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[RP] Rivet ~ Entrée par la porte ou par la fenêtre

Ellya
Tout débuta le premier jour de l'automne 1459...


Que Sainte Illinda soit ressuscitée si ce que je vois est réel!

Le souffle coupé, la nonnette, clef en main, se trouvait à l'entrée du Prieuré du Rivet. Jour exceptionnel que l'ouverture officielle de ce même Prieuré! Et l'Oblate s'était parée joliment pour l'occasion. Un douce brise soufflait gaiement dans ses cheveux nattés. Le ciel s'était paré d'une belle robe azur et ne moutonnait qu'à de rares endroits.

Par tous les Saints...

Les travaux avançaient bien. Deux ailes sur quatre tenaient debout - même si l'on pouvait encore se demander comment. La vie affluait doucement au sein des murs du Cistercien bâtiment.

Et ce jour... Oui, ce jour... Elle allait pouvoir délicatement insérer la lourde clef dans le battant de la porte en bois, la faire jouer, entendre grincer les gonds et ouvrir le Prieuré au reste du monde.

Ou pas.


Krooooooooooooooooo? Sortez les mains de votre cochonnaille et venez immédiatement vous expliquer!


Rouge de fureur à l'idée qu'il ait gâché une telle joie, elle se retourna vers le Protecteur, les mains sur les hanches.

Où donc avez-vous mis la porte, sombre imbécile?


Derrière elle, des murailles et, à l'instar de la porte, un trou béant.
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Ellya
[Il existe une peur qui émerge de la conscience et qui découle de l'instinct de conservation. Elle doit exister. Et puis, il y a la peur qui paralyse et qui fait perdre les dixièmes de seconde. Celle-là doit disparaître.]*


Il était parti.

Capitani.

Seule, dans l'édifice en ruine, elle avait ruminé sa colère. Sa détresse.
Elle ne voulait pas être abandonnée.


Depuis que la bêtise du Blayois lui avait attiré une humiliante punition, elle ne le portait pas dans son cœur. Sans pour autant le détester, elle ne manquait pas une occasion de le rabaisser. Candide vengeance.
Mais quand ils en venaient à prier de concert, elle se trouvait en harmonie. Avec lui. Avec elle.

Elle en avait oublié sa rencontre avec lui. La toute première.

Je m'appelle Kronembourg. Arrivé ici il y a un mois pour contribuer à défendre cette Abbaye. Allez savoir pourquoi je suis resté et j’attends même le jour de mon baptême. Je ne vais peut-être pas vous déranger plus longtemps, les nuits sont courtes par ici. Je voulais juste m'assurer de votre sécurité.

Défendre. Sécurité. Langage d'un ancien soldat.

Ellya haïssait les soldats.

Et le sacristain avait rendu la bure contre l'épée, le temps de quelques semaines.


Ce que la jeune femme pensait des récents événements tenait du simplissime. Elle désirait rester neutre.

Oh, elle entendait bien les arguments des uns, rejoignait l'opinion des autres mais... elle avait une peur viscérale des affrontements. De la mort. Et plus encore qu'à son habitude, elle avait ce farouche instinct qui lui hurlait de rester éloignée de tout cela.

Maternelle au plus profond de son être, son corps suivant une courbe évolution, elle ne souhaitait que paix et repos.

Mais pas seule. Si le Créateur le voulait bien...


*Alain Prost

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Larouchka
[Le bien pour l'homme consiste dans une activité de l'âme en accord avec la vertu*]

Les mots avaient faits leur chemin. En effet, ce que m'avait dit Ellya semblait censé et était sans doute ce que j'avais de mieux à faire. C'est pourquoi, en grand secret, drapée dans une cape noire, j'avais pris le chemin de Rivet, sans rien dire à personne. Mon Senher penserait que j'étais avec Sylphael et Gabriel, Gabriel, lui, penserait que j'étais avec mon Senher. Quand à Radek, cela faisait assez longtemps que nous nous sentions libre l'un vis à vis de l'autre pour ne plus nous rendre ce genre de comptes.

D'un pas léger, je m'en allais retrouver donc ma soeurette, pour avancer vers ce que j'imaginais être mon destin, du moins, c'est ce que je voulais.

La conception du bâtiment laissait perplexe. Quitte à entrer, autant passer par la fenêtre! C'est donc ce que je fis allègrement, appelant d'une petite voix, celle qui allait me guider vers Aristote.


