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[Rp] Ainsi font, font, font les petites marionnettes...

Eralypse


... Ainsi font, font, font, leurs p'tits tours et puis s'en vont.



[ Aix, poitron-jacquet, premier tour.]


Bon. Commençons par le début.

Le droit... Puis le gauche. Oui, voilà ! Droit, puis gauche, puis droit, puis... Puis droit... Puis droit... Puis...

Non bha contente toi d'un seul œil, va, t'y verras aussi bien et c'est moins compliqué.

Donc : droit, tout droit. Tout droit du droit. Pour y voir quoi ? L'orée d'un toit.

Comment ça, ça te fait pas rire ? Non mais on te demande rien. C'est moi qui parle.

On descend maintenant. Narines, opérationnelles ? Ça à l'air d'aller à vue de n... De n... Oh bha qu'est ce qui se paaa...


Bruit.

Silence ému.

Re-bruit.


D'accord. Donc, plus bas aussi, ça fonctionne à peu près. D'accord. Non mais ça me rassure. T'aurais juste pu quitter le caniveau avant. Ah mais...! Même sur les bottes ?! Non là, quand même !

Bon, aller... Membres inférieurs maintenant. Non t'es mignon mais celui-ci, tu le gardes au chaud, ça va bien maintenant ! Aller.
Aller ! Talons, genoux, et on lève le tout. Voilà... Oui, bha ça tâche un peu mais vas-y... Oui... Encore un peu... Et voilà ! Non appuies toi au mur. Parce que la dame n'a pas nécessairement envie de se retrouver avec ce genre de souvenirs dessinés sur ses étoffes, enfin ! Puis elle s'en va de toutes façons...

T'inquiètes pas, va, après un bain ça ira mieux. Mais si... Oui, certes, il faudrait aussi que tu... Changes de... Hum, commences par un bain.
Jambes maintenant que t'es debout. Devant... Derrière... Gauche... Droit, tout doux, vas-y, je te regarde. Vas-y, vas-y. Prends ton envol, déploies tes ailes au vent de ce courant de liberté ambrée qui souffle sur nos...


...

Prise de conscience.

Élan d'une phrase qui aurait pu rester dans les mémoires brisé, tout bonnement.

Et un brun, quelconque, au milieu d'une rue, qui compte -ou c'était le contraire ?-, et un brusque éclair qui fissure le tout, gentiment. La vision du tout, du moins. Pochon à vinasse aidé oscillant à travers les pavés pour compléter le charmant tableau. Oui, le tout doit supporter les miettes vermoulues pour être vraiment le Tout.

Et le Tout a entendu quelque chose qui l'a poussé à figer l'image. Il a parlé d'ailes, n'est ce pas ? Si, si, le gosse là dans le fond.

Un petit jeu de bout à bout, voulez vous ? Paire d'ailes, élé-vent, vent d'été, enfermé, mais si la paire d'ailes l'attendait. Dait. Da, dais. Dés jetés. Taie. D'oreiller, la taie. Oui, tais. Toi. Et bouges toi le fondement. Non parce que... La fin n'est pas forcée de rimer.

Au Tout de poser élytres déchirées au dos du perdu en robe de bure, pour clore la partie.
D'insecte à oiseau... Ça nous fait loin ? Pas la peine d'estimer : à tire d'elle, tout est toujours plus court.


Rp pas très ouvert. Mais pas si fermé. Semis ? Si c'est de tournesol, je dis pas non.
Jd Era.

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Delta.
Moins perdue, pas encore du moins, Jehanne a quitté sa peau de Madame pour finir sa nuit à l'Hyrdomélide désertée. Ce lieu qui n'avait abrité que deux âmes n'était plus qu'un lieu de passage, simple couverture pour qu'elle s'en aille soulager sa souffrance en s'offrant aux proies de son choix

Nuit courte, matinée longue, abandon dans les bras de Morphée, le seul abandon de l'esprit qu'elle s'accorde. Seul instant où son âme est libre. Libre de songer. Réveils humides, oreiller trempé, souvent. L'on pourrait la croire heureuse, quand elle joue avec les hommes, s'amuse avec son portier, prend du bon temps, profite de la vie... L'on pourrait, mais il n'en est rien et l'oubli impossible.

