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[RP] On ne badine pas avec le boss

Nicolas.df
Paris. Au sommet de la plus haute tour de l'AAP, fendant quasiment les nuages du haut de son deuxième étage, se trouvait le Saint des Saints. Et dans le Saint des Saints, il y avait le mirifique maître des presses, l'inénarrable despote borgne, le sobrement nommé Nicolas de Firenze.

En ce début d'après-midi, il était fort occupé à entretenir sa collection de badines, qui recouvrait une bonne partie des murs de son bureau. Il y en avait de toutes les tailles, de toutes les formes, en bois, en cuir, simples ou agrémentées de soie et de pierreries... bref, si vous pouviez imaginer une badine, vous aviez toutes les chances de la trouver suspendue dans la pièce. Et puisque l'Italien mettait un point d'honneur à ne maltraiter ses journalistes qu'avec du matériel en bon état, il fallait bien prendre soin de chacune d'entre elles. Ce qu'il faisait amoureusement, à petits coups de chiffon précautionneux, en déclamant du Dante avec emphase, sorte d'équivalent médiéval des chants sous la douche.


Lo maggior don che Dio per sua larghezza fesse creando, e a la sua bontate più conformato, e quel ch'e' più ap...*

Toc toc toc.

Rien de moins. On frappait à sa porte, et avant la fin d'un vers, en plus. Son visage, déjà assez peu engageant en temps normal, afficha un air clairement contrarié.

Entrez.

*Le plus grand don que Dieu, dans sa largesse, fit en créant, le plus conforme à sa bonté, celui auquel il accorde le plus de prix, fut la liberté de la volonté.

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Ailvin
Le Blond n'était pas vraiment doué pour la rédaction des articles.
Entre fôtes de rothegraphe -Il n'aimait vraiment pas ce rothegraphe- et sauts de lignes disgracieux -le rédacteur en chef aimait la grâce, les membres du Baron se retrouvaient souvent bleuis par des coups de bâton, de baguette, de cravache, de badine, appelez ça comme vous le voudrez.
Quoi qu'il en soit, ce jour-là le Wolback avait entamé l’ascension de l'interminable Tour du Rédac'chef -comme la nommait le commun des journalistes, et comme s'il gravissait le Golgotha, Ailvin devait bien expier la moitié de ses péchés -c'est qu'ils étaient nombreux- en soumettant ses écrits au jugement implacable du borgne italien, tant les claquements de perche, de pieu, de tige, de massue ou encore de badine se faisaient fréquents et douloureux.


Le Bonjour, Chef.
Comprendre, Seigneur pardonnez moi mes erreurs.
J'ai pour vous...
Et de déposer l'article en question sur le bureau, avant de se racler la gorge.
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Erwelyn
La Corleone était arrivée depuis peu à l'agence Acideacetilèn... acidatelic... acici... bref, à l'AAP, et déjà, elle évitait le rédac chef suprême comme la peste et tout plein de maladies. Ceci s'expliquait par le fait qu'il lui avait soutenu mordicus qu'il était heureux de rencontrer une Corleone, alors même que sa tante lui avait bousillé un œil. Pas folle la guêpe, elle s'arrangeait donc toujours pour ne pas se retrouver à moins de cinq mètres de lui, histoire de pouvoir se sauver en courant rapidement. Persuadée que le croque-mort déguisé en porte-manteaux voulait lui faire subir le même sort, voire même lui faire passer l'arme à gauche, elle laissait toujours au minimum un bureau entre eux, et si possible un étage entier. Il n'avait d'ailleurs même pas encore eu l'occasion d'user de la badine sur elle tellement il ne pouvait l'approcher.

Poulaines roses posées sur le bureau, Lynette mâchouillait une mèche de cheveux tout en parcourant un article, plume à la main et encre rose prête à être dégainée. Du coin de l’œil, elle vit Alvine – elle adorait l'appeler ainsi – grimper les marches qui menaient à la tour d'ivoire, comme si tout le malheur du monde s'était écrasé sur ses pompes. Pauvre chou, il allait présenter un article...

