Alienor_vastel
[Sainte-Ménéhould, soirée du 27 Août - Manoir de la duchesse de Brienne]
"Parce que le temps peut mettre en cage
Nos rêves et nos envies
Je fais mes choix et mes voyages
Parfois j'en paye le prix
La vie me sourit ou me blesse
Quelle que soit ma vie"
Une petite moue dépitée s'afficha sur le visage de la blondinette en regardant la malle qui trônait dans les appartements qui lui avaient été attribués par la duchesse de Brienne pour le temps que durerait son séjour à Sainte-Ménéhould. Bon sang, elle avait vraiment exagéré dans ses achats, quelques robes, colifichets et mules à faire entrer dans un coffre déjà bien plein à son arrivée, deux mois auparavant.
Deux mois déjà depuis qu'elle avait parcouru les rues du village pour la première fois, deux mois à l'issue desquels le jeune seigneur qu'elle accompagnait avait enfin pu faire face aux fantômes qui le hantaient. Demain, ils partiraient pour Compiègne, et ce serait alors à elle d'affronter ses souvenirs ; se rendre au cimetière, sur la tombe de ses parents et de ceux qu'elle y avait connu et qui n'étaient plus, ce qu'elle n'avait pas eu le courage de faire lors de son premier séjour dans la ville qui l'avait vu grandir. Et tenter, malgré la fermeture des frontières et la guerre qui grondait, de se rendre à la mine de Péronne, se recueillir sur les lieux de la bataille de laquelle sa mère n'était pas revenue vivante.
Mais avant cela, il fallait qu'elle boucle cette fichue malle. Aux grands maux les grands remèdes, elle s'assit sur le coffre, et réussit enfin à en fermer la serrure au prix de nombreuses contorsions. Un sourire satisfait avant de se relever, alors qu'on frappait à la porte.
Un regard vers l'huis en même temps qu'une invite Entrez ! Pervenches intriguées en voyant un valet se présenter à elle.
Une missive pour vous, damoiselle
Froncement de sourcils étonné en reconnaissant le scel de la duchesse de Brienne avant de le briser d'un geste précis. La pâleur envahit son visage à mesure qu'elle prenait connaissance du contenu du pli, se laissant tomber sur la malle derrière elle. Lecture et relecture, la missive glissa doucement au sol, feuille légère dans l'air de cette fin de journée d'Août, lorsqu'elle se leva pour se diriger vers la croisée ouverte qui laissait entrer une douce chaleur.
Embrassant du regard le paysage qui s'offrait à elle, s'arrêtant pensivement sur le lac dont l'eau miroitait sous les lueurs du soleil couchant. Une demande, pas une obligation, elle avait le choix, accepter ou refuser. Et pourtant, même si cela lui remontait de douloureux souvenirs, de guerres, de batailles que ses proches avaient menées et qui les avaient changés dans le meilleur des cas, sa décision était prise, elle ne pouvait être autre.
Aliénor se retourna vers le valet qui attendait discrètement dans l'embrasure de la porte. Ses yeux se portèrent brièvement sur la malle avant de revenir vers le serviteur. Les effets qu'elle avait laissé au moulin suffiraient, ses fontes les contiendraient aisément et elle devrait songer à se procurer braies et chemises, les robes n'étant pas ce qu'il pouvait y avoir de plus adapté à la situation qu'elle n'allait pas tarder à connaître. Petite grimace, un désagrément de plus pour elle qui détestait porter une tenue masculine.
La malle restera ici finalement. Un léger contretemps..
Un léger contretemps... Doux euphémisme pour évacuer l'appréhension qu'elle éprouvait et qui venait remplacer celle qu'elle avait ressenti à l'idée de se trouver bientôt à Compiègne.
Le valet hocha la tête, indiquant qu'il en serait fait ainsi, puis se retira, laissant l'adolescente à ses pensées. Quelques pas pour ramasser la missive, la replier soigneusement et la ranger dans son aumônière, avant de quitter la pièce puis le manoir, en direction de la taverne où elle devait retrouver Aimelin avant qu'ils ne regagnent le moulin pour leur dernière nuit à Sainte-Ménéhould.
