Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   1, 2, 3, 4   >   >>

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

Orangeade Marquisale

Delta.
Deux soirs qu'elle se retrouvait obligée de finir la soirée avec son Très Cher époux. Deux soirs qu'elle n'endossait pas la tenue de Madame avant une heure tardive parce qu'elle avait fait l'erreur de se rendre en taverne pour rencontrer du monde... Et deux soirs que la nuit était entamée par les discours enflammés de Savié sur le Marquisat.

Passionnant, donc. Elle se faisait baronnement chier. Pas que le sujet la désintéresse vraiment, non, mais parce qu'il radotait. Ce soir là, cependant un nouvel élément vint sur la table. Elle prêta l'oreille à son monologue, il parlait d'un inconnu dont elle ignorait le nom, avec qui il avait discuté après le discours de la Marquise, au début de l'été.

Et il s'était barré comme un voleur alors que l'homme avait clairement affiché son avis, lui disant ouvertement qu'il partageait une bonne partie de ses opinions. De plus, l'homme s'était montré généreux et lui avait offert à boire. La réaction de la Baronne ne se fit pas attendre.


- Très Cher, vous êtes un sot. Conviez le à partager notre dîner, demain soir. Un allié potentiel, ça se soigne.

Bien sûr, elle lui adressa THE regard, celui qui ne souffrait aucun refus, celui qui lui accordait tout ce qu'elle demandait, quand bien même il n'était pas d'accord. Elle attendit, prête à entendre ses protestations quant au coût d'un invité.
_________________
Ref1
Bien évidemment, le Baron avait un paquet d'arguments à lui opposer !

Des arguments fins et pertinents que n'importe quel esprit ouvert à la réflexion - un homme - aurait adhéré.

Mais avec son épouse, rien n'était question de logique, mais d'envie. Et pour un homme de science, c'était un terrain truffé de pièges.
Il n'osait que rarement s'aventurer dans une partie dont il ne maitrisait pas les règles.
Il préférait donc souvent céder. Le prix de sa tranquillité qu'il appelait ça.

Non sans grommeler, pour tout de même montrer son mécontentement, il saisit une feuille de papier et se prit une plume et se mit à noter.


Citation:
Cher Thufthuf,

Voilà maintenant un bon moment que nous ne nous sommes vu.
Depuis ce discours de la Marquise si je ne m’abuse.

Il semblerait que cette allocution m’ait alors chamboulé, à tel point que je manquai à tous mes devoirs.
J’ai été bien malpoli envers vous qui ne vouliez que partager.

Je vous propose donc, afin de me faire pardonner, de passer à Orange, au château, afin que nous puissions discourir dans un peu plus de confort.

Bien à vous,





Docteur Savié Audisio,
Baron d’Orange,
Seigneur de Lorgues,
Bâtonnier et Héraut.

_________________
Thufthuf
A se demander comment le pigeon du Baron avait fini par le trouver. Depuis quelques temps maintenant, ThufThuf partageait son temps entre Avignon et Aix, quand il ne faisait pas une escapade à Brignoles pour retrouver sa petite famille. Et le courageux volatile, non content d'arriver jusqu'à lui, a poussé l'exploit jusqu'à se poser sur son épaule, au milieu de nulle part, alors qu'il faisait le voyage entre les deux capitales provençales.

Ayant récompensé d'un croûton l'oiseau capable de telles prouesses, il déroula la missive et sourit. Enfin.

Eh bien, il lui en aura fallu du temps... Mais finalement il s'est décidé...

Fouillant sa besace, il entreprit de rédiger une réponse.


Citation:
Mon cher Baron,

Je suis heureux de constater que ma prédiction se réalise et que le traitement que je vous ai infligé à la fin de notre entretien ne vous a pas trop vexé.

C'est avec plaisir que je réponds par la positive à votre invitation et passerai donc à Orange un jour prochain. Une date en particulier vous conviendrait plus que les autres, peut-être?

Néanmoins, je me dois de vous annoncer qu'il me sera difficile d'être présent sans ma femme, qui me mène en ce moment une vie assez difficile à cause de mes trop régulières absentes. Peut-être accepteriez-vus qu'elle se joigne à moi? Dans le cas contraire, il nous faudra, j'en ai peur, nous rencontrer ailleurs.

