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[RP] Au fil du Tarn

Sorianne
Lieu pour tous hein! Je pense que le fleuve est suffisamment étendu pour qu'il y ait de la place pour tout le monde!



Quel ennui...
Lourde natte pendant à l'épaule, chaud gilet de laine sombre sur le dos, la So arpentait encore une fois les rues du village dans lesquels les hordes soldatesques cherchaient encore à dénicher des hérétiques sans doutes déjà enfuis depuis belle lurette.
Elle se faisait petite quand elle en croisait, ou feignait ne pas les voir, toute plongée dans ses pensées qu'elle était.
Le borgne avait du aspirer une goulée de trop sur sa pipe et la fumée lui était montée au cerveau... Ou alors elle avait mit trop de temps pour descendre depuis Saintes et les avait raté, mais elle eut beau chercher, elle n'avait pas déniché ceux qu'elle était venue visiter.

Une bonne odeur de pain chaud la sortit de ses rêveries, et elle s'arrêta l'espace d'un instant afin d'acheter une des miches tout droit sorties du four. Au moins cela satisferait son estomac grondant. La fatigue l'avait emporté la veille au soir, et il commençait à faire faim.
Pain serré contre elle, la noiraude en profitait pour réchauffer ses mains engourdies par le froid qui revenait.

Aux portes de la ville, il fallu montrer patte blanche pour sortir hors de l'enceinte. Elle se laissa faire, air détaché, et se contenta d'un regard de travers à celui qui s'amusait à lancer des plaisanteries grivoises dès que passait une donzelle. Dos droit, elle se prêta au jeu, jusqu'à ce qu'on lui fasse signe de passer. Pour le retour elle y aurait de nouveau droit, mais quand il n'y avait pas le choix... S'ils savaient...

La petite brune suivit le fleuve passant là, observant les alentours, avant de planter le regard sur la colline et sur les tours allant piquer le ciel en face d'elle. Qu'elle était sombre cette demeure... Surtout quand le ciel était couvert comme il l'était à l'instant... Borf, elle avait suffisamment marché, c'était suffisamment éloignée des soudards et l'arbre qui était non loin lui tendait les branches. La jeune femme s'y dirigea, posa le pain sur la souche où elle allait s'asseoir et, après avoir regardé autour d'elle si personne n'était là (mais peut-être n'avait-elle pas fait attention), la So ouvrit le gilet et se trémoussa en allant fouiller sous sa chemise et le bustier qui l'enserrait. Avec quelques peines -la prochaine fois elle délacerait un peu le tout- elle arriva à récupérer les courriers qu'elle cachait bien tout contre elle. Une chose était sûre, peu de monde irait chercher là!

Ceci fait, elle poussa la miche de pain et la posa au sol -pas nareuse la brunette- et s'installa, les courriers sur les genoux. Elle se demandait si celui envoyé à Zeji n'avait pas été intercepté... A moins que ce ne soit la réponse? C'eut été ballot et quelque peu ennuyeux... Pour elle... Le nez froncé en guise de grimace, pensant à ce qu'il pourrait se passer si vraiment quelqu'un était tombé dessus, elle préféra ne pas y penser et sortit de quoi écrire de sa besace.


Y sont à Montauban... La cité des Saules... Mon œil... Vais te faire manger ta pipe Maleus, tu vas voir quand on se recroisera, tout mercenaire que tu sois t'y couperas pas...

Un petit courrier fut rédigé, afin de le lui faire savoir... Et aussi pour s'enquérir de lui. Elle n'oubliait pas où il se trouvait et escomptait bien qu'il ne lui soit rien arrivé. Elle finit également par lui dire qu'elle cherchait ce à quoi elle voulait croire. Il avait réussi ce qu'il voulait faire, la laissant dans le doute le plus profond, elle qui n'était déjà plus très sûre. Puis le courrier reçu de Matalena qui trônait également sur ses genoux la réconfortait quelque peu. Avec un sourire, elle finit de rédiger son pli, et relut celui de la Pasteur avec attention. Elle voulait lui répondre, mais voulait aussi bien choisir ses mots et mettre ses idées en ordre. Un autre courrier reçu était posé avec les autres, elle l'avait lu et relu à s'en abimer les yeux, mais elle n'eut pas immédiatement l'occasion de le parcourir encore, puisqu'un bruit léger lui fit tourner la tête, méfiante...



->la suite à qui voudra!
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--Achim_al_quasim



Superbe comme toujours dans ses robes flottantes, le saroual impeccable et l'allure hautaine, il envisageait sur la berge nombre des plantes qui y poussaient, pour la préparation de ses médications et onguents.

Le chirurgien est resté en retrait depuis l'arrivée en Guyenne, soucieux que celle auprès de qui il avait choisi d'attacher ses pas soit aussi absente ne présageait rien de bon. Les dernières fois, il l'avait vue préoccupée, sombre, presque effrayée, mais elle avait refusé de confier le moindre indice.

