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[RP - Ouvert] Vous ne refuserez pas cette offre.

Khy
RP ouvert à tous & toutes, sans restriction aucune, si ce n'est la cohérence, bien évidemment. La taverne est quelconque. Pour cohérence vis-à-vis de ma poupette d'ailleurs, l'action se déroule début décembre, mais pour le plaisir de jouer, le rp démarre maintenant. Pour plus d'info, mp !

[Dans les tous premiers jours de décembre]

- Mademoiselle, vraiment, si vous entrez là-dedans, je préviens votre tutrice.. Parce que là.. là.. là c'est trop !


La pauvre Alix est au bord des larmes.
Un bruissement de tissus prépare l'entrée en jeu de la dague, que l'adolescente gardait bien en main depuis le début de l'aventure. Elle n'est pas si confiante qu'elle le laisse bien croire. La lame se place sur la large gorge de la blonde, & le regard acéré de la morveuse se plante dans celui de sa servante.


- Tu la fermes. Tu me suis. Et si tu racontes quoi que ce soit à Nashia... Inutile de te dire ce qu'il adviendra.

Sans attendre de réponse, & surtout parce qu'elle est pressée, la jeune fille rabat son capuchon d'un vert bouteille sur sa tête, fait claquer ses talons sur le pavé sombre, & s'engouffre dans la première taverne venue. Alix, elle, déglutit, & l'air désespérée, emboîte le pas à sa maîtresse.
Les deux, un instant, restent bien silencieuses, détaillant l'antre de la bête, les ivrognes, les catins, les enfants, les soldats, les brigands... Khy, elle cligne ses grands yeux d'un vert si sombre qu'il en parait noir, tentant de s'habituer à cette ambiance enfumée, encrassée, toussote en se tenant la poitrine douloureuse, & finit par esquisser un sourire imperceptible.
De la senestre, elle retient un gamin débraillé & fourre un écu dans sa main crasseuse.


- Trouve-moi des mercenaires, petit. Des mercenaires, des brigands, des bourreaux.. Et tant qu't'y es...
Trois autres pièces viennent tenir compagnie à la première.
- Des gosses, des catins, des troubadours, tous ceux qui ont quelque chose à faire, mais veulent un à-côté... t'as compris morveux ? T'auras le quintuple de ce que j'viens d'te donner, si tu m'trouves tout ça. Dis leur que c'est un recrutement... Mais que ça les empêche pas d'continuer leurs magouilles... T'as saisi ? Tu les ramènes ici.
- Ouais m'dame.. mais c'quoi l'cointouple ?
- Quintuple, idiot.. Quintuple... Fais c'que j'te dis, & tu d'viens riche... Crois-moi... Et c'est pas madame, c'est encore mademoiselle, bouffon...


Ce n'est pas bien dur d'en rajouter dans ce qu'il pourrait gagner, & ce n'est pas bien dur de se faire croire.
Les vêtements de l'adolescente sont propres, sombres, & de bonne qualité. Elle a même daigné enfiler une robe, d'un vert aussi sombre que ses yeux, bien évidemment. Parce qu'une robe reflète toujours la richesse d'une femme. Et que tout ce qu'elle veut, c'est montrer qu'elle peut payer. Quitte à se mettre un peu trop en danger.

Il file, & les deux jeunes femmes s'installent.
Une table au fond, deux bouteilles de vin, & l'attente peut commencer.

_________________
--Nine_


Ça fait un bout de temps qu’elle est plantée dans un des recoins de la taverne.
Pas trop loin de la porte, mais bien placée pour observer l’air de rien les mouvements des uns et des autres.

Le môme courrait comme un dératé et l’arrêter avait provoqué une sacré chute au gamin.
Les pièces qu’il tenait dans la main avaient motivé l’intervention.


Quand on a des petites menottes, faut prévoir des planques..
Tu brilles comme en plein soleil…
Fait moi voir ce que tu tiens là…


Entre la chute qui l’avait pratiquement assommé et la courte dague qui caressait ses cotes, le minot ne fut pas bien long à lui parler de la donzelle aux mains généreuses..
Il s’arrête plus de baver, décrit, embellit et finit par se taire dans un dernier reniflement.
Le regard clair de la gamine brilla, éclairant son minois angélique.
Elle lui laissa un écu pour la peine et d’un bref coup de tête, lui intima l’ordre de déguerpir…

T’es encore là toi… ?

