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[RP] On n'a qu'un coeur et une vie...

Blanca_corvinus
En souvenir d'un RP disparu trop vite...


Le cri du coq la réveilla.

L'aube naissante pénétrait à travers les persiennes, éclairant faiblement leur lit et la chambre. Elle mit un moment avant de retrouver quel jour il était, où elle se trouvait... samedi 3 septembre... de retour à la maison... Saint Claude...
Même si elle avait voulu se rendormir, elle n'aurait pas pu. Son cerveau fonctionnait déjà à pleine vitesse, les pensées s'enchaînant... Les yeux grands ouverts face au plafond.

Elle regarda la silhouette allongée à côté d'elle, dont la poitrine se soulevait lentement à rythme régulier, puis retira doucement le drap de sur elle pour s'extirper du lit. En passant devant la chambre du bambin elle aperçut sa petite tête blonde au fond de son petit lit. Lupin dormait encore profondément. Leurs affaires de voyage traînaient dans le couloir, ils avaient tout déposé pêle-mêle après avoir déchargé la charriote. Trop exténués, l'appel de la couette avait été le plus fort à cette heure de la nuit.

Combien de temps avait-elle dormi? Trois heures? Quatre heures? D'un sommeil sans repos pour sa part. Trop de sentiments mêlés, trop de questions dans sa tête qui s'entre-choquaient. Prendre des décisions, les assumer, ne pas regarder en arrière. Et pourtant ses pensées l'amenaient sans cesse vers le passé, encore bien présent.

Pour l'heure elle n'avait pas le courage de se mettre aux fourneaux et de préparer le petit-déjeûner. Moumoute, leur chien-mouton, avait entendu sa maîtresse et vint se frotter contre ses jambes.


Allons prendre l'air, mon ami. Je sens que j'en ai autant besoin que toi! lui dit-elle.

Elle enfila ses braies et ses bottes et plaça une fine cape sur ses épaules, avant de sortir de la maison. Ensemble ils se mirent à marcher en direction de la Bienne, dont le flot tranquille et interrompu était propice aux réflexions corvinusiennes en général. Elle passa devant la taverne "Joie dans les Braies", encore endormie. Elle n'avait pas la force de s'y rendre encore. Pas envie de voir du monde, pas envie qu'on lui pose de questions auxquelles elle ne savait pas répondre.

Passant les remparts, les ruelles firent place à un chemin de terre, que Blanca suivit jusqu'au bord de la rivière, faisant halte de temps en temps lorsque Moumoute allait se perdre dans les fourrés. Lui aussi refaisait connaissance avec son chez-lui. Ils avaient été absents plusieurs semaines et il fallait un petit temps d'adaptation. En même temps, le sentiment d'être là où on avait envie d'être était bien présent. Simplement les choses n'étaient plus tout à fait à leur place, on sentait qu'elles avaient évolué... elles aussi.

Arrivés près de la Bienne, ils prirent un chemin à travers les fourrés, qui longeait le cours de celle-ci. Moumoute trottinait devant, disparaissant et réapparaissant. Sa présence était rassurante, apaisante. Et ce calme, ce silence... Bien loin de tout ce qu'elle avait connu ces derniers mois.

Elle sentit à nouveau un poids sur sa poitrine, une boule dans sa gorge, une envie de pleurs qui ne sortaient pas. Cette angoisse elle n'en voulait plus. Si elle était rentrée à SC, c'était bien pour ne plus la sentir, pour la fuir. Elle s'en voulait, elle n'avait pas été à la hauteur de ce qu'on attendait d'elle. Elle n'avait pas su concrétiser ses belles paroles, du moins pas autant qu'elle l'aurait souhaité. Elle avait perdu ses objectifs de vue et maintenant elle n'avait plus d'envie... une coquille vide.

Elle espérait qu'en revenant à Saint Claude elle réussirait au moins à sauver son couple et sa famille. C'était la seule chose qui comptait désormais. Retrouver une vie normale, loin de la politique, loin des histoires de clans, de familles, de brigands. Une vie paisible, simple... sans fioritures. Sans obligations, sans engagements autres que ceux du coeur.

Moumoute revint vers elle avec quelque chose dans la gueule. Elle l'ouvrit et en retira un vieux chapeau de feutre tout défoncé.


