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[RP]Direction, la Famiglia

Barbecha


Le voyage forme la jeunesse, c'est ce que je pouvais dire en voyant ces jeunes qui pensaient que leur vie c'était leur ville. Ils n'avaient toujours pas compris que le plus important dans la vie c'était la famille.

Ma jeunesse passait à vive allure et les routes étaient sillonnées en long en large et en travers, il était temps pour moi de retrouver le cocon familial. Après un bref passage à Marseille ma décision fut prise, fuir cet endroit où l'on pensait que les voyageurs avaient besoin de chaperons pour un court séjour. Cette contrée bizarre qui pensait pour les vagabonds, mais aucun ne venait demander l'avis des intéressés. C'était de ces gens qui croient tout connaitre sur tout. Ils ne se demandaient surtout pas si l'état de vagabonds était un choix, jamais ils ne pensaient que certaines personnes ne voulaient surtout pas faire parti de cette noblesse restrictive que l'on trouve partout dans le royaume; les bons pensant pourrions-nous dire, quelle ironie.

La Provence était loin, pour ce jour vivifiant qui entamait mon voyage vers mon but ultime, le petit neveu qui se pensait fort intelligent, il avait besoin d'être remis en place. Un bon coup de pied dans son postérieur, voila ce qu'il lui fallait, "Tonton arrive mon petit"

Mon bâton de voyage en main, j'y attachai de quoi me nourrir pour quelques jours. Je décidai de ne rien posséder pour ce périple ainsi celui qui voudrait subtiliser ma bourse, n'aurait pas la faveur de repartir avec ; elle serait vide! Rien qu'à cette pensée, mon rictus habituel s'afficha sur ma lèvre supérieur, accompagné d'un léger clignement de l'œil. Celui qui souhaiterait me rouler dans la boue n'était pas encore né.

En route je croisais des personnes de tout horizon, les plus fréquentes étaient accompagnées de gardes du corps, mais aussi des carrosses ornementés passaient souvent en me frôlant, laissant sur leurs passages des jets de boues venant s'écraser sur ma personne. J'avais parfois envie de leur crier, "Regarde en bas, il y a une vie ici!" Le voyage risquait d'être long.....

_________________
Servius_


Un kilomètre à pied, ça use les souliers! Et c'est peu dire quand on avance à tâtons sous la pluie milanaise. Le Servius s'était laissé tombé dans une charrette qui allait dans la même direction. Allongé dans le blé, couvert d'une cape blanche, le rêveur observait l'Italie s'éloignait pas à pas. De sombres pensées noircissaient son esprit. Entre ses mains fines, des mains épargnés par le labeur de fermier, le jeune loup serrait contre lui un chapeau blanc, le chapeau de l'Evrard, son professeur. L'aventure avait eu raison de lui. Mais que serait la vie sans ce brin de folie? Cette capacité à tout oser, tout tenter? Qu'adviendrait-il des femmes en détresse sans chevalier? Qu'adviendrait-il des brigands sans bourses à dérober? Que deviendrait les peuples sans des hommes capables de se battre pour leur conviction? Que deviendrait le houblon sans alcooliques? Et qu'est-ce que signifie Schmilblick? C’est ce que l'Evrard lui enseigna.

La charrette atteignit une auberge relai. C'est ici que s’arrêta Servius. Chose étonnante pour l'époque, on trouvait des pigeons partout, plus de pigeons que de coursiers. Ainsi le bonhomme rédigea quelques missives. La vue de sa chambré était bien moins intéressantes que celle de Mantoue. La vue sur le port, navire marchand et le mouvement des quais s'était mué en vue sur un petit muret de briques.

Dès son arrivée, après s'être séché, Servius, a écrit:
Ma chère Soeur,

Cela fait des semaines que je ne t'ai écris et je m'en excuse. J'ai été fort occupé par un voyage au bout du monde. Toutefois ce fut exaltant. Je me languis ta présence, je pourrais te conter plus amplement ces merveilles que l'on observe dans le Saint Empire et au delà.

Je m'embarque à l'heure actuel pour le duché de Lorraine si tout se passe bien. Je n'ai aucun argent en poche par contre, je travaillerais dans diverses mines pour accumuler une finance correcte et surtout ne t'en fais pas. Cette fois-ci, si je trouve une pépite d'or, je ne la confie pas au surveillant! N'en parlons jamais à Salspareille. Je pense qu'il serait capable de renier son cousin pour un acte... "généreux"?

Contrairement à ce que je pensais, j'ai appris que toutes les femmes étaient casse-pied. Plus encore, des entités explosives qui peuvent en quelques secondes, si tant est que la mèche reçoive une contrariété suffisante, se transformer en véritable arme de guerre sur patte. Je vais faire plus attention désormais.

Je ne demanderais plus à une femme si elle porte un enfant, si sa masse corporelle a varié.
Je n'affirmerais plus à une femme que ce n'a l'air de ne pas aller fort. Plus encore je n'insisterais pas.
Je vais essayer d'être attentif, même si la conversation est aussi intéressante que la conception des fourmis et je ne leur ferais plus remarquer que discuter ce tricots est ennuyant.

Je crois que c'est un bon début. Que deviens-tu de ton côté?

Ton petit frère qui te porte en son coeur, Servius


Après un repas frugal, sans remord de copier sa précédente missive, l'ingénu relatif a écrit:
Tonton Cha,

Cela fait des mois que je ne t'ai écris et je m'en excuse. J'ai été fort occupé par un voyage au bout du monde. Toutefois ce fut exaltant. Je me languis ta présence, je pourrais te conter plus amplement ces merveilles que l'on observe dans le Saint Empire et au delà.

Je m'embarque à l'heure actuel pour le duché de Lorraine si tout se passe bien. Je n'ai aucun argent en poche par contre, je travaillerais dans diverses mines pour accumuler une finance correcte et surtout ne t'en fais pas. Cette fois-ci, si je trouve une pépite d'or, je ne la confie pas au surveillant! Comme nous avions convenu, nous n'en parlerons jamais à Salspareille. Je pense qu'il serait capable de renier son cousin pour un acte... "généreux"?

Et toi de ton côté, es-tu toujours aussi amical avec le monde qui t'entoure?

Ton neveu Servius


Après, voir pendant une paisible et douce sieste, notre protagoniste a écrit:
Mon cousin!

Si tu savais comme j'ai hâte de te revoir! Ta surprenante compagnie, tes étranges facéties, je comprends désormais en partie ce que cela signifie. Tu essaie de te préserver du monde mon cousin! Dès mon arrivée, nous essaierons de savoir pourquoi tu es si radin! Quand on passe la nuit en prison pour avoir refuser de payer un écu dans une capitale...
Enfin bref, ce voyage me semble interminable, je me sens comme enfermé dans mon propre corps, une chenille qui n'aspire qu'à devenir papillon tandis que son cocon ne veut pas se percer. Et mon cocon actuellement est un taudis sordide, à l'odeur charmante de fauve. Je crois qu'au sous-sol, il se passe de drôle de choses?!

De ton côté, que deviens-tu vieux filou?

Ton cousin Servius


Barbecha


Plusieurs jours en ne croisant que des voyageurs, un feu de camps pour se réchauffer et les plaintes d'un homme. Je me disais que décidément ce n'étaient plus que c'était, ces hommes qui devaient protéger leurs femmes et leurs enfants, pleurnichaient comme des gonzesses en mal d'amour et de reconnaissances. Qu'était donc devenu le royaume qui quelques années auparavant voyant ses routes peuplées de forts gaillards l'épée ou les fourches à la main pour défendre son lopin de terre ou son domaine.