La baronne regarda avec un sourire Mahaut, qui travaillait non loin d'elle, et ouvrit un tiroir. De là, elle sortit une bouteille de liqueur et deux godets et les servit généreusement.


J'parie qu'il va se prendre cinq coups.

Et la baronne de tendre la main vers la poney rose.


Combien tu paries toi ?
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.mahaut.
- Pas de première personne, pas de première personne...

Concentrée sur son papier, la brune mâchouillait sa plume, tentant vainement de comprendre comment reprendre son article de façon à ce qu'il convienne aux empêcheurs de s'exprimer en rond.


- Mais enfin c'est impossible ! Ca n'a pas de vie ! Aucun lien qui se tisse avec le lecteur ! Moi je veux de la proximité, de l'amitié, je veux qu'ils se jettent sur leur journal pour avoir en mains la suite de ce qui pourrait être une discussion entre eux et nous !

Nan mais c'est vrai quoi, bordel, on n'avait plus le droit de s'exprimer dans cette machine. Pis depuis le retour du borgne, on avait retrouvé la joie des refus à coups de badine. Bon, soit, avec Eymerich c'était des coups de pelle, mais au moins, ceux qui s'en prenaient n'étaient plus là pour le raconter et ils n'avaient pas à répondre aux insidieuses questions du type "oh tu as un bleu, là, tu es tombée ?"
Reprenant ses écrits en ronchonnant, bien décidée à ne pas rendre l'image de poney gagnée lors de la relecture (ok, être amie avec la relectrice avait sans doute aidé), Mahaut vit du coin de l'oeil une silhouette monter dans la tour infernale.


- Adieu.


Non parce que bon, autant être honnête, il n'avait aucune chance. Même en étant un poil solidaire, pour rien au monde elle n'aurait voulu être à sa place. D'ailleurs, elle, quand elle présentait un article, elle prenait bien soin d'appeler le chef pour qu'il descende. Nan mais pensez, un pervers de première qui vous reçoit dans sa grotte de torture... A ce niveau là c'était limite une volonté de mourir qui pouvait vous pousser à grimper le voir.
Mahaut avait tenté de prévenir Lynette. "Ne JAMAIS lui tourner le dos". Jamais, c'était ça la clé de la survie à l'AAP. Ça et savoir le payer en alcool distillé maison. Ah, et aussi ne pas le prendre pour un portemanteau. Mais ça c'était plus dur.


- J'parie qu'il va se prendre cinq coups. Combien tu paries toi ?


Acceptant le verre, Mahaut se repoussa sur sa chaise et tendit l'oreille. Bientôt, la scène funeste classique allait se rejouer. Voyons voir...

- Sept. Ces derniers temps il descend jamais en dessous de sept. Pour peu qu'il y ait des fautes, ça va être une mise à mort.

Elle sirota son verre, songeuse.


- Il nous a mises sur son testament ?
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Nicolas.df
Le Bonjour, Chef. J'ai pour vous...

Et le blond de déposer son article sur le bureau, retirant sa main aussi prestement que s'il l'avait approchée d'un serpent venimeux. Pourtant, Nicolas n'était pas vraiment coutumier des coups de badine en traître. Sévère mais juste ! Les châtiments corporels n'intervenaient qu'après lecture. Tant de précautions de la part d'un journaliste étaient de mauvais augure pour la qualité de son article.

Le borgne darda donc son unique oeil, ouvertement suspicieux, vers le prudent Mainois, avant de lire le texte que celui-ci lui soumettait. Ses sourcils se froncèrent sporadiquement et il pinça les lèvres à quelques reprises avant de relever le regard.


Ailvin, Ailvin, Ailvin. Vous savez que je suis un fervent royaliste, que j'aimerais danser une gigue avec la Reyne sur les corps encore chauds des régnants du Ponant. Comprenez toutefois que ma... position implique un certain degré de neutralité. Quand vous dites, je cite... "Elfyn le mégalomane, dans un accès de mauvaise foi typiquement breton", il y a un problème. De même que "les courageux soldats de la Couronne, à un contre six, ont opéré un repli stratégique depuis la ville de Tours".

