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[RP] Crécelle grincheuse en quête des mystères de l'Ouest

Poppie
Rp ouvert à tous ceux qui le veulent !

[Début septembre de l'an de grâce 1459 - sur les chemins]

CRRRTT... CRRRTT... CRRRTT...

Une main qui faisait tourner la crécelle de bois au-dessus de sa tête, pour signaler son passage.
La deuxième pour agripper une missive.
Pas pratique, l'équilibre sur un âne sans les mains. M'enfin...
Poppie ronchonnait, de sa voix étranglée comme la tombe.


C'est une lettre qui dit qu'on doit foutre le camp de Bretagne au plus vite.

Personne ne répondit à la vagabonde.
Faut dire qu'elle parlait toute seule.
Ni le baudet à poils longs qu'elle montait ni au Corniaud qui la suivait (on lui avait assuré que c'était un chien) ne l'écoutaient, de toute façon.


Ben ils peuvent toujours attendre. Autre chose à faire, moi. Y'a un type qui m'a dit une fois qu'il y a des bonshommes qui pouvaient soigner n'importe quoi, ici. Chais plus comment ça s'appelle.
Des droïdes, un truc comme ça. S'ils peuvent me délivrer de mon mal...


Poppie s'arrêta de baragouiner dans le vide pour pousser un soupir.
Son mal... Elle aurait fait n'importe quoi pour s'en débarrasser.
Elle pourrissait vivante. Ses doigts et ses orteils se recroquevillaient pour tomber.
Sa face se déformait, grumeleuse, et se couvrait de plaies.
La lèpre.


Et puis s'il y avait une chance qu'ils me débarrassent de toi, aussi, la Chose... Serait une bénédiction aussi.
Y'a pas idée d'être alcoolo pour un clébard... Le paysan de la dernière fois, il a failli nous avoir à la fourche en te trouvant dans son cellier.


Regard noir au Corniaud.
Puis la lépreuse talonna son âne.


Faut que je trouve quelqu'un pour me renseigner...
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La_renarde
[Voiture Ducale ]

Quatre vigoureux chevaux allaient à vive allure sur le chemin étroit. La voiture était de bois sombre, des fenêtres comme des meurtrières, deux fentes qui laissaient à peine filtrer la lumière, tandis que les pavillons de Poudouvre battaient l'air et figuraient peints précautionneusement sur les portières du noble équipage.

Quelques heures plus tôt, la Duchesse de Poudouvre avait quitté Vannes pour remonter vers le nord, ses terres afin de procéder à la levée d'un impôt et de paysans pour l'effort de guerre.

Soudain la voiture pila brusquement propulsant son occupante vers l'avant. La voix du garde qui conduisait se mit alors à hurler. Face à lui une donzelle sur un âne qui prenait son temps et qui n'avait pas l'air pressée d'avancer.


- Hep toi-là ! Créfieux bouge moi c'conin qui prend d'la place ! Crois-tu ribaude que les honnêtes gens n'ont qu'ça à faire ? Allons pousse-toi et laisse passer la Duchesse d'Poudouvre, ma Maîtresse ou il t'en cuira.

Je m'incruste dans ce Rp, il m'a eu l'air intéressant.

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--Corniaud


Le Corniaud, il s'en foutait de ce disait sa maîtresse.
Elle causait trop. Fatiguant.
Pis ça bourdonnait dans la caboche quand le clébard avait la gueule de bois.
En plus, elle s'obstinait à l'appeler « la Chose », ce qui était particulièrement vexant.

Il continuait néanmoins de trottiner derrière son âne.
Elle n'était peut-être pas douée pour trouver de la nourriture et vous assommait avec ses blabla...
Mais la dernière fois, il avait réussi à choper un orteil qu'elle avait perdu. Bonne prise.
Rien de mieux qu'un garde-manger vivant ! La viande est encore chaude.

Plongé dans le souvenir de la nourriture facile, l'infâme bâtard.
Et soudain...


Kaï ! *hips* Kaï ! Kaï !


La Carpette galeuse fit un bond de côté pour éviter les sabots d'un cheval.

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Seigneur des mouches, lord of ze poubelles
Poppie
La crécelle s'arrêta de grincer.
Pas Poppie.

Elle tourna sa face grumeleuse vers la voiture.
Ben tiens. Des grands seigneurs en balade, à tous les coups.
La lépreuse fronça les excroissances qui avaient noyé ses sourcils et retroussa la lèvre.


Si 'croit que j'vais m'écarter... J'étais avant, nan mais oh... Pis c'est d'un pédant, tous ces chevaux ! Pas m'faire impressionner, ça faut pas. J'les connais, ces nobles...

Elle en avait été une. Dans une autre vie.
Mais de moindre rang que celle annoncée par le garde.
Avec insolence, la vagabonde arrêta son baudet en plein milieu du chemin.


