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[RP] Péronne, près son verger… où un campement improvisé

Odenaiss
[Quand la pause s’impose]

Odénaiss reprit son souffle. Elle était arrivée au fond de la petite vallée où s’étendait à perte de vue le verger péronnais qui regorgeait encore des dernières douceurs fruitées que Dame Nature se voulait bien d’offrir. L’endroit lui avait alors été conseillé par un villageois rencontré un peu plus tôt, lors d’une halte en taverne, afin qu’elle puisse venir y installer camps de fortune.

Doucement le jour tirait sa révérence, déclinant pour laisser place à sa sœur nocturne, soleil et lune se jouant mutuellement l’un de l’autre dans un roulement incessant et apportant enfin son lot de fraîcheur. La soirée se voulait lourde d’une chaleur pesante, mais ici il faisait beau voir que tout suait d’humidité. Une fraîcheur que la Brune saurait apprécier.

Péronne et son verger… Voilà où en était la Brune de Calais. Libre… et pourtant faite prisonnière de ces lignes imaginaires que représentaient les frontières… Prisonnière malgré elle de cette foutue guerre qui venait soudainement bouleverser ses projets et qui tentait de la faire dévier du but qu’elle s’était fixée. Mais c’était se tromper que de penser un seul instant qu’Odé se laisserait dépasser par les évènements venus mettre entrave à sa route. Sa patience n’avait pas de limite. Elle resterait le temps qu’il faudrait pour récupérer son dû et enfin seulement, à la suite de ça, elle s’envolerait vers sa destinée. Personne d’autre qu’elle pouvait mieux prétendre savoir ce qu’elle voulait.
Aujourd’hui, et en cette heure, ne lui restait plus qu’espérer que la situation se démêle rapidement et que droit de passage sur les territoires voisins leurs soient de nouveau accordés.

Et elle s’octroie une pause dans son voyage. Installe son campement, laissé-passé lui donnant droit de rester pour quelques jours encore. Elle s’affaire la Brune à son confort. Une tente de toile et de cuir bien dressée. Un foyer flamboyant, crépitant… laissant s’échapper colonne de fumée. Quelques affaires éparpillées ça et là au grès de ses envies. La cage de son Gerfaut blanc terminant de se nourrir d’un escape devenue proie lors de la partie de chasse au vol à laquelle elle s’était adonnée avant de venir monter son campement.

Elle regarde, attentive, ce qui se passe autour d’elle, se qui constitue pour elle le quotidien de sa vie. Satisfaite la Brune s’avance posant son bâton près de l’entrée de sa tente. Bâton qui ne la quitte jamais.. D’une grande utilité que se soit pour marcher et se frayer chemin au besoin, pour se protéger des importuns ou franchir les ruisseaux. Elle s’avance et se pose en tailleur devant le feu qui s’anime sous ses yeux.
Elle soupire la Brune, songeuse, ses yeux pers se perdant dans le bleu dansant des flammes.
Le soleil n’est plus très loin de quitter l’horizon, quelques lumières blanchâtres s’élevant encore dans les ténèbres venus prendre place, dominant de leur sombre manteau à présent le ciel Artésien qui se gorge progressivement d’étoiles.
Odénaiss met un morceau de viande à cuire. Elle sait quelqu’un s’apprêtant à venir. Elle se perd dans les lueurs changeantes du feu qu’elle vient d’allumer. Elle se perd, rêveuse, dans la profondeur de ses pensées.

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"Un grand nom n'est une véritable gloire que quand il rappelle avec lui le souvenir, l'admiration, le respect et l'amour que mérite celui qui a su l'illustrer."
Sur les pas de celui qui...
Julia
Julia passe à son bras la anse du panier d'osier.Un regard satisfait à ce qui repose au fond:les dernières prunes , d'un coté, les premières pommes , de l'autre... ça sent le sucre doux gorgé de soleil, une odeur à saliver:l'été est enfermé sous les peaux dorées et rouge vif des fruits.
L'automne va faire mourir l'été, mais pour l'instant, il est encore bien là, le roi de lumière..Encore qu'à cette heure..le crépuscule approche vite...
La cueilleuse range vite fait son échelle et regarde en marchant vers la barrière du verger, le ciel moiré , premières étoiles palpitant au zenith .