Ellya... Vous... vous êtes là dites?

L'endroit n'était pas très engageant et le trou béant par lequel je m'étais faufilé semblait n'arriver nul part. Un instant, je me demandais si je n'étais pas plus tôt dans l'antre du Sans Nom. Mais, confiante, n'y voyant goutte, je tâtonnais dans le noir.

C'est moi, Lara! Je viens pour... vous savez quoi!

Ma Rédemption! Au moins! Avec la vie de débauche que j'avais eu depuis la fin de mon enfance, la pastorale allait être ardue, surtout que je n'en savais pas beaucoup sur Ari et toute la Sainte Smala! Ellya savait-elle à quoi elle s'était engagée? Certainement pas! Mais j'avais grande confiance en elle.


*Aristote - Ethique à Nicomaque
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Ellya
Chandelle en main, la Prieuse retrouva sans mal la petite voix qui se faisait entendre. Également vêtue d'une cape sombre, elle avait faussé compagnie à son domestique pour se rendre soi-disant en taverne. L'heure tardive le fit tiquer mais, le maistre absent, la maistresse était bien l'autorité principale.
Il fallait juste espérer que l'orfèvre ne reviendrait pas de son périple le soir-même.

Toujours partante pour guider les ouailles sur le douloureux et somptueux chemin de la foy, elle n'avait pas hésité une seconde face à Lara. Si pour cela elle devait faire plusieurs nuits blanches, ainsi soit-il. Elle en ressortirait fourbue mais satisfaite.


Lara... Je suis là...

Au milieu des ruines, deux ombres se retrouvaient pour un secret commun.

Si vous savez faire un feu, faites-en un! Nous tiendrons difficilement la nuit sinon.

Et la jeune Watelse de guider la dunquerkoise vers un lieu abrité, non couvert mais entouré de quatre murs tout de même. Sur le sol, de gros rochers feraient office de chaise. Si ce n'était pas merveilleux...

J'espère que personne n'aura l'idée de traîner par ici...

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Larouchka
Une lumière dans la nuit. Plaquée contre un mur, je retiens ma respiration avec angoisse et appréhension, et si...

La douce voix d'Ellya me fit pousser un soupire de soulagement. Non, personne ne m'avait suivit et oui, nous étions tout à fait seules, hormis quelques animaux nocturnes pas vraiment menaçants.

Je m'avançais donc vers le point lumineux et regardait la jeune femme en lui souriant.


Merci ma soeurette, d'être venue!

Hochant la tête en entendant la suggestion sage de la nonnette, je commençai à ramasser quelques brindilles alentours, il y avait de quoi faire, l'automne arrivant à grand pas. Assez rapidement, le feu fut prêt. J'avais l'habitude de me débrouiller seule, il avait bien fallu apprendre à survire, les aléas de la vie m'ayant conduite bien souvent à devoir apprendre à me protéger et à survivre même au creux de l'hiver.

Voilà, au moins nous n'aurons pas trop froid et cela nous fera de la lumière!

Je m'assis donc auprès de ma soeurette, la leçon pouvait commencer, nul doute que personne ne viendrait nous déranger vu les conditions de notre rencontre. Le secret serait bien gardé.

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Ellya
Malgré les flammes qui s'élevaient doucement vers un ciel d'encre, la Duranxie resserra les pans de sa cape contre elle. La nuit n'avait jamais été son élément, élément trop prompt aux manigances et aux soupçons.
Elle finit par sortir de sa besace plusieurs documents avant de les étaler face à elles.


Cette nuit, je vais vous expliquer l'Aristotélisme. Je vais vous conter l'histoire de ses prophètes, Aristote et Christos. Puis viendra le tour de l'Église Romaine et de son fonctionnement.
Une fois toutes ces connaissances en vous, vous serez à même d'apprécier la valeur du baptême et de le demander. Ou non.


Mais la religion... C'était son univers. Sa vie. Elle respirait foy. Elle mangeait foy. Elle était foy.
Malgré tout.
Malgré son époux.

D'un doigt, elle désigna le premier vélin qui faisait le résumé de la Création du monde.


... Vous savez lire, n'est-ce pas?
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Larouchka
Foutrecul! Ce fut la première chose qui me vint à l'esprit quand je la vis sortir une liasse de vélin high quality, le genre de parchemin que je ne pourrai sans doute jamais m'offrir. Je regardai Ellya dont les yeux brillaient à la lueur des flammes. Je l'écoutai aussi et j'avais l'impression que le ciel allait s'effondrer sur ma tête. Se rendait-elle compte... Non, certainement pas.

