Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Interlude entre deux saisons, Kernos Rouvray toujours en quête de Terwagne est obligé de faire un détour pour répondre à la levée de ban du Lyonnais-Dauphiné. Quittant le Berry, il doit retraverser la Bourgogne à vive allure pour arriver à temps.

[RP] En quête d'espoir - Interlude cavaleresque

Kernos
Chevauche! Chevauche! Chevauche chair à canon!

Ciel d'ardoise sur terre de feu... Vision fugitive. Un dernier coup d'oeil en arrière vers les murailles de pierre qui s'éloignent avant de donner du talon. La vue se trouble, le vent se fait plus déchirant et les secousses plus fréquentes, le galop est lancé.Adieu Sancerre... Adieu Berry... la chevauchée recommence.

Pas de brouillard cette fois, ni de Lune ou d'apparitions cauchemardesques, il n'y a que la route, le soleil d'acier, le cavalier et sa monture soudés l'un à l'autre, centaure écumant, fumant et soufflant à l'unisson dans un tonnerre de fer, de cailloux et de poussière qu'ils jettent dans leur sillage. La ville n'est déjà plus qu'un lointain souvenir. Ils avancent. Point fixe dans le décor qui se dilue dans la vitesse, ne devenant qu'une peinture abstraite.

Le galop à cet avantage. Il dépouille tout jusqu'à l'essentiel sans s'encombrer de détails, de fioritures et de mignardises. Pas de place pour les pensées, les doutes ou le dialogue, il n'y a que la chevauchée. L'acte et à la volonté d'avancer encore et encore. Tout le reste derrière soi, le monde réduit à une unique chose: l'avancée, pure et simple, le présent absolu. Détournez votre attention une seule seconde de votre course, laissez vos pensées vagabonder ne serait-ce qu'une seconde et c'est l'ornière manquée, la chute éminente ou bien l'erreur et le détour.

Vigilance constante, malgré le froid et son souffle qui vous lacèrent la peau, votre épée qui vous martèle la cuisse et les flancs, les yeux rivés vers l'avant malgré la sueur, les larmes et le vent qui vous brûlent. Kernos n'est plus qu'obstination et effort à l'état brut. Il a oublié la douleur de ses muscles tendus, la morsure des éléments, la raideur de ses doigts accrochés fermement comme les serres d'un rapace aux rênes qui lui fouettent l'avant-bras, le filet poisseux qui court de sa joue à son oreille... est-ce du sang? Pas le temps, il vérifiera plus tard, lorsqu'ils seront en vue du pont enjambant la Loire pour se rendre en Bourgogne, quand ils ralentiront.

Les arpents défilent et se ressemblent tous, tunnel aux parois grisâtres et pourpres striées par l'ombre des arbres. Il veut en engloutir le plus avant de ménager sa monture, il veut gagner la frontière au plus vite, après ils se reposeront, avant d'être terrasser par la fatigue. Mais, pour l'heure, pas de sentiments, ils doivent chevaucher encore et encore, comme une bête aux abois qui court vers l'hallali... n'est-ce pas d'ailleurs ce qui l'attend? Etait-ce le calme avant la tempête? Le silence de son suzerain n'était-il pas le signe qu'on cherchait à le perdre quelque soit la voie qu'il emprunte? Baste! Pas de place pour cela ici, il pourra le constater par lui-même dans les jours prochains. Sa seule certitude serait qu'il n'y aurait pas de curée. Les veneurs ont au moins la courtoisie d'honorer le gibier mis à mort par leurs soins, ces gens là n'en avaient aucune, ils en feraient une charogne... Allez! Chevauche, galope et chevauche encore, ils ont besoin de chair à canon!

_________________
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)