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[RP] Lettre borgnesque aux guyennois.

Maleus
"Hep toi, approche."

Le gamin parut figé durant quelques instants, la peur pouvait se lire dans ses yeux ce qui n’aida pas à rendre le mercenaire de meilleure humeur.

"Ouais ouais, c’est à toi que je cause, ramene ton derche ici."

Se decidant en fin à rameuter sa trogne près du borgne, le jeunot ne put s’empecher de se mordiller la levre inferieure.

"M’mangez pas m’sieur, m’man l’a dit que vous aut’ vous alliez manger l’s’enfants et filer nos os au roy du Ponant réformé et que…"

Là s’en etait trop et un grognement agacé survint pour faire cesser le gosse dans son débit de conneries.

"Stop, j’veux même pas en entendre plus… Tu vas afficher ça pour moi, en échange t’auras quelques écus pour t’acheter je ne sais quoi… Marché conclu ? Ah non j’t’arrete, c’etait une fausse question, t’as pas le choix."

Ainsi le marmot obligé s’en fut afficher pour le borgne, sa derniere intervention guyennoise.


Citation:
Guyenne,
Guyennois,
Guyennoises.

En cette époque bien trouble où le royaume de France est déchiré, moult hommes et femmes du Ponant perdent la vie en luttant contre une reyne qui ne souhaite que faire plier tout ses sujets par la force.
Oui je parle bien du Ponant, cette alliance dont vous faites partis mais à laquelle vous tournez le dos quand tout devient compliqué.
La facilité, la tranquillité, voila ce que vous avez choisi en soutenant la regence et le conseil actuel, est-ce donc cela la définition du mot "alliance" pour quantité de guyennois ?

Nombrilistes, peuple majoritairement nombriliste, c’est donc cette image là que vous voulez donner de votre duché ?

Vous soutenez en masse ce conseil, conseil qui depuis des mois vous a appellé à haïr d’autres guyennois, à mepriser des guyennois de par leurs confessions.
La facilité encore, il est tellement plus simple d’avoir des boucs émissaires, des gens sur qui on projete tout les souçis pour se complaire dans l’aveuglement.

Des moutons, est-ce cette image que vous aimez donner en suivant betement le sieur Archybald vendu à la reyne, à sa compagne Melior dict "La poutrée" pair de France ?

Soutenir un parjure qui n'a de foi non pas en dieu, en une église particuliere mais simplement foi en ses interets?

Je n’ai rencontré, depuis que je suis en Guyenne, que peu de gens qui avaient l’envie ou l’intelligence de se faire leur propre avis, de peser les pour et les contre, de comprendre de quoi il retournait.
Non là encore, il est plus simple de gober la propagande du conseil et de suivre, tranquillité à la clef, encore est toujours cette fichue tranquillité.

Où est donc votre honneur ? Où est-il passé ?
Etes vous heureux de voir votre duché être vendu à la reyne sanglante, à la pairie toute puissante, par votre cher duc ?
Votre conscience se porte t’elle bien quand vos voisins et alliés souffrent de la barbarie loyaliste ? Il semblerait que oui, à quoi bon se soucier des autres, vos petites vies paisibles sont plus interessantes n’est-ce pas.

Respect aux guyennois qui sont restés fideles à leurs valeurs, à leurs idées et au Ponant tout en sachant ce qu'ils risquaient.

Souhaiter la paix est une chose, se vendre en est une autre.

Les guyennois ont décidés en majorité de se vendre et de gober la propagande honteuse et haineuse de leur conseil ducal, ainsi soit-il.

Desesperement,

Maleus Ewen d’Assay, angevin contrarié.

Ps: Si il prenait l'envie à certains de me répondre, sachez qu'ils n'auront surement aucunes réponses, je pense en avoir fini avec ce duché.

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Adieu Fab'
Mimi83720
Le souffre, la poudre et le feu. Peut être aussi une légère odeur d'alcool frelaté... Enfin, quoi qu'il en soit, une effluve si entêtante qu'elle ne quittait plus la brune malgré son l'éloignement de la source. Le coeur au bord des lèvres, la jeune femme errait sans but, si ce n'est celui de graver les détails à jamais dans sa mémoire.

Quant un galopin pressé manqua de la renverser pour afficher une lettre, Mimi leva les yeux au ciel. Puis s'attendant une fois de plus à regretter la curiosité qui la poussait malgré tout à lire "ce" courrier de plus, elle se ravisa pour l'interpeler.


Heyyyy petit, attends! Attends te dis-je! S'il te plait. Que dirais-tu de quelques pièces de plus?

Visiblement il n'avait rien contre, il patienta intrigué, le temps que la brune rédige une réponse, dont elle afficha copie avant de lui confier l'original et les quelques pièces que sa maigre bourse lui permettait encore de donner sans paraître pingre.

Trouves l'homme et donnes lui ceci, et si tu ne le peux, sinon jettes là aux orties. Elle rejoindra toujours une partie de mes rêves...


Citation:
A l'Angevin contrarié,

D'une fière Guyennoise,

Si ces quelques mots venaient finalement à vous trouver, si vous n'en aviez pas totalement fini avec la Guyenne, ou s'il plaisait au Très Haut que vous puissiez les lire,

Sachez que si avec moi vous prêchiez déjà une convaincue, d'autres, peut être, finiront par se poser grâce à vous les questions que j'aurais aimé moi même pouvoir éveiller par le verbe, là ou mon engagement indéfectible auprès troupes parties aider leurs alliés en Berry n'aura point suffit.

Si je me sens ce jour un peu lasse, ce n'est point tant le résultat d'un long exil volontaire parmi ceux qui connaissaient la valeur d'une parole donnée, que l'accueil qui nous fut réservé à notre retour par les notre, les calomnies, les menaces, me laissant au fond le sentiment de n'être plus qu'une étrangère dans le Duché qui ma vu naître.

Si d'aventure nos chemins venaient à se croiser, sachez tout simplement qu'une bavarde cadurcienne serait alors ravie de deviser avec l'angevin qui, aujourd'hui, me semble surtout désabusé.

Bien à vous,



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Le chagrin est une carpe. Le bonheur une anguille. (Jean-louis Aubert)
Maleus
Et de répondre finalement de quelques lignes.

Citation:
Dimezell Mimi,

Si nos chemins viennent à se croiser, sachez que ce sera avec grand plaisir que je deviserais en votre compagnie.
Il va de soi que le dialogue est devenue chose rare, la surdité etant à la mode ces derniers temps.

Las nous le sommes à peu près tous, au moins pourrons nous nous réjouir que dans quelques autres contrées le fait de donner sa parole à encore un sens et le nombrilisme n'y est encore que minoritaire.

Puisse Deos veiller sur vous et vos camarades,

L'angevin.

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Adieu Fab'
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