[RP ouvert] Fête de l'irraison....

Place de l’église , Saint Bertrand, Armagnac .

Ils vont partir, c’est décidé.
Reprendre la route, chevaucher dans la nuit.
Ensembles.
Encore une fois, aller voir si ailleurs l’herbe est plus verte. Vers de nouveaux visages, de nouvelles rencontres.

Cœur impatient, Kachi a commencé à charger la chariotte , compté les précieux fûts d’armagnac et de cervoise de Touc.
Cœur serré à l’idée de ceux qu’elle laisse ici.
Ne pas y penser….Aller de l’avant…

Ce soir, ils se sont rassemblés, sur cette place où traine encore la charrette de Joran, celle qu’Arthur a choisie comme terrain de jeu, allez savoir pourquoi !

Ils veulent encore goûter à la joie d’etre ensembles.
Insatiables , ils en veulent encore, en redemandent. Des rires et des chants, des danses et de l'ivresse.
Dans les paniers se cotoient quelques fouaces, un jambonneau au foin, un agneau cuit au miel et des cruches d’hypocras.

Il fait doux pour la saison en ce dimanche d'octobre de l'an de grâce 1459.
La nuit est belle. Feu de joie sur la place. On y grille les châtaignes.
La louve a retiré sa coiffe de paysanne et laissé ses cheveux défaits pour une fois.
L’heure est à l’irraison. Celle que leur a appris une compteuse amoureuse durant la belle saison.
Hier soir en taverne, le diâcre leur a donné une leçon sur le plaisir, qu’ils ont tous pour une fois, écouté religieusement…Aristote, tes voies sont impénétrables, parfois…..
Ils en ont tous retrouvé le sourire.

Les silhouettes se découpent dans la nuit à la lueur des torches. Dansantes et rieuses. Les regards s'accrochent, et se prennent. Se promettent pour certains...

Ici point de pavanes , trop graves et trop sérieuses.
C’est la carole qu’on danse côte à côte, le regard pétillant. Mains sur les hanches et allure fière…….alors que de leurs sabots, ils frappent le sol en cadence.

- Prenons la vie comme elle vient !

Cette nuit, on ne dormira pas. On danse….On boit…………On célèbre la Vie, l'Amitié . On aime …..

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Touc était triste de voir ses amis partir.
Des gens fiables pour le village.

Mais n'est-il pas naturel de souhaiter voir le monde ?
Touc le comprenait.
Mais bon sang que ça allait être difficile d'apporter invention et bonne humeur sans eux.
Un défi de plus.

Avec Will il remonta donc le petit fut caché au fond de la cave de la taverne.
Il y avait peut-être de la pomme là dedans.
En tout cas, ça devait être du brutal.
Il en avait renversé sur un coin de pavés dans la tavene, ils étaient décapés à neuf !

Il roula le tonneau jusqu'à la fête.

Hé vous autres !
Je peux avoir un coup de main ?

On le met où le tonnelet ?
Faudra bien le caler, sinon je ne garantis rien moi.
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Drôle de merle, donc moqueur
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Porte sa croix, mais sans bannière

[La Tanière]

Les rires et les chants remontaient jusqu'à la tanière baignée par la douce lumière de la lune, rendant le paysage encore plus attachant. On aurait dit que cette terre faisait tout pour les retenir, tout pour qu'ils y croient encore une fois.

Terre nourricière, terre de liberté, ce n'est pas toi qui fait fuir tes enfants mais les hommes et les femmes qui souhaitent te prendre sans te partager. Nous n'oublierons pas tout ce que tu nous as donné, nous reviendrons pour vivre ou pour reposer en paix
un jour c'est certain mais en attendant il nous faut partir pour mieux savourer ce que l'on perd, ce que l'on espère trouver de mieux aussi.

Joran savait à présent. Il savait ce qu'il allait faire. Il se devait de le dire tout d'abord à sa louve mais cela attendrait demain. Ce soir était le soir des danses et des rires et des chants. Le soir de partager en famille et entre amis.

Manon ? Ce soir tu ne gardes pas ton frère. Fais toi belle comme Kachi t'as appris pendant que j'habille Arthur, nous allons rejoindre les autres.