En vous remerciant de votre invitation et en vous présentant mes respects,

ThufThuf.
Delta.
Le pigeon revint, Jehanne l'intercepta. Elle songea que la femme en sus, questions dépenses, son époux tiquerait. Et puis c'était l'homme l'interlocuteur, pas elle. Elle répondit donc, le plus naturellement du monde.

- Qu'à cela ne tienne ! Nous le verrons en Aix ! Lundi soir !
Répondez donc, Très Cher.


Ajouta-t-elle en lui tendant - enfin - le courrier qui lui était adressé. C'est que tout de même, c'était lui qui avait lancé l'invitation ! Ceci fait, elle fila donner les ordres en cuisine, tout se devait d'être parfait, à son image.
_________________
Ref1
Il se mit donc à écrire. Il était obéhissant.

Citation:
Cher Thufthuf,

Peut-être pourrions nous en ce cas nous rencontrer ce Lundi en Aix.

BIen à vous,





Docteur Savié Audisio,
Baron d’Orange,
Seigneur de Lorgues,
Bâtonnier et Héraut.

_________________
Thufthuf
[Lundi soir, résidence secondaire des Orange, devant la porte]

C'est finalement seul qu'il se présenta chez le Baron, Anyya étant retenue à Brignoles pour cause de mairie à gérer. Bien sur, elle aurait préféré être là, et il aurait surement apprécié sa compagnie, mais la vie est ainsi faite. la leur, en l'occurrence, les voit plus souvent séparés qu'ensemble. Lui travaille à Avignon le jour et à Aix la nuit, elle est coincée à Brignoles. Oh, évidemment, cela avait quelques avantages: ses petits jeux avec Madame n'en étaient que facilités, et il n'était contraint de rentrer que quand cela lui chantait. C'est dire si l'appartement qu'Anyya et lui louaient maintenant dans le centre d'Aix était souvent vide... Tout comme la couche de ThufThuf d'ailleurs, vu qu'il se refusait à payer les filles de l'établissement et que Madame, de son côté, prétendait toujours garder son capuchon. Obstination qui faisait que notre éclopé, lui, se la collait souvent derrière l'oreille, si vous voyez ce que je veux dire, ce qui était TRES dérangeant quand il logeait aux Nobles Instincts et que les autres chambres résonnaient des sons significatif de l'accouplement entre deux personnes (et plus si affinités).

Madame, en parlant d'elle, n'avait fait aucune difficulté à lui accorder sa soirée, du moment qu'il rentrait pour la mi-nuit. D'ailleurs, elle l'avait même prié de ne pas venir, elle-même ayant des obligations à respecter. Lui, tout content de ne pas avoir eu à négocier, se dit qu'elle devait recevoir un client dont elle ne voulait pas qu'il croise le chemin. Bref, il était là. Seul, en congé, les nerfs à vifs. L'absence d'Anyya, à ce titre, était cruelle: si elle avait pu être présente, il se serait arranger pour traîner un peu à l'appartement avant de venir frapper chez ses hôtes.

C'est donc seul, à l'heure, et enroulé dans sa cape de voyage, capuchon rabattu et canne plantée au sol qu'il frappa à la porte de la belle et grande bâtisse en plein centre de la capitale.


TOC TOC TOC
Delta.
[ Au salon ]

Tout était fin prêt, Jehanne y avait veillé. Madame avait donné leur début de soirée aux filles et au portier, tout le monde devait être de retour pour minuit. Une bonne chose de faite. Sa journée avait été, comme souvent, faite de préparations en tous gens, bain, coiffage, quelques sourires et discussions avec son enfant, un passage au Conseil… Nouveau bain pour enlever la saleté de la sortie… Quoi de plus naturel que d’être propre alors qu’ils avaient un invité ce soir là !

Bon, ce n’était pas vraiment pour l’invité qu’elle se faisait belle, c’était, comme tous les soirs ou presque, pour la nuit qui l’attendait. L’avantage étant que cette fois, au sortir des nobles instincts, elle n’aurait pas à passer à la Prévôté pour envoyer les courriers aux maréchaux de garde, cela serait fait par un autre, elle avait rendu l’uniforme.

