Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   1, 2, 3, 4, 5, 6   >   >>

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] Mariage d'Aldraien et Hannibal

Aldraien
« Le mariage est et restera le voyage de découverte le plus important que l’homme puisse entreprendre. »*

Il y a un mois, elle pensait que ce jour n’arriverait jamais, qu’elle avait encore largement le temps d’y penser, de s’y préparer; c’était sans compter sur le caractère fourbe et manipulateur du temps. A peine l’occasion de respirer que le fameux jour était arrivé, avec bien entendu toutes les émotions qui allaient avec : angoisse, impatience, inquiétude, tout ça, tout ça. Evidemment, comme toute future mariée qui se respecte, la Carsenac avait très peu dormi la nuit précédente, se posant les éternelles questions de celle qui allait unir sa vie avec un homme qui y avait fait son entrée quelques mois auparavant. Ferait-elle une bonne épouse, à la hauteur des espérances de celui qui lui avait demandé sa main lors d’une soirée en taverne peu commune ? Saurait-elle cesser de mettre sa vie en danger pour lui ? Vous comprendrez donc que cette nuit là fut plutôt source de questionnement et remise en question, à défaut d’être une nuit de repos. Malgré le confort de son appartement au Louvre, mis à disposition pour l’occasion, et qui surpassait largement toutes les chambres où elle avait pu loger auparavant.

C’est un grognement qui accompagna l’arrivée des femmes de chambre dans l’appartement de la rousse Capitaine. Il ne pouvait pas déjà être l’heure de s’habiller, non ! Et pourtant, si. L’effervescence qui venait d’être déployée dans son appartement alors même que le soleil venait à peine de se lever, c’était bien trop dur pour elle; elle n’avait pas l’habitude de tellement d’agitation autour d’elle, qu’on lui assène des remarques, des directives. Deuxième grognement alors qu’elle se sort du lit bien trop confortable pour être quitté si tôt, et qu’elle se laisse mettre en mouvement par la horde de femmes dont la seule et unique mission aujourd’hui était de faire en sortes que la future mariée soit la plus belle de la journée, et le Très-Haut savait que c’était là un objectif bien compliqué; surtout quand on connait le caractère contradictoire et têtu de la Carsenac. Peut-être pour cette raison que le nombre de femmes de chambre était si grand, il fallait au moins ça


- Ma Dame, il vous faut prendre votre bain.
- Et nous devons vous habiller…
-…Et vous maquiller…
-…Et vous coiffer.
- Il faut que vous soyez la plus belle pour votre Prince !
- C’est bon, c’est bon…J’ai compris.

Et la Carsenac qui capitule et rejoint la baignoire afin de se laver. L’eau a été parfumée avec d’exquises essences et elle en ressort quelques minutes plus tard, aidée par les femmes à son service. Le corps couturé de cicatrices dont la plus récente lui avait coûté son enfant était essuyé sous le regard presque apeuré des femmes de chambre. Elles n’avaient sans aucun doute jamais vu quiconque présentant tant de blessures au Palais du Louvre, mais la rousse avait vécu tant et tant d’épreuves que se retrouver dans cet endroit, aujourd’hui, lui semblait comme un rêve. De la torture physique aux blessures du combat en passant par les ravages d’un incendie, elle avait eu droit à tout ou presque. Mais pas vraiment le temps d’y songer pour le moment, puisque déjà on s’appliquait à recouvrir la peau bien pâle avec des couches et des couches de tissu raffiné. Une création de Valeryane, tout simplement sublime; et elle qui n’avait pour ainsi dire jamais porté de robe se retrouvait avec un véritable trésor sur le dos, une œuvre d’art, et encore les mots étaient faibles.

C’est à peine si elle se reconnaissait, ainsi vêtue. Et lorsque bijoux, coiffure et maquillage vinrent s’y ajouter, elle avait l’impression d’avoir perdu une dizaine d’années d’un seul coup. Le maquillage était presque en mesure de cacher totalement la pâleur maladive de sa peau. Les pierres précieuses à son cou et à sa main semblaient venir d’un autre monde sur sa peau qui s’ornait habituellement d’un seul et unique bijou : le collier que sa mère portait avant elle et qui n’était qu’une simple pierre émeraude sur un pendentif, qu’elle avait confié à Catherine, comme une promesse de finir par lui revenir. Les perles dans ses cheveux de feu d’ordinaire indisciplinés rajoutaient encore à cette impression d’être une toute autre femme. Peut-être était-ce le cas, finalement, et que derrière son uniforme habituel, son épée, sa dague et ses manières un peu cavalières parfois, derrière ce masque, se cachait une femme comme celle qui se tenait devant elle, dans le reflet de ce miroir qui lui faisait face. Peut-être même qu’un jour elle aurait des réponses à ses interrogations.


- Vous êtes parfaite.
-…Merveilleuse.
-…Sublime.
-…Eblouissante.
- Votre suzeraine ne devrait plus tarder à présent.

Mère…Que penserais-tu de ta fille aujourd’hui ? Tu aurais dû être celle me menant à l’autel, me confier à celui qui va devenir mon époux, mais tu n’es plus là. Me regarderas-tu, de là où tu te trouves ? Ne t’inquiète pas, Antlia saura remplir à merveille cette tâche, comme elle s’est occupée de moi à merveille toutes ces années. Tu peux lui faire confiance pour continuer dans cette voie, elle a toujours veillé sur moi.
La Carsenac se tient là, triturant ses mains, attendant que la Cavalière, la Suzeraine, l’Amie, vienne la chercher pour la conduire jusque sous le regard du Très-Haut, de la Reyne, de tous ceux qui seraient présents pour célébrer ce jour exceptionnel.
Et elle maudit le temps qui, après avoir passé si vite, se plaisait maintenant à faire passer quelques minutes pour une éternité…




* Sören Kierkegaard
_________________
Hannibal_de_cassel
Juste quelques instants de liberté.... C'est tout ce que je demande !

Cette phrase raisonnait dans sa tête depuis plus d'une semaine à présent. Ce n'est qu'à l'aube du mariage que l'on découvre les joies de la liberté du célibat à long terme...
Huit jours de lutte, d'embuscade, de manœuvres discrètes, tout cela pour échapper au harcèlement des multiples vautours cherchant à le dépouiller de sa volonté, rien, pas une minute à peine le temps de s'envoyer discrètement une rasade de prune.

Pour le pauvre Hannibal, la vie à Ségur sous cet augure lui paraissait comme une apocalypse et ça c'était avant d'être envoyé au Louvre.


Mais non, je ne peux pas déjà m'y rendre ! C'est la Guerre ! Il faut du pain à Limoges, il faut que je surveille le four et puis j'ai des plantes qui poussent, des alambics à surveiller....

Il trouvait des fausses vérités à chaque soucis, tout cela pour perdre du temps comme pour retarder la fin de son adolescence. Lui qui n'avait connu ni sa mère ni son père alors qu'ils étaient tous deux si respectés, il allait fabriquer lui même une famille avec cette femme qu'il aimait tant.

Elle était si belle, si têtue, si volontaire, si......


Eh Oh ! Mon Prince, il faut se réveiller sinon je vais vous transpercer avec mes épingles ! Grinça la couturière des épingles plein la bouche.

Le rouge aux joues, Hannibal redressa les bras comme un épouvantail dans un chant de blé.

Je n'est pas besoin de tant de tissus, c'est pas du gâchis tout de même, on pourrait faire au moins trois tenues la dedans et puis j'aime pas qu'on me donne du "Prince par ci Prince par là" je ne suis qu'un bâtard que Diable !

Sa plainte se termina avec une vilaine piqure dans le dos.

Je vous avez prévenu "Mon Prince", laissez moi faire, pas un mot, un rand sourire et vous serez magnifique. Votre Dame, elle sera ravissante j'ai pu apercevoir sa tenue et si vous êtes fagoté comme un pèlerin vous allez passer pour un gai luron.


Sur un gémissement de dépits, il reprit ses rêveries, fantasmant sur celle qu'il allait épouser le lendemain.
_________________
Lady_antlia
[ La veille]

Jour Important, jour du mariage de sa vassale mais surtout amie .
Chose à laquelle elle ne s'attendait pas, Aldraien l'avait choisie pour l'accompagner à l'Autel... Elle qui n'avait jamais franchi le pas, elle allait mener son amie à ce lieu symbolique car , elle avait accepté bien sûr.
Elle avait d'abord été surprise par sa demande puis touchée dans ce qui lui restait de coeur et de chaleur humaine.


Pour le moment, ils étaient à l'auberge, Alan l'accompagnant.