Il lut dans le regard de sa fille qui grandissait trop vite à son goût, comme un peu de bonheur retrouvé. il était de retour, le loup se relevait.
Il ne dit rien pendant le chemin laissant Manon répondre aux chants de sa voix fluette, lui tenant sa main et son fils serré dans ses bras, heureux et fier comme jamais avant.


[Place des halles]

Ils arrivèrent sur la place et il laissa glisser le gamin trop pressé, au sol et lui glissa à l'oreille avant de le laisser filer.

Allez dire à Maman que je suis là et que j'attends pour la faire danser, enfin si elle est libre

Il les regarda se faufiler entre les danseurs et la vit soudain au milieu de la foule. Il sourit en restant là comme le jour ou le vieux sage, au milieu d'une clairière, prenant la nature à témoin les avait unis, pour mélanger leurs forces vives, à jamais, à toujours.
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Il avait aidé le père Siffleur à monter le tonnelet, sortant pour une fois des tavernes où il passait le plus clair de son temps.
Il observait, il écoutait, parfois amusé, parfois attristé, quelques fois indigné ou ému.
C'est qu'il s'en disait des choses dans les tavernes du coin.
On buvait, on refaisait le monde, on s'aimait aussi parfois . On s'embrassait souvent...
Il s'en passait aussi, des vertes et des pas mûres, morbleu.

Mais, s'il voyait tout, entendait tout, il ne disait jamais rien.

Il était là, accoudé au muret de l'église, regardant les couples qui se formaient, son éternelle chope de bière à la main, admirant les donzelles qui tournoyaient à la lueur des flammes.

Soudain, son front se plissa et une moue de dépit se dessina sur son visage.

- Par les saints couillons du Pape.
Voici le Loup !
Et moi qui espèrais faire danser la jolie Kachi........
Raté.........

J’ai quitté les bras de Papa.
Mon Papa , il est cro beau et cro fort.
Maman dit qu’il est cro impossible aussi.

S’appelle le Loup, mon Papa. Mais ai pas peur, moi. Suis un louveteau, il dit.
Là, c’est la fête , ce soir. J’vas danser moi. Avec une tite donzelle si j’en crouve une jolie.

L’enfant court, de toutes ses petites jambes, évitant les danseurs, se faufilant jusqu’au tonnelet sur lequel à l’aide de ses petits bras et de ses jambes, il se hisse.

De là, il voit mieux.
Et soudain, il la voit qui tourne en riant au milieu des autres.
Ses yeux pétillent de joie.

- Waouhhhhhhhh ! elle danse bien Maman………….

MAMAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAN !!!!!!!!!!!!!

On est venus !!! Yep !

Elle avait fait deux petites tresses comme Kachi lui avait appris, dans lesquelles elle avait noué des rubans de couleur.
Elle avait pincé ses joues pour leur donner une jolie teinte rose et mordillé ses lèvres , comme elle avait vu faire Kachi parfois devant le miroir.

Retiré le tablier, et la coiffe de cotonnade.
Peut-être que ce soir, elle verrait PetitJean.
Peut-être aussi qu'il la ferait danser, qui sait ?

Tête droite et allure fière, elle suivit Joran remontant les ruelles pavées jusqu'à la ville haute.
Son coeur était en fête.
La musique l'attirait et elle pressait le pas au fur et à mesure qu'ils s'approchaient de la place de l'église.

Quand Joran leur demanda d'aller vers Kachi, elle ne put retenir son frère qui déjà s'échappait, impatient .
Les hommes de la famille étaient comme ça, impatients.......

Ce fut la chevelure sombre de la louve, lui descendant jusqu'aux reins, qu'elle repèra en premier. Bougeant à chacun de ses pas......
Kachi dansait .

Après un sourire de connivence à l'intention de Joran, la fillette s'empressa de rejoindre la brune, arriva jusqu'à elle, lui tira la jupe .

- Kachi ?
Joran demande si tu veux danser avec lui ?

Ce fut d'abord comme un frisson sur sa nuque , comme à chaque fois......
Il était là.
Elle le repèra vite, un peu à l'écart de la foule. Immobile et fier.
Détournant le regard, elle continua à tourner au son de la musique , le coeur battant la chamade.
Se retenant de courir à lui, elle se concentra sur ses pas.
Le faire attendre un peu............Qu'il se languisse , qu'il la cherche....

