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[RP ouvert] Tu seras un homme mon fils...

Karyl
[Les grands hommes ne naissent pas dans la grandeur, ils grandissent - Mario Puzo]

Un attardé ! Elle avait osé le traiter d’attardé, soit disant qu’il parlait mal! D’puis le temps, il le saurait s’il parlait mal, non ? Encore une preuve que les bonnes femmes racontent vraiment n’importe quoi ! Toutes des nulles… sauf maman évidement !

Sur le chemin qui le ramenait chez lui, karyl fulminait tellement qu’il en oubliait toutes les femmes qui jalonnaient sa vie. Piqué au cœur de sa fierté masculine par la pasteur réformée, il avait bien du mal à retrouver son calme. Non seulement la jeune Matalena l’avait traité d’attardé mais elle avait en plus osé pendre fait et cause pour Félina, le pompom ! Pas de doutes, la solidarité féminine avait encore fait une innocente victime ! Mais le gosse était bien décidé à rétablir la vérité, le sienne tout du moins. Voilà pourquoi il avait accepté le défi lancé par la brune, une sorte d’affrontement où en plus de lui flanquer une raclée elle lui apprendrait deux trois trucs, avait-elle dit … Grrr, quelle… quelle.. quelle fille !

Mais alors que la colère de l’enfant battait son plein, une idée lui était venue : Si sa mère assistait à son triomphe, pas de doute qu’elle verrait enfin en lui l’homme qu’il était sur d’être devenu. Si beaucoup pouvaient dire de lui qu’il était simple d’esprit, lui, se voyait en revanche comme un fin stratège empli de malice et de courage. Matalena allait devenir l’instrument de sa grande victoire !

Mais pour l’heure, l’orage qui avait éclaté sur la ville était entrain de le tremper jusqu’à l’os. Il fallait se dépêcher de rentrer à l’auberge mettre des vêtements secs et boire un bon lait chaud. Le mioche se mit alors à courir plus vite, traversant les ruelles désertes sans vraiment les regarder jusqu’au fin fond quartier des artisans où sa mère s’était terrée. C’est ainsi que le petit blond déboula dans l’auberge quelques temps plus tard, dégoulinant de pluie et maculé de boue faisant vociférer le patron qu’il remercia en lui tirant la langue avant de déguerpir dans les étages jusqu’à leur chambre.

Epuisée et mal menée par les derniers événements, la Féline passait le plus clair de son temps à dormir laissant ainsi son fils vaquer à ses occupations, libre de toute surveillance. Une liberté soudaine qui avait finit de convaincre le gosse de l'évidence : sa mère devait se résoudre à voir qu'il était devenu un homme, même si c'était dure ! Fallait qu'elle grandisse!

Aussi, sans même prendre le temps de se changer, il approcha du lit de sa mère et la secoua jusqu’à ce que celle-ci grogne et daigne l’écouter. Manches retroussés, poings sur les hanches, il pouvait commencer :


Maman je sais que tu es fâchée contre moi mais il faut que tu m’écoutes sans dormir !
J’ai eu raison de venir te chercher je trouve parce que t’as vu tu fais que dormir et tu peux pas te débrouiller toute seule ! Alors je veux plus que tu me traites comme un enfant, je suis un homme comme Doko et il faut que tu le vois que j’ai grandit et que tu peux compter sur moi et que je peux te suivre. Et pour plus que tu as peur que je me fasse tuer et ben je vais te montrer que je sais me défendre alors j’ai accepté du duel dangereux …. Aller, lèves-toi !



Edit : Titre en référence à "If" De Rudyard Kipling.
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un simple gamin des rues...
Felina
Roulée en boule sur le côté, la Rastignac somnole plus qu'elle ne dort réellement. Elle a donc entendu son parchyderme de rejeton dévaler quatre à quatre les escaliers et entrer dans la chambre avec la délicatesse habituelle qui le caractérise. Un grognement pour première réaction, une partie d'elle se prend à imaginer que si elle feint l'indifférence, le blondinet se lassera de lui même et se trouvera une autre victime innocente à tourmenter.