Depuis, elle faisait le guet.
Elle ne devait pas être bien plus vieille qu’elle, la damoiselle aux yeux verts.
Mais avant de prévenir les quelques adultes auprès desquels elle trouvait protection, Nine devait s’assurer de savoir ce qu’elle avait dans le ventre…
En tout cas, elle a prévu de quoi verser de nombreux godets la nobliette.

Nine finit par se détacher de son bout de mur et lisse paisiblement ses cheveux, rectifie un ou deux plis de son jupon et le visage inexpressif s’avance vers elles.
Les yeux clairs se posent sur les deux jeunes filles et sans un mot s’installe a leur coté…
D’un doigt fin, elle désigne la lame que tient encore en main la brunette et esquisse un sourire narquois.


Allez pas vous coupez…
Planquez ça avant de donner des idées au premier pochtron venu…
On est bien trop petites pour la ramener ouvertement ici…
Même des écus plein les doigts…
Surtout avec des écus



Khy
- Mademoiselle, on nous regarde...

L'adolescente ne répond pas. De la dague qu'elle a gardé en main, elle gratte la couche de crasse qui recouvre le bois de la table. Elle s'occupe. Elle s'ennuie. Elle attend, agacée, sur les nerfs, fatiguée.
Et ses pensées s'emmêlent tandis qu'elle se souvient d'Orléans, de ce qu'elle était, de ce à quoi Nashia l'a arrachée. La Cour des Miracles ressemble sans doute trop peu aux bas-fonds orléannais, mais l'idée est là, la crasse est là, la bestialité est là. Et la brunette, elle, est bien là, retrouvant les saveurs âcres ayant bercé son enfance.
Mais c'est si loin. Elle ne vole presque plus, a appris à écrire, à se tenir, à parler correctement. A devenir quelqu'un. Du moins, c'est ce qu'elle croit. Ce qu'elle espère. Elle ne sera plus jamais une morveuse hautaine & affamée. Elle va se marier. Devenir une dame. Être fière d'être une bâtarde. Elle y croit.
Elle en est là de ses réflexions lorsque l'Alix, visiblement un tantinet effrayée, secoue le bras armé. Un grognement bestial comme toute réponse, & les yeux ternes se posent sur la fille qui s'approche. Qui doit bien avoir quelque chose comme son âge. Une quinzaine d'années, tout au plus.


- Trop petites...

Les yeux sombres de la brunette fixent ceux, bien plus clairs, de celle qui vient de s'installer. Ses lèvres pâles se pincent, un sourcil s'arque, le regard détaille. Et un instant, elle se demande si elle ressemblerait à cette jeune inconnue, si elle n'avait pas suivi la Pettinengo. Mais ce qui est fait, est fait.
Glissant cependant dans les plis de ses vêtements la dague qui, à en voir les petites crevasses, devait avoir été sertie de quelques pierres précieuses désormais revendues, elle lui adresse un demi-sourire.


- Qu'importe l'âge ou la taille. Il suffit d'être bon en affaires.
Elle n'y croit pas. Son bras droit, dissimulé par la cape épaisse, en atteste. Mais ça, elle ne l'avouera jamais.
- Je suppose... que tu ne viens pas pour te faire embaucher, mais pour tâter le terrain... Comme je ne viens que pour informer, & faire un premier tri.
La tête aux boucles brunes se penche légèrement sur le côté, observant la réaction de sa semblable.
- Si tu connais du monde, tu nous intéresses. On... a besoin de personnes prêtes à s'investir pour une cause, disons... pour un certain temps.

Et un temps certain.
Le pluriel est consciemment utilisé, appuyé, même, pour faire comprendre, une fois de plus, que l'embauche vient de bien plus haut.
Il faudrait que la donzelle soit sotte, pour ne pas comprendre. Et Khy ne doute pas un seul instant de son intelligence.
Elle garde pour elle ses réflexions, se contentant de remplir de vinasse, d'une senestre habile, un verre à la propreté douteuse, & de le pousser vers la jeune fille.
Pourvu qu'elle soit intéressée. Khy ne doute pas que ses recherches en seraient grandement facilitées.

