Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP Privé] Une vie illusoire, le secret de la vérité

Kupi
Reculée au fin fond des montagnes aux mille osen, se trouvait une cabane faite de simples planches de bois, et d'un fin toit de paille : à chaque début de printemps, il fallait le remettre en état, voire à la fin de l'automne, suivant la force des orages qu'il avait pu y avoir. Attelé à cette tâche, on pouvait voir un garçon, qui devenait homme année après année, à contrario de sa mère qui vieillisait inéluctablement. A l'aube de son dix-septième an, et alors que la pluie inhabituelle de juin avait remplacé les chaleurs de mai, un terrible malheur s'abâtit sur la maison : une sorte de grippe s'empara de la gorge, des poumons, et des forces de cette femme aimante. Kupi - c'était le nom de l'adolescent - pria d'abord pour que les Kamis sauvent sa mère, puis supplia de lui accorder le repos éternel. Les semaines ne parvinrent pas à effacer les larmes en écho à cette nouvelle solitude.

    Parfois je me sens si seul, que je pense à la mort...

Pourquoi ne pas se créer l'illusion d'un entourage alors ? Rapidement, et comme pour éviter d'être suivi par des démons, il prit le chemin de la ville la plus proche, du village. Ainsi, il rejoint la douce Gero en à peine deux jours de marche, avec le désir de rencontrer du monde. Mais il ne trouva là-bas qu'un désert sans fin. Pour lui, ce fut le retour des larmes : il n'avait pas honte de pleurer un être cher, il avait plutôt peur de se retrouver seul à tout jamais. Kupi n'avait plus personne, plus rien d'autre que sa solitude.

édit : rajout balise oubliée.

_________________
En un mot, j'étais sage parceque je l'aimais.
Rousseau, les Confessions
Ashikaga_yoshimasa
Clic

« L'arbre. Son ombre lui fait une queue de paon qui ouvre et ferme ses yeux de soleil, selon que le vent agite leurs paupières, les feuilles. »

    Un visage levé vers les cieux, clos sous le regard du soleil, sont ses yeux. Et les ombres dansante des feuillages… Ils dessinent un ballet délicat sur ses joues, une arabesque délicate… Quelques battements soyeux… Une envolée et les plumes se déploient. Son visage méditatif, offert à la brise de fin d’été… S’abaisse et dérive. Il s’ouvre, son regard meurtri sur deux prunelles terribles. Le doux éclat de ses yeux transperçant le sol contraste avec ses traits rigoureusement lisses. La jeune femme observe l’ombre des arbres sur sa terre de naissance et entre les Sauts de Chat et les chassés, elle croit apercevoir une ombre. Son regard dresse rapidement à l’affut et au fin fond de l’horizon… Ne serait-ce pas un paon ? Qui pavane et joue à l’orée des bois ? L’eau s’écoule non loin, et cache son chant. Mais elle l’observe qui se moque du temps. La guerre… Il se moque et danse.

    Sa main se crispe sur l’avant de sa scelle, son buste se penche et elle tente de mieux voir. Son regard change, s’attriste devant l’image bucolique, et devient plus femme et moins Seigneur. Magnifiquement seul, à son image même. Si tragiquement réel, elle le contemple. Que faisait-il ici ? Première fois qu’elle posait les yeux sur un tel animal qu’elle ne connaissait que par les légendes chinoises. Sa vision se troubla et la danse s’emmêla… Elle ne voyait plus qu’une femme, caresser de ses pieds nus la terre et de ses ailes auréolées de couleurs bleutées, chatouiller l’air. Ses lèvres sévères, s’entrouvrirent mais aucun son n’en sortie… Comment gâcher si belle offrande, d’un esprit pur à une guerrière à l’âme clouée au devoir. Puis un son, une gêne… Yoshimasa ne quitte pas du regard l’être superbe.

    Mais la gêne devient appel… Elle ne veut pas perdre le spectacle du messager céleste mais il commence déjà à disparaitre. Sa main s’élève pour retenir l’image à la fois animale et humaine. Elle se confond avec l’horizon… « A moins que je n'aie encore rêvé, divagué pour un simple reflet dans l'eau... » … Son regard fini par se tourner vers l’appel. Un cavalier, au coté armé, attend sa réponse. Son visage se retourne à nouveau vers le lointain et ne perçoit que la réalité de l’automne qui pénètre dans les terres. Alors, elle prend les rennes et fait faire demi-tour à sa monture. Quelques minutes après, elle se retrouve entourée. Une escorte des plus strict, le Seigneur à retrouvé son expression fermée et concentré. Une femme aux mêmes traits l’accompagne, à l’apparence plus franche et plus rustre aussi. Leur regard se croisent, se comprennent, un semblant de sourire flirt brièvement avec ses lèvres et disparait quand des pleurs s’élèvent.