Mais tout cela, c'était sans compter sur la tenacité du moulin à parole en mode "on ne l'arrête plus" et déjà un puissant mal de crâne s'empare de la Rastignac, en sus de ses malaises de plus en plus fréquents depuis leur arrivée sur les terres de Guyenne.
Ce maudit pays allait finir par la tuer, et voilà son fils qui participait à l'assassinat !!

C'est donc de fort mauvaise humeur que la féline se décide enfin à répondre à son fils, de deux mots qui ne laissent aucun doute sur ses dispositions du moment.


La ferme !!!

Et pourtant, contre toute attente, la voilà qui se lève et regarde son fils. Assise sur le rebord du lit, elle masse sa jambe raide tout en faisant craquer sa nuque.
Aucun commentaire sur le flot d'âneries qu'il lui a débité, et qui serait de toute façon inutile. La Rastignac n'a plus la force de lutter, ni d'essayer de jouer à la maman moralisatrice. De toute façon, elle s'avère totalement incompétente dans l'art d'élever un enfant, alors autant laisser tomber ...

Les enfants, c'est pas son truc, c'est tout ... Va falloir l'accepter et composer avec les lubies de son gamin.

Et sinon c'est quand sa majorité hein ?

La voilà donc qui finit par se lever, non sans grogner encore une ou deux fois, pour la forme.


Bon tu bouges oui ? T'm'as réveillée alors j'te suis maintenant !

Et de prier que l'autre dueliste calme un peu les ardeurs de Karyl, tout en espérant en même temps qu'il ne s'agisse pas d'une montagne de muscle qu'elle devrait affronter elle même pour relever le défi de son fils trop présomptueux.

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Ljd Falco a écrit : "Jouons. Peu importe la victoire, pourvu que le spectacle soit beau."
Karyl
C’est une grimace sur la trogne enfantine qui accueilli le verbiage maternel pour le moins succinct. On lui avait bien dit il y a peu que les femmes étaient irritables à certaines périodes du mois mais le force était de constater que chez sa mère, cet état était permanent. Pas question cependant de se démonter, elle avait tort et Karyl était bien décidé à le lui prouver. Aussi, il n’était pas question de lâcher l’affaire avant qu’elle ne l’admette et le suive !

Bon tu bouges oui ? T'm'as réveillée alors j'te suis maintenant !

Il faut que tu te lèves pour que tu vois mon duel sinon tu vas pas voir que je suis adulte ! C’est très important alors même si tu es fatiguée je crois que tu pourras dormir la nuit, là il fait encore jour c’est pas l’heure de dormir et en plus il pleut dehors alors j’ai rien à faire que de rester là alors je vais m'ennuyer et te parler et tu pourras pas dormir alors ….
Hein ?


Tellement persuadé que sa mère allait se contenter de l’envoyer s’amuser dehors sans l’écouter, le gosse avait continué à palabrer débitant moults arguments destinés à la convaincre jusqu’à ce qu’enfin les derniers mots de la féline ne percute son esprit. Une expression de surprise s’imprima aussitôt sur ses traits pré-pubères. Venait-elle de dire… oui ? Deux onyx ronds comme des billes se posèrent alors sur la brune qui effectivement s’était levé. Ben ça alors…

Pris au dépourvu, Karyl resta planté devant sa mère un bon moment n’en revenant toujours pas. Lui qui s’avait imaginé une grande scène de pleures, de cris, d’exaspération, de démission maternelle sur fond d’abattement, lui qui s’était vu claquer la porte furieux qu’elle ne l’accompagne pas… Bref qui s’était préparé à toutes les éventualités, l’avait pas vu venir cette-là ! La Féline serait-elle en train de se ramollir ?

Toujours est-il que le mioche se retrouvait maintenant dans une posture bien délicate : Il devait se débarrasser de sa mère au plus vite. Qu’elle se soit levée était une très bonne chose, il fallait maintenant qu’il accepte d’aller jusqu’à la lice et l’y attendre … Pas gagné ! Le mioche s’empressa alors de prendre la cape miteuse que sa mère avait posée sur une chaise près de lui et de la lui fourrer dans les mains avant de la pousser vers la sortie sans lui laisser le temps de l’enfiler.

