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[RP]"Mon royaliste chéri!"Ma barbare adorée!"

Marzina
Il commençait vraiment à faire froid dans la campagne normande, et la petite blonde passait à travers les rangs de ceux qui étaient devenus ses hommes il y peu, recouverte d’un épais manteau de fourrure grise de loup. Elle vint se réchauffer près du foyer, et soupirant, vit un nuage de buée blanche sortir d’entre ses lèvres. Bientôt, l’eau se mettrait à geler. Il devenait pénible de vivre en dehors de murs, surtout pour elle qui avait l’habitude depuis plusieurs années déjà de vivre dans un château et ses épais murs protégeant des rafales de vent, mais surtout, son armée de valets maintenant le feu dans la cheminée présente dans chaque pièce…La petite chose menue semblait difforme, si minuscule dans son épais manteau de fourrure qui augmentait considérablement son apparente corpulence. Pourtant, sous la peau du glorieux animal qui la réchauffait, elle avait beaucoup maigri depuis qu’elle avait perdu son deuxième enfant. La démence qui l’habitait depuis ce jour était légèrement engourdie par le froid glacial de ce début d’hiver, la laissant dans ses pensées mélancoliques un peu moins sombres qu’auparavant.

Une fois réchauffée près de l’âtre, elle revint s’abriter sous sa tente, qui était maintenant celle du capitaine, sa cousine Anastriana l’ayant délaissée au profit de la tente des blessés graves. Lourde tache qui avait été déposée par le destin et la cousine sur les épaules de la blonde, le second ayant lui-même été trop blessé pour prendre le commandement. Lorsqu’il avait été temps de se replier après le combat pour soigner les blessés, elle n’en avait pas cru ses yeux lorsqu’elle avait vu Anastriana et Lemerco à terre, et qu’on s’était alors tourné vers elle pour donner les ordres. La première chose qu’elle fût avait été de nommer le petit blondinet fils de chevalier en tant que logisiticien, afin que les hommes puissent continuer de recevoir leur ration de nourriture quotidienne. Bien sûr, ils avaient perdu beaucoup d’hommes, ils n’étaient plus qu’une poignée, mais la Pennher Ar Lug cette nuit encore avait survécu, comme l’étendard de la détermination bretonne. L’étendard était désormais porté par la couronne princière bretonne, en la personne de cette frêle créature avec pour seule couronne actuelle sa cascade de cheveux d’or soigneusement attachés, qui donnait des ordres d’une voix aussi glaciale que le vent de Normandie.

Lorsqu’elle pénétra dans la tente, son page l’aida à se débarrasser de son manteau tandis que sa femme de chambre agitait les braises afin que la température augmente dans la tente. La princesse vint se réfugier sur son lit sous une épaisse couverture, écritoire sur les genoux et plume en main. De sa main bleuie par le froid, elle se mit à écrire :




A celui qui me hante chaque fois que la lune pleine donne aux champs des lueurs féériques propres à la rêverie,


Demat,
Je t’envoie des nouvelles de Normandie où nous combattons toujours. Je n’ai pour l’instant pas été blessée, ce qui n’est pas le cas de mes compagnons. Beaucoup d’entre eux sont tombés il y a plusieurs nuits, dont ma cousine Anastriana qui menait l’armée, et le sieur Lemerco, un vieil ami. A ma grande surprise, j’ai découvert que celle-ci m’avait désigné pour diriger l’armée à sa suite s’il arrivait qu’elle ne fût plus en état de le faire. Me voici donc à la tête de l’armée Pennher Ar Lug, grandement affaiblie, mais toujours debout aux cotés de nos alliés artésiens et irlandais. C’est un vrai miracle que je ne sois pas tombée cette nuit là, ni la suivante, et que j’ai réussi à maintenir cette armée correctement malgré mon ignorance de ces choses. Il faut croire que j’ai plus appris des récits de combat de mon père que ce que je pensais…

Ici, les nuits sont fraiches, l’on sent le gel qui arrive et qui fait trembler bêtes et hommes. Certains de mes hommes ont des problèmes de gelures aux pieds, heureusement que la nourriture n’est pas un problème, ils reprennent chaque jour des forces, plus déterminés que jamais à faire tomber Rouen. Lorsque la nuit est calme, et que seul les bruits des rondes se font entendre, ton absence se fait encore plus cruellement ressentir que le froid glacial qui me saisit dans ce lit vide…Il me tarde de me retrouver à tes cotés, et de sentir la chaleur de ton corps près du mien…Cependant, je n’oublie pas le vœu que j’ai fait de préserver ce qu’il me reste de pureté avant de passer devant le prêtre, et je garderai ce vœu intact jusqu’à ce jour, et jusqu’à ce jour le Très Haut me protègera comme il l’a fait ces dernières nuits. Je pense qu’il manifeste là sa bénédiction pour la promesse que tu m’as faite, et que je n’ai point encore acceptée, me faisant par là-même repenser aux raisons qui me font douter de la réponse que je souhaite t’apporter.