Outre ma vie de débauche, je n'avais pas grande éducation en matière de religion. Bien sûr, il m'était arrivé de me retrouver assise à la messe et puis je croyais, oui, oui! ça c'est sûr, je croyais! Enfin, je ne savais pas trop en quoi, mais je croyais!

Sauf qu'en matière de connaissance... pfff... rien du tout! Enfin quelques prières par ci, par là, que je mélangeais parfois, parce que bon... tout retenir, ça n'était pas facile tout de même.

Je tentais d'accumuler les premières informations que la soeurette tentait d'envoyer à mon cerveau. Les prophètes, Aristote, Christos, l'Eglise... bon jusque là, ça pouvait aller. Jusqu'à ce que la question fatidique tombe.

Savais-je lire... Oui, non, peut-être... cochez la bonne réponse... En fait, en théorie, je savais lire. Gabriel avait commencé à m"apprendre, Ersinn avait tenté aussi de m'inculquer quelques rudiment, j'avais même tâché d'imiter Sylphael qui lui, lisait parfaitement et écrivait encore plus parfaitement. Le souci c'est que... ça ne rentrait pas! Tout s'embrouillait. Les lettres, les virgules, les apostrophes, les mots, tout s'emmêlait et je lisais avec beaucoup de difficulté. Quand à l'écriture, n'en parlons pas, c'était un enfer, si bien que quand j'avais une missive à envoyer, je filais chez l'écrivain publique et lâchais quelques sous pour avoir une belle missive bien propre à envoyer.

Je contemplais les parchemins, fis une moue boudeuse et regardais Ellya en soupirant


Ben en fait.... comment dire... disons que je sais... un peu... mais tout ça... pffffffffffff... c'est BEAUCOUP!!!

Oh que oui, c'était beaucoup et je ne m'en sentais pas le courage, surtout à la lenteur à laquelle je lisais et le temps que tout cela me monte au cerveau, j'en avais pour des mois.

Vous n'auriez pas un... résumé? Ou... quelque chose de plus court?

Sourire angélique à l'appui, je plantais mes mirettes dans celles d'Ellya, espérant qu'elle ait une solution.

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Ellya
Un sourire.
Voilà ce que fut la réponse de l'Oblate.
Sourire de réconfort.
Sourire de "c'est pas grave".
Sourire de "j'ai toujours une solution de rechange".

Elle se saisit d'un court bâton et commença par dessiner un petit point sur le sol poussiéreux.


Au tout début du monde, Lara, n'existait que le Très-Haut. Une entité. Et il était partout, il était tout. Puis il a défini ce qu'on appelle l'Univers.

Du bâton, elle tapota sur le petit point.

Il fit exploser ce petit point en des milliers d'étoiles.


Elle dessina alors plusieurs petits points.

Puis il s'occupa des mouvements. Tout ce qui serait lourd irait en bas... Elle traça une flèche vers le bas. Et tout ce qui serait léger en haut. Elle traça la flèche inverse en direction du haut.

Ensuite, il s'occupa des quatre éléments. Le plus lourd, la terre, se retrouva au milieu. Puis vinrent l'eau, l'air et le feu.

Elle désigna plusieurs cercles concentriques.

Cette boule fut nommée le monde. Notre monde. J'en ai assez dit à ce sujet, je ne voudrais pas vous embrouiller. Bref. Il créa aussi les animaux, les plantes et les humains. Un des hommes s'appelait Oane. C'est un nom très important Lara et il vous faut le retenir. Oane.

Puis il y eu le fameux jour de la "réunion". Le Créateur décida de réunir toutes ses.. créatures. Il leur dit qu'il désirait faire d'une espèce "ses enfants". Et pour faire ce choix, il désirait que chaque espèce réponde à cette question: quel sens avait-Il donné à la vie?


La jeune femme se tourna vers Lara. Elle aimait tant raconter tout cela...

Personne ne sut que répondre sur le coup. Sauf une. Elle prit la parole et dit que le sens de la vie était la domination du plus fort sur le plus faible et que la preuve était qu'il était le dernier survivant de son espère car il avait été le plus fort. Le Très-Haut ne lui répondit pas mais se tourna vers Oane.

Un sourire illumina le visage d'Ellya.