Je... faut que je me change moi, regarde je suis tout mouillé, je vais être malade et le docteur ça coute cher… Vas-y toujours et dis que j’arrive, je te rejoins vite ! Fit-il une fois dans le couloir. Un petit sourire charmeur plus tard, le voilà qui détala comme un lapin et disparu dans les escaliers sans laisser à sa mère le temps de rétorquer espérant ainsi la voir obéir sans poser plus de questions. La fatigue maternelle l'aiderait peut-être encore qui sait… L’étape une réussie, ne restait plus qu’à passer à l’étape numéro deux !
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un simple gamin des rues...
Matalena
Un ciel plombé qui délivre en poussière son lot d'humidité. De longues mèches de cheveux, rendues noires par la pluie qu'elle hébergent, qui se collent à ses joues, autour de sa gorge. Elle se tient droite, les bottes enfoncés dans la boue, sa main droite posée sur la garde de son épée et fixe la ruelle d'où doit surgir Karyl.
Ambiance.
Il lui rappelle quelqu'un, ce môme. Un autre, au crin de feu, qui ne voulait pas qu'on le prenne pour un enfant incapable. Caractériel mais têtu, tenace, de ceux dont on peut faire des hommes solides et fiables, plus tard, avec un peu d'attention et quelques coups de pouce. S'il lui manquait ? Posez lui la question, elle répondra bien certainement que tel n'est point le cas, qu'il n'était qu'un chiot égaré à qui sa foi aristotélicienne lui commandait d'offrir du pain. Puis détournera la tête pour fixer un point imaginaire bien réel à ses yeux, celui de quelques souvenirs, d'un début d'attachement avorté, encore une fois. Toute relation est une faiblesse pour les gens d'armes. Fort heureusement, l'aptitude à susciter et rechercher le rejet était devenu talent chez la réformé.
Fin de la minute nostalgie.

La sauvage et boiteuse mais néanmoins troublante Félina fit son apparition à quelques distances du lieu choisit par la jeune femme et l'enfant pour leur duel singulier. A son arrivée, la donzelle se fendit de ce fameux sourire de travers réservé aux rares vivants dont la tête lui inspirait une sympathie spontanée. Voyant que la Rastignac semblait chercher quelqu'un du regard, elle leva la main pour attirer son attention.


Vous êtes au bon endroit pour assister au combat, damisélà. J'ai défié monsieur votre fils, j'ose espérer que sa couardise ne l'a point poussé à vous envoyer me congédier ?

Lança-t-elle d'une voix forte, une légère pointe de malice perçant dans son regard d'Onyx alors que, supposait-elle, le gamin ne devait pas tarder, et n'en louperait sans doute pas une miette.
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« Ne confondez pas le sombre avec l'obscur. L'obscur accepte l'idée de bonheur; le sombre accepte l'idée de grandeur. »
Victor Hugo

Karyl
[Dans sa chambre]

Lentement, les mains prennent les armes une à une… La dague trouve son fourreau à la ceinture… L’épée se fait ceindre à la taille, L’arc rejoint le dos tandis que le bâton trouve refuge à la senestre… le bouclier de bois vient parfaire l’armement. Un sourire satisfait se glisse sur les lèvres enfantines alors que les chausses trouées heurtent le plancher. Pas à pas il s’approche de la sortie, son regard noir devient acier, il est prêt… où presque !*

Le regard acier se tourne vers la psyché et glisse sur le corps enfantin qui s’y reflète, passe sur la tête recouverte d’un immense casque qui masque presque les yeux de son propriétaire, descend sur les épaules, le torse, les bras musculeux… étrangement musculeux pour un enfant de cet âge. En effet les biceps, formant deux boules bien rondes, tranchent fortement avec la carrure frêle du gamin. Doucement, la dextre se pose sur l’un deux, le remonte, le modèle, vérifie les liens. Il ne manquerait plus que les chaussettes qu’il à fixé à ses bras pour impressionner la donzelle ne tombent en plein combat. Ayé, cette fois il était fin prêt !

L’heure est venue pour lui de régler ses comptes avec cette manante… Ni la féline, ni personne ne se mettra en travers de son chemin… Envolées les gamineries, il est un homme et va le montrer.