Alan... Longue correspondance au travers du Royaume de France pour s'apercevoir que peut être son coeur battait un peu plus à ses côtés. Beaucoup de choses avaient été écrites, mais non dites encore. Toujours est il qu'il avait accepté de l'accompagner à l'église en tant que cavalier bien entendu.
Les deux amis s'étaient retrouvés en l'auberge de la Capitale. Ils avaient dîner ensemble, sans pour cela entamer de discussion sur leur correspondance, ce n'était ni le lieu ni l'endroit.
L'importance et l'excitation apparente venaient de cet événement .. un mariage aux allures princières, la reyne étant de la famille .
Les résidents de l'auberge avaient la langue bien pendue et les conversations allaient bon train, ce qui faisait sourire l'Etoile.


Alan, je vais accompagner la future mariée jusqu'à l'Autel. Je ne rentrerai donc pas en l'église à votre bras .

Un petit sourire taquin se dessina sur son visage.
Voyez vous un inconvénient pour que je ne vous rejoigne seulement sur le banc des invités? Me garderez vous une place à vos côtés?

Rah l'Etoile se perdait en minauderies?Non en taquineries en fait, car elle n'était pas du genre à minauder ni à se donner ainsi facilement.

Point de soucis en avaient ils convenu, ils se rejoindraient en l'église. C'est ainsi que la nuit passa trop rapidement...


[ Le jour du mariage, le 6 Novembre 1459 ]

Le lendemain matin, l'Etoile se leva bien tôt afin de se préparer. Elle n'avait plus l'habitude des robes et des fanfreluches. D'ailleurs la première question qui lui passa par la tête était comment allait elle pouvoir accrocher sa bastarde à sa tenue , tout en regardant la robe choisie suspendue dans sa chambre.
Déjà les chambrières s'affairaient et un cri horrifié vint d'elle en regardant l'Etoile .


Quoi j'ai perdu mes cheveux? j'ai un bouton ?
La chambrière fit non de la tête puis :
Non Dame c'est que ... vous avez oublié de natter vos longs cheveux hier au soir et .... ils sont un peu emmêles.

Un peu ... elle dut y mettre une bonne demi heure à force du poignet et de lotion à démêler tout cela. L'Etoile, bien que patiente, avait bien du mal à rester stoïque à ce tirage de cheveux en bonne et due forme .
La robe... une magnifique couleur émeraude , rappelant la couleur de ses yeux. La lumière jouait sur le tissu qui renvoyait une myriade de verts différents. La robe enfilée, le décolleté mis en place fit râler quelque peu l'Etoile: des cicatrices apparaissaient sur sa peau d’albâtre, ce qui mine de rien la contrarie même si pour elle la beauté n'est pas une priorité.

Attendez Dame, on a une solution.

Oui, pas d'problèmes , que des solutions. moui, moui, moui.C'est ainsi que la chambrière tapota le décolleté de l'Etoile d'une poudre qui estompa les marques de torture du passées. D'un œil perplexe, elle regarda le résultat dans le miroir puis soupira légèrement, laissant un : c'est beaucoup mieux filer entre ses lèvres.

Les cheveux remontés en un chignon savamment orchestré, ses pommettes légèrement rosies, ainsi que ses lèvres, l'Etoile donnait un reflet qu'elle n'avait coutume de voir: celui de son rang de Noble, celui aussi d'une Dame.
Son visage était serein, son teint clair et frais, et sa masse de cheveux enfin disciplinée rendait un fini ravissant.
Elle fut bluffée par le reflet à vrai dire, redressa sa posture jusqu'à ce que son regard croise son épée.


Et je la mets où?


Un air désespéré de la chambrière lui rappela qu'un nombre de gardes important était prévu .. Mais elle ne pouvait s’empêcher d'être Licorne jusqu'au bout.


Bien, bien, je vous remercie beaucoup pour la transformation.


C'est vrai, c'était réussi. Elle avait elle même du mal à se reconnaître dans le reflet que lui renvoyait le miroir.
Il était l'heure de se rendre au Louvre à présent, et Tlia se mit en marche … quelques petits pas dans sa chambre afin de s'habituer aux chaussures, à sa robe puis la voilà qui descend de l'escalier afin de rejoindre Alan.
Elle n'osa pas trop le regarder car elle se sentait mal à l'aise dans ces tenues d'un autre monde. Mais elle remarqua son sourire, ses yeux et son bras qui s'avançait afin de l'aider à avancer . Moui parce que avec tout cet attirail ce n'était point évident.


Bonjour Alan. Je vous trouve très élégant..


Les mots, elle ne les entendit pratiquement pas, elle semblait être un peu ailleurs, gênée, femme peut être à nouveau. Oui en fait, c'est cela qui la gênait le plus.

Elle fit glisser sa main sur la tenue sobre d'Alan, lui sourit puis avança vers la calèche qui les amènerait à la Chapelle. Le voyage fut court mais lui sembla interminable, comme un temps arrêté. Elle jetait des coups d'oeil sur l'élégance d'Alan, sur l'homme en général mais ne dit mot si ce n'est :
Gardez moi une place auprès de vous surtout !

C'est ainsi que la promenade s'acheva et que la porte de la calèche s'ouvrit sur une Etoile au sourire... c'était pour son amie et elle ressentait un trac pour ce grand moment.
Comme une enfant, elle déposa un doux baiser sur la joue du Seigneur, lui lançant un «  à tout à l'heure » puis se laissa conduire auprès de la future mariée.



C'est en arrivant devant de magnifiques appartements qu'elle prit la réelle conscience de l'endroit où elle se trouvait. Aussi elle ralentit le pas, et son port de tête se fit plus droit. Au fur et à mesure els gestes graciles prirent le dessus sur ceux du soldat : la métamorphose fut alors complète lorsque l'on introduisit Tlia dans les appartements d'Aldraien.

C'est avec un large sourire que Tlia vint auprès de son amie et en un geste retenu :


Tu es magnifique ! Mais on a du te le dire je ne sais combien de fois .Ton Prince va tomber des nues !
Je ne t'embrasse pas, j'ai trop peur de te chiffonner .


Elle se mit à rire, se détendant petit à petit, les larmes d'émotions retenues avec grand peine, puis fouilla dans le petit fourtout qu'elle avait au poignet.


J'ai …. voici quelque chose pour toi. C'est un pendentif que ma sœur m'a donné il y a fort longtemps et qui restait dans mon coffre. Je tiens à ce qu'il te revienne.


En tendant le pendentif qui se balançait au bout d'une chaîne en or, le sourire de Tlia se fit doux . Elle savait ce qu'il pouvait représenté, et pour Aldraien et pour elle. Mais d'un coup, avec un air catastrophé :


Dois je m'incliner devant toi ?

_________________
Alan.de.t
[Paris - 5 Novembre]

En fin d'après-midi, le carrosse aux couleurs de Grignan passait enfin les portes sud de la capitale. Le Talleyrand n'était pas assez accoutumé à ce moyen de transport pour en apprécier le confort. Petit Seigneur qu'il était, ses voyages se faisaient bien souvent sur une selle et rarement sur une banquette. Les coups d'œil qu'il pouvait jeter à son hôte et cavalière le laissait supposer que ce sentiment était partagé. L'Etoile, Licorneuse avant tout ne paraissait nullement attacher d'importances aux us de son rang et Alan aurait pu supposer sans trop de risque que la calèche n'avait pas fait plus d'une douzaine de voyage depuis sa fabrication. Les deux invités discutaient bon train mais aucun ne semblait enclin à aborder le sujet qui leur brûler les lèvres. Après de fougueuses missives, une course poursuite palpitante au travers du royaume et des lignes Ponantaises, ni l'un ni l'autre n'osait en parler. Pareils à deux jeunes adolescents, ils n'avaient plus mentionné leurs missives depuis leurs retrouvailles. L'Etoile pourtant, avait pris l'initiative de convier le Talleyrand au mariage de sa vassale... Premier pas peut-être vers une franche conversation, après tout, leur "histoire", si cela pouvait être nommé ainsi, avait commencé lors d'une cérémonie. A croire que les deux soldats ne parvenaient à se confier qu'une fois leurs armes et armures délaissées...
Le cocher donnait de la voix à tout va, tentant de mener son véhicule au travers des rues encombrées de la capitale. Paris. Alan n'y avait mis les pieds qu'une fois et ce fut court. Une simple audience en Cour d'Appel qui l'avait excédé, le souvenir n'était pas bon, mauvais s'il en est, remuant la fange qu'il s'était évertué à laisser derrière lui. Il ne pouvait espérer que de voir éclore de meilleurs souvenir de cette ville si animée. Perdant son regard au travers de la fenêtre du carrosse, il voyait défiler les bâtiments qui lui racontaient une histoire. Leur beauté et leur clarté croissaient tandis qu’ils s’approchaient du Louvre et quittaient les bas quartiers. Et finalement le voilà. Le Louvre. Le Palais majestueux fit son apparition dans la lucarne et éblouit le provincial Seigneur de Ceretto qui scruta chaque croisée et ornement avec intérêt et passion. Il y voyait déjà la source d'un souvenir bien meilleur que le précédent et se figea d'un demi-sourire. Mais le cocher n'arrêta pas ses bêtes et poursuivit sa route et le Talleyrand, surpris et hébété de demander :


- Où allons-nous ?