Il ne reste plus qu’à prier pour que je ne trépasse pas sur la terre des consanguins, si loin de ma douce patrie et de ses flots rageurs, et avant de distinguer à nouveau ton visage autrement que dans mon sommeil.

Que l’Ankou te dédaigne, et Doué te protège !



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Thorn
Le Baron arpentait une des poisseuse ruelle de Chinon, cape frappée du loup blanc de ses armes au dos, à la recherche d'une auberge et d'un feu où raviver ses membres meurtris par l'effort et le froid. Depuis la nuit dernière, quand il était arrivé dans la ville, il avait découvert une Chinon désertée et en piteux état, nombreuses étaient les échoppes qui avaient à leurs portes placardée une planche miteuse signifiant l’enrôlement, le trépas ou l'exode du tenancier.

« Voici ce qu'est la guerre, Majesté. »
Dit-il en enfonçant la porte d'un établissement d'où s'échappaient d’âpres effluves d'alcool vieilli et de chair humaine.
Il y était entré par dépit, cela va sans dire, car rares étaient les lits vacants dans ce pays où les hordes de soldats transitant par l'enceinte de la cité, afin de rejoindre tantôt un front au nord tantôt un autre au sud, inondaient les rares entreprises encore ouvertes.
Alors qu'il entamait un premier pas dans la salle emplie de dépravés et autres rustres, on le tira par la manche.


Un jeune homme, plutôt court sur pattes, lui tendit un vélin ciré d'un sceau qu'il ne connaissait que trop bien :
« Monseigneur, permettez moi de vous remettre ceci. »
Balbutia-t-il en baissant la tête, avant de prendre du recul et de remonter la rue à grandes enjambées.
Figé dans cet entrebâillement où s'élever un vent froid, un vent d'hiver, du profond hiver en avance sur son heure, il regarda la lettre dans ses mains de longs instants, jusqu'à ce qu'une voix rauque et ivre ne l'interpelle, le conjurant de fermer cette porte.

Tirant à lui une chaise, il s'assit et entreprit de la lire. Un sourire enfantin se grava sur ses lèvres, il était heureux.
Se procurant papier, plume et encre auprès de la tavernière, bourru personnage, il écrivit.


Citation:
A toi qui nourris mes songes et qui fais battre mon coeur,

Puisses-tu vivre mils ans avec la passion qui est mienne,
Je suis soulagé de savoir que tu es toujours parmi les Hommes et j'espère que mes prières, que je donne avant que la nuit ne m'emporte, te tiendront en vie jusqu'à ce que je puisse te draper de mes bras.
Et je ne suis guère étonné de tes aptitudes, ton lignage, tout adoptif qu'il soit, ne laisse point de place au doute.
Portes fièrement l'oriflamme du combat qui est tiens, je ferais de même avec le mien et bientôt, car Dieu le veut, nous nous retrouverons pour sceller notre attachement.

A Chinon les tavernes emplissent la ville d'une senteur exécrable et mon esprit est sans cesse tourmenté par le combat du lendemain.
Il faut que je le reconnaisse et je le fais maintenant, j'ai peur. J'ai peur des lames de tes frères que je dois repousser et mettre à mort. Mes épines* ont, en Anjou et en Touraine, exécuté plus de dix personnes, me sauvegardant de par la même de toute blessure. La guerre est belle à conter mais rude à mener.

Fais que cela ne dure plus longtemps, fais qu'enfin je puisse t'enlacer, jouir de tes charmes et que nous soyons en mesure d'engendrer.
Il y a quelques jours de cela, j'ai décidé de revenir dans le Maine, la raison tu la connaîtras surement, il faut que le Démon soit avorté avant qu'un peuple tout entier ne soit condamné à vivre sous le despotisme d'un suppôt du malin. Peut-être alors sera-ce là l'occasion de nous rejoindre.

Je me languis de baiser tes lèvres brûlantes et de palper ta peau moite sous mes mains meurtris.

