Elisel
[Une des annexes non officielles de DECO : Beaune-en-Gâtinais, duché d'Orléans]
Il y a quelques temps, Elisel avait été contactée par Ayena pour fournir des tenues pour le sacre de la Reyne. Habiller les Huissiers Royaux et la Chambre Royale, rien que ça. Tâche d'ampleur, qu'Elisel avait accueillie avec fierté et angoisse en même temps. Elle avait retroussé ses manches, fouillé dans ses tissus, envoyé Pirlouit faire des emplettes pour toutes les fournitures qu'elle n'avait pas encore, puis s'était affairée.
Et puis, juste au moment de livrer, quand elle avait présenté les modèles, l'impensable était arrivé. Une tenue, créée par un fournisseur royal, avait été refusée, et de quelle manière ! Et des démissions !!
Dernier contact avec la Première Dame de la Chambre, et verdict qui tombe. "Je ne livrerai pas les tenues pour le Sacre !"
La rumeur avait enflé, rapidement, comme une vague, et avait secoué les ateliers jusqu'au fin fond du Royaume. D'abord des pigeons qui avaient volé, les couturiers et couturières qui chuchotaient, discutaient au sein de leur structure, puis se rencontraient tous, et le mécontentement qui enflait, toujours plus, en un élan de solidarité inimaginable.
Chez DECO, les artistes suivaient avec attention les décisions qui étaient prises, et peu après, ils se fendirent eux aussi d'une lettre. Pas sûr que les hautes têtes couronnées avaient prévu les conséquences de leurs refus...
Citation:A Icie de Plantagenêt, Grand Maitre de la Garde Robe
Par la présente nous vous informons que nous, le Département des Enluminures, Confections et Oriflammes, plus connu sous le nom de DECO, ne répondrons plus à aucune commande royale durant le règne de Sa Majesté Nébisa de Malemort, cette décision faisant suite aux derniers évènements lors des livraisons des commandes pour le Sacre.
Si la Famille Royale ne sait ni respecter les artistes qui oeuvrent pour Elle, ni apprécier à leurs justes valeurs le travail fourni et le temps passé, nous ne saurions, nous, proposer d'autres créations pour risquer un éventuel refus.
La Baronne Alatariel du Bois-Doré Penthièvre fera selon ses souhaits, n'espérez cependant rien de nos autres artistes et apprentis : nous craignons trop des réactions aussi inadmissibles que celles advenues.
En vous souhaitant malgré tout bonne continuation.
Que Saint Louis Bénisse le Royaume de France !
L'équipe DECO.
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Yolanda_isabel
Quand les mentors réduisent en cendre l’image de la famille royale, ne reste aux enfants que la joie de coller des coups de pieds dedans.
L’insignifiant vole en poussière comme ce nuage noir qui s’abat sur la Mode Française qu’elles ont chassé d’un coup de rire, d’un geste soyeux, d’un mouvement de jupon. Frivoles, futiles, mais maîtresses de la Mode quand certaines se prennent pour les maîtres du Royaume, à ceci près qu’elles continuent à coudre sans en démordre, quand les autres s’acharnent à être suivie.
L’aura ne s’invente pas, les cendres volent au rythme des rires enfantins et sourires féminins. Et c’est un rire enfantin qui clôt la séance de devinettes.
-« Je suis illégitime et je me prends pour une Altesse Royale, qui suis-je ? »
-« Euh .. Arnaut ? »
-« Ouiiiiiiiii ! Encore ! Je suis illégitime et je me prends pour une Altesse Royale, qui suis-je ? »
-« Euuuuuuh ..Elisa ? »
-« Ouiiiiiiiii ! Encore ! Encore ! Encore ! Je suis illégitime et je me prends pour une Altesse Royale, qui suis-je ? »
-« Euhhh, ya trop de batards, je me souviens pas de tous les noms...»
Elle rit tandis que Linien écrit. A Douceurs, Toiles et Coutures, ils ne sont pas fournisseurs royaux, elle a refusé. Catégoriquement. Il n’y aura plus de Maison Royale, il n’y a plus de Reine, elle est morte. Et l’usurpatrice, en sus de se prétendre Reyne, a mauvais goût. Alors, ils y sont depuis le matin sur cette lettre, pour soutenir Attia et tous les couturiers dont le talent a été foulé aux pieds. Les leurs sont chaussés de mules à la dernière mode, et la plume qui gratte le papier d’Ambert, n’est autre qu’une plume de paon blanc.
La mode ne s’apprend pas, elle ne se dompte pas, la mode est sauvage, elle est innée. Il s’agit de l’expliquer à l’intéressée.
-« Je te relis ? »
Citation:
Des Couturiers de Douceurs, Toiles et Coutures,
A Nebisa de Malemort-Armantia, Reine élue de France, Comtesse de Ségur, Vicomtesse de Chabrières et Châlons, Dame douairiére de Lussac les Eglises et Dame de Sigloy,
Le bon jour si c'est possible vu que l'automne arrive et qu'on y attrape la male mort, couvrez-vous bien !
D'ailleurs en parlant de se couvrir, l'Atelier Douceurs Toiles et Couture tient à faire savoir qu'il ne coudra pas de tenues à destination de la famille royale. En effet, nous ne pouvons que déplorer, Votre Majesté, votre répugnance à l'égard de la mode française, car comme chacun sait, ce n'est pas la prune qui a rendu le Royaume de France célèbre par de-là les frontières, mais bel et bien, cette couture française qu'envient les Souveraines de tous les Royaumes.
Tant par le mépris des couturières que par celui de ce noble art, la Maison Royale a su démontrer son manque de considération pour les artisans chevronnés du royaume de France. Est-ce à croire que la couronne se permet de fouler aux pieds des valeurs que les souverains passés ont su redorer ? Est-ce à penser que le pouvoir en place préfère faire la guerre à ses vassaux quand d'autres reines ont fait aimer cette mode, et à travers elle, le Royaume de France aux Royaumes étrangers.
C'est par cette lettre que nous vous faisons part de nos inquiétudes de sujets, qu'en est-il du Royaume de France, de la Mode Française et de la Royauté. Pardonnez, Votre Majesté, une curiosité toute légitime. Nous avons connu et aimé, par le passé, une Reine, qui aimait chacun de ses fidèles, nobles, paysans et artisans. De fait, nous prions pour que votre règne soit fertile et généreux à votre image.
Que Saint Louis bénisse le Royaume de France.
Ce Quinzième jour de Septembre de l'an de grâce mil quatre cent cinquante neuf en la bonne ville de Paris, DTC.
A voté._________________
« Que Saint-Louis bénisse le Royaume de France.»