Oh, dernièrement les moments sont doux, pourtant l'oiseau ne la quitte pas, elle songe, toujours, trop, rêve, s'inquiète... Et si ? Si il arrivait, là, un jour, qu'il entrait ? Que ferait-elle ? Oserait-elle se jeter dans ses bras, garderait-elle leur réserve habituelle ? Lui avouerait-elle la vie qu'elle mène depuis qu'il a disparu, pouf, comme ça ?

Elle n'en sait rien...

Réveil humide, encore. Elle se lève, prend un bain, s'apprête. Il faut sortir, la nuit est déjà loin. Masque sur le visage, sourire. La vie est belle, non ?

Quelques pas, par ci, par là. Quelques pas qui mènent, par le plus grand des hasards, ses billes sur une silhouette.

Battement loupé, main à sa poitrine. Pieds de plomb. Figés.
Ce n'est pas lui, encore une fois elle va s'être trompée, encore une fois elle va regarder le visage du vagabond qui lui tourne le dos et être déçue, encore une fois...

Il est pourtant des signes qui ne trompent pas, celui de son âme qui s'accroche à la silhouette, celui de ses pieds qui de plomb passent à la plume.

Avance, trébuche, se reprend, avance, toujours.

Une main sur l'épaule, une main qui effleure, ose, prête à être déçue.

Et la voix, brisée de tant d'illusions, qui espère, encore, faible, dans un souffle.


- Vous ?
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Eralypse
Heureux hasards.
Ou peut-être qu'à force de tourner, en rond ou en carré, la rencontre était forcée de se faire. Pas un caprice du destin, non, le simple produit d'une navrante probabilité.

Ainsi, magie de l'instant muée en coïncidence, le brun à la carcasse pleine de fumées indistinctes n'a plus à s'émouvoir de l'opalescence des doigts qui le frôlent. La mécanique des corps se charge de tout, épaules se meuvent, puis le buste, puis genou plie, s'éloigne, se tend et bassin... Bassin...


Moi ?

S'encre.

La voix est rêveuse, se perdant dans les hauteurs d'une intonation surprise, avec ce quelque chose de l'enfant qui est devenu homme sans même y prendre garde. Billes ne sont plus que de grands puits au fond enténébré par on ne sait quelle créature, seule une fine auréole sans teint persiste à l'entourer, garde-fou.
Le temps d'un battement, cils, palpitant, et la pellicule se rompt.


Vous ?

Pâle écho. Voix blanche. L'ombre a dit "vous" ? Elle a pensé "toi".

Et, enfin : déchirement vient.

Il est long... Des reins à la nuque, la plainte s'étend, faisant raide chaque parcelle parcourue. Le brutal de la scission s'infuse, diffus, aigu, partagé dans la douceur d'une violence qui l'arrache à son brouillard enveloppant.

Pas un mot.
Juste des yeux, mangés au noir d'une encre qu'il n'a laissé couler sur aucun feuillet, des yeux qui observent, à un pas des sinuosités qui dessinent une chimère aux allures de réel.

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Delta.
Perdu... Mot qui la traverse, qui la transperce, mot qui lui semble si réel à cet instant. Perdu. Elle l'avait perdu, et il avait fait pire, il s'était perdu lui-même.

Sauf qu'elle l'avait retrouvé... Ou qu'il l'avait retrouvée, elle n'en savait rien, à vrai dire, elle s'en tapait comme de son premier homme, voire plus. S'ils s'étaient retrouvés, elle l'aiderait à se retrouver...

Que lui était-il arrivé ? S'était il englué dans le miel ? Noyé dans le fiel ? Pourquoi ? Comment ? Où ?