Elle referme la clide qui grince , marche sur le sentier, en paix, et elle pense à cette ville derrière le rideau d'arbres, où elle va bientôt s'établir..aux personnes rencontrées, à la taverne dont elle s'est retrouvée tavernière elle n'a jamais compris comment...à l'avenir ...

Les rumeurs de guerre , les cultivateurs commençant de sevêtir en guerriers, le tisserand qui s'active à faire des boucliers...ça parait incomprehensible dans la douceur du soir qui tombe ..ça sent le fruit et la fumée, et une odeur délicieuse de viande grillée qui fait s'arrêter la marcheuse quand elle vient frôler ses narines...

Sortie de ses rêveries, elle identifie vite l'ensemble des causes qui produisent ces effets:les fruits du panier, la fumée d'un feu de bois, le fumet d'une piece de viande cuisant sur la braise...Et levant la tête, reçoit confirmation immédiate:une spirale de fume blanche s'élève tranquillement , pas loin sur sa droite, d'un endroit dégagé..

Fronçant les sourcils elle se met sur la défensive:quelque brigand attendant la nuit pour fondre sur la ville en quête d'un mauvais coup? un voyageur trop sauvage pour rejoindre les tavernes, pourtant accueillantes? Il vaut mieux avancer prudemment, puisqu'il faut passer par là pour rejoindre la ville..Et une femme seule n'est pas à l'abri ....

A pas de louve sous le couvert des arbres, elle s'approche du campement et arrivée assez près pour voir sans être vue , regarde:une tente de cuir, un feu de bois, et posée devant, une silhouette penchée sur les braises...
Trop fine pour être celle d'un brigand..une femme presqu'à coup sur...Et personne d'autre.Rassurée, Julia s'avance plus hardiment, et arrivée plus près reconnait la jeune voyageuse : celle là même qu'elle a rencontrée le jour même à la taverne , et qui semblait à la fois si secrète et si déterminée...
Elle lui aparlé d'un pays qu'elle voulait atteindre,mais quoi de plus normal pour une voyageuse...Elle a cependant laissé entendre que ce qui la faisait voyager n'était pas banal....Les questions elle les a éludées, le geste vague, l'air de sous entendre que peut être, une prochaine fois, elle aurait plus le temps et l'envie d'en parler..mais que là, elle devait partir....
Qu'à cela ne tienne, Julia est une curieuse avérée ,fort sociable au demeurant.....

Elle se plante en face de la demoiselle des routes et souriante lui lance:
Comme on se retrouve.!.....je peux m'asseoir un moment??
Odenaiss
[ Et la surprise s’invite ]

Grande rêveuse elle était. Plongée dans ses plus improbables songes. Des jours… des semaines, qu’elle se perdait dans pareille introspection. Sûrement depuis qu’elle avait pris le courage de prendre plume et vélin cette nuit d’été ou prise dans les flammes de l’enfer insomniaque, cercle vicieux infernal dans lequel elle se laissait enrôler, elle n’avait pu trouver occasion de fermer l’œil de la nuit.

Il avait suffit d’une missive reçue en retour de la sienne pour que la Brune entrevoit, parmi ses raisonnements, les possibles probabilités qui s’offrait à elle. Et elle s’était décidée… faisant choix de quitter Calais, se lançant dans un long périple, prête à braver tout les dangers si elle le devait. Rien !… Non rien ne pourrait plus l’arrêter. Folle jeunesse !… Et elle le savait, de tout temps, la folie juvénile qu’elle avait su entretenir malgré ses vingt printemps, n’avait eu que du bon pour elle. Elle sentait la réussite à plein nez. Pour lui, sans aucun doute et pour tout ce qu’on lui en avait dit, elle était prête à tout envoyer valser , jusqu’à vivre vie de bohême, tant qu’il fût à ses côtés.

Et elle finit par s’échapper du flou de ses pensées, l’odeur alléchante de viande grillée venant lui titiller les narines et un grondement stomacal lui rappelant qu’il était l’heure de dîner.
Revenue à la réalité, elle fixa ses yeux sur le bleu dansant des flammes orangées du feu d’été qu’elle avait fait s’embraser, suivant une à une la trajectoire empruntée du goutte-à-goutte qu’effectuait la graisse du morceau de viande cuit.

