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[RP] La diseuse de bonnes (ou moins bonnes) aventures

--Signora



Elle est itinérante, la Signora. Elle vient d'ici, de là, en fait, elle ne sait plus. De partout, peut être. Ou de nul part. Mais ce débat philosophique ne l'intéresse pas, ce ne sont que peccadilles. Car la Signora est vieille et toute barbouillée de rides et de taches de vieillesse. Il y a longtemps qu'elle ne ressemble plus à une Esmeralda...

Elle vient de poser sa petite carriole dans un coin, non loin de la foire aux bestiaux, parce qu'elle aime entendre les vaches braire et les moutons beugler. Non, ne chercher pas, elle perd un peu la boule... Mais c'est ce qui fait son charme. C'est ce qui attire ses clients : sa bonhommie, son sourire édenté (...et franchement noir pour les dents restantes...), son côté maternel et son franc parlé. Ses clients ? Ha oui... Je ne vous l'ai pas encore dit : la Mamé est diseuse de bonne aventure. Ou de mauvaise, selon l'impression que lui fait le client. Ce n'est pas une vocation, pas vraiment. Mais à l'âge qu'elle a, il lui reste bien peu de choses pour gagner sa croute. Son corps est fatigué et ne veut plus travailler aux champs, ses yeux ne perçoivent plus qu'un brouillard permanent et lui interdisent les travaux d'aiguilles, ses formes son ramollies et dédaignées des hommes.

Elle prédit donc l'avenir. Parce que c'est pratique, parce que comme ça, le lendemain fait moins peur. Et puis, parce que ça distrait les troupes, et qu'elle aime bien ça, aussi, être un sujet de conversation.

Alors la Signora, sort de sa maison roulante et se plante là, les deux poings sur les hanches, les dos vouté et l'oeil qui se veut perçant.
Et elle prononce la phrase rituelle, celle qui attire généralement la populace.


- A vot' bon coeur... Je lis le demain dans les mains...


N'hésitez pas à envoyer des mp si vous voulez des prédictions farfelues...
Mais surtout à décrivez votre perso que je puisse en tirer le meilleur des partis !
Bon jeu.
--Grampa


Citation:
- A vot' bon coeur... Je lis le demain dans les mains...


Il tourne la tête dans un craquement, et là, au ralentis, la plus belle des apparitions.

J'crois ben qu'j'vais m'faire lire la main, hmm hmm... Qu'il se murmure à lui-même, l'ancien. Ca fait bien longtemps qu'il n'a pas exercé ses charmes mais là il en aurait bien envie, c'est qu'elle est agréable à l'oeil la menina*. Pis c'est pas tous les jours qu'il croise quelqu'un d'aussi ratatiné que lui...
Alors il s'approche en courant, enfin, dans sa tête il court, en vrai il met péniblement un pied devant l'autre en s'appuyant lourdement sur sa canne noueuse.


B'jorn Belesa**, j's'rais pas contre une ptite lecture d'ma main, j'voudra ben savoir si va y'avoir d'l'amour dans l'futur d'mes jours...

Et de sourire largement à la vieille femme pour bien montrer ses chicots, oui parce que pour lui, à son âge, avoir encore quelques chicots dans la bouche, bah c'est séduisant...

(* grand-mère)
(** bonjour beauté)
--Signora



Un clignement de paupière à un gamin pour lui assurer qu'elle ne dira rien sur la pomme qu'il vient juste de chipper au coin d'un étal et la vieille reprend sa position, re-lance sa phrase rituelle aux passants. Certains s'écartent en l'ignorant d'autre se délestent d'une grimace loin d'être élégante en constatant ses poils aux pattes. Oui, arrivé à un certain age, on cesse de côtoyer les bains publics. L'odeur s'en ressent, mais elle n'a plus d'odorat non plus, notre Signora favorite.

- A vot' bon coeur... Je lis le demain dans les mains...