Oane... avait des doutes. Il hésita. Et finit par répondre que le sens de la vie était l'Amour. C'est beau, n'est-ce pas?

Un soupir.

La première Créature fut rejetée par le Très-Haut, fut condamnée à ne pouvoir parler et à ne pas avoir de nom. C'est, vous avez dû le deviner, celle qui s'efforce de pervertir les hommes: la Créature Sans Nom.

Elle jeta un regard vers sa comparse afin de voir si elle suivait.
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Larouchka
Ellya était rassurante et je poussais un soupire de soulagement. Ainsi donc, je n'aurais pas à lire toute cette tonne de parchemins. Elle se mit à m'expliquer et j'écoutais, sagement, attentive.

La Création du monde... le lourd, le léger... les éléments, le monde. Je suivais en effet ses explications, autant que je pouvais. Mais Ellya expliquait clairement et les petits dessins qu'elle faisait à la lueur du feu m'aidaient grandement pour l'entendement de toutes ces choses, même si parfois je sentais le sommeil me guetter.

Cependant, lorsqu'Ellya parla d'Oane, mon attention grandit. J'hochais la tête pour lui montrer mon intérêt.

Tout cela était bien compliqué malgré tout pour une simple fille comme moi, surtout si je devais tout retenir. Je tentais, autant que possible de tout enregistrer dans un coin de ma tête et sourit à mon professeur.


Et qu'est devenu Oane après cela?? Il était sacrément intelligent quand même!

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Ellya
Oane est devenu le guide de cette communauté et l'a guidée vers une vallée où ils devaient tous s'installer. Une fois arrivés, Oane s'écroula et mourut un sourire aux lèvres.

La jeune femme avait consciemment réduit cet épisode-là, ne voulant surchargée l'esprit de Lara.


La suite de l'histoire nous intéresse. La communauté qui resta fonda une ville et la nomma Oanylone en souvenir d'Oane. Mais les hommes, pervertis par la Créature sans Nom, s'abandonnèrent aux péchés. Le Créateur choisit de les punir en détruisant leur cité et, pour leur rappeler le sens de la vie, confia Son message à Aristote. Message qui trouva sa perfection avec Christos. Ce sont les deux prophètes mais ce n'étaient que des hommes.

De son sac, l'Oblate retira deux grosses poires cueillies plus tôt dans le verger. Elle en tendit une, bien charnue, à sa voisine avant de croquer dans sa jumelle. Le jus la désaltéra tant bien que mal et elle reprit son blabla.

Le message principal de la religion aristotélicienne est qu'il faut s'approcher du bonheur et de l'amour pour pouvoir s'approcher du Très-Haut.
Bien. Une bonne chose de faite! Si vous avez tout compris, nous allons nous lancer dans le fonctionnement de l'Eglise et dans le Livre des Vertus!

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Larouchka
J'avais posé ma tête dans mes mains et je regardais Ellya, les yeux brillants, imaginant la communauté dirigée par Oane, imaginant Oane s'écroulant, sourire aux lèvres, béat.

J'imaginais la ville et les gens s'adonnant au péché... le péché... N'avait-il pas été au coeur de ma vie toutes ses années? Après avoir été violentée et forcée par un beau père un peu trop concupiscant, ne m'avait-il pas forcée à arrondir ses fins de mois en me vendant de façon diabolique. J'avais si souvent pensé que le Sans Nom m'habitait.... et puis, après avoir fui, n'avais-je pas découvert le plaisir, la luxure et... Radek...

Mes joues s'empourprèrent à ces souvenirs et je baissais les yeux toujours écoutant la nonce. Elle parlait péché et voilà que je pensais péché! Tsss... mon esprit ne devait pas vagabonder de la sorte si je voulais m'en sortir correctement.

Cela dit, j'arrivais à peu près à tout suivre, rappelée à l'ordre par la poire que me tendit Ellya. S'approcher du Très-Haut par le bonheur et l'amour était une chose qui me semblait effectivement envisageable.

Néanmoins, lorsqu'elle se mit à me parler de l'Eglise et du Livre des Vertus alors que je croquais dans le fruit juteux, je ne pus réprimer une grimace. Là, j'étais bien moins enchantée. Mais pourtant, il fallait bien y passer.

La bouche pleine, me régalant du fruit délicieux, j'ajoutais donc:


Moui, j'ai compris: l'amour, le bonheur, ça semble facile quand vous en parlez comme ça! Mais bon l'Eglise... pffff, il faut apprendre aussi sur l'Eglise!!! ça semble si compliqué et si... barbant!