Où as-tu trouvé ça?

Elle regarda le chapeau troué. On ne pouvait plus rien en tirer, la pluie passerait à travers. Elle plia le bras et le lança au-dessus de l'eau, regardant celui-ci retomber dans la rivière, PLOUF!, et être emporté par les flots.

Tu vois Moumoute, parfois il faut savoir laisser couler... Elle se tut un instant, contemplant toujours la rivière, puis ajouta: Bon, on rentre? Mes deux hommes vont s'inquiéter si ils ne me voient pas revenir.

Ils reprirent donc le chemin en sens inverse et revinrent en direction du village.
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Raouldarc
Un petit cri au font du lit se fit entendre, le lupin avait décidé qu il etait temps qu on vienne le sortir de sa cage .

papaaaaaaa ...

le raoul fit une moue feignant de ne pas l avoir entendu.Les joues creuses,la barbe d une semaine , il etait marqué encore par les stigmates d un trop long voyages. A cet instant il se disait que "papa" aurait du être le dernier mot qu aurai du apprendre cet enfant . Encore un coup de sa mere ,pour éviter de se lever,la feignasse se dit il.
LES yeux encore fermés, il écarta une jambe et la leva dans le vide tel un chien qui cherche un arbre. Il espérait rencontrer le corps de la corvinus et la faire rouler en dehors du lit afin qu elle s occupe du bambin .Mais sa jambe moulinait dans le vide .Il n y avait nulle présence corvinusienne.
Grognon,il attrapa le traversin et le rabattit sur ces oreilles ,non seulement pour éviter d entendre lupin mais aussi les bruits de la ville qui se réveillait a l extérieur .Cette ville qui semblait n avoir pas changé et être aussi médiocre .

un nouveau bruit de l enfant ce fit entendre

papaaaaaa couillooooon

le raoul reteint un sourire .

t apprend vite toi hein casse couille

il s étira ,porta ses mains a son entrejambe et se gratta avant de porter ses doigts a son nez pour analyser le tout. Sa suintait ,la journée promettait d être agréable et chaude .il décida de se lever .
Il s approcha du petit lit ou l enfant se mordillait la levre inferieure ,tendant ses petits bras . Le rustre fut désarçonné et presque attendri .Cette mimique il la connaissait que trop bien .c etait la meme qu utilisait sa charogne pour obtenir tout ce qu elle voulait.
il attrapa l enfant par le col et le souleva .profitant qu il n y est personne il lui sourit et le bisouilla avant de le placer sous son bras et de se diriger vers la cuisine .

allez viens vais te donner ta gamelle .moi j ai une longue journée qui m attend .Y a des couillons de breton qui sont venus expressément de Bretagne pour m acheter de la viande,pour te dire jusqu ou va ma réputation
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Blanca_corvinus
Quelques jours plus tard...

Les Bretons étaient repartis. La dernière soirée avait été digne des meilleures soirées passées à Rohan. Ca fusait dans tous les sens, les chopes circulaient, chacun haussait la voix et répondait à son voisin. Une joyeuse cacophonie qui laissa Blanca toute pleine d'énergie et de bonne humeur. Pourtant ce départ signifiait autre chose aussi... il annonçait la perte d'une amie, la perte d'un trio qui avait eu ses beaux jours à Saint Claude. Les triplettes de Saint Claude, c'était bien fini.

On lui avait proposé de partir elle aussi. Mais ses pieds restaient ancrés dans cette terre comtoise. Malgré tout ce qu'elle lui avait fait subir, elle n'arrivait pas à se résoudre à la quitter. Amour-haine envers une terre, envers un peuple... qui l'avait poussée jusqu'au sommet quelques mois plus tôt. La suite n'avait été qu'une longue redescente. Ses illusions... perdues. Ses envies... balayées. Ses bonne intentions... ensevelies par des montagnes de petitesse et d'égoïsme.

Elle voulait, elle devait se reconstruire... mais comment fait-on? Par où commencer? Blanca n'avait pas l'habitude de s'analyser. D'habitude elle fonçait tête la première et se posait les questions plus tard. Et maintenant la voilà paralysée, embourbée, terrifiée par l'avenir.