Enfin, un vieux, un ancêtre, que dis-je un aïeul, se dirige vers elle. Elle se redresse autant qu'elle peut (d'ailleurs, un de ses vertèbres craque), et sourit en retour. Tiens, ils pourraient même faire un concours de celui qui a le moins de dents : le duel serait serré !

- Bonjorn, le vieux.

C'est ainsi : entre vieux, pas de pincettes. D'ailleurs, ça fait du bien. Les jeunes et leurs manières sont parfois franchement étouffants.

- Tu crois encore avoir un avenir ? Tsé... Faut pas rêver non plus...

Mais un client c'est un client, et elle trouvera bien quelque chose à lui dire. Mais de l'amour, ça, elle ne peut rien lui garantir. Il devrait même s'en méfier, c'est mauvais pour le coeur, ses choses là.

- Pour tes beaux yeux, cinq écus et j'te dévoile ton demain. Ca intéressera p'tète tes enfants...

Voici comment en apprendre plus sur celui à qui on va dévoiler son avenir. Enfin, la Signora n'a pas toujours l'esprit aussi farfelu, et peut être fait-elle allusion à l'héritage que recevrons sous peu les gosses de son premier client. Dieu seul le sait.
--Grampa


Bé, b'sur qu'j'a un av'nir, té ! Sinon qui qu'va défendre l'soule et r'pousser l'hérésie d'la populasse ? *kuf*

Pour ses beaux yeux, ah bah voilà, il a une ouverture, il savait bien que les chicots feraient leur effet. Il extirpe non sans difficulté les écus de sa poche et les tend à la menina en souriant.

Pour sur qu'mes gosses y risquent pas d'faire grand chose, j'sa même pas où qu'ils sont ceux là...
J'va la subjuguer 'vec ma verve qu'ça va pas trainer, t'vas voir, pense l'ancêtre avant de reprendre sans vraiment se rendre compte de ce qu'il raconte.
*kufkuf*

T'façon comme disait la Raymonde, "nos gosses y sont bons à rien". Té, l'était ben jolie la Raymonde quand qu'j'y r'pense, quelle idée qu'elle a eu d'crever...
*kuf*
'fin donc, les gosses, bons à rien, j'crois y'en a un qu's'est marié 'vec une trainée, et l'autre bé elle bosse dans un bordel just'ment...


Un grattage de postérieur nonchalant, un petit raclement de gorge suivi de sa quinte de toux habituelle - *kufkuf*-, et le voilà qui continue sur sa lancée. C'est qu'il parle pas souvent, l'ancien, alors pour une fois, il vide son sac.

Bé y'a ben la ptiote de Carcassonne, la ptiote au corbeau là, m'a l'air bien c'te ptiote, pis elle m'cause c'qu'est déjà rare d'nos jours, faut ben l'dire. Sacrée ptiote Lumena, l'a partie en voyage j'crois, c'ben dommage d'pu la croiser quand j'fais ma balade au marché. Pis, té, son oiseau bah il cause ! Ah ah, si on m'aurait dit j'y aurait pas cru, mais j'l'a entendu l'bestiau, même qu'y disait "salut".
'fin, c'est ben beau t'ça mais c'est sur que même la ptiote côté plaisir d'l'oeil elle peut r'passer, t'es ben plus jolie !


*kufkufbrouuaaaarrrrrrrr kuf*
*kufkufbrouuaaaarrrrrrrr kufkufkuf*

Va crever, va pas crever... Il ferme les yeux et on pourrait se demander s'il ne se pose pas lui-même la question. Au bout de quelques secondes, il ouvre à nouveau les yeux, regarde la vieille, cligne des paupières et extirpe de sa poche 5 écus qu'il lui tend en souriant.
C'est triste de vieillir...


