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[rp] Chez les Volvent, à bord du Renart d’Eau…

--Alba


La vieille maure était assise, silencieuse comme d’habitude. Les petits monstres Volvent dormaient, elle aimait cette heure, là ou le soleil se fait braise.
Pourtant ce soir, elle ne le regardait pas.
Non, ce soir elle regardait sa Saghira, comme elle aimait l’appeler. Lison râlait souvent à ce surnom, prétextant qu’elle n’avait plus rien d’une enfant, en vain. Pour la vieille Alba, elle resterait sa Saghira et la laissait rouspéter. Elle l'avait pour ainsi dire élever à la mort de ses parents, et l'aimait comme sa propre fille.
Aussi, entre ses voiles, les petits yeux plissés et vifs suivaient les allers et venues de la brune faisant les cent pas sur le pont du Renart, tournant et tournant en rond.

Ah, elle savait bien ce que cela signifiait la vieille Alba.

Quand une femme enceinte commençait à tourner ainsi, la naissance approchait. Elle restait là, à surveiller sans un mot, prête à accueillir le nouvel l’enfant. Les herbes, les encens étaient préparés, une chemise de Ganju attendait à être enfilée, pour écourter le travail en transmettant sa force masculine.

Ce n’est pas qu’elle y croyait vraiment à tous ces trucs le vielle Alba, mais ça éviterai à sa Saghira de s’emporter pour rien et c’était toujours ça de gagné…
Lison..
Et voila, la tenaille revenait, encore, glissant sur ses flancs, et coupant sa respiration. Alors elle s’arrêtait de marcher, fermait les yeux, attendait que les pinces s’ouvrent à nouveau et reprenait sa marche sur le pont comptant les lattes de bois du plancher, de moins en moins nombreuses entre ses arrêts.

Elle sentait le regard de sa vielle nourrice sur elle, et savait qu’elle ne risquait rien avec elle, mais l’idée d’être totalement dépendante et vulnérable l’agaçait.

Nouvel arrêt, lèvres qui se pincent, la tête vide, attente qui semblent une éternité, puis la respiration qui reprend enfin.

Tu te souviendras de cet instant avant de t’abandonner quand Ganju te sourira !


Oui, belle phrase, qu’elle avait déjà ruminée à trois reprises, en vain… De toute façon, tout était sa faute, tout était toujours de sa faute, et surtout si elle ne pouvait pas lui résister.

Elle releva la tête et recommença à compter.

Un nœud, deux nœuds, trois nœuds…

Nœuds, des nœuds, des tonnes de nœuds….

Elle se hâta comme elle pouvait vers l’un d’eux et commença à le dénouer.


Tous, il faut tous les dénouer ! Tous les nœuds !
_________________
Ganju
L'épreuve était de taille, que l' Iliade et l'Odyssée aillent se rhabiller car celle ci dépassait l' entendement, seuls les plus grands héros pouvait y survivre.
Il fallait en effet au Volvent de réaliser trois taches, plus dangereuses les unes que les autres, ces taches auxquelles nul ne pouvait prétendre en sortir indemne tant elles étaient irréalisables. Hercules lui même n' aurait pu en venir a bout.

La première des taches n' en était pas pour autant la plus simple, il fallait en effet a note héros d'éviter les projections de mécontentement du terrible Renardeau.

Mais ce n' était pas tout, il fallait en suite résister a une séance de torture capillaire offerte par le terrible petit monstre. Aidé dans sa tache par le regard décontenançant de sa goutte d' eau et leur irrésistible minois.

Et enfin finalement il fallait résister au terrible sourire du petit ange terrible, et au projection electuairesque associées a l' échec inévitable de l'étape précédente.

Godefroy sortit, finalement, de la cabine avec un air héroïque, et quelques trace de confitures diverses et de baves en guise d'ornement. Affronter leurs quatre petits monstres était toujours un défi de taille.
C' est donc tout fier qu' il se dirigea vers son épouse étrangement agitée.


Tous, il faut tous les dénouer ! Tous les nœuds !

Godefroy blêmit, en effet lui qui était sur d' avoir réaliser un grand exploit en sortant de la cabine se voyait confier un nouveau défi. Mais cette fois ci il devait s' avouer vaincu, défaire les nœuds du Renart était une mission impossible tant le cordage était complexe et vaste. Et puis c’était quoi cette idée farfelue de son épouse encore!

Défaire tout les nœuds ? Mais tu n' es pas sérieuse lili! Quelle mouche t' a piqué ? Nous ne dénouerons pas tous!