Nulle réponse dans les yeux cernés d'encre qui lui font face. Rien qu'un abîme sans fond, qu'une crevasse indélébile, sombre, dans laquelle elle veut plonger, se perdre, jusqu'à retrouver cette lueur qui l'habitait, jusqu'à le retrouver, le remonter hors des abysses...

N'est ce pas un bout de connaissance qu'elle y lit ? Non ? Rien ? L'espoir lui joue des tours, sans doute.

Sa main s'agrippe à l'épaule, il ne faut pas lâcher ses rêves, si l'on souhaite les conserver, elle ne veut pas... plus, plus le perdre, jamais. Souffrance qui se ravive en observant l'inconnu dans cette carcasse d'être adulé, souffrance de ne pas savoir, souffrance en avance, pour les aveux qu'elle devra faire...

Ou pas.

Pourtant, elle ne veut pas lui mentir, mais peut-être cela le protégerait... Tempête sous la chevelure brune, tempête qui vient se faire vaguelette, apaisante, caresse sur une joue, là, comme ça, dans la rue, n'en avoir cure des regards curieux.


- Nous.

Nous, moi, toi, nous ! Nous Jehanne Audisio, Baronne, Madame, tenancière d'un bordel, et toi, toi, lumière de mes nuits - oui, ça fait cliché, et alors ? - moi et mes mensonges, toi et tes secrets... Où étais-tu ?

L'emmener pas si loin, mais pas si près, doucement, sans le lâcher, sans s'y résigner, de peur qu'il s'évapore, de peur d'avoir rêvé, de peur d'être déçue... Encore.

L'emmener dans ce lieu qu'elle a aménagé pour eux, cette taverne pas ouverte, cet endroit qui pourra abriter sa renaissance... Juste à côté de celui où, chaque nuit, lorsqu'elle ne tenait plus, elle s'allait perdre un instant dans une paire de bras.

Amnésie vicieuse qui ne lui faisait rien oublier, rendant la chair plus brûlante encore, honte et désir mêlés. Plaisir et dégoût. Et l'espoir, toujours, doublé du paraitre.

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Eralypse
Étrange.

L'encre, au lieu d'avoir la décence de se rétracter, de fuir l'éclat qui se présente, mange encore un peu plus les iris. L'auréole disparaît ; le noir a vaincu.

Nous... Nous... Il y avait un nous ? Non pas qu'il ait oublié. On a beau faire, les marques de la chair jamais ne disparaissent. Elles restent là, tapies, dans l'attente du rayon qui viendra les mettre à jour.

Mais... Non. La sienne n'a pas cru bon d'aller se cacher sous un repli. Elle est restée là, béante, hurlante

Non pas qu'il ait oublié, non. Non pas qu'il ait pu, voulu. Juste que ses souvenirs, en ces temps, se sont mués en jolies bulles ondulant sous les clartés du néant et glissent, glissent... Elles glissent dans les volutes, faisant élégamment fit des doigts minuscules qui tentent, aux éclaircies, de les rassembler.

Réponse vient. Une des précieuses petites capsules s'est écrasée sous la tempête lue, devinée du bout des abîmes. Ou peut-être est-ce le frôlement tiède, ces phalanges qui se plient au dénivelé d'une joue. Ces doigts là semblent savoir mater la mutinerie. Le contenu se répand après la percée, miel épais emplissant la carcasse figée.

Ce qu'il aurait pu dire pour répondre à l'impromptue bienfaisance se serait résumé à d'autres mots défaits. Alors, il regarde l'oiseau, aveuglé, et se tait.
Arc de la mâchoire répond pour lui, se presse contre la paume, indolent, et goûte au peau à peau.

Nouvelle percée.

