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[RP] Bourguignonne Pie, marions-le ! Episode... Euh... 4 ?

Armoria
[Résumé des épisodes précédents].

LE FUMIER ! LE PETIT SALIGAUD ! LA SALE PETITE FOUINE ! LE... LE...

LE SALE ANGEVIN !

Le chat, qui s'était réfugié dans le bureau de la blonde altesse, pensant y trouver un peu de fraîcheur sur le dallage, s'y était finalement endormi, vautré comme un trophée de chasse. Autant dire que quand la voix de sa maîtresse décida de battre des records de décibels, faisant concurrence avec la porte violemment claquée, le réveil fut rapide. Et violent. Il passa en un quart de seconde de la position vautrée pré-citée à celle de "quatre pattes et gros dos". La peur de l'une de ses neuf vies, c'est tout dire... Il décida, n'écoutant que son courage, de battre en retraite, non sans arborer en guise de panache sa queue soudainement transformée en queue d'écureuil. Le temps de sauter par la fenêtre - heureusement, le bureau était au rez-de-chaussée - et il sortit de cette histoire.

APPELEZ-MOI AKATOR ! TOUT DE SUITE ! brailla Armoria - qui avait rouvert la porte, ce qui lui offrit le plaisir non négligeable de la claquer de nouveau sitôt cet ordre passé.

...

Quand le Savoyard se retrouva devant elle, elle en était encore à arpenter la pièce, en fulminant comme seule sait fulminer une femme trahie.


L'immonde petit crapaud ! Ah ça, je vais lui en bailler, moi, de l'aventure ! Ah, il veut du courage, des batailles ! Eh bien il va en avoir !

Cette phrase fut ponctuée par un poing s'abattant sur le plateau de chêne du bureau. Aouch. Elle allait la sentir passer, la douleur, quand elle se serait - un peu - calmée.

Akator, je vous charge toutes affaires cessantes de vous rendre en Bretagne avec un compagnon de votre choix - du moment qu'il est râblé et maîtrisant les armes. Vous allez me rapatrier ce petit crétin d'avorton, Aimbaud, par la peau du cou ou de n'importe endroit de son corps.

Elle arrêta brusquement d'arpenter la pièce et regarda Akator, avec sur les lèvres la naissance d'un sourire qui avait, avouons-le, de quoi faire froid dans le dos. Quelque chose de carnassier et de profondément sadique.

Non, j'ai une meilleure idée encore.

Là, la voix s'était radoucie. Du miel. Du nanan. Du sucre. Effrayant. Une mine de chatte qui a bu toute la crème, ou mieux encore, qui s'apprête à la boire et se lèche déjà les babines.

Il ne devra en aucun cas vous reconnaître. Vous serez masqué, et seul votre compagnon devra lui parler. Vous l'assommez, vous l'attachez, vous lui bandez les yeux, et vous le ramenez dans mes oubliettes.


["Tarte bourguignonne..." ]
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Vous pouvez utiliser mes lettres RP.Héraldique
Akator
- Alors là, je lui dis que si il continue, il va s'en manger une tu vois, mais l'enfoiré il continue ...
- Akator, Akator, Akatooooooooor !!!
- Hein, mais quoi encore, vous allez me laisser finir !!!! grommela-t-il.
- C'est que Son Altesse Armoria a ordonné que l'on vous trouve afin que vous alliez immédiatement dans son bureau...
- Mais j'peux quand même finir mon histoire au moins ? J'arrivais au moment où j'lui pète le nez, c'est le m...
- Non, je ne pense pas qu'il soit sage de vous attarder par ici, Son Altesse est très... en colère.
- Dans ce cas...

Le Savoyard s'éloigna de ses amis d'un soir tandis qu'il finissait son verre. Sur le pas de la porte, il se retourna vers le valet venu le chercher, il esquissa un sourire en le regardant, puis s'exprima d'une voix forte et grave - digne des plus grands ténors - vers ses compagnons de table.

- Tournée générale pour tout le monde !!! Je vous laisse régler la note mon ami.

Le Franc-Frappeur partit en rigolant vers le château et une quinzaine de minutes plus tard, il arrivait dans le bureau de la Princesse de Chantilly, il se découvrit et rangea son bandana dans sa besace. Il l'écoutait grogner sans rien comprendre jusqu'à qu'Aimbaud soit prononcé.