Il fallut un petit moment pour mettre les choses au clair. Oui, le mariage était princier. Non, il ne se déroulerait pas à la Chapelle Royale. Non, les invités ne dormiraient pas au Louvre. Alan accueillit la nouvelle avec un faciès de circonstance... En fait non, comme à l'accoutumée, il ne laissa rien paraître. Enfin... qu'avait-il à cacher ? Un brin de déception ? C'était trop peu pour marquer ses traits d'une quelconque expression. La calèche parcourut quelques allées avant de s'arrêter devant une auberge de grand standing s'il en est. Le Talleyrand avait pris cette partie du séjour en charge et allait bien y laisser une partie des rentes de ses cépages piémontais. Il avait estimé qu'un déplacement à Paris en valait bien la peine et qu'étant donné la vie spartiate qu'il menait, il ne risquait pas la banqueroute de sitôt.
Le cocher arrêta sa voiture devant la porte et descendit ouvrir la porte tout en dépliant d'une jambe le marche pied. Alan sortit le premier pour tendre son bras à la Licorneuse qui le prit avec un sourire. En faisait-il trop ? Quelques minutes suffirent au couple... d'invités pour se faire connaitre et gagner leurs chambres respectives. Une demi-heure supplémentaire pour se retrouver à la salle à manger après avoir déballer leurs affaires. Le dîner se déroula à l'instar du voyage : sans une seule référence à leur correspondance. Ils n’abordèrent, autour de ce festin digne d'un prince, que le sujet du mariage à venir et quelques points tactiques.


- Alan, je vais accompagner la future mariée jusqu'à l'Autel. Je ne rentrerai donc pas en l'église à votre bras. Voyez-vous un inconvénient pour que je ne vous rejoigne seulement sur le banc des invités? Me garderez-vous une place à vos côtés?
- C’est un ordre du Cavalier de la Licorne ? commença-t-il avec un léger sourire, feignant un sérieux déconcertant. Je ne saurais m'y soustraire... J'obéirai de bonne grâce Ma Dame. Puis, délaissant cette mine sévère : Mieux, je le ferai avec détermination et passion, attendant votre retour à mes côtés.

Le dîner se poursuivit dans le brouhaha des flots de paroles émergeant de chaque petit groupe de client. Les plats sortaient des cuisines à une allure époustouflante. Des mets variés aux couleurs diverses, le Talleyrand n'était pas déçu d'avoir porté son choix sur cet établissement.
Puis vint l'heure de se coucher. Les deux invités échangèrent encore quelques mots sur le palier de leurs chambres voisines et se quittèrent sans rien de plus... Harassé par le voyage, Alan ne demanda pas son reste et s'écroula telle une masse sur sa couche. Et ainsi passa la nuit.



[Paris - D-Day]

Un bras pendant négligemment sur le côté du lit, le second étendu sur le côté, le visage enfoui dans l'oreiller, le Talleyrand, pareil à un sac d'avoine, savourait ses dernière minutes de sommeil. Un valet vint mettre à mal ce délicieux confort en ouvrant d'un coup sec les rideaux de la pièce. Le Signor di Ceretto se redressa comme un diable dans sa boite, lançant un regard mauvais au laquais qui tenta de se justifier.

- Vous vouliez être levé à 7 heures, Messire. Votre bain est prêt, vos vêtements ont été apportés par le tailleur et le petit déjeuner arrive.
- Trouve moi un rasoir.

Ton sec, comme à son habitude. Il se leva tout de même et se dirigea vers le bain. Une dizaine de minutes de barbotage pour finalement en sortir et se diriger vers un miroir avec son rasoir fraîchement acquis et une bassine d'eau. Loin de lui l'idée de se défaire de sa barbe mais bien d'en ajuster les contours par trop délaissés. Passant minutieusement la lame d'un côté puis de l'autre, il finit par obtenir quelque chose d'acceptable... Enfin presque :

- Des ciseaux !! gueula-t-il à l'attention du valet.

Celui-ci disparut un instant pour revenir armé de la commande. Celle-ci lui fut prise rapidement pour "élaguer" les débordements hirsutes qui garnissaient la barbe. Un regard dans le miroir. La barbe était correcte jugea-t-il. Il passa sa main dans les cheveux qui retombaient sur son visage et finit par les regrouper... Une broche pour les gouverner tous. Une broche pour les trouver. Une broche pour les amener tous et vers l'arrière les lier... Hum... Bref. Le Talleyrand enfila ensuite sa tenue : une chemise claire, pour changer, sur laquelle il endossa un veston sombre de velours. Une paire de botte cirée pour l'occasion et un mantel sobre mais propre. Ainsi déguisé, Alan ne se reconnaissait plus. Observant son reflet dans le miroir, il passait et repasser sa main sur son visage. Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pris le temps de se soigner ainsi. C'était... étrange et dérangeant. Ce n'était plus vraiment lui. Les cheveux ainsi noué lui donnait une certaine allure, bien loin du soldat qu'il était, plus proche du diplomate qu'il s'apprêtait à redevenir. Un coup d'œil circulaire dans la pièce pour découvrir ce qui lui manquait : sa bâtarde. C'était certes une cérémonie de mariage mais nul noble ne se montrer sans arme. Il boucla sa ceinture et quitta la pièce.

Il se retrouva dans l'entrée en un instant et attendit sa cavalière. Celle-ci parut bien vite, toute de vert vêtue... dans une robe ! Ceretto s'en trouva bouche bée. Pour le coup, l'émotion était assez forte pour venir à bout de son flegme et il ne sut que répondre lorsqu'elle le salua... Ainsi, Antlia paraissait tout à fait femme. Ce côté féminin venait parfaire la partie plus sombre de sa personnalité, une dualité excitante autant qu'étourdissante. Après un court silence gêné, il finit par répondre :


- Bonjour, Ma Dame... Vous êtes... ravissante.

Ils gagnèrent le carrosse et le même manège de se reproduire à l'envers. Marche pied, porte fermée, fouette cocher, rues parisiennes, Louvre, rues parisiennes. La fin différa cependant du précédent commencement : point de porte sud de la capitale mais la Saincte Chapelle. Son apparition au travers de la fenêtre du véhicule eut le même effet assommant sur Alan que la vue du Louvre mais son admiration en fut tout autant perturbée. L'arrêt de la calèche et l'ouverture rapide de la porte le sortir de sa torpeur. Il n'eut pas le temps de descendre le premier que l'Etoile lui déposait un baiser sur la joue et filait rejoindre la future mariée. Ceretto sortit donc seul du carrosse et se retrouva tout aussi seul sur le parvis. Le rôle de l'Etoile lors de la cérémonie les avait fait venir tôt, très tôt. Tant et si bien qu'il n'y avait encore personne. Aucune voiture à l'horizon, aucun espoir de rencontre pour tuer le temps. Il passa encore quelques instants à contempler la structure, puis gagna l'intérieur de la Chapelle, il serait bien temps de faire des rencontres plus tard... Et au chaud.
_________________
Emeline.
La Vipère marchait sur un chemin sombre et sans fin, autour d'elle il n'y avait rien la nuit, uniquement la nuit, sans âme, sans bruit, sans rien... Le néant tout n'était que ce chemin et ces pieds nu et froid qui ce posèrent à rythme régulier sur le sentiers, sa peau qui laissait à chaque avancée une trace de sang, peau abimée par les cailloux, le tranchant de ceux-ci et la désolation. L'atmosphère était lourde, l'angoisse prenait la poitrine de notre jeune amie et l'empêchait parfois de respirer. Allait-il lui arriver ? Comment avait-il ce retrouver dans cet endroit étrange ? Ce genre de question Typh' n'y pensait pas et continuait sa route, souffrant sans un mot, avançant la tête haute et la main sur le manche de son épée. A l'horizon ce dessina avec soin la lune et le visage d'un enfant ? Une charmante petite fille aux yeux sombre et le sourire parfait, elle en eu le cœur brisé. Le vent semblait jouer un air de musique envoutant et charmeur alors que les nuages de la douce soirée enveloppèrent le visage du bambin et laissèrent encore une fois la femme marcher seule sur le chemin sans lumière. La peur commençait à grandir en elle et couru malgré tout sur le chemin, courant courant pour finir par ce retrouver au bout d'un gouffre, en face une silhouette lui tendit la main et marcha dans le vide pour le rejoindre, ce blondir contre cet homme, mais soudainement.