La tête se relève sur le jour engloutit. Elle la scrute cette nuit noire avec l’espoir de voir apparaître la pointe blanche d’un plumage devenu familier. Pas celui de son Gerfaut auquel elle ne prête pas la moindre attention tandis qu’il est tenu prisonnier de sa cage, ayant depuis plusieurs jours accompli sa fonction de messager. Ce qu’elle attend la Brune, c’est de voir celui qui lui sera envoyé en retour à ses missives restées sans réponses depuis trop longtemps…
Espoir d’un espoir.

Quand soudain surgit du fin fond de la nuit, un bruit. Le Gerfaut s’affole dans un battement d’ailes fracassant. Ce bruit, ne descend pas du ciel mais s’élève de la terre. En alerte, elle reste là sans bouger, les yeux rivés sur l’oiseau avant qu’il ne s’en détourne regardant de tout côtés sans même esquisser le moindre mouvement. Elle tend l’oreille la Brune, concentrée sur ce qui arrive, elle écoute les bruissements de l’herbe qui n’ont plus rien de ceux que saurait amenés la seule brise fraîche venue fendre l’air. Quelqu’un s’approche.

Comme ancrée au sol, elle le laisse approcher. Et ses yeux devinent peu à peu la silhouette qui se dessine à travers le feu tel l’ange déchu flottant et surgissant des abîmes de l’enfer. Doucement, imperturbable, seule sa main droite glisse le long de sa cuisse vers sa dague. Qui donc viendrait se perdre à cette heure en pleine lisière de forêt à la nuit tombée. Un maraudeur peut-être ? Elle tourne légèrement la tête, jaugeant la distance tenue entre elle et le bâton laissé posé près de l’entrée de sa tente. Elle n’est pas trop loin pour l’attraper en cas de besoin.

Bien concentrée, elle fini par s’apercevoir que nul ne sera besoin. Elle les reconnaît ces contours, ceux d’une ligne féminine… et cette chevelure... Et le dessin se confirme lorsque doucement la voix tonne dans l’air : Julia… Femme à la fine allure et aux cheveux d’or tirant vers les flammes, rêveuse de traverser la mer pour rejoindre d’autres terres. Un presque point commun. Elle avait apprécié le moment où en taverne elle avait fait sa rencontre.

Odénaiss, certaine de ne plus rien craindre, les yeux rivés sur l’invitée, se détend.


« Julia… Vous ici ! J’ai instant cru à maraud venu traîner dans le coin… Je me préparais à bondir. »

Sa main remonte sur sa taille, les traits de son visage se décrispent et un début de sourire nait fragilement sur la commissure de ses lèvres.

«  Il me fait plaisir que de vous voir… et je vous en prie… Prenez place. Il me sera bon d’avoir à profiter d’un peu de compagnie. Et puisque je m’apprêtais à manger… Vous me ferez bien l'honneur de partager mon dîner ? N’est-ce pas ? »
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"Un grand nom n'est une véritable gloire que quand il rappelle avec lui le souvenir, l'admiration, le respect et l'amour que mérite celui qui a su l'illustrer."
Sur les pas de celui qui...
Julia
Citation:
« Il me fait plaisir que de vous voir… et je vous en prie… Prenez place. Il me sera bon d’avoir à profiter d’un peu de compagnie. Et puisque je m’apprêtais à manger… Vous me ferez bien l'honneur de partager mon dîner ? N’est-ce pas?


Voilà des paroles plaisantes à entendre..... j'accepte volontiers..ça sent trop bon pour refuser!!!Ah et je fournis le dessert..

Elle pose, ce disant, aux pieds de la brune le panier débordant de fruits parfaitement à point.

A la lueur du feu, elle examine les alentours, le bâton posé contre la tente, la cruche d'eau, le havresac négligemment accroché à une branche d'arbuste, et quelques vêtements traînant à terre dans un joyeux désordre ..

Un mouvement à la limite de son champ visuel lui fait tourner la tête vivement:dans une cage, plumage blanc moucheté de noir, l'oeil fixé sur elle, un faucon....Le gerfaut dont lui a parlé la brune , certainement.. L'oiseau l'examine de son oeil rond qui ne reflète aucune bienveillance.

Reportant son regard sur la voyageuse , Julia lui sourit.La nuit est paisible, peuplée des crissements des grillons , et la lune glisse déjà dans un ciel d'un bleu nuit limpide.