- D'acco...humm... très bien, je tâcherais de pas taper trop fort. Quant au Compagnon, je choisis...Kehl, il a combattu avec nous et il peut faire peur, de plus il boite légèrement, ça lui donne un côté plus sombre. Ha ha !

Après avoir incliné la tête et être sortit du bureau de la vanillée, Akator fila tout droit au pigeonnier, de là-bas, il écrivit une lettre à son vieil ami en Savoie.

Citation:


Kehl,

Je n'ai, hélas, pas le temps d'écrire une longue lettre et de donner d'explication claire et précise. La Princesse Armoria m'a confiée une mission, et pour cela, il faut être deux, j'ai donc fatalement pensé à toi.

Retrouve moi à Autun le premier Septembre. On va se faire une virée en souvenir du bon vieux temps.

Merci d'avance,

Ton vieux frère,
Akator


Pas le temps de passer chez lui dire au revoir à ses enfants, Jeanine s'en occuperait le temps de son séjour chez les Bretons. Pour le moment direction Autun, mais avant, halte chez Joséphine car il faut bien se remplir la panse !
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Aimbaud
[Quelque part en Bretagne - Entrez dans l'ambiance du Love]

"Ma c'harantez, ma dous ! Qu'il fait bon vous aimer !.."
(Aimbaud, Acte CXXVI, Scène 8402)


Ils s'étaient rencontrés lors d'une sur-boom médiévale angevino-bretonne. Lui, beau gosse de huit ans et demi, elle quinze jolis printemps. Le jus de pomme, le quatre-quart, ambiance romantique... Bon. Avouons-le, ça n'avait pas été l'amour au premier regard.
Il avait fallu attendre une sorte de puberté pour que les choses se précipitent. L'avènement d'hormones en pagaille. L'évolution épatante d'un tour de poitrine. Un gabarit qui avait gagné cinquante centimètres de hauteur. Là, les regards avaient soudain évolué : ils étaient devenus... Plus fixes. Des regards comme ceux qu'avaient les trophées de chasse dans la salle à manger de Corbigny, hures et têtes de cerfs, en plus béat encore.

Il y avait évidement un problème de langage, de caractères. D'éducation. De bienséance. De condition humaine. De climat. D'espace-temps. De posologie. De synecdoque. En gros, il y avait une foule de problèmes qui auraient pu faire barrage à cette amourette.

Mais.

C'était inévitable. Elle avait ce on-ne-sait quoi d'attirant qui, tel fléchette et lui cœur de la cible, lui provoquait un combo 3000 sur le plan émotif. Un truc barbare... Cela se ressentait de la pointe de ses petits accents bretons à sa façon d'épingler ses cheveux, en passant par le modelé de son front buté, sans parler des contours effarants de sa bouche, de sa croupe, ciel, jusqu'aux mimiques insupportables de ses mains ! Il en était malade. Il s'en shootait. C'était elle, lui, et plus rien d'autre que leurs deux peaux.
Le temps d'un été...

Ils se disaient quelque chose de fort.
Sourds aux autres...

Jusqu'à ce que... là, ce soit le drame. En même temps, j'ai envie de dire... Que serait Titanic sans son Iceberg ? Bref.

Donges, Aoust 1459.

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--Kehl


Kehl avait repris son existence d'écuyer. Il n'aurait sans doute jamais du arrêter, mais devenir maire ça avait l'air bien, au départ. Mais ça manquait d'action. Recevant la lettre d'Akator, il commença par la soupeser, vérifia s'il y avait autre chose d'écrit au jus de citron, puis se décida à lire le texte, après n'avoir rien trouvé, bien entendu. Alors.... Blablabla... princesse Armoria... mission... pas le temps d'expliquer... Autun le premier septembre. Clair, net concis. Les Bourguignons ne l'avaient pas trop changé, ça allait.

Mais le premier septembre c'était dans deux jours ! Par le pied bot du cardinal, il fallait partir tout de suite ! Autun c'était loin ! Kehl passa voir son seigneur, occupé à râler contre le duché de Savoie à propos d'impôts injustes. Ah s'il savait... En tout cas sire Bastien lui donna congé pour aller en Bourgogne, en Bretagne, et même en Angleterre s'il voulait, pourvu qu'il ne rapporte pas d'ennuis avec lui. Comme si Kehl était un gars qui attire les ennuis ! Bon d'accord, un peu, mais des ennuis silencieux, alors. Et c'étaient pas les pires.