Il s'était contenté de surveiller de loin, jusqu'à ce qu'elle disparaisse presque. Et il avait fait ce qu'il faisait toujours. Le tour des établissements religieux. Là où elle semblait trouver refuge la nuit. L'église étant tantôt moribonde tantôt bien trop animée, il s'était dirigé vers le couvent. Où on lui avait appris que la demoiselle était bien là, qu'elle avait été déposée à l'entrée alors que sa vie ne tenait qu'à un fil, sans que l'on ait pu déterminer la source de cet état, exception faite de la maigreur affligeante... Chose qui semblait encore plus surprenante, lorsque l'on lui fit part de la bourse conséquente qu'elle portait encore.

Le maure espérait qu'elle s'expliquerait en temps, et se contentait de passer régulièrement s'enquérir de sa santé, puisqu'on lui refusait obstinément l'entrée du fait de son état de mâle.


Hum... Urtica dioica*... ce qu'il me fallait..

Ayant enfin repéré une plante des plus intéressantes, il se dirige donc vers ce point précis, sans prendre garde le moins du monde au bruit de ses bottes sur les brindilles qui jonchent le sol.


*Grande Ortie
Sorianne
Bruits légers, bruits légers... Une fois l'oreille tendue, elle comprit qu'il s'agissait de pas. Quelqu'un était dans les parages et vu qu'elle n'avait encore aucune idée de qui il pouvait bien s'agir, autant prendre les précautions qui s'imposaient. Ne sachant évaluer la distance rien qu'avec un son, et donc ne sachant si la personne était loin ou pas, la brune se dépêcha de remballer au moins les courriers, ne prenant pas le temps de les plier. Perte de temps inutile s'il en était, surtout si c'était un soldat de ce Duc sanglant.

Geste très seyant que la noiraude la main dans le décolleté à essayer de faire en sorte que rien ne dépasse et que rien ne tombe malencontreusement. Ce serait dommage que sa cachette soit découverte tout de même... Autant rentrer à l'auberge, elle trouverait bien une latte du parquet à soulever pour placer le tout dedans. En attendant le coin d'un pli lui arracha une grimace en lui piquant la peau, juste là, entre les côtes. Ça allait être d'un pratique de faire l'air de rien alors qu'elle n'avait qu'une envie : se dandiner afin d'essayer de remettre ça en place...

Elle réajusta tout de même le tissu de la chemise, et remballa ce qu'elle avait sorti pour écrire dans la besace. Levée et prête à filer, elle allait en oublier son pain! C'est son estomac qui le lui rappela. Heureusement qu'il était là lui... Et après l'avoir récupéré, elle le tint serré et commença à retourner au village... Si au départ elle ne voulait même pas voir qui était là, comme elle le faisait dans les rues, sa curiosité naturelle lui fit quand même tourner les yeux en direction de la silhouette qui se dessinait. Cela ne dura qu'une seconde, elle avait déjà retourner sa vue vers l'enceinte que l'on voyait plus loin, mais l'information finit par enfin monter à sa petite tête et elle se figea. Il lui disait quelque chose. Et c'est un visage surpris et des joues empourprées qu'elle tourna vers le chirurgien.


Vous?!

Oh elle n'avait pas oublié la façon dont il avait presque réussi à lui faire perdre la tête. Que non! Au moins ses méthodes de soin étaient des plus agréables... Et non contentes d'être agréables, elles étaient aussi efficaces puisqu'il avait réussi à soigner la fourmi quand elle la lui avait ramené. Oh bah en tous les cas il était rassurant de ne pas voir un soudard fou à lier, du coup elle se dirigea vers lui, un sourire sur les lèvres, avant de s'arrêter juste l'espace d'un instant.

Oh attendez...

Ce bout de vélin plié était des plus désagréables... Hum... Elle préféra tourner le dos à Achim, c'était tout de même plus décent. Petit soupir quand elle ne sentit plus la pointe la piquer. Elle était un brin douillette, ceci expliquait peut-être cela. Réajustage et retournage! Maintenant que tout allait pour le mieux, elle pouvait penser meilleur. Et pour le coup, elle se fit légèrement inquiète.

Vous savez qu'ils chassent les hérétiques? C'est pas prudent de se balader à découvert comme ça.

Sans compter que même si elle ne se ferait sans doutes jamais à la tenue qu'il portait, malgré le fait qu'il la portait indubitablement bien, on ne pouvait pas dire que c'était des plus discrets, surtout en ces temps. Puis elle lançait ça de la sorte, n'ayant aucune idée sur le fait qu'il soit effectivement hérétique ou pas. Mais il fallait bien trouver à démarrer la conversation! En attendant, elle se rapprocha, aucune raison de rester à distance puisqu'il ne s'agissait pas d'un fou sanguino-incendiaire.
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--Achim_al_quasim



Un sourire presque narquois, volontairement provocateur vient se dessiner sur ses lèvres, tandis qu'il détaille le visage gracieux de la brunette qui se rapproche, gesticule, visiblement gênée par quelque chose dans sa tenue. Tout juste hausse-t-il un sourcil lorsqu'elle fait volte face un instant, avant de revenir à lui.