Pour sur qu'mes gosses y risquent pas d'faire grand chose, j'sa même pas où qu'ils sont ceux là...
--Signora



Et, les pommettes bien hautes, elle prend l'argent tendu et le cache bien vite dans un replis de sa ceinture. Elle a gagné son pain du jour, merci le vieux !
D'ailleurs le bonhomme semble bien heureux d'avoir trouvé quelqu'un à qui parler. Sans doute que dans le coin, il n'y a plus grand monde pour faire attention à un ancêtre et que les jeunes n'aiment pas écouter quelqu'un qui rabâche et se répète sans cesse. la Signora, elle, n'en a rie à faire : il a payé, il peut bien occuper son temps comme il veut ! Alors, pour lui montrer que ça l'intéresse, elle réagit aux propos : elle hausse les épaules, sourit, fais une grimace. Tout comme il faut pour faire croire que ce qu'il raconte est vraiment vraiment subjuguant.


- 'Tention au corbac, j'ai entendu dire que certains mangeaient les yeux des gens pendant qu'ils dormaient... Moi, me méfierais de c'te créature du diab' !

Pour le coup, il la gratifie même d'un compliment. Jolie ? Ha. On lui a pas dit ça depuis au moins... Longtemps. Plus d'années qu'elle ne peut en compter.


- C'est qu'il est charmeur, le vieux ! On n'dirait pas, comme ça, mais y'a que ceux d'notre age qui connaisse encore comment faire la cour. Les jeunes, i' sont ben trop pressés...


Petite pause, le temps que Dieu se decide s'il va lui laisser la vie ou non, au vieillard. Et finalement, il lui la laisse, mais c'est au détriment de sa mémoire.
Et, les pommettes bien hautes, elle prend l'argent tendu et le cache bien vite dans un replis de sa ceinture. Elle a gagné son deuxième pain du jour, merci le vieux !

Un petit gloussement, puis, sans plus de manière, elle prend la main toute fripée de son client, paume vers le haut et se donne un air de profonde introspection. C'est à dire qu'elle plisse les yeux à n'en plus voir et ses rides doublent en nombre.


- Mh... Laisse moi voir ça...

D'un ongle noir, non pas de crasse mais de vieillesse, elle suit la ligne la plus imposante dans la main du vieux.

- Bah, tes enfants, sont pas très reconnaissants. Vont pas v'nir t'aider à finir tes vieux jour.


Elle secoue la tête.

- Moi, d'mon temps, c'était une évidence de s'occuper des parents... Y'a plus d'âge, j'vous dis, y'a plus d’âge... Et p'us d'respect !

Sur ce, elle poursuit son investigation.

- Ha, tenez, z'allez encore vivre longtemps... Mais faudra vous méfier des cheminées. Ca s'écroule vite, ces petites choses là. Pis bon, la chaleur humaine, rien de tel, hein ?

Pouarf, elle glousse. C'est une coquine notre vieille, moche, puante Signora.
--Grampa


Il hoche la tête, toussote, hoche la tête de nouveau.

C'ben vrai ça, les gosses c'des bons à rien... *kufkuf* Y'a tout qu'fout l'camp d'nos jours !

Il se rapproche un peu de l'ancienne en faisant mine de pas bien entendre - elle est ben pratique cette excuse.

Viv' longtemps ? S'méfier des ch'minées ? T'a sorcière un peu ? T'vois d'ces choses que j'sais pas comment qu'tu fais, belesa. *kufkuf*

Un petit compliment, l'air de rien, il perd pas le nord le vieux, enfin...si, des fois, mais là non... Il fait un clin d'oeil à la Dòna et poursuit, la bouche en coeur.

*kufkuf*
Pour c'qu'est d'la chaleur humaine, c'pourrait s'arranger si y'avait queq'chose pour m'chauffer ma paillasse... Genre... Té... T'voudra pas v'nir m'chauffer la paillasse ?
--Signora



- C'est juste qu'i faut apprendre à lire, c'est écrit dans ta main.

Un petite rire de gorge.

- Quoiqu', si on m'pense sorcière, ça m'arrange, on m'embête moins !