L'écuyer jeta quelques pièces d'armure dans une sacoche, se saisit de sa hache et de son bouclier, passa son épée à la ceinture et pensa même à mettre un casque. Des Bretons c'étaient des poneys. Et les poneys c'est des copies conformes de Provençaux. On ne va la bas que pour tout brûler. C'est sûrement ça qu'Akator voulait dire quand il affirmait ne pas avoir le temps d'expliquer. Il voulait juste être pudique et discret sur le niveau de barbarie de ce qu'ils étaient envoyés faire, au cas où le courrier serait intercepté par un Breton. Ah là là Akator, ça t'a changé la Bourgogne, t'aurais dit les choses clairement, avant ! Heureusement Kehl savait lire les codes.

Et avec son arsenal portatif, Kehl prit la direction de la Bourgogne. Alors... D'après la carte, c'est Mâcon, puis vers le Nord, Chalons, et enfin, vers l'ouest, et arrivée à Autun. Il faudrait cravacher pour y être à temps ! Kehl envoya un pigeon à Akator, au moment où il quittait ses quartiers.




Fieffé forban,
Euh, Franc frappeur, je veux dire. Pardon je savais bien qu'il y avait deux f ...

J'ai bien reçu ta lettre. Je suis en route pour Autun. Léger retard probable, mais je suis aussi lourdement armé que l'exige la mission. J'espère que t'a pas grossi, sinon c'est que la princesse veut se débarrasser de toi avec cette mission, elle aime pas les gros. Et j'ai assez envie de revenir à la fin de la mission, donc je serais fâché qu'elle t'envoie au suicide. C'est du lourd, une mission dont on "n'a pas le temps de parler". Il y a du monde en Bretagne, et peut-être ne seront-ils pas tous d'accord. Mais ce sera un défi et j'ai hâte d'y être. Je te félicite de ta prudence et du choix de tes mots. Il ne faudrait pas que l'opération s'ébruite et qu'ils aient le temps de préparer leur défense.

A très vite,
Kehl
Akator
[Autun, le 1er Septembre 1459]

Quels avantages peut-on tirer de sympathiser avec la milice Autunoise ? ... Attendre avec eux dans leur poste de garde quand - trop pressé ou bien trop fainéant - on a oublié de donner un lieux de rendez-vous dans la lettre plus précis que la ville en elle-même.

Une cible, des couteaux et de l'argent, que demande le peuple ?

- 10 écus que je la mets en plein milieu, qui me suit ? lança Akator, amusé de leur avoir déjà soutiré un bon paquet d'écus.
- Mouais, non, sans moi ! soupira-t-il en regardant sa bourse bien maigre.
- Pareil, t'as de trop chance, c'est pas possible !
- Allez quoi ! J'suis si bon que ça ? dit-il non sans une once de fierté.
- Tsss, en même temps en Savoie, vous n'avez qu'ça à faire !
- Hey, fais attention à ce que tu dis si tu ne veux pas que ton front devienne ma cible mon pote !
- C'est bon les gars... pas la peine de s'énerver pour si peu !
- La ferme Kadurd, ce bouffeur de fromage dégueulasse n'a pas assez de cran que pour oser m'planter !
- T'as raison Rique, je ne vais pas te tuer...
- Vous voyez, les Savoyards... c'est que dans la gueule, ils savent même pas se défendre seuls, ils sont obligés de nous appeler à l'aide!
- Je ne vais pas te tuer non, par contre... dire au revoir à tes gosses !
- Mais j'ai pas d'gosses...

Et bien le peuple, il demande également du sang ! Dans ce cas, il va être servi.

La main tantôt levée descendit tandis que les doigts enserrant la lame du couteau lâchèrent prise au niveau du bassin de Rique l'Arrogant, la pauvre - bientôt - eunuque n'eut pas le temps de réagir que dans sa chair s'enfonçait déjà la dague du Savoyard en colère. Le Compagnon n'attendit pas les applaudissements des autres gardes et sans réclamer ses gains de la journée, il sauta par une fenêtre ouverte et fila tout droit.