Monseigneur ! Vous n'êtes pas prête... Monseigneur vous êtes pire qu'une enfant.

Plait-il ? La Vipère ouvrit un œil et quitta ce rêve étrange qui la hantait depuis des nuits et des nuits. Nasty était devant-elle agitant un torchon très moche et plein de froufrou en tout genre. Qu'avait-elle dit ? Elle n'était pas prête ? Prête à quoi pour commencer, affronter une nouvelle journée dans ce Royaume, à ça non la Vipère n'était pas prête du tout ! Alors elle fit ce que toute femme un brin censée et aux origines de noblesse aurait fait à sa place : Rabattre les draps sur sa tête et retourner dans les bras des songes les plus fous !

Monseigneur, Ah ça non ! Levez-vous ...Dame Aldraien vous attend.

Hein ? Pourquoi donc la Cap' l'attendrait ?! Il y avait le feu au château de Limoge ? Les armées seraient-elles partie sans prévenir ? Les soldats ont des soucis ? Bon sang, elle avait bien le droit de dormir un peu elle aussi. Ald attendra que le soleil ce couche pour voir son bout du nez au conseil et lui parler des problèmes. C'était Dimanche, jour du Très-Haut et elle voulais louer le Seigneur dans son lit, à pleurer sur sa triste et misérable vie.

Dite à Ald que je recule notre rendez-vous à ce soir et laissez-moi dormir !Je l'ordonne.

Pour le coup la domestique était perplexe : Dire à Ald de reculer son mariage à ce soir ?! Elle était pas sérieuse la. Nasty connaissait la gamine depuis sa naissance pour lui avoir donnée le sein et prit soin de sa vie. Alors que sa mère était ailleurs trop occupée pour élever une gamine aussi turbulente. Elle avait tout vu et tout entendu, mais jamais ça.

Nan, mais Typhanie ! Le mariage de Ald... Elle va pas reculer son mariage pour Vous, vous êtes pas encore assez gradée pour ça !

Et la c'est le choque... Mer** le mariage de la rousse! Comment avait-elle pu oublier le mariage de la Rousse ! Trop de rhum, oui sans doute. Bon elle était ou là ? Une Auberge ? Faite que ce soit la ville de Paris par tous les Saints, Paris ou c'était fichu ! Et effectivement c'était la Capitale de France. Alors la Divine sauta dans une bain, roula dans une robe et attrapa une pair de botte rapidement pour courir dans les rues et trouver la Chapelle. Surtout trouvez la Chapelle pour tout vous dire... Oh bien entendu elle trouva et avança sur le pavie de celle-ci avec autant de calme que d'angoisse. Pouvait-elle vraiment le faire ? Pas assister au mariage pour ça fallait pas être intelligente, poser son dernier sur un banc et écouter c'était donnée à toutes les cruches du Royaume. Angoisse et tremblement alors qu'avec autant de contenance que possible elle ce plaça au milieu de la place et observa l'horizon. Viendra-t-il ?

Soyons logique, il ne donnait pas la moindre nouvelle depuis plus d'une semaine, il était peut-être mort ? Peut-être parti loin de tout et de tout le monde ? Il pouvait être à l'autre bout du Royaume ou a deux seconde de son être, qu'en savait-elle notre Vipère ? Elle avait priée au début, puis avait commencée à boire du Rhum pour mieux dormir, pour moins pensée aussi. Alors aujourd'hui, plantée devant cette Chapelle, elle ne savait plus. L'aimait-elle ? Alors ça oui, elle l'aimait ! Avait-elle peur ? De le perdre, uniquement de le perdre, le reste n'était que détail. Enfin comme elle l'avait dit a Tino, faudra que son excuse tienne la route, ou elle risquait de lui retourner une gifle qui vous fera blanchir un membre de l'État Major. Mais il en avait une bonne, alors nul violence de prévu.


Vous-même me l'avez fait rencontrer et me l'avez présenté ... Seigneur, Aidez-nous ...Aidez-moi... Faite un truc quoi... N'importe quoi...

Perdue sur la place, plantée telle un I, elle regarda le ciel de cette journée et fixa l'horizon. Que pouvait-elle faire de plus ? Sans trahir le Limousin rien et démissionner pour retourner le Royaume n'était pas franchement la meilleur idée : '' Je vais crevez ici.'' Dit-il toujours alors pourquoi quitter Limoge, il y reviendra bien un jour, elle attendra, devant cette Chapelle, devant son appartement. Tout est une question de confiance après tout. Oui enfin, s'il pouvait venir et être son cavalier, c'est toujours mieux que d'être seule au monde. Non ?
_________________
Hannibal_de_cassel
Nuit magique...
Une histoire d'humour qui tourne à l'amour
(merci Catherine ...)

Ouais c'est ça ! La nuit aurait pu être comme ça mais cela avait été loin d'être le cas. Entre la séance d’acuponcture de la très "efficace" couturière qui s'était régalée à transformer Hanni en hérisson et les multiples leçons de bienséance que lui avait soufflé un maître tout aussi barbant que ses mots, il s'était couché tard, très tard, trop tard.
L'angoisse ne pu pas être compensée par l'importante quantité d'alcool qui s'était succédé dans son verre, c'est donc après deux heures de pseudo sommeil que les domestiques commencèrent à entrer la bouche en cœur dans sa chambre.

La lumière du jours caressa son visage comme un cactus particulièrement bien fourni et c'est dans un sursaut qu'il jeta les draps aux pieds de son lit, se relevant comme une furie.


Bordel !!!!!Ce n'est pas possible de dormir un peu, il faut faire quoi pour avoir quelques instants à soi ?


C'est dans les moments de colère comme celui ci qu'il sentait le sang de son père dans ses veines... Il en sourit, son père serait en quelque sorte à son union.

Eh bien votre Altesse, pour avoir du temps il n'aurait pas fallu vous marier aujourd’hui..


Un regard affligeant envers le domestique et une main sur le front pour tenter de comprimer le mal de tête, il se contenta de grogner en signe de réponse.
Il prit juste le temps de réactiver son fumoir avec des plantes mystérieuses pour la plupart des non-avertis et se laissa ensuite préparer. Bain, habillage, coiffage.... Il attendait avec impatience le petit déjeuner pour tenter de calmer les reflux de son estomac noué.

_________________
Aldraien
Toujours dans ses appartements, au Louvre.

Et les secondes devinrent des minutes, et les minutes des heures, ou peut-être pas en fait. Simplement une petite dizaine de minutes d’attendre avant que sa blonde suzeraine n’entre dans la pièce et se présente à elle avec un grand sourire qui voulait tout dire. Depuis combien de temps ne l’avait elle plus vu ? Plus vu réellement, en ayant l’occasion de pouvoir discuter avec elle, face à face ? De bien trop longues semaines, de bien trop longs mois. On ne devrait pas ainsi séparer une suzeraine et sa vassale, on ne devrait pas empêcher deux femmes presque de la même famille de passer du temps ensemble, et pourtant les chemins de la vie l’avaient mené bien loin du Lyonnais-Dauphiné et bien loin de la famille Kennedy. Dire que quelques années auparavant, il était impossible de les détacher l’une de l’autre, impensable que la blonde puisse se déplacer à l’autre bout du Royaume sans que la rousse ne la suive aussitôt.
A présent, elles avaient chacune leurs propres missions, leurs responsabilités, même si la Licorne les rassemblait malgré tout. C’était d’ailleurs lors des cérémonies du dit Ordre qu’elles pouvaient encore se croiser parfois, étant trop occupées le reste du temps avec cette guerre qui n’en finissait pas. La joie qu’elle ressentait à revoir la blonde n’avait d’égale que sa retenue à risquer d’abimer sa tenue ou son maquillage en serrant Antlia contre elle. Les femmes de chambre s’étaient données tant de mal pour la préparer qu’elle ne pouvait pas gâcher cela, et puis de toute façon elle n’aurait jamais la patience de subir ça une deuxième fois ! Courageuse, oui, mais pas téméraire.


- Tlia…Tu es sublime toi aussi, tu n’imagines pas à quel point je suis heureuse de t’avoir à mes côtés aujourd’hui.