    Gero, terre éternellement oubliée… Et pourtant que n’avait-elle fait pour la libérer. Les Kami l’avait soutenu jusqu'à sa délivrance, mais la Belle ne se réveillait plus de ses souffrances. Le petit groupe d’Ashikaga, sans trop s’éloigner de leur village d’origine, tournait sur les proches terres. Sans prendre part aux combats et au partage de pouvoir. Restant dans l’ombre, observant et aidant sur leur chemin les oubliés. Rien de grandiose, un morceau de pain ou une main… Cette fois se serait peut être une épaule sur laquelle étancher les larmes. Le Seii’ aperçu un homme encore bien jeune, et elle fit signe a sa sœur d’un simple signe silencieux pour qu’elle prenne les devants et assiste le garçon. Arrivant à leur niveau, elle abaissa le regard sur eux.

    Du haut de sa monture, revêtue d’armure et coiffé du kabuto rehaussé de leur emblème. Yoshimasa avait tout d’un homme terrible si se n’était alors ses mains qui se déplacèrent avec lenteur. Elle descendit de cheval et se retournant, elle ôta sa coiffe de Seigneur. Sa chevelure se révéla retenue rigoureusement en chignon haut, comme tout Samurai se le devait. Mais la sueur à son front, en faisait décoiffer quelques mèches. Son regard s’attarda et le détailla avant qu’elle se n’approche calmement et que d’une vois basse et lente, sans grande féminité, elle s’adresse à lui. Le ton respectueux mais le Mot succinct.


    - Watashi no namae wa Ashikaga no Yoshimasa desu*. Pouvons-nous vous être d’une quelconque utilité ‘San?



*Je m’appelle Ashikaga no Yoshimasa.
_________________
Kupi
Sur le chemin de la bambouseraie maintenant connue des habitants, Kupi laissait s'envoler ses craintes et ses doutes quant à l'avenir, l'espace d'un court et unique instant. Le calme et la beauté du paysage suffisait à l'emporter ailleurs. Le fait est, qu'il cherchait encore ce qu'il allait faire dans ce triste village, qu'il se demandait si le signe qu'il avait vu - ou cru voir - des kamis devaient être entendu, être exaucé même.

    Quelle question voyons ! Bien sûr que je dois obéissante aux kamis !

Le soleil alors haut dans le ciel, et l'âme prête à retrouver l'illusion qu'il s'était construite, l'homme prit le chemin du retour de son "chez lui". Mais quel était-il réellement ? La ville était morte, tant son corps que son esprit, les habitants étaient absents, et seul les plantes semblaient encore résister à l'épidémie si féroce qui s'était abatue et qui rodait encore depuis plusieurs mois, tel un spectre noir.

- Watashi no namae wa Ashikaga no Yoshimasa desu*. Pouvons-nous vous être d’une quelconque utilité ‘San?

Le futur shomin - mais ça il ne le savait pas encore - était tellement perdu dans ses réflexions sur son existance sur cette terre, qu'il n'entendit mais les deux cavaliers s'approcher. Le regard ailleurs pendant une fraction de secondes, il les dévisagea, avant de se reprendre.

    Qui sont ces étrangers sur la terre qui m'aime ? Que font-ils ici ?

- Seigneur, car il est évident que la noblesse vous touche de près, que répondre à votre aimable sollicitude sinon que je pense que vous ne pouvez rien. Passez votre chemin, car il n'y a rien ici pour vous. Chef de clan ou brigand, Gero ne saurait supporter la volonté cupide et dominatrice des gens de cette espèce. Sayonara.

Le sans doute un peu fou Kupi s'éloigna d'un pas assuré. Laissant ainsi la dénommée Ashikaga no Yoshimasa et la personne qui l'accompagnait, il n'imaginait pas leur prompte réaction, et pire, il s'en fichait éperdument. La confirmation du signe vu le matin même était arrivée et il se faisait un devoir d'honorer la volonté divine.
_________________
En un mot, j'étais sage parceque je l'aimais.
Rousseau, les Confessions
Chigiru_ashikaga
    Disparues les fleurs de sakura, depuis bien longtemps. Non, maintenant, c'était plutôt l'époque des chrysanthèmes. A vrai dire, Chi préférait plutôt la multiplicité des couleurs de la fleur d'automne et la monotonie rose de celle du printemps. Les sakuras, d'abord, c'est pour les filles, et la bushi n'avait jamais été bien féminine... enfin si on exceptait deux ou trois petites incartades en compagnie masculine. Mais ça, c'était un secret.