La taverne était vide lorsqu'elle y entra, elle prit place près de la fenêtre et ressortit le pli de son aumônière. Ses doigts pianotaient nerveusement sur la table en même temps que les pervenches parcouraient à nouveau les mots tracés sur le parchemin, s'attardant sur quelques uns. "votre présence" "armée" "Conflans"...
La porte s'ouvrit et la jeune fille tourna le visage, un léger sourire s'affichant sur ses lèvres en reconnaissant celui qui arrivait. Une réponse au baiser donné, mais la tête ailleurs, l'esprit préoccupé, ce qui ne l'empêcha de remarquer que lui aussi avait l'air soucieux, hésitant.
Elle fit glisser la missive sur la table, dans sa direction, alors qu'il s'asseyait à ses côtés.
Je suppose que tu es au courant ?
Un moment de silence, puis elle reprit. J'ai le choix de répondre positivement ou non. J'envisageais, une fois à Compiègne, de rejoindre les défenseurs en les murs, sur les courtines. Après tout, c'est aussi la seconde ligne qui permet à une ville de tenir, le siège de la ville contre les armées artésiennes en a été la preuve puisque l'armée de mon père avait été détruite et que Compiègne est restée champenoise jusqu'à l'arrivée des armées royales grâce aux maréchaux qui se mobilisaient quotidiennement.
Une pause avant de continuer Mais la duchesse est ma presque suzeraine, et ce n'est pas une cérémonie pas encore faite, un document pas encore signé, qui changera quoi que ce soit à ma loyauté envers elle. Elle me demande de venir rejoindre son armée à Conflans, j'irai donc.
Les pervenches plongèrent dans les mirettes grises, cherchant une approbation. Après tout, s'il y avait quelqu'un qui pouvait comprendre, c'était bien lui. Un murmure... Compiègne attendra... un pincement au coeur, mais après tout, c'était peut-être reculer pour mieux sauter, avant de reprendre sur un ton désabusé Une preuve supplémentaire s'il en était besoin, que la vie prend un malin plaisir à contrecarrer les projets que l'on peut faire.
Et un haussement d'épaules en même temps qu'un sourire ironique se dessinait sur ses lèvres, souvenirs éprouvants ravivés par la perspective de devoir peut-être se battre. Il faut croire que c'est une tradition familiale que d'aller mourir en combattant au service de son suzerain. Mon grand-père d'abord, puis ma mère... Sauf que là, ça s'arrêtera après moi...
[Conflans-lès-Sens, matinée du 30 Août]
"Je ne vous oublie pas, non, jamais
Vous êtes au creux de moi
Dans ma vie dans tout ce que je fais
Mes premiers amours
Mes premiers rêves sont venus avec vous
C'est notre histoire à nous
Je ne vous oublie pas"
Céline Dion - "Je ne vous oublie pas"
Ils avaient quitté Sainte-Ménéhould à l'aube du 28 Août, vers le sud, après qu'Aliénor ait écrit une brève missive à la duchesse de Brienne pour lui signifier leur venue. Missive confiée à un pigeon qui rejoindrait Conflans plus rapidement qu'eux. Deux journées de voyage les attendaient et les deux cavaliers alternaient galop et rythme plus lent pour ménager leurs montures.
A mesure que la campagne champenoise se faisait plus présente à leurs yeux, qu'ils s'éloignaient des lieux habités pour n'être plus environnés que de la nature calme et paisible, l'esprit d'Aliénor se faisait plus serein. Ne pas penser à ce qui les attendait là-bas, mais tirer parti de ces deux jours et ces deux nuits où ils se retrouvaient seuls pour profiter l'un de l'autre, savourer l'insouciance des moments passés ensemble et ne pas voir plus loin que ce qu'ils vivaient au moment présent.
Le soleil approchait de son zénith lorsque les murs de Conflans apparurent à leurs yeux. Campement de l'armée visible, oriflamme bleu qui flotte paresseusement dans l'air.