Les deux seules choses auxquelles elle pouvait se raccrocher: son fils et son Raoul. Elle savait que si elle sombrait, ils sombreraient avec elle. Alors chaque jours qui passait, elle se levait pour eux, elle faisait le repas pour eux, elle occupait son poste de bailli pour eux... pour qu'ils soient fiers d'elle, qu'ils ne voient pas la terrible déchirure qui lui broyait le coeur et pour qu'un jour son fils connaisse l'importance de suivre ses engagement jusqu'au bout.

Blanca avait dit qu'elle retournerait à Dole. Mais elle ne voyait plus aucune raison de le faire désormais. Elle se sentait loin de cette ville, de ses pièges et de son m'as-tu vu. Elle voulait retomber dans l'anonymat. Redevenir une simple paysanne-boulangère, dont le quotidien consiste à parler de la pluie et du beau temps.

Redevenir quelqu'un... redevenir soi...

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Blanca_corvinus
Blanca est assise, sous le choc de la nouvelle.

Les Braies? Tu veux que...

Lève le regard vers Ober, abasourdie. Mais son air est calme, confiant. Ober lui sourit.

Mais... ça veut dire que tu ne sais pas quand tu vas revenir?

Blanca soupire devant le geste négatif de la belle blonde. Hermine qui part et maintenant... Ober. Saint Claude désertée par ceux qui ont fait son animation, ses charmes, son âme. Blanca avale sa salive, se redresse.

C'est vraiment la plus belle marque de confiance que tu puisses me faire ma belle. Me confier ta taverne. Je sais à quel point elle représente quelque chose d'important pour toi. Je te promets d'en prendre soin, ainsi que de tes clients.

Les deux amies se serrent dans les bras, le pacte est scellé. Voilà Blanca propulsée dans un rôle qu'elle ne s'attendait pas à tenir. Patronne de taverne. Et pas n'importe laquelle: "Joie dans les braies", tout droit sortie de l'imagination des triplettes, des quadruplettes même, car à l'époque Foulque était encore des leurs.

Ober ajoute qu'elle souhaite que Clarri reste tavernière, Blanca sourit. Cela va de soit. Qui d'autre sait prendre autant soin des clients et de leur soif que la petite mésange de Saint Claude?

Quelques jours plus tard... encore


Par les asticots qui bouffent les poils de cul de ma grand-mère! Raoul Darc! Je crois bien que c'est la meilleure saucisse qu'on ait jamais servie aux Braies!

Blanca se retourne vers son Rat des champs les babines encore pleines de sauce à la cancoillote. Ce matin-là il avait disparu dans sa boucherie à l'aube, après que Blanca lui eût dit qu'elle n'avait plus rien à servir aux Braies et que les clients se plaignaient. Il en était ressorti plusieurs heures plus tard avec un chapelet de saucisses appétissantes.

Mais qu'est-ce que tu as mis dedans? C'est vraiment délicieux. Ralala c'est sûr avec ça notre taverne va être prise d'assaut!

Elle se lève et va embrasser son boucher de compagnon comme une folle. Puis se tourne vers son fils qui en a presque autant que sa mère sur la figure et dit:

Lupin, ton père mérite vraiment sa réputation de meilleur boucher de Saint Claude, je te le dis. Et un jour tu marcheras sur ses pas!

Son fils de presque deux ans affiche un air ahuri en la voyant si joyeuse. C'est vrai que sa maman ne rit plus, ou beaucoup moins depuis quelques temps. Blanca a remarqué aussi que sa peau tiraille un peu, et que certains plis d'expression se sont creusés sur son visage. Elle vieillit...

Mais là pour le coup, elle se sent d'excellente humeur ce jour-là. La saucisse de son Rat a su lui redonner la joie de vivre qui lui manquait dernièrement.


Bon maintenant je vais m'attaquer au pain. Essayer de faire aussi bien que ton père, hein mon Lulu?

Et Lupin de gazouiller, contaminé par la bonne humeur de sa maman.
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Clarrissia
Assise dans le jardin du cimetière entre son domicile et la rue de Savoie résidence de la Blanquette et de son foutras de mari, Clarri sort une fiole au goût étrange et s'envoie une lampée qui lui arrache une grimace de douleur.

- Rhaaaaaaaaaaaaaaaa, ça déchire c'machin là...