Que voulait-on dire de plus ? Le regard plein de reconnaissance que la Carsenac avait pour sa suzeraine devait en dire bien long et bien assez pour qu’il n’y ait pas besoin d’y ajouter des mots qui ne seraient de toute façon pas assez forts pour exprimer ce qu’elle ressentait à cet instant.
Mais elle se figea, alors que l’Etoile lui tendait un pendentif au bout d’une petite chaîne de métal précieux. Il appartenait à sa sœur, disait elle. Brusque retour en arrière, bien longtemps en arrière, à l’époque où la rousse n’était encore pratiquement qu’une gamine sans aucune expérience, cherchant des repères partout où il était possible d’en trouver.
Nadia…La sœur de sa suzeraine. Nadia, la blonde au tempérament de feu et au cœur si grand, qui avait vécu à Montélimar en même temps qu’elle, dans ses jeunes années. Nadia aux convictions si prononcées et qui n’hésitait pas à les défendre contre vents et marées. Nad’…Celle de qui la rousse était la « Demoiselle », comme elle aimait à l’appeler. Celle qui avait été comme sa mère à l’époque, qui l’avait guidé, qui l’avait remise sur le droit chemin lorsque ça s’avérait nécessaire. Celle qui était sa marraine devant le Très-Haut, qu’elle avait rejoint bien trop tôt au goût de la Carsenac, lui laissant un amer goût de regret.

Le regard s’obscurcit un instant en repensant à la lettre qu’elle avait reçu, à la dernière lettre de Nadia, alors qu’elle venait tout juste d’être baptisée. Elle repense au collier qu’elle lui avait légué lors de la cérémonie, et qu’elle avait perdu en même temps qu’une partie de son visage et de son corps, et de son âme, dans un incendie accidentel à l’auberge de Ryes.
Elle avait tellement perdu depuis sa jeunesse. Tant d’êtres chers et aimés, tant de parties d’elle-même qu’elle ne pourrait sans aucun doute jamais remplacer. Elle n’en avait jamais eu envie de toute façon, toutes ces personnes disparues avaient fait ce qu’elle était aujourd’hui. C’était grâce à ces personnes qu’elle pouvait aujourd’hui être fière de celle qu’elle était devenue, car ils avaient tous été ses modèles, ses exemples. Comme une légende que l’on cherche toujours à égaler sans pouvoir même l’effleurer du doigt.
Ils étaient toujours dans son cœur. Tout comme les autres qui vivaient encore et qui composaient son entourage actuel. Ces quelques personnes plus proches que n’importe qui et qui représentaient tout pour elle, ces personnes pour qui elle finirait sans aucun doute par donner sa vie pour les protéger. Ces personnes garantes de son âme, de ce qu’il en reste au moins.
Et aujourd’hui elle va unir sa vie à l’une d’entre elles.


- C’est plutôt à moi de m’incliner, pour te remercier de tout ce que tu as pu faire pour moi ces dernières années, de tout ce que tu continues à faire. Je pense que tu peux imaginer l’importance de ce cadeau pour moi…Il ne me restait rien de ma marraine sinon des souvenirs qui s’estompent avec le temps dans ma mémoire. Merci…Veux-tu bien le passer à mon cou ? Ainsi elle sera avec moi, en ce jour…Tout comme toi.
_________________
Elisa.
    « Je voudrai te serrer encore et encore, jusqu’à ne plus savoir si je suis toi ou moi, me blottir dans tes bras sans baisers ni paroles, oublier qui je suis et n’êtres plus qu’à toi. »
        Film Wild Child



Paris… Ô grand Paris… C’est que la Malemort commençait à bien le connaître… Oh évidemment pas toutes les ruelles… Mais le Louvre oui à force d’y habiter. Elle partageait son temps entre ses appartements ici et ceux de Limoges. Rien de comparable évidemment, mais elle appréciait aussi la sobriété de son appartement dans la capitale.
Mais comment prévoir cette journée ? La Malemort avait d’abord annoncé qu’elle n’irait pas. Elle avait le droit de refuser. Même si son frère et sa fiancée lui en auraient voulu toutes leurs vies… Mais prenaient-ils au moins en compte les sentiments de la princesse ? Peut-être… Ou peut-être pas… Après tout, cela allait devenir Le jour de leur union… Leur jour si merveilleux… Et ils ne voulaient pas que la Malemort gâche tout.
Enfin ça c’était les pensées de la princesse… La Rouquine elle, pensait tout autrement… Mais on s’en tape car c’est mes pensées… Noméo…

Il était donc arrivé ce six novembre… ce jour fatidique où la famille Malemort allait se lier par un de ses membres à la famille Carsenac… Qui aurait cru ? Sûrement pas la princesse. Même si elle était ravie de voir sa presque sœur devenu avec le temps, s’unir avec son frère de toujours, son N’Hanny comme elle l’aimait l’appeler. Et tout ça grâce à qui ?... Capable de leur faire trouver le bonheur… Mais le sien où était il aujourd’hui ?

Un long soupire sortie d’entre les lèvres de la princesse. Elle s’était assise sur la chaise en face de sa coiffeuse. Pendant que ses dames de compagnie s’activaient pour tenter de dompter les longs cheveux noirs et soyeux de la princesse. Ses mains étaient posées sur son ventre. Elle ne disait rien, ne bougeaient pas… Mise à part quelques marmonnements quand on lui tirait les cheveux. Elle s’était mise à rêver la Malemort… Rêver d’un ailleurs, Rêver d’un lointain… Puis revenant à la réalité…


- Le Beau mâle vient-il me chercher ici ou dois-je le rejoindre directement à la Chapelle ?
- Voyons vostre Altesse Royale, vous ne deviez pas l’appeler ainsi, cela prête à confusion.
- …Si on peut plus rien dire maintenant…
- Vostre Altesse Royale, il doit normalement vous attendre sur le parvis de la Chapelle. Il viendra vous cueillir à la sortie de votre voiture.

Et voilà la Malemort qui repart dans sa rêverie. Sera-t-il bien là ce beau mâle ? Sera-t-il bien là malgré les doutes de ces derniers jours ? Viendra t-il après l’annonce qu’elle lui a faite la veille ? Elle croit en lui, mais la princesse ne souhaite pas le faire souffrir… Et elle sait que cette cérémonie à son bras les fera souffrir tous les deux… Même s’il le nie… Même s’il dément… La Malemort n’est pas dupe… Mais pour lui…

Elle est maintenant debout, sa robe fraîchement finie d’être cousue par sa belle cousine est enfilée sur le corps légèrement moins parfait de la Malemort… Mais une fois la robe enfilée l’illusion est là. Le diadème est placé, le collier ajusté. Les bas remis en place, les bottines fermées… Et en prime… Il est l’heure d’y aller.
Sortir de ses appartements et rejoindre sa voiture. Heureusement la Chapelle n’est pas bien loin… Et il ne fallut que quelques minutes pour la rejoindre. Le plus long fut d’ailleurs de parcourir la cour du Louvre pour en sortir… Mais la Malemort avait l’esprit ailleurs… Le cœur lourd, et les mains tremblantes. Elle avait hâte de retrouver ce beau mâle pour se sentir rassurer à ses côtés.

La voiture s’arrêta enfin, au couleur de la famille Royale sur les portières. La porte s’ouvrit et une main fut tendit vers elle. La princesse Malemort se leva, relevant très légèrement ses jupons pour venir poser pieds sur les escaliers mit à disposition… Et elle toucha enfin le sol. Ses prunelles noires se levèrent en direction du parvis, le cherchant du regard. Sa main n’avait toujours pas quitté celle de la personne qui l'avait aidé à descendre, dont elle n’avait même pas prit la peine de regarder.

Serait-il bien là ?





_________________
Bruenor
Nuit longue et agitée. Nuit avortée par ce sentiment de solitude. Alors que le soleil se levait, le Carsenac avait encore le même regard ouvert que la veille lors de son couché : Regard qui ne l'avait pas quitté de toute la nuit.
Il avait tout essayé, compter les moutons, prendre des infusions d'herbes somnifères, rien n'y avait fait…

Il se leva donc la tête enfarinée. La tête pleine de pensées avec une grande difficulté à se concentrer. Des cernes sous les yeux témoignant de la fatigue cumulée ces derniers temps.
Il s'approcha de la fenêtre de son appartement parisien dit « de bonne » pour observer cette trainée orangeâtre au loin qui s'étendait sur les toits de la capitale.

Il aperçu le Louvre et repensa à sa bien aimée qui devait encore être endormie à cette heure.
Cette bien aimée qui attendait un heureux évènement. Cette bien aimée qui sans l'autorité de sa Majesté aurait pu donner au petit le nom de Carsenac.
Son cœur saignait à cette idée. Aimer une femme, mais être condamné à la voir partir avec un autre car sa famille en a décidé ainsi.