C'est une nuit pour les contes, Odenaiss...Ne me raconterez vous pas votre histoire, singulière, comme celle de chaque voyageur marchant sous le ciel?

Et penchée en avant vers son hôtesse, elle attend, alléchée autant par le goût des mots et des histoires , que par l'odeur succulente de la viande qui
dore faisant crépiter les braises sous des larmes fondantes de graisse.
Odenaiss
[ Bribes d'une vie ]


Citation:
C'est une nuit pour les contes, Odenaiss...Ne me raconterez vous pas votre histoire, singulière, comme celle de chaque voyageur marchant sous le ciel?


Ainsi donc elle voulait connaître la suite de son histoire, celle là même dont elles avaient déjà pu causer, brièvement, autour d'un verre, dans une des tavernes péronnaise.

Narrer conte. En cette nuit d'été, tout portait à croire que la soirée fut faite pour cela. Son voile scintillant été tombé, se faisant accompagner d’une douce fraîcheur nocturne. Quelques peaux de bêtes ci et là jonchaient le sol et recouvraient les herbes folles. Crépitait un feu de camps flamboyant et réchauffant et quelques couvertures posées tout près, encore soigneusement pliées, disposées en cas de besoin.

Il n'était pas rare que la Brune éveille la curiosité des gens qu'elle rencontrait sur son passage. Non pas que sa vie, comme celle de bien d'autres ne fut pas des plus singulière, mais ce qui poussait autrui à s'attarder sur l'essence même de sa personne était le moteur d'exaltation et de passion qui la faisait vibrer et dont elle faisait preuve chaque jour un peu plus.

"Je puis en en effet vous conter histoire. Un lambeau de vie qui est mienne. Mais je me passerai de vous narrer toutes ses choses singulières qui la rendrait commune à toute autre..."

Elle aurait pu, Odé, s'étaler sur sa provenance, son enfance... Sa Provence natale... Forcalquier... Sa famille, son éducation, ses joies, ses peines... Mais là n'était pas sa véritable envie.
Odénaiss était de celle qui ne vivait pas du passé même s'il avait fait d'elle la jeune femme qu'elle était devenue à présent. Aujourd'hui, seul l'avenir lui comptait... Son avenir... Un futur encore bien incertain, fait de tant de promesses, marqué par tant d'espoir... Et elle y croyait dur comme fer. Et ce depuis ce jour où, celui que l'on appelle "destin" s'était décidé à la remettre sur le chemin de celle qui avait tant compté pour elle, celle qui avait disparu du jour au lendemain et qui dans ses bras était venue pousser son dernier souffle, laissant à portée de main opportunité d'entrevoir une nouvelle vie.


S'étant assurée du bon confort de son inopinée visiteuse, elle prit une profonde inspiration, ferma doucement les yeux comme pour se remémorer passé si peu lointain et vinrent les premiers mots d'une vie passé... D'une vie en devenir.


" Avant toute chose, il me faut vous parler d'une personne sans qui rien de tout cela ne serait arrivé. Elle est le socle, la base même de mon histoire. Ma vie est désormais calquée sur la sienne..."

Elle se souvient la brune de la rencontre avec celle que l'on appelait communément la Gazelle. Franceska... Longtemps, elle avait eu à voyager à ses côtés du temps ou comme elle, elle se trouvait perdu dans les bas fond, errant en tout temps au travers du Royaume, partageant tant de bons moments comme tout autant de mauvais. Et puis vint le temps où ils firent halte en Franche-Comté... Saint-Claude... Synonyme pour elle de temps funeste et de solitude jusqu'à finir abandonnée. Mais le lien est là, indéfectible... Les pigeons fusent apportant leurs lots de nouvelles. Seule les lieues les séparent jusqu'au jour où la divine gazelle réapparu lui demandant expressément de venir la rejoindre.

" Elle était mon amie... J'use du passé car aujourd'hui, elle n'est plus, vous l'aurez compris. Elle a forgée ma personne alors que je n'étais qu'une adolescente en fuite, sans personne pour veiller sur elle. Et elle, si douce fut-elle m'a prit sous son aile... pour un temps. La vie passant, nous avons dû être séparées. Trop de douleurs latente en son coeur. Il lui fallait passer à autre chose... mais jamais elle ne m'a oubliée. Preuve en fut que peu de temps avant qu'elle ne sombre et ne se meurt, elle m'a enjoint de venir au plus vite à son chevet. "

Les yeux brumeux figés sur les flammes dansantes qui n'avaient de cesse de s'élever, elle fit une courte pause et reprit.

