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[RP] Trois petits tours et puis s'en vont.

Odenaiss
[ Rien ne sert de courir ; il faut partir à point]

Six heures… Le haut clocher, dominant la Belle Calais, sonnant déjà la prime heure, invita Odénaiss à quitter la douceur de sa couche. Félinement, elle s’étira, tendant les bras vers le plafond tel le chat au sortir de sa sieste. Passage de ses doigts dans sa folle tignasse, main qui se place au devant ses lèvres pâles pour dissimuler un bayement et voila qu’elle repousse le seul drap qui couvre son corps resté nu tout au long de la nuit. Doucement la plante de ses pieds vient épouser le parquet usagé qui revêt le sol., ses fins orteils cherchant à tâtons le contact de la peau bestiale qui était étalée au bas du lit.

Elle se lève et s’avance vers la grande fenêtre dont les persiennes tenues fermées sont calfeutrées d’épais carrés de laine de mouton afin que ne puisse filtrer les premiers filets de lumière, prémices d’un Azur qui s’éveille sur la ligne d’horizon.
Il est plusieurs jours qu’elle se terre… Depuis son arrivée en Artois en compagnie de Jason. Il est encore le seul qu’elle voit, parfois, lorsqu’elle accepte le recevoir ou fait appel à ses services pour quelques affairements qu’elle n’a que peu de courage d’aller accomplir… et parce que trop occupée à s’atteler aux préparatifs de son départ à venir.


Dans la chambre qu’elle occupe, choisie sans attention particulière dans une des petites auberges située au cœur de la ville, la pénombre règne… et la Brune, effectue encore quelques pas. Posée sur un petit guéridon se trouvant devant elle, un cierge qu’elle alluma, battant le briquet.
Elle vacille la flamme, laissant refléter sur le mur l’ombre divine que dessinent les courbes délicieuses d’Odé, donnant comme impression de danser.

Après quoi, elle rejoint la petite salle d’eau, mansardée. Dans le bassinet prévu à cet effet, elle déverse un peu d’eau et débute ses ablutions, ses mains naviguant sur son visage… Sur les parties intimes de son corps. Propre, elle passe ses vêtements en vu de se rendre, en ce jour dominical, en la Sainte Église pour assister à l’office du jour. Mais reste encore une bonne heure devant elle durant laquelle elle prend soin de rédiger quelques missives importantes qu’elle confierait à Jason. Ce dernier ne tarderait sans doute plus à venir toquer comme à son habitude pour venir quérir de ses nouvelles et venir voir ce qu’il y avait à faire. Dernière revue de son baluchon prêt depuis la veille. Déjà, elle aurait du se trouver sur les routes en cette heure pour rejoindre Compiègne, mais elle avait connu imprévu et bien qu’elle se sente légèrement pressée, elle savait que rien ne servait de courir… Que mieux valait avancer doucement, mais sûrement. Et c’est-ce qu’elle s’était décidée à faire : prendre son temps.

Sous ses yeux pers, précautionneusement enveloppés, miches de pains fraîches et épis de maïs… ainsi qu’une outre d’eau et une autre d’un vin du pays. Voilà qui serait bien suffisant pour les quelques jours de route qu’elle était sur le point de parcourir. Bagage plié, elle le porta à son épaule et quitta sa chambre.
Elle gagna le rez-de-chaussée de l’auberge et s’acquitta de ce qu’elle devait déposant sur le comptoir la somme réclamée par le tenancier et le salua courtoisement avant de se diriger vers la sortie.

S’apprêtant à passer la porte qui était restée grande ouverte pour laisser s’enfouir un peu d’air frais de l’extérieur, si tant et qu’il y en eu un peu… elle se fit heurter violemment par l’entrant qui n’était autre que Jason, qui s’affolait pensant avoir manqué de croiser la belle.


« Oh ! Doucement !... Jason ! c'est toi !... Mais qu’est-ce qui peut bien te faire courir de la sorte ? Il n’y a pas le feu que je sache… Et ce ne sont pas là des manières de faire son entrée. Voudrais-tu te faire remarquer ? Et une chance que se soit moi que tu ai heurté et de ne pas te prendre coup de pied au cul comme pourtant tu le mériterais. »

Passant son bras autour de ses épaules, elle lui fit faire demi-tour par le geste et l’entraîna au dehors avec elle.

« Bien… De ce fait, tu tombes bien ! Tu vas m’accompagner à la messe dominicale et tu prieras le Très Haut pour te faire pardonner… »

Odé qui ne le lâchait pas de son emprise esquissa un léger sourire voyant sur le visage du gamin s’afficher une sévère moue et de poursuivre :

«  Et dis-moi… Alors ! Pourquoi courir comme ça ? »
--Jason_
[ Court Jason ! Court !... mais pas trop vite quand même ]



Jason fut réveillé, par une délicieuse odeur de grillé venue lui chatouiller les narines et une odeur de boeuf rôtie à la braise au coeur d'une cheminée.
Il eut tort d'entrouvrir les yeux... Les rêves n'y résistant que trop peu.