Des voix...c'est Blanca et Ober qui discutent et qui troquent "Joie dans les Braies', la taverne de la vieille...
L'oreille aux aguets, pas tant que ça car les voix ne cachent rien tant elles sont franches et hautes en couleurs, elle écoute la mésange...Ober s'en va...arf...un mauvais moment à passer puis le temps reprendra le dessus...Blanquette prend la suite...ouf...Clarrinnette garde son emploi...reouf...et M...on trouve tout ce qu'on veut dans une vie que l'on juge incompréhensible. Il suffit de bien chercher. Si vous trouvez ne serait-ce qu'une étincelle, une bribe de ce que vous êtes venus vous enquérir, servez-vous ! Ce que vous ne voyez pas à l'étalage se trouve à l'intérieur.
Ah y'en avait des sentiments dans ces propos...

Alors Clarri soudain en proie à ses doutes intérieurs, se sent envahie par son péché mignon... deux idées opposées, deux choix contradictoires s'affrontaient farouchement dans son esprit. d'un côté son petit lutin qui lui ordonnait de se laisser aller, de l'autre la voix du bon sens.


Monologue intérieur


Elle avala d'un coup sec le contenu de son verre et se servit une autre rasade de tord-boyaux.

Deux aspects de sa personnalité se rudoyaient à coups d'arguments.

- Tu dois savoir ce que tu dois faire et savoir ce que tu dois dire.

- C'est là où se trouve le problème, je n'en sais rien.

- Aborde la difficulté de faire un choix comme un défi à relever.

- Tu parles ! Je le vois comme un mur infranchissable.

- De toute manière que tu choisisses telle ou telle décision, tu devras vivre avec ses conséquences.

- C'est bien là le drame, je n'ai pas envie d'en assumer les conséquences.

- Dis pas de bêtises, tu n'as jamais su éviter de faire face à tes responsabilités.

- Ben justement, pour une fois la fuite me paraît la meilleure solution.

- Oui, ce serait bien la première fois...demande de l'aide pour surmonter tes choix.

- De l'aide ! Je n'ai jamais rien demandé à personne, ce n'est pas aujourd'hui que je vais faillir à la règle.

- C'est parce-que tu as peur de ta vulnérabilité, tu as peur de tes émotions, du regard des autres sur toi.

- Et alors ?

- Alors ? Apprends à être attentive aux autres, à ne point juger.

- Tu te fous de moi ! Toute ma vie a été vouée aux autres, regarde ce que je suis devenue, incapable de m'occuper de moi-même.

- Je sais cela, tous s'entendent pour dire qu'on peut compter sur toi.

- Même si je suis bien entourée je me sens seule et incapable de demander de l'aide.

-Il en faut du courage pour demander de l'aide et je sais que cela te
fais souffrir car tu t'obstines à refuser le support qui t'éclairerait.


- Tu sais bien que je ne peux parler de ma personne et que tous les
moments difficiles de mon existence ont été gérés par moi seule.


- D'accord, mais là tu as une décision à prendre et tu n'arrives pas à la
régler seule. Si tu t'obstines le problème restera inchangé et si tu ne
mets rien en oeuvre pour le résoudre, cela va encore te mettre dans
tous tes états.


- Va bien falloir que j'y arrive de toute manière.

- Ne me fais pas rire, tu vas tellement gamberger que bientôt tes symptômes préférés vont réapparaître.

- Pfff !

-Tu veux que je les cite ? Anxiété, insomnie, tu vas poivroter encore et
encore pour te renfermer encore plus sur toi-même, tu perdras l'estime
de toi et tu ne te feras plus confiance.

- Je vais te montrer moi de quoi je suis capable !

- A la bonne heure !

- Je vais tenter de parler à quelqu'un de mon choix.

- Oui mais attention hein, ne sois pas brutale, je te connais.

- J'en parlerai avec diplomatie ça me changera.

- Faut que je te dise, il y a des inconvénients...lorsqu'on est pas
habituée à parler aux autres, tu peux ressentir des émotions
désagréables.


- Faut savoir ce que tu veux !

- Je t'informe c'est tout, calme-toi...je te reconnais bien là, je
voulais juste te dire qu'il te faudra affronter des émotions nouvelles.


- Lesquelles ?

- L'insécurité, la peur de l'inconnu par exemple. Et puis...

- Et puis ?