J'avais le corps endolori par le froid et la fatigue, mes pieds étaient dans un état indescriptible; leurs bandages ne suffisaient plus. C'est éreinté que je franchis les portes de Montélimar. Je serre les dents et cherche le lavoir. Après cinq lunes, il était temps de laver un peu ma personne, si jamais je croisais une de ces femmes qui vous ouvre ses cuisses pour vous satisfaire de la solitudes accumulée. L'eau était glaciale, cependant je me jette dedans, me mouille les cheveux avec autant de rapidité que le reste. Un savon pour le linge traine sur le rebord du lavoir, je le prend pour frotter tout aussi efficacement et me replonge dans l'eau pour en sortir à la vitesse de l'éclair. En saluant les femmes présentent qui grognent de ma présence, je repars vers le centre ville, pour trouver une taverne qui me convienne.

Je vois une femme aguicheuse dessinée sur la plaque d'un bar, je rentre dans l'espoir d'y voir cette fameuse vision. La chaleur des lieux me revigore, je m'approche du feu pour me laisser sécher, tel un linge dégoulinant sur la corde. Le temps passe sans promesse, la femme en devanture n'est pas là. Décidément les mensonges de propriétaires en mal de clients, fusaient de toute part. Tout à mes pensées je haussais les épaules, dépité par cet espoir déjà parti en fumé. Soudain dans la taverne un coursier fit son entrée, je n'y prêtai même pas attention jusqu'à ce que celui-ci hurle "Piccolini, y-t-il un Piccolini dans la salle?" Mais comment pouvait-on me retrouver en ce lieu? Je ne cherche pas à comprendre et me lève pour le regarder de loin, "Je suis là". Il s'approche et me tend un courrier puis le bonhomme attend en bougeant sa main sous mon nez. De mes yeux imperturbables je le regarde et lui dit "J'aimerais lire en paix" tout en lui montrant mes poches trouées par le voyage et la sortie des lieux.

Je me rassois pour ouvrir le plis,
-"Tonton Cha..."
- Je te lui en fouterais des Cha. Je continue de lire en pensant "et blablabla et blablabla...." Puis une phrase attire mon attention, la fameuse pépite ce qui m'envoie des années auparavant lorsque quand on appuyait sur le nez de Servius, il en sortait encore du lait. Même si je pensais que c'était encore et toujours le cas.
Le premier jour de labeur de Servius, nous l'avions envoyé à la mine. La journée passe et le soir, il nous revient, tout fier d'avoir pu se salir sans que personne ne lui dise quoi que ce soit. On aurait même crus qu'il s'était roulé dans la boue tellement le noir le recouvrait des pieds à la tête. Au dîner, où tout le monde se retrouve, en pleine conversation, il nous dit "J'ai trouvé une pépite d'or aujourd'hui" Mon regard se met à briller et un sourire commence à poindre sur mon visage, chose extrêmement rare. Toujours gaiment et fier, mon neveu poursuit "Je l'ai donné au surveillant" L'on peut voir sa tête affirmer avec frénésie. Le début de mon sourire s'efface pour laisser place à un regard noir et une grande colère m'envahit. Je prend alors mon neveu par le col de sa chemise et le sort dehors pour lui administrer un bon coup de poing dans l'épaule. "Imbécile, mais tu n'as rien dans la tête. Ta naïveté te perdra. Regarde moi idiot. Ne refais jamais cela, JAMAIS. Tu aurais pu nourrir ta famille durant des mois avec cette pépite.." Je me souviens que la conversation, ou plutôt le monologue dura des heures. Je n'en revenais pas de ce neveu trop honnête.

Le feu crépite toujours dans l'âtre, je replis la missive en me disant que pour ce soir, le plus important était de trouver une donzelle qui pourrait me soulager plutôt que de répondre à mon neveu. Je me poserais surement le lendemain.

_________________
Servius_


En route vers la Lorraine et Joyeux Halloween

Des mois qu'il était parti du duché du Savoie. La première impression : je me gèle les miches. Le jeune loup atteignit un relais de passage, quel bonheur! Ce lieu s’apparentait à une auberge abandonnée, les alentours mal entretenus. Les branches de feuilles mortes obstruaient considérablement son avancée. Le bruit du vent ajoutait à l’atmosphère un ton morbide.

Servius sentait le guet-apens. Il se faufila jusqu'au relais d'infortune afin de trouver le repos nécessaire pour poursuivre son voyage. Arrivée sur le pas de la porte, celui-là apprêtait à frapper quand tout à coup, la porte s'ouvrit. Le jeune homme entra, prêt à remercier à son interlocuteur. Personne. Il avançait vers le comptoir. L'endroit semblait abandonnée depuis des années. De la poussière couvrait chaque table, chaque chaise, du comptoir jusqu'aux bougies. Les rideaux étaient tirés. On entendait le grincement des murs, agités par la bourrasque d'automne. Servius se pinça la lèvre. Pourquoi? Au centre de ce spectacle de désolation et d'abandon, une bougie était allumée. Cette lumière aussi brillante soit-elle déclencha une peur irraisonnée chez l'hôte. Était il l'unique présence en ces lieux? Un courant glacial transperça son corps de part en part. Son imagination lui jouait-elle des tours?

"Qui est-là? Tenancier? "

Servius arpenta la pièce principale. C'était une taverne classique, le même mobilier, même style commun presque banal à la différence que celle-ci était abandonnée. Peut-être son imagination lui jouait des tours. Soudain, son cheval hennit, un hennissement terrifiant ; notre protagoniste sortit en courant, alarmé. Sa monture se débattait sans aucune raison, à priori. Elle bondissait, se cabrait, rien ne pourrait l’arrêter dans cet état, pas mêmes les paroles d'apaisement de son cavalier. Soudain, la vieille palissade servant à tenir la monture céda. Ni une, ni deux, le cheval s'enfuit dans l'obscurité naissante. Désormais, Servius n'avait plus d'autre choix que de passer la nuit ici, dans ce mystérieux établissement.

L'atmosphère était étouffante. Un détail lui avait échappé dans cette taverne. Subsistait parmi le vestiges d'un taux d’alcoolémie élevé, une peinture représentant une femme avec un petit garçon. La seconde partie de la toile était noircie. Trois questions naissaient dans l'esprit de Servius. La première, pourquoi cette œuvre eut été dégradé? La seconde, comment était-elle arrivée-là? Il aurait parié qu'elle n’était présente tout à l'heure. La troisième, pourquoi n'était-elle pas couverte de poussières.
Un nouveau courant glacial déchira son corps ; Servius fit appel à toute sa raison pour ne pas craquer en cet instant. Et celle-ci lui recommanda de se protéger. Alors pourquoi me direz-vous, pourquoi la curiosité l'emporta? Ce dernier décida d'explorer les lieux. Il alluma les bougies présentes en taverne puis s’attaqua au feu. Par chance, il restait du bois sec.

Le curieux alluma une torche. Pour commencer, il décida de se rendre dans les cuisines. Chaque pas sur le sol faisait grincer le plancher. Il entendait aussi un bourdonnement, presque inaudible , ressemblant au chant d'un petit garçon. En arrivant à l'entrée, la porte s’effondra dans un bruit sourd. Il observait chaque recoin, le souffle court. A première vue, cette cuisine semblait tout aussi déserte. Une nouvelle question lui vint à l'esprit. Où était le matériel de cuisine? Aucunes casseroles sur l'établi, aucunes marmites dans les recoins. Il revint dans la grande pièce, le mystère sur l'auberge semblait encore plus grand. La véritable épreuve commençait, grimper les escaliers. le bourdonnement était toujours présent. En plus de cela, il en avait la certitude, quelqu'un l'observait. Désormais Servius gardait la main sur le pommeau de son épée malgré sa fatigue.