[Plus tard]

« Aujourd’hui, il n’y aura pas de traité de paix… Pas d’alliance tacite entre adversaires… Pas de cadeaux… Aujourd’hui, El poderoso rencontre la pasteur réformée... Il va lui apprendre à quel point elle fut présomptueuse….

Il est là… Droit et fier à l’orée de leur lieu de rendez-vous, indifférent à la pluie qui ruisselle sur son visage. Les yeux froids se plissent alors qu’il cherche son adversaire. Ses muscles se contractent,le bouclier est jeté au loin, l’immense épée se dresse menaçant de sa pointe Malatena… Ses mâchoires se contractent légèrement, le regard se durcit… Quelques secondes de silence pour préparer l’attaque… Et les armes se lèvent … Le bâton est tendue à l’horizontale, comme un prolongement de son bras massif… La distance qui les sépare est avalée aussi vite… Et c’est au dernier moment, à quelques pas de sa victime, qu’il pousse de toutes ses forces sur ses cuisses puissantes… L’envol est majestueux et déjà le bâton fond sur la malheureuse, sa lame siffle dans l’air…Le crissement des lames se fait entendre, des étincelles s’envolent alors que sa victime se retrouve déjà au sol, acculée… A sa merci… Il la jauge, la détaille même d’un regard acéré… Guerrier aguerri qui parcourt des yeux la silhouette titubante de son adversaire…Les muscles roulent, les armes se lèvent de nouveau… *

Et soudain…. »



Le voilà qui trébuche s'étalant de tout son long dans la boue le coupant aussitôt dans son rêve à deux doigts pourtant de la gloire. Passée une ribambelle de mots bien colorés le voilà qui se relève récupère ses armes de bois, vérifie qu'il porte toujours son épée et la dague de sa mère, petit ajustement du couvercle de marmite piqué quelques minutes plus tôt dans les cuisines de l’auberge qui lui sert d'armure et le voilà qui repart vers son glorieux destin… Il est n'est plus Karyl, il est a présent un grand guerrier trop super fort…. Il est : El poderoso….

Et tandis que son imaginaire poursuit son offre glorifiante, ses pas, eux, le conduisent irrémédiablement vers une probable humiliation devant les deux femmes qui l'attendent...



[Au lieu de rendez-vous]

La réalité vient se superposer au rêve alors qu’il arrive en vue de la lice… Quelques pas et le voilà au devant de son adversaire qu’il contente le regard froid. Le torse est bombé, les biceps bien ronds mis en avant, le bâton et le bouclier tenus fermement… Son regard se pose sur sa mère un instant mais l’air reste grave… L’instant est grave, le temps s’égraine très lentement…. Et soudain….


Bon alors tu viens m’attaquer ou pas, je suis pas venu pour m’ennuyer sinon je serai resté à la maison avec ma mère plutôt que de me les cailler ici hein ! T’es bien de la bonne femme, faut vraiment tout de dire à toi !



* toutes ressemblances avec un certain colosse sont évidement fortuites. [i.e LJD Eikorc- Nemesis d'oublie jamais]
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un simple gamin des rues...
Matalena
Ces gamins je vous jure. Ça n'était définitivement pas son truc : impossible d'y comprendre quoi que ce soit, pire que les gonzesses ou les hommes réunis... Deos sait pourtant qu'à cela non plus elle ne comprenait rien. En contemplant la panoplie du parfait pourfendeur de trolls de son compagnon court sur pattes, la réformée fendit le masque de dureté glaciale tout spécialement ajusté à son attention d'un sourire éminemment provocateur.

Vous ne croyez tout de même pas que vous allez prendre votre raclée harnaché comme ça ? C'est tout juste si vous parviendrez à bouger sans vous assommer tout seul. Je veux bien vous humilier, mais pas de ça entre nous.