" A sa demande je me pressa donc de la rejoindre, la trouvant fort mal en point. Elle avait conservé ses seules force dans l'attente que je lui revienne. Et durant plusieurs jours, j'ai pris soin de la veiller l'écoutant à moi se confier. Elle n'avait de mot que pour cette seule personne, un homme qui avait eu place des plus importante dans sa vie. La plus haute même. Amoureuse elle était... Au point je crois de n'avoir pas su supporter vivre sans lui. Je n'ai jamais su le pourquoi réel qui avait tendu à les faire s'éloigner bien que la curiosité m'est assailli à plusieurs reprise. Mais les larmes que je la voyait verser reflétaient tant de douleur que je n'ai osé lui demandé plus d'explications... Je vous sais curieuse de connaître le lien qu'il y a avec la Bretagne et pourquoi je souhaite tant m'y rendre... "


Odénaiss ne pu retenir un sourire.

"... Il y a paraît-il, là-bas, un Ange.Vous l'aurez peut-être deviné, il s'agit ni plus ni moins de l'aimé de ma regretté amie et elle m'a demander de tenir promesse à laquelle je ne saurai renoncer, me promettant qu'en retour, je trouverai ailes protectrices. Et je n'ai là que la seule envie d'y croire, car preuve m'en fut déjà donnée de pouvoir le constater."

Machinalement, elle porta regard sur sa besace qui tenait soigneusement renfermée un morceau de lin noir avec lequel lui était parvenu précieuse aide qu'elle saurai utiliser au moment le plus opportun.


"Et voilà, qu'avec le temps, je me suis sentie éprise d'un drôle de sentiment. Une de ces émotions intense qui lorsqu'elle vous touche envahi tout votre être. Bizarre me direz-vous. Ressentir tel élan affectif à l'égard de quelqu'un que l'on ne connaît pas... mais une chose est certaine de mon côté... c'est que le désir est là et profondément ancré. C'est ce que j'ai gagné à en entendre tant parler. "

Le yeux pers se relève sur l'invitée.

"Voici donc ce qui me pousse à vouloir quitter l'Artois quoi qu'il en coûte : un amour chimérique..."

Et elle frissonne la belle, aimant à penser que les chimères puissent devenir réalités. Son bras se tend, sa main droite empoigne l'épaisse couverture qu'elle passe sur ses épaules. Ses yeux fixent la pièce de viande qui de par le trop grand temps de cuisson commence à noircir.



"Il ferait bon que nous mangions à présent... "


Et la brune de servir le repas dans une grande écuelle et de venir fourrer les doigts dans les chairs cuites et chaudes en arrachant morceau, invitant Julia à en faire de même.


" Je vous en prie... Servez-vous tant que c'est encore chaud."

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Julia
]
Citation:
Je vous en prie... Servez-vous tant que c'est encore chaud


Julia ne se fait pas prier pour détacher à son tour des morceaux de viande du morceau commun..Bien qu'un peu trop cuite elle est savoureuse, et Julia se rend compte qu'elle meurt de faim:son appetit d'histoires lui a fait oublier quelques minutes son appétit tout court, qu'elle s'empresse de combler en essayant de ne pas se goinfrer trop salement....

Tandis que sa main navigue du plat à sa bouche, elle réfléchit à l'histoire qu'elle vient d'entendre...


Histoire étonnante oui, dame Odenaiss...Et j'espère que l'Ange qui vous attend saura vous emmener en paradis.....Aussi improbable qu'aie été votre amour, il risque d'être heureux si j'en juge d'après votre désir...
Je crois, en ce qui me concerne que la vie ne vaut rien si un peu de folie ne la porte pas, et ne nous emporte pas avec, vers plus haute vie..


Souriant à la brune, elle essuie ses mains sur un torchon pris sur leur table improvisée, et pose entre elles le panier de fruits.
Une reminiscence qui trotte depuis un moment au coin de sa mémoire la rend rêveuse, tandis qu'elle y pioche une mirabelle .

Tout à coup elle sourit:Elle se souvient:la cour de Bourgogne où toute jeune fille elle s'était trouvée un jour que les nonnes l'avaient envoyée porter des fromages pour le duc...des troubadours chantaient dans la grande salle, et elle s'était arrétée pour écouter, violemment émue de ce qu'elle entendait...qu'elle n'avait jamais entendu:un chant d'amour et d'espoir
...