Le son d'une marche qui craque. Puis deux et ainsi de suite jusqu'à qu'il stoppe son mouvement avant de finir la montée. Pourquoi donc le bruit de pas ne s’arrêtait-il pas lui aussi? Son cœur battait vivement. Qui était là? Un vil briguant souhaitait-il subtilisé sa bourse? Ou pire? Quel mystère hantait ces lieux? Et il avança. Son cœur s’arrêta. En l'espace d'une seconde qui lui semblait éternel, il aperçut face à lui une dame en robe blanche, lumineuse lui tourner le dos mais l'instant d'après, ne survivait qu'un image gravée à jamais en son esprit, tandis qu'un courant glacial transperçait sa chair et son âme. Même malgré sa peur, sa larme qui perlait sur sa joue, sa crispation, Servius continua son exploration.
En haut des escaliers, face à lui, une unique pièce se trouvait à l'étage. Si le lieu n'eut pas été aussi étrange, il aurait plus vite remarqué l'étrangeté qui ornait la porte. Une tache de sang partait de haut en bas. Il entra.

Armé de courage, le chevalier sortit son épée. Il étouffait, assailli par la peur. Quelles ombres malfaisantes jouaient ici lieu? C'était une chambre comme une autre toutefois, il remarqua que le matériel de cuisine était entassé dans cette pièce. Les carreaux de vitre étaient brisés. Il eut alors un flash, une vision. L'auberge était propre et sentait bon la pitance. Une femme, magnifique tenait le comptoir. Sa chevelure d'or resplendissait dans un tel endroit tandis qu'un petit garçon rieur chantait à tu tête. Toutefois il n'y avait aucun client. Peut-être que l'affaire ne marchait plus? Un homme entrait, son mari surement. Il dégageait une aura étrange. Il s'avança vers sa femme, un couteau à la main, le regard déterminé. Le sourire de celle-ci se mua en une expression terrifiée. Elle hurla à son fils de se cacher et courut vers l'escalier à sa suite. L'homme ne se pressait pas. Il avançait machinalement puis monta une à une chaque marche. La mère se trouvait en haut, protégeant la porte pour sauver son enfant. Le mari la poignarda violemment, sa femme s'écroula laissant une trace de sang sur la porte. Il l'ouvrit puis la referma, laissant sa femme inanimé sur son passage. L'homme observa les carreaux brisés dans la chambre puis pleura toute les larmes de son corps. Ecoeuré par son acte, il se trancha la gorge.

Servius revint à la réalité. Paniqué, angoissé, il prit ses jambes à son coup, dévala l'escalier. Il devait quitter ce lieu maudit. Il atteignit la porte après s’être violemment cogné contre une table, puis sortit sans regarder en arrière, courant comme un dératé. L'effroi ou était-ce le froid lui glaçait les os. Il trébucha. C'est alors qu'il regarda en arrière. Non, c'était impossible : l'auberge avait disparu .Rêve, hallucination, folie? C'est alors qu'il crut apercevoir un petit garçon au même endroit. Que faisait-il ici? Il devait fuir lui aussi! Méprisant l'épouvante et ses démons, il accourut, faisant demi-tour pour sauver ce jeune garçon.

Il n'y avait plus de petit garçon, une illusion de son esprit? Toutefois, là où se trouvait l'établissement quelques instants auparavant, reposaient deux âmes tourmentées. Servius se pencha sur ce qui s’apparentait à une tombe. Il repoussa le feuillage qu'il ornementait: "ici se repose papa et maman". Quelle triste histoire... Un nouveau courant transperça son corps de part en part. Celui-là était chaud et rassurant. Servius, harassé, les nerfs à fleur de peau, se recouvra de sa cape pour pénétrer dans le monde du Sommeil, bercé par le chant d'un petit garçon.

Le lendemain dans la matinée, illuminée par lueur du soleil, il ouvrit les yeux. Recroquevillé dans un bosquet au bord de la route, il sauta sur ses gonds. Sa monture n'était plus là. Il réalisa où il se trouvait. Le bonhomme poursuivit sa route vers la lorraine. Que s'était-il donc passé?
Eliane_
Armagnac de Comminges, la blonde y était arrivée prématurément. Sa famille maternelle la pensait encore au couvent, bien au chaud, à être une bonne aristotélicienne…Et pourtant, elle y avait été viré à coup de pied au derrière. Elle aurait dû éviter de retrousser la robe d’une bonne sœur, surtout si cette dernière était du genre à clamer haut et fort son plaisir…

A l’intérieur de son bras droit, elle portait la raison de sa sortie soudaine, une fleur de lys, la fleur des puterelles. La peur était désormais constante car Barbecha qui s’y connaissait en putain, risquait de reconnaître cette distinction.
La honte était tombée sur elle au moment où le fer rougie se posa et brûla sa chair.

Assise dans une auberge, plume en main, il lui faut annoncer la nouvelle, avec le moins de détail possible. Il lui faut prier pour que la mère supérieure n’ait pas déjà envoyé une missive expliquant à son demi-frère la vraie raison de son départ…Son goût pour les femmes, son incapacité à lutter contre ses tentations malsaines.

Servius sera donc le premier au courant…Peut être aussi car ce dernier était moins sanguin que le tonton.




Bonjour Servius…

Avant toute chose, je te prierais de bien t’assoir avant de poursuivre.
Les choses qui seront inscrites à l’encre sont plutôt dures à avaler, tout comme elles le sont à avouer.

Je ne suis plus au couvent. Je garde les raisons de ce départ pour moi. Sache simplement que mes journées à prier n’auront su faire de moi une bonne chrétienne et cela malgré toute mon application et ma volonté…

Je suis désormais en Armagnac, à Saint-Lizier. J’ai eu quelques informations au sujet de mon père et j’ai donc prit la route. Rassure toi, toutefois car il ne m’est rien arrivé sur les chemins.

Il me fallait partir dès la confirmation des informations…Un Pendragon aurait vécu là et peut être qu’il y vit encore.

J’espère que ma demie-sœur va bien et que toi aussi…Raconte-moi s’il te plait ce qu’il advient de vous tous…

Je t’informerais de mes trouvailles, de ma quête. Rassure donc la famille pour moi, qu’ils ne s’inquiètent pas à tort à cause de mes dix-sept printemps…Je conserve les habits religieux sur moi parfois pour me protéger, car après tout qui irait ennuyer une none…hum ?...

Je t’embrasse Servius….


Les mots sont posés et la jeune femme inspire profondément. Avait-elle menti en omettant volontairement la vérité ? …Peut-être, mais la vérité lui ferait bien plus de mal et il ne fallait pas qu’ils soient deux ou plus à souffrir de ce qu’elle est.

Maintenant c'est fait. Elle trempe sa plume dans l'encrier et se concentre.
Vient la partie la plus agréable. Ecrire à sa confidente, celle pour qui les secrets n’ont pas de frontières.




Sambre,

Rassure moi et dit moi que tu vas bien, rassure moi et dit moi que mes lèvres te manquent…

Je suis loin du couvent désormais, il me tarde alors de te retrouver. Mon âme n’aura eu de cesse d’être torturée dans ces murs. «Ame impure », « putain », « hérétique »…Ces mots toujours me hantent, raisonnent dans mon esprit, me brisent…

Mes genoux sont usés à force de trop prier, ma langue usée d’avoir trop prié…
La mère supérieur m’a jeté hors des murs. Elle m’a surprise à relever les jupons d’une none. Mon appétit insatiable…Elle a marqué l’intérieur de mon bras droit au fer rouge…Un cadeau de départ.