Oh, bien sur le Renart des mers aurait pu se douter de quelque chose, mais il lui arrivait parfois de faire preuve de naïveté. Il jeta un regard vers la vieille nourrice, pour laquelle il avait toujours eu un mélange d' admiration et de crainte, cherchant une réponse a ses interrogations. Il se passait quelque chose sur ce pont, mais le Renart n' arrivait pas a savoir quoi.
_________________
--Alba


La vieille Alba restait silencieuse, comme à son habitude, guettant les signes, et le moment de prendre le contrôle avec calme et douceur.

Lorsque le Volvent sortit à son tour, elle ne pu qu’esquisser un sourire en le voyant les cheveux en bataille et la chemise confiturée, le regard plein d’incompréhension.

Pauvre homme, il ne comprend pas… puisse un jour les hommes voir… Inch Allah !


Ses yeux brillants restèrent sur lui un instant, puis pour toute réponse, la vielle femme se leva et commença à dénouer les nœuds, au rythme ou sa Saghira se recroquevillait sur elle même, cette idée serait bien vite oubliée…
Lison..
Défaire tout les nœuds ? Mais tu n'es pas sérieuse lili! Quelle mouche t’a piqué ? Nous ne dénouerons pas tous!

La brune tourna la tête vivement, lançant à son époux un regard foudroyant.

Quelle mouche m’a piqué ? C’est toi qui me demandes ça ! Ce n’est pas une mouche qui m’a piqué ! Oh non, et tu es bien placé pour le savoir ! A moins que tu ne sois une bien étrange mouche ! Une mouche responsable de…

Les yeux qui se ferment, les épaules qui se courbent à nouveau, les poings qui se serrent, et un faible :


Ça…

Puis se redressant finalement et reprenant sa respiration.

Alors, adorable petite mouche, si tu ne veux pas que ton fils s’étrangle en naissant, tu vas les défaire ces nœuds, et tous ! Et vite, car il ne va pas t’attendre bien longtemps, et puis… et puis… tout ça est ta faute !


Sourcils qui se froncent devant l'état capilaire et tacheté de Ganju


Et qu'as tu encore fait pour être dans cet état?

Et à nouveau la tenaille qui se referme. La main qui s’avance vers celle de son époux et la serre, les jointures blanches. C’est fou parfois comme une petite main fine peut, en certaines circonstances, avoir une force surprenante!

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Ganju
Le Renart des Mers était déjà blême, il était maintenant plus pale que la neige, contrecoups du regard assassin de son épouse. Ces fous comme ces yeux qu' il aimait tant pouvait exprimer comme choses. La une traduction rapide était "fallait pas m' embêter maintenant".

Quelle mouche m’a piqué ? C’est toi qui me demandes ça ! Ce n’est pas une mouche qui m’a piqué ! Oh non, et tu es bien placé pour le savoir ! A moins que tu ne sois une bien étrange mouche ! Une mouche responsable de…
Ça...


Éclair de lumière dans le cerveau Renardesque, elle allait accoucher! C' est que c' est un génie le Godefroy, enfin du moins il le pensait. Pour vous je vous offre un petit passage dans son esprit.

Hehe je suis trop fort, j' ai deviné sans qu' elle le dise. Je suis décidément trop bon pour ce monde, que j' illumine de ma perfection.

Mais la Franchimont avait le don pour faire redescendre Godefroy de son auto contemplation. Elle le connaissait, avec ses défauts, et il pouvait difficilement se dire parfait devant elle sans lui arracher un sourire moqueur, aussi son argumentaire classique était donc inefficace avec elle.

Alors, adorable petite mouche,

Ah! je suis adorable, bon une mouche, mais adorable !

si tu ne veux pas que ton fils

Oui un fils, elle va me faire un fils! Aussi parfait que son père

s’étrangle en naissant, tu vas les défaire ces nœuds, et tous !


Regard vers le cordage

Mais...Mais... Qu' ai je fait pour mériter ça ?

Et vite, car il ne va pas t’attendre bien longtemps, et puis… et puis… tout ça est ta faute !


Ah non c' est pas ma faute! C' est ta faute si tu tombes enceinte d' abord! Et puis moi je n'y peut rien si je ne peut pas te résister!

Froncement de sourcils en réponse a celui de son épouse., accentue par la surprise d' un tel reproche.

Et qu'as tu encore fait pour être dans cet état?

Je me suis occupe de TES enfants, car tu n' es pas capable d' en enfanter un seul de calme! C' est ta faute si je suis ainsi d' abord !