Et puis, proposition osée du vieux.

- Dis donc, c'est pas qu'chui contr', ta proposition, mais t'es pas jeune, pis moi non p'us. On est plus prêts d'être refroidis que d'ce tenir chaud...

Pis, à vrai dire, elle a pas de temps à perdre : il faut garder à l'esprit que l'on est déjà en automne et que l'hiver n'est pas loin. Ce qui signifie qu'il faut faire des réserves, acheter de nouvelles laines... Ce qui coute cher. Et le temps, c'est de l'argent. Aussi, si le papé ne lui propose pas un bon prix, elle refusera par une pirouette.

- Une brique chauffée sous ton draps, rien de tel...

Déjà, on fait la queue derrière le vieux. D'un regard, elle salue ses futurs clients mais vient reposer ses pupilles troubles sur l'ancêtre. Elle lui lâche la main, rompant l'entretient : s'il veut aller plus loin, c'est à lui de relancer le dialogue. Les femmes, c'est compliqué, et ça qu'importe l'âge...
--Grampa


Une brique chauffée ? Pfff... Il s'offusque un brin, le vieux, même s'il a largement l'habitude.

*kuf* Oué j'vois l'genre, t'm'aguiches 'vec tes yeux d'biche pis t'fais ta fine bouche quand j'a mordu l'hameçon. *kuf*

Il hausse les épaules et fait demi-tour en s'appuyant sur sa vieille canne, basculant dangereusement durant la manoeuvre - c'est que c'est pas facile à bouger ces vieux bestiaux.

*kufkuf*

T'façon j'va m'trouver une ptiote jeunette pour m'chauffer l'paillasse qu'ça va pas tarder, t'vas voir ! Qu'il ronchonne, en s'éloignant lentement. C'pas les dònas qu'manquent d'nos jours, 'vec mes beaux chicots j'va m'en trouver une moins t'morée qu'la vieille sorcière, oué...
Ariana_anthea


Encapuchonnée, elle s'était dirigée vers une petite carriole qui n'avait l'air de rien. Elle s'était même demandée si elle n'avait pas fait fausse route et manqué l'endroit qu'elle cherchait.
C'est en entendant une voix passablement éraillée qui affirmait lire dans les mains, qu'elle sut qu'elle était là où elle l'avait souhaité.
Longue silhouette noire de la tête aux pieds, personne n'aurait pu la reconnaitre. Elle n'éprouvait aucune honte, seulement pour une fois, elle espérait pouvoir passer inaperçue. Nombres de choses étaient arrivées dans sa vie depuis ces derniers mois, et elle aurait voulu savoir si cela s'arrêterait enfin un jour. Une vieille femme qui disait prédire les événements...elle n'y avait jamais vraiment cru, mais après tout, quel mal à aller la rencontrer ?

Elle s'approcha lentement, regardant un petit attroupement qui semblait attendre lui aussi qu'un vieil homme, et le mot était bien faible, ne veuille quitter la place.
Lors qu’après plusieurs minutes, il sembla prêt à le faire, il tituba tellement, que pensant le voir choir, elle ne put que se porter à sa rencontre. Non ! Il avait réussi à tenir debout, un miracle en soi quand on regardait l'ancêtre de plus près...
Il s'éloignait donc, la laissant là, tache sombre en pleine lumière.

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--Signora



Ha ! Elle l'aurait parié. Ce vieux n'était qu'un profiteur et il n'avait jamais eu l'intention de la payer pour de bons et loyaux services. Qu'à cela ne tienne, elle, elle allait pouvoir s'acheter des couvertures plus chaudes pour cet hiver, avec attroupement qui se faisait : le duos de vieux avait attiré un public amusé.

- Bonne route l'vieux, et oublie pas pour les ch'minées !

Elle aurait été seule qu'elle aurait donné libre court à son rire, mais il se trouait que quelques paires d'yeux étaient trop attentifs à la scène pour qu'elle l'ose : fallait pas perdre de clients...