Outre la douleur physique, je m’inquiète surtout pour Servius…Peut être lui a-t-elle déjà envoyé les raisons de mon départ…Pourrais-tu surveiller son pigeonnier…Son coursier pour moi…

Sambre,

Tu ignores combien tu me manques, ces nones jamais n’ont su m’apporter ce que toi seule sait m’offrir. Ta douceur, tes formes, tes baisers, ton souffle…Ta langue et ton Amour…

Ma jouissance est tienne. Elles n’ont su que me divertir, aucune ne m’aura touché là où toi seule s’est aventurée et combien même elles l’auraient fait, ce plaisir n’aurait pas été comparable.

Je désire te retrouver, plaquer mes lèvres dans ton cou, ma main sous tes jupons…Creuser tes reins…Dégager ta nuque pour y laisser couler mes baisers...
Mes mots se perdent à ses pensées trop longtemps retenues…A cet instant je devrais me confesser pour le pêcher d’envie et de luxure…

Surveille ton pigeon, pardonne mes mots qui pourraient nous trahir, mon hardiesse et mes pulsions me trahissent mais j’en mourrais si elles venaient à nous nuire.

Je t’aime Sambre…


La nostalgie la saisit, la brise….Encore une fois elle s’endormira seule, c’était devenue une routine, une obligation.
Mais maintenant qu'elle est libre de ces murs, elle pourra la rejoindre, mettre en pratiques ces lignes…

Songeuse, rêveuse et inspirée, Eliane attache sa chevelure blonde, joue de ses doigts sur le chapelet et s’agenouille devant sa couche…Une prière pour eux, pour Elle…Pour qu’un jour elle libère son âme de cette honte, ce poids…Pour que jamais Ils ne sachent cet Amour.

Et si sa quête n’était pas celle du Pardon, mais celle de la normalité ?....

_________________
Salspareille


La vie était telle qu'elle devait se dérouler en ce moment : Salspareille gagnait de l'argent. Dans sa bicoque délabrée, il venait de compter ses écus quatre fois d'afilés seulement. Aucun ne manquait. Il soupira de soulagement.
Ces temps-ci, le renard faisait le tour du duché de Lorraine à la recherche d'histoires, à découvrir ou à créer. On racontait qu'une briguande faisait le tour du soldats des plus coriaces. Alors Saslspareille s'imagina: je dois tenter de la briguander! Et la graine germa dans son esprit...

Peut-être était-il temps de répondre à son cousin, avant de commettre une bétise?

Citation:
Cher Servius,

Un grand homme a dit un jour: "comptes là dessus et boit de l'eau". C'est ce qui me vient en tête charmant cousin, mais je suis ravi d'avoir de tes nouvelles!

A ce jour, je ne me suis encore engagé dans aucune association brigande malhonnête, tu peux être fier de moi. Je pense me reconvertir en marchand ambulant et arpenter le monde afin que ma vie soit une longue négociation.

A bientôt Servius


Le prince des salades, comme il se faisait apelé, n'était pas un grand amateur de lettre. Il écrivait parce qu'il le fallait, bien qu'il préférait incontestablement les mots ou les mimes.
Sambre...
La pièce était plongée dans la pénombre.
De celle trop hâtive d’un soir annonçant l’hiver, de celle qui vous invite prématurément à attendre un nouveau jour.
Pourtant Sambre elle se réveillait juste.
Vêtue d’une chainse aussi blanche que froissée, malmenée par cette trop longue sieste agitée, la nocturne reprenait vie.
Sous la couverture rejetée, un bruit de papier malmené. Une lettre avait accompagné sa fuite indolente.
La relire, arrêtant l’impulsion du lever, assise au bord du lit, jambes pendantes, sourire aux lèvres, une main divaguant de sa nuque à l'épaule.

Puis elle fit quelques pas, alluma la chandelle posée sur la table et le visage emprunt d’une tendresse inconnue de tous sauf d’Elle , Sambre coucha sur vélin son émoi pouvant enfin se faire mots.



Ma douce Eliane,

Excuse tout d’abord mon long silence, je ne voulais troubler ton choix de rentrer au couvent.
Je n’aurai eu que mots te disant de l’abandonner alors qu'il me fallait le respecter, ce choix, à défaut de l’accepter, puisqu’on qu’on est folles, puisqu’on est seules, puisqu’ils sont si nombreux, que le très haut parle pour eux *...
Et que toi… Tu voulais LUI parler.
Je ne sais si regretter que tu n’ais atteint la paix d’une rédemption. J’envie plutôt cette nonne, la jalouse...
Et te voilà marquée au fer, ma belle brebis égarée. Maudit soit le vice de ceux qui t’ont fait cela.

Mais ta lettre m’enivre.
Je te manque.
Ta fougue m’en rassure, m’en comble.
Il ne se passe un jour sans que je ne pense à toi, ne ressente cette vive blessure de t’aimer, cette lancinante douleur de ne le pouvoir, cette brûlure de te vouloir.
En le vélin, la douceur de ta peau, sous les lignes, sa blancheur, en ces entrelacs, tes courbes invitant mes paumes, en l’encre le goût salin de nos baisers.
Si tu te confesses, pense à le faire pour deux.
Si tu ne le fais pas, reviens moi…
Tu me manques tant.

Et rassure toi je vais bien, le seul fait d’évoquer tes lèvres, je les sens sur les miennes…


La plume se releva. Elle allait bien oui.
Pourquoi lui parler de cet homme, de ce sot marié et fort pieux, qui contre froides et volées éteintes lui offrait confortable paresse.
Alors retenir ses mots. Elle allait bien. Seule vérité.




Ensuite je n’ai rien remarqué ou entendu chez Servius qui laisse entendre qu’il sache quoi que ce soit. Cela fait longtemps que je ne l'ai vu. Je vais tenter d’y remédier.
Il nous faut rester prudentes mon ange
Te redire quand même mon manque de toi avec moi, contre moi
Rejoins moi
Je t’aime tant

Sambre


De la chandelle de la table elle en alluma quelques autres avant d’ouvrir la malle siégeant au pied du lit.
Il lui fallait s’habiller.
« Il » n’allait pas tarder.
« Il » n’aurait rien d’elle ce soir.
Comme souvent...
Mais il donnerait quand même.
"Pauvre idiot"

Servius_


Bientôt sur Annecy, c'est que signalait la carte en tout cas. Le voyage s'éternisait. Avançant à travers les Alpes, ses beautés et ses dangers, il l’aperçut. Au loin, une cité fortifiée se dressait fièrement au centre de ce paysage radieux. Refroidi pour toujours par les auberges, Servius décida d'écrire dehors après tout. Ah le froid et ses bienfaits! Ce fut compliqué mais réalisable. Il relit la lettre envoyée par Eliana, sa demi-soeur, le regard compatissant.

Citation:
Chère Eliane,

Je suis au regret d'apprendre que ta quête première est un échec. Peut-être finalement trouveras-tu hors de ses murs une nourriture spirituelle plus intéressante, en distillant son contenu au gré de tes envies? Si le cœur t'en dis, tu pourras toujours me confier t"z peurs les plus profondes, j'en serais le gardien secret qui allégera ton fardeau. J'aspire à devenir un frère plus présent, un pilier sur lequel pourront se reposer les âmes en peine.

De notre côté, je ressent un vent de mouvement. Ta cousine se porte bien. Elle voyage par monts et par vaux, poursuivants ses propres chimères. Barbecha et moi marchons vers le duché de Lorraine afin de retrouver Salspareille. Je n'ai pas de nouvelles de Sambre et d'Adélie, je leur écrirais quand j'aurais atteint Annecy.