Il regarda autour de lui pour n’y voir que des vêtements sombres. Cela reflétait bien son état d'esprit actuel. Durant ces temps troublés, ils les portaient à chaque fois qu'un frère d'arme mettait genoux à terre, ainsi il avait décidé de les porter en continu, le noir ne révélant pas les tâches de sang celà était vraiment pratique.
Mais pour un mariage il y a mieux. La cousine le tuerai pour un tel affront et puis sa princesse serait quelque peu vexée…
Il dégotta donc une vieille tenue d'un bleu ciel assez vieillot puis descendit sans même se restaurer, direction le Louvre.

Il marcha une bonne heure pour s'y rendre puis entra après avoir salué quelques collègues gardant les lieux, croisant une domestique de son Altesse il mit au point les derniers détails.
En effet il devait venir chercher la Princesse lui même mais faute de finance, avait du vendre son destrier a un boucher.
Une fois les modalités réglées il prit direction de la Sainte Chapelle pour y attendre son aimée qui ne tarda pas à y montrer blason.

Il s'arrangea pour prendre la place du domestique en charge de sa réception puis quand elle descendit lui prit la main pour qu'elle conserve son équilibre.

_________________
Sindanarie
["Le coeur de Paris, c'est une fleur,
Une fleur d'amour si jolie
Que l'on garde dans son coeur,
Que l'on aime pour la vie."
Charles Trenet, Le coeur de Paris]


Elles étaient arrivées la veille du grand jour, après une chevauchée de Chinon à Paris fort peu recommandée par les médicastres qui veillaient sur leur état, comme deux spectres rappelant et annonçant mille contraintes passées et à venir. Une Blanche et une Licorne, rejointes en chemin par une petite intendante blondinette porteuse de ce dont elles auraient besoin pour essayer de ressembler à des femmes lors de la cérémonie qui les attirait si loin des champs de bataille, avaient donc rejoint la capitale. La Licorne, qui connaissait assez bien la capitale à force de la fréquenter pour l'Académie et, plus récemment, pour les salles de réunion des Grands Feudataires, n'avait pas tardé à prendre en main sa co-voyageuse, entendons par là qu'elle avait pris la direction du petit cortège qu'elles formaient. A trois, oui, parfaitement. Kasia, la Blanche ; Sindanarie, la Licorne ; Alice, l'intendante.

La deuxième avait choisi l'auberge dans laquelle elles avaient fait étape. Pas bien loin de Notre-Dame, donc pas bien loin de la Sainte Chapelle. Moins elles auraient à marcher pratiquement seules et sans armes dans le grouillement infini de Paris, mieux ce serait. Bien sûr, Alice irait avec elles jusqu'au parvis, mais ce n'était pas une raison... La Carsenac devenait un peu chatouilleuse au sujet de la sécurité depuis cette foutue blessure. La jambe raide peinait à tenir dans les étriers, et par moments elle l'avait laissé pendre le long de la selle, détruisant son assiette mais lui procurant un confort que la monte habituelle empêchait, rappelant douloureusement à son orgueil combien elle était fragile face à une lame. Bref, elle avait décidé de l'auberge dans laquelle les trois passèrent la nuit dans deux chambres bien séparées. Kasia d'un côté, Sindanarie et son intendante de l'autre. Question de principe... Et d'autant plus pratique que le lendemain au matin, cela permit à l'Immortelle de s'apprêter en deux temps trois mouvements. Ou presque...

Car le début du jour fatidique vit bien du temps être consacré à sa préparation, entre la toilette intensive qu'elle s'infligea et le temps que passa Alice à ajuster la robe qu'elle avait choisi de porter pour le mariage. Vert, pour les yeux Carsenac. Noir, comme sa non-couleur. Décidément, c'était compliqué et même presque trop compliqué, ces robes, ces corsages, ces ornements. Alice ajustait, ajustait, et la Cavalière se découvrait amaigrie. Elle comprenait soudain mieux le frémissement qui avait parcouru Alice, à peine visible, quand elle avait vu la cicatrice, rouge encore, qui lui marquait la jambe droite du genou, où elle se superposait à une autre marque devenue blanche, jusqu'au haut de la cuisse, venant mourir sur l'os saillant du bassin. Le tissu la dérobait en bonne partie au regard, mais il en restait assez de visible pour qu'elle reste impressionnante. Et, sous la chemise, il y avait encore tellement de marques cachées... Celle qui barrait ses côtes et son flanc droit. Celles qui striaient, l'une sur l'autre, l'avant-bras gauche. Les autres, aussi. Et, surtout... Elle avait dû perdre pas mal de poids depuis sa dernière blessure à la jambe. Alice serrait, serrait, et le tissu peinait à rencontrer le corps de la Carsenac. Un soupir, final, sur le verdict, quand la robe vint enfin enserrer la brune. "Ca y est". Soupir de soulagement en réponse. Au moins, Sindanarie n'aurait pas à trouver un moyen de se retourner avant le début de la cérémonie. Et Alice non plus, par ricochet.

Mais avant d'achever la tenue par le filet qui devait retenir ses cheveux, la Cavalière alla vérifier que tout se passait bien du côté de la Blanche. Enfin... Cela se résuma plutôt par deux coups frappés à sa porte, assortis d'un vigoureux :


Kasia ! Grouille-toi, enfin...

Bon, c'était une entrée en matière un peu abrupte, certes... Mais la sensation de l'heure qui tournait avait des conséquences directes sur la diplomatie de Sindanarie, qui était d'ailleurs probablement fort peu connue pour les talents de conciliation de sa cousine en la matière. Sans attendre davantage, elle continuait d'ailleurs déjà :

Mais grumpf ! T'as besoin d'Alice ? Faut le dire, sois pas bégueule, hein... Si on est en retard, Ald' te trucidera !

Et paf, l'association d'idées qui tue... Enfin, façon de parler.

D'ailleurs, parlant de ça, tu ne prends pas d'armes, hmm ? On va dans un lieu saint, on n'y porte pas l'épée quand on n'assure pas la sécurité.

Derrière la Carsenac, consciente de l'écoulement de la matinée, Alice s'affairait à fixer, à l'aide d'un ruban vert, le filet aux mille petites perles destiné à retenir sa chevelure. Toute prête à intervenir dans l'autre chambre, au besoin. Fini de rire. Aucune des deux n'aurait d'excuse pour ne pas être à l'heure.
_________________
Mariealice
Un mariage. Encore une fichue cérémonie - oui oui pour elle mariage, remise de ci ou de ça, allégeances et tout le toutim - c'était la même chose. Un pensum à force d'en avoir vues, d'avoir dû y participer, bref se voir inviter, comme toute le Licorne et d'autres encore, à un mariage ne l'avait pas faite bondir de joie. Alors le fait que la période ne s'y prêtait pas allait dans le sens d'une lettre de condo... Ahem de félicitations. Oui mais voilà, c'était la guerre et un certain brun et elle étaient séparés depuis longtemps. Alors pour le coup, entre la lettre et profiter de l'occasion pour le retrouver, même sur une courte période, autant dire que la missive ne partit jamais. Enfin celle-ci parce qu'une autre alla rejoindre le dauphinois en lui suggérant fortement de se retrouver à son hostel parisien.

Le voyage lui avait paru très très long, en proportion inverse à sa patience, déjà pas forcément très grande d'habitude, donc autant dire que là....

La demeure était prête à les recevoir, des ordres ayant été donnés pour cela. Pièces aérés pour chasser les miasmes, bonnes flambées pour réchauffer, cuisine en activité ainsi de suite. Marie n'avait pu arriver que le jour même, il avait donc fallu faire vite pour se baigner, se préparer et s'apprêter tout en jetant de fréquents coups d'oeil dans la cour, oreilles aux aguets du moindre cheval, au grand désespoir de celle qui tendait de l'habiller. Enfin de lui faire choisir une tenue déjà. Parce que quelle robe mettre? Celle qu'elle avait remportée aux enchères du Louvre? Bon elle cachait ses cheveux qui repoussaient mais... Moue. Une mauve qu'elle aimait beaucoup? Oui mais lui il préférait la la bleue. Un peu beaucoup décolletée et la cicatrice sur le haut de son sein gauche allait se voir. Oh elle était désormais plus fine, propre mais elle était là, bien là. De longues minutes, très longues minutes même, surtout pour la servante qui poussa un soupir de soulagement la dernière fut choisie. Une cape fourrée serait posée par-dessus et cacherait, le temps qu'il faudrait, cette marque. Lui seul la verrait une fois rentrés.