Une biche en approche, il faudrait être un fou pour la brusquer et ne pas l'accueillir... la cueillir... comme il se doit.
Et tandis qu'il abolit lui-même les derniers mètres qui les séparent, plongeant son regard sombre dans les merveilleuses émeraudes de la jeune femme, une voix chaude se fait entendre, alors qu'il effleure d'une main légère le flanc qu'il a recousu à Saumur.


Et voici une nymphe réchappée de la folie des hommes qui apparait devant moi...

Il marque une courte pause, continuant d'effleurer sa hanche sans insistance, le geste presque rassurant avant de poursuivre.

Comment vous portez vous, délicate Sorianne...

Lentement sa main glisse, longe et effleure, pour aller se retrouver l'avant bras, le saisissant avec une douce fermeté, sans quitter son regard une seule seconde.

Vos blessures sont-elles remises comme il faut ? Vous n'êtes pas revenue me voir...

Le ton change, doucereux, comme un faux reproche qu'il lui ferait, déparant du sourire qui orne toujours ses lèvres, et les doigts continuent leur jeu, s'emparant du poignet tandis que d'un pouce caressant il en effleure la face abîmée. Se penchant à son oreille pour lui murmurer :

Hérétiques.. Il me semble que bien du monde a ce mot à la bouche par ces temps obscurs ; mais ces combats ne sont pas miens. Qui s'en prendrait à un homme dont le seul but est de préserver la vie ?
Sorianne
Bigre... Ce regard avait quelque chose d'hypnotisant. La caresse douce et légère à son côté lui procura quelques frissons qu'elle eut bien des difficultés à réprimer. La petite brune prit sur elle pour ne pas répondre aux qualificatifs utilisés à son égard. S'il y avait bien une chose qui était sûre, c'est qu'elle ne se trouvait pas délicate et encore moins ressemblant à une nymphe, ou à l'idée qu'elle s'en faisait, plus encore depuis qu'elle avait cette démarche des moins chaloupée. Mais mieux valait penser qu'elle avait une vision tronquée d'elle même, et écouter, cela faisait du bien à l'égo après tout.

Questions posées, mais elle en oubliait de répondre, le museau levé et le regard plongé dans le sien. Impossible pour elle de s'en défaire. De quelle sorcellerie usait-il pour qu'elle soit si troublée par un simple regard, un simple mot de sa part? Le souffle se fait court, l'espace d'un instant alors qu'il lui saisit le poignet, elle se laisse faire, les pommettes rougies par le ton employé alors qu'il lui fait remarquer sa non venue après avoir été soignée. Bredouillage mais pas de mots défini, et elle se fait muette alors qu'il vient lui chuchoter à l'oreille. Le souffle chaud la fait frémir, la voix d'autant plus.

Empourprée, Sorianne sent le danger à rester ainsi trop près. Elle pourrait être entièrement à sa merci pour peu qu'il insiste. Son odeur, si proche qu'il était, sa voix, elle en était toute retournée. La main qui lui restait était crispée sur la miche de pain qu'elle tenait. C'est la pensée qu'elle eut pour Colhomban et la vision d'un prêtre un peu trop zélé qui la firent revenir sur terre. Elle rougit de plus belle de la situation et se recula d'un pas... Puis d'un autre, sans forcément chercher à récupérer son bras. Maintenant il lui fallait recouvrer la parole...


Je... j'ai voulu revenir mais... J'ai dû partir... On ne m'en a pas vraiment laissé le choix...

Et enfermée comme elle avait été, il aurait été dure pour elle de filer. Elle allait aussi passer outre le fait qu'elle avait dû aller se faire soigner l'infection qui l'avait prise. Des picotements lui parcoururent le bras en y pensant. Entre les méthodes employées par cet homme et celle de la médicastre de l'hospice, il y avait un gouffre. Elle lui fit un sourire un peu plus assuré.

Tout va au mieux, les plaies ont cicatrisé, même si parfois ça tire un peu. Et qui pourrait s'en prendre à un homme qui ne fait que soigner... Le regard de la jeune femme se perdit du côté du village qu'elle désigna d'un geste du menton, sourire effacé. Certains là dedans. Ils ne se posent pas de questions et mettent à mal ce qui ne leur plait pas. Vous devriez vous méfier, ce serait fâcheux qu'ils s'en prennent à vous...

Oh oui, fâcheux! De retour à lui, elle s'interrogea, s'il y avait quelqu'un qu'elle ne pensait pas revoir, c'était bien lui! Puis parler lui permettait de sentir son trouble s'amenuiser, alors elle y allait gaiment! Enfin pour la peine, elle récupéra son bras afin de mieux lui prendre la main e l'entrainer à l'abri derrière les arbres voisins. Pour un peu qu'ils les voient blablater de là haut... Certes, un peu parano la brunette. Peut-être. Mais la vision ensanglantée de la blonde soldat du Duc lui faisait préférer prendre des précautions.

Vous savez, y a des fous là bas.

Un coup d’œil pour voir s'ils étaient à l'abri des regards des soudards arpentant les remparts de la Cités, et voilà! Grand sourire revenu.