- Et puis attends-toi à être sévèrement critiquée. Quelque soit la
direction que tu prendras tu feras toujours des insatisfaits, de la
peine aux autres.


- C'est bien ce qui me tracasse...on en revient au même point de départ.

- Tu sais, n'importe qui peut dire n'importe quoi sur n'importe qui.

- ça je sais.

- De nos jours on démolie habilement à coups de mots ou d'expressions
biens placées. Le résultat est le même, dans tous les cas l'éthique et
l'objectivité y font sérieusement défaut.


- Ma réputation tu sais, qui cela gênerait-il ? Des gens ont déjà réduit le sens, l'esprit et l'intérêt de mes mots.

- C'est le problème, on t'encense pour un rien, mais à la moindre erreur
de ta part on se jette sur toi comme une volée de corbeaux sur une
carcasse.


- Mais de cela je me moque, ce qui me dérange est de faire du mal quoiqu'il advienne. Cela me torture à un tel point que je voudrais être morte pour ne pas avoir à faire ce
genre de choses.


- Je te reconnais bien là ; ton petit coeur tendre se remet à saigner, toi la défenseur de l'opprimé.

- Oh arrête ! Nous sommes nés pour croire dans le Très-Haut et à ses
symboles, plus l'Homme a besoin d'être rassuré, plus il croît en Dieu et
plus il s'accroche aux symboles.


- Mais même sans le très-Haut...plus le contexte change, moins l'être change,
il crée d'autres symboles et s'y accroche comme la misère sur le monde,
au moindre souffle de vent.



- L'esprit de l'homme semble se rétrécir inexorablement. Non mais t'as vu l'espèce de rat qui fait figure de mari à Blanca !!! J'en deviens misandre à force...


- Sans doute, quoiqu'il en soit tu n'as besoin de l'approbation de personne pour exister, pour créer, pour vivre ta vie...

- Je suis encore plus perdue qu'au départ.

- Ecoute, rester assise entre deux chaises c'est très inconfortable, et ça fait mal au derrière !

- Oui, mais faire du mal à une amie ou à quelqu'un m'est également insupportable.

- Tu me fais rire, faire du mal t'es insupportable, mais faire du mal à
toi-même ça tu sais bien le faire. Il faudra quand même que tu choisisses l'une ou l'autre des solutions.


- Et mon choix ne correspondra pas à celui de la personne non choisie.

- Tu veux vivre dans le sacrifice ? T'étouffer pour permettre à l'autre
de respirer ? Considères-tu que cet autre t'aime vraiment autant qu'il peut le prétendre ?

- Bah, aimer c'est vouloir que celui ou celle qu'on aime soit heureux, que ce bonheur passe par nous ou pas.

- Es-tu heureuse ? Crois-tu que ton entourage l'est ?...car contrairement à ce que tu peux croire, il absorbe ton mal-être, et ceux qui t'aiment n'ont qu'une envie, celle de te voir aussi heureuse. Tu te sens responsable de la souffrance des autres. Alors que c'est en étant heureuse toi-même que tu pourras faire grandir et communiquer aux autres le bonheur...

Et voilà, Clarri après ce long moment de réflexion intérieure, en était au même point qu'avant. La confusion la plus totale l'envahissait.

Elle regarde en direction de la villa de la Blanquette, puis tourne son regard vers les portes de la ville de St Claude... Allait-elle revenir ? Son choix se ferait en fonction de sa fauvette...elle revient elle reste...et pourtant, qu'est ce qu'elle l'aimait cette ville ! C'était pour elle un perpétuel enchantement, sans qu'elle sache au juste expliquer pourquoi...c'était cela être à l'aise sans doute avec ce capiteux sentiment de retrouver quelqu'un ou un pays que l'on a quitté depuis trop longtemps...

Un regard vers Blanca qu'elle salue en souriant, puis elle se lève et se presse vers les portes de la ville à la rencontre des voyageurs du jour...


Alou je t'en prie...reviens à moi.
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--Lupin_darc


Depuis quelques jours il sent des tensions dans la maison. Maman Blanca est souvent à mordiller sa lèvre, parfois jusqu'au sang, signe qu'elle est soit inquiète soit impatiente de faire du frottis frotta avec Papa Raoul. Lupin est convaincu - malgré son jeune âge - que quelque chose d'anormal se trame dans le foyer Darc-Corvinus.