Porte-toi bien Eliane, et attention sur les routes,
Ton cousin Servius
Barbecha


Se laver!! Cela n'avait servi à rien dans une des villes de bas étages, traversées. Cependant je pris le soin de réitérer mon décrottage à mon arrivé à Lyon. C'est qu'il ne s'agissait plus de chasser de la coureuses de rempart mais plutôt celles de la haute, de ces femmes qui se vêtissent en froufrous, qui sentent bon la rose et se prennent pour des marquises en tutu. Ce qu'il y avait de positif avec ces donzelles, c'est qu'elles s'ennuyaient tant que l'on avait pas besoin de les payer, c'était même elles qui pouvaient vous payer. Tout pimpant, je rentre dans l'enceinte de Lyon, avec l'espoir de satisfaire mes envies d'homme seul depuis trop longtemps. Une taverne, deux taverne, rien ne me plaisait cependant je décidais de rentrer dans la première, je verrais bien la clientèle. Le tavernier, tiré à quatre épingle, me toisait de sa hauteur avec un air suspicieux. Il pouvait le faire cela ne m'aurait pas fait partir et je pensais même que j'avais tiré le gros lot avec ce trou.

Une bonne liqueur, du vélin, un feu, le tout réuni je me laissais aller à l'écriture; exercice qui me fatiguait hautement et que je trouvais inutile car comme l'on pouvait entendre, "Pas de nouvelles, bonnes nouvelles"; mais bon, mon benêt de neveu m'en aurait fait une jaunisse. La mère nature avait du se tromper de cerveau à la naissance, j'dis qu'il lui avait implanté un cerveau de femelle.


Citation:
Ciao baguenauds,

Je suis à Lyon, j'arrive quand je l'aurais décidé. En attendant cesse de te faire rouler dans la farine et rapporte moi de la clicaille.
Ce que je deviens? Tu le sauras en temps et en heure.

Ton oncle


Cela ferait l'affaire, de toute façon il avait des nouvelles. Puis les lettres à rallonge que j'avais du lire ou écrire lorsque j'étais dans les hautes sphères ne m'attiraient plus du tout. J'aurais même dit que cela me révulsaient. En attendant, il fallait que je prenne des nouvelles de la frangine pour qu'elle se radine illico en Lorraine, c'est que notre père n'était pas au meilleur de sa forme.

Citation:
Frangine,

Le patriarche est vieux maintenant, faut pas être loin de lui si l'on veut profiter de la réserve qu'il s'est faite, tu ramènes ton joli fessier en Lorraine sinon je garde tout quand il rendra son dernier souffle.
Cependant n'oublie pas, la Famiglia avant tout.

La second chef Piccolini.


Je plis les écris pour faire venir un coursier perdu dans la rue devant la taverne. "Hey toi, prend ça et trouve Servius Piccolini, me semble qu'il est en Savoie d'après mes calculs. Et l'autre ce sera Sambre Piccolini, pour elle, tu la cherches en France je pense." Le coursier avait l'air décontenancé, mais cela m'importait peu. Si jamais ces courriers n'arrivaient pas à bon port ce serait de la main d'un Piccolini qu'il recevrait son "pourboire".

Je retourne au chaud dans la taverne où le serveur me zieute toujours aussi mal. Ce qui me fait sourire intérieurement et je pense qu'il ne faudrait pas qu'il s'aventure trop dans le sillon de mes actions, il prendrait surement un de ces coups perdus. Un regard fuyant sur la salle et j'attends que le soir arrive c'est toujours à ce moment de la journée que les vieilles riches sortent leurs nez de chez elles.

Sambre...
[Périgueux, un appartement parmi tant d’autre]

On frappait à la porte.
Sambre la regardait sans bouger, sans répondre.
Ce ne pouvait être que « lui », encore. Pourquoi revenait il après leur dispute de la veille. Elle n’avait pas pu feindre la joie et la désinvolture, elle n’avait ressenti que dégoût quand ses mains cherchèrent à faire fi des tissus, s’appropriant un sein, tenant de s’immiscer sous ses jupons avec la rudesse d’un du.
Elle riait alors d’habitude, flattant les mâles désirs d’une légèreté aussi offerte que feinte, sachant avec un art tout féminin les éconduire de sa chair tout en leur donnant plaisir et fourbes flatteries assurant leur dépendance, et surtout leurs présents venant agrémenter son quotidien.
Mais hier elle n’avait pu. Le souvenir d’Eliane, de leur douceur, de ce trouble aimant avec nul et nulle autre ressenti, elle n’avait pu. Et la colère seule avait franchi sa bouche. Elle l’avait même frappé.
Il le lui avait rendu.

On frappait à la porte
Sambre la regardait sans bouger, sans répondre.

Sambre Piccolini ?
Une lettre pour vous !


Sortir de immobilité, déverrouiller la porte et avec défiance l’entrouvrir légèrement.
Un coursier, le regarder, soulagée.

C’est moi.
Ah ben dites pour vous trouver vous pffuuuuu !!!!
Il lui tendit le pli, le regard avide d’une récompense à hauteur de son professionnalisme clamé.

Oui… je sais…
Et de repousser la porte le temps d’aller chercher quelques écus dans une bourse dissimulée sous le matelas. Décacheter la missive en même temps, en parcourir les quelques lignes et revenir poser en la main si prompte à se tendre généreuse rétribution.

Voilà pour vous
Mais attendez….

Et de lui claquer quand même sans plus de cérémonie la porte au nez, cliquetis de clé la verrouillant à nouveau.

Pour que son frère lui écrive, sur qu’il y avait urgence, ce n’était guère dans ses habitudes à l’ours de lui rappeler la famiglia. Une bouffée d’angoisse lui opprima le souffle sous une vague de souvenirs. Face à lui plus qu’aucun autre son « mal » était honte.
Elle prit la plume




Cher frère,

Je vais faire au mieux pour vous rejoindre en Lorraine. Je me sens bien faible pour faire si longue route mais il ne sera pas dit que je n’étais pas au coté de père si ses jours sont aussi comptés que tu me le laisses entendre. Pas dit non plus que je te laisserais me léser de ma part d’héritage.
Je prendrais la route dés demain, il me semble difficile en ces délais de trouver rassurante escorte, et la guerre est partout, alors tu peux prier si le cœur t’en chante pour que jamais je n’arrive auprès de vous… ou pour l’inverse. Nous verrons ce que le sort en décide.

Sambre


Elle sentit un engourdissement trop connu gagner ses membres, le vertige la gagner.
Non pas maintenant.
Sceller la première lettre, prendre nouveau vélin




Cher neveu,

Je suis sans nouvelle d’Eliane depuis trop longtemps. Je m’en inquiète. Tu sais combien en la famille elle est celle qui depuis l’enfance m’est la plus proche. Sais tu quelquechose qui puisse me rassurer ? Est elle toujours au couvent ?

Affectueusement

Ta tante


Incapable d’écrire plus longuement ces hypocrites lignes, elle repartit d’une démarche fébrile et mal assuré vers la porte. Nouveau cliquetis de verrou, le coursier était toujours là.

Voilà pour Barbecha Piccolini, et celle-ci pour Servius du même nom.
Je vous souhaite qu’ils aient la même générosité que la mienne votre mission accomplie.

Et vlan, retrouver sa tanière, porte close, une « légère » paranoïa rassurée par sa manie des portes verrouillées.

Mais sentir la pièce tanguer sous ses pas, le roulis tenter de la faire chuter, bouffée de mal être trop connu la gagnant toute entière. Vite trouver et serrer entre ses mains son collier de Fraisen, faire jouer entre ses doigts les vertèbres de vipères comme on égrène un chapelet. Trop tard pour une tisane de belladone. Le « Morbus Daemonicus »* était là.
Ne plus pouvoir lutter et s’effondrer à terre.