C’est donc une Jehanne pimpante, toute de violet vêtue, une nostalgie soudaine d’Eralypse l’ayant prise, son cher amant qu’elle tentait d’oublier dans les bras de passage… sans succès. Elle portait donc sa robe, griffée Cian’, de sa collection personnelle. Légère, robe d’intérieur, aucunement prévue pour affronter le frais vent d’automne. Cela tombait bien, ils recevaient à domicile. Décolleté plongeant, comme toujours, mais épaules couvertes toutes deux de voiles fins, mais guère transparents. Ses pieds disparaissaient sous la longue jupe, laissant l’impression qu’elle flottait en marchant à petits pas. Ce qu’elle faisait, bien entendu.


Anna s’occupait du petit Mateù, il serait bientôt l’heure de le coucher, quand on frappa à la porte. Prenant l’enfant, elle envoya la nourrice introduire, dans le salon, le dénommé Thufthuf. Celle-ci alla donc accueillir le visiteur, récupéra le manteau de voyage, lui laissa sa canne et arriva au salon.

- Monsieur Thuf est arrivé, si Monsieur veut bien se donner la peine, Madame est là avec le petit Monsieur, Monsieur devrait arriver.

Sitôt dit, sitôt partie, il lui fallait prévenir le Baron que l’invité était là, aller dire à Odile qu’elle devait être prête à servir, revenir chercher le petit ensuite, le coucher, puis être prête à faire le service au dîner. Charmante perspective, elle en bâillait déjà.


Jehanne, quant à elle, était assise sur un canapé, l’enfant babillant sur ses genoux. Un tendre moment… rare. Très rare, qu’elle entendait bien savourer. Elle ne leva pas tout de suite les yeux vers l’arrivant, toute occupée qu’elle était à répondre à son fils. D’un geste tout à fait digne d’elle, elle leva une main, fit signe à Thufthuf d’avancer avant de la garder en hauteur, prête à être saluée comme il se devait.


- Entrez, Monsieur Thuf, entrez, nous sommes ravie de faire votre connaissance.

Sa voix était claire, sans filet, nullement masquée. Ce n’est que lorsqu’il tint sa main qu’elle posa les yeux sur lui et eut toutes les peines du monde à ne pas la crisper, la main. Mais elle y parvint. Maitriser le Masque ou ne pas être. Elle était.

_________________
Thufthuf
[ Du pas de la porte au salon ]

S'il y avait bien quelque chose à dire sur le service de la maison d'Orange, c'est qu'il est efficace. On ouvre la porte, un semblant de sourire, on fait entrer le visiteur, on le déshabille, on l'introduit. Une minute montre en main, parce que le visiteur en question marche lentement. Et qu'une canne et du carrelage c'est bien joli, mais ça glisse.
Les soixante secondes écoulées, ThufThuf est dans l'embrasure de la porte du salon.


Monsieur Thuf est arrivé, si Monsieur veut bien se donner la peine, Madame est là avec le petit Monsieur, Monsieur devrait arriver.

Il hausse les sourcils, le premier Monsieur. Il n'a rien compris, à part que Madame est là. Madame? Impossible, voyons. Elle est dans les bras d'un client en ce moment. Très discret, mais client quand même. Enfin... Il le croit. Pénétrant dans la pièce après la disparition de la nourrice, il posa les yeux un peu partout, balayant du regard le mobilier et les mesures de la pièce. Inutile, peut-être, mais on ne change pas ses habitudes facilement.

Dans le sofa, deux silhouettes, l'une sur l'autre. Pas de perversité là-dedans par contre, ni de révision du Kama Sutra. De l'amour, nom d'une pipe! Celui d'une mère pour son fils, d'un fils pour sa mère. Elle, est belle comme on le lui a dit, hautaine comme dans son souvenir. Un décolleté masqué par l'enfant, une peau pâle masquée par un léger saupoudrage rosé. Une main se tend, bras paré d'étoffes violines, et donne un ordre, ou lance une invitation. Avec les Nobles, on ne sait jamais trop, surtout quand le regard ne vous porte pas la moindre attention.
Sa main calleuse d'homme des champs se referme sur les doigts délicats et la tête se penche, jusqu'à effleurer des lèvres la dos de la noble pince.