Les murs de terre qui l'entouraient alors et le toit de chaume percé lui rappelèrent cruellement qu'il logeait dans une vieille bergerie... Et de boeuf en broche il n'y avait et encore bien moins de feu de cheminée.

S'étant laissé prendre une fois de plus au jeu de son seul esprit, il se gratta distraitement la tête, replaçant ses cheveux ébouriffés, ôtant les quelques brins de paille venus s'y fourrer et repassa béret sur son chef. Rapidement, courant à grande enjambées, sautant la vieille clôture de bois qui tenait le terrain fermé, il arriva en trombe près d'un petit point de source qu'il avait déniché en lisière d'un petit bois. Il se frotta le visage, les mains et ses pieds non chaussés. Pourquoi ? Pour rien aurait-on dit... mais tant qu'à se laver...

Encore dégoulinant d'une eau fraîche, il fonça droit vers l'auberge où Odénaiss occupait chambre pour la durée de son séjour en Calais. Et il accélérait sa course le gamin, par crainte de la rater. Il savait que le jour "J" était arrivé, qu'elle partirait sans lui cette fois ci préférant le laisser là plutôt que de risquer l'exposer à tout éventuel danger en franchissant la frontière Artésienne pour rejoindre les terres champenoises.
Il ne pouvait se résoudre à la laisser partir sans tenter une dernière fois de la résonner et qu'elle accepte enfin qu'il puisse l'accompagner.

A la vitesse à laquelle il était élancé, il lui fallu bien moins de cinq minutes pour franchir le seuil de l'auberge ou logeait la Brune. Franchissant le seuil de la porte, il la heurta d'ailleurs de plein fouet et se fit stopper net dans sa course, son nez atterrissant presque dans la profondeur de son décolleté.


"Ah Odé ! ... Just'ment c'toi que j'm'en allais trouver comme ça... j'av..."

Mais il n'eut pas le temps de terminer sa phrase que déjà Odénaiss l'encerclait de son bras.

"Non mais dis.. j'avais quelque chose à t' dire.
"Et comment ça que j'dois aller à la messe ? C'est nouveau encore qu'ça ! t'en a d'autre des idées comme cel'là? "


Quelle idée elle avait... D'un coup d'épaules, il s'extirpa de ses bras et se planta devant elle. Comme toujours, il allait tenter se jouer de la situation qui se présentait.


" D'accord, j'accepte d'aller à la messe qu'à une condition... que j't'accompagne en Champagne et si t'veux pas... ben j'viens pô ! "

Jason, sûr de la force de ses paroles sur le mental d'Odé, croisa les bras déterminé et attendit sourire de diablotin s'étirant sur le coin de ses lèvres.
Odenaiss
[ Et si... et si... !]

Jason et l'art de jouer de chantage affectif. Il ne changerait donc jamais... Toujours là à exprimer ses désirs en exerçant sur les autres une pression coupable.
Bien sûr qu'elle s'en voulait d'avoir décidé de le laisser seul ici, mais il serait bien plus en sécurité à Calais attendant sagement (ce qui est vite dis) son retour, plutôt que de risquer tomber sur une armée et de se faire malmener. C'était chose courante ces derniers temps.


Et pendant ce temps qu'ils avançaient, la foule commençait à s'amasser devant les portes de l'Église. Rapidement ils rejoignirent les lieux eux aussi. Elle émit quelques salutations en réponse aux saluts donnés par quelques paroissiens venus assister à l'office.

Prenant direction de l'entrée, elle cherchait de tout côté à retrouver le mioche qui s'était éclipsé.

* Aurait-il osé se volatiliser durant le court manque d'attention qu'elle avait eu en son égard ? * Voilà ce qu'elle eut pensé sur l'instant.
Mais elle fut vite rassurée lorsqu'elle l'aperçu. Lui qui n'avait aucune envie de se rendre à la messe y courait à présent. Étrange d'ailleurs. Odénaiss pressa donc le pas pour le rattraper. Peut-être Jason se préparait-il à on ne sait quel agissement, et il lui fallait être près de lui si besoin s'en faisait de devoir le calmer.
Arrivée à sa hauteur, elle le regarda fronçant les sourcils et lui glissa discrètement quelques mots, se penchant à son oreille, tout en l'attirant dans la gigantesque bâtisse et lui faisant prendre place près des derniers rangs.


" Je ne sais ce que tu nous mijotes mon garçon, mais reste tranquille tu veux... ou bien tu auras à faire à moi."

S'étant assuré que ce dernier avait bien compris et qu'il eut acquiescé à sa mise en garde, elle se signa, se glissa dans le rang au côté de Jason et s'agenouilla sur le prie-dieu qui se trouvait face à elle, rendant grâce à voix basse, priant qu'Aristote lui donne la force d'accomplir ses tâches et qu'il puisse veiller sur elle tout comme sur Jason lorsqu'elle aurait à s'absenter.


L'office dominical s'était achevé. Odénaiss avait une fois de plus invité Jason à la suivre. Elle s'arrêta après avoir effectué tout juste quelques pas, plongea ses mains dans sa besace et en sortie une petite escarcelle qu'elle noua à la ceinture du gamin.