Le Très Haut protège les justes, nous en sommes,






*Le cheval et l'épée
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Marzina
Ce jour-là, le soleil brille sur les terres froides de Normandie. Encore en rase campagne, la Pennher Ar Lug et sa poignée d'hommes avaient encore survécu une nuit de plus. Une nuit de plus à voir le 1er Corps de Normandie sortir des murailles de Rouen sous le commandement de Nuage pour venir s'écraser sur leurs hommes. Le combat en devenait habituel, les hommes avaient sorti les armes, les avait combattu, en avaient tués plusieurs. Pas un ennemi ne s'approcha du symbole breton juché sur son cheval, elle ne fût pas inquiétée, et bien qu'elle se soit battue aux cotés de ses hommes, elle ne fit aucune victime ce soir là. L'arrivée du soleil et de sa lumière chaude sur le campement breton avait ramené le sourire et le baume au coeur chez les membres de l'armée. Leur motivation avait certes subi l'érosion du temps passé loin de chez eux, mais chacun d'entre eux était bien décidé à ne pas quitter la Normandie sans avoir accompli le coup d'éclat pour lequel ils étaient venus. Alors l'armée tenait tant bien que mal, tant qu'il y avait du pain tout allait bien, et si le soleil se levait ce jour là, c'est que l'avenir leur souriait. On ne les délogerait pas de ce morceau de campagne, ils y avaient même planté le drapeau artésien, l'endroit était devenue possession de l'Artois, ils étaient en terre amie.

La fatigue se faisait sentir, mais ce jour là, tandis que les hommes se reposaient et que l'on aiguisait les épées et nettoyait les armures, l'un des soldats sortit sa bombarde pour jouer un air du pays breton. S'il y avait eu plus de femmes, possible qu'ils auraient entamé une gavotte, la culture bretonne vit même à l'étranger en pleine guerre...Malgré tout, Marzina avait envie de rentrer, envie de retrouver quatre murs rassurants autour d'elle, la chaleur de la grande cheminée de la salle de réception de Nantes, ses robes ouvragées, ses draps doux et chauds, le personnel prévenant...Son petit répit de la journée consistait en l'écriture d'une lettre à Ailvin, moment bien autre que la rédaction de la lettre à son père lui résumant leurs avancées militaires quotidiennes...La dernière lettre qu'elle avait reçue d'Ailvin était très intime, et abordait des questions auxquelles elle ne répondait pas habituellement, mais auxquelles il semblait plus facile de répondre par écrit.




De toi à moi, en passant par la Bretagne et le Maine,

Tant que je recevrais tes missives mon cœur sera en paix car il te saura en vie, au moment où ta main a écrit ces quelques lignes, la vie était encore en toi, et c’est un soulagement que de savoir que tu n’as rien, que tu n’as pas été blessé. Ici, les paysans normands qui nous vendent quelques denrées discrètement pour agrémenter notre pain nous donnent quelques nouvelles des différents fronts. Certains n’approuvent pas cette guerre et comprennent notre combat, bien qu’ils déplorent que leur conseil ducal ne comprenne pas et envoie leurs voisins au combat. La nourriture ne manque pas en Normandie, et pourtant certains vagabonds sont morts de faim en cherchant de la nourriture, car le conseil ducal normand et le maire de Rouen rationnent les vivres, espérant sans même s’en cacher nous affamer. Il n’en est rien, nous avons de quoi nous nourrir, et ce sont leurs citoyens qui meurent, et que nous nourrissons parfois, effrayés de la cruauté dont peuvent faire preuve certains normands au pouvoir pour le bas peuple qui lui-même les nourrit. Ces mêmes paysans racontent qu’en Touraine, l’on préfère désormais compter les vivants que les morts, tant à cause des assauts du Ponant que de la famine qui régnerait. Je crains pour ta vie, lorsque les pauvres ne sont plus nourris et que les cadavres trainent dans les rues, la Mort Noire* se réveille et vient emporter avec elle les survivants. La guerre blesse les nobles et tue les peuples…Je crains l’état dans lequel je retrouverais mon peuple lorsque je rentrerais chez moi, mais je ne puis rentrer, nous n’avons toujours pas accompli notre mission, et mon armée ne quittera pas la terre des consanguins sans avoir renversé l’une de leurs villes.

Je me languis également d’être auprès de toi, mais rien ne saurait me faire rompre mes vœux, ou je ne saurais plus croire en rien. Serais-tu si pressé que j’enfante d’un héritier? J’avoue ne pas me sentir prête à porter à nouveau un enfant, j’ai été une si mauvaise mère que par deux fois, Doué a rappelé mes enfants à lui plutôt que de me les confier…Je commence à douter de pouvoir être mère, je n’ai jamais apprécié la compagnie des enfants, j’y vois maintenant un signe.