Tout le plaisir est pour moi, Madame la Baronne. J'ajouterai, si vous me le permettez... surtout celui des yeux.

Les relevant, il tomba sur les siens. Deux magnifiques pierres bleu de minuit, de cette couleur que le ciel d'été prend peu avant le coucher du soleil. Les flammes des chandelles se reflètent dans ses iris, et c'est heureux. Car sinon, il y aurait vu ce que la main cachait. Qu'il ne lui était pas inconnu, et qu'elle craignait d'être reconnue. Tant pis, ce sera pour plus tard. Se redressant, lâchant la main avec délicatesse, il sourit.

Et voici le futur Baron, je présume? S'il a hérité de la beauté de la mère et de l'intelligence du père, la Provence verra bientôt éclore l'une de ses plus belles fleurs.
Delta.
[ Au salon ]

Son portier... Enfin, "son", le portier de Madame... Il avait fallu que leur invité soit son employé, celui à qui, par souci de discrétion, elle n'avait demandé le nom, celui qui ne la connaissait que la tête parée, masquée, mais connaissait - presque - toute son anatomie... Tout du moins l'extérieur. Il faut dire que les bains étaient récurrents et que chaque employé se devait d'être net s'il voulait percevoir son salaire. Ajoutons également que Madame se plaisait à faire souffrir son employé qui ne cédait pourtant pas, puisqu'elle gardait son masque.

Enfin bref, Madame n'était pas là ce soir, pas avant quelques heures, pour l'instant, il n'y avait que la Baronne d'Orange. "Que"... Non, il y avait LA Baronne, elle-même, et leur invité. Et le Baron qui arriverait sous peu. Il était temps de se reprendre.


- Nous ne permettons pas, Monsieur Thuf, nous ne permettons pas... Mais la flagornerie a cela de bon, que, lorsqu'elle est bien faite, parait pour vérités.


Un sourire, léger, dessiné sur ses lèvres, elle tourna l'enfant vers l'invité, qu'il puisse contempler à loisir le charmant visage poupin. Une chance, l'enfant tenait d'elle, ses yeux, ses cheveux... Quant au reste, on n'y prennait pas garde quand le regard s'accrochait au vôtre. Comme souvent dans les demeures où régnaient les secrets de famille, l'on voyait dans les iris que les enfants savaient. Mateù, puisqu'il se nommait ainsi, Mateù était de ceux là. Silencieux, il se dégagea de l'étreinte de sa mère pour, à petit pas hésitants, se diriger vers l'homme, et surtout, sa canne. L'enfant s'y accrocha, comprenant sans doute que l'objet était fait pour aider à avancer.

L'instant permit à la Baronne de reprendre contenance, de passer à nouveau sur son visage son masque de circonstance, celui qu'elle avait si longtemps travaillé, sa seconde peau. Désignant la place à côté d'elle, elle invita l'invité - non, ça n'est pas redondant, c'est une illusion - à l'occuper.


- C'est Mateù, en effet. Le fier, le beau, l'intelligent Mateù. Et n'ayez crainte, en sus des qualités que vous avez citées, il en a bien d'autres. Il ne sera pas l'une des plus belles fleurs de Provence, Monsieur Thuf, il est la plus belle. Il est notre fils.


Oui, Delta n'avait pas besoin d'aide pour se lancer des fleurs, elle le faisait si bien ! D'ailleurs, ça n'étaient pas des fleurs, c'étaient des vérités. Il ne sortait que cela de sa bouche.
Hem.
Elle tapota donc la place vacante et servit deux verres d'hypocras de sa fabrication, sans songer sur l'instant au fait que cet alcool, il le connaissait bien.


- Alors vous êtes venu discuter de l'avenir de la Provence, du Marquisat... Prenez donc ce verre... *soupir, léger* Il vous faudra au moins cela pour supporter tout ce que notre époux a à en dire...
Pas que ça soit inintéressant, non, mais nous avons déjà entendu tout cela...