Et au Volvent de perdre de sa superbe en sentant sa main totalement broyée par celle de son épouse. C' est fou il n' avait jamais soupçonné qu' elle avait autant de force. Il allait faire un peu plus attention dorénavant.
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Lison..
La brune relâcha son emprise sur la main du Renart lentement, le visage crispé.

Je me suis occupe de TES enfants, car tu n'es pas capable d'en enfanter un seul de calme! C'est ta faute si je suis ainsi d' abord !

Et voila ce qu’il ne faut surtout pas dire à une femme enceinte, qui plus est sur le point d’accoucher, même si les paroles précédentes la faisait sourire, mais très très intérieurement. Comme si elle savait lui résister elle !

J’enfante TES enfants! Et s’ils ont TON caractère, je n’y peux rien ! Je fais ce que je peux !

Rouge, verte, ou même bleue, toutes les couleurs pouvait bien passer sur son visage tant elle était en colère. Comme si elle n’était pas, la plus douce, patiente, et compréhensive des épouses. Jamais un mot plus haut que l’autre, jamais d’ironie, d’humeur égale, bref, un vrai trésor de tranquillité et de calme !

Ganju, tu es…. tu es…. c’est pas juste !


Elle lui aurai bien à nouveau écrasé la main, bien volontairement cette fois, quand elle sentit les mains d’Alba se poser sur ses épaules et doucement l’entrainer vers la cabine. Elle se laissa faire, sentant la pression sur son ventre reprendre de plus belle.

Se dirigeant vers la cabine, elle se retourna une dernière fois le regard lançant des éclairs.


Défais les nœuds en attendant de pouvoir câliner et d’aimer ton dernier monstre!

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--Alba


Et voila, ça recommençait, ils se chamaillaient encore une fois. Qu’ils étaient bruyants touts les deux. Et après, ils s’étonnaient d’avoir des enfants vifs et tempétueux. Comment un mélange de ces deux là aurait il pu concevoir un enfant calme et sage ?

Le tout puissant avait bien des pouvoirs, mais il ne fallait néanmoins pas lui demander l’inconcevable.

La vielle Alba, elle, restait calme et sereine, et voyant sa Saghira se recroqueviller de plus en plus rapidement, estima qu’il était grand temps d’intervenir, et de permettre à cet enfant de ne pas souhaiter être sourd à peine né.

Elle s’avança vers le couple, furie bien plus intense que leurs enfants qu’ils aimaient par-dessus tout malgré leurs jérémiades, enveloppa la brune de ses bras et l’entraina avec douceur vers la cabine.

Dans l’odeur des herbes et des encens, les mots calmes chuchotés s’enchainaient, apaisant, guidant, encourageant. Rassurante, la main tachée de soleil caressait le front en sueur, et le regard plein de connaissance viellait.

Puis soudain, rompant un profond silence, tel un petit chat, le plus émouvant de tous les cris retentit enfin.
Lison..
Un petit corps minuscule, une chaleur immense sur la poitrine de la brune qui doucement baisse son regard et sourit en voyant de petits yeux tenter de trouver les siens.

Une fille encore... mais quelle importance, ses petits yeux sont parfaits, absolument parfaits.

Et glissant doucement son doigt sur le petit crane fragile:


Bonjour Lucia...


Il n’y avait rien d’autre à dire, juste s’enivrer de cette chaleur et fermer les yeux.

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--Niria.
[quelques temps après]



Une furie, vous avez déjà vu une furie ? Et bien si ce n’est pas le cas, voici une petite tête brune et fulminante qui rejoint sa cabine en tapant des pieds, sourcils froncés.

Mais pourquoi avoir autant de bébés! Quand allaient ils enfin s'arrêter? Pis ces histoires de cigognes, y avait pas de cigognes ici, ni en Bourgogne! Elle savait même pas ce que c'était une cigogne, sauf qu'elle aimait vraiment pas ça! Pourquoi tant de chapardeurs de bras et d’attentions, elle ne leur suffisait pas elle toute seule à SON père et à SA mère ?

Pourquoi lui faisaient-ils ça ? Pourquoi ses parents lui imposaient quatre monstres baveux, qui pleuraient sans cesse, lui tiraient les cheveux, et prenaient ses jouets !

La petite furie brune claqua la porte de sa cabine et alla se caler dans un coin en râlant, en maudissant la goutte d’eau qui avait lancé une de ses poupées par-dessus bord, estimant qu’elle avait besoin d’un bain ! Un bain dans l’eau sablonneuse de la Loire, elle allait être toute râpée !