Le rédac chef se leva, sa badine à la main, pour faire le tour du bureau et prendre son inconscient subordonné par les épaules.

Je sais ce que vous pensez. Nous devrions utiliser l'AAP pour la plus grande gloire du Royaume de France. Nous n'avons hélas pas cette liberté. Il convient donc de procéder avec... subtilité. Vous voyez ce que je veux dire ?
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Ailvin
Il n'aimait pas ce bandeau qui couvrait on ne sait quoi.
A vrai dire, personne n'avait jamais vu ce qu'il se cachait sous cette lanière. Mystère, mystère. Pourtant, il se l'était promis, un soir, lorsque l'Italien dormirait, il pénétrera dans sa demeure et s'introduisant dans son lit, fourrerait ses doigts dans l’orifice chaud et mouillé en décollant le cuir avec précaution et douceur, et ce afin de découvrir, la vérité, la seule et l'unique, celle dictée par la Royauté.
Mais là n'est pas le sujet, car en effet, le Badinateur transperçait le vélin présenté par le Wolback et grimaçait par moment. Mauvais présage. Autrement dit, ça pue.
Fuir ? Par où ? Fenêtre ? Non, trop haut. Porte ? Trop loin, la badine s'abattrait avant qu'il ne soit hors de la pièce. Combattre le dragon ? Dans on antre ? folie.
Aussi, le Wolback dut se résoudre à subir la sentence tant crainte. Le Borgne détacha enfin son unique oeil du papier, verdict, te voila.


Ailvin, Ailvin, Ailvin. Vous savez que je suis un fervent royaliste, que j'aimerais danser une gigue avec la Reyne sur les corps encore chauds des régnants du Ponant. Comprenez toutefois que ma... position implique un certain degré de neutralité. Quand vous dites, je cite... "Elfyn le mégalomane, dans un accès de mauvaise foi typiquement breton", il y a un problème. De même que "les courageux soldats de la Couronne, à un contre six, ont opéré un repli stratégique depuis la ville de Tours".

Il déglutit, hésitant à répondre à ces odieuses calomnies, à ces offensantes diffamations, à ces fallacieuses accusations, à... Il se tut.
Malheur, voila le Bourreau qui se lève, le coeur du Baron s'emballa, le sang battait ses tempes et le faisait voir flou. Il s'approchait, mais le Blond était comme pétrifié, il tenait sa badine à la main, en un ultime effort, le Blond se signa et tremblait, lorsque le Cyclope posa sa main sur son épaule en disant :

Je sais ce que vous pensez. Nous devrions utiliser l'AAP pour la plus grande gloire du Royaume de France. Nous n'avons hélas pas cette liberté. Il convient donc de procéder avec... subtilité. Vous voyez ce que je veux dire ?

Et lui de s'effondrer. Pouf, évanoui, le rédacteur.
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Xedar
Mouhahaha un journaliste qui risquait de se faire badiner par le rédac chef ça n'avait pas de prix et pour tout le reste ben...en ce moment il y avait pas grand chose à faire et tout était cher alors bon on se contentait de regarder une petite scène courante dans les bureaux de l'AAP. Bref le Xedar malgré un âge qui commençait à se faire avancer était là à regarder en se faisait discret la scène de loin.

Arf, réflexion coupé par un "entre eux et nous", auquel il se devait répondre.

Entre eux et l'AAP!


Puis sortant de sa bourse en cuir quelques pièces, il les lança adroitement à la parieuse.




Je mise sur zéro coup. C'est là ou repose le vice, arriver à lui faire se pisser dessus sans rien faire de physique, c'est là ou repose tout l'art.

Allez chut, faut qu'on puisse entendre ce qu'ils se disent.