Elle lui tendit son verre, puis leva le sien, sourire de convenances aux lèvres. L'enfant s'était assis sur le tapis épais, sans avoir lâché la canne. Tel sa mère, quand il tenait quelque chose, il ne le laissait plus partir.
_________________
Thufthuf
[ Au salon, aussi ]

Un sourire de la femme en réponse à celui de l'homme, qui en décocha un nouveau devant son trait d'humour. Si la conversation du Baron s'avéait par trop ennuyeuse, il était certain que la Baronne pourrait l'en distraire sans problème.

Si la flagornerie est un art, vous semblez maîtriser la science qui consiste à l'accepter sans en avoir l'air, Madame la Baronne.

Premier flash dans son esprit. Ce sourire, il l'a déjà vu. Il ne sait plus où, il ne sait plus quand, mais il l'a vu. Comme il ne veut pas se faire bastonner avant d'être jeté comme un malpropre, il se retient de demander tout haut où lui et Jehanne se sont déjà rencontrés. Il finira bien par s'en souvenir. Ou pas. (comment ça, ce paragraphe vous dit quelque chose? Mensonge!) Pas le temps d'y penser, une deuxième paire d'yeux sombres se pose sur lui et deux petites mains agrippent sa canne. Et s'y collent, s'y fondent, s'y glutent. Sûrement, ce serait impoli de secouer l'objet pour se défaire du môme. Alors, il s'assit, répondant à l'invitation de son hôtesse en contournant le gamin, lui laissant en mains l'objet de son attention.

Vous m'excuserez, Madame la Baronne, mais mon égoïsme de père me pousse à vous rétorquer que la plus belle fleur du Comté est ma fille.

Son regard allait de la mère au fils, du fils à la mère. Ou plutôt de la tignasse du garçon - toujours occupé à dévorer des yeux la canne en merisier - au visage de la mère, en remontant depuis le décolleté, bien évidemment. Pas très respectueux des convenances, mais ne pas profiter du spectacle qu'elle offrait si gentiment ne le serait-il pas tout au autant? Un verre change de main, une nouvelle paire de sourire naît sur leurs lèvres. Une odeur connue lui assaille les narines. Celle d'un vin épicé qui, selon les dires de sa patronne, elle préparait elle-même. Elle... Cheveux corbeau, bouche menue, peau pâle. Comme la Baronne.

Mise en route du remue méninges typiquement thufthufien: Impossible... Pourquoi une Noble telle que la Baronne tiendrait pareil commerce? N'a-t-elle pas à disposition tous les amants dont elle voudrait? En même temps, il faut de l'argent, pour tenir les Nobles Instincts... Et Madame est toujours masquée... Et c'est vrai qu'elle lui ressemble... Mais pourquoi le ferait-elle? Et si c'était vraiment elle, pourquoi me donner à goûter cet hypocras... Elle m'a sûrement reconnu... Cela pourrait durer encore longtemps mais, comme vous l'avez remarqué, le fil de la pensée du portier/porte parole/invité est saturé des noeuds que lui seul sait débrouiller.


Soyez rassurée, Madame, appuyé, le madame, et sans son titre derrière. Première ligne lancée, première gorgée de vin avalée, je ne vous imposerai pas ma présence et nos discussions bien longtemps, j'ai à faire par après et... et ce vin est délicieux! Si j'avais l'audace de vous le demander, me donneriez-vous l'adresse de votre fournisseur? Pareil orfèvre mérite d'être connu! Deuxième ligne, toute aussi grossière que la première. Peut-être sera-t-il plus habile plus tard mais, en cet instant, c'est tout ce dont il est capable.

En attendant, c'est le regard posé sur l'enfant qui joue à leur pieds - occupé à tenter de séparer le bois de l'argent qui orne le pied et la tête de la canne - qu'il la laisse répondre.
Ref1
[Au Salon, comme tout le monde]

Il vient d'un petit artisan en bordure de nos terres. dit Savié arrivant derrière eux.

Il s'essuyait énergiquement les mains avec un linge blanc, tentant de faire partir les derniers bouts liquides de patients, ou d'expériences - personne ne savait vraiment, et personne ne voulait savoir.

Il portait encore sa robe de travail et empestait la mort.

Il s'avançait pour saluer le boiteux et ajouta
:

Nous lui achetons toute sa récolte pour la consommation du château et pour fournir nos résidences secondaires.

Il montra ensuite un fauteuil d'un geste de la main.
Je vous en prie.