Mais que faites-vous ici?! J'ai appris que Fourmi allait mieux que la dernière fois que je l'ai vu. Vous faites des miracles... Merci.
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--Achim_al_quasim




Ses lèvres continuent de sourire, tandis qu’apparait une jolie teinte rosée sur les joues de Sorianne. S’il en retire certaine satisfaction il prend toutefois soin de ne pas s'appesantir pour ne pas la gêner plus. Il prend son temps, conscient du trouble qu’il provoqué tout en continuant d’effleurer en douceur la peau tendre de ce poignet meurtri, écoutant ses réponses alors qu’elle remet un peu de distance entre eux.

Le chirurgien maure se laisse même prendre au jeu, suivant le regard de la jeune femme lorsqu’elle désigne d’un geste le village et parle des menaces pesantes, avant qu’elle ne l’entraine à l’abri ombragé des arbres, et que sans vraiment s’en rendre compte, il ne se rapproche à nouveau, l’acculant presque à l’un de ces arbres au tronc épais, les mains posées sur l’écorce et le visage penché sur elle qui lui accorde un grand sourire.



Votre sollicitude me touche. Mais je ne suis pas non plus sans défense…


La voix s’est faite plus basse et le timbre est plus rauque encore. Il prend son temps, inspire longuement le parfum de la chevelure brune avant de glisser à son oreille.


Il y a des fous partout… Tout dépend de quelle folie il s’agit.

A nouveau le regard d’ébène vient se planter dans les yeux verts de la jeune femme, tandis que du bout des doigts il dégage de sa joue une mèche rebelle pour la replacer derrière l’oreille délicate, effleurant à peine sa peau avant de les laisser glisser lentement dans le creux de son cou. Mouvement interrompu sous la dernière phrase et qui reste en suspens un instant.

J’ai suivi le mouvement, tout simplement… Quant à Fourmi. Elle va.. selon.. Je l’ai retrouvée encouventée, recluse. Du moins c’est ce que les sœurs du couvent local ont affirmé. Tout comme un état de grande faiblesse dans lequel elles l’ont trouvée, je ne saurais vous en dire plus, elles ont refusé de m’y laisser entrer pour la voir…

Il affecte un air détaché pour masquer la colère qu’il ressent, préférant se concentrer sur Sorianne et d’une voix chaude reprendre :

Et vous ? Que faites vous là ?

S’il reste légèrement penché sur elle, il ne peut cependant s’empêcher de se déplier comme pour mieux la masquer des remparts. Protecteur… ou dominateur ? Ses doigts toujours posés sur la chair tendre et chaude de cette gorge blanche esquissent de minuscules arabesques sans chercher à s’imposer plus ou à s’immiscer plus avant.
Jonhatan27
Jonhatan faisait son petit tour sur les berges, il scrutait la moindre trace de ceux qui pouvait se terrer dans le coin.
le lieu était pas sécurisé, mais le bruit du flot était apaisant, il était salutaire apres les cris des jours précédents.
Jonhatan cru entendre des bruits, il s'arrêta et écouta.
un animal ou un humain, un loyaliste ou un réformé.
En tout quoi que ce soit si danger il y avait l'alarme serait donné.
Sorianne
Si elle n'avait pas remarqué immédiatement qu'elle s'était retrouvée entre lui et un tronc rugueux, c'était désormais chose faite, et bien malgré elle, la petite brune avait du mal à détacher son regard des yeux sombres qu'il posait sur elle. Le museau rougissant levé vers lui, elle n'arrivait plus à aligner une pensée cohérente. Ils étaient rares ceux qui avaient cet effet sur elle!

So ne comprit pas immédiatement son allusion aux différents types de folie, mais les frôlements ne permettaient aucune équivoque, lui rougissant un peu plus les pommettes. Toute volonté disparue, la noiraude était subjuguée, complétement hypnotisée, par ces gestes doux, ce souffle chaud qui venait lui caresser le visage, le charme exotique qu'il dégageait, cette assurance et ce flegme, ce regard et cette voix... Elle n'arrivait pas à s'en défaire, complétement troublée. Plus rien pour la distraire et la pousser à réagir... Ce qu'elle failli oublier de faire quand il lui répondit d'ailleurs! Mais après intense concentration, la jeune femme finit tout de même par y arriver. Alors la Fourmi était bien là? Elle n'était pas venue pour rien donc.

Elle n'eut pas l'occasion de répondre à son tour que les doigts du chirurgien sur sa gorge la firent frémir et c'est le souffle saccadé, toujours bien malgré elle, qu'elle put lui répondre, hésitante et toute perturbée quant à ce qu'il était en train de lui faire, même s'il la touchait à peine. Elle se rendit d'ailleurs compte avec quelques hontes qu'elle avait tendu légèrement le cou pour lui offrir un peu plus sa gorge et qu'elle s'était laissée aller contre l'arbre dans son dos. Que faisait-elle là? Les lèvres entre-ouvertes à la recherche de la réponse, elle prit son temps. La petite jeune femme avait bien du mal à essayer de perturber cette ambiance instaurée là...