Tu es bien chanceux de pouvoir enfin retourner parmi les tiens…J’ai promis à Marie de l’accompagner pour monter sa liste pour les prochaines ducales bretonnes. Si elle persiste dans ce projet, je l’y accompagnerais. Si elle ne le fait pas, ou que je n’obtiens pas de poste, je viendrais probablement te rejoindre, et je visiterais ainsi la contrée dont je suis ambassadrice. Méfie-toi particulièrement de la Démone, qui sait quels appuis elle a pu gagner tant que tu étais loin ?… Il parait que votre Reyne est corrompue, et que jamais elle ne respecte sa parole. Si elle est venue s’abriter en Maine quelques temps, elle a très bien pu nouer quelque amitié avec la comtesse du Maine. Chez les gens sans honneur, il est de coutume de planter les dagues dans le dos de l’adversaire plutôt que de privilégier les combats loyaux, alors reste sur tes gardes, j’ai un mauvais pressentiment.

Fait bouillir ton eau et rôtir ta viande, essaie au maximum de prendre des bains chauds quand tu le peux, brûler des troncs de choux et des épluchures de coings repousse également la Mort Noire. Tout autant que la pratique de l’abstinence...mais ai-je seulement besoin de te conseiller de le faire ?...





*la peste
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Thorn
Le vent soufflait sur les étendards aussi nombreux que divers, perché sur sa blanche monture, le Wolback regardait au loin, laissant Épine suivre le reste de la troupe par lui même.
Juste derrière le Roy d'Armes, le Blond avait perçu les murmures des nobles et autres guerriers, la nuit dernière avait été un désastre pour les troupes royales et Tours semblait être sur le point de tomber, la balance s'était inversée.
Qui sait de quoi l'avenir sera fait. Si les Félons vainquaient ? Il avait déjà passé moult nuits à spéculer sur la chose et l'une des plus terrifiante hypothèse qui en était ressortie était tout bonnement la fin du Royaume de France et des Francs. Une palpitation prit le Baron qui renifla âcrement.

Le soleil était déjà haut et à quelques lieux on apercevait une étendue jonchée d'armes brisés, de corps déchiquetés et d'écus rompus. Les deux camps s'étaient repliés. Ou presque, car un drapeau blanc -du moins il devait être blanc au début, orné de l'écu Tourrain, persistait, quelques hommes se rassemblant à son pied.


« Est-ce donc là les chevaliers qu'a promis le Royaume à ses sujets de Touraine ? Nul doute qu'ils feront ravage. »
Déclara, d'un ton railleur, le Wolback.
Bien vite, la halte fut donnée, et alors que les piétons suffoquaient de leur longue marche, les cavaliers mettaient pied à terre et pressaient le pas vers ce qui fut le théâtre d'une des plus sanglante bataille de cette guerre.
Ailvin, lui, ne s'hâtait guère, quel intérêt à admirer les cadavres puants de ceux qui furent ses compagnons d'armes ? Oui, furent car désormais ils avaient rejoins leur Dieu, quel qu'il soit.

Son armure cliquetait donc au rythme de ses enjambées quand on le héla discrètement :

« Psst ! »
Un buisson parlant ? cela semblait invraisemblable. Il s'approcha, tirant son épée, et de sa pointe il remua l’arbuste qui se remit à parler :
«Messer, nul besoin de m'occire, je ne suis là que vous portez ce message. Si vous permettez. »
Une main surgit alors et lui plaqua une lettre contre l'acier qui couvrait sa jambe, avant qu'un bruissement n'accompagne l'homme qu'il avait déjà vu à Chinon dans son retrait dans la végétation. Certes, il était plus sûr que personne n'aperçoive le sceau, la signature et les mots qui chevauchaient le papier. Il valait mieux, pour sa vie.

Aussitôt à l'abris de tout regard, il rédigea une réponse.



Citation:
La Bretagne et le Maine, comme tu le dis si bien.

La lecture de tes mots me fit le plus grand bien.
Continue de m'écrire tant que tu le pourras, en ces temps, c'est bien la seule chose qui anime encore mes jours et mes nuits, qui ne sont que chevauchées et combats.

J'ai voulu remettre une pièce, en signe de gratitude, à celui qui me porte ces vélins, mais à peine m'avait-il remis le sésame en question qu'il détalla comme une lapine encore pure craignant pour sa chasteté. Les bretons auraient-ils des bras partout, Ma Dame ?
Les paysans consanguins disent vrai, sur ces terres il n'y a plus que mort et désolation, je suis souvent obligé de déroger au vivre noblement en pêchant de par moi même dans les cours d'eau que nous croisons en route. Mais la guerre laisse-t-elle vraiment place au protocole et aux autres futilités de ce genre ? Je ne le crois pas.