Papa Raoul gromelle de plus en plus à voix basse et passe toute la journée enfermé dans sa boucherie pour n'en ressortir qu'à la tombée de la nuit, exténué. Il n'y a guère que lorsque le commis frappe à la porte que Papa Raoul se précipite pour ouvrir et qu'il fait systématiquement une boule de papier avec le parchemin portant le sceau de la Mairie de Saint Claude et généralement annonciateur d'une nouvelle levée d'impôts municipaux (oui je sais, Lupin est trop petit pour savoir ça mais bon, qui vous dit qu'il n'est pas précoce dans ce domaine-là, comme l'était sa mère?) pour le jeter dans les immondices avant de retourner débiter sa barbaque, toujours en ronchonnant.

Quant à Maman Blanca elle attend que Papa Raoul disparaisse dans son échoppe pour sortir un petit coffret en bois d'une cachette qu'elle seule connaît et qu'elle pose sur la table de la cuisine. Elle l'ouvre alors et en extrait des bonbons dorés et ronds qu'elle compte et re-compte puis re-re-compte en répétant "Nan, nan, nan! Ce n'est pas possible! 20 écus pour finir le mois... Rhaaa!"

Lupin soulève alors sa cuiller pleine de gruau et la laisse s'écouler sur le bord de la table, à côté de l'assiette, en espérant capter l'attention maternelle un instant. Elle tourne les yeux d'un air las dans sa direction, soupire et se lève. Sans un mot, elle nettoye la table et emporte l'assiette, à laquelle Lupin a d'ailleurs à peine touché.

Lupin a bien remarqué que la nourrice qui venait le garder ne vient plus depuis quelques temps. Peut-être en avait-elle assez de lui courir partout après. A-t-elle préféré laisser sa place à quelqu'un d'autre? Lupin se souvient d'ailleurs que la nourrice était fort fâchée la dernière fois qu'il l'a entendue discuter avec Maman Blanca et qu'elle n'est plus jamais revenue suite à ça.


Maman? Lulu jouer? appelle-t-il de sa petite voix, gesticulant avec ses bras potelés.

Elle le soulève de sa chaise d'enfant et le dépose par terre. Il s'en va alors en trottinant et quitte la cuisine pour se diriger hors de la maison, près de Moumoute, qu'il s'empresse d'aller déranger en pleine sieste à l'ombre d'un pommier.


Moumou! Wouf! Wouf! Viens Moumou! Jouer avec Lulu!
fait le petit garçon en tirant sur les poils frisés du pauvre toutou. Celui-ci se redresse, docile, et suit l'enfant qui le tient solidement par une oreille.

Lupin a déjà oublié les soucis de ses parents et reprend sa vie d'enfant.
Clarrissia
Clarri déambule au hasard des rues de S Claude. Vidée de tout besoin de repos. La noye s'annonce pas gentillette du tout. Passant devant la turne de la famille Darc elle jette un regard moribond...des exclamations fusent, des engueulades, des coups on dirait, puis des rires et des soupirs...et le petit Lupin qui demande à sa mère de jouer, mais la Corvinus joue ailleurs...avec son rat.

Elle poursuit sa route la fauvette, l'ânesse Zézette près d'elle bouffant au passage les herbes grasses des jardins de la cité.
Vous y trompez pas, Clarri fait de la faiblesse, une atrabile indéfinissable se pointe et elle gamberge comme elle ne l'a jamais fait jusqu'alors. Ses pensées sont déprimantes.

- J'ai envie d'pisser Zézette. C'est humain et faut pas s'en cacher...malheureusement j'ai pas de dagues sur moi. Y'en a qui dise que de se foutre en l'air c'est de la lâcheté ; ah ah ah, moi j'dirais qu'il faut du courage...

Clarri lève son visage vers le ciel, des souvenirs l'envahissent...hein Maman, t 'es d'accord avec moi hein,il t'en a fallu du courage pour te saigner devant les Inquisiteurs. Hein ? Mais dis-moi bordel qu'il t'en a fallu une sacrée dose pour partir ainsi et me laisser toute seule !!! Regarde ce que je suis devenue ! Une pauvre carcasse ruinée par la souffrance sans défense aucune...moi qui te prenais pour quelqu'un de bien, qui voulait te ressembler...pfff, t'étais finalement qu'un personnage falot, une ratée, t'as toujours eu peur hein, et il a fallu que tu fasses une seule bêtise pour que t'en perdes la tête...