Sa cape et son épée dans les mains, le Franc-Frappeur courait longeant la muraille vers la porte Sud de la ville avec comme public une demi-douzaine de miliciens à ses trousses. Il espérait cœur et âme y trouver Kehl à dos d'un cheval afin de mettre les bouts vers la Bretagne. Essoufflé de sa course effrénée, Akator s'arrêta et se retourna vers les gardes armés et fâchés, il leva les mains et dit :

- Dites les gars, j'vous ai déjà raconté la fois où j'ai dis à un gars que si il continuait il allait s'en manger une, non, hein ? Ben laissez-moi vous la raconter ! ...
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--Kehl


[ Autun, le 1er septembre 1459 ]

Autun... C'est pas un nom de ville ça ! Ils sont tous nobles et arrogants dans cette petite bourgade, peut-être ? Tu m'étonnes qu'Akator m'a donné rendez-vous ici. Il y vit sans doute toute l'année, pour entretenir son talent naturel pour se sentir supérieur à tout le monde. Quoique hautain c'est pas vraiment le mot quand même. Un peu bien sûr, mais trop bourrin pour être vraiment hautain. Comme quoi, la bourrinitude vous sauve une personne, parfois. Pas souvent. Et maintenant qu'il était au service d'une princesse i devait avoir les chevilles comme des mats de caravelle. Bah, ils s'étaient toujours bien entendu. Leurs égos respectifs les empêchaient des se vexer des frasques de l'autre, qu'ils considéraient même avec amusement et intérêt.

Kehl avait chevauché à bonne allure, et il arriva le jour dit au lieu de rendez-vous. Akator serait facile à trouver. Des Savoyards grande gueules, ça ne devait pas courir les rues. Et puis il suffisait d'aller chercher dans les tavernes. Surtout les tavernes avec des filles compréhensives. S'il n'avait pas changé, Akator se mettait en transe devant un sein, donc les recherches devraient commencer par là. Avant d'entre dans la ville, Kehl croisa un paysan venant en sens inverse et le héla de son cheval.


- Bonjour l'homme ! Tu es du coin ?

- Bonjour messire. Oui je suis d'ici ! Autun c't'un bieau village !

- Ouais ouais, je n'en doute pas. Ou est-ce qu'un voyageur irait pour trouver des filles dans le village ? C'est pas pour moi, hein, c'est pour un ami.

- Un ami ? Z'êtes pas crédible messire.

- Allez ! Je cherche un piège à Akator, c'est quand même pas compliqué !


Sur ce le paysan se mit à sourire.

- Ah mais messire il fallait le dire. Akator, l'étranger de la princesse ? Il est en ville en ce moment. Là il est en train de raconter des histoires drôles à groupe d'hommes de la milice. Vous pouvez pas le rater, vous allez tout droit après l'entrée du village.

Kehl suivit donc les indications de l'indigène et trouva en effet Akator, un couteau sanglant à la main, en train de raconter des exploits dont la moitié était fausse et l'autre exagérée.

Hé ! Akator ! Tu vas bien vieux compagnon ?
Akator
[Autun, sur la ligne de départ]

Lances, haches, épées, pics, ... toutes ces armes avaient un but en commun, la pauvre et innocente gorge du Savoyard qui malgré elle avait participé à la castration d'un homme et impuissante en avait prononcé la sentence. L'heure n'était plus aux péripéties et vieilles histoires de guerre, les miliciens un peu plus irrités à chaque instant grâce - ou à cause ? - à Akator, qui tant bien que mal tentait de négocier sa vie à coup de belles paroles dont les gardes étaient restés jusque-là encore indifférents.

- Kehl ! Tu tombes à pic ! ... PIIIC !!

Le Compagnon, bondissant sur la droite, venait d'esquiver de justesse un coup qui - si il l'avait touché - l'aurait transpercé comme un vulgaire feuille de papier.

3 ... 2 ... 1 ... prêt, partez, go ! Akator fit volte-face et passa les portes de la ville à toute vitesse afin d'éviter de se faire découper, embrocher, bref de finir décédé. Une chance pour lui que Kehl, à cheval, le rattrapa, il grimpa derrière-lui et fit signe à ses poursuivants.

- Kehl, filons tout droit vers la Bretagne !

[Bretagne, ligne d'arrivée, on est champion !!!]

Une semaine et un jour plus tard autour d'un feu, de lits de camps, au milieu d'une forêt, à la nuit tombée. Akator mordit dans la patte d'un lièvre qu'il avait attrapé plus tôt dans la journée.

- Mmmh, ch'est bon. Donc Kehl, pour rappel ... nous sommes à un ou deux jours de notre destination qui est Donges, on n'aura qu'à longer cette rivière, elle nous amènera au domaine. Notre mission est la suivante, nous devons récupérer un gosse, Aimbaud, un nobliaux, il a fugué de Bourgogne, il était sous la tutelle de Son Altesse Armoria, le mioche est tombé amoureux d'une barbare, tiens.. tu savais qu'ici ils dansaient nus dans les bois autour d'un grand cailloux ? Enfin, je m'éloigne là.