*(nom donné à l'épilepsie au moyen âge, le "mal du démon")

_________________
Servius_


Les royaumes d'aujourd'hui sont dangereux pour les voyageurs solitaires. Nul ne sait ce qui l'attendra sur les chemins. Et malheureusement Servius Piccolini, armé de son bâton usé et miteux, traversait la Franche-Comté seul. Pas un seul endroit digne d’intérêt pour la nuit. Au fond de son cœur, il espérait trouver une taverne indigne, aux mœurs légères. Il se serait exclamer : "oh ben tant pis, puisqu'il n'y a que ça ce soir! Je ne vais pas faire le difficile!" Toutefois ce garçon était encore vierge. Malgré ses vingt années passés, il avait suivi les enseignement d'Aristote afin de conserver un fond pure et se prédestinait à devenir curé.

Voyageant le long de la grand route, le jeune loup s'enquit de rechercher un buisson suffisamment épais pour se dissimuler, à l'écart du chemin. Aussitôt fait, le gringalet laissa son esprit vagabonder.
L'atmosphère changea du tout au tout. Servius bondit soudainement. Il entendait distinctement le bruit de centaines de pas avançant vers sa position.

"Bigre de bougre!"

L'inquiet bonhomme observa son assaillant : une armée de femmes nues aux formes généreuses criant son nom accourait vers lui. "Au secours!" Servius attrapa son livre des vertus qui semblait lui peser en cet instant pour s’échapper. Celui résista à l'assaut des forces impies, courant si vite que les arbres semblaient flou, dépassant même un coursier à cheval. Par chance, une porte lui faisait face, au milieu d'une clairière. Il la franchit et ferma la porte à clefs. Le décor changea instantanément. Apparemment, le pieux personnage se trouvait dans une taverne. Le bruit s'était dissipé. Première impression: ils sont doués en Franche-Comté niveau serrure! Son corps s’effondra après cette rude course. L'effort réclamait son du.

Alors là, croyez-moi, croyez-moi pas, une femme vêtu de blanc était assise sur une chaise l'attendait. Servius devait l’interroger. Pourquoi? Aller savoir! En tout cas, celle-ci lui joua le vieux coup de Basic Instinct, les jambes entrouvertes, ce qui ne sembla pas le surprendre outre mesure. Par contre il avait chaud, très chaud.
Tout à coup, la porte céda et l'armée de femmes nues entra! Prêts à tout! C'était le destin pensa intérieurement le Piccolini, pourquoi résister?

Aussitôt, il se réveilla. Frustré, mais fier d'avoir combattu la luxure, il pria Aristote. Le jeune homme pour se changeait les idées, mit à jour ses missives. Il en possédait un paquet désormais. Un trésor qu'aucun brigands ne lui avait dérobé. Il relut la dernière lettre de Barbecha. Quel oncle déterminé pensa-t-il! L'ours de la famille était bourru cependant, Servius s’imaginait qu'à l'intérieur battait le cœur d'un homme au cœur tendre. Leurs chemins se croiseraient bientôt. Plus tard dans la journée, il rédigea un papier pour sa tante adorée:

Citation:
Très chère Sambre,

J'ai reçu quelques nouvelles. Notre Eliane n'est plus au couvent. De plus, les raisons de ce départ m'échappe. Je lui ai affirmé mon soutien dans cette période difficile. Je sais qu'elle tenait beaucoup à sa quête spirituelle. J'espère qu'elle n'abandonnera pas pour autant. Je lui ai affirmé tout mon soutien. C'est une chic femme adorable, douce et prude.

Elle est désormais à la recherche d'informations sur son père, un noble projet en soi. Bonne chance à elle.

Prends soin de toi,
Ton neveu Servius


Servius adorait ce bout de femme. Elle savait toujours l'amuser, le faire rire. Plus précisément, cet homme aimait tout le monde. Toutefois, Sambre, à plus forte raison, faisait partie de la famille. Une fois en ville, il envoya le message.
Ellana...
Prom'nons nous dans les bois pendant que le loup n'y est pas...si le loup y'était je le mangeraiiiiiiii! La solitude...c'est mortel! La brune prit place dans une taverne quelconque dans une ville quelconque, sortit un parchemin et une plume. Elle commenca a écrire avec un air détaché, un sourire éclairant de temps en temps son visage.
C'est beaucoup plus compliqué de gueuler dans une lettre, l'abus de ponctuations fortes entrainant malheureusement de nombreux trous sur le papier. Avec un air contrarié elle regarda son pigeon en se demandant s'il serait possible de le dresser correctement pour en faire un pigeon de compet' pouvant se montrer dangereux avec les enquiquineurs. Avec un haussement d'épaules désabusé elle lui attacha la lettre et le jeta par la fenetre, ouverte la fenetre oui oui.




A toi mon cher frere ingrat!

Eh oui comme tu peux le voir je t'écris, enfin j'écris tout court et je dois bien avouer que c'est plutot rare. Je veux, et j'exige bien sur te voir au plus vite. Je n'ai aucune raison particuliere mais je peux t'en inventer une si tu le souhaites. Ne m'oblige pas a venir te chercher dans je ne sais quelle ville de ploucs hein , mon humeur risque de s'en ressentir fortement.
Dans mon infinie bonté je te laisse décider du lieu de notre rencontre, ca fait bien longtemps que je n'étais pas rentrée et il va falloir que tu me tiennes au courant de tous les blabla stupides et insignifiants qui circulent.
Je sais bien que personne ne m'aime mais enfin! Pas une raison pour le montrer...pffff meme pas une lettre de la ptite famille chérie...je crie au scandale! Je suis outrée vraiment tsss

Tu ne mérites meme pas que je t'embrasse fort

Ton ancienne soeur adorée

PS : Je ne veux pas voir ton ami Aristote a notre rendez vous je te préviens!


Allez vole sale petit pigeon, c'est encore moi qui vais devoir nettoyer toutes ces plumes hum.....Dites vous la bas, vous voulez etre un homme et rendre service a une pauvre femme en détresse? Sont betes ces hommes jvous jure.
Servius_


Luxueil, la dernière étape avant Epinal. Servius y rencontra un certain Mordicus avec lequel il fit route. L'ingénu observait chaque lieu avaec un interêt tel qu'il était difficile de savoir ce qu'il regardait vraiment et ce qu'il pensait. C'était un jeune homme mystérireux certes, qui peut connaitre sa véritable nature avant d'en explorer les limites? Il avait fait le tour du Saint-empire, explorer des contrées lointaines, servies de marchand et apprit la vie et la science aux côtés d'un homme frapadingue.

Alors qu'il sortait de l'église, le sourire aux lèvres, il reçut une lettre de sa soeur. L'homme qui lui confia partit aussitôt; l'air joyeux. Sa soeur avait-elle usé de quelconque charmes? En tout cas, le jeune loup découvrit la missive avec attention. Sa soeur état bien de la famille Piccolini. Affirmé, guelarde même. Elle savait dire les choses avec tant de franchises, il admirait cela.
Servius se rendit en mairie pour obtenir de quoi écrire. Les maires offrent beaucoup de services aux gens. Il est vrai que la plupart des gens ne demandant qu'à être s'acheter. Cela leur évite de demander.
Ce dernier s'installa correctement puis répondit un message qu'il fit envoyer par un honnête bénévole.

Citation:
Ma très chère soeur,

Je suis heureux d'avoir de tes nouvelles. Tu me sembles bien fachée? Il est vrai que ma dernière missive datent de deux semaines. Comme ilm y était écrit, je suis désolé de ne l'avoir fait lors de mon voyage jusqu'en Serbie. J'ai été bien trop absorbé par tout ce que j'apprenais.
J'ai été un piètre frère.

Je vais résider à Epinal en Lorraine où je vais devenir curé et dispenser la foi. Je crois que je suis la honte de la famille! Tu pourras m'y retrouver, ma maison sera notre. Je cacherais au mieux Aristote le temps de ton séjour, je me souviens de tes allergies. Mais rassure-toi, il y a encore de l'espoir pour moi. Je rejoins Salspareille car apparement, c'est une ville où les gens peuvent gagner de l'argent. Il m'a expliqué un truc comme quoi le marché est libre, je n'ai pas trop saisi.