Non mais ho, c'est qu'il avait entendu parler de royauté, du Ponant, si en plus on se mettait à faire des articles orientés, qu'allait devenir l'AAP sans la horde de gens devant les grilles demandant la tête des journalistes pro-ponant.

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Nicolas.df
Allons bon.

Nicolas était un peu dépité. Il avait prévu de faire durer le plaisir, d'y aller crescendo... et son vis-à-vis lui claquait entre les doigts avant même l'entrée en action de la badine. Les méthodes de recrutement allaient devoir être révisées : le rédacteur en chef aimait jouer avec les nerfs de ses employés, encore fallait-il qu'ils en eussent.

Ravalant un petit soupir déçu, il se pencha sur Ailvin pour vérifier que celui-ci n'était qu'évanoui. Dans le cas contraire, il aurait fallu faire venir quelqu'un pour disposer discrètement du corps, et inventer une excuse justifiant la disparition du Mainois. Les autres journalistes n'auraient évidemment pas été dupes, en revanche cela aurait permis d'éviter les problèmes avec la famille et le grand public. Il avait déjà assez de mal à trouver des volontaires comme ça.

Heureusement, le blond respirait toujours. Quelques claques ne suffirent toutefois pas à le réveiller, ce qui donna une idée au borgne. Autant tirer profit de ce regrettable incident. Arborant un sourire presque enfantin, il alla récupérer un bout de charbon dans l'âtre et s'appliqua à dessiner un joli cocard, comme il avait vu tant de gamins le faire aux narcoleptiques en taverne. Puis il décoiffa la belle au bois dormant, ouvrit son col et dérangea un peu sa mise, avant de reculer pour contempler son oeuvre.


Perfetto !*

On aurait dit l'innocente victime d'une bagarre de taverne. Ou d'un passage à tabac par un supérieur connu pour ses tendances sadiques. L'Italien se permit un petit rire, très semblable à ceux qu'il laissait échapper dans son enfance lorsqu'il jouait un tour aux domestiques ou à sa soeur, puis ouvrit la porte pour crier dans l'escalier :

J'aurais besoin d'une ou deux paires de bras, votre collègue a... fait un malaise.

* : parfait
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Erwelyn
Et hop, la baronne, d'une main habile, attrapa la mise du nouveau parieur. Elle allait lui rétorquer que jamais ô grand jamais le rédac chef ne réussirait à se faire pisser dessus un Mainois quand un bruit sourd retentit. D'un bond, Lynette s'extirpa de sa chaise.

Vous... vous croyez qu'il s'est passé quoi ?

Tendant l'oreille, la mainoise entendit la porte s'ouvrir. Le silence s'était fait dans la salle, et c'est un frisson qui parcourut son échine lorsque Nicolas leur demanda de l'aide.
Suspicieuse, Lynette observa tour à tour les deux rédacteurs à ses côtés, avant de chuchoter.


Un malaise, tu parles. Chuis sûre qu'il l'a assommé ou Aristote sait quoi. J'vous l'avais dit qu'il était complètement malade cet homme !


Parcourant des yeux le bureau, elle se saisit d'un gros pot d'encre noire qui trainait devant elle.


Faut y aller armés, il est capable de nous attaquer à coups de badine si on est pas assez sur nos gardes. Vous me couvrez ?

Et la baronne d'avancer tout doucement vers le bas des escaliers, criant d'une voix vraiment pas rassurée.

Nous arrivons chef préféré de nous !

Quoi c'était pas naturel ? Il fallait bien tromper l'ennemi. Une à une, les marches furent montées, encre serrée contre sa poitrine. Enfin, elle arriva devant l'entrée, tombant presque nez à nez avec le borgne. Son regard se posa sur lui, puis sur la forme gisant au sol.
Derrière lui, elle aperçut le pauvre Alvine au sol, la chemise en vrac et l’œil tout noir. Et son sang ne fit qu'un tour, il avait buté un Mainois, et ça, ça s'fait pas !