Le Compagnon avale une dernière bouchée de lièvre, puis prit une gorgée de gnôle.

- Aaah, t'as bien fais d'en prendre. J'en étais où...hmmm... ah oui ! Son Altesse Armoria veut qu'il aie peur, et il me connait, il sait qui je suis, c'est là que tu interviens, elle m'a interdit de montrer mon visage et de parler, tu penses être capable de foutre la peur de sa vie à un gosse et de l'enlever sans moi, Kehl ? Hahahaha

Akator s'étira, puis se pencha sur le côté et tira sur un drap couvrant une arbalète qui l'avait acheté en Poitou durant le voyage.

- Je serai caché dans les sous-bois, si ça tourne mal j'essayerais l'arbalète, mais je te préviens, je suis pas doué avec tout ce qui est arc ou arbalète, mais surtout rappelle-toi une chose, Aimbaud DOIT rester en vie, les autres ... et bien, c'est des Bretons.

Il hausse les épaules, amusé, puis reposa son nouveau jouet à côté de lui et la recouvrit d'un drap.

- Des questions avant de dormir Kehl ?
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--Kehl


Kehl resta silencieux, attendant une explication qui ne venait pas. Qui est-ce qu'il avait encore agressé pour se retrouver avec la milice sur le dos ? Ah là là, au moins en Savoie Akator n'avait pas de problème avec la loi... Mais après tout, ce n'est pas si important. Au bout d'une semaine il avait oublié.

On venait récupérer un gamin ? Mouais, deux guerriers pour prendre un môme par la peau des fesses ? J'ai compris, moi je m'occupe du môme et Akator a la véritable mission. Une mission secrète, bien entendu. Ah on ne me la fait pas à moi !


D'accord j'irai récupérer le gamin. Bien sûr que je n'ai pas besoin de ton aide. Il est costaud ou pas ? J'ai le droit de l'assommer ? Ou au moins le bâillonner ? Si c'était moi, jamais je quitterais celle que j'aime de mon plein gré. S'il faut que je lui fasse peur j'aimerais lui entailler un peu le gras. Les nobles ça a du gras. Si je lui coupe une oreille il va avoir peur ça je m'y engage. Mais la princesse va m'en vouloir si je fais ça, non ?

Et il faudra faire diversion pour qu'on puisse partir sans entrave. Tu n'aurais pas envie de mettre le feu quelque part ? Je serais fâché de prendre un carreau d'arbalète, tu es d'accord que tu ne sais pas viser ? Et si le petit attrape un carreau ? On serait bien, tiens. Tu vois ce serait mieux que tu t’occupes de la diversion.
Akator
[Au bord de la Loire]

- La dernière fois que je l'ai vu, il n'était pas plus imposant qu'un Nouveau-Né, ne t'inquiète pas, tu t'en sortiras, maintenant si il a une épée en main et qu'il a appris à s'en servir, la tâche sera certainement plus délicate, mais plus amusante, puis ce n'est pas un gamin de 14 ans Kehl, ne te fais pas de soucis.

Le Compagnon d'une traite termina la bouteille de gnôle, puis la balança plus loin dans les bois, tandis que de l'autre main il essuyait son menton sur lequel avait coulé un peu d'alcool. La dextre plongé dans son escarcelle, il trifouillait à l'intérieur à la recherche d'une pomme, hélas pour lui, la besace n'en contenait pas, il soupira puis répondit à son ami :

- L'assommer oui, d'ailleurs, c'est impératif, il ne faut pas qu'il sache où on l'emmène, la Princesse lui réserve une surprise dans ses oubliettes, donc nous devrons le bâillonner, lui bander les yeux et l'attacher afin qu'il ne se fasse pas la belle, par contre désolé de te décevoir, mais pas de coupures aux visages, ni d'oreilles en moins. Et en sa présence, appelons-nous respectivement "Compagnon" s'il te plait.

Le Savoyard rit lorsque l'image d'Aimbaud une oreille en moins se promenant à travers la ville lui traversa l'esprit. Il passa ses deux mains dans ses cheveux, se gratta la joue le regard plongé dans le feu.