Connaissez vous Jaufré Rudel, Odenaiss?Un homme d'il ya longtemps, qui avait fait chanson de son amour d'une dame lointaine, qu'il n'avait jamais vue....Une histoire tout comme la votre....

Et regardant le feu, comme pour y lire les paroles de la chanson, elle commence ,d'une voix hésitante, qui s'affermit peu à peu, tandis qu'autour du cercle de lumière, la nuit déploie ses ténèbres.


Citation:
Lorsque les jours sont longs en mai
m'est beau le doux chant d'oiseaux de loin
et quand je me suis éloigné de là
Je me souviens d'un amour de loin
je vais courbé et incliné de désir
si bien que chants ni fleurs d'aubépine
ne me plaisent comme l'hiver gelé

Jamais d'amour je ne jouirai
si ne jouis de cet amour de loin
Que mieux ni meilleure je ne connais
en aucun lieu ni près ni loin
Tant est son prix vrai et sûr
et que là-bas au royaume des Sarrasins
pour elle je voudrais être captif
Odenaiss
[Croisade d'amour ]

Chacune à leur tour les voix s'élèvent dans le calme nocturne, se faisant attentives à l'autre. Les mots coulent, intimes... confidents. Le coeur s'ouvre, la langue se délie... Rarement, la Brune prenait peine de se livrer, elle qui préférait avoir à entendre les épanchements de celles et ceux qui voyaient leurs destins, pour un temps, long ou infime, liés au sien.
Mais voilà que le besoin se fait indaignalement ressentir... Besoin de se confier, de parler à quelqu'un, autre qu'à elle-même, recevant ainsi avis sur la teneur de son histoire.


Et elle sourit doucement la Brune, aux dires de Julia. L'espoir est là... La folie aussi. Folle était, qui, par les temps qui courent, personne se décidant à traverser coûte que coûte les contrées d'un Royaume ravagé par la guerre. Action déraisonnable, insouciante jeunesse... Risque à prendre serait gros, mais le désir qu'elle connaissait s'avérait être bien plus conséquent encore.

Elle songe, Odé... écoute celle qui se fait amie. La voix change... douce et mélodieuse. Jaufré Rudel... Appellation qui sonne connue dans le creux de son oreille. Elle regarde au travers les flammes le visage de la blonde qui se met à chanter paroles enchanteresses tandis que d'un simple mouvement de la tête fait signe à Julia que oui... elle eut à entendre parler.

Le sourire se fait moindre... les paroles sont belles, tout comme la comparaison peut l'être... de part tant de similitude. Elle aussi, par volonté de le voir irait braver la mer. Le voyage se profilait. Bientôt elle s'en retournerait à Calais, là où bâteau l'attendrait.... Mais elle se souvient la Brune, la fin de l'histoire de ce Troubadour qui n'eut assez de temps pour profiter de sa dulcinée, la mort l'emportant, l'empêchant alors de jouir de son amour.

"Bien belle est l'histoire là aussi ma chère Julia... Mais bien triste fût elle aussi. J'ose seulement espérer que la mienne prendra tout autre tournure que celle-là et que la mort évitera m'emporter trop tôt. Mon souhait étant de pouvoir en profiter si chance m'en est donnée."

Et le corps s'allonge et s'étend parmis les herbes, l'esprit vagabonde par delà les contrées. Et elle se dessine la Breizh, au fil du temps... Doucement... Sûrement...
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Odenaiss
[Bien des jours plus tard... à l'approche du départ]

Début septembre... Près de trois semaines que la Brune avait posé tous son attirail en Péronne préférant le calme que lui procurait les confins de l'Artois plutôt que les agitations qui s'élevaient du coeur de la ville.
Pour elle, amatrice de nature et de calme, elle n'aurait pu trouver meilleur cadre que celui qu'offrait le verger en cette fin d'été.
Elle avait aimait à s'y trouver, s'attelant à la cueillette de pommes d'un rouge vermeil encore chaude du soleil, de quelques noisettes aux reflets d'or et amassant quelques graines séchées, merveilleux présents que lui faisait "Mère Nature" et qu'elle trouverait bon de faire renaître une fois le printemps revenu.