Va dire à ta maîtresse de m'virer elle-même ! Et tu vois, ça ?

Poppie agita sa crécelle en bois comme s'il s'agissait d'un signe de grande importance.

Ça veut dire que quand j'passe, ben c'est les autres qui s'poussent ! Pis vous avez failli tuer mon chien...

Pour la Chose, c'était juste par plaisir de râler.
Voir la bestiole écrabouillée aurait été une bénédiction plus qu'autre chose.

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La_renarde
Le garde allait pour sortir sa badine et assener à l'encombrante pecnaude un bon coup dans le dos quand soudain il retint sa main avant qu'il ne soit trop tard. Son visage sembla se décomposer à l'image de celui de cette gueuse un peut trop enhardie par la maladie. Sa bouche édentée s'ouvrir horrifié et il recula brusquement sur son siège.

- Fille du Malin recule ! Recule ! Maudis sois-tu fieffée catin ! N'approche pas ! C'est Doué qui t'a punie ! Arrière, Arrière ! Retourne dans ta léproserie de laquelle tu n'aurais jamais du sortir !

Celle qui un peu plus tôt avait été projeté la face la première contre le panneau de bois avant, alors que la voiture venait de piler ouvrit la portière pour descendre de son pompeux équipage, alertée par les cris.

Vêtue pour l'occasion d'une cotte-hardie en mi partie aux couleurs de ses armes familiale et noble, la rouquine était flamboyante de santé et de vie. C'était un sacré contraste entre le cabot galeux et sa propriétaire au visage ravagé. Elle fronça les sourcils et ouvrit la bouche pour parler. Le garde fut plus rapide.


- Remontez, remontez vite c'est une lépreuse !

A ces mots la duchesse dévisagea la femme avant de répondre à son gens d'arme.

- Et crois-tu qu'à cette distance elle puisse t'envoyer ces miasme ? La lèpres ne s'attrape pas comme ça... Puis pour elle même à voix basse... Bien que je ne sache pas même comment on l'attrape...

Et cette fois directement à la donzelle.

- Et toi dis moi où va-tu donc promener ton mal ? Avec un tel visage tu ferais fuir n'importe qui. Ne crois-tu pas que ce monde a assez vu d'horreur ?

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Poppie
Poppie accusa les menaces du garde sans broncher.
En apparence, du moins. Il avait raison : Aristote l'avait punie.
Toujours douloureux à entendre. Surtout quand on pense n'avoir rien à se reprocher !


Ma léproserie, elle est fermée, marmonna la vagabonde. Et pis tant mieux...

Mauvais souvenirs...
Sale cloaque humide et dégradant, où les hommes n'ont plus rien à perdre, pas même la santé...
Alors quand y entre une jeune femme encore à peine marquée par la lèpre...
Mais jamais elle ne s'était faite avoir ! Le chat sauvage, qu'on l'appelait !

Ragaillardie par cette dernière pensée, la lépreuse se redressa en voyant sortir la rousse de sa voiture.
Tss... En ces temps durs, on voyait bien que certains ne manquaient de rien.


Si le monde m'a faite, qu'il vienne pas se plaindre à présent de ma sale tronche !

Rire jaune, qui, rauque comme il l'était faisait penser à un corbeau.

Vous êtes bien curieuse, aussi, à questionner la route d'une moins-que-rien. Mon chemin regarde que moi.

La voix rauque n'était pas agressive, seulement réservée.
Soudainement honte d'avouer qu'elle courait après des chimères pour couver un espoir vain.
La lépreuse se fit soudain l'impression d'une de ces péquenaudes qui croient aux remèdes de sorcières pour perdre une pustule ou faire tomber amoureux un beau garçon.

Après mure réflexion et d'un ton embarrassé, moins assuré que précédemment :


Ça existe vraiment, les droïdes, en vot'pays ? Ceux qui sont avec les anciens dieux pis qui guérissent tout ?

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La_renarde
Elle s'apprêtait à remonter dans sa voiture et donner l'ordre au gens d'arme de poursuivre sa route sans prêter plus d'attention à la lépreuse. Sa compassion ces derniers temps se trouvait largement limitée. Comme toujours lorsque son esprit était préoccupé et qu'elle se sentait investie d'une mission quasi divine, elle devenait aussi rigide qu'une trique et tout bonnement dénuée d'empathie. Elle avait donc jeté un regard froid et lourd de sens à l'effrontée petite malade, agacée par son impertinence et son comportement désinvolte.

Cependant, contre toute attente, la lépreuse prononça quelques mot à peine audibles mais d'une voix suffisamment forte malgré tout pour qu'elle saisisse le sens. La rouquine fit volteface et dévisagea l'infortunée.


- Les droïdes ? Les druides ? Qu'est-ce que vous voulez aux druides ?


