Flavien_von_frayner
Le carrosse s'arrêta brusquement, en pleine forêt, il n'avait aucune raison d'agir ainsi et Flavien commençait à envisager le pire. Il saisit rapidement mais discrètement sa dague et assena un premier coup sur le premier malfrat qui tenta de pénétrer dans le carrosse ducal.
Voulant mettre sa famille en sécurité, le jeune duc dut éloigner la zone de combat. Il sortit donc du carrosse et commença la lutte.
YAAAAAHHH!! Venez gouter le fer de ma lame!!
Le Frayner exerçait avec un certain talent le maniement de sa dague, qu'il fit pénétrer dans plusieurs des corps adverses. Repoussant avec habileté les assauts des vils comparses, il affirmait clairement sa supériorité et son éducation militaire à ces pauvres gens du peuple... Présents pour la plupart pour la récompense promise!
Alors que Flavien se dirigea rapidement sur un petit talus surplombant la chaussée, il se fit surprendre lâchement dans le dos par un homme qui attendait le moment opportun pour asséner son coup.
Un cri de douleur se fit perceptible des lèvres du noble et il tomba à genoux...
Arggg!!
Récupérant la dague, il réussit à se relever et de sa plus secrète des bottes il tua l'avant dernier malfrat, celui qui lui avait porté ce coup.
Le principe de sa botte et simple! Reculer d'un pas, puis foncer sur l'adversaire en enroulant le bras armé de celui-ci. Une fois cette manuvre exécutée, l'ennemi a tout juste le temps de se remettre face au Frayner pour se prendre le coup fatal.
Bref, il se dirigea donc vers le dernier, qui semblait être le commanditaire de toute cette mise en scène. Le duc consort de Lorraine sentait le sang qui couler sur son dos, et la lourdeur de ses membres de plus en plus pesante..
Mais celui-ci réussissait à faire face, et même mieux, il manqua de peu l'oeil du jaloux, qu'il marqua tout de même d'une imposante balafre!
Devant cette infériorité manifeste, l'assassin fuit... Et alors que le Sparte allait s'élancer à sa poursuite, il perdit connaissance!
....
Le duc de Vittel ouvrit les yeux, il put reconnaitre sa chambre et sa douce aimée à son chevet.
C'est alors que dans un dernier sursaut il lui dit.
Ma tendre dulcinée, votre présence tout au long de ma vie, l'amour que vous m'avez apporté, l'amour que j'ai pu vous donner en retour ont été les choses les plus belles et les plus magnifiques...
Aujourd'hui, le sort s'acharne contre notre famille, sachez que j'emporte avec moi le souvenir d'une femme aimante, la femme que tout homme rêve d'avoir un jour à ses côtés.
J'ai eu de l'argent, j'ai eu la chance d'être beau et noble, mais j'ai surtout eu la chance de pouvoir avoir un héritier et surement un deuxième avec vous! J'ai pu voir vos formes subtiles et délicates, aux courbes parfaitement dessinées... La splendeur de la femme, la grâce de la femme, l'élégance de la femme, incarnées dans un seul être, dans une seule et même personne..
Tout cela pour vous dire que vous m'avez comblé, chacun de mes jours durant,
et que
je vous aime, oui, je vous aime du plus profond de mon coeur!
Une fois sa tirade finie, une larme coula sur sa joue, et il ferma avec sereinité et apaisement ses yeux, signe d'un homme comblé.
--Assassin_jaloux
Il se terrait, comme un renard, il se montrait vif malgré la blessure qui l'avait défiguré. Un large pan de tissus couvrait celle-ci et avec son capuchon rabaissé sur sa tête, le corps courbé sur un bâton, il agissait en mendiant chaque fois qu'un voyageur le côtoyait. Le jaloux ne voulait pas attirer l'attention sur lui, le secret et le camouflage étaient ses meilleures armes pour échapper à la traque. Il lui faudrait gagner Epinal, c'était la meilleure solution, ainsi il pourrait faire quelques provisions et s'enfuir vers la Franche-Comté pour s'y dissimuler le temps que le courroux des Lorrains diminue.
Mais en arrivant en ville, on ne parlait que de cela... de l'attaque du Duc de Blâmont et de Vittel, le Prévôt serait mort ! L'assassin jubilait ! Il avait réussi à tuer Flavien von Frayner ! C'en était trop pour lui, fier de son exploit, il chercha une taverne où festoyer l'événement. Une dans un recoin mal fâmé de la ville, attira son attention car justement rien ne la désignait comme telle hormis une affiche discrète. Il poussa la porte, l'endroit était sordide, dans un coin une fille à moitié habillée vendait ses charmes quelques peu désuets pour quelques écus, à côté, deux solides gaillards s'empoignaient pour une histoire de butin, trois autres paraissaient ivres morts. Il se dirigea vers le tavernier et commanda à boire en lui demandant des nouvelles récentes du Duché.
On ne parle que de l'assassinat du Duc ! Il aurait été pris en embuscade sur ses propres terres !
N'est-ce pas une bonne chose de faite ? N'aimeriez-vous acclamer l'homme qui aurait réussi tel exploit ?
Le jaloux se trouvait fort intelligent de sa remarque et sourit laissant apparaître ses chicots mais l'air du tavernier le convainquit du contraire. Il sentit le regard des deux gaillards sur lui, fouilla dans sa poche pour récupérer quelques deniers, paya son verre mais se rendit compte que sa main avait des traces de sang, sûrement de ses braies et qu'il avait touché en cherchant des pièces. Le regard du tavernier s'attarda sur sa main et l'assassin cacha prestement sa main sous sa cape brune et sortit dans la nuit.