- Alors, à qui la suite ? Je lis le demain dans vos mains... Sortez la monnaie !

Elle se racle la gorge et replace une de ses mèches évadées dans un chignon approximatif.

- Toi ?

Elle a lancé son doigt vers une jeune encapuchonnée, qui, sans doute en voulant se cacher, se voit ainsi placée au centre des attentions : qui par une telle chaleur, s'habillerait autant ? Une folle, sans doute. Ca peut être drôle.

La main retombe et le ton interrogateur flotte encore un instant dans l'air. Osera t-elle ? Ou la mamie la fera t-elle fuir ?
Ariana_anthea


Elle aurait presque un moment de recul lorsqu'elle se voit montrer du doigt et invectiver par un "toi" !
Elle se reprend, de toute façon elle est là et c'est le but de sa venue.

A pas lents, elle se dirige vers la vieille femme et relève la tête vers celle-ci. Tout ce que la femme peut voir à cet instant, c'est que celle qui lui fait face est fort jeune, et que son regard, peut être fou à cette heure, est surtout empli de tristesse et de doutes.
Inspirant profondément, elle se décide...


Adissiatz Mestra. Accepteriez vous de me recevoir ?

Ni simple interrogation, ni fanfaronnade de la part de la femme enfant, juste un besoin de savoir ce que le Très-Haut va encore lui imposer ou du moins espérer que la vieille femme puisse la guider dans les méandres qui la cernent.

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--Signora



Bonne pèche. Ça marche souvent assez bien avec les jeunes encapuchonnées, l'interpellation publique. Ça fait son petit effet et confère à la vieille un certain pouvoir d'autorité dont elle n'est pas peu fière. Après, il n'est plus si difficile d'impressionnée la frimousse que l'on découvre sous la capuche.

- Bonjorn, jeune femme.

Elle plonge ses yeux gris et plein d'une sagesse un peu gâtée dans les prunelles de sa nouvelle interlocutrice. Bien. Une désespérée. Ce sont celles qui payent le mieux.

- Je reçois qui le demande. C'est le destin qui choisit mes clients, pas moi.

Un petit sourire, genre "je suis une inspirée des dieux". Vous remarquerez que la vieille réussi à adapter son langage à qui lui parle : avec le vieux, précédemment, elle bouffait allégrement quelques syllabes, et voilà qu'elle s'exprime à présent à peu près correctement. La jeune fille/femme devant elle doit être de classe aisée voire de la noblesse : elle a quand même vouvoyé une mendiante. Une mendiante sacrément futée, mais quand même.

- 5 écus si tu veux que je lise dans ta main. 15 écus si tu veux monter dans la carriole. Et 10 si tu me trouve une belle tête.

Un peu d'humour, ça ne fait jamais de mal. D'ailleurs, assez fière de sa répartie, la vieille dévoile quelques chicots noircis.
Ariana_anthea


La femme lui parle avec gentillesse et lui sourit avant de finalement parler d'argent. Ah, oui, l'argent...Pour elle cela est tellement illusoire qu'elle n'y avait même pas prêté attention.
Elle regarde mieux la femme au sourire édenté et noirci par les privations sans nul doute, par l'âge aussi, puis reporte son regard sur la carriole. Pauvre maison de cette femme sans âge, pauvre refuge de ceux qui n'ont rien. Elle se sent bien ingrate, elle qui sans vraiment le vouloir a eu tant. L'amour inespéré d'un homme de bien, le confort matériel qu'apporte la jouissance d'un fief, l'amitié et le respect de gens à qui elle ne demandait rien...Pensive, elle laisse passer plusieurs minutes, jusqu'à ce qu'elle se rende compte que la pauvre femme attend sa réponse. Elle lui sourit en retour et répond...