- Partir sans entrave, tu dis, c'est simple, on attend qu'il sorte d'entre les murs de son château et qu'il soit suffisamment éloigné, on emmène les gens qui l'accompagnent en forêt pour un loooong sommeil, et nous serons loin, très loin quand ils remarqueront que le gamin a disparu. Quant à l'arbalète, ne t'inquiète pas, je ne saurai te toucher et le toucher à la fois étant donné que je ne sais même pas comment on la recharge ! haha

[Château en vue, je te tue]

Un jour et demi de marche plus tard.

Les deux compères avaient quittés la route et s'étaient une nouvelle fois enfoncés dans la forêt, la discrétion et le silence étaient les maitres mots de la mission si tous les deux voulaient s'en sortir indemne et ils le voulaient. Alors qu'Akator racontait ses mésaventures des derniers mois à Kehl, au loin semblait se dessiner les murailles du château de Donges, ce pour quoi ils avaient pratiquement marchés dix jours était enfin là. Le Franc-Frappeur voulut s'emparer de sa dague fétiche, mais l'étui à son ceinturon était vide, il rit seul en se rappelant qu'elle trônait désormais fièrement dans la chaire de ce sale Rique qui l'avait défié.

Toujours silencieux, Le Compagnon fit glisser son bandana au-dessus de ses yeux et attacha un foulard autour du bas de son visage. Il sortit son arbalète du bardas qu'il transportait à son dos, et avançait désormais plus prudemment de tronc d'arbre en tronc d'arbre et s'arrêta finalement derrière le dernier avant la route qui offrait une vue dégagée sur le château et ses alentours, à voix basse il dit au blond l'accompagnant.

- J'ai une bonne vue là, y a plus qu'à attendre que le marmot se pointe par ici et on le choppe, on élimine les autres et on se barre loin avant qu'ils lâchent les chiens à nos trousses. En théorie c'est infaillible.

Akator s'adossa à une arbre, il n'y avait plus qu'à attendre que le temps passe, et vite.
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Aimbaud
[Quartiers privés du château]

...

Ça n'est pas Aristote possible de paresser ainsi toute la journée...

Chuchotement râleur dans la chambrée de la Baronne. Aimbaud, adossé contre la corne d'une licorne sculptée dans la colonne du lit (le mobilier de style breton, vraiment...), observait la dite Baronne. Elle se prélassait comme nymphe dans les remous de ses draps, paisiblement endormie au beau milieu d'une sieste.
Il était là, lui, à lui parler dans le vide depuis dix minutes de l'importance de l'anoblissement dans la société actuelle, et il allait enchaîner sur la sous-partie du dernier verset du chapitre final de son développement, où il annoncerait que Marie-Alice Jagellon proposait de le faire Seigneur en Limousin, quand il avait réalisé qu'inexplicablement et de façon très vexante, elle s'était endormie.

Il est vrai qu'elle avait tendance à sommeiller plus que de coutume ces derniers temps, et à se faire servir des collations à toute heure du jour à même son matelas. Elle ne voulait plus monter à cheval, elle était fatiguée de courir, elle fainéantait dans des chemises amples qui lui tombaient des épaules et passait le clair de son jour à faire des pas devant le miroir pour mieux s'alanguir à nouveau dans ses coussins de satin en soupirant. En bref : elle était devenue une grosse loque.

Inutile et dépité, notre jeune Josselinière ne tenta pas de la réveiller pour lui proposer une énième fois de s'aller en chasse ou en promenade. Il était évident qu'il essuierait un nouveau :


"Mais allez donc jouer tout seul, vous êtes un grand garçon."

Il alla donc.
Menant par la bride un jeune cheval qu'il fallait dresser, et suivit par le maître des écuries ainsi qu'un page de la mesnie, il se rendit sur une terre de paille coupée au sortir du château. Les fétus s'écrasèrent sous leurs pas, et ils parlèrent "équidés" en chemin.


- Tâchez de ne lui point trop serrer la muserolle, messire.

Ca ira, nous commencerons à la longe. Toi, garde mon épée.

Le Bourguignon se défit de son arme entre les mains du page, la longe fila doucement entre ses doigts puis termina roulée autour de sa main quand la longueur fut jugée suffisante. Le maître fit jouer de la cravache et les sabots frappèrent la terre en décrivant un cercle.

Calme scène de vie dans la campagne bretonne.
Aux alentours, les arbres et les buissons bruissaient paisiblement. Le vent... Ou d'invisibles visiteurs.