La Mort Noire. Nombreux sont les barbons qui en parlent comme de l'apocalypse et du jugement dernier. Je saurais m'en préserver, du moins je l'espère, car la puanteur et la putridité sont partout, dans chaque campagne les corbeaux croassent de contentement et d'infâmes bêtes peuplent les nuits et se sustentent de cadavres malades ou d'hommes mourants délaissés par leurs frères.
Dans les villes, les puterelles portent avec elles de charnels maux et nombreuses sont celles que l'on retrouve pustulées et rougeâtres dans les ruelles sombres.
Tu sais bien que l’abstinence est désormais chose acquise pour ma personne, hormis lorsqu'il s'agit de toi.

Ma Douce, tes conseils sont pour moi ceux qui comptent le plus et le Démon sait qu'il trouvera en moi un coriace adversaire. S'il veut ma peau, il se devra de venir la chercher lui même.
Quant à ma Reyne, mes serments ne me permettent pas d'exprimer un quelconque avis. C'est la Reyne et rien d'autre.

Puisses tes hommes te préserver de la morsure de l'acier et de l'Ankou,
Aimant et dévoué je demeure,



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Marzina
Alitée, encore. Ses capacités pour le combat auront beau s'améliorer, son corps restera toujours aussi faiblard, et elle finira toujours à terre. Cette fois-ci rien de très grave, bien que plusieurs normands se soient acharnés sur son cas, ses hommes l'avaient protégée, elle avait perdu d'entre eux...et surtout, elle avait du confier les Pennher Ar Lug à l'un des irlandais, ce qui lui causait du mauvais sang. Cette fois, elle s'était remise plus vite, l'enfant ne l'avait pas entrainée dans sa longue descente vers l'enfer lunaire.
Elle avait du regarder les armées quitter Rouen tandis qu'elle y restait coincée par ses blessures, ce qui l'agaçait au plus haut point, du coup, elle fatiguait tout son entourage. Finalement, l'une des ses infirmières s'était finalement souvenue qu'elle entretenait régulièrement une correspondance et lui avait autorisé un écritoire avec parchemin, plume et encre afin d'avoir la paix.
Une bénédiction pour tous les rouennais du quartier.




Mon aimé,

Voici plusieurs jours que je suis tombée au combat. Mon armée à survécu sous commandement irlandais, mais j'ai du faire face à l'assaut de plusieurs normands, nobles pour certains, qui se sont jetés sur moi comme un seul homme. Probablement me voulaient-ils tous pour femme, cela expliquerait pourquoi ils ont essayé de me tailler en morceaux, sans doute pour en avoir un chacun...je reconnais là l'intelligence normande dans toute sa splendeur!

Je suis maintenant alitée de force, et le temps me parait bien long. Ta présence dans ce lit serait plus que souhaitable, où es-tu donc encore tandis que mon corps a besoin d'être réchauffé? Le froid est mordant au dehors, mais il est plus saisissant encore lorsque l'on doit rester la journée sans bouger, même à l'intérieur! Je dois en plus me dissimuler comme une couarde car il parait que ma vie plus qu'aucune autre sur ces terres est menacée. Les capitaines auraient ordre de finir le travail commencé, à savoir m'occire, probablement parce que je fais apparaitre au grand jour la laideur de leurs femmes, ce qui doit les contrarier. Je fais baisser le nombre de grossesses en Normandie, rien qu'à jeter un œil sur moi, les hommes de cette contrée ne peuvent plus imaginer ne serait que toucher leur femme tant elles sont hideuses face à mon charme, alors les féconder? N'en parlons pas, ça doit leur paraitre torture trop affreuse après les combats!

Ah que je m'ennuie! Je vais retrouver Marie en Bretagne dès que mes blessures seront refermées, nous allons monter cette liste de blondes. Les blonds vont conquérir le Monde Ailvin, mais pour la Normandie ce sera pas demain, y'a les ducales à préparer. En attendant, où en es-tu de ton périple? Ah je ne peux plus attendre très longtemps, et si tu ne viens pas vite me rejoindre, je te ferais enlever par les Trente! Ton capitaine n'aura rien à dire, ta reine non plus, tu seras capturé et puis c'est tout!

Et si tu as besoin de motivation, je vais dormir en tenue d'Eve toute une semaine, si tu es assez rapide, tu pourras peut-être en profiter...sinon, il faudra attendre le mariage!
Alors dépêche-toi, sinon on va devoir se marier très vite, j'en peux plus moi!


(très impatiente de te retrouver)


Le sceau est enfoncé avec force et hargne sur le pli.
Si avec ça il ne vient pas vite se dit-elle, je n'ai plus qu'à porter le voile!