Pardonnez moi, Mestra. Je vous donnerai volontiers 20 écus pour votre peine, bien que je vous trouve belle tête comme vous dites. J'ai la chance de n'être point dans le besoin, je peux me montrer généreuse avec ceux qui ne sont pas dans mon cas. N'y voyez là qu'un service pour un autre. J'aimerais, si vous le pouvez, que vous m'aidiez à connaitre mieux les desseins que le Très-Haut a pour moi.
Pour cela, je crois préférable d'aller dans votre carriole....


Elle la regarde toujours, espérant ne pas avoir choqué ou ennuyé la femme par son babillage parfois si confus.

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--Signora



Il y a une minute, la vieille pensait avoir affaire à une désespérée et cela en ayant juste croisé le regard de l'encapuchonnée. Mais après un silence pensif qui s'éternisa, notre diseuse d'aventures en conclut que le désespoir était plus profond que précédemment elle ne l'avait pensé. Elle était perdue, déboussolée, un peu, sa nouvelle cliente.
Mais l'âge rend le temps moins important, et notre mamie n'était pas pressée. L'impatience était réservée à la jeunesse impétueuse et la vielle se contentait volontiers d'une bonhomie calme et posée. Aussi, quand la jeune femme lui proposa non moins que 20 écus, elle se frotta les mains e esprit. Une bonne, très bonne journée, aujourd'hui. Elle n'allait pas s'en plaindre.


- Je ferai ce que je peux. Monte donc, jolie. Tu me donneras ça ensuite.

Et de son doigt plein d'arthrite, Signora montra les quelques marches suspendues qui menaient vers l'intérieur de son antre. L'intérieur était d'un banal commun. On y trouvait, dans le fond, une paillasse tressée sur laquelle avait été abandonnée une pièce de tissu qui servait de couverture. Une table sur laquelle trônaient quelques miettes d'un pain bis acheté déjà dur, deux chaises branlantes. Le tout était de bois, et les planches dont étaient constituées la carriole laissaient passer le jour. C'était propre, bien qu'une odeur caractéristique de "vieux" régnait en maître.

- Commence par me dire ton age et le nom du mois où tu es née, si tu le connais.

Les pauvres éléments d'astrologie qu'avait glanés notre Signora seraient aujourd'hui en office. Elle gardait les histoire de cheminées pour les vieux qui payaient mal.
Elle même prit place sur l'une des chaises.


-Et puis, donne moi tes deux mains, ajouta t-elle en posant les deux siennes sur la table, prêtes à recevoir les menottes fraiches de sa cliente.
Ariana_anthea


La femme ne sembla pas s'être offusquée de ses mots et l'invita finalement à s'introduire dans son logis, enfin si on pouvait nommer ce pauvre endroit ainsi.

Elle monta les quelques marches menant à l'intérieur, et s'habituant à la semi pénombre, elle détailla la carriole. Tout y était fort simple, ce dont elle s'était un peu douté. Elle se permit un sourire, tant cela lui rappelait des souvenirs..une vieille femme du hameau où elle avait grandi, pauvre femme mise un peu à l'écart par des idées parfois étranges. Elle faisait peur, comme souvent lorsqu'on ne comprend pas les faits et gestes d'une personne, cependant, cette femme était bonne et de si bons conseils. Elle sursauta lorsqu'elle entendit que la propriétaire du lieu la questionnait.

Elle se retourna vers l'ancêtre et la voyant s'asseoir, prit place face à elle. Elle laissa tomber sa capuche, ce qui mit au jour ses cheveux d'un châtain doré, puis regarda les mains flétries et marquées par le labeur, enfin elle posa ses deux mains à plat sur celle de la femme. La regardant, ses yeux noisettes dans ceux gris de la vieille femme elle entreprit de lui répondre.

Je viens d'avoir dix neuf ans, enfin d'après ce que j'en sais. Je suis sûre d'une chose, je suis née au mois d'août...

Cela dit, elle attendit que celle qui lui faisait face ne reprenne la parole.

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