Entre temps, il était arrivé, s'était préparé à son tour, après des retrouvailles écourtées, le temps filant. Le coche avait été avancé, permettant un tête à tête bien trop longtemps repoussé, jusqu'à la chapelle. Bras dessus dessous, surveillant la démarche du brun dont la blessure à la cuisse gauche se montrait parfois dans sa façon de marcher, ils passèrent les portes, saluant les gens déjà présents avant de s'installer et d'attendre, un sourire inattendu sur les lèvres de Marie.

_________________
Kartouche
[Paris, 5 novembre]

Le magnifique Kartouche avait perdu sa mule à La Trémouille. Sa vieille mule qui l'avait accompagné à travers la moitié du royaume. Docile et fidèle animal, quand bien même son maître précédent n'avait rien pu en faire. Les poitevins avaient dû la bouffer, y avait pas d'autre explication. Sans mule, donc, impossible de mettre en scène son entrée à la façon dont il avait l'habitude. De toute manière, vu l'état de sa cheville, que serait-il allé faire sur le dos d'une mule. Il opta donc pour des moyens de transport plus traditionnels, après avoir pris soin de revendre à bon prix une charrette défectueuse pour financer son voyage.

Coincé à La Trémouille depuis quatre jours, il n'en pouvait déjà plus de cette ville où sa seule occupation était celle de grossiste. La vie, trop injuste ? Définitivement. Alors qu'il allait vaillamment planter les étendards du Limousin et de la Marche sur les territoires stratégiques des poitevins, alors qu'il s'apprêtait à tirer bon parti de sa bannière royaliste, alors même qu'il comptait bien en profiter pour faire un crochet par le siège de Poitiers et y rendre visite à la Carsenac immobilisée, il s'était foulé la cheville à La Trémouille. Très ennuyeux. Heureusement, ça ne l'avait pas empêché de venir à Paris. Le bon prétexte était le mariage. S'y ajoutaient quelques bonnes raisons : reprendre du service à la KAP, régler quelques affaires à la Cour d'Appel, et l'on en passe.



[Même endroit, un jour plus tard]

Pour cette première raison, d'ailleurs, il était descendu dans une petite auberge bien connue des cercles intellectuels du royaume, située à deux pas du siège de l'AAP, lieu stratégique pour notre journaliste émérite. Banal, me direz-vous. Pas si l'on pense à l'aspect pratique de cette journée. Le fameux Kartouche n'avait pas songé qu'à la lisière des faubourgs de la capitale, il lui faudrait un temps certain pour rejoindre le palais royal sur l'île, et sa chapelle, centre de toutes les attentions -mais oui, puisqu'on vous le dit- en ce dimanche-là. En bref, il n'arriverait pas assez en avance, et de loin.

Sur le déroulement de la journée, il n'avait aucune idée. Il se doutait juste que l'on écouterait le sermon d'Aurélien, puis que l'on ripaillerait joyeusement. Fait étonnant, c'est surtout la seconde partie qui attirait le fantasque Kartouche, espérant que l'on y rencontrerait des gens intéressants. Il savait aussi qu'il lui faudrait retrouver une femme, ce dont il se réjouissait, quand bien même il aurait de bonnes raisons de redouter ce face-à-face, après une semaine d'absence. Elle ne pouvait ne pas venir, et il la retrouverait donc forcément à la Sainte Chapelle, avant la cérémonie. Fatalement.

Au terme d'une longue tribulation à cheval dans les ruelles de Paris -- palefroi loué pour l'occasion avec l'argent qui lui restait de la charrette ; marcher, quelle idée ? Il n'y avait plus qu'à espérer qu'il trouverait un moyen pratique pour rentrer -- il finit par traverser le pont Saint-Michel, menant à l'île de la Cité. L'entrée dans la cour du palais, un valet qui aura tôt fait, sans doute, de se saisir de la longe de son cheval (autrement, il l'enroulera simplement autour de la première statue qu'il trouvera, qui que ce soit), sa traversée au pas lent d'un homme qui marche avec une canne, le parvis de l'église et une silhouette qu'il reconnaît de très loin, et dont il a tôt fait de s'approcher.


Titca ? C'est merveilleux de vous rencontrer là. À croire que le destin est avec moi aujourd'hui.

Et de lui tendre un bras, celui qui ne s'appuie pas sur sa canne. Il continue, comme si rien ne s'était passé, comme s'il était parfaitement normal qu'ils se retrouvent juste là. Il continue, le sourire radieux et le verbe baratineur. Comme à son habitude, une indifférence feinte mais qui cache mal le plaisir de retrouver la Vipère.

J'imagine qu'on peut déjà entrer... Excusez mon retard, mon cheval traînait un peu la patte.

Périphrase pour dire qu'aller plus vite, dans son état, c'était la certitude de finir par terre.
Emeline.
La foule commençait à arriver doucement, gouttes après gouttes, des inconnus aux grands du Royaume. Alors qu'elle scrutait les visages à la recherche du seul minois qui l'intéressait vraiment, Typh' reconnue une voiture au couleur de la famille Royale. Par curiosité et surtout solidarités féminine, elle décida de stopper ses recherches d'hommes pour observer la scène qui ce jouait sous son joli nez. Elisa, superbement vêtue apparut et la Vipère sourit en coin, quelques secondes plus tard le ''Beau mâle'' attrapa sa main et le reste leurs appartiens. Bien sur que la Vipère aurait aimée en savoir plus, elle aurait pu baver devant la scène des heures entières, mais cela ne lui semblait pas correct envers ces deux âmes. Et puis lorsque Elisa lui racontera tout, elle ne voulait pas perdre de son excitation et prendre le risque de ne pas la noyer sous des tonnes de questions, aussi enfantine les unes que les autres. Alors, elle sourit dans le vide et tourna la tête vers les ruelles.

Jamais elle n'aurait crut être dans une telle position un jour, c'était simple si un de ses amis lui aurait soufflée cette idée, elle lui aurait rit au nez et d'un regard hautain rétorquer qu'il était pas né celui qui un jour fera attendre la Vipère. Elle était habituellement particulièrement certaine de ces choix, capable de ce cacher dernière une certaine tenue et des formes de courtoisie qui retirait tout sentiments. Bon bien entendu il y a avait des exceptions ! Certaines âmes proche pouvait s'apercevoir de son manège et facilement la faire craquer. Mais quand même ! La voilà plantée devant une Chapelle à attendre, incertaine du résulta et frôlant la honte. Tout ceci était dans sa tête, pourquoi aurait-elle honte d'attendre après tout ? Plein de personne chaque jour sont plantés à rien faire... Enfin, espérons-le !

Elle était là, perdue dans ses pensées à regarder les gens passé sans trop chercher à comprendre, le regard dans le vague et complétement ailleurs quand une voix caressa ses oreilles. Un frisson caressa l'échine de son corps et la Vipère leva les yeux – oui elle était plus petite – vers l'homme dans un sourire aussi vrai et franc que l'amour qu'elle lui portait. Il était venu, il avait tenu promesse malgré son absence. Soudainement l'idée de lui collée sa dague sous le cou fut chassée tant pis Tino n'aura pas de courrier en confirmation, ni de récit pour lui tenir compagnie. Elle fit un pas en avant avant de ce rendre à l'évidence que ce n'était ni le lieu, ni le moment pour le retrouver de cette façon du moins. Il semblait évidant qu'il avait fait le même raisonnement et bien qu'être aussi distante avec lui après tout ce temps ne lui plaisait pas, c'était pour le comportement à avoir. Pour deux raisons : Elle tenait à sa place à Rome – étrangement- et le mariage de son amie ne pouvait pas être gâcher par un Grand Aumônier de France qui fait la leçon à sa collègue.


Tiens tiens, Kartouche ! Le destin ? Pff, avouez que vous voulez profiter de moi pour soulager votre douleur, oui !

Lorsqu'il lui offrit son bras, elle le regarda un instant en silence et lui accorda un discret clin d'oeil avant de passer sa main sous celui-ci et la déposer avec connaissance sur l'avant de son bras. A présent aussi proche de lui que possible en public, elle leva le nez vers son visage et en savoura les traits et les marques du temps et des années. Elle fixa l'édifice en ce mordillant les lèvres.

N'avez-vous pas la légère impression de mettre la faute sur ce pauvre animal ? J'imagine qu'il voulait vous tenir compagnie dans votre démarche.Elle aurait pu en rire, d'ailleurs elle en était très amusée de cette situation aussi inattendue que réel.Entrons, prenez appuie sur moi si vous le souhaitez. Avez-vous mal ? Le voyage vous avez dû en baver... Vous semblez en meilleur forme cependant. C'est rassurant... J'crois...