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--Kehl


Kehl vit Akator se rendre méconnaissable et il en déduisit que l'on approchait. C'était déjà la Bretagne, ici ? Ah morbleu ! Le coin était assez joli. Enfin, pas assez pour y vivre. C'était plat comme la main. Et quel climat. D'un autre côté ils ne venaient pas pour y déménager. Soudain trois personnes entrèrent dans son champ de vision. Deux gamins et un homme, tous trois occupés à un exercice d'équitation semble-t-il. Il murmura alors.

Je te propose un plan simple, donc efficace. J'ai un filet dans mes affaires. Acheté à Tours, ils pèchent dans la Loire, ces braves gens. Bref. On balance le filet sur ceux qui ont une arme, et après j'attrape la jambe du colis et je le fait descendre de cheval. Bandeau sur les yeux, entraves sur les poignets, la totale quoi. Toi tu attires juste son attention en sifflant et en le visant avec ton arbalète. Mais surtout ne tire pas, si tu ne le tues pas tu m'atteindras, ou tu toucheras un arbre et tu auras l'air ridicule ! Les autres sont empêtrés dans le filet et on ne tue personne. Si on les tue il va y avoir des recherches. Pour lancer un filet il n'y a pas besoin d'entraînement, tu me regardes et tu fait pareil.

Tu as raison, les blessures ne sont pas nécessaires. J'ai même une bien meilleure idée, et ça va lui faire froid dans le dos. Vu que tu dois rester masqué et silencieux, on va dire que tu es un ancien esclave qui a racheté sa liberté, mais qui dans sa jeunesse a eu le nez et la langue coupés, pour tentative de fuite. Depuis les cicatrices te font ressembler à un démon de l'enfer alors tu es obligé de cacher ton visage pour ne pas faire peur aux gens que tu croises sur la route. Mais ton ancien maître a besoin d'un esclave pour te remplacer. Cet esclave remplaçant, c'est le colis. Crois moi qu'il va se tenir à carreau après ça. On est d'accord ?
Akator
Les deux gaillards n'avaient pas attendus longtemps qu'Aimbaud sorte d'entre les murs protecteurs du château de Donges, il était accompagné, toutefois ce n'était pas une surprise. Le Franc-Frappeur se redressa toujours caché derrière les arbres et dit à Kehl.

- Un filet ? Mouai, non, je sais bien qu'il est jeune, mais il n'a pas huit ans quand même... ils sont armés, ils se libéreront facilement, puis quand bien même ils n'y arriveraient pas, dès qu'ils leur en seront possible, ils crieront à l'aide et on se retrouvera avec des hommes à nos trousses ... Le plus simple est de les amener avec nous au milieu des bois et on les attache ou on les tue simplement. Parce que sans vouloir te vexer je doute qu'ils nous laissent les approcher tenant un bout de filet chacun et moi masqué.

Akator - furtivement - jetait des regards vers la cible et les hommes avec elle, elle n'était pas proche, peut-être à cinquante ou cent mètres. Comment s'en approcher sans éveiller des soupçons et finir embrocher au bout d'une pique ? Le Savoyard réfléchit un instant et trouva finalement.

- Pssst, Kehl, voilà ce que nous allons faire : je serai ton prisonnier, tu m'auras pris entrain de commettre un crime et voulant une justice sévère tu m'amènes au château afin que je sois jugé, une fois suffisamment près d'eux on entre en action, allez viens!

Le Compagnon fit marche arrière et sortit des bois plus loin sur la route derrière-eux pour qu'on ne les voie pas sortir directement de la forêt. Il croisa les mains dans le dos tenant fermement une dague, de cette manière il avait l'air attaché. Les deux gaillards s'engagèrent sur la route avec Akator râlant et pestant tandis que Kehl le tenait faussement au bout d'une corde.

Il n'y avait plus qu'à espérer qu'ils ne sentent pas l'embrouille trop vite.
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--Kehl


Kehl était toujours persuadé que son plan était le meilleur. Quand ils se seraient plantés il narguerait Akator en lui faisant le coup de "je te l'avais bien dit !". Mais le plan d'Akator était amusant aussi, quelque part. Akator en prisonnier, c'était tout simplement magnifique. Il fallait être Akator pour penser à un plan pareil. Du coup Kehl exécuta le plan akatorien.

T'inquiète pas, je fais faire en sorte qu'ils y croient, toi reste bien dans le rôle du prisonnier ! Sinon tout va rater !