--Le.tavernier
Comme toutes les nuits, il était occupé à servir les clients trop bourrés pour savoir compter leurs deniers et à qui les filles de joie défraîchies faisaient les poches à la fin de la soirée, ramassant ainsi plus que si elles avaient eu à vendre leurs charmes. Il connaissait les habitués, les petits fricoteurs et la racaille, il savait jauger un homme rapidement, ceux qui avaient l'âme noire se reconnaissait vite. Aussi, lorsqu'un homme portant un capuchon et une cape marron, se déplaçant sur une canne faisant semblant de peiner, le tavernier sut qu'il y avait quelque chose de faux qui se dégageait de l'ensemble. Cela ressemblait trop aux mendiants qui tentaient de prendre en pitié les donateurs mais l'art de la mendiance demandait de la pratique, chose que l'homme en face de lui n'avait pas !
Il demandait des nouvelles du Duché... ce n'était pas dans les habitudes de la clientèle ici ! On s'informait du prix de la chope ou de la fille, si les miliciens étaient passés pour faire la ronde, si untel avait laissé un message mais pas du Duché ! Le tavernier répondit mais continuait d'observer son client tout en le servant. La voix... sa voix était jeune, enthousiaste, fière, pas celle d'un mendiant ni celle d'un brigand il aurait été plus crâneur mais la réponse le surprit
N'est-ce pas une bonne chose de faite ? N'aimeriez-vous acclamer l'homme qui aurait réussi tel exploit ?
Une bonne chose ? Le tavernier le regardait fixement, comment cela pourrait-il être une bonne chose ? Si on avait voulu dévaliser le Duc, il pouvait comprendre mais en quoi sa mort était-elle une bonne chose ? De toute évidence, le propriétaire des lieux étaient intrigué et surtout interloqué par la réponse, il dévisagea l'homme, avait-il bien vu ? il lui semblait qu'un bout de tissus était sur son visage... mais il faisait trop sombre pour en être certain. Toutefois le client dut sentir cet examen car il fouilla dans sa poche pour prendre des deniers et comme il les posait sur le comptoir, les taches rouges sur sa main le trahirent et personne ne fut dupe. L'homme quitta sans demander son reste et le tavernier sortit sur le pas de la porte pour le suivre du regard. Il resta là de longues minutes à se demander quoi faire. Les bandits, les crapules en tout genre connaissaient un havre de paix chez lui mais les timbrés comme ce gars, il en voulait pas ! Deux miliciens passèrent dans la rue en faisant leur ronde et le tavernier les interpella
J'veux pas me mêler de c'qui me r'garde pas mais vous devriez aller dans cette direction. Un homme de taille moyenne avec une cape et un capuchon brun, marchant avec une canne, j'pense qu'il est blessé au visage et il avait du sang sur la main. C'est peut-être votre gars que vous rechercher qui aurait fait la peau au duc
Un client qui réclamait à boire le fit rentrer dans sa taverne pendant que les miliciens se dirigeait au pas de course dans la direction indiquée, la description ressemblait à celle qu'ils avaient reçu de leur lieutenant.
--Assassin_jaloux
Les miliciens l'avaient suivi, l'assassin avait augmenté la cadence tout en continuant à se pencher sur sa canne pour éviter les soupçons, il se dissimulait dans les embrasures de porte, puis repartait dans une autre direction, il faisait tout pour les semer mais les pas n'étaient jamais loin. Il savait que les miliciens patrouillaient, qu'ils le cherchaient.
L'assassin du Von Frayner savait que sa seule chance était de quitter la Lorraine. Mais pourquoi était-il allé dans cette taverne ? Il se croyait pourtant suffisamment loin et en confiance. Il reprit la ruelle, en poursuivit le chemin jusqu'à la fin où il devait bifurquer, cherchant à s'orienter sur la plus rapide direction pour sortir de la ville quand on l'interpella.
Cornediable ! Comment allait-il se sortir du pétrin ? Allait-il tenter de la jouer finement ou bien se sauver ? S'il courrait, il ne pouvait compter que sur sa ruse, il ne pourrait lutter contre le nombre surtout qu'ils étaient assez près et commençaient à l'entourer. Il n'avait pas le choix, il était pris au piège. Il sortit sa dague et fonça contre le premier homme qu'il vit !
--Assassin_jaloux
Il n'avait rien pour le secourir, ni vils et solides gaillards, ni armes. Que pouvait-il faire ? Il avait foncé oui, mais le coup fut vite éludé. Et l'autre qui s'avançait avec son épée ! Il fit un pas de côté, évitant de justesse la lame et riposta en balayant tout devant lui de sa dague. Mais le malheureux n'était pas dans un combat d'ivrognes au coeur d'une taverne, il affrontait des gardes armés. Il lança sa dague contre l'homme à l'épée, tentant de faire une manoeuvre similaire qui avait fonctionné avec le Duc, mais cette fois ne fut pas la bonne, l'homme ne lui tournait pas le dos ! Il rata sa cible et se retrouva à mains nues alors que le cercle se refermait. Pris au piège, il chercha à percer la défense, sans succès, et en cherchant à éviter l'un et l'autre, finit par se blesser lui-même fort stupidement contre l'épée tendue, et comme il était étonnant maladroit, se blessa sans se tuer...