_________________
--Nine_


Impassible, elle observe.
L’agitation soudaine de l’une et le regard morne de l’autre lui amène un fin sourire.
Au moins les choses avancent.
La brune à la dague dirige et l’autre suit en couinant.
La dague… qui finit planquée sous un tissu de belle qualité…
A la hauteur des écus qui dorment planqués contre son sein.

Attentive, elle écoute et ne dit rien.
Finit de prendre ses aises d’abord, s’étire et laisser son regard parcourir une dernière fois la salle.
Rien de bien extraordinaire pour l’instant. La vie ordinaire d’une taverne du quartier le plus pourri de Paris.

Elle finit par pencher son visage vers la jeune femme et la fixe longuement, comme pour bien imprimer ce visage dans sa mémoire.
Le verre glisse jusque sous son nez et Nine grimace.


Ce vin est immonde, plutôt crever que de boire leur tord boyau.

La voix reste douce et le murmure continue, presque inaudible.

Le temps ça se paye, et ici il est plutôt cher.
Mais il est muet comme une tombe et pas regardant à l’affaire.
Tu tries ? Moi aussi.


Le verre resté plein est repoussé d’une main fine et le bras se lève, laissant les doigts s’agitaient vers le comptoir.
Mime gracieux et léger avant de revenir s’entortiller dans la longue chevelure de la brune.
Le temps pour une servante obèse de ramener trois timbales, une bouteille pleine et de disparaitre avec les verres et la vinasse infâme.

Les doigts fins se désemmêlent de la tignasse et se saisissent de la nouvelle bouteille pour en verser trois généreuses rasades.


Ca coute un peu plus cher mais c’est nettement meilleur et Vous avez les moyens n’est ce pas ?

Khy
- L'argent est loin d'être un problème. Le temps se payera aussi cher qu'il le faudra.
- Mademoiselle...
- Par les culottes crottées du Pape, tu vas t'la fermer, oui ?


L'Alix s'agite, loin d'être à l'aise. Loin d'être convaincue qu'Il sera prêt à sortir autant d'argent que l'assure Khy.
Mais la brunette sait ce qu'elle fait. L'argent ne sera pas un problème, Il l'a dit, & le coffret pleins d'écus sonnants & trébuchants qu'Il lui a généreusement offert comme une avance de ses services le prouve.
Drôle de façon d'entrer dans une famille, à ce qu'en pense la pauvre Alix.
Bien agréable famille, à ce qu'en pense sa jeune maîtresse.

Elle observe la jeune brune aux cheveux longs, appréciant sa désinvolture, son aisance. Elle est chez elle, & elle le montre. Khy n'est qu'une hôte, une invitée à qui l'on ne fait pas confiance. Il suffit de voir les yeux pénétrants de Nine pour comprendre qu'elle l'analyse & imprime son visage.
On est jamais trop prudents.

C'est d'ailleurs ce que se dit Khy lorsqu'une timbale se retrouve devant les yeux angoissés de l'Alix. D'une senestre lasse, elle fait glisser le verre loin de la blonde servante, & lui adresse un regard lourd de menace.
Si Alix rentre saoule chez Nashia, ça va encore être de ma faute, pense-t-elle avec raison.
Elle continue sur sa lancée, presque rassurée par le tutoiement employée par la jeune fille.


- Cependant...
De ses doigts fins, elle s'empare de sa propre timbale, la portant à ses lèvres.
- Il est évident que plus il y a d'argent en jeu, plus il y a d'intéressés. Logique.
Une gorgée vient mouiller sa langue, qu'elle claque avec une moue de satisfaction.
- Pas trop mal... Les gens de peu de foi ne m'intéressent pas. Je n'ai pas l'intention de permettre à des idiots ou des maladroits de s'enrichir.
Elle s'interrompt, observant Alix à la dérobée, se disant qu'elle l'a bien permis une fois. Oui, mais pas deux.
- Il me faut des gens qui savent se battre. Qui veulent un emploi plus ou moins fixe.
Nouveau silence, tandis qu'elle s'aperçoit qu'elle s'est rapprochée de Nine. Le temps de s'adosser à sa chaise, d'avaler une gorgée de ce vin qui ne vaut tout de même pas les bouteilles des caves où elle s'est si souvent égarée & elle reprend.
- J'aurai pu aller chercher une garde personnelle dans les bons quartiers de Paris. Je te laisse deviner pourquoi je viens ici.
« J'veux pas d'lopettes ! » se retient-elle de dire.
- Des mercenaires acceptant un contrat « à vie », ça se trouve, ici ? Avec une liberté certaine, cela va sans dire...