Des soupirs fanés depuis longtemps serpentent pour s'échapper de leur prison translucide. Absorbé, par la vision mouvante et les coulées transcendantes qu'elle provoque, il ne tente pas même l'esquisse d'un geste quand elle se fait guide.
Reviviscences remuent ses tréfonds et lui, fait auditeur, se laisse emporter, arnaché à un poignet de peur de perdre la brune dans une cohue qui n'existe que dans ses yeux.

Pavés filent sous leurs pas, façades se succèdent dans un ballet que le fourvoyé ne veut reconnaître.
Puis... Le sinueux d'une rue se fait familier dans un éclair. Et, lorsqu'un battant de bois se dresse, lisse, devant ses yeux nus, lorsque, soudain, le garçon sait précisément où il se trouve, une voix semblable à la sienne demande :


Ici ?
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Delta.
La porte se dresse devant eux, s’ouvre, tranquille, lente, dévoilant un lieu qui n’a que trop peu servi ces derniers temps. La main n’a pas lâché le poignet, pas une serre, non, une attache douce, une envie d’être ressentie comme telle, l’envie de l’amener ici.
La porte s’ouvre, donc, laissant deux silhouettes devant elles, une qui s’interroge, l’autre qui sait. Qui sait qu’elle a retrouvé l’homme perdu, qui sait, mais se demande… Des questions, une tonne de questions qui trouveront peut-être réponse plus tard… Elle n’en sait rien. Il faudrait qu’il sache pour pouvoir répondre, il faudrait qu’il veuille, pour le faire.


- Là.

Réponse simple qu’elle lui offre, réponse à sa question qui n’en était pas une. Réponse… Les deux êtres s’avancent, l’un mené par l’autre, la porte se referme derrière eux, poussée d’un pied habitué. Claquement léger de la clenche qui reprend sa place. Les choses vont-elles la reprendre… toutes ?
Elle doute, la brune, elle a peur, un léger tremblement vient parcourir sa main saisissante, la main qui ne peut se résoudre à le libérer, de peur qu’il ne disparaisse, de peur qu’il ne soit pas réel, que sa porteuse ne soit encore en train de rêver…

Avancée dans la taverne désertée, doucement, pour que ses pas ne le choquent pas, doucement pour qu’il apprivoise à nouveau l’endroit. Leur endroit, ce lieu qu’ils ont préparé ensemble, ce lieu qui leur appartient, qu’elle a voulu pour les abriter, eux, seuls, sans être dérangés, sans qu’on vienne leur voler leur intimité, leur tranquillité.


- Mon correspondant n’a jamais répondu… le vil.

Reprendre le jeu, tenter, espérer qu’il saisira, espérer, toujours, un geste, plus qu’une lointaine étincelle dans les yeux, plus… toujours plus. Rêver… Vouloir le rejoindre dans son monde, dans ces pensées qui l’habitent, vouloir…

Elle l’amène au comptoir, derrière, sort un pot de confiture de figues, tout se tente, tout, et du pain pas encore rassis. Prune liquide posée sur le bois, godets également… Le goût réveille les sens, parait-il.


- Où ?

Où étiez-vous, qu’étiez vous devenu, pourquoi, pourquoi, pourquoi ? Pourquoi…
Un regard qui reflète la souffrance endurée, tandis que des lèvres, tremblantes, s’efforcent de sourire.

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Eralypse
Il ne se ressemblera plus autant à lui-même qu'en cet instant pour un long temps.
Il ne s'est jamais plus ressemblé à lui-même depuis longtemps, non plus.

En d'autres termes, à cette porte passé, à ce refuge regagné, embrassé des yeux, à ce bruit de pas coutumier sur le plancher, à cette odeur un peu fanée qui baigne l'endroit, à la lumière malingre qui perce les murs, à cette familiarité qui le prend au ventre... Lucidité émerge.

Le perdu ne le sent pas. Clarté lui apparaît comme un énième caprice de son essence emberlificotée dans un capuchon de toile inextricable.

S'il l'avait perçu...