Sa curiosité piquée au vif, elle referma la portière, sorti un linge de son escarcelle qu'elle appliqua sur son visage avant de s'approcher de la femme à laquelle elle n'aurait su donner un âge.

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Poppie
Poppie lorgna sur la rousse qui approchait.
Du haut de son baudet, elle était un poil plus haute, juste quelques centimètres, mais ça faisait quand même plaisir de pouvoir la toiser.
Oui, bon, chacun ses menus plaisirs mesquins, hein !

La lépreuse remonta son col sur son nez.
Qu'on ne l'accuse pas d'avoir contaminé une duchesse !
Un vilain sourire éclaira sa face accidentée.


Ah, c'est donc qu'ils existent pour de vrai !

Note d'espoir dans la voix enrouée.

J'ai rencontré un voyageur dans une auberge* qui m'a dit que les droï...druides étaient capable de guérir n'importe quel mal. Pas la peine de vous expliquer pourquoi j'veux en voir un, m'avez pas l'air idiote.

Haussement d'épaule.


'Sauriez pas où on les trouve, ces p'tits bêtes ?

Ironique.
Comme si la nobliotte allait s'abaisser à le lui dire !


*traduction : un type bourré dans une taverne minable
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La_renarde
Un premier sourcils s'arqua. Le second ne tarda pas à imiter le premier, transformant la moue sceptique en une mine surprise. Derrière le col qui masquait dorénavant le visage ravagé de la lépreuse, la Duchesse chercha sur sa face encore quelques traces d'humanité, un morceau de peau qui fut peut-être épargné. En vain, tout ce qui n'était pas caché, semblait pourrir à vu d’œil et en parlant d’œil, elle du se contenter de plonger son regard sans le sien car lui seul semblait demeurer intact.

- Ils existent, fit-elle laconiquement.

Toujours sourcilleuse, elle essayait de deviner cette âme égarée. Qui était-elle, d'où venait-elle, était-elle une menace ? Les temps troublés qui s'étaient abattus sans crier gare sur ce petit monde d'hommes et de femmes aux secrets millénaires, les avaient poussé à redoubler de vigilance.

- On ne peut rien contre la lèpre, pas même les druides ! Lâcha-t-elle avec une brusquerie soudaine.

L'étonnement sur son visage avait depuis bien longtemps disparu pour laisser la place à son évidente froideur de façade. Elle venait probablement de chasser tout espoir de la cervelle de cette lépreuse. Combien de lieues avait-elle parcouru à leur recherche pour finalement s'entendre dire qu'ils ne pouvaient rien pour elle ? Elle n'en avait aucune idée, mais c'était pourtant la vérité et la Duchesse en savait quelque chose.

- Ton mal ne connait aucun remède qu'il soit donné aux hommes de posséder. Ils pourront tout juste te soulager mais tes membres continueront de pourrir malgré tout, plus lentement certes, mais ils pourriront alors même que tu n'as pas encore un pied dans la tombe.


Elle fit alors un signe à l'homme d'arme qui menait la voiture et reprit place à l'intérieur. Par l'étroite ouverture aménagée dans la porte qui faisait d'avantage office de meurtrière que de fenêtre, la rouquine ajouta :


- Mais si tu tiens absolument à rencontrer un druide, suis-moi jusqu'à Dinan, c'est là que je me rends. Il s'y trouve un druide de ma connaissance.
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Poppie
Les types bourrés dans une taverne minable n'étaient visiblement pas une bonne source d'information.
Les druides existaient bel et bien, mais n'avaient pas les pouvoirs magiques escomptés.

Les espoirs soigneusement alimentés de la gargouille s'effondrèrent d'un bloc.
Elles étaient lourdes et les épaules noueuses de la lépreuse s'écrasèrent sous le choc.
Poppie maudit la terre entière. Si son arrogance ne l'en avait pas empêché, elle aurait pleuré.


Et ben j'courais après la chimère, Marmonna-t-elle le regard vide.

Du haut de son baudet, elle jeta de dépit sa crécelle dans la poussière.
Le vil objet n'eut même pas la décence de se briser.

La gargouille s'apprêtait à faire volter sa grossière monture et siffler le Corniaud quand elle entendit la duchesse l'interpeller.


Soit ! Lança-t-elle en retour.

Et, moins fort :


Pas grand-chose à faire d'autre, d'toute façon... Pis si on m'accuse d'apporter la lèpre dans vot' Dinan - c't'un village, ça ? - j'dirais que c'est qui m'avez amené, qu'c'est vot' faute et pas la mienne.

Ruminant son aigreur et sa déception, elle s'aligna derrière la grande voiture.
Elle trouverait bien un moyen pour faire mourir la lèpre. Le fallait.
Elle ferait n'importe quoi. N'importe quoi.
Sinon elle finirait folle.

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