Alors... Que nous vaut le plaisir de votre visite mon cher ?
ajouta-t-il.
_________________
Delta.
[ Au salon, toujours ]

Le sourire restait figé sur les lèvres de la Baronne. S’il ne l’avait pas encore reconnue, cela ne saurait tarder… Elle ferma les yeux, juste une seconde, avant de reprendre, le plus naturellement du monde… Ses leçons de paraitre montreraient toute leur efficacité ce soir. Du moins elle l’espérait.

- Nous sommes la modestie incarnée, Monsieur Thuf, vous l’avez tout à fait bien résumé.

Le rictus se fit moqueur, il lui échappa, elle corrigea le tir ensuite, en goûtant au vin. Le verre fit son office, masque habile, cachant une partie de son visage, elle savoura, comme toujours, les épices montant à ses narines frémissantes.

- Oui, votre égoïsme de père… Mais la vérité est autre, et vous ne nous contredirez pas. Bien que nous ne doutions pas de l’effective beauté de votre progéniture.

Toujours sympathique quand elle porte sa carapace, la Baronne, toujours… C’était pour ça que les gueux l’aimaient tant, parce qu’elle suintait la gentillesse, qu’elle était la bonté incarnée… Ou pas. Elle perçut dans le regard qu’il lui portait le cheminement de sa pensée, c’était très très clair…
L’instant suivant confirma ses doutes. Il savait. Ou du moins il avait de forts doutes… Elle tressaillit, légèrement, mais elle tressaillit, à l’appellation. Son regard se fit sombre, sa voix froide, sèche.


- Baronne.

Le vin désormais… Comment avait elle pu être aussi bête pour servir le même alcool qu’aux Nobles Instincts ? Comment ? Pourquoi ? Parce que c’était son préféré, d’ailleurs pour ça qu’elle le faisait elle-même, il avait le goût qu’elle recherchait, fait pour elle, par elle…

Elle allait ouvrir la bouche, cherchant encore quoi répliquer lorsque, pour la première fois de sa courte vie, elle fut soulagée de voir son Très Cher époux arriver. Elle plissa le nez et fronça les sourcils, l’odeur était affreuse, lui rappelant le charnier Cianfaranesque qu’elle avait visité quelques jours plus tôt. Elle pâlit un peu, si c’était possible.

- Notre époux… Vous devriez vous rafraichir. Comprendre, Comment osez-vous vous présenter ainsi ? Vous nous faites honte ! Honte, vous puez, vous nous ramenez quelques immondices venus d’on ne sait où ! Même si on sait, mais vraiment, vraiment !

- Le vin vient de là bas, en effet…

Quant au reste, elle laisserait l’invité répondre…
_________________
Thufthuf
[Au salon, entre deux fauteuils]

Leçon numéro 1: quand on veut rester dans ses bonnes grâces, on évite de contredire un(e) Noble. Surtout quand elle sourit de la sorte. Check.

Leçon numéro 2: quand on donne un avis contradictoire au sien, on s'en excuse. Check.

Leçon numéro 3: quant on la flatte, on le fait de la façon la plus subtile possible. Check

Leçon numéro 4: on évite TOUJOURS de la mettre en position de faiblesse. Pas check. Oups.


Fustigé du regard et de la voix par Delta/Jehanne/Madame, ThufThuf retient son sourire et continue d'observer le bambin qui joue à leurs pieds en attendant sa réponse, espérant y lire un nouvel indice. Réponse qui ne viendra pas par sa voix mais par celle, plus rauque, de son mari.


Il vient d'un petit artisan en bordure de nos terres.

Se relevant pour saluer son hôte, il réprime un masque de dégoût devant l'odeur pestilentielle qui se dégageait de lui. Tout heureux de ne pas devoir lui serrer la main, ThufThuf le salue d'une courbette et d'un Monsieur le baron tout ce qu'il y a de plus obséquieux.

Nous lui achetons toute sa récolte pour la consommation du château et pour fournir nos résidences secondaires.

Heureusement pour lui, aucun de deux époux ne peut voir le rictus qui se dessina sur ses lèvres à ce moment. Le mari parce que l'éclopé est courbé, la femme parce qu'ils se tournent le dos. Se redressant, il hausse un sourcil, surpris, et répond à l'interrogation.

