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[RP] On viole, on viole, et on s'attache.

Blanche_
C'était une idée idiote, qui ralentissait mon départ pour Gondomar. Mais elle s'était imposée à moi et était devenue la boussole de mon départ : j'irai vers Noirlac plutôt que Paris, et c'est avec lui que j'irai me créer une livrée de femme mariée. Bien sûr, l'indécision m'avait rongée quelques jours avant que je ne choisisse définitivement d'aller là-bas ; j'allais, malade, croisant à peine mon regard dans les miroirs de Crossac, mangeant un seul repas par jour, ne dévorant plus aucun de tous les ouvrages que l'on m'avait communiqués sur la culture de mon fiancé.
Non, j'attendais, c'était sûr, la présence qui allait remplacer cette absence perpétuelle. Et la matin où je me décidai, tout devint subitement plus léger. Ma vie en elle-même prenait une nouvelle tournure, un peu comme si j'avais décidé de complètement changer de cap. Tout ce long chemin où ma culpabilité m'avait soumise était, je le croyais, derrière-moi. Et cette nouvelle ère que j'avais attendue, la voyais déjà ; cette belle, ultime vie m'était offerte si je faisais l'effort unique de rejoindre Noirlac et lui.

Je fis préparer mes affaires. N'ayant pas fini de faire porter au bateau tout mon paquetage, je donnais mes instructions. L'excitation que me prodiguait mon départ décupla mes forces, et tout fut prêt très vite.
Alors, presque préparée à cette confrontation, je montai dans ma voiture, et fermai les yeux sur les centaines de lieues qu'il nous faudrait supporter avant de nous retrouver.
Lui, et moi.
Enfin.
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Johann_
Un trait vers la droite en diagonale, un trait vers la gauche en diagonale, un trait au milieu. « A ». Comme… comme… comme… ben… « a ». Comme dans « Johann » tiens ! A force d’user sa plume sur le parchemin, il la connaissait bien cette lettre… comme toutes les autres même. Il faut dire que leur connaissance était l’une de ses principales activités… y avait les chiffres aussi. Il les aimait bien les chiffres. Peut être pas autant que les lettres qui assemblées en mots disaient des choses, racontaient des histoires qui le faisait vibrer, frémir, rêver. Avec les mots, les lettres, il pouvait être ailleurs que dans ce monastère froid et triste où il n’y avait personne de son âge, juste des « gens », des hommes, des femmes avec des robes de « gens » tristes et peut être même des airs de « gens » tristes. En tout cas pour lui. Avec ces lettres il pouvait être ailleurs que dans le livre des vertus, dans un endroit où il faisait chaud, avec des couleurs autres que celles des lettrines et des enluminures. Des couleurs pleines de vies. Ailleurs… Là où les histoires se passaient toujours.

Il avait tenté d’en savoir plus avec les visiteurs de passage. A chaque fois, les récits avaient été grandioses. Il ne se souvenait pas de tout sinon de leur regard passionnés lorsqu’ils parlaient de chose qu’il ne pouvait réellement comprendre. Il avait rit avec eux, pleuré avec eux sans réellement savoir pourquoi. Mais il avait compris qu’ailleurs, au-delà, il y avait autre chose. Oui, au dela de ces murs il y avait de la vie. Un jour il saurait, un jours il oserait franchir le pas. Un jour… il découvrirait le monde.

En attendant, il restait là, entre ses murs, à entendre rabacher les extraits du livre des vertus. Il n’avait rien contre (ça non il n’aurait plus manqué que ça), mais il fallait bien avouer qu’après la cinquantième relecture du même passage, le livre avait de quoi ennuyer. Alors il retournait écrire ses lettres… encore et toujours… en rêvant de chevaliers… parce que dans son esprit, on ne pouvait pas faire la guerre autrement qu’avec honneur, parce que dans sa tête de petit enfant de 5 ans… eh bien… les choses étaient encore belle.

Oui… un jour il verrait sa mère, qu’on lui avait décrit comme étant une noble dame… et un jour il connaîtrait son père… un jour… plus tard… pour le moment ses lettres à tracer l’attendaient.

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Blanche_
Le voyage avait été d'une extrême longueur. Avachie complètement sur le banc matelassé, Blanche réfléchissait à nombre de choses, principalement les souvenirs qu'elle avait de Chlodwig. Elle s'imaginait le visage qu'aurait son fils, et à partir du père... Les projections ne lui convenaient pas. Il était tantôt affreusement pervers, tantôt violent, tantôt tout à la fois, et rien de tout ça n'était plaisant à imaginer pour la femme qu'elle était. Peut être que se dire, tout compte fait, qu'il avait été éduqué dans un environnement très religieux était la meilleure chose, et c'est ce qu'elle se rabâchait pour éviter de sombrer dans une pénible torture mentale ; mais aussitôt elle se souvenait de tous les méfaits aussi qu'avaient commis les membres de sa famille, et mazette... c'était presque pire. Si Johann avait écopé des meilleurs catastrophes héréditaires des von Frayner et des Walsh-Serrant, c'était sans doute un petit malfrat en puissance qu'elle allait avoir en face d'elle.
Quelle horreur !
Elle décida de ne plus y penser. L'exercice était difficile, mais elle s'y appliqua, ce qui produisit l'effet inverse de celui escompté lorsqu'elle arriva au monastère. Alors qu'elle avait voulu, et espéré ne plus penser à cette idée noire, elle l'assaillit complètement et la mit très mal à l'aise. Mon fils, ce petit... satan ? Y aurait-il un démon quelconque dans son corps, une chose dont il faudra l'éloigner et le purifier ? Est-ce que ramener son fils avec elle compromettrait le reste de sa famille ? Est-ce qu'elle serait obligée de le faire soigner ? Etait-il soignable ? Le voulait-elle seulement ?