" Ceci te servira à palier à tes besoin le temps de mon absence."

Jason la regardait et dans le bleu de ses yeux pouvait se lire toute sa colère.

" Mais... "

Odénaiss posa ses deux mains de part et d'autre de ses épaules. et le contraint à se taire lui coupant immédiatement la parole.


" Tsss ! tais-toi !... Il n'y a pas de "mais" ! J'aurai apprécié que tu me tiennes compagnie sur les routes... mais si je te demande de rester là, c'est davantage pour ton bien, crois-moi... et si par le plus grand des malheur il devait m'arriver misère, il me faudrait pouvoir compter sur ton aide pour que tu puisses joindre qui de droit. J'ai besoin de savoir que je puis compter sur toi.. tu comprends ?"

Lui donnant affectueuse accolade, elle ôta ses mains des épaules qu'elle enserrait toujours avec délicatesse et porta une de ses mains dans une poche de son sac. Elle tendit à Jason missives qu'elle avait rédigée avant de sortir de sa chambre.

" Je te confie la tâche de faire parvenir message à leurs destinataires. Veille à ce qu'ils leurs parviennent tous comme il se doit et rapidement. Il y a là courriers importants. "

Il lui fallait obtenir "laissés-passés" si elle ne voulait pas finir comme ces quelques hommes qu'elle avait pu rencontrer, tenus de rester bloqué après avoir vu les armées leurs tomber dessus.
Mieux valait qu'il lui en coûte un peu d'encre plutôt que sa vie elle-même qui valait bien plus.


" Ils seront transmis, ne t'en fais pas. Je m'en vais même m'en occuper de suite "

" Merci à toi. "

Son regard se détourna de lui se posant sur l'horizon qui laissait apparaître non loin de là où ils se trouvait les portes de la ville.

" Bien... il me faut partir à présent. Prends bien soin de toi et ne cause pas trop de tourmente autour de toi pendant que je ne serait pas là. Je serai bientôt de retour. "

Elle s'approcha de lui, lui ôta son couvre-chef le temps de déposer une douce bise sur son front et le lui remis en place commençant à s'éloigner posant dernier regard sur lui.
En elle résonnait la tristesse de le laisser, mais il en était mieux ainsi. Quoi qu'il arrive, elle reviendrait le chercher.
Les portes de la ville passée, elle porta son regard sur les hauts cieux avec l'espoir que veille sur elle Aristote et sa bonne étoile. Puissent-ils la préserver...

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"Un grand nom n'est une véritable gloire que quand il rappelle avec lui le souvenir, l'admiration, le respect et l'amour que mérite celui qui a su l'illustrer."
Sur les pas de celui qui...
Odenaiss
[ Prisonnières de lignes imaginaires]

Calais... Point de départ d'un voyage qui s'annonçait fastidieux. Trois jours déjà qu'elle avait quitté son village traversant Azincourt, Arras, et maintenant... Péronne. Trois jours, rébarbatifs, lassants, épuisants où ne l'eut accompagné que sa seule désillusion. Des moindres à son départ, elle avait fini par perdre tout espoir quant au but final de son périple.

Flottait dans l'air, depuis plusieurs semaines, une odeur de grillé... Pas de celle qui s'élève pour venir agréablement vous titiller narines et papilles... Non !... Mais de celles annonçant que les affaires étaient sur le point de se gâter. Elle sentait le vent tourner, mais ne devinait pas encore que sa liberté n'était qu'apparente. Elle en avait entendu de la bouche de villageois rencontrés au gré des tavernes dans lesquelles elle entrait :

" Il vous faut obtenir un laissé-passé ma p'tite dame si vous voulez circulez en toute sécurité !"
Sécurité !... Sécurité !?... Ne l'était-on pas dans son propre Comté ? Il fallait croire que non. Crédiou ! Bien qu'Artésienne, il lui fallait autorisation pour traverser l'Artois.

Les rencontres se poursuivant, les conversations s'alimentant... elle entendait toujours mêmes réponses à ses questions : "Si vous comptez rejoindre la Champagne, point la peine de vous fatiguer ! Les frontières sont fermées..."

Et après maintes missives envoyées à l'intention des différentes prévôtés, usant de ses derniers recours, elle ne pu constater qu'une chose : elle était faite prisonnière de lignes imaginaires, se voyant refuser de part et d'autre l'entrée des duchés voisins et se faisant prier d'aller voir ailleurs. Fichue guerre qui l'empêchait d'avancer ! Et elle ne pouvait renoncer à aller récupérer ce qui lui revenait de droit. Un don, qui à ses yeux pers, s'avérait être colossal... De quoi bien démarrer dans la vie.

Ne restait alors plus qu'à attendre que jours meilleurs se profilent à l'horizon à moins que d'ici là, elle ne trouve LA solution.
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"Un grand nom n'est une véritable gloire que quand il rappelle avec lui le souvenir, l'admiration, le respect et l'amour que mérite celui qui a su l'illustrer."
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