Prends soin de toi ma chère soeur.

Ton frère qui t'aime profondément,
Servius
Sambre...
[Un après midi d’automne on cherchait un moyen de locomotion*]

Sambre referma, soigneusement comme toujours, la porte de son appartement. Elle se sentait aussi légère que la brise et radieuse que le soleil pourtant totalement absent depuis quelques jours.
Elle promena sa démarche dansante et chantonnante sous le ciel de plomb assombrissant les rues de Périgueux jusqu’à la grande place.
Il faut dire que l’apothicaire - sans doute apitoyé par sa mine blafarde et l’angoisse de sa dernière crise qui faisait encore trembler ses mots quand elle le supplia de lui trouver quelque chose, autre chose - il lui avait refilé du frais. C’était la période des champignons.

De légers relents de sous bois dans l’haleine, arrivée au marché, après un bref regard, elle se dirigea illico vers un marchand de vin, lui négociant l’emprunt d’un tonneau à force renfort de yeux doux et autres subtiles inclinaisons de buste au dessus de son étal.
Les mots, étrangement, avaient toujours plus de poids avec deux globes généreux offert aux mâles regards.
Veni, vidi vici, démonstration.
Et quelques instants plus tard une fragile silhouette – au regard profondément proportionnel à ses pupilles dilatées- était, donc, juchée, avec l'arrogance d'un "J'doute de rien parce que j'le vaux bien", sur le dict tonneau, alpaguant la foule sur la magnifique friche à cinq minutes à peine du centre bourg, recelant merveilles de plantes sauvages, cédée pour quasi rien contre rassurante escorte, si possible avec carrosse à toit étanche et verrouillage intérieur des portes ou un surcot couleur or avec broderies et tout plein de petits rubans tout partout partout. Une affaire !

C’est tout de même ahurissant comme de dessus un tonneau, on se sent plus prés du ciel, pis qu’on y croit à l'humain….




[Gare à la descente*]

Adieu confort et coquetterie, carrosse et rubans, c’est calée dans un coin de charrette emplie de paille, jetant de noirs regards agrémenté parfois de coups de pieds excédés à la chèvre qui aurait bien aimé lui tenir compagnie et surtout goûter la lourde pelisse dont le capuchon l’enfouissait jusqu’aux oreilles que Sambre faisait route.
A son ours de frère elle avait dis je pars demain, ce demain là en avait vu bien d’autres certes, avant que le départ ne sonne mais le route était longue, les pigeons parfois facétieux, il faudrait juste ne pas avoir trop de contretemps maintenant et peut être même qu’il y croirait à sa diligence.

Les chaos de la route, berceuse pas si monotone aux soudains et violents à-coups sur les mauvais chemins, les forêts de flammes, les plaines onduleuses assombries de brumes puis l’horizon fait rondeurs, vallons, le Périgord s’éloignait, inexorablement, mais longue serait la route encore.

Première halte. En la cour de l’auberge grouillait un méli-mélo de chariots, cavaliers et soldats sans doute en manoeuvre pour cette guerre à laquelle elle ne comprenait rien, espérant juste ne pas avoir sur sa route l’occasion d’entendre la fureur du fer et d’humer l’odeur pestilentielle des charniers.

Le Jacquot, homme au visage aussi buriné qu’aux rustres manières, mais assez serviable contre écus sonnants et trébuchants pour l’avancer vers la Lorraine sans qu’elle n’ait pour l’heure à salir ses chausses ou à gâcher la finesse de son mollet, se retourna vers elle.
Pas sur qu’la place d’une donzelle soit là d’dans !
Et de lui designer du menton la grand salle d’où s’échappaient fortes et mâles voix ponctuées de rires gras.
J’va nous chercher d’quoi nous remplir la panse. T’as qu’à amener la Galipette à l’étable, la faire boire un coup. J’vous rejoins.

Ne surtout pas se demander pourquoi ce gaillard ne semblait jamais quitter cette bestiole et surtout pourquoi il lui avait donné ce nom là, non surtout pas, même si n’étant pas encore dotée de cornes, ni de sabots elle se sentait du coup relativement en sécurité en compagnie du Jacquot.

Sambre se résigna donc à passer entre chevaux et hommes, le visage fermé, regard baissé, ignorant les quelques voix l’interpellant dans des vulgarités que ces mufles devaient penser flatteuses, tirant au bout de la longe la Galipette devenue soudainement sa meilleure alliée.
Elle la planta face à l’abreuvoir, noua sa corde, et souhaitant quitter assez rapidement ce plancher de suintant fumier, elle prit l’échelle et se hissa sur la barge déserte.




Ma belle Eliane,

J’ai eu des nouvelles de ton frère. Il ne semble aucunement se douter des raisons de ta sortie du couvent.
Je suis en route pour la Lorraine. Barbecha m’a laissé entendre que père déclinait. Si le pire devait arriver la famille se devra de pérenniser son affaire. Il est possible alors que je retrouve pour longtemps cette salle qui berça notre enfance. Et en ce lieu, il me sera encore plus difficile de ne point penser à toi.
Depuis ta dernière lettre l’impatience de toi hante mon corps. Il me suffit de fermer les yeux et le parfum de ta peau m’enivre, mes lèvres te réclament à en sentir le fantôme des tiennes les goûter, les prendre, une brûlante moiteur m’embrase et seules mes mains s’imaginant tiennes arrivent alors à l'apaiser.
Mais je ne sais quand je pourrais à nouveau savourer ta douceur, me griser de notre amour. Je ne peux qu’espérer ce jour.
Reste prudente ma tendresse
Je t’aime

Sambre


Holà ? m’zelle Sambre ? Z'êtes où ?
Je suis là Jacquot ! Perchée là haut ! Alors, heu, c'est quoi le menu du soir ?



*Billy the kick : Mangez moi
_________________
Eliane_
[Saint-Liziers]

La plume est trempée dans l’encre, la main survole le parchemin et enfin se pose. Quelques lignes apparaissent, les mots se dessinent. Accoudée sur la table, Eliane essaye de trouver les mots justes, rature et recommence maintes fois. Des semaines étaient passées, sans qu’elle ne donne de nouvelles. Sa quête enfin achevée, elle se devait de les prévenir et de trouver des mots adéquats.
Ce n’était pas une chose anodine et cela devait se voir dès la première ligne.
Car enfin son arbre généalogique était complet et un pan de sa vie avait été révélé. Elle était la fille de Sophitia Piccolini et de Théodore Pendragon. Deux sang, deux lignées distinctes…une union de plus pour cet homme aux multiples conquêtes…
Il lui fallait faire face désormais aux demi-frères et sœur et à cette famille à rallonge. Des personnalités qui lui faudra apprivoiser, découvrir. La crainte des tensions, des réactions, un secret qu’elle devra garder loin d’eux, des rencontres étaient aussi à prévoir…

S’altérant quelque peu et reposant sa plume, Eliane inspire profondément. Son esprit était épris de sensations diverses : la joie, le soulagement, l’inquiétude et l’appréhension.
Soulagée elle pouvait l’être car cette quête était celle de toute son adolescence, la finalité d’un travail de recherche de longue haleine, soulagée aussi car Thais, sa demie-sœur, était une femme d’une compréhension et d’une douceur sans égale.
L’inquiétude et le tourment restaient toutefois présents et pour cause, elle se sentait comme une étrangère de même sang.
Il allait lui falloir construire ce passé qui lui a échappé dans sa jeunesse, créer ce lien unique entre membre d’une même famille, l’étendre même à celui de la famille Piccolini…relier ces deux familles. Les caractères étaient si différents, si tranchants que la peur se mêle également, la crainte du rejet, de tensions qui lui échappent...
Elle était la benjamine et tout ceci semblait la dépasser…

Reprenant la plume, elle rédige avec concentration.