Sorianne finit par réagir, il le fallait bien, et porta une main à celle du maure qui la faisait frissonner, la serrant légèrement. Col, Col, Col, c'était à lui qu'il fallait penser. Et l'image de ce prêtre qui revenait également, encore. Image chassée, ne voulant pas lui donner ce pouvoir de donner raison à la "prophétie" qu'il lui avait lancé. Quelle était la question déjà? Elle se redressa avec difficultés, mais n'arrivant toujours pas à lâcher Achim du regard. Il fallait tout de même récupérer un semblant d'assurance, ou du moins un air à peu près détaché... En tous cas le plus convaincant possible... Pas gagné...


Je venais trouver Fourmi et le colosse qu'elle accompagne...

Une idée lui traversa l'esprit, pourquoi pas après tout, et cela lui permettrait de penser à autre chose qu'aux lèvres du chirurgien sur lesquelles s'était porté son regard. Par Aristote, c'était un démon... Elle en était presque certaine. Ce n'est qu'un souffle qui lui échappa quand elle continua sur sa lancée.


Je pourrai y entrer moi dans le couvent...

Elle en profiterait presque pour s'y enfermer et rester loin de pareilles tentations. Et c'est un bruit léger qui finit presque de sortir la noiraude de cet état dans lequel elle se trouvait. De surprise elle en serra un peu plus la grande main qu'elle tenait, et le rouge qui avait diminué à mesure qu'elle se laissait aller revint illico tandis qu'elle tournait la tête pour voir d'où cela pouvait venir, décrochant avec peine son regard de celui d'Achim.
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Astana
Vêtue d'une longue cape noire masquant son visage, la Louve arpentait les rues du village à la recherche d'un coin tranquille pour se recueillir. Non pas que la ville était bruyante, car il n'y avait pas un chat aussi tôt dans la matinée, mais la tention était palpable. Elle étouffait la ville. On l'avait prévenue, mise en garde contre ces occupants malfaisants. Mais jamais elle n'aurait imaginé retrouver une situation pareille à celle de Limoges. Comme quoi... les tyrans forment une hideuse et grande famille...

Se laissant guider par ses pas, Astana se retrouva bien vite aux portes de la ville. Aucun contrôle à l'horizon. Seulement des soldats éparpillés aux alentours, tous endormis. Un éclair de fureur passa dans les yeux de la belle, serrant les poings. Le regard posé sur ces gens qu'elle haïssait envers et contre tout, elle mit instinctivement la main sur sa dague. Non... mauvaise idée. Secouant la tête pour reprendre contenance, se redressant, elle se remit en marche.

Arrivée aux abords du fleuve, elle examina les environs. Personne en vue. Rien qu'elle, la fraîcheur du matin et l'eau cristalline. Une vague esquisse de sourire vint se poser sur ses lèvres. Le calme parfait, cela lui convenait parfaitement.
Elle remonta ses jupons, s'assit en tailleur et ferma les yeux, laissant courir sa main dans l'eau glacée. Astana resta ainsi de longues minutes, laissant libre cours à ses pensées. Les images défilaient dans sa tête : des souvenirs heureux, d'autres un peu moins... et enfin, les visages de ses amis disparus, ou retrouvés. Le Limousin, corrompu jusqu'à la moelle, devenu le théâtre des actions les plus infâmes, repère des Vipères du royaume. Trouver une solution pour contrer tout ça, et vite.

Elle rouvrit finalement les yeux, brillants. Du coin de sa paupière, une grosse larme roulait sur le duvet de sa joue, une seule, mais qui semblait ne pas tarir ; comme cette goutte d'eau qui suinte des voûtes du rocher et qui à la longue use le granit.

Foutue guerre...
Mes amis, que le Très Haut veille sur vous
, murmura-t-elle

Elle essuya ses joues d'un délicat revers de la main avant de rajuster son corsage. Etre seule n'était pas une raison pour être débraillée, quand même. Toujours garder la tête haute, impassible, quelle que soit la situation. Fini les lamentations ! C'est l'breton qui se moquerait d'elle si il la voyait dans cet état ! "Bah alors Sis, tu pleures ? Tu t'es découvert une conscience ?", qu'il dirait ! Sis... longtemps qu'on ne l'appelait plus de cette façon... Normal, d'un coté... Personne dans son entourage - ou presque - ne connaissait l'existence de ce surnom. Il n'y avait que lui pour se permettre de l'appeler encore ainsi devant tout le monde, malgré les années passées, en dépit du reste.
Fronçant les sourcils, elle balaya ses pensées et entreprit d'écrire quelques courriers. Donner des nouvelles à ceux qui tenaient encore debout... c'est Victoire qui allait être contente ! - tout en pensant à Lucho, vieux compagnon de galère retrouvé.
--Achim_al_quasim



Comme il lui parait délicieux ce rougissement qui ne quitte plus le visage de la brunette. Presque autant que la peau qui frémit sous ses doigts et se tend pour s’offrir encore plus. Les yeux d’ébène se détachent un court instant du visage de Sorianne pour glisser lentement jusqu’à cette gorge affriolante.
Il se fait violence pour ne pas venir y poser les lèvres pour la goûter, se contentant de continuer de laisser ses doigts poursuivre leur caresse pour revenir à cette bouche entrouverte comme porteuse de promesses exquises, à ce souffle perturbé qu’il s’imaginait peu à peu bousculer encore plus.
Et lorsqu’elle vient serrer sa main, l’éveil concupiscent se fait plus violent encore dans son bas ventre qui frémit.