Et sans attendre de réponse de sa part, elle détacha la ceinture d'armes de ses reins, la dague liée sur sa cuisse gauche, et déposa le tout soigneusement à l'extérieur de leur cercle. D'armure elle ne portait point, pas une seule pièce. Etrange peut-être, mais plus rapide en l’occurrence pour se la mettre à mains nues. Cependant, son regard s'est fait plus acéré. Sa propre enfance ne peut que lui rappeler combien chaque adversaire, si insignifiant semble-t-il, peut se révéler fourbe voire dangereux quand nécessité dicte actes, ou que son orgueil est blessé. Et cet orgueil, la jeune femme se plaisait à le malmener depuis la veille avec un savant dosage de mépris hautain. Elle attendait de lui rien de moins que le meilleur, tout ce qu'il avait dans le ventre. Comment le jauger, sinon ? Ne jamais limiter ses coups. Ne jamais faire de cadeaux. Tel est son fonctionnement. Sa manière de respecter son adversaire, quel qu'il soit.
Dans leur échange, l'un comme l'autre avaient totalement fait abstraction de la féline présente. En cet instant déjà, ils ne sont plus que deux au monde. La femme pas tout à fait femme encore, et le gosse plus tout à fait gosse déjà. Se jaugent avec défiance, celle des animaux.


Et vous allez me vouvoyer jeune homme. Il n'y a que les enfants qui tutoient. Je ne me bats pas avec des enfants.
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« Ne confondez pas le sombre avec l'obscur. L'obscur accepte l'idée de bonheur; le sombre accepte l'idée de grandeur. »
Victor Hugo

Felina
Etrangement docile, ou résignée -tout étant une question de point de vue- la Rastignac se dirige donc, clopin-clopant vers l’arène sableuse de la lice. Le front se barre d’un pli soucieux lorsqu’elle y découvre enfin l’adversaire de son rejeton. Tiens donc … La crevette Ladivèze, elle ne s’y attendait certes pas. Jaugeant d’un rapide regard de bas en haut la demoiselle lui faisant face, elle se fend presque d’un sourire en réponse à ses mots.

Ainsi donc mon fils a défié l’Tétard … Intéressant …

Mais l’échange de courtoisie entre les deux femmes dont l’une pourrait presque être la mère de l’autre est rapidement interrompu par l’arrivée du héros du jour, équipé comme s'il allait terrasser Goliath en personne. La Féline ne fait pas un geste vers lui, se contentant de l’observer, sans se départir de ce sourire qui sûrement ne la quittera pas de tout le combat. Puis, lorsque son petit bout d’homme arrive à portée de son adversaire, la Rastignac recule de quelques pas pour venir s’adosser contre le premier tronc rencontré. Ainsi, quelque peu soulagée de ce poids douloureux sur sa jambe boiteuse, bras croisés sur sa poitrine, elle détaille tour à tour les deux combattants, avec au fond des mirettes cette lueur d’excitation qui la caractérise tant lorsqu’elle sait que les armes vont parler.

Mais d’armes cette fois, il n’en sera pas question, et son téméraire de blondinet va devoir apprendre la meilleure de toutes les façons de se battre : le combat à mains nues.

Intéressant oui, de plus en plus intéressant …

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Ljd Falco a écrit : "Jouons. Peu importe la victoire, pourvu que le spectacle soit beau."
Doko
Le mercenaire arrivait depuis à la Teste, se baladait dans les rues de cette ville qu'il connaissait peu ou pas de tout à vrai dire.
Et d'ailleurs l'endroit comptait peu à vrai dire. le plus important était qu'il se sache encore en vie.
Ce qui était une petite victoire en somme sur le destin et c'était peu dire.

La guerre ne l'avait pas épargné et sans la Féline, il serrait sans doute mort ce jour là sur ce champ de bataille mille fois maudit.
Mais le Doko avait la peau dur et il avait refusé de crever, juste histoire de narguer la mort une fois de plus.
Souriant bizarrement (la balafre sur sa joue droite y était pour beaucoup), le Doko arriva aux abords des lices.
Généralement il fréquentait pas ce genre d'endroits. Les lices étaient faites pour les nobles ayant leur "précieux honneur". Lui si il avait un compte à régler ,il préférait mieux le faire sur le champ de bataille. Quand il tirait l'épée c'était pour tuer.
S'approchant donc de l'endroit en question, il cru être victime d'une hallucination quand il vu au centre de la lice Karyl prêt à se battre contre une femme.
Là il dût avouer qu'il avait prit un sacré coup de vieux, les gosses ça grandit trop vite.

Regardant tout autour il vit la Féline et s'approcha d'elle pour lui chuchoter.