Réflexe se serait réveillé. Main aurait gagné la bourse aux Merveilles dissimulée dans son surcôt et tout aurait de nouveau disparu dans des kyrielles de bulles chamarrées et dansantes. Bain de l'esprit aurait été pris. Il n'aurait resté que cette douce sensation béate dans la pensée vidée de son essence, dans l'esprit vaincu sous le poids de l'oubli.

Mais... Il n'est pas venu, n'a pas vu, n'a pas perçu.

Alors, là, dans le cocon tapissé de leurs douceurs, de leurs sueurs mêlées - tant pour le bâtir que pour l'habiter-, pieds sur ce sol qui a entendu toutes leurs tribulations... Quête de connaissance... Trouvaille de l'être... Écartèlement du paraître...

Tout ce qu'il avait trouvé, durant ces soirs abandonnés à la lueur des chandelles, un goût plus piquant de mielleux sur la langue. Tout ce qu'il avait perdu, sacrifié sur le bel autel.

Tout ce qu'il en reste, ravines dans sa chair, entrailles au supplice, et le reste encore là, à tambouriner contre ses côtes, à faire remonter cette réalité tombée au creux des brumes...


Il a perdu plume, peut-être.

Pied. Noyé.

Ou c'est un vil, un vrai...

Qu'il se ressemble, le grand dégingandé, debout au milieu de nul part, avec son plein d'épis bruns et ses paumes arnachées contre la surface du comptoir.
Avec ce sourire flottant qui étire presque le coin de ses lèvres.
Avec ce regard aux iris qui reviennent cercler le noir, ce regard qui devine l'arrière-salle, ce regard qui ne s'en détache pas, plus.

Bulle implose, a implosé, et, cette fois, ce n'est pas miel mais figue qui vient lui emplir la gorge, qui immobilise lèvres et langue, qui fait se tendre le corps, muet.

Question l'appelle mais il ne sait pas répondre... Ressemblance se meurt, un peu.

Tout ce qu'il sait, c'est la bouffer des yeux, gosse affamé, et tendre une main dans l'espoir de l'appétit comblé, comme ça, vers la joue troublée d'un sourire sans teint.

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Delta.
Dévorer… elle se fait dévorer du regard, des billes cerclées de noir qui lui aspirent toute résistance, toute volonté… Il la dévore, elle est sienne, depuis longtemps déjà, depuis leurs premiers regards, depuis… C’était avant.

Avant…

Quand aucune question ne se posait que celle de ne pas le faire souffrir vis-à-vis de sa situation, vis-à-vis de son statut d’épouse…

Avant…

Quand elle n’avait pas ouvert de bordel pour pallier au manque de délices charnels… Délices au goût de fiel, parfois, quand, lucidité revenue, elle s’en allait saler ses draps de nouveaux fluides, ceux de ses puits bleus-nuit.

Avant…

Mais ce qui compte là, ce qui compte absolument, ce qui la ronge, l’interpelle, lui donne envie d’hurler, de pleurer, de rire… Ce qui voudrait la faire sourire, ce qui l’anéantit…

Maintenant…

C’est qu’il est là. Son corps est là, abimé, torturé, il est là… Amaigri aussi, il est là… Absent. Il a faim, elle est affamée, et pourtant elle le laisse se bâfrer, s’emplir d’elle, lui arracher son âme, son être… Elle subit sans oser, sans croire, sans savoir…

Doute…

Qu’a-t-elle fait pour qu’il parte ? Qu’a-t-elle fait de mal ? Depuis, elle a fait… beaucoup, tentant de se perdre, de l’oublier un peu, le temps d’une liaison sans sentiment, le temps de se rendre compte que c’était impossible…

Culpabilité…

Il la dévore, la bouffe des yeux, et il tend la main… Mérite-t-elle cette caresse ? Sourire forcé se meurt, bouche s’affaisse et paupières se ferment… Se ferment pour mieux laisser couler le sel, bien loin des figues et du miel…

Réalité…

Main se tend pour tenir celle qui ose enfin, main se tend pour l’appuyer contre sa joue humide, l’appuyer fort, envie de réalité…

Et le sel se répand…

- N’est pas vil… N’dites pas de mal de mon correspondant.