Et Kehl donna un bon coup de botte dans le postérieur du faux prisonnier. L'effet de surprise devait être total, et la scène aurait donc l'air vraie. C'était le principal. D'ailleurs le faux prisonnier en était en fait un vrai. S'il se vengeait, les autres verraient qu'il y avait un truc louche, et fuiraient.

Allez sale brigand ! Avance ! Le château va te trouver un bon vieux cachot !

Tous les dix mètres, Kehl balance un nouveau coup de pied, jusqu'à arriver à portée de voix des trois cavaliers.

Hola cavaliers ! Salutations ! Mon nom est Yann, je suis gardien de cochons au village. Cette larve que voilà a volé une tarte aux pommes à ma fille. Il a tout bâfré ce déchet. Il mérite une justice expéditive. La main tranchée, pour vol, et les yeux crevés, pour envie. Je me suis dit que le château saurait me trouver quelqu'un.

Je vais mener ce gredin paillard aux geôles. Vous vivez au château ? Vous pouvez me montrer le chemin ?

Tout en parlant, Kehl se rapprochait du jeune cavalier. Après tout c’était lui le colis. Les autres n'avaient pas d'intérêt.
Aimbaud
[L'arrivée du gang]

La course du cheval ralentit. Un instant dans la plaine on entend plus que le souffle de la bête, des pas qui craquellent les brindilles, et une sorte de musique de suspense... Deux hommes se rapprochent de trois autres. Ils se font face, ils s'observent. Un ballotin de foin poussé par le vent roule et rebondit au loin... On se croirait dans l'ouest. Bah on y est en fait : y'a pas plus à l'ouest de la France.
Reprise du dialogue.


Une tarte aux pommes ? Je croyais qu'on ne faisait que dans le sablé et les crêpes par-ici...

Amusé, le cavalier resserra la bride du cheval qui piaffait, puis jeta un coup d'oeil au maître des écuries, un breton pure-souche capable sûrement de les éclairer à ce sujet... Mais le bonhomme, de visage fermé et peu amène, se contenta, sous l'épaisse couverture de ses sourcils, de diriger un regard prudent vers le prétendu voleur.

Eh bien Reunan, menez-les. Et si c'est la coutume bretonne, qu'on lui coupe la main et lui crève l'oeil. Respect des traditions oblige.

Oui, Aimbaud avait un grand respect pour les pratiques locales. Et plus que tout il aspirait à devenir breton de pied en cap. Il avait dors et déjà abandonné le port de la cape et du pourpoint ajusté, typiquement bourguignons, pour se mieux vêtir d'une tunique et de pantes, 100% bretons. Ses cheveux poussaient. Il comprenait de mieux en mieux la langue et la prononçait tant bien que mal. Le régime alimentaire lui était devenu naturel. En gros, il s'adaptait à son nouvel environnement avec une rapidité saisissante.
Malgré tout, il n'avait pas encore l'oeil pour différencier un franc-comtois d'un breton de souche. Lui sans hésitation, il voyait un bon vieux paysan nourrit au chouchen quand il s'agissait d'un parfait étranger avec un turban sur le visage... Naïf garçon.

Plein de bonhommie, il observa Reunan mâcher ses dents et ouvrir le bras en direction des deux hommes pour les inviter à le suivre. L'attention relâchée, comment pouvait-il remarquer qu'une main s'approchait de sa botte en vue de la saisir ?

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Akator
L'espace d'un instant, le Savoyard ferma les yeux, il inspira brièvement, il s'efforça de graver le visage du palefrenier en lui afin de ne pas l'oublier, puis l'instant d'après il resserra l'étreinte qu'il avait sur sa dague tandis que de la senestre il agrippa le col du Breton et le tira brusquement contre lui. Celui-ci n'eut pas le temps de se saisir de son épée que l'acier glacial de la lame d'Akator lui tranchait déjà la gorge d'où du sang commençait à gicler, camouflant les gémissements plaintifs à l'aide de sa main, le maitre des écuries s’éteignit dans un bruit de douleur étouffé.

Akator lâcha le corps sans vie de Reunan et se tourna vers le page visiblement terrifié, il brandit la dague maculée de sang dans sa direction, et sans se faire prier le jeune homme prit la fuite après avoir souillé ses braies telle une fillette. Il s'accroupit près du cadavre et essuya la lame rouge sang sur les braies de celui-ci.

Le Compagnon jeta un coup d’œil vers Kehl et Aimbaud, ceux-ci semblaient s'entendre à merveille !
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