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[RP fermé] Ne dure que ce qui nous déchire !*

--Fildais_de_compostelle



[Champagne, ça bulle ou pas ?]


    « Sur l'écueil échouée
    J'entends ton coeur de pierre
    Je suis l'épave
    Au tombeau de cheveux
    Ton âme blanche »
    Claire Diterzi – L’épave



Implacable et amère solitude.
Douce amie, compagne de chaque instant qui s’étire comme une éternité insatiable, dévorant tout ce qui fait sa lumière, tout ce qui faisait d’elle, la Compostelle.
Les heures sont longues et passent au pas d’un convoi funèbre.
Les azurs se leurrent dans les lumières de l’aube, dans les crépuscules, observent le déclin des jours avec une indifférence totale.

La compagnie est pourtant joyeuse, bigarrée de caractères mais la blonde garde ses distances de tous ces sourires, de tous ces bonheurs.
Soigneusement, elle dresse des murs de silence, devient son propre cloître, emmurée vivante dans une douleur taiseuse.
Dolence qui n’est qu’incompréhension autour d’elle.

Elle doit répondre.
Preuve en est l’état du parchemin reçu dernièrement.
Chiffonné d’avoir trop dormi dessus.
Illisible d’avoir céder ses pupilles au salant oublié.

Elle doit écrire.
A lui…

Comment lui dire…
De se détacher…
De l’oublier…
D’abroger ce lien qui n’est que perpétuel déchirement, perpétuel dolence…

Comment….

Une quinte de toux vient la cueillir, le froid a ramené quelques maux en son sein déjà galvaudé par les drogues, échappatoires futiles à son existence dérisoire.
Tremblante, la main s’avance, la plume gorgée d’encre crisse sur le vélin, presque maladroite.
Le trajet de son destin s’avance en serpentins vacillants de noir, brillants une dernière fois avant de se fixer sur le parchemin, sec et sentencieux…



Citation:

A toi,

Je ne puis accéder à ta requête.
Je ne puis lire encore déception dans ce regard que je chéris depuis ce premier souffle.
Des choses doivent rester secrètes, il en est mieux ainsi.
Ne viens pas ! Je te l’interdit.
Promets-moi que tu ne viendras pas.
Jamais !

Prend soin.

Tendrement,

F. de C.


Va, cours, vole et laisse-moi avec mon chagrin, petit parchemin.

*Titre, citation de Michelle Guérin
______________

Chimère et Hydre... Éther en mouvance... [En rouge : ses voix pensionnaires dans sa tête...]
Enguerranddevaisneau
[Sur les routes]

    "Ta vie est ta vie
    Ne te laisses pas abattre par une soumission moite
    Sois à l’affût
    Il y a des issues
    Il y a de la lumière quelque part
    Il y en a peut-être peu
    Mais elle bat les ténèbres
    Sois à l’affût
    Les dieux t’offriront des chances
    Reconnais-les
    Saisis-les
    Tu ne peux battre la mort
    Mais tu peux l’abattre dans la vie
    Et le plus souvent tu sauras le faire
    Le plus il y aura de lumière.
    Ta vie, c’est ta vie.
    Sache-le tant qu’il est temps
    Tu es merveilleux
    Les dieux attendent cette lumière en toi."

    (Charles Bukowski - Le coeur riant)



Souffrance dévastatrice qu'est l'amour.
Le juste, le saint, l'inavoué. L'on souffre de le connaître, l'on souffre de l'ignorer.

Ainsi est faite la vie, de déceptions, d'amour, de haine et de perdition. Loin des yeux, loin du cœur, mais jamais l'amour ne se meurt.
Tapi comme une bête féroce, il guette, il veille sa proie, dans l'espoir de la saisir au moment M. Au moment A, celui de l'Acceptation.
Celui où enfin, l'amoureux transie se réveille, s'ébroue, secoue une caboche faites d'Or dans l'espoir de chasser ses particules mordorées que l'on appelle pensées.

Mais vain.

Elles s’ingénient à rester ancrées, elles sont là, sinueusement planquées, et ressurgissent pour notre malheur, là où l'âme se meurt.


Il parcourt encore de ses iridacées les mots calligraphiés par la citadelle d'Ivoire.
Entité dérisoire qu'elle était, maintenant déchue de son plein droit sur le siège Vaisnien, celui de son coeur, qu'elle se devait de partager avec celle qu'il épouserait. Bientôt.

Mais nuls amours n'a plus pure saveur que le premier, celui qui transforme en homme le plus maladroit des mouflets.
Et la teigne le savait parfaitement.

Le velin est froissé, pour épouser bientôt, les courbes ardentes des flammes. Grondement.
Vin.
Chacun ses tares et son chemin.

Il prendrait route, c'était décidé, pour rejoindre, ne serait-ce qu'un infime moment, celle qui l'avait déniaisé.



Le chemin fut laborieux, la voiture guidée par l'escouade d'hommes qui avait eu la prime mission de porter missive à l'ébréchée. Ainsi le de Vaisneau se morfondait, entonnant dans un crâne épais l'ode à l'amour et à la volupté.
Pourtant il savait, et espérait, surement que les retrouvailles serait pénibles, inextricables, et détractrices certaines d'un mal être profond.