Haaaaan, vous l'avez tué, j'le savais ! Reculez ! Ne vous touchez pas... euh, ne nous touchez pas ! Et je suis armée, je ne plaisante pas !


Ouais, de l'encre dans la poire ça pouvait faire 'achement mal d'abord ! Surtout si on visait bien les yeux. Enfin le. Le zyeux.
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.mahaut.
- Nooon ! Mais non non non noooon ! Lynette !

Rien à faire, la mainoise était déjà debout, un pot d'encre à la main. Même pas rose, l'encre.
Relevée derrière le bureau, Mahaut essayait de la retenir en agitant sa bouteille, en vain. Voilà, ça devait arriver un jour. Pourtant elle l'avait prévenue, hein ? LA règle était pourtant simple : on n'entendait pas de cris, même si ça hurlait, on ne voyait pas de corps transporté dans un drap même quand on venaitt le chercher dans votre armoire (le drap, pas le corps. Quoique.). A l'AAP, même si on devait avoir l'oeil sur tout ce qui se passait dans le royaume, on NE VOYAIT PAS ce qui se passait dans le bureau du chef. Pourtant pas si compliqué...
Voyant son amie se lancer dans l'aventure, la brune soupira, se signa, et décida de la suivre. Voilà, une expérience entière peut-être terminée brutalement juste parce qu'on avait entendu un bruit. Pff.


- Lyneeeeettteeeeeuuuuuh !


Raaah, rien à faire, elle montait. Sur la pointe des pieds, Mahaut la suivit et arriva à quelques marches de l'entrée du bureau.

- Haaaaan, vous l'avez tué, j'le savais ! Reculez ! Ne vous touchez pas... euh, ne nous touchez pas ! Et je suis armée, je ne plaisante pas !
- Hein ? Quoi ? Qu'est-ce qui se passe ? J'vois rien ! Y'a un mort ? Lynette, allez on redescend...


Zieutant derrière l'épaule d'Erwelyn, elle aperçut le corps du journaliste au sol et Nicolas qui les regardait. Enfin qui regardait surtout le pot d'encre noire levé dans sa direction.

*Mahaut vite, une réflexion !*
*Ben... si je pars en courant on pourra pas dire que j'ai été mêlée à cette histoire ?*
*Mieux que ça !*
*Maiiiiiis euuuuuuh !*


Voilà. A force de jouer à ses petits jeux pervers, il venait de tuer son compagnon... Non mais ça devait arriver hein. Depuis le début elle avait senti qu'il avait un problème de comportement. Sa façon de vous regarder, de sourire en tapant sa badine... Non, obligé, il avait un désordre de type sado-masochiste et là, ça venait d'éclater d'un coup sur son petit compagnon. Elle avait vu clair dans leur petit jeu. Des mois qu'ils faisaient exprès de se fritter. L'un en présentant de façon faussement candide des articles pleins de fautes, l'autre en faisant semblant de vouloir une entrevue privée dans son bureau à chaque fois. Allez savoir ce que ça donnait une fois la porte fermée...


- Lynette... avec un peu de chance il préfère les hommes... Viens, on recule et on envoie Xedar à la place... Non pis gaffe, tu fous de l'encre partout, là...

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Nicolas.df
Les murmures inquiets qui se répercutaient sur les murs de l'escalier pendant la montée de l'équipe de sauvetage valaient leur pesant de cacahuète. Des chasseurs tombant nez à nez avec un ours dans sa grotte auraient sûrement manifesté plus d'assurance. A en croire les timbres, et le débit rapide, les deux folles étaient de la partie, ce qui laissait espérer une réussite totale du plan "Je suis un monstre".

Et effectivement, la tête d'Erwelyn lorsqu'elle passa la porte et aperçut la forme du Mainois au sol justifia totalement les efforts de mise en scène de l'Italien. Il eut beaucoup de mal à garder son sérieux alors qu'elle le menaçait avec beaucoup de détermination et un... encrier ? Elle évoquait un peu un chaton feulant férocement, ou tentant de le faire, pour convaincre l'assistance qu'il était incroyablement plus redoutable que son apparence ne le laissait croire. En pure perte, bien sûr. Il ne répondit que par un regard sceptique.