Aliénor laissa ses yeux s'y attarder, une légère anxiété venant serrer son coeur et son ventre. C'était une chose de savoir qu'elle allait rejoindre les rangs de cette armée, c'en était une autre de le voir, d'en prendre concrètement conscience. Un regard vers Aimelin, se demandant ce qu'il pouvait penser, lui qui avait connu pareille situation et n'en gardait pas forcément un bon souvenir. Mais au moins étaient-ils ensemble...
Retour des pervenches vers les tentes. Et de se demander subitement ce qu'elle va y faire, elle, si inexpérimentée.
Quoique... inexpérimentée, pas tant que ça au final. Sa mère lui avait appris les armes alors qu'elle n'était encore qu'une enfant, et même si elle n'avait pas pratiqué depuis quelques années, du moins l'adolescente se souvenait-elle de quel côté se tient une épée, ce qui finalement n'était déjà pas si mal. Pensées qui se tournent vers cette femme dont elle a hérité les traits, et qui malgré sa répugnance à toute violence, n'avait jamais hésité à mettre son épée au service des causes qu'elle jugeait justes.
Un geste de la main vers le médaillon qu'elle porte au creux de sa poitrine, doigts qui en suivent doucement la gravure, rose et chardon entrelacés. Une voix qui résonne dans sa tête, ces mots prononcés lorsque la chaîne en argent quitta le cou de Magdeleine d'Assas pour aller encercler celui de la fillette. "N'oublie jamais qui tu es, petite princesse."
Alors la fille de la dame de Pomponne, Dame Blanche à l'Ecu Vert, et du seigneur de Bergnicourt, Connétable de France et Licorneux, Aliénor, 15 ans, à peine plus de 5 pieds et 100 livres de Paris toute mouillée, relève crânement la tête. Elle leur fera honneur, ils seront fiers d'elle.
Le fait qu'ils aient été blessés dans les combats qu'ils avaient mené, que sa mère ait été tuée dans sa dernière bataille, n'était plus qu'un détail à cet instant.
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5 pieds : un peu moins d'1m60
100 livres de Paris : environ 50 kg
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"Parce que le temps peut mettre en cage
Nos rêves et nos envies
Je fais mes choix et mes voyages
Parfois j'en paye le prix
La vie me sourit ou me blesse
Quelle que soit ma vie"
Une petite moue dépitée s'afficha sur le visage de la blondinette en regardant la malle qui trônait dans les appartements qui lui avaient été attribués par la duchesse de Brienne pour le temps que durerait son séjour à Sainte-Ménéhould. Bon sang, elle avait vraiment exagéré dans ses achats, quelques robes, colifichets et mules à faire entrer dans un coffre déjà bien plein à son arrivée, deux mois auparavant.
Deux mois déjà depuis qu'elle avait parcouru les rues du village pour la première fois, deux mois à l'issue desquels le jeune seigneur qu'elle accompagnait avait enfin pu faire face aux fantômes qui le hantaient. Demain, ils partiraient pour Compiègne, et ce serait alors à elle d'affronter ses souvenirs ; se rendre au cimetière, sur la tombe de ses parents et de ceux qu'elle y avait connu et qui n'étaient plus, ce qu'elle n'avait pas eu le courage de faire lors de son premier séjour dans la ville qui l'avait vu grandir. Et tenter, malgré la fermeture des frontières et la guerre qui grondait, de se rendre à la mine de Péronne, se recueillir sur les lieux de la bataille de laquelle sa mère n'était pas revenue vivante.
Mais avant cela, il fallait qu'elle boucle cette fichue malle. Aux grands maux les grands remèdes, elle s'assit sur le coffre, et réussit enfin à en fermer la serrure au prix de nombreuses contorsions. Un sourire satisfait avant de se relever, alors qu'on frappait à la porte.
Un regard vers l'huis en même temps qu'une invite Entrez ! Pervenches intriguées en voyant un valet se présenter à elle.