Et c'était peu dire... Pourtant, je m'armais de courage, prête à écouter la leçon suivante.

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Ellya
Barbant?

Malgré toute sa bonne volonté, la Prieuse ne pouvait comprendre que parler de l'Église puisse être "barbant". Pour elle c'était passionnant, à la limite compliqué, mais "barbant" ô grand jamais. Elle ne voulait pas pour autant ennuyer Lara et encore moins qu'elle ressorte de ce rendez-vous en pleine nuit en n'ayant retenu que la création du monde - passage certes essentiel mais pas unique pour les besoins de la pastorale.

Elle décida de reprendre le séminaire sous forme d'histoire, puisque cela semblait bien marcher.

Voyons cela sous un autre angle. Oanylone fut détruite, les hommes se dispersèrent, perdus.

La nonnette raya son précédent dessin à l'aide de son bâton avant de tasser la poussière de la paume.

Les hommes ont essayé de survivre, de vivre au mieux. Mais au fur et à mesure, ils finirent par aimer le monde pour lui-même et non parce que le Très-Haut le leur avait donné, par amour pour eux. Ils se sont donc détournés du Créateur et de son amour.
Puis ils sombrèrent dans divers péchés et la débauche n'eut plus de limite.


La nonnette dessina un cercle, représentant le monde.

Le Très-Haut voulu leur donner une nouvelle leçon. Le ciel devint noir et il parla aux humains, leur reprochant leur attitude. Puis il leur annonça qu'il avait créé un lieu nommé Enfer, logé sur l'Astre Lunaire.

Elle dessina une lune au-dessus de son cercle.

C'est un endroit où les pires d'entre les hommes connaîtront une éternité de tourments pour les punir de leurs péchés. Il ajouta que sept jours plus tard, la cité serait engloutie dans les flammes et tous les hommes qui y seraient restés finiraient sur la Lune.

Elle dessina alors un joli soleil.

Mais ceux qui sauraient faire pénitence pourraient passer l'éternité sur l'Astre Solaire où réside le Paradis.

Elle dessina alors sept petits bonshommes près du soleil, et sept autres près de la lune.

Ces sept-là, dit-elle en désignant les sept premiers, prêchèrent l'humilité en affirmant qu'il fallait accepter la punition pour se laver de ses péchés. Et ceux-là, dit-elle en montrant les autres près de la lune, prêchèrent la rébellion contre le Très-Haut, assistés par la Créature sans Nom.

Au final, ceux-ci finirent sur la Lune et appelés les Prince-Démons. Quant à ceux-là, ils résident actuellement sur le Soleil et sont nos Archanges.
Puis les hommes continuèrent à vivre. Et un jour...


Au milieu de son cercle, elle dessina un nouveau bonhomme: une tête, deux bras, deux jambes.

Aristote eut la première révélation divine et devint le premier prophète. Nombreux furent ceux qui écoutèrent ses sages paroles. Ensuite vint Christos, le second prophète.

Elle dessina un second bonhomme près du premier.

Il était détenteur de la seconde moitié de la vérité divine. Aristote avait eu comme rôle d'expliquer qui était le Très-Haut et ce qu'était la vertu, Christos nous montra, lui, le chemin qu'il nous fallait suivre pour atteindre l’astre Solaire en appliquant les préceptes déjà révélés par son prédécesseur.

Christos fonda l'Église! On peut s'y investir à n'importe quel moment de notre vie. La fraternité et la vertu sont des valeurs de cette Église, dont le siège principal se trouve à Rome. Ce sont le pape et la Curie qui sont les garants du Livre des vertus dont nous allons parler maintenant...

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Larouchka
L'Eglise c'était barbant, saoulant. Enfin, moi, ça me saoulait. Je connaissais assez leur blabla pour ne pas trop apprécier et à dire vrai ma première bonne impression m'avait été donnée par Gabriel, mais je savais que j'étais tout sauf objective. Je continuais donc à écouter sagement l'oblate en espérant que j'allais comprendre, avec une légère appréhension au ventre de ne pas être à la hauteur.

Mais Ellya était douée. Elle ne m'asséna pas l'Institution ecclésiastique en pleine face et c'est avec plaisir que j'écoutais la suite de son histoire, m'empourprant légèrement puisque dans certaines choses, je me reconnaissais et parfois même j'avais honte.

