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[RP ouvert] L'auberge de la Tolérance

--Payen



"Être on-ne-peut-plus tolérant": tel était le credo des tenanciers du lieu.

Oh...oui, certes, ce gîte avait ouvert à la demande des religieux du Prieuré du Rivet qui estimaient nécessaire qu'un lieu tel que celui-ci devait ouvrir en face de leur bâtiment. Et en effet, l'auberge avait été érigée sur le chemin menant de Marmande au Prieuré, en face de l'imposant poirier aux multiples branches, lourdes elles-même de multiples fruits.

L'auberge était une bâtisse aux dimensions correctes qui permettaient d'accueillir tout de même bon nombre de voyageurs. A l'étage avaient été aménagées plusieurs chambres, disposant de plus ou moins de confort. Le rez-de-chaussée était quant à lui consacré aux cuisine, cave, tables et autres objets destinés à ripailler dans la bonne humeur et à faire bonne chère.

Et bonne chair...

Oui. Les tenanciers du lieu veilleraient bien à ce que les consignes soient respectées - et interprétées selon leur soin! L'un avait été recruté pour son savoir-vivre, son langage correct et son physique avenant; l'autre l'avait été pour sa capacité à gérer les finances et les breuvages. Toutefois, ce que les religieux n'avaient pas prémédité était le fait que ces deux hommes-là n'avaient rien de saints, bien au contraire.


***


Scrutant de son regard noir les moindres recoins du lieu, un sourire sardonique naquit sur le visage de Payen. Oui, la porte de derrière permettrait de faire entrer en douce quelques pucelles pour les hommes désireux de se... détendre et d'alléger leur bourse de quelques écus superflus. Un marché fleurissant pointait le bout de son nez. Réajustant le col de sa tunique, il se dirigea vers la porte principale, comme le serpent se meut vers sa proie.

L'auberge pouvait ouvrir.
--Margot_
J'avance dans les rues boueuses de la Guyenne, évitant les groupes armés à l'ombre des bâtisses.
Mon ventre gronde, mes pieds me font mal.
Si mama ne m'avait pas abandonnée. Si père ne m'avait fait si mal...
Je marche et je fuis.
La Guyenne est comme moi, déchirée, dépitée. Trahie par ses proches, comme moi.
Je suis jeune mais mon corps et mon visage ne le sont plus. Trop grande pour mon âge. Des courbes trop volumineuses. "Une putain en devenir" comme dit père.
J'ai sommeil. J'ai faim.
Mais j'ai de l'argent... Une putain accomplie. Je fuis et je marche.

Une auberge. Je pousse la porte et me dirige d'un pas décidé vers une table, dans l'angle.
Je hèle le tavernier. Je lui montre que j'ai de quoi payer.
J'ai faim.
Mais je suis trop jolie pour que l'on ne m'offre que cela...


Hé toi. A m'ger. C'qu't'as d'meilleur. Et gard' tes yeux l'vés s'tu veux pas d'v'nir aveug'.
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