Mais sans cesse, ses yeux revenaient furtivement sur la silhouette du Loup, qui se découpait dans le noir, éclairée par les torches.
La louve surveillait les donzelles qui s'approchaient un peu trop près.
Cet homme là, était à elle. Pour le temps qu'il voudrait.
Pour un jour, pour toujours......

La danse allait bientôt finir. Alors, elle le rejoindrait.
Elle lui dirait le jour, la nuit. La glace et le feu.

Une petite main s'accrocha à sa jupe. Manon était près d'elle.
Elle s'arrêta de danser, s'accroupit devant la fillette, l'entoura de ses bras en l'écoutant puis sourit.

- Il veut danser ?

Caressant la joue de Manon, elle lui murmura :

- Amuse toi, ma douce !
La nuit est belle en Armagnac ce soir. Danse !
Danse ta Vie, Manon !.

Puis la louve se releva, lissant sa jupe du plat de la main, et se dirigea droit vers lui.

Regard d'émeraude qui accroche un regard d'acier, s'y perd et s'y trouble .

- Messire d'Ascazan ! Si on savourait cette soirée jusqu'au bout de la nuit ?
Toi et Moi !!!

Sa bouche esquisse un sourire tendre , alors qu'elle lui tend la main et l'attire à elle.
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Il la regardait sachant que comme lui, elle était fière et que sa réaction pouvait aller du sourire aux larmes, il restait droit attendant sans rien paraître, il savait que certains l'avaient remarqué et que les commentaires sur ses actions récentes ne tarderaient pas à venir,
mais peu lui importait ce soir, il voulait qu'ensembles il comble cette parenthèse dans la nuit d'automne, qu'ensembles ils rient et dansent sans penser à ce que serait demain.

- Messire d'Ascazan ! Si on savourait cette soirée, cette nuit ?
Toi et Moi !!!


Quand sa femme avança enfin pour le rejoindre il se trouvait au milieu des danseurs et à ses mots, il prit sa main et serra sa taille pour l'attirer contre lui, une étreinte qui en disait plus long que tout les discours, plus long que toutes
les excuses ou les mots vident de sens, ils savaient tout deux.

Oui dansons et buvons Dame de mon cœur et seulement quand nous seront ivres de tous ces sons, nous rentrerons chez nous ensembles.
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ça y est ,les malles étaient remplies ,chargées sur la charrette qui attendait devant la chaumière .
Une petite fête était organisé sur la place de l'église et la brune alla rejoindre ses amis

Elle regarda un instant les danseurs ,les couples d'amoureux avant de s'avancer vers Touc qui s'occupait des boissons

-Alors Touc ,tu y arrive avec ton fût ,tu attend quoi pour remplir les choppes ?
-J'ai soif moi !
-D'ailleurs si tu a quelques fûts d'Armagnac en réserve ,j'en prendrais bien quelques uns pour le voyage
-Parait que c'est le meilleur
-arf non,c'est le meilleur !

La brune sourit tout en regardant Arthur tout heureux en train de gesticuler aux milieu des danseurs
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Touc était dans ses pensées.
Triste du futur départ de ses amis.
Attéré par l'attitude de menteurs qui défendaient ceux qui ruinent le comté, et qui pourissent ceux qui donnent pour lui.

Il se secoua.
Ce soir c'était fête.

Hein ?

Ouai ! Ouai Thea !
Mais fait gaffe, c'est du brutal.
Tu devrais peut-être prévoir de repousser ton départ...

Il lui sourit en tendant une chope remplie à ras bord.
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Drôle de merle, donc moqueur
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Porte sa croix, mais sans bannière

Camille arriva un peu essoufflée, à la charrette... elle voulait pas être en retard, et elle n' avait rien oublié, enfin elle pensait ...

C'était le grand départ, le départ qu'elle avait tant souhaité, le départ de sa vie. Son coeur battait la chamade, elle était si heureuse de pouvoir partir enfin avec ses nouveaux amis qu'elle aimait tant.

Les villageois dansaient sur la place, l'ambiance était festive, qui donnait malgrès tout pas envie de quitter ce village si chaleureux.

Bonjour tout le monde est prêt pour le départ?

Camille mit sa malle dans la charrette, le sourire aux lèvres.