Eh bien, Monsieur le Baron... Je ne fais que répondre à votre invitation... Ne m'avez-vous pas envoyé une lettre il y a quelques jours?

Jetant un oeil derrière lui, il observe la Baronne. Nez qui tente de se refermer, mâchoire serrées. Dommage que cela soit à cause de l'odeur du nouvel arrivant... Son nouveau masque cache tout le reste, l'empêchant de récolter de nouveaux indices. Se demandant ce que la bienséance recommandait, il fini par se diriger lentement vers le fauteuil désigné par le Baron, faisant bien attention à rester dans le champ de vision de ses hôtes. Arrivé à côté, il pose une main sur le dossier, autant pour attendre la prochaine action du docteur que pour reposer sa jambe. L'instant a cela de réjouissant que l'emplacement est parfaitement choisi: juste en face du sofa et de sa belle occupante -et, avec la vision plongeante qu'il a en ce moment, le spectacle n'est que plus admirable- , ainsi que sur le gamin qui, toujours décidé à délester ThufThuf du peu de richesse qu'il possède, mâchouille consciencieusement sa canne. Heureusement, elle est solide.
Ref1
[Salon]

Ah oui la lettre...

Regard vide, aucune réaction. Cela sentait à plein nez la réponse de celui qui ne s'en rappelait pas le moins du monde.

Une veine tentative pour se rappeler du nom de son interlocuteur. Echec. Il n'avait aucune mémoire des noms, et il le savait.

Il jeta un regard à sa douce. Peut être lui enverrait-elle la réponse de manière subtile. Cela arrive souvent avec les gens proches. Echec. Ils ne sont pas proches du tout.
Comment at-il pu ne serait-ce qu'une seconde imaginer le contraire.
Stupide !

Il replonge dans ses souvenirs. Il y décela une odeur... Du mauvais vin... Le discours de la Marquise... Rah, celle là !... La Marquise
.

Ah mais oui ! Le Marquisat ! dit-il à voix haute, trahissant ainsi ce que tout le monde avait déjà compris.

Oui, donc alors. Le Marquisat ? dit-il en s'asseyant.

Il avait évidemment totalement ignoré la remarque de son épouse sur le fait d'aller se rafraichir.
Son odeur ne l'incommodait pas le moins du monde.

_________________
Delta.
[ Au salon, Thuf, Jehanne, Mateù, Savié et son odeur ]

Jehanne s'échappa... De l'odeur de son époux et de la vue de leur invité, quelques instants, juste le temps de s'accroupir pour saisir son fils - leur fils, hem - et de l'embarquer, lui enlevant la canne des mains. Elle la rendit au visiteur avec un léger sourire.

- Nous espérons qu'elle était propre.

Hop, mode peau de vache activée, il ne devra pas avoir confirmation de son identité, aucunement, c'était impossible. Il ne devait pas savoir... Quoique s'il savait, cela arrangerait sans doute son feu intérieur, parce que Madame avait beau s'amuser, un mâle qui se refusait pour cause de voilages voilant, ça frustrait. Bref, une canne propre, il était quand même censé la nettoyer régulièrement... Au pire, son époux était médecin, donc...

- Dites au revoir, Mateù.

Un "Avoi" marmonné, une menotte qui se secoue, un sourire, et voilà le duo qui s'éloigne... Jusqu'à la porte du salon. Là, la voix de la Baronne s'éleva, appelant Annette qui accourut aussitôt. Charge lui fut donnée de coucher l'enfant et de ramener au plus vite de quoi nettoyer le Baron. Il leur serait impossible de dîner accompagnés de ce fumet pestilentiel.

Ceci fait, elle revint, tentant de ne pas trop chalouper sa démarche, semblant glisser au sol, petits pas. Elle se rassit, reprit son verre, en tendit un à son Très Cher époux.


- Annette arrive, vous vous rafraichirez.


Comme d'habitude, le ton n'évoquait pas une question. Le sourire n'était pas chaleureux, il se transforma quand elle tourna la tête vers Thuf, accompagné d'un regard malicieux.

- Alors, oui, donc, le Marquisat ?
_________________
See the RP information <<   1, 2, 3, 4   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)