Pour envenimer le tout, sa jeune fiancée lui en voulait, tombée par inadvertance sur une des lettres du jeune éphèbe. La réaction avait été sans appels, retour case château, en passant par la case départ.

C'était donc une guerre rangée qui se jouait dans le carafon et la poitrine Vaisniennes.
Deux camps fermement opposés, l'un luttant pour se laisser aller à la jouissance qu'il tirerait de cette entrevue, l'autre défendant avec une hargne sans pareil la réserve, la froideur, l'inflexibilité devant la souffrance que la Compostelle symbolisait....


-M'sieur...Nous y sommes...C'est là...

Brusquement sorti de sa rêverie, il jette un œil las vers le bâtiment où l'effilochée avait quartiers.
Porte du coche ouverte, il fait face et se meut lentement à l'extérieur.

Pied au sol.


Un main hyaline est portée à son cœur, tandis que quelques hommes s'engouffrent déjà dans les lieux pour amener, de gré ou de force, l'ancienne nourrisse aux pieds du grand baron.

Silence, il est arrivé.
Et un tremblement, sinueux, vint le faire trembler.
Inconsidérément.


_________________
--Fildais_de_compostelle



[Quotidien implacable d'une emmurée vivante]



Douleur…

    « Dimitte me, Deus, dimitte me ! Salva me, Domine, libera me !* »

Seigneur, Père de tous ! Si j’avais l’once d’une larme, mes azurs seraient torrents de sel. Mais la sécheresse a atteint bien plus que mon cœur, bien plus que les brisures de mon âme… l’amer me dévore avec une lente cruauté qui ne m’effraie même plus.

    « Salva me ! Salva me !** »

Je t'en conjure !
C’est la rage qui s’insurge, qui hurle à l’intérieur, dans cet étau à dolence qu’est devenue ma carcasse. Une frêle pelure habitée par la violence d’un chagrin dévastateur.
Une colère de cendre étouffée par le silence du lieu, qui ne sont que souffles indistincts, pas légers qui frôlent à peine le sol.
Captive de ma prison d’ivoire et d’or qui ne répond plus à mes injonctions à se laisser crever alors que mon esprit s’étiole dans une lucidité sinistre.
Celle de ma folie, de mon état pathétique.

J’ai perdu le compte des heures et des jours, parfois il me semble même que je confonds le diurne au nocturne.
Combien de temps j’erre dans cette catalepsie, les muscles gourds, la carne inerte ?
Oscillante à mon insu dans cet état permanent de faiblesse, entre algie dantesque, solitude pernicieuse et plaisirs équivoques.

Oui, délicieux et délictueux bribes d’instants volés à ma souffrance lorsque qu’entre les mains des nuées voilées et taiseuses, aux doux sourires sucrés de la compassion, je me perds.
Je m’abandonne comme un jouet à leurs doigts de vestales qui glissent sur la soie de ma pelisse diaphane, me remplissant de cette enivrante sensation lorsque le tissu dégage des pans entiers de ma nudité. Je frisonne encore plus de cette douleur exquise lors de la toilette qui se fait jusqu’à mon intimité, me laissant dans un état de volupté troublée.
Inexorablement je me replie dans la souvenance de mes défuntes heures d’amante. Je me recueille, fais mon deuil du souvenir des ces émois là.

Vierges, que j’aimerais baiser vos lèvres bordées d’innocence, point par désir mais par besoin, l’urgence de cette tiédeur fragile qui happe brutalement le palpitant dans un tourbillon et qui me fait défaut dans l’hiver où je règne telle une impératrice.

Et quand tout s’éloigne, ne me reste plus que la déréliction tant humaine que divine jusqu’à mes multiplicités hydriques mises en exil par le sevrage thébaïque et cette pièce étroite qui est alors mon seul univers s’emplit de ma respiration âcre et je prends enfin toute la dimension du mal qui ronge mes poumons dans ce sifflement inquiet.
Le Moissonneur de l’Humanité rôde mais ne me cueille pas.
Jamais !

    « Miserere mei, dona me requiem sempiternam ***»

Mensonges !
Aucune pitié !
Aucun repos éternel, nul enfer lunaire, n’existe ici-bas que le Pandémonium terrestre où j’accroche mes lambeaux de rêves, toutes mes déceptions et mes chagrins futiles orphelin de larmes.

Ainsi s’ébattent mollement les journées, à me suspendre à Toi, Seigneur, par quelques prières invisibles, à ces chimères qui passent, masse laborieuse qui œuvre dans la miséricorde et moi, j’ai l’impression de corrompre cet espace éthéré, épuré de vices de ma vénéneuse et statique présence.
Plus morte que vive, plus pécheresse que repentante et je m’abhorre.



*Pardonne-moi, Mon Dieu, pardonne-moi ! Sauve-moi, Seigneur, Libère-moi !
**Sauve-moi ! Sauve-moi !
***Aies-pitié de moi, donne-moi le repos éternel.


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Chimère et Hydre... Éther en mouvance... [En rouge : ses voix pensionnaires dans sa tête...]
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