Une missive pour vous, damoiselle
Froncement de sourcils étonné en reconnaissant le scel de la duchesse de Brienne avant de le briser d'un geste précis. La pâleur envahit son visage à mesure qu'elle prenait connaissance du contenu du pli, se laissant tomber sur la malle derrière elle. Lecture et relecture, la missive glissa doucement au sol, feuille légère dans l'air de cette fin de journée d'Août, lorsqu'elle se leva pour se diriger vers la croisée ouverte qui laissait entrer une douce chaleur.
Embrassant du regard le paysage qui s'offrait à elle, s'arrêtant pensivement sur le lac dont l'eau miroitait sous les lueurs du soleil couchant. Une demande, pas une obligation, elle avait le choix, accepter ou refuser. Et pourtant, même si cela lui remontait de douloureux souvenirs, de guerres, de batailles que ses proches avaient menées et qui les avaient changés dans le meilleur des cas, sa décision était prise, elle ne pouvait être autre.
Aliénor se retourna vers le valet qui attendait discrètement dans l'embrasure de la porte. Ses yeux se portèrent brièvement sur la malle avant de revenir vers le serviteur. Les effets qu'elle avait laissé au moulin suffiraient, ses fontes les contiendraient aisément et elle devrait songer à se procurer braies et chemises, les robes n'étant pas ce qu'il pouvait y avoir de plus adapté à la situation qu'elle n'allait pas tarder à connaître. Petite grimace, un désagrément de plus pour elle qui détestait porter une tenue masculine.
La malle restera ici finalement. Un léger contretemps..
Un léger contretemps... Doux euphémisme pour évacuer l'appréhension qu'elle éprouvait et qui venait remplacer celle qu'elle avait ressenti à l'idée de se trouver bientôt à Compiègne.
Le valet hocha la tête, indiquant qu'il en serait fait ainsi, puis se retira, laissant l'adolescente à ses pensées. Quelques pas pour ramasser la missive, la replier soigneusement et la ranger dans son aumônière, avant de quitter la pièce puis le manoir, en direction de la taverne où elle devait retrouver Aimelin avant qu'ils ne regagnent le moulin pour leur dernière nuit à Sainte-Ménéhould.
La taverne était vide lorsqu'elle y entra, elle prit place près de la fenêtre et ressortit le pli de son aumônière. Ses doigts pianotaient nerveusement sur la table en même temps que les pervenches parcouraient à nouveau les mots tracés sur le parchemin, s'attardant sur quelques uns. "votre présence" "armée" "Conflans"...
La porte s'ouvrit et la jeune fille tourna le visage, un léger sourire s'affichant sur ses lèvres en reconnaissant celui qui arrivait. Une réponse au baiser donné, mais la tête ailleurs, l'esprit préoccupé, ce qui ne l'empêcha de remarquer que lui aussi avait l'air soucieux, hésitant.
Elle fit glisser la missive sur la table, dans sa direction, alors qu'il s'asseyait à ses côtés.
Je suppose que tu es au courant ?
Un moment de silence, puis elle reprit. J'ai le choix de répondre positivement ou non. J'envisageais, une fois à Compiègne, de rejoindre les défenseurs en les murs, sur les courtines. Après tout, c'est aussi la seconde ligne qui permet à une ville de tenir, le siège de la ville contre les armées artésiennes en a été la preuve puisque l'armée de mon père avait été détruite et que Compiègne est restée champenoise jusqu'à l'arrivée des armées royales grâce aux maréchaux qui se mobilisaient quotidiennement.
Une pause avant de continuer Mais la duchesse est ma presque suzeraine, et ce n'est pas une cérémonie pas encore faite, un document pas encore signé, qui changera quoi que ce soit à ma loyauté envers elle. Elle me demande de venir rejoindre son armée à Conflans, j'irai donc.
Les pervenches plongèrent dans les mirettes grises, cherchant une approbation. Après tout, s'il y avait quelqu'un qui pouvait comprendre, c'était bien lui. Un murmure... Compiègne attendra... un pincement au coeur, mais après tout, c'était peut-être reculer pour mieux sauter, avant de reprendre sur un ton désabusé Une preuve supplémentaire s'il en était besoin, que la vie prend un malin plaisir à contrecarrer les projets que l'on peut faire.