Sa douleur morale la secoue comme un prunier et l'emmène au bout de sa résistance près d'un néant éclaboussé d'étincelles parsemées.
Elle bascule dans le noir de ses idées...c'est rare mais quand ça arrive c'est grave. Le paravent est en train de lui tomber sur la gueule et elle cherche désespérément des solutions dans son esprit reflétant la résignation et ravagé par le désespoir.

C'est dur et difficile d'être confronté dès son plus jeune âge à la rue. Clarri aurait pu embrasser la profession des petits négoces de parlementaires merdeux ; elle y aurait eu ses habitudes et des maîtresses bourgeoises donc bien salopiotes...mais la rue, et malgré sa fauvette pour qui elle vouait un amour inconditionnel elle sombrait dans la desespérance mortifère.
Elle se voulait une femme libre, forte cognant sur ce qui l'entravait, renversant les filles, buvant, chantant...peur de rien ni de personne...elle n'avait finalement qu'une tronche de pauvre fille de rues et son miroir ce soir là lui renvoyait en plein coeur sa triste figure navrée, navrante...

Il y a des larmes sur les joues de Clarri...c'est assez rare pour être souligné...et soudain elle pige, des années et des années de refoulement la crevait déjà ; si jeune, des années d'errance...elle ne voulait pas faire subir ça à Alou, ce n'était pas parce-que elle se sentait faible qu'il fallait qu'elle procède de la même manière...
Dans le fond ses rires, sa joie apparente ce n'était que du vent...de la poudre aux yeux...
Elle avait envie de prendre un vélin et d'écrire ses dernières volontés, elle le pitre qui faisait rire parfois mais que personne n'essayait de connaître vraiment finalement, anonyme pour tous et dont on se souviendra uniquement pour quelques facéties...

- Faut accepter les autres ma Zézette, faut que je m'accepte comme je suis aussi, malheureusement j'y arrive pas, je le fais toujours par rapport au regard d'autrui...arf, je suis pitoyable, j'atteins parfois des sommets tragiques insoupçonnables et c'est là que le drame devient plus drôle que jamais...
J'suis quand même une bonne amante pour ma Miss Tresses, pas un écart, toujours lui sourire et même quand je ne suis pas bien je fais comme si ça allait...mais là j'peux plus Zézette...j'arrive au bout du bout, au bout de tout, au bout de moi-même...
Et pourtant...qu'est ce que je l'aime ma Alou...


Clarri perd la notion de la mesure, elle a des éclairs de lucidité vite happés par son néant, elle est sans forces et tente de faire revenir à elle une vie qui s'enfuit...

Elle s'assoit sur la margelle d'un puits, repasse sa vie en couleurs mais aussi en noir et blanc, tente de lutter contre la crainte...de longs moments ainsi immobile au point de ne plus se sentir capable de penser.

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Blanca_corvinus
Les jours passaient. La date du tournoi de Genève commençait à s'approcher. Ce tournoi qui devait marquer une nouvelle étape dans cette nouvelle vie. Un premier pas vers un recommencement. Un premier pas vers l'oubli et la reconstruction de soi.

La veille, Blanca s'était rendue en place publique, à Dole, assister au discours et à la cérémonie de fin de mandat de Lara von Dumb. Une cérémonie durant laquelle aucuns des conseillers qui l'avaient secondée pendant ces deux mois de mandat n'avaient été remerciés. En revanche elle n'avait pas oublié de s'auto-récompenser en chaussant sa couronne de vicomtesse et en récompensant - à juste titre d'ailleurs - Mousseline pour son engagement. Mais Blanca ne pouvait s'empêcher de ressentir du dédain, de l'arrogance de la part de cette jeunette issue de la noblesse envers ceux qui avaient travaillé conjointement avec elle pendant toutes ces semaines.