Blanche de Walsh-Serrant, Baronne de Donges, annonça-t'elle alors qu'elle était arrivée à l'intérieur des bâtiments, avec la gorge serrée sa voix avait quelque chose de proche de la tristesse profonde lorsqu'elle y avait laissé l'enfant, bien des années auparavant.
Mais les questions étaient bien différentes : mon fils est-il, ou n'est-il pas un dégénéré mental ?

Je viens voir mon fils.
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Johann_
Autre jour… autre occupation. Cette fois, il écrasait les pigments pour faire les différentes couleurs qu’il utiliserait pour enluminer le premier livre qu’il avait terminé de recopier. Le chevalier de la charrette que ça s’appelait. Ça parlait d’un chevalier, Lancelot et de tout ce qu’il faisait pour libérer la reyne Guenièvre, la femme de son roi. Mais il en était amoureux alors il accomplissait plein de choses pour essayer de la libérer. Il en était tout fier car il l’avait recopié complètement. Et sans faire presque aucune faute. C’était son livre à lui qu’on lui avait dit. Apparemment, sa maman avait donné de l’argent pour son éducation et c’était suffisant pour lui offrir ça. Il aurait préféré qu’elle vienne, même pas souvent. Il n’en avait aucun souvenir, et, à part le fait qu’elle donnait de l’argent pour lui, apparemment, il n’avait aucune preuve de son existence, au point que parfois, il en doutait même. Après tout, peut être n’avait il pas de parents et qu’on avait voulu lui cacher ça. Ou peut être que sa mère était une très noble dame comme la reine Guenièvre et que son papa un chevalier comme Lancelot et qu’ils ne pouvaient pas s’aimer au grand jour. Ça c’était ce dont il se plaisait à rêver quand il perdait espoir de connaître autre chose que les murs de cette abbaye et de voir uniquement les visages, certes bienveillants mais éloignés de ses centres d’intérêts. Mais dans le fond, il se sentait seul.

Et puis… soudain… un moine s’avança vers lui et lui sourit.


Johann… j’ai quelqu’un à te présenter… viens par ici s’il te plait.

Il n’était pas très content d’être dérangé en plein travail. Ça ne pouvait pas attendre qu’il ai terminé ses pigments ? Ca faisait des mois qu’il travaillait sur ce livre, le visiteur ne pouvait pas attendre quelque jours ? Si ça se trouve, c’était encore un type rasoir qui parlerait d’Aristote et de Christos… Les grands débats entre théologien l’endormaient au bout de quelque minutes. Ou alors se serait peut être un conteur… Il avait intérêt à être particulièrement intéressant pour avoir osé le déranger. Il avait une grosse envie de bouder. On l’emmena à travers plusieurs pièces, du scriptorium jusqu’au cloître. ET là… on le mena devant une dame qui avait un air sacrément bizarre sur les lèvres.

Alors Johann, voici ta mère, Blanche de Walsh -Serrant, baronne de Donge.

Hum… il avait mal compris ? Oui sans aucun doute. Genre sa mère débarquerait au bout d’on ne savait combien d’années pour venir ? Bien sur, c’était logique ! Et pourquoi maintenant ? Hein ? Le moine qui l’avait emmené, un dénommé Barthelemy de Chênes, n’était pas du genre à plaisanter, et surtout pas à ce sujet. Sa mère. Un air boudeur se posa sur son visage. Même si il avait du mal à accepter le fait que se soit sa mère, toute la frustration engendrée par les années d’attente prenaient le dessus. Un peu assommé néanmoins, il la regarda d’un air assez froid… dont on ne savait si il fallait l’attribuer à la surprise ou à la rancœur.


Bonjour à vous, baronne, moi je m’appelle Johann.
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Blanche_
Je sais.

Il n'y avait pas plus idiot comme réponse. Et très franchement, bien qu'en ayant conscience, Blanche aurait été incapable de dire autre chose tant l'inutilité des mots se pressait contre ses lèvres. Elle aurait bien aimé lui parler, oui, mais pour dire quoi ? Qu'elle était désolée ? On n'est pas simplement désolé d'avoir laissé son fils au fin fond d'une province étrangère, on est meurtri, on est monstrueux. Une simple excuse ne pardonne pas l'impardonnable.
Demander à son fils de lui pardonner, Blanche ne le fera pas. Pas tout de suite en tout cas. Elle ne pense pas avoir eu tort tout à fait, et lui demander pardon serait admettre une erreur, et l'autoriserait à poser des questions... Or il ne faut pas. Aucune. Jamais. Pas une seule question à propos des raisons qui l'ont poussées à le laisser à Noirlac. Elle ne saurait pas quoi répondre.


C'est moi qui t'ai appelé ainsi, Johann.

L'appeler par son prénom força la baronne à fixer son fils et à en détailler les traits. Inquiète, elle en cherchait ceux du père, mais grâce au ciel il ne lui ressemblait presque pas. Peut-être, avec l'adolescence, et l'audace qu'elle apportait... Peut-être.
Mais l'instant présent lui soufflait un bonheur entier. Pas de miroir sadique en face d'elle, le seul reflet de son propre sang : Johann, dernier né Serrant, avait un peu de Mériadoc en lui, et Blanche se promit de présenter l'enfant à son grand-père avant qu'il ne meure.


Est-ce qu'il étudie bien ? Est-il appliqué à ses leçons ? demanda t'elle en redressant le nez vers le moine. Elle s'était avancée, près du petit garçon, assez pour qu'il soit à hauteur de sa ceinture, et qu'il puisse en voir les délicats dessins. Et puis, formulant ses desseins de mère, elle posa une main sur son épaule.

J'ai décidé de le ramener avec moi.
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