Elle avança avec lenteur et calme en direction du lieu Saint. Cherchant à l'aider, sans être vraiment certaine de le faire. Lever le bras d'un homme pour le soutenir, c'était une forme d'aide ou pas ? Très franchement la Vipère en doutait et pourtant elle le fit avec son cavalier.

Ou voulez-vous vous installez ?
_________________
Kasia
« Quand on croit qu’on a tout compris, en un clin d’oeil, tout change »

Allongée dans un lit, un vrai lit, elle se rappelait les évènements qui l'avait conduite ici, dans un désordre complet, total, un fatras de souvenirs sans cohérence temporelle.
Il y avait Ald', là dedans, parce qu'elle n'aurait jamais eu à monter sans elle, et que ça vie en aurait été différente, peut-être moins chaotique, plus lisse et plus plane. Dire qu'il y a si peu, elle la détestait encore, jusqu'à croire souhaiter sa mort.
Il y avait la remontée, depuis Chinon.. Quelques jours de pause, de grand air et de rires, il y en avait eu, de discussions, parce que l'autre Carsenac était peut-être une des seules personnes qu'elle estimait connaître avec qui elle ne s'était jamais brouillée.
Il y avait la Touraine, la guerre, et des tas d'autres choses qui s'embrouillaient parfois.
Il y avait, en parlant des Carsenac, Bruenor, qu'elle hésitait à détester, mépriser, ou tout simplement ignorer.. Une solution sûrement plus simple mais c'était un Carsenac. Du vent. Aujourd'hui, c'était jour de fête, et si l'illusion d'espérer ne pas le voir n'avait pas duré, elle avait encore celle de ne pas le cotoyer de près.

Enfin.. Jour de fête. Elle avait beau avoir promis à Aldraien qu'elle accorderait sa chance au marié, elle avait déjà une dent contre ce Prince de France, tout bâtard qu'il soit.
Mais déjà, avant, c'est par haine du breton, Aymeric, qu'elle s'était violemment brouillée avec la rousse. Elle pensait avoir appris, pensait pouvoir éviter de retomber dans les mêmes erreurs, et parfois, au détour d'un croisement, elle sentait comme un accès de panique, en songeant au mariage.
Tout comme elle avait angoissé, tout de même, sur la route, sur l'idée même de ce qu'elle allait mettre, sur l'idée même de la réaction d'Ald', lorsqu'elles se reverraient pour la première fois depuis des mois, comme elle avait angoissé à se demander si elle pourrait la revoir avant le mariage, ou si elle devrait se contenter de la voir de loin.

Prenant appui sur le bras droit, elle se releva, assise, et se souvint au passage qu'elle même ne sortait pas indemne de ces derniers temps. Les coups l'avaient cueillie aussi, la presque femme - parce qu'elle n'avait encore que quatorze ans, et pratiquement aucune éducation - et elle en gardait deux cicatrices, à l'épaule droite où une lame avait enfoncé son armure, et à la cuisse du même bord. Etrangement, alors qu'au départ, elle s'attendait à devoir passer plus de temps sur sa cuisse que sur l'articulation, celle ci la lançait encore quand la jambe avait déjà tout récupéré.
Elle se sentait vaseuse, nauséeuse, presque, et l'impression de n'avoir dormi que trop peu et à la fois trop longtemps lui collait au corps, à défaut de lui marquer les yeux. Encore que... Elle n'avait pas vérifié.
Muser dans sa chambre un peu grande pour elle seule, en recherche d'un bro d'eau, faire un brin de toilette, rien que de très classique, pour ne pas avoir à poser les yeux sur la robe.

Première fois qu'elle en mettrait une.
Rien que l'entrevoir lui rappelait qu'au final, elle avait vu la future mariée pas plus tard que la veille, et qu'elle en était réchappée avec le coeur lourd et apaisé à la fois, et une robe d'Aldraien, rouge, qui avait fini ajustée à la taille de la Blanche, qui s'était même entraînée à la passer seule, avant d'en finir avec sa journée.
Ne cherchez pas à savoir comment, ni pourquoi, et allez vois quelqu'un de mieux informé sur ce cadeau à tendance "poison". Aldraien, peut-être ?

Un poison parce que la robe était des plus simples au final, une robe typique de la Capitaine du Limousin. Et que la Flamande qui en avait hérité, elle, n'avait pas pensé à un certain nombre de détails.
Elle même allait se sentir ridicule dedans.
Elle n'avait pas prévu la question de la fermeture.
Elle avait les cheveux courts, aussi courts que ceux d'un jeune garçon, et ça n'allait pas l'aider à se fondre dans la masse.
Elle ne possédait pas un seul bijou à y rajouter.
Tant pis. A défaut de.. Son croc ? Non, elle n'était pas là bas pour la sécurité. Et puis c'était un cadeau, mais celui ci, d'une personne qui n'avait pas la couronne, ni les Carsenacs, et encore moins les ordres royaux dans son coeur. Un croc, parce qu'il venait d'un loup, même s'il avait plus le poil d'un renard.
Pourtant, la dague de l'Ysengrin fut lacée autour de sa cuisse, inaccessible, mais bien là, se rappelant à elle au poins d'être dérangeante.
La robe passée, elle en était aux questions de finitions.. Anecdotiques, évidemment. Du genre, comment éviter de finir avec le tout autour des chevilles si on ne l'aidait pas à fermer le .. Le truc, voilà, le truc... Quand Sinda vint lui sauver la mise.. Et sans doute la journée, et la vie.
Une brillante idée, de l'avis de la môme.
Et d'ailleurs, évidemment qu'elle était désarmée.. Quelle idée. Vous auriez pensé à ça vous ?

_________________________


Et l'instant suivant (à t + dt très exactement), les trouverait dans la foule grouillante, le trio venu du Sud, à pagayer dans la foule.
Absolument, Paris est une ville immense, grouillante, puante, qui ferait trembler l'inculte qu'est Kasia, de trouille, à chaque nouveau pas, si la fierté ne lui retenais pas chaque tressaillement, et si un air béat et idiot ne s'imprimait pas sur son visage au fur et à mesure qu'elle découvrait ces quartiers qu'ils traversaient.
La cité. Notre Dame, son parvis.
Et un peu plus loin, l'ex-Palais Royal, longtemps avant Nebisa, longtemps avant même Levan le Troisième, au milieu duquel trônait, indiscernable encore, la Sainte Chapelle, joyau de lumière et de vitrail.
Si elle était restée muette devant la pierre, elle risquait bien de se trouver aveugle et amorphe devant le verre.



[citation tirée d'un film, The End of the violence ]
Infirmier2008
Les jours précédents le mariage

Infirmier avait fait son baluchon, sellé son cheval, mit son manteau et son chapeau de voyage et était parti sur les routes en direction de Paris. La route fut longue mais relativement tranquille. Quelques brigands tentèrent leur chance mais repartirent la queue entre les jambes perclus d’ecchymoses.
Infirmier voyageait tranquillement car il avait quelques jours pour parcourir la distance le séparant de Paris.

La veille du mariage

Infirmier arriva aux abords de la grande ville. Il se trouva une petite auberge où il pourrait faire un brin de toilette et se reposer un peu avant la cérémonie. il en profita pour faire une reconnaissance afin de ne pas se perdre lorsqu'il se rendrait au mariage. Il croisa un mendiant auquel il demanda son chemin.

Bonjour mon brave, pourriez-vous m'indiquer le chemin de la Saincte Chapelle?

Bien sur Monseigneur, vous êtes presque rendu. Il vous suffit de tourner à gauche dans deux rues et vous tomberez dessus.

Infirmier le remercia et lui lança quelques écus puis continua son chemin et, comme le lui avait dit le mendiant, il arriva face à la Saincte Chapelle.

Bien, ce n'est pas compliqué. pensa-t-il.

Il repartit donc vers l'auberge, s'offrit un repas gargantuesque, prit un bon bain bien chaud et se coucha.

Le jour du mariage

Infirmier fit une grasse matinée, cela faisait longtemps qu'il n'en avait pas fait, et se leva vers 08h00. Il se rasa de près, s'habilla et descendit prendre son petit-déjeuner, monumental, comme d'habitude. Il sortit ensuite faire un petit tour dans cette grande ville en prenant soin de ne pas se perdre.

Un grand nombre de personnes se retournaient sur le colosse qui faisait tout pour passer inaperçu mais c'était peine perdue lorsqu'on est grand et large comme lui. Il acheta quelques provisions pour le retour et rentra à l'auberge en attendant le moment de partir pour la cérémonie.
See the RP information <<   1, 2, 3, 4, 5, 6   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)