Ou une certaine liberté.
Les émeraudes si sombres de l'adolescente se fixent sur la timbale qu'elle a toujours en main, laissant l'autre réfléchir. Elle se demande déjà comment elle va s'occuper de réunir le réseau qu'on lui a demandé de créer. Pas une seconde elle ne doute de la réussite de son entreprise.
Pas une seconde. L'argent ne se refuse jamais, n'est-ce pas ?

_________________
--Nine_


Il est toujours intéressant de savoir écouter et regarder.
Il est toujours payant d’observer les gestes des uns et des autres.
Tandis que la brune, chef en titre de l’expédition vitupère et martèle ses phrases, la petite souris à ses côtés tremblote de plus en plus…

Les jambes s’étirent un peu plus et le regard ne cille pas.
Posée sur la brune, elle attend que celle-ci est finit de détailler un peu plus la demande avant de détourner ses yeux si clairs vers la populace qui les entourent.


Ça fait beaucoup de questions tout ça…beaucoup trop.

Un contrat a vie ? Possible.
Mais ce n’est pas à moi de parler pour eux.
Ici les gens aiment leur indépendance.
Leur appartenance à un clan est déjà faite.
Et leur seul maitre se nomme Fortune.
Tu ferais tout aussi bien de recruter des soldats déserteurs. Affamés, ils mangent à tous les râteliers…mais ne sont pas fidèles.

Propose un contrat...si ton patron en vaut la peine, ptet certains suivront.
Pas moi en tout cas…
Pour finir cuisses écartelées par le premier pochtron venu, autant rester dans l’antre pourri de la cour.


Ici, Nine était chez elle, a l’abri.
Le verre, entre ses doigts est resté plein et elle finit quand même par le porter à ses lèvres.
La grimace est légère mais elle existe quand même.


Tu vois, même ce vin…meilleur que le précédent mais ce n’est pas le meilleur que possède ce couard de tavernier…
Ici, tu creuseras jamais jusqu’au fond...il ne vaut mieux pas d’ailleurs..


Un sourire moqueur aux lèvres, Nine se colle au plus près d’elle. Sa timbale choque volontairement celle de la brune.

Ici on m’appelle Nine.

Khy
- Khy. On m'appelle Khy.

Un léger silence s'installe, tandis que la brunette tente de digérer le refus auquel elle était loin de s'attendre.
On ne lui refuse jamais rien, à elle, la princesse des bas-fonds d'Orléans. Jamais.
Et il est hors de question qu'elle reparte les mains vides, en essuyant comme une maladroite une défaite cuisante. Hors de question.


- Un contrat à long terme, disons... La vie doit être trop courte pour que les tiens acceptent de la vouer à une seule personne.

Négocier semble être la seule & unique solution. Pourtant, s'il y a bien une chose que l'adolescente ne sait pas faire, c'est bien d'être conciliante. Mais soit, s'il le faut, elle le sera.
Elle apprendra sur le tas. C'est d'ailleurs ce qu'elle fait à l'instant, maniant la négociation avec peu d'habileté, certes, mais avec l'envie de gagner une certaine reconnaissance.

- Mon propre maître ne s'appelle pas Fortune, mais à l'avantage de savoir la manier aux dépends des autres.
Répondre, phrase par phrase, faire abstraction de cette proximité qui la dérange, qui la révulserait presque.
- Je ne suis pas venue chercher des lâches ou des vaincus. Je veux des gagnants. Plus vite ils gagneront, & plus vite leur contrat s'achèvera. Quant à finir les cuisses écartelées par le premier pochtron venu...
Un léger sourire illumine ses traits ternes, souvenir d'un passé définitivement révolu où la chambre du bordel qui employait sa mère était son seul abri.
- Il y a une certaine sécurité à travailler pour nous. J'ai horreur du travail gâché par la peur.

Affirmation partiellement fausse. Certes, elle ne peut garantir seule une sécurité aux recrutés, mais il est vrai qu'elle sait combien un travail peut être mal exécuté lorsque la peur s'en mêle. Une gorgée de ce vin colore des joues pourtant habituellement rouges, & la brunette continue, calme en apparence, bouillante sous la surface, le regard suivant les ivrognes qui passent devant leur table.