Le maure inspire profondément, ne bougeant plus en la surplombant toujours de sa taille. Esquissant un sourire à son intention alors qu’il la voit concentrée pour chercher une réponse, une excuse pour briser l’instant troublant.
Et un grognement s’en suit lors qu’elle évoque le colosse qui l’a privé de la Fourmi, allant s’amplifiant quand elle rajoute l’éventualité de s’introduire à son tour dans cet endroit sans vie qu’est le couvent.
Le chirurgien se penche à nouveau pour gronder doucement à son oreille :


Qu’il ne vous vienne surtout pas à l’idée d’aller vous y enfermer…

Le regard brûlant qui suit est presque sans équivoque. Et il détache ses doigts de son cou pour porter la petite main de So jusqu’à ses lèvres chaudes, effleurant à peine la peau délicate et sensible de l’ancienne cicatrice d’un souffle…
Avant de se raidir à son tour, balayant l’alentour du regard. A croire que les buissons grouillent..


C’est moi ou bien cette nature semble moins déserte qu’elle n’y parait ? Je ne voudrais risquer de vous mettre en péril…

A nouveau ses yeux caressent le minois empourpré, souriant et serein, alors qu’il bout de l’entrainer n’importe où à l’abri des dangers et regards… La laissant décider de la suite en la couvant du regard.
Sorianne
Quelqu'un, c'était sûr, puisque lui aussi l'avait entendu.
Alarme dans la petite tête brune.
Distraite de l'ambiance instaurée elle ne savait trop comment, elle réalisa le danger à rester trop proche de lui. Bigre, comment ne pouvait-elle pas résister?? Il lui fallait fuir...

Enfin c'était ce qu'elle se disait, mais si l'esprit était prêt à filer toutes voiles dehors et loin d'ici, loin de ce regard noir, loin de cet homme au charme étrange qui arrivait à l'ensorceler elle ne savait trop comment, le corps quant à lui ne bougeait pas d'un pouce. Comment ces deux parties d'elle même pouvaient se contredire à ce point??

Elle avait encore la main dans la sienne, savourant la chaleur qui s'en émanait et qui lui réchauffait par là la menotte glacée par l'automne. La brune finit par relever le nez vers lui, cherchant quelque chose d'intelligent à dire... Quelque chose , il fallait... Répondre! Ce serait déjà un bon début. Puis le reste s'enchaînerait sans doutes tout seul. N'était-elle pas bavarde quand elle essayait désespérément de noyer le poisson?

La mettre en péril... De par sa présence auprès d'elle? Ou pour sa réputation? La seconde ayant déjà un sacré coup dans l'aile, cela ne lui fit trop rien, si ce n'est ce que cela pouvait sous entendre, surtout avec le regard qu'il lui avait lancé après avoir causé du couvent. Regard qui l'avait fait rougir un peu plus, car même si elle était un brin timorée, elle n'en avait pas moins un minimum d'expérience! Et... Réponse, réponse, il fallait juste qu'elle y arrive. Et trouver une excuse pour filer loin du danger et des conséquences qu'il pourrait y avoir. Si elle y arrivait... Mais avec quelques difficultés, sa voix finit par trouver son chemin. Un léger rire, un brin crispé fusa même tandis que sa main libre, qui à un certain moment en avait lâcher le pain tenu sans qu'elle ne s'en rende compte, se leva pour qu'un doigt vienne frotter nerveusement l'arête de son nez rougit. Le regard se fit même fuyant!


Moi dans un couvent, ça pourrait être drôle, c'est sûr... Mais... Hum... 'fin dans un sens ç'pourré êt' b'en aussi... Grommelante la So, elle se serait frappée, Col, Col, Col, Col, Col... Penser à lui... Et me mettre en péril... Je n'ai pas peur, j'assume tout.

Tout... Oui oui tout. La noiraude retrouva le regard du chirurgien et sentit le trouble à nouveau l'envahir. Rhaaaa! Elle désigna le village d'un geste timide

Je... Je ne sais pas où vous logez ici... Mais vu ce monde peut-être qu'on ferait mieux de retourner à l'auberge?


Dans un instant elle réalisera sa boulette. Pour le moment elle essayait de ne pas se perdre dans les prunelles noires qui ne la lâchaient pas et qu'elle voyait presque s'enflammer.

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--Achim_al_quasim


Un sourcil amusé reste résolument haussé alors que son regard reste accroché sur le visage de la brunette. Se délectant du trouble de l’instant malgré les éventuels passants, le prolongeant en se noyant dans le vert émeraude des yeux de Sorianne pour y chercher des réponses, un acquiescement tandis que ses doigts poursuivent leur caresse légère sur le poignet fin.