L'arrivée de Mahaut en renfort de fit rien pour faciliter l'impassibilité feinte du borgne, qui sentait son habituel sourire en coin lui démanger furieusement les lèvres. Sa journaliste appréhenda rapidement la situation mais contrairement à son habitude, ne s'enfuit pas à toute jambe. Solidarité féminine, sans doute. Elle restait là, aussi immobile et apparemment indécise qu'une biche devant les lanternes d'une chariotte, pour filer la métaphore animalière. Puis elle articula lentement, sans quitter Nicolas des yeux :


Lynette... avec un peu de chance il préfère les hommes... Viens, on recule et on envoie Xedar à la place...

Avant de marmonner indistinctement à l'adresse de sa camarade. Le rédac chef ne pouvait toutefois pas laisser une chose pareille.

Préférer les hommes ? Quelle idée. Évacuez un peu tous ces clichés sur les Florentins, voulez-vous, je ne suis attiré que par le beau sexe, et Ailvin a beau être blond, il manque de féminité.

Enfin, sauf en ce qui concernait son degré de résistance psychologique, mais nul ne pourrait prétendre que le fier borgne médisait des gens inconscients.

Je n'ai même pas eu le temps de lui mettre un coup de badine en représailles de son brûlot avant qu'il ne s'évanouisse. Son cocard est en charbon, mais vu les regards que vous me jetez à chaque fois que vous me croisez, je crois que j'aurais pu me dispenser de séance de maquillage pour que vous gobiez tout ça.

Pour un peu, il regrettait presque que d'autres journalistes ne soient pas arrivés les premiers. Ils étaient nettement moins crédules concernant les prétendus penchants du maître des presses, mais voir leur réaction aurait été d'autant plus amusant. Tant pis, ce serait pour une prochaine fois. Il s'agissait à présent de s'occuper de l'évanoui, qui restait malgré tout un bon élément.

Mahaut, vous qui êtes pleine de ressources, vous auriez une bouteille pour lui remettre les idées en place ?
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Camille.
Queue de cheval fouettant la croupe ecclésiastique, éternelle robe de lin pale, la diaconesse de servir de l'AAP passa la tête par la porte en entendant dire qu'un Florentin préférait les hommes. Sacrilège, par le Très Haut! Ca y est, ils me l'avaient mise de mauvais poil, ce qui était évidemment très facile ces derniers temps.

Dites les jouvencelles, un Florentin, c'est ténébreux, délicieusement létal et catégoriquement hétéro! C'est quoi ces sous entendus sur il direttore*?

Non mais à part ça, vous arrivez pas à réveiller le Blond?



Camille regarda son verre d'eau, le Blond, son verre d'eau et d'un sourire malicieux le liquide s'en vint compléter le tableau en faisant couler le charbon sur le visage du pauvre Ailvin, tel un Pierrot triste des siècles à venir.

Oh, et salut chef! Plaisir de vous revoir aux commandes, je file chercher un sujet en Touraine... Dès que j'en trouve un où je sois pas impliquée. Et ça c'est pas gagné!


* il direttore : le rédacteur en chef
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Xedar
Pif paf pouf, fin de l'acte, le mainoi avait pas supporté la rencontre et selon les dire du rédacteur en chef, il devait être au sol dans les vapes.
Il se leva donc et laissant passer les deux femmes devant, il les accompagna jusqu'à l'antre du Borgne.
Non pas qu'il craignait pour Ailvin, après tout ça restait un royaliste comme il s'en faisait trop mais bon fallait voir combien de coup de badine il s'était reçus, c'est que des sous étaient en jeu!
Bref ils étaient arrivés en haut et la Lynette commençait à hausser la voix, partant dans un délire comme quoi Nicolas avait tué le journaliste, le tout en ayant son pot d'encre à la main qui fit se cacher Xedar derrière Mahaut, notre homme ne voulant point être taché par des projections.
Puis vint le moment ou l'espoir se brise quand le chef prend la parole et annonce que non il n'est pas mort...il n'y avait donc pas de royaliste en moins.