Le Parlement n'était qu'une image fausse et manipulée à leur gré par quelques nobles. C'était tout... Et Blanca se sentait salie d'avoir participé à tout ce cirque ambulant. Qu'elle avait été naïve! Oh oui! De croire qu'avec son énergie, sa fougue, son optimisme, elle réussirait à changer tout cela. Et surtout qu'elle en retirerait quelque chose de positif, des buts pour l'avenir, un espoir vers le changement. Mais non, il ne restait rien de plus qu'un sentiment d'échec, d'avoir été manipulée, utilisée, raillée et réduite à une petite animation sans prétention.

Il était temps de quitter tout cela... et pour longtemps.

Le matin même elle avait commencé à préparer ses affaires, son balluchon. Saint Claude serait déserte après leur départ collectif mais d'autres personnes arriveraient et reconstruiraient une nouvelle vie ici. Mais pour Blanca et d'autres, ce n'était plus possible. Trop de déceptions, trop de rancoeur et de lassitude. Trop d'énergie dépensée pour ne récolter que de maigres reconnaissances.

La vie était trop courte pour la passer à subir l'indifférence ou le mépris des autres. Quand elle repensait à toutes les valeurs qui étaient les siennes 4 mois auparavant, elle ne se reconnaissait plus. Elle avait perdu son identité et sa foi en la Franche-Comté. La fin d'une époque...

L'avenir lui tendait les bras ailleurs. Elle saisirait cette chance et saurait la faire fructifier. Mais désormais ce qui était certain, c'est que plus jamais elle ne ferait passer les autres avant elle et sa famille.

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--_blanca
Le Tournoi de Genève avait été comme une respiration. Une bouffée d'oxygène...

Là-bas on ne jugeait pas avant d'avoir écouté ce que les gens avaient à dire.
Là-bas on se fichait du nom de famille, du titre ou de la réputation. Chacun faisait ses preuves de la même façon, en commençant au bas de l'échelle.
Comment expliquer une telle différence entre deux villes, deux comtés.. situés à peine à deux lieues l'un de l'autre? Genève: la liberté. Franche-Comté: la défiance.

Ils s'étaient absentés deux semaines. Deux toutes petites semaines... et pourtant c'était plus qu'il ne fallait pour continuer à détruire, à avilir le travail des autres. Cela ne s'arrêterait donc jamais? Jusqu'à la fin il y en aurait pour continuer à cracher leur venin? Jusqu'à ce qu'ils... partent.

Des rumeurs incroyables étaient arrivées jusqu'aux oreilles de Blanca juste avant le tournoi. On avait expulsé une avocate du Barreau de Franche-Comté sans explication et sans sommation. Un avocate qui comme par hasard se permettait de dire tout haut ce que nombreux pensaient tout bas en Franche-Comté. Dame Macricri.

Et puis voilà qu'on avait décidé par la même occasion de fermer les portes des archives de la Cour de Justice, parce que décidément il ne fallait pas laisser aux avocats la moindre possibilité de mettre la Juge - par ailleurs récemment anoblie par la von Dumb, son amie - en défaut en ayant accès aux pièces à conviction et monter un dossier en appel pour casser ses jugements arbitraires. Oh la la, non! Quelle horreur!

Voilà ce qu'était devenu la Franche-Comté... une province faite de copinage, de dissimulation et de mensonges.

Blanca ne supportait plus de voir sa province, celle à qui elle avait donné de nombreux mois de travail acharné - dans l'ombre d'abord, puis dans la lumière - sombrer petit à petit dans ces jugement tout faits, ces façons de penser étriquées, ce népotisme ambiant.
Elle ne se sentait plus rien de commun avec cette Franche-Comté là, elle n'avait plus d'avenir ici...

Ayant terminé de charger ses affaires dans la charriote, elle se tourna une dernière fois vers la porte de sa maison et la referma.
Elle avait été heureuse à Saint Claude. Elle garderait toujours ces souvenirs-là. Et les emporterait avec elle, comme des images un peu floutées qu'on se remémore malgré le temps qui passe. Ne resteraient que les bonnes choses, le reste finirait par s'effacer.

Elle se souviendrait de Tristan, d'Anne, de Starkel, de Clarrissia, d'Andora, de Dydie, de Gmoncharm, de Fredyanne, de Mousseline, d'Imladris, de Sarrasin, de Jean de Bien, de Verania, d'Anna_perenna, de Mumia, de Titannick, de Magster, d'Exolandio, de Psy, de Pandorim, de...
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