Hé bien Brunette, je vois que tu as enfin lâcher la bride au petit mais est-bien raisonnable de le laisser se battre contre cette...heu femme?

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Bestia sumus, ut non bestia simus (Nous sommes des bêtes, de peur de devenir des bêtes)
Karyl
Hein?

Les yeux de nouveaux ronds comme des billes, c’est autant pantois qu’agacé que le gosse regarde son adversaire. En d’autres circonstances, il empressait surement de lui rétorquer «qu’elle est vraiment trop de l’idiote » mais désireux de prouver à sa mère et à cette freluquette qu’il est bien plus mature qu’elles ne le pensent, il se tait même si les mots lui brûlent les lèvres. Après tout, tout le monde sait bien que les grands guerriers super forts ne perdent pas inutilement leur temps en palabres incessantes, surtout devant les prétentieuses qui pensent gagner les bagarres !

Sans un mot, il se contente donc d'imiter lentement son opposée, prenant juste soin de garder bien en évidence ses énormes biceps histoire d’intimider la demoiselle. Car voilà, pour le petit blond deux problèmes de taille – c’est le moins que l’on puisse dire- se posent. Le premier réside dans sa future sa victoire. Il sera très content de lui faire mordre la poussière mais tout aussi piquante qu’elle puisse être, Matalena n’en reste pas moins une fille. Y aura-t-il alors vraiment de quoi pavaner ? Gagner contre une fille quoi de plus normal ! - Bien évidement, le jeune Karyl n’envisage même pas la possibilité de perdre. Si déjà il n’est pas très glorieux de gagner contre fille, alors perdre est tout bonnement inenvisageable - A cela, vient se superposer un second problème… Si cela fait maintenant plus de 6 ans que le gamin touche aux armes ayant appris très tôt à lancer une dague ou encore utiliser un bâton, l’art du combat à mains nues lui est parfaitement étranger. Bien sur, comme tous les gosses de son âge, il en est venu aux mains plus d’une fois avec les copains, parfois même il s'est pris de vrais raclées avec plus grand que lui comme cette fois où deux truands l’ont laissé pour mort dans un fossé non loin de Montmirail... Mais un combat en lice contre une grande perche limite mercenaire et qui plus est sous le regard de sa mère….

L’envie irrépressible de tourner son regard vers cette dernière en quête de soutien se fait sentir... Oui mais voilà, sa fierté d’homme n’a d’égal que son propre égo… Hors de question alors de montrer qu’il peut être inquiet quant à l’issue de ce duel, plus encore qu’il n’a pas la moindre idée de la façon d’arborer un tel combat. Conclusion : Il doit gagner du temps afin de mettre au point une stratégie imparable.

Réfléchis Karyl, réflechis….

Bien trop occupé à cogiter, le gamin ne s’est absolument pas rendu compte de l’arrivée de Doko. Présence qui ne manque donc pas de le surprendre lorsqu’il entend la voix masculine mais qui va lui servir une excuse sur un plateau d’argent ; Prenant un air aussi fier qu’assuré, il se tourne vers ses parents et leur dit : Doko t'es là ? C’est trop bien ! Toi et maman vous d'vez avoir envie de vous retrouver... Alors vous pouvez y aller hein... En plus ici ça va être violent, dure et sans pitié… Ça va vous rappeler de très mauvais souvenirs, faut pas que vous restiez. Vous pouvez aller me faire une petite sœur, je s'rai pas fâché promis et j'vous racont'rai ce soir comment j’ai gagné, d’accord ?

Eliminer les témoins, voilà une idée fantastique qui règlera surement son premier questionnement - Ben oui, à quoi bon fanfaronner s’il n’y a personne pour le voir ?- Ne reste donc plus qu’à trouver la seconde qui va définitivement rabattre son clapet à la moralisatrice et lui assurer la victoire qu’il est déjà sure de remporter… Ou presque !

Réfléchis Karyl, réfléchis encore…

Et soudain, nouvelle idée de génie ! Les onyx froids se plantent dans ceux de la brune... La mine est sévère... El poderoso détaille la silhouette qui lui fait face. Une Chose lui est apparue limpide, s’il veux gagner, il doit tricher ! Et pour avoir expérimenté la chose sur bon nombres de gamines parisiennes et saumuroises, il sait que les filles ça part toujours en pleurant dès lors qu’elles ont les fesses à l’air. Ne reste plus alors qu’à parvenir jusqu’aux braies de la donzelle et la victoire est assurée….