Mon cher cousin,

Je t’annonce avec plaisir et appréhension que j’ai enfin terminé ma quête. Les sources étaient viables et j’ai pu retrouver la famille paternelle…Je suis la fille de Théodore Pendragon…
Un homme au sang chaud apparemment car mère, n’a pas été sa seule amante…De ce que j’ai pu voir de lui en croquis, c’était un homme fort séduisant et je comprends que ses traits aient pu avoir raison de mère.
Il a eu déjà trois ou quatre enfants, certains par alliance, d’autres non.
Thais est sa fille également, donc ma demie-sœur, mariée, mère et surtout une femme très agréable.
Elicas, le grand frère…Il va me falloir lui écrire pour me présenter…La tâche n’est jamais aisé car s’il avait son père en idole, cette tromperie de plus pourrait le blesser…
Il y également une femme décédée et une autre dont je n’ai pas retenue le nom…
La famille est plutôt grande et cette partie là, n’est qu’une infime partie.
Je regrette presque la simplicité notre petite famille…

J’ai eu des nouvelles de ma tante qui semble aller pour le mieux, elle prend la route pour la Lorraine…J’en ferai bientôt de même pour aider dans l’établissement…

Je reste toutefois un temps ici, il me faut à tout prix faire des bases solides…Apprendre à connaître ces frères et sœurs dont j’ai été privé…

J’espère que pour toi tout va pour le mieux que ma cousine va bien et que tu lui écris. Tu sais combien elle ne supporte pas qu’on la néglige…Envoie quelques baisers à tonton de ma part…
Dis-lui que la petite se débrouille plutôt bien et qu’elle suivra les traces de son cousin… J’envisage le baptême et la confession…

Je t’embrasse fort mon cousin,

La petite Eliane.


Bien… A la relecture cela ne semblait pas si mal bien qu’encore très maladroit. La plume se fera plus affirmée quand elle aura acquis en maturité.
Concentrée, Eliane en oublie même les individus qui l’entourent.
Vêtue de sa tenue de none, la blonde se fait plutôt discrète dans cette auberge.Quelques rustres parfois viennent à l’ennuyer mais cela ne dur jamais bien longtemps. Néanmoins, elle songe à remettre en cause l’efficacité de cet uniforme…Certes beaucoup sont croyants, il en va de leur vie, mais d’autres transpirent l’hérésie et cet habit apparait alors comme un signalement idéale à la virginité…Une pensée qui bien évidement la répugne et l’inquiète.

Quoiqu’il en soit…Elle se remet à l’écriture tout en attendant sa commande, un lait chaud avec du miel.



Ma belle Sambre,

Tu ne peux imaginer à cet instant ma joie et ma confusion.
Tout ce travail, cette traque prend fin.
Je sais enfin qui est mon père, Théodore Pendragon. Un coureur à la belle trogne, un bon géniteur également au vu de la lignée dont il est à lui seul le père. Déjà quatre ou cinq enfants, donc tous sont désormais mes demi-frères et sœurs. Une belle fratrie.
Je reste donc à Saint-Liziers le temps de les connaître et de rattraper ce temps perdu.

Je suis d’ailleurs relativement peinée de savoir que tu te rends déjà en la Lorraine, ignores tu combien tu me manques ?!

Sache que déguisée en none, je passe inaperçue mais mon appétit est là, la none se transforme en amante qui retrousse les jupons plus vites que son ombre. Pas le temps de finir une prière que tu te retrouves à ma merci…Tout cela est bien ironique je l’avoue mais mon humour se tarie car il n’y a que toi pour dégager cette folie qui me plait tant.

J’espère sincèrement que tu vas venir me voir ou alors, je ferais aussi vite que possible pour te rejoindre.
Concernant ta santé, j’ai pu prendre quelques conseils et j’ai entendu parler de personnes qui réalisaient des exorcismes…Il nous faudra un jour y songer pour te soigner de ton Mal.

Il n’y a pas un jour où loin de toi je crains pour ta santé…Il m’est de plus en plus difficile de m’occuper l’esprit, de plus en plus difficile de trouver une femme capable de m’apporter ce que toi seul sait me donner…Il n’y a que toi qui puisse me manquer à ce point…

Je t’aime Sambre, N’en doute jamais…


La gorge doucement se serre quand le parchemin est plié. Sambre, son grain de folie, son amante unique, sa tante pourtant si forte et fragile…Une personnalité complexe, tourmentée et volage.

Juste après cela, il lui fallait affronter Elicas...L'ainé. Fils légitime de Théodore Pendragon, et donc son demi-frère. Quelle serait sa réaction en découvrant que son père avait encore une fois...copulé et mit en cloque une autre femme...
Inspirant avec force, elle se donne cette force necessaire pour l'écriture.
Un dernier parchemin...



Bonjour Elicas Pendragon,

Je me présente Eliane. Je ne sais comment aborder le sujet, comment révéler ce qui se doit de l'être.
Je suis relativement maladroite dans le choix des mots, peut être est-ce mon jeune âge qui en est la cause...

Le début de ma lettre doit vous paraitre étrange, mais la suite n'en sera que plus surprenante, alors je vais tentée d'être directe...

Je suis votre demie-soeur...la benjamine il semblerait.

Mon père n'est autre que le votre, ma mère est Sophitia Piccolini, une famille aux origines italienne...
Je vais tenter alors de me décrire à vous...
Je suis une jeune femme blonde, aux iris sombres, plutot étrange comme mélange il parait. Plutot fine car je dois l'avouer je ne suis qu'une jeune femme...
J'ai passé un temps au couvent, je suis une aristotélicienne. Quant à savoir si je suis royaliste ou non, je pense que ma réponse sera je l'espère assez claire, je ne le suis pas.

Je pense que votre situation en Bretagne ne doit pas être évidente et j'espère que malgré les tensions vous aurez ma missive...

Je suis plutot contente à l'idée vous écrire, soulagée est même le mot même si...Thais qui m'a longuement parlé de vous m'a décrit un homme, un vrai, plutot caractériel et qui lui aura servi de base...de référence paternelle...Je trouve cela touchant. Cela montre votre sérieux...
Toutefois, je ne sais si je peux le dire mais elle m'a aussi décrit votre penchant pour les femmes...Je suis plutot taquine mais rien de bien méchant...
Disons que je souris même de chose qui me sont inconnus...L'idylle d'un mariage pieux me correspondrait d'ailleurs. Ne soyez donc pas vexé par mes remarques car il vous sera bien aisé de me remettre à ma place, celle d'une ignorante, d'une pucelle simplement.

Je ne sais si je dois encore écrire, les mots glissent tout seul mais peut être cela est déjà trop pour une première approche...j'attendrais donc, votre première réaction....Au plaisir de vous voir...et de vous lire...

Eliane Piccolini & Pendragon.


Rangeant légèrement sa chevelure, Eliane plie cet ultime parchemin et appelant le coursier lui remet les trois éléments.

Prenez cela mon brave et veillez à ce qu’ils arrivent dans un délai raisonnable.

Ce dernier chope en main, semblait plutôt surprise de trouver pareil entité dans un lieu aussi peu habituel.

Ma sœur, mais que faites-vous ici ? La voix est masculine et marquée par l’inquiétude. Eliane sourit, l’observe et très directement lui répond tout en rangeant son matériel.

Je ten pose des questions, moi ? Oui, pour sûr la blonde était loin d’avoir la délicatesse de la none.


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