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Thorn
Le Blond de glousser de douleur.
« J'aime pas l'Anjou. »
Un autre caquetage d'affliction suivit.
« Et les angevins encore moins. »
Une larme était sur le point de se donner la mort en sautant du bord de ses yeux, mais, heureusement, ses soeurs larmes étaient là pour la rassurer et la faire changer d'avis.
« On ne pleure pas à vingt-neuf ans Ailvin, voyons » disaient-elles.

Oui parce que le Wolback a (qui a dit "enfin" au fond de la salle ?) été blessé.
Rien de bien grave en soi, il ne dut rester alité que cinq jours, mais les éclats de son défunt bouclier qui s'étaient fichés dans son bras réveillaient une vive souffrance en son membre désormais perclus.
La douleur qui lui faisait dire de telles insanités (à savoir les mots "Anjou" et "angevins") était causée par la charpie que lui enroulait rudement un médecin aux origines plus que douteuses autour du tronc inerte qu'était devenu son bras.
Mais, le Très Haut en soit remercié, c'est son membre gauche qui avait été touché, aussi pouvait-il, bien que moins aisément, écrire, et pour cause, la vielle il avait reçu une lettre en provenance de Normandie. Devinez de qui ? De Zizi !
Toutefois, sachez que le Wolback est pour le moins tourmenté suite à sa chute de chevale qui le secoua un minimum...


Citation:
Ma tendre,

C'est avec une certaine difficulté que je couche (nul besoin de crier dés maintenant, lis la suite, veux-tu) en ce jour d'hui ces mots sur ce vélin -de bien mauvaise qualité soit dit en passant, la Couronne n'a plus d'argent, c'est la crise.
Je disais donc que c'était avec peine que je t'écrivais, mon bras gauche étant sur le point de rejoindre le Dieu des bras, là haut, dans le paradis des bras gauche.
Mon bras droit prie pour lui chaque soir et le médecin est confiant, il a des chances de survivre.
Du moins je l'espère, car réchauffer ton lit avec une moitié de bras deviendrait bien ardu et je ne sais point si tu voudrais encore de moi si tu me trouvais estropié, c'est à dire sans bras, quoi que je ne serai pas -du moins pas dans l'immédiat- sans-gland.

Si un Normand outrepassait la raison et venait à lever sa queue sur toi, préviens moi au plus vite, j'irai le trouver et lui en ferai tout un fromage, il parait que ceux des Normands sont particulièrement pro-Noncés, bien que je ne connaisse point ce Noncés. En tout cas, si c'est un Normand, il vient surement du Nord.
Et on dit le Nord sauvage et indomptable, aussi, je n’essayerai pas de le dompter, puisqu'il est indomptable, de plus, je n'aime pas les angevins, comprends par là les sauvages. Car les angevins sont sauvages, au cas où tu ne le saurais pas encore. Plus loin encore, les angevins habitent l'Anjou, ce qui leur fait une tare de plus. Et moi, je n'aime pas les tares et encore moins les tarés.

J'espère que tu vas bien, que tu n'es pas devenue normande, ni angevine, ni tarée. Moi je vais bien, je n'ai pas été mortellement blessé, je suis donc vivant, vu que la blessure n'était pas mortelle, comme je te l'ai dit. Mais je te le rappel au cas où tu aurais oublié.
Si les blondes arrivent à conquérir le monde, alors je deviendrai blonde, pour conquérir le monde. J'aime conquérir le monde et je le fais assez souvent.
Et toi, aimes-tu conquérir le monde ? Car si tel est le cas, alors nous pourrions passer nos prochaines soirées à conquérir le monde, et si nous n'y arrivons pas la première fois, nous essayerons la nuit prochaine et ainsi de suite. Si nous n'y arrivons jamais, nous le ferons chaque nuit. Conquérir le monde, pas l'amour. Quoi que faire l'amour chaque soir me semble aussi être une bonne idée.

Sur ces morts pleins de lettres, je conclus cette lettre en mourant d'impatiente,il faudrait qu'on se voit un de ces jours.


Celui qui t'as écrit la lettre dont je te parlais dans cette même lettre,



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Marzina
Elle avait passé sa journée auprès de sa blonde. Quelle douce consolation…Marie, rentrée des conflits en même temps qu’elle pour mener la liste ducale blonde. Elles avaient décidé de relancer les projets grand-ducaux laissés entre parenthèses pendant la guerre, elles avaient amassé les parchemins au cours de la journée, accumulant nominations et remerciements, préparant la création de nouveaux organismes. Elle s’était plongée à corps perdu dans le travail, pour avoir l’esprit occupé, que la journée passe plus vite…

Retournée dans sa chambre de Nantes, tandis que ses femmes de chambre l’aidaient à retirer ses lourdes robes qu’elle avait perdu l’habitude d’enfiler avec la guerre, elle demanda le résumé de ce qui se passait actuellement pour se tenir au courant, et donner les ordres.