Peu à peu, le grand puzzle de la vie se mettait en place dans ma tête, je comprenais certaines choses, le tout étant indubitablement lié par l'amour et le bonheur donc la jeune nonnette m'avait parlé avant.

La perdition des hommes, je la connaissais, quelle qu'elle fut. L'oubli de l'amour du Très-Haut pour l'amour de soi, je connaissais aussi, moi-même j'en avais été souvent victime.

Un frisson d'horreur me parcouru lorsqu'elle parla de la lune. Comme tout un chacun j'en avais entendu parler et même si j'avais été autrefois fille de joie, j'avais peur d'y finir, comme tout le monde. La peur de l'Enfer...

Ce qui suivait, je l'avais déjà entendu le peu de fois où j'avais été à l'église, donc ça allait. Les Archanges, Gabriel m'en avait parlé, n'était-ce pas pour cela que nous avions appelé notre fils Sylphael? L'Archange du plaisir... fruit de notre amour... et son nom lui allait si bien.

Puis, évidemment, le chapitre "Eglise" fut entamé. Pourtant, certaines choses restaient obscures, je me risquais donc à quelques questions, convaincue que ma soeurette saurait m'éclairer.


Hum... J'ai bien compris, ma soeur, mais... il y a quelques petites choses qui me chiffonnent... Vous dites que la fraternité et la vertu sont au coeur de l'Eglise, que ce sont les valeurs de l'Eglise... Je pense aussi que le bonheur et l'amour sont au centre de l'Eglise, mais...

Je me grattais légèrement la tête.

Vous savez dans ma vie, courte certes, mais où j'ai quand même vu plein de petites choses.. Enfin... les hommes d'Eglise n'étaient pas les derniers dans la débauche, ou d'autres choses pas très jolies jolies... Alors, pourquoi cette contradiction? Je ne comprends pas? Si Aristote et Christos sont le chemin, pourquoi les hommes d'Eglise ne sont pas les témoins, comme vous l'êtes, et ne nous montrent-ils pas ce chemin au lieu de se vautrer eux aussi, dans la débauche?

Cette contradiction, je l'avais déjà rencontrée. Lorsque je faisais ma pastorale avec Gabriel alors que nous étions amants. Je l'avais d'ailleurs bien mal vécue, tant et si bien que j'avais mis fin à ce début de pastorale, puis à notre relation, partant pour d'autres horizons, le coeur amer. L'homme n'était-il donc fait que de contradictions?

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Ellya
Je ne sais pas, voulait-elle répondre. Mais était-ce satisfaisant?
Oh comme ce refrain revenait souvent... Vous, les hommes d'Eglise, péchez plus que nous autres paysans. Vous, les hommes d'Eglise, êtes plus prompt à la violence, à la luxure et à la paresse que nous, humbles travailleurs.
Il revenait souvent et disait bien vrai.

L'Oblate estimait qu'une fois que l'on avait rencontré feu Monseigneur Odoacre, on ne pouvait plus vraiment croire en les religieux.
Elle l'avait rencontré.
Il l'avait mariée.
...

Figée, le bâton en l'air, elle considéra sa voisine, l'œil triste.


Certains essayent. Les autres ne sont que des Hommes.


Elle n'en dit pas plus, permettant ainsi à Lara de continuer sa réflexion ou, si le besoin n'était plus, de lui permettre d'entamer le chapitre du Livre. Pour dire vrai, la nonnette priait intérieurement pour la seconde solution.

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Larouchka
Ainsi c'était cela... Je regardai la soeurette, un peu triste. Au fond, elle n'avait pas vraiment de réponse à ma question et je m'en doutais un peu. J'étais juste triste. Triste parce qu'en face de moi, j'avais la représentante d'une Institution que se voulait vertueuse, avec de nobles valeurs et Ellya la représentait mieux qu'aucune autre personne de ma connaissance. Mais, là, dans la nuit, son bâton d'explication à la main, elle me parût si seule.

Je poussais un soupire et hochait la tête.


Oui, je comprends, finalement, les hommes d'Eglise ne sont que... des hommes et bien souvent, ils en ont les vices...

Mais en quoi l'Eglise est-elle vertueuse alors? Et pourquoi fait-elle autorité!?

Je lui sourit légèrement, elle ne savait pas comment j'imaginais l'Eglise. Un monstre tentaculaire qui essayait de nous manger, nous, les petites gens, nous qui n'avions rien d'autre que notre courage et notre envie de vivre.

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