- Pour ce qui est de creuser, il va sans dire que leurs vies ne m'intéressent pas. Pourraient-ils être spinozistes ou roux que je n'en aurais que faire.
Deux catégories qui se classent, pour l'adolescente, dans le top 5 des pires individus.
- Alors à ton avis, Nine... Pour quelques milliers d'écus, certains seraient-ils intéressés pour se mettre à notre service ?

La somme est, quoi que non définie, lancée comme on lancerait un jeu de dés. Elle n'a aucune idée de la valeur des contrats "habituels", des prix que les mercenaires & autres sont prêts à accepter. Mais elle sait qu'Il est riche. Et elle sait qu'Il payera.
Et s'Il ne veut pas, elle saura le convaincre.
Et advienne que pourra.

_________________
--Nine_


Elle ricane la Nine.
Le verre rejoint ses lèvres pour les sceller pendant quelques minutes. Le rire revient encore tout aussi narquois.
La timbale vidée par moitié claqua contre la table encrassée.


Khy…

Le rire avait fait place à un visage tendu et les murmures de la voix ne s’adressaient plus qu’à elle, rien qu’à elle.

Il vaudrait mieux pour toi qu’ils ne soient que roux ou spinos…

La brunette se rapprocha jusqu’à se coller contre la jeune femme.
Elle respira les yeux fermés les fragrances qui s’échappait d’elle et plongea ses iris transparents dans les siens.


Combien te faut-il de bras ? L’affaire est si urgente que ça que tu laisses entrevoir des milliers d’écus..
Ou bien est ce que tu es en train de m’embourber avec ta servante apeurée.


Sa main tandis qu’elle parlait tout contre la peau parfumée de la demandeuse, s’appuyait fermement sur les genoux couverts par le beau tissu.

N’envisage même pas de dégainer ta dague ma belle.

Juste que tu saches… Seule tu ne convaincras personne.


Khy
Elle déglutit.
Ce n'est pas la peur, qui s'affiche sur son visage, mais du dégoût, un profond dégoût né de la proximité avec qui Nine semble s'amuser. Elle n'a pas peur, non, mais la main sur ses genoux lui donne envie de régurgiter son repas, sans doute un peu trop faste. Près d'elle, l'Alix s'agite, ne sachant que faire alors que sa jeune maîtresse semble en proie à des démons violents.
« - Aristote, faites qu'elle me lâche... »
L'appel n'est pas désespéré, mais presque impérieux. Il faut qu'elle la lâche, pour qu'elle réponde calmement, qu'elle remette les choses au clair. Qu'elle la lâche, bon dieu, qu'elle la lâche !


- Nine... Je ne dégainerai pas.
Elle ravale sa fierté, en même temps que le goût de bile qui titillait sa gorge.
- Alors lâche-moi, s'il-te-plaît...
Le murmure est doux, calme, c'est une simple demande, qui n'engage à rien, ou presque. Mais pitié, qu'elle la lâche !
- Seule, peut-être pas. Mais avec toi, qui sait ?
La brosser dans le sens du poil, lui faire comprendre qu'elle sait très bien qui a besoin de qui.
- Et Alix est idiote... Ce n'est pas ma faute si elle a peur, tout de même ?

L'adolescente fronce les sourcils, & jette un coup d'oeil à la blonde servante, qui la fixe, inquiète. Non, Alix n'est là que pour rassurer la tutrice de Khy, pour permettre à la brunette de sortir sans autorisation, & de se balader librement dans les rues de Paris, & toutes les autres rues du royaume. Alix n'est que le caniche abruti qui pleure dès qu'il fait un peu sombre, mais qui reste fidèle, ou collant, au choix. Non, Alix n'est rien de plus qu'un tranquillisant pour Nashia. Rien de plus qu'une servante idiote & effrayée.

- L'affaire n'est pas forcément urgente... Encore que...
Elle inspire longuement, grimaçant au tiraillement de sa poitrine, & expire avant de poser la coupe restée dans sa senestre.
- Mais elle est importante.
Inspire, expire, oublie cette main qui te révulse, oublie & continue de parler.
- Ce que tu pourras me trouver. De la qualité. Surtout de la qualité. Tu seras payée.