Seulement aujourd'hui et ce, depuis plusieurs jours déjà, elle s'affairait à toute autre tâche. Celle de préparer un départ qui se profilait à l'horizon. D'ici deux jours, elle reprendrait la route, traînant derrière elle tout le barda qu'elle avait amassé et dont elle ne daignait se séparer. Pour Odé, tout ce qu'elle conservait avait ou aurait son utilité...
Et pour cette fois, le tout serait plus aisément transporté, car contrairement à sa venue à pied, elle repartirait le séant sis sur le dos d'une monture qu'elle venait d'acquérir.

La main droite se promenant délicatement sur le plat du front de l'animal, elle tentait faire connaissance avec celui qui la conduirait jusqu'en Calais. Non loin d'elle, deux autres chevaux... Ceux- là étant prévus pour ses compagnons de routes, Jérôme et Mickia. Comme elle, ils avaient pour projet de rejoindre la Bretagne et ce fut d'un commun accord qu'ils se décidèrent tout trois à faire route ensemble. Situation bien avantageuse pour leur sécurité, mais aussi parce qu'ils avaient appris à faire connaissance et que le temps passant, des liens avaient finis par se tisser.

Pressée, elle était de reprendre la route, non pas que l'Artois ne lui déplaise, mais son esprit tant que son coeur se trouvait bien loin de là. Ne lui restait qu'une chose à faire avant de terminer boucler ses bagages... Voir venir celui qu'elle était venue rencontrer ici... Un homme. Celui-ci devant lui remettre en main propre un don qu'avait souhaité lui faire une de ces proches amies pour qui la mort était venue frappée bien trop tôt.
Son seul souhait, qu'il parvienne à rejoindre l'Artois en ces temps où la guerre régnait et où toutes entrées dans le comté se voyait refusée en grande majorité.
Elle avait désormais fait reposé tout espoir sur celui qui pourrait lui octroyer laissé-passé.

Soudain, un coup que lui donna son canasson la fit sortir de ses pensées... Bientôt Mickia et Jérôme à qui elle avait donné rendez-vous en son campement ne tarderaient plus. Il lui fallait donc s'activer un peu avant leur arrivée.

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Mickia
Mickia, toute heureuse de répondre à l’invitation de Odé, arriva sur le lieu du campement de sa nouvelle amie…
D’un regard elle en fit le tour et trouva l’endroit tranquille…

On entendait le silence et l’on respirait un air doux, encore en cette saison…
Mickia, aimait le calme de la nature… On dirait bien, qu’elles avaient toutes deux, au moins un point commun… !

Elle, sourit en apercevant Odé debout, prés d’un cheval…

Elle s’approchât doucement afin de ne pas effrayer l’animal …mais plus elle s’avançait plus c’était elle qui avait peur …!
Un peu plus loin, elle avisa deux autres montures …


Odé, dis moi, ce sont des chevaux pour Jérôme et moi ?


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Odenaiss
Bien que discret, le bruissement des pas de Mickia avait éveillé les sens d'Odé. Toujours sur le quivive, la Brune restant sur ses gardes s'était sitôt retournée.
Sachant l'imminente arrivée de son couple d'amis, elle s'était douté qu'il s'agissait de l'un d'eux et elle ne fut que peu étonnée de voir Mickia arriver. Elle accueillie donc cette dernière d'un sourire.


" Bonjour Mickia ! "

S'éloignant de sa monture, après lui avoir porté en bouche une gourmandise, elle rejoignit la jeune femme lui donnant amicale accolade et lui déposant bise sur la joue.

"Fais comme chez-toi ! Installes-toi à ton aise... Tu trouveras bien une place parmi tout mon barda."

Prenant place sur une petite malle qu'elle avait emporté avec elle, elle porta regard sur son invitée.

" Je suis bien contente que tu sois venue si tôt... Il me fallait vous voir Jérome et toi. Je crains que nous ne puissions prendre le départ ensemble... Il vous faudra prendre de l'avance sur moi. Il me faut rester une journée de plus le temps de régler quelques petites choses encore. Nous nous retrouverons à Calais en temps voulu..."

Minois se tournant vers les chevaux, elle poursuivit.

"Les chevaux étaient prévus pour vous en effet... Ils restent à votre disposition malgré tout... Ils sont là, alors autant en profiter... à vous de voir".
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