Esquisse de sourire, rire avorté qui se noie dans un sanglot, elle veut hurler, le secouer, qu’il parle, qu’il lui raconte, elle veut tout ça, et surtout, surtout, elle veut se blottir dans ses bras.

Et ne bouge pas.

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Eralypse
Et l'instant dure... Dure...

Tout son réel se tient à ces phalanges, simples phalanges, allongées sur la courbure de cette joue, prolongeant l'essor de la paume nichée dans le prolongement du menton. Il n'y a que ce geste, que ce peau-à-peau futile, pour éviter la submersion du petit bout d'être retrouvé.


Je dirais plus
. Qu'il promet, dans un murmure aux accents garrotés, ligne des sourcils arquée toute en entière dans un accent amer. - Plus... Qu'il répète. Le « Partirais » devant précéder, en éclaireur, s'est perdu...
Pas un mal. Cette promesse-là, il l'a déjà faite. Déjà rompue, surtout. Il y a des habitudes à ne point prendre, comme disait... Comme disait...

Qui disait ?

Temps s'égrène sans se faire arrêter par les accrocs de la pensée. Pas comme s'il le pouvait non plus.
Corps, lui, le pourrait. Il a même fait de l'arrêt pour cause de sinuosités de l'esprit trop présentes une griffe bien reconnaissable. Mais, puisque enveloppe et esprit se sont vus séparés par un penchant inavoué et que la réconciliation demanderait un regain de lucidité en continu... Les deux entités œuvrent, seules.

Essence, désincarnée, se blottit dans des débandades de réminiscences appelées par l'image transmises des puits miroitants, interrompue par ses propres intermittences.
Carcasse, détachée, suit seules commandes des tripes hurlant à la vie, libérée du poids des absences de sa comparse.

Prières se perdent dans le flot de scènes remontantes et marmottements suppliants se font assassiner cependant que muscles nient tout ordre, mutins.
Main migre, vive, faite bien vite maîtresse d'un nid que le garçon a abandonné sans considération aucune. Et, dans le même temps, l'entier semble suivre l'élan donné, venant chercher sous un impérieux ordre la proximité à son meilleur angle.

Spectateur se lance dans des verbiages de lui seul connu, arraché à ses considérations hasardeuses par une légère carence de la substance d'entrave.
Nid, creux du cou, par main occupé, se fait quitter, rapidement encore, comblé par les ourlets de chair amoureuse. Et bras, bras... Depuis longtemps sorti du carcan de maladresse qui les retenait, se lovent autour de la taille secouée, comme le reste, de sanglots silencieux. Peut-être voudrait-il, dans un instant de manquement à l'instinct, glisser un « Chhhut » apaisant. Peut-être même que le chuintement indistinct qui perle entre les lèvres est une esquisse de la dite envie. Mais bouche ne semble pas décidée à quitter peau, alors...

« Cogito ergo sum » ? Foutaises, oui. Étreinte se resserre. Fornico ergo sum, plutôt. Un peu trop.

Et, brusquement... Réunion s'opère, quand carcasse ne peut plus feindre d'ignorer les épanchements douloureux qui secouent le corps enchâssé dans ses bras. Esprit s'immisce. Liaison n'est qu'un spartiate raccommodage, aiguille et fil plantés dans la chair de plaies encore à vif.

C'est sûrement ce qui explique que, soudainement toujours, tremblements en viennent aussi à s'en prendre à l'abdomen du perdu. Ce ne sont d'abord que contractures, puis, doucement...
Ils glissent, gonflent la poitrine et explosent, silencieux, sous des paupières lourdes de tensions.

Ce n'est pas le gosse, qui pleure. Premières larmes de l'embryon d'homme, sûrement chargées de bien plus que le déchirement du retrouvé...

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