    Donc, à califourchon sur son cheval blanc et revêtue de la cuirasse et du plastron frappés du kamon Ashikaga, la jeune femme chevauchait sereinement. Elle savait qu'ici, même à plusieurs lieues du shogunat, il ne pouvait rien leur arriver. D'ailleurs, c'était plutôt pour sa soeur cadette, Yoshimasa, qu'elle s'en faisait à longueur d'année. Mais depuis des mois, il n'y avait plus vraiment de risques, et c'était sûrement lié au simple rôle d'aide que leur clan avait endossé.

    Dans les premiers temps, le katana, ça l'avait grave chatouillé, la Chiharu. Et puis, le temps et l'hom... l'am... ha non heu... le temps ! Le temps aidant, donc, elle s'était petit à petit assagie. Elle n'en restait pas moins farouche et partait toujours au quart de tour lorsqu'on la taquinait avec un peu trop d'insistance, mais globalement, elle se tenait bien plus à carreau qu'une année seulement en arrière.

    Un long soupir s'échappa pourtant de la bouche bien dessinée de la femme samourai. Couper des queues de lézard, ça lui manquait drôlement, quand même. Mais bon, il fallait bien comprendre que les reptiles étaient eux-mêmes devenus ridicules. Et ça, ça avait toujours été un but Ashikaga.


    - Ha... ?

    Le regard s'aiguise à nouveau en apercevant le signe fraternel... en vérité plutôt un signe soroternel mais nous ne ferons pas de néologisme ici. Comment ça c'est déjà fait ? Tant pis ! Qu'est-ce que je disais déjà... Le regard de l'aînée des soeurs Ashikaga fila donc le long de celui de sa cadette. L'attention était de nouveau fixée et Chi prête à tout. L'expression stupéfaite de son visage disparut bien vite pour laisser la place à un masque froid.

    Le destrier immaculé fit encore quelques pas, puis la bushi mit pied à terre en un bond exercé. En un instant, elle était auprès du jeune homme, le temps que sa chère Yoshimasa ne prenne la parole. Elle croisa donc les bras pour attendre la réaction... qui ne se fit pas attendre. Les poils de la nuque de la guerrière se hérissèrent sous l'affront et elle fit un pas en avant, venant abattre sa main ferme sur l'épaule de son futur successeur. Bah oui, quoi, elle avait été shômin de Géro, elle aussi.


    - Hey ! Gamin ! Surveille un peu ta façon de parler, tu veux ??

    Elle le tira un peu en arrière, juste un petit coup sec pour le secouer. Un rappel à l'ordre ponctué d'un regard noir et fier... un regard Ashikaga quoi !

_________________
Ashikaga_yoshimasa
    Sa main s'éleva doucement... Et se posa sur la main qui partageait son sang. Yoshimasa senti instantanément le changement dans cette main, une douceur qui s'était propagée dans la sienne. Était-ce son propre effet qui influençait sur les émotions de sa sœur? Pourtant ainée... Il y avait toujours eu cette dualité, deux facettes différemment matures, deux facettes différemment impulsives.

    Et avec lenteur, l’ôta de l'épaule du garçon. Depuis quelques temps, Yoshimasa se montrait moins lisse face à ses émotions intérieures. Elle ravala la blessure qui voulait traverser sa gorge jusqu’à ses amandes brunes et ramena toujours avec geste délicat la main franche de Chiharu. Son regard ne s'était détaché du personnage et son visage se pencha presque imperceptiblement alors qu'elle semblait perdue dans une profonde circonspection. Mais si le temps s'était comme ralenti, sa voix brisa le silence.


    - Laisse faire ...

    Gardant sa main dans la sienne, la femme recula.

    - La vérité ouvre l'intelligence des simples. Mais beaucoup d'hommes intelligent de nature, perdent la raison en croyant la vérité acquise. Et cela à partir du moment où ils ont cessé d'aller eux même à sa source.

    Elle eut l’imprévisible réaction de s'incliner devant l'insulte. Se redressa et la pointe fière de son menton contrasta par sa hauteur et alors qu'elle lui faisait toujours face, elle s'adressait à lui de manière indirecte qui pouvait se juger de déconcertant.

    - Il ne sait sans doute pas que le devoir d'un Seigneur est d'agir pour son peuple, de saigner et de mourir pour lui. Il ne sait sans doute rien de la véritable Noblesse... Ne sait-il peu-être pas que les Chefs des armées combattant actuellement, ne sont en rien des Seigneurs... A-t-il surement prêté oreille à des ouïe dire à notre propos et nous a-t-il jugé sans venir rechercher sa propre vérité. Et il juge ce qui lui est totalement inconnu. On appel communément ces personnes des ignorants ou la folie de la jeunesse.

    L'insulte avait été reçue et renvoyée dans sa forme on ne peut plus respectueuse. Aussi, se détourna-t-elle et lança...

    - Vers les hauteurs de Takayama! Maintenant !

    Et le groupe armé s'envola sauvagement à coup de sabots sur les chemins du nord en un même mouvement.

_________________
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)