S’il tique légèrement lorsqu’elle se met à rire nerveusement et frotter son nez dans un geste désarmant de timidité, il n’en montre rien. Mais il ne peut s’empêcher de sourire plus largement en l’entendant dire qu’elle assume tout et de quasiment l’inviter sans s’en rendre compte.

C’est bien plus qu’il ne lui en faut, et le maure se penche à nouveau, venant chercher les lèvres de la jeune femme, tout en douceur d’abord, puis s’imposant peu à peu, conquérant, d’un corps qui se rapproche plus encore tandis lentement sa main desserre son étreinte sur le poignet pour glisser sur une hanche fine jusqu’à caresser le creux des reins de la brunette en grondant contre ses lèvres avant de les libérer, la regarder à nouveau alors que son autre main d’un geste prompt passe derrière les jupes pour la soulever et la porter contre son torse, sourire en coin au bec, et de souffler à son oreille d’une voix vibrante :


Il serait vraiment plus sage d’éviter de rester en vue si la garde est trop.. tatillonne !

Ses lèvres chaudes effleurent le front de Sorianne, alors que l’étreinte de ses bras se resserre, la maintenant avec une douce fermeté contre lui, sans contrainte, poursuivant le timbre légèrement rauque.

A l’auberge disiez-vous…

Et d’engager le pas le long de la berge…
Sorianne
Et la jeune femme réalisa.
Les yeux ronds elle ne put que le voir s'approcher.
Près... Beaucoup trop près!
Le regard planté dans le sien, elle ne songea même pas à esquisser le moindre mouvement.
Le laissa même prendre ce qu'il venait chercher, savourant le contact, le corps félon se tendant même légèrement à la rencontre du chirurgien, frissonnant en sentant la main glisser au bas de son dos. Misère, mauvaise femme...

Respiration coupée, elle se laissa faire quand il la porta, mais le feu aux visage. Comment se dépêtrer de la situation?! Qu'avait-elle dit?! Han bigre il avait dû penser qu'elle lui proposait... Longtemps qu'elle n'avait plus fait pareille sottise. Ne pas rester en vue. Ne pas... Auberge?! Alerte... Le coeur de la So s'était mit à battre à tout rompre. Oublié le froid! La culpabilité était arrivée au galop. Elle avait laisser un homme pour ainsi dire inconnu prendre ce qu'elle refusait à son propre fiancé.

Tandis qu'il prenait le chemin du village, elle dans les bras, la noiraude se décida, elle ne pouvait pas, mieux valait qu'il ne se berce pas d'illusions plus longtemps!

"...vous n'écoutez que le Sans Nom..."

Les mains posées sur le torse du maure, la brune se repoussa doucement, essayant de calmer la légère angoisse qui la prenait.


Euh, on... Enfin, je pensais... Je... J'ai un fiancé et.. Non c'est mal, c'est pécher, c'est pas correct, je, oh je crois qu'il y a méprise...

Méprise, si peu... Ce fameux soir où elle était aller trouver Colhomban pour lui offrir ce qu'il attendait, elle n'avait pu que fuir devant les attentions prodiguées, alors sans doutes serait-ce encore pire ici. Complètement bloquée depuis sa rencontre avec un curé trop zélé. Euh, à quoi pensait-elle donc? Ici il ne pourrait rien y avoir enfin! Comment pourrait-elle faire ça à Col?! Elle tourna la tête, la cité plus très loin et revint à Achim, ne sachant trop quoi faire de plus. Bientôt l'auberge, bientôt... *gloups* Comment pouvait-elle penser à s'offrir à l'un alors qu'elle se refusait à l'autre?! Comment pouvait-elle penser ne serait-ce qu'une seconde à tromper son fiancé? Comment pouvait-elle ne plus penser à cette maudite confession et par là avoir subit pour rien?? Il fallait qu'elle décroche les yeux de ce démon étranger, il le fallait... Enfin ça c'était sans compter sur ce soudain manque d'assurance.

Vous... Vous logez à l'auberge aussi hein?...

Peut-être se faisait-elle de mauvaises idées, oui sans doutes ça... Après tout. Quoi que? Han pendez la, mais pendez la!!!
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--Achim_al_quasim


La brunette d’abord confiante, se raidit et se crispe dans ses bras. Achim grogne doucement, forcé de reconnaitre qu’il est allé trop vite à prendre les devants de la sorte plutôt que de la laisser venir d’elle-même… La Fourmi lui a échappé à cause d'un colosse, et voilà qu'un fiancé invisible s'immisce entre lui et Sorianne, ébranlant à peine sa belle assurance.

Toutefois, il ne la lâche pas et continue d’avancer, presque serein, si ce n’est ce pli qui vient d’apparaître sur son front hâlé. Mais il n’est pas dans sa nature de renoncer, aussi la main qui soutient le dos de la jeune femme se fait plus caressante sur ses reins alors qu’il s’arrête un court instant pour lui répondre, plongeant son regard d’ébène dans les yeux d’émeraude :


Un fiancé n’est pas un époux… et je ne vois personne…

Il pousse même l’audace à nouveau de venir lui voler un autre baiser, léger, avant de continuer à voix basse tout contre ses lèvres, laissant ses doigts continuer d’œuvrer comme son souffle qui effleure la bouche rosie de Sorianne :

Et le péché n’existe que si vous voulez le voir… Est-ce que vous ressentez le mal à cet instant ?