Et un haussement d'épaules en même temps qu'un sourire ironique se dessinait sur ses lèvres, souvenirs éprouvants ravivés par la perspective de devoir peut-être se battre. Il faut croire que c'est une tradition familiale que d'aller mourir en combattant au service de son suzerain. Mon grand-père d'abord, puis ma mère... Sauf que là, ça s'arrêtera après moi...
[Conflans-lès-Sens, matinée du 30 Août]
"Je ne vous oublie pas, non, jamais
Vous êtes au creux de moi
Dans ma vie dans tout ce que je fais
Mes premiers amours
Mes premiers rêves sont venus avec vous
C'est notre histoire à nous
Je ne vous oublie pas"
Céline Dion - "Je ne vous oublie pas"
Ils avaient quitté Sainte-Ménéhould à l'aube du 28 Août, vers le sud, après qu'Aliénor ait écrit une brève missive à la duchesse de Brienne pour lui signifier leur venue. Missive confiée à un pigeon qui rejoindrait Conflans plus rapidement qu'eux. Deux journées de voyage les attendaient et les deux cavaliers alternaient galop et rythme plus lent pour ménager leurs montures.
A mesure que la campagne champenoise se faisait plus présente à leurs yeux, qu'ils s'éloignaient des lieux habités pour n'être plus environnés que de la nature calme et paisible, l'esprit d'Aliénor se faisait plus serein. Ne pas penser à ce qui les attendait là-bas, mais tirer parti de ces deux jours et ces deux nuits où ils se retrouvaient seuls pour profiter l'un de l'autre, savourer l'insouciance des moments passés ensemble et ne pas voir plus loin que ce qu'ils vivaient au moment présent.
Le soleil approchait de son zénith lorsque les murs de Conflans apparurent à leurs yeux. Campement de l'armée visible, oriflamme bleu qui flotte paresseusement dans l'air.
Aliénor laissa ses yeux s'y attarder, une légère anxiété venant serrer son coeur et son ventre. C'était une chose de savoir qu'elle allait rejoindre les rangs de cette armée, c'en était une autre de le voir, d'en prendre concrètement conscience. Un regard vers Aimelin, se demandant ce qu'il pouvait penser, lui qui avait connu pareille situation et n'en gardait pas forcément un bon souvenir. Mais au moins étaient-ils ensemble...
Retour des pervenches vers les tentes. Et de se demander subitement ce qu'elle va y faire, elle, si inexpérimentée.
Quoique... inexpérimentée, pas tant que ça au final. Sa mère lui avait appris les armes alors qu'elle n'était encore qu'une enfant, et même si elle n'avait pas pratiqué depuis quelques années, du moins l'adolescente se souvenait-elle de quel côté se tient une épée, ce qui finalement n'était déjà pas si mal. Pensées qui se tournent vers cette femme dont elle a hérité les traits, et qui malgré sa répugnance à toute violence, n'avait jamais hésité à mettre son épée au service des causes qu'elle jugeait justes.
Un geste de la main vers le médaillon qu'elle porte au creux de sa poitrine, doigts qui en suivent doucement la gravure, rose et chardon entrelacés. Une voix qui résonne dans sa tête, ces mots prononcés lorsque la chaîne en argent quitta le cou de Magdeleine d'Assas pour aller encercler celui de la fillette. "N'oublie jamais qui tu es, petite princesse."
Alors la fille de la dame de Pomponne, Dame Blanche à l'Ecu Vert, et du seigneur de Bergnicourt, Connétable de France et Licorneux, Aliénor, 15 ans, à peine plus de 5 pieds et 100 livres de Paris toute mouillée, relève crânement la tête. Elle leur fera honneur, ils seront fiers d'elle.
Le fait qu'ils aient été blessés dans les combats qu'ils avaient mené, que sa mère ait été tuée dans sa dernière bataille, n'était plus qu'un détail à cet instant.
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5 pieds : un peu moins d'1m60
100 livres de Paris : environ 50 kg
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