lèvres, elle réfléchissait déjà aux réponses qu'elle allait bien pouvoir donner... et quand le liquide qu'elle trouva âmer se répandit dans sa bouche, elle faillit tout recracher mais se ravisa, en avalant et réprimant une grimace.
Sourire forcé, elle reposa le gobelet sur la couverture et s'éclaircit la voix.
Alors... ce qu'apporte le baptême ?
Elle aurait bien répondu un lavage de cheveux ou un rhume pour avoir assisté à des baptêmes étant plus jeune, et n'ayant pour seul souvenir que les pauvres baptisés les cheveux dégoulinants... Mais ça ferait sûrement désordre.
Et bien je dirai... la paix de l'âme, l'assurance de se savoir guidée par l'esprit du Très Haut. Quant à ma volonté de me faire baptiser... Il s'agit tout simplement de faire partie de la famille aristitélicienne, tout comme mes chers parents le souhaitaient.
et portant son regard vers l'horizon, elle réfléchit à la denière question...
Et bien.. je pense déjà que je prônerai l'utilité du baptême envers ceux qui hésitent... en leur disant que la voie d'Aristote est la voie qui leur assure la paix et le chemin vers la vertu...
Silence. Elle rougit un peu... tout allait vite, très vite, trop vite. et là, le fait de parler d'un sujet qu'elle ne maitrisait que par ce qu'elle avait vu... n'était pas simple.
hésitante, elle regarda Père Minlawa, certaine de n'avoir dit que des âneries.
Lucie
C'était avec soulagement que Lucie s'entendit dire que sa réponse était sensée... mais écarquilla les yeux quand il prononça les derniers mots..
Euh.. ben oui, c'était une évidence pour elle. On ne se fait pas baptiser si on a pas la foy... Elle regarda alors le père et toute en retenue, dit doucement, petit sourire aux lèvres :
Je ne savais pas qu'il était besoin que je précise quelque chose qui coule de source, à savoir, croire en le très - Haut.
Drame de Lucie, deuxième : ne dit jamais les choses qui lui semblent logiques à haute voix.
Elle écouta la suite avec une attention toute particulière. retroussant quelques fois son nez, amusée, quand il se répétait.
Faites... faites, je vous en prie. Répondit-elle quand il lui demanda de disposer de son gobelet. Argh ! c'est contagieux la répétition !
Ramassant ses genoux contre sa poitrine, elle emagasinait dans son esprit les dires du Père.
Je comprends oui. je comprends et il est clair, que nul n'est parfait.
Et là, elle osa parler un peu plus...
Pour en revenir à l'Ermite.. peut- être n'a t-il pas fait le choix de vivre seul. La solitude est une chose pesante, qui nous enferme peu à peu dans l'exclusion, car nous pouvons perdre les repères qui nous rattachent à la vie qui nous entoure. C'est un cercle vicieux... le solitaire perd ses repères, les hommes en prennent peur, ne lui tendent pas la main, et la solitude s'enferme encore plus...
Elle marqua une petite pause, puis reprit doucement :
Il est clair que nous ne pouvons être parfait... dans aucun domaine, mon Père. Nous pouvons juste suivre le chemin, affronter les embûches... quand on ne les contourne pas, en apprenant de nos choix, bons ou mauvais.
Elle sourit
Nous pouvons passer au cours suivant.
Lucie
Toujours les jambes resserrées contre elle, les yeux plissés sous le soleil qui se faisait plus présent. Elle retroussa son nez quand il évoqua la solitude...
Elle n'était pas d'accord.
Ca va dans les deux sens mon Père... tendre la main vers ses voisins, et les voisins la tendre vers le marginal... dans les deux cas, il faut faire preuve d'amitié Aristotélicienne...
Lucie prit le livre qui avait été posé sur la couverture, et s'installa mieux pour pouvoir le lire.
Elle avait vaguement entendu parler des Saints Patrons, mais sans savoir exactement à quoi les attribuer, aussi, elle se concentra sur les parties les concernant, et releva enfin le nez du livre...
Raphaëlle... Voilà l'archange que je choisi...
Elle savait que c'était pas un hasard... ce choix lui tenait à coeur, pourquoi ? sûrement parce que elle même croyait en demain, même si aujourd'hui, elle doutait plus que tout.
Puis, tenant fermement le livre entre ses mains, elle regarda le Père :
je vous écoute pour les questions mon Père.
Lucie
Décidement, cet homme de foi n'était pas ordinaire... mais toutefois sympathique.
Lucie le regarda se lever. Il est vrai que la position assise au sol devenait inconfortable au bout d'un moment... mais n'en dit rien, et l'écouta avec attention.
Elle sourit doucement et refusa poliment le gobelet de vin.
Pas de questions mon Père ! si vous trouvez la suite... on peut continuer.
Toujours souriante, elle observait son manège... non vraiment, pas ordinaire du tout.