Oui, tu seras payée, mais seulement si tu me lâches. Par les saintes culottes sales des courtisanes royales, seulement si tu me lâches !
_________________
--Nine...



Sa main posée fermement sur celle qui lui fait face ne manque pas de rester en place tandis qu’elle ne la quitte pas du regard.
Les mots, les phrases qu’elle débite sont aussi importants que le souffle rauque qui a du mal à circuler.

Les doigts se resserrent sur l’étoffe épaisse, écrasant les chairs, insistants, pesants.
Ce qu’elle lit dans les yeux de Khy lui donne envie de continuer.
En savoir plus encore sur cette moue, ce pli de la bouche qui dédaigne, qui exprime si fort sa révulsion.

L’étau de sa main cessa brusquement pour revenir plus brutal contre la peau fine du poignet.


Alors si ce n’est pas urgent, la qualité, je peux peut-être te trouver ça.
Si je sais pourquoi c’est important…Très chère associée.
L’argent nous pourrons en parler ensuite.


Le regard toujours vrillé dans le sien, elle sourit, ironique…

Khy
Sa crispation se ressent même dans sa dextre, dans ce bras mort bien dissimulé sous le velours vert.
Ses lèvres pâles se pincent dans une moue de frustration intense, alors même que la main de son interlocutrice lui lacère la cuisse, que les ongles s'enfoncent dans la chair, faisant fi de la couche de tissu.
La douleur n'est rien.
Elle se le répète, incessamment, avec une conviction si intense qu'elle finit par y croire.
La douleur n'est rien, non, mais ce souffle sur sa peau, lui, il est insoutenable.


- Mademoiselle, je vous en prie, partons...

Elle ne supporte plus toute cette tension sur elle.
Mais le besoin de contrarier Alix est bien plus fort que ça.
Un sourire narquois s'affiche à l'instant où elle finit enfin d'entrer dans le jeu.
Il faut s'amuser. Il faut faire ses preuves. Il ne faut rien lâcher, car une proie qui ne se débat pas n'est plus rien qu'un amas de viande avariée.


- Tu as peur que ton associée s'enfuit ?
Le regard glisse sur le poignet prisonnier avant de s'ancrer dans les yeux clairs de sa tourmenteuse, le sourire s'efface & les traits se font durs.
- Tu as sans doute entendu parler des rumeurs concernant une certaine... vendetta, sur une famille, en Touraine. Je ne doute pas que même à Paris, les rumeurs aillent bon train sur les différentes provinces.
Elle fixe à nouveau les doigts qui l'ont pris en grippe, retenant son aversion de la proximité en même temps qu'elle comprend la souffrance que Nine se plaît à lui imposer.
- Ces... traîtres, comme on les appelle, doivent être protégés.
Un temps, celui d'un sourire furtif pour s'imaginer sa sentence, si elle se fait attraper.
- Je ne te demande pas de comprendre ou d'adhérer aux propos faits par eux. J'avoue ne pas les comprendre moi-même, & ne pas m'y intéresser.
Ses deux prunelles d'un vert profond se relèvent vers leurs complices.
- Mais il est hors de question que je laisse cet hérétique les détruire !

Si sa haine est naissante, elle n'en reste pas moins virulente. Le poing s'est serré à l'annonce, faisant passer le message aux doigts frêles de son adversaire.
Il ne touchera pas à un seul cheveu des membres de sa famille, surtout sans qu'elle n'ait eu le temps de les connaître.
C'est dit.

_________________
--Elias

Elias faisait mine de boire en laissant traîner ses oreilles du côté de la conversation des deux jeunes femmes...
Il se dirigea vers la table, un sourire en coin au borde des lèvres, puis sans y être invité pris en chaise et fixa ses yeux dans ceux de la jeune donzelle.

-Vous parlez bien fort de vos écus Damoiselle... il ne ne fait pas bon étaler par trop ses richesses par ici, l'on se retrouve vite la gorge tranchée...
Mais rassurez-vous, si je puis être assassin, voleur ou spadassin, je ne le suis que sur contrat d'un employeur.
Parlons donc franc : que recherchez vous en ce bouge mal-famé ?
Mes services pourraient vous être utiles je pense...

il sortit une dague de sa manche et entreprit de jouer avec la pointe en ne quittant point son regard.
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