Râpée ou….. Perdue à jamais, emportée par les courants. Elle voyait déjà sa poupée, son bébéchou adoré, crier et se débattre pour échapper à l’eau froide, les petites joues couvertes de larmes et l'appelant à l'aide, la robe partant en lambeau pour finalement être gobée par une baleine rose, oui, rose en plus!

A cette vision terrible, elle sauta sur ses pieds et sortit de la cabine et hurlant :


Mais omment bébéchou va sortir de la baleine ?
Ganju
Godefroy était dans le nouveau bureau lorsque ses deux gouttes d'eaux arrivèrent en courant. Elles se blottirent immédiatement contre lui.
Haussement de sourcil du Volvent.

Il y avait seulement deux possibilités a cette précipitation, un élan d'amour soudain pour leur père, et ça il ne se faisait pas trop d'illusion. Ou alors elles avait fait une bêtise et était venues chercher la protection paternelle. La deuxième solution ne tarda pas a se vérifier lorsque...


Mais omment bébéchou va sortir de la baleine ?

un regard vers l'air faussement angélique affichée par Anaëlle et Victoire, puis un soupire. Il aimait ses enfants, mais ils lui rendaient la vie impossible. Puis soudain son visage se décomposa, bebechou, elle avait bien dit bebechou. S'il y avait bien une chose a ne jamais toucher chez Niria c’était ses poupées, ses bebechous comme elle les appelait.

C'est donc avec précipitation que Godefroy alla voir sa fille.

Niria, que ce passe t'il ?
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--Niria.


Le doigt accusateur se tend vers la porte du bureau ou pointe le museau curieux des gouttes d’eau.


Z’ont donner un bain de Loire à Bébéchou ! Maintenant, Bébéchou zou ! Dans la baleine rose ! Faut la faire sortir ! Va avoir peur ! T’vas entrer la chercher dans la baleine hein dis papa ? T’es plus fort que la Baleine rose hein dis papa ?

Sont vilaines ces gouttes d’eau ! Dis Papa, pourquoi tu fais tant de bébés hein ?


Et la petite brunette de lever de grands yeux interrogateurs vers son père.
Ganju
On suit le doigt du regard et... Rien de surprenant, bon il se passe quoi ?

Z’ont donner un bain de Loire à Bébéchou ! Maintenant, Bébéchou zou ! Dans la baleine rose ! Faut la faire sortir ! Va avoir peur ! T’vas entrer la chercher dans la baleine hein dis papa ? T’es plus fort que la Baleine rose hein dis papa ?

Pas ça... Pas envie de nager pffff... Faites des enfants! et puis de quoi elle parle d'abord, quelle baleine rose ? C’était quoi encore que cette histoire ?

Quelle baleine Niria ?

Sont vilaines ces gouttes d’eau !

Mais non Niria elles sont pas vilaines, elles sont petites!

Dis Papa, pourquoi tu fais tant de bébés hein ?



Et le Godefroy qui passe de blême a... bah encore plus blême! Que voulez vous réponde a ça ? Le Renart lui il choisit la facilite!

C'est la faute a ta mère, va lui demander!

Et le père de craquer devant les yeux de sa fille et de la prendre dans ses bras.
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--Niria.


Petits sourcils qui se froncent, c'est pas la prendre dans ses bras qu'elle veut, c'est Bébéchou. Pffff comprend rien de rien!

Descend des bras, fachée.


Sont vilaines, vilaines et vilaines! Ze viens de te dire, z'ont fait prendre un bain à Bébéchou là!


Pointe son petit doigt vers la Loire

'Lors, Bébéchou elle a crié, fort, très fort, mais z'elle sait pas nager hein! Et la baleine, z'elle l'a gobé tout cru! Z'viens de t'le dire hein! Pis c'est pas à ma mère que z'demande c'est à toi! Mais tu tu veux pas! Tu les z'aimes elles et pas moi, t'veux même pas sauver Bébéchou!

Et la petite touffe brune de repartir vers sa cabine en claquant des pieds furieuse d'être à ce point incomprise, sans oublier d'offrir aux insupportables gouttes d'eau sa plus affreuse grimace.
Comme si les grands ne savaient pas que la sorcière avait changé la sirène en baleine rose mangeuse de bébéchous parce que la sirène chantait trop bien, et que la sorcière, qui avait une voix de grenouille cause de son nez tordu, était jalouse. Mais qu'ils sont bêtes ces grands!
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