« La Dame de Buzay a lancé le programme en place publique. Le concept d’humour blond ne semble pas être accepté par tous…
- Je sais, j’en ai parlé aux colistières, Naelhy est d’accord avec moi, je crois que le monde n’est pas encore prêt. Il faut entamer un travail de longue haleine sur les mentalités. Y’a-t-il des nouvelles de mon procès en Normandie ? Et de celui du Maine ?
- Ni l’un ni l’autre Votre Altesse, des deux cotés le procès est en cours, mais aucune nouvelle du déroulement.
- De toute façon, c’est eux que l’on devrait pendre ! Qu’ils aillent au Diable ! Des réactions suite à mon interview ?
- Vous avez reçu des félicitations Votre Altesse, quelques bretons vous font savoir qu’ils ont passé un bon moment en le lisant. Il parait que du coté royaliste…
- Tttt tttt ttt ! J’en ai rien à carrer de ce qu’ils pensent là bas ! Le jour où ils sauront venir me parler avant de me mettre un procès, je leur tendrais une oreille. Si la comtesse mainoise pense par ce procès me dissuader d’exercer mes fonctions d’ambassadrice bretonne dans le Maine, elle se fourre le doigt profondément…dans l’œil. Et sinon ?
- Une courte lettre du jeune Aymeric Votre Altesse…
- Ah ! Mon futur fils ! Que raconte-t-il ? A-t-il donc nouvelle conquête, nouveau brigandage, ou escroquerie manifeste à me conter ?
- Non Votre Altesse, il dit avoir rencontré un seigneur français en taverne, et avoir manqué se battre avec lui… »

Elle laissa échapper un petit rire, amusée comme elle ne l’avait pas été depuis bien longtemps maintenant. Elle lui enfila sa chemise pour la nuit tandis qu’elle commentait :

« Cela ne m’étonne guère de lui…Il a toujours eu un tempérament sanguin ! Si j’étais née homme, avec la force physique que cela implique…je pense vraiment que j’eusse pu être lui. Pourquoi s’est-il encore battu ? Encore pour une femme ?
- Oui Votre Altesse, mais pas n’importe laquelle…
- Ah ? Se dit-il encore amoureux ?
- Non Votre Altesse, il dit avoir défendu farouchement l’honneur mis à mal de sa mère face à la vilenie francoyse… »

Le visage princier se déforma en une grimace tandis qu’elle lançait jurons et pestait, et que les femmes de chambre discrètement s’éloignaient d’elle. D’un ton agressif, elle demanda :

« A-t-il mentionné son nom ?
- Un certain Aimbaud Votre Altesse, il n’a donné que son nom…
- Je ne le connais pas, encore un de ces puceaux frustrés qui crachent sur la suprématie bretonne ! »

Elle remarque alors le visage rougeaud de l’une de ses femmes de chambre, qui fuyait systématiquement son regard.

« Allons bon Mathilde, je vois comme tu évites mes yeux ! Tu sais quelque chose, parle ou je te fais couper la langue, et tu n’auras plus jamais à dire quoique ce soit !
- Je…j’ai déjà entendu parler de lui Votre Altesse…Il avait été recherché…à Donges. »

La blonde pose sur elle un regard surpris. Le Duché de Malville se situait tout près de Nantes, le monde était petit, les rumeurs courraient vite…

« Aymeric n’a-t-il pas dit que ce nobliau était français ?
- Oui Votre Altesse. »

La réponse déclencha alors son hilarité et lui fit retrouver sa bonne humeur.

« Oui, je me souviens que Marie m’en avait déjà parlé, ses terres en sont proches, vous savez comme elle est friande de ce genre de ragots… »

Elle ne dira pas qu’elle aussi !

« S’il a trainé ses guêtres à Donges, je crois bien qu’il n’a aucune leçon à me donner sur ma conduite et mes fréquentations ! »

Elle lâcha un nouveau petit rire, elle s’était presque retrouvé une vertu depuis qu’elle était la compagne non officielle du mainois. On lui déposa une étole de fourrure sur les épaules, et elle renvoya ses dames, ragaillardie par les ragots rapportés par sa femme de chambre. Bientôt, la tristesse revint tirer les traits sur son visage. Depuis qu’elle était rentrée de Normandie, elle n’avait pas repris les kilos qu’elle avait perdu et qui lui faisaient maintenant défaut, la rendant trop maigre, elle flottait dans ses robes ce qui n’arrangeait pas son humeur mélancolique.