Alors qu’il la presse un peu plus fort, pour lui faire sentir la chaleur de son corps brûlant, cherchant à partager la passion et le désir qui l’animent, sans pour autant risquer le moindre geste qui risquerait de l’effrayer plus qu’elle ne l’est déjà. Laissant tout juste son souffle chaud glisser sur la joue de la jeune femme pour aller rejoindre le coin de sa mâchoire, juste sous l’oreille et effleurer la peau tendre de ses lèvres avant de murmurer, le plus rassurant possible :

Je vous emmène où vous voulez, belle Sorianne… Je suis votre dévoué…

Le pas reprend, plus lent, alors qu’il garde le visage à demi enfoui dans le cou gracile de la brunette, réfrénant l’envie de dévorer sa gorge de baisers.
Sorianne
La bataille à laquelle se livraient son corps et son esprit allait sans doutes être des plus sanglantes. Lequel allait vaincre l'autre? Si seulement elle pouvait le savoir! Nul part il n'y avait trace de ce fiancé dont elle parlait... La petite brune ferme les yeux, au moins pour se protéger du regard brûlant qui lui faisait face.

Il est à Saintes...

Où elle l'avait laissé. Où il l'avait chassé... Parce qu'elle avait prit amant pour une nuit. A Saintes où il se reposait du poutrage des Poitevins, à Saintes où il se soignait et où elle l'avait abandonné. Au Poitou d'où il allait partir sous peu pour venir la rejoindre, parce qu'enfin après tout ce temps, elle lui avait dit ce qu'elle ressentait et parce qu'il lui avait pardonné. A Saintes où elle avait fui ses caresses et ses attentions. Pas là... Le baiser léger que le maure lui donna, c'est à Col qu'elle pensa. La main dans le creux de ses reins? La caresse qu'elle imaginait donnée par son brun nobliau. Il lui manquait, des mois entiers, des mois sans le voir et le toucher, et des retrouvailles plus que glaciale, regrettant de ne pas s'être laissée approcher, elle mourrait d'envie de se jeter contre lui mais ne le pouvait pas : il n'était pas là!

Le souffle chaud à ses lèvres la fit frémir, est-ce qu'elle ressentait le mal? Au moins une profonde chaleur réconfortante. Mais oui c'était mal. Mal pour Col, mal pour l'Eglise. Mal pour ce prêtre... Les yeux se rouvrent et l'angoisse l'étreint, les petites mains se referment et serrent l'habit qui le recouvre alors qu'il vient se nicher dans sa gorge. Guerre de conscience. Elle veut Col, mais Col n'est pas là. Elle ne peut se laisser faire et pourtant c'est ce qu'il se passe. Elle allait le regretter. Elle allait vraiment, vraiment le regretter...


C'est mal, pour Lui, c'est mal pour Lui qui n'est pas là, je...

Et si elle arrivait à surmonter ce blocage? N'était-ce pas à son fiancé de le lui faire passer? N'allait-il pas falloir un certain temps? Profitant du fait qu'il ne puisse la voir, le nez tout plongé dans son cou qu'il était, la So ne put que se mordre violemment la lèvre. Mais la chaleur qui se diffusait contre elle, cette main qui dansait dans son dos, ce souffle sur sa gorge... Tout ça pour rien? Il ne voulait que l'emmener, rien de plus. Il repartirait ensuite, il ne se passerait rien. Oui voilà, il suffisait de s'en convaincre... Un souffle, la réponse soufflée doucement à l'oreille du chirurgien.

A l'auberge. Allons à l'auberge...

Oui. A l'auberge ils ne feraient que parler. Il allait la déposer bien sagement et ils trouveraient un truc pour aller sortir la noiraude petite et moche de son couvent... Oui voilà... Des frissons la parcouraient, était-ce le froid? Pas certain. Angoisse? Peur? Plus probable! Où donc était passée la petite brune qui fuyait toute tentation ou qui ne cherchait pas à succomber à des avances? Avait-elle était blessée au point de vouloir lui faire payer involontairement? Elle se serra un peu plus contre le médecin qui l'emmenait. Ne serait-ce que pour se rassurer. Naïve petite brune qui pensait qu'après avoir inviter un homme, elle pourrait s'en détacher aussi simplement. Elle se recula soudainement, non non, la voix du prêtre lui résonnait dans la tête et l'image de Col ne la quittait pas.

C'est mal ce que je fais, c'est mal, vraiment... Je vais finir sur la Lune... A subir le péché auquel je m'adonne... il me l'a dit, il m'a montré. C'est... Je veux descendre, je peux marcher. Allons y, mais je veux marcher, je... Non, je vais vous ramener là où vous logez. Et je partirai. Faisons ça plutôt.

Oui, ce serait mieux. Elle serait plus sûre de pouvoir "fuir". Si elle y arrivait...
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