BANZAIIIIIIIIIII !!!!!
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un simple gamin des rues...
Felina
Un sursaut, suivi d'un grognement. La Féline n'a pas vu Doko se glisser dans son dos, et ça, ça l'agace au plus haut point. Décidément, ses réflexes ne sont plus ce qu'ils étaient. Pourtant ravie de sa présence à ses côtés, un léger sourire vient donc ourler le coin de ses lèvres lorsque son brun pose la question. Réponse est alors murmurée, comme pour ne pas perturber la "quiétude" d'avant bataille.

Raisonnable ? Mais depuis quand suis-je une femme raisonnable Doko.Mon fils se croit homme, qu'il nous le prouve ici en mettant cette jeune tigresse à terre.

En effet, la Rastignac est loin de sous estimer la demoiselle Ladivèze, bien consciente que Karyl n'a pas choisi adversaire si facile qu'il y paraît. Le combat s'annonce bien plus rude que Doko ne le pense.

Mais, lorsque le Blondinet s'adresse à eux, il lui faut toute la force de sa volonté pour ne pas partir d'un éclat de rire, qu'elle maîtrise elle ne sait comment. Presqu'impassible, elle pose un regard qu'elle veut dur et froid sur son rejeton haut comme trois pommes et lui répond par ces simples mots, comme un avertissement.


Ne quitte pas ton adversaire des yeux gamin !

Sinon ...
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Ljd Falco a écrit : "Jouons. Peu importe la victoire, pourvu que le spectacle soit beau."
Matalena
Bla bla bla et bla bla bla... Et ce serait elle qui causait trop... J'vous jure, si un tel besoin de parlotte se faisait sentir sur un champ de bataille, quel bordel. "Ah non, vos vêtements ne sont pas bien assortis avec ceux de votre adversaire, décalez avec votre voisin s'il vous plait !" "Mais votre épée me cache la vue, dégagez donc un peu je vous prie !" "Diantre messire, cessez de m'observer, vous me rendez nerveux, je ne parviens point à occire correctement l'ennemi !" Ces hommes. Toujours à se trouver des excuses bidons au moment fatidique, quel qu'il soit.

Perdant tout à fait le peu de patience dont Deos avait cru bon de la doter, la donzelle tenta une fois encore de se convaincre que c'était pour la bonne cause, quand le clan Rastignac se décida enfin à se concentrer un tantinet sur la situation présente. Et ça, ça se prétendait redoutable à se permettre de rire de sa frêle constitution... La réformé mordilla sa lèvre inférieure tandis que son corps trouvait ses marques dans sa position de combat favorite, aussi peu protocolaire que faire ce peut. Jambes décalées, genoux fléchis sous un bassin gardé souple, les bras à demi repliés. Une bête. Ramassée sur elle-même, et prête à mordre.
Nos défauts aux yeux d'autrui sont pour ainsi dire toujours sources de nos plus grandes forces. Combien d'imprudents tombés pour n'avoir vu en elle qu'une gamine petite de taille et fine de corps, potentiellement incapable de soulever sa propre lame. Ce mépris, ce scepticisme étaient ses meilleurs atouts. Jamais elle ne ferait l'erreur de mépriser le mioche au point de lui refuser un traitement égal.
Il chargea, tout droit, les poings serrés, fonçant vers son ennemie tête baissée. Elle demeura statique, égale à ces louves qui ne chargent jamais que quand la nuque de la proie se dévoile aux crocs. Au dernier instant, basculant sur l'appui de sa jambe arrière, la brune s'effaça de la trajectoire du gamin pour se retrouver derrière lui. Juste une petite poussée du pied dans son arrière-train. Un coup peu puissant, à peine marqué, mais suffisant pour faire éclater toute la rage du fier combattant de dix printemps.

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« Ne confondez pas le sombre avec l'obscur. L'obscur accepte l'idée de bonheur; le sombre accepte l'idée de grandeur. »
Victor Hugo

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