Citation:
Mon aimé,

Voilà un moment que je ne t’ai pas écrit. Le combat est terminé pour moi en Normandie, je suis rentrée chez moi. J’ai tenté de bifurquer après Fougères pour venir sur tes terres et attendre ton retour, mais dès que j’ai posé un pied –pourtant désarmé et solitaire- en le Comté qui est tient, la Comtesse actuelle m’a fait rechercher. Me voici maintenant jugée pour un crime dont je ne connais même pas la teneur…Je commence à en avoir l’habitude, vois-tu, les normands m’ont fait la même chose. Faute de pouvoir éradiquer mon peuple, ils tentent de l’atteindre par le judiciaire. Que pensent-ils donc faire ?...Leur système juridique est distinct du notre, à moins d’une coopération de notre duché hautement improbable, ils ne sauront m’atteindre. Prononceraient-ils un emprisonnement, j’aimerais les voir pénétrer sur le territoire breton pour venir me chercher en les murailles de Nantes ! Qu’ils viennent donc, je les y attends avec poix et chaux !

Je me suis tout de même vue contrainte de rejoindre la frontière, et l’armée de Rennes. La guerre fatigue tous les peuples, quels que soit le coté où ils se trouvent…En Bretagne, l’on craint que la Reyne n’arrête cette guerre fratricide que lorsque son peuple sera décimé par la famine et la peste, chose qui a déjà commencé d’après les rumeurs. Du plus haut point de Fougères, nous voyons deux armées à Laval, et nous préparons à les accueillir…Nous savons que la Reyne de France rêve depuis bien avant son accession au trône de fouler le sol breton de ses armées. Qu’elle commence déjà par les nourrir ! La vue de ces corps décharnés sur lesquels on colle une armure et une arme à elle seule remplit les églises le dimanche matin…Les bretons prient pour leurs voisins, ils prient pour que la folie meurtrière de la Reyne de France quitte son corps !

As-tu récupéré de tes blessures ? Je peine moi-même à récupérer l’énergie que m’a volé cette guerre, et pourtant je ne manque pas de nourriture. Ton absence est une souffrance quotidienne, je me meurs…Petit à petit, loin de toi mes forces me quittent. Chaque nuit je me réveille en sursaut, à l’idée que mon neveu, mon cousin où un autre breton passe sa lame au travers de ton corps, et que jamais on ne m’en prévienne…J’ai très peur, peur que l’on ôte ta vie, peur que l’on t’arrache à moi, peur que cette guerre n’en finisse pas, peur que nous ne puissions nous retrouver…
Durant les rares moments de répit que je trouve, j’imagine tes bras autour de mes épaules, la chaleur de ton corps réchauffant mon âme glacée, et tes lèvres venant se poser sur les miennes, enfin…Je rêve de ne plus passer mes nuits seules, à me faire rassurer par des femmes de chambre lorsque je me réveille en pleurs alors que je suis persuadée d’avoir senti un courant d’air froid, et d’avoir imaginé que ce pût être ton âme venant me dire adieu avant de m’abandonner ici bas…

Je suis encore vivante, mais je ne sais pour combien de temps. Je ne suis plus que l’ombre de moi-même, bien que je n’ai pas récolté de nouvelles cicatrices, la guerre a blessé mon corps de façon assez inattendue…Et bien que cela ne devrait pas m’attrister, je ressens pourtant une très grande peine, indéfinissable, qui me cheville au corps.
J’eusse aimé ne pas attendre l’enfant de Dariusz lorsque nous étions ensemble, car alors peut-être aurais-je eu la chance de porter ton enfant, et de le sentir auprès de moi dans ces moments où je me sens plus que jamais isolée, même auprès de mon peuple, par l’amour que je te porte, et ton absence si grande, si cruelle…Mais il est trop tard, beaucoup trop tard, et je regrette maintenant, tellement…

Ecris-moi au plus vite, que je sache que tu es encore en vie, que l’horreur de la guerre et des actes qu’ont pu commettre les miens n’ont pas changé tes sentiments à mon encontre…Si tel était le cas, je ne sais ce que je deviendrai, si j’aurais ne serait-ce que la force d’y survivre.

L’ennemie qui partageait ta couche, et espère bientôt pouvoir la partager à nouveau…




Elle n’avait pas eu la force de lui révéler ce que le médecin lui avait appris, c’était trop dur. Elle en souffrait tellement elle-même, et elle craignait qu’apprenant que jamais leur union ne serait féconde, il se détournerait d’elle. Une crainte qu’elle nourrissait en son ventre, et qui la dévorait de l’intérieur, rendant malade son corps à l’idée même que l’amour puisse la quitter.
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