Mais l'espoir envolé fait place au triomphe.

Le Xedar prit donc la parole d'une voie enjoué.


Mesdames, je crois que j'ai gagné, vous avez entendus, pas un seul coup de badine! Par ici la monnaie.


Ben quoi, oui il y avait un type au sol et alors? C'était pas sa première préoccupation.
Puis il reprit en direction de Nicolas.


Chef faut arrêter de maltraiter les journalistes venant du Maine, vous savez qu'ils sont tous fragiles, ça fait pas partie du DR pour rien.


Puis vient une autre journaliste avec un verre d'eau, se trouvant là à priori juste pour en rajouter une couche sur l'homme évanoui.


Hum, si le verre ne suffisait pas, j'ai à côté de mon bureau un seau rempli d'eau dans lequel je me nettoie les mains. Et comme vous demandiez des paires de bras, j'en ai une et des mains qui vont avec, quelques claques devront le réveiller. A part cela je ne vois pas, je ne me promène pas avec des sels sur moi.

Puis bon en tout bon journaliste on place aussi un...


"Scandale à l'AAP, le rédacteur en chef assomme un journaliste!", très bon titre pour un article!
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Marzina
« Comment ça « orienté » mon article ?
-C’est ce que le chef a dit, je ne fais que répéter…
-Et où voyez-vous une quelconque rose des vents sur cet article hein ?! Je vous le demande !
- ….
-C’est encore de la discrimination royaliste sur mon statut de bretonne !
-Je crois surtout que c’est le passage de « mon papa le Grand Duc Elfyn c’est le meilleur et le plus fort et il va tous vous éclater » qui a du mal à passer je crois…
-Et en quoi ca pose problème ? Ce n’est pourtant que la vérité, mon papa c’est le plus fort.
-Ecoutez, c’est le rédacteur en chef qui refuse que ce soit imprimé comme ça, alors vous allez vous débrouiller avec lui ! Moi j’en ai marre de ces guerres royalo-ponantaises à l’AAP, ca suffit, je suis imprimeur, je suis pas payé pour instruire les blondes, je démissionne !
-Tant mieux, de toute façon, tout le monde vous trouvait nul, surtout le chef !
-Et moi je ne regretterai aucun d’entre vous !
-Kenavo, et ne revenez surtout pas ! »

Restait maintenant à décider le chef à faire passer l’article en l’état, ce qui semblait difficile, mais en plus, il fallait lui annoncer que l’imprimeur avait démissionné. Conclusion : il fallait trouver un bouc émissaire pour se prendre les coups de badine, la blonde a beau être blonde, quand il s’agit de sauvegarder sa propre personne, son cerveau en dépasse plus d’un. Elle commence donc à monter les escaliers et entend du bruit en haut. Dommage…elle ne pourrait pas mettre la faute sur un autre devant témoin, et encore moins essayer de convaincre le chef de passer l’article en ayant des arguments convaincants, un obsédé c’est déjà beaucoup, alors toute une troupe non merci ! Chaste jusqu’au mariage qu’elle avait dit ! Elle s’approche donc de la porte, rentre discrètement et devant l’attroupement, jette un œil sur ce qui s’est passé. D’abord, elle devient plus blanche que l’albâtre devant ce qui semble être le cadavre d’Ailvin. Puis, rapidement, les couleurs lui reviennent, et son visage prend une teinte rougeâtre de fureur tandis qu’elle se jette sur le chef.

« Aaaaaaah l’enfluuuuure ! Il a tué mon…mon collègue ! Enflure de dictateur royaliste et pervers, vous l’avez tué ! Vous allez le payer de votre vie mab gast* ! »

Ce disant, elle enserre son cou de ses doigts fins, blanchâtres et froids…de vraies mains d’étrangleuse. Faut pas retirer son fiancé à une princesse bretonne.


*fils de putain
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Nicolas.df
Ténébreux, délicieusement létal et catégoriquement hétéro. Rien que ça. Quelqu'un d'autre aurait pu rosir devant une telle avalanche de compliments, mais il sus-cité direttore* se contenta de gratifier Camille d'une inclinaison du buste. Pas une seule fois depuis qu'il l'avait embauchée elle n'avait semblé le moins du monde effrayée par lui, et elle persistait à le traiter avec une franche cordialité teintée de malice. Le contraste avec certaines de ses collègues, dont les deux spécimens présents, était des plus amusants. Et déjà, elle s'occupait de réanimer le Mainois à sa façon, montrant peu d'égards pour le patient travail esthétique de son supérieur, qui ne lui en tint pas rigueur pour autant.

Je vous remercie Camille, et c'est également un plaisir de vous voir dans les parages. Cela dit, essayer de me faire fondre ne vous vaudra pas une augmentation.

Il précisa ceci le plus sérieusement du monde, même s'ils savaient tous les deux d'une part qu'il avait déjà fondu, et d'autre part que la Tourangelle ne faisait pas ce genre de calculs.

Pour ce qui est des articles, votre implication importe assez peu du moment que vous restez objective et que vous signez sous pseudonyme. Alors hop, à votre plume, j'attends quelque chose sur mon bureau sous peu, il y a beaucoup à dire.

Il réalisa immédiatement que dire une telle chose devant tant de témoins n'était sans doute pas la meilleure des idées. On l'accusait déjà de se livrer à des activités coupables dans son antre, et lui ne trouvait rien de mieux à faire que d'inciter une jolie jeune femme à l'y rejoindre. Dix contre un que la rumeur aurait fait le tour du bâtiment le lendemain. Non pas que cela soit très préoccupant, car il y en avait eu de pires. Une histoire de monnaie interrompit toutefois l'Italien au milieu de ses réflexions.

Qu'ouï-je, Xedar ? Des paris, dans l'enceinte de l'Agence ? Avez-vous entendu parler de ce qu'on appelle la taxe du chef ?

Probablement pas, puisqu'il venait de l'inventer. Mais avec un peu de chance le Poitevin ne se rebifferait pas, ça valait le coup d'essayer.

Pour ce qui est de la fragilité de votre collègue, ma foi... j'avoue être à court d'idées. Je l'ai vraiment ménagé, mais je crois que ça n'a fait que l'effrayer davantage. Et c'est ça qui défend la Couronne... nous sommes dans de beaux draps. Par contre, vous oubliez le seau et l'article. Le premier ruinerait le parquet et le second serait un tissu de mensonges, puisque...

Aaaaaaah l’enfluuuuure ! Il a tué mon…mon collègue ! Enflure de dictateur royaliste et pervers, vous l’avez tué ! Vous allez le payer de votre vie mab gast !

C'était blond, menu et plutôt séduisant en temps normal, mais actuellement ça lui fonçait dessus, les doigts recourbés comme des serres, les yeux pleins d'intentions meurtrières assez explicitement formulées au préalable. Le temps que Nicolas écarquille son oeil unique et commence à demander ce qui se passait, Marzina s'était jetée sur lui. L'agréable contact de son corps, qu'il avait imaginé de temps à autres -elle était bretonne, certes, mais plutôt mignonne- était quelque peu gâché par le fait qu'elle essayait de l'étrangler. Italien jusqu'au bout des ongles, et répugnant par conséquent à se libérer brutalement, il s'efforça de lui écarter légèrement les poignets, pas assez pour risquer de lui faire mal, mais suffisamment pour avaler une ou deux goulées d'air. Il s'agissait de ne pas finir inanimé au sol comme le blond.

Marzina, reprenez-vous ! Il va bien, il a juste tourné de l'oeil !

Même violemment strangulé, il faisait des blagues de borgne. Quel homme.


* : rédacteur en chef, toujours
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