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[RP] D'un possible pied à terre.

Maleus
[Ou la découverte partielle et désinteressée des lieux]

Voyager, se poser quelques jours et reprendre les chemins, voila ce qui resumait une grande partie de la vie du borgne. La sédentarisation complete, mode de vie de la grande majorité des habitants du royaume et au-delà, desesperait au plus haut point le mercenaire qui n’y voyait la qu’une longue attente (ou courte selon les événements), affreusement banale, jusqu’au retour prévu pour tous auprès du Créateur.. Ou pas.
En clair, du point de vue du soudard à l’œil unique, mieux valait trouver directement branche solide à un arbre et s’y pendre joyeusement plutot que de vivre ainsi.

Sentant se pointer en lui un ennui profond lié à cette réfléxion interieure, le borgne secoua vivement la tête et marmona un juron. A quoi bon cogiter là-dessus alors que tout etait clair dans son esprit à ce sujet depuis fort longtemps.


" Temps libre " qu’il avait laché à ses comparses, temps qui ne serait surement pas gaché connaissant les proportions démoniaques à ingurgiter de la gnôle de certains de ses compagnons. Des trous à vinasse, des tonneaux, des gouffres à binouse, qu’importe le nom, certains ne manqueraient pas d’aller visiter les tavernes du bled pour mieux découvrir les boissons locales et encore quelques années avant, il en aurait fait de même.

Il avait donc confié sa monture, monnayant quelques piecettes, à un gars du coin, le genre à l’accent chantant, la bedaine un peu trop proportionnée et avec une forte odeur mêlée de sueur et de canasson. Autant dire qu’il lui avait fait comprendre que si la bête n’etait pas bien traitée, et pourtant il ne les portait pas dans son cœur ces bêtes la, il se ferait une obligation et surtout un plaisir de lui faire bouffer ton son outillage avant de l’amener, braies baissées, rendre visite à l’étalon le plus en rût qu’il pourrait trouver dans ses écuries.

Le grincheux savait faire preuve de persuasion c’etait certain, et son visage ne trahissait nul doute sur la véracité de ses paroles... Sa gueule de soudard ne donnait pas confiance quand il etait pourtant aimable, elle l’aidait donc à rendre ses menaces plus serieuses.

Le mercenaire avait donc trainé sa carcasse par-ci par là dans la ville, grognant sur les gamins curieux qui l’interrogeaient sur son bandeau, envoyer balader quelques aguicheuses qui en voyant un nouveau venu visiblement bien armé, pensaient qu’en échange de quelques galipettes dans un plummard elles pourraient tirer quelques écus… Pas de chance pour les greluches, le cyclope etait quasiment toujours fauché et pas du tout interessé.

A rajouter à cela, erreur de debutant, son passage dans les rues marchandes où il ne pouvait faire un pas sans être arrété par des " escrocs " zélés, l’genre à vouloir lui refiler de quoi defriser le persil.
Non, il avait gardé son calme tout le long, s’etait rememoré certains passages du livre des vertus et de la conduite d’Averroës pour oublier le plus rapidement et éfficacement possible l’envie d’écraser la tête d’un marchand trop pavard sur le mur le plus proche.
Dans son périple touristique il croisa d’autres autochtones, gens du cru, mais son coté associal prenant le dessus il ne leur preta presque jamais bien plus que deux petites secondes d’attention.

Pour finir il trouva le lieu à dequat pour s’arreter et glander, penser et fumer la pipe. C’etait un vieux lavoir, l’genre trop pourri pour être encore utilisé mais pas assez délabré pour qu’il puisse s’y asseoir, un coin quasiment désertique comparé au reste de la ville, le lieu parfait pour le vioc ronchon qu’il etait.

Enfin desertique… de temps à autre les gueux du coin passaient, fixant sur lui plusieurs sortes de regards, interessés, curieux, éffrayés, meprisants… Dans tout les cas des regards peu plaisants. Le balafré s’en foutait, depuis le temps qu’il trainait sa carcasse abimée dans le royaume, il en etait venu à se foutre completement du regard, des jugements des autres.

Le séant sur le rebord du vieux lavoir, sa besace sur ses genoux, il en sortait " la conduite " d’Averroës ainsi que quelques notes liées au bouquin, une petit miche de pain et un bout de sauciflard puis récita rapidement un remerciement à Deos pour le petit encas qu’il allait se faire.

Qu’il allait se faire.

Ni une ni deux qu’un clebs errant, le genre qu’on retrouvait dans à peu près toutes les villes du royaume, s’en allait, après un aboiement qu’on aurait pu penser moqueur, avec le dejeuner du borgne.
Un soupir, un grognement…Une insulte bien placée envers la race canine puis enfin un haussement d’épaule et l’allumage d’une pipe.
Contemplatif le grognon etait redevenu et plongé dans les textes religieux il ne fit plus attention du tout à ce qui pouvait l’entourer…

Peut être l’un de ses compagnons retrouverait sa trace dans Castelnaudary, si point trop saoul ou trop feignasse…

… Ou pas.

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Adieu Fab'
Matalena
[On ne devrait jamais quitter Montaub... Ou pas.]

Certes il y avait le temps. Pluvieux, voire neigeux quand on venait à longer les faces escarpées, lardées de garrigue du Périgord noir... De ces sentiers en lacets où les sabots des montures fourbues glissent, s'enlisent, et l'on termine les bottes dans la fange à se chercher quelqu'abris dans ces masures en ruines qui, en temps de guerre, sont fort nombreuses pour les hères égarés.
Certes il y a les retrouvailles trop courtes à la Cité des Saules. De ces sublimes femmes qui vous enivrent le soir venu pour vous mieux retenir auprès d'elles, et qu'il vous faut quitter pourtant. L'herbe est plus verte ailleurs ? Non point, mais le vent du Nord souffle, il a parlé. Il faut partir, encore, Deos saura montrer la voie. Ne reste que le souvenir de longues mèches rousses et d'une moue d'enfant déçue, souhaitant se revoir bientôt.
Certes il y a la fatigue, la faim aussi parfois, nullement annihilée par la mastication d'une centième céréale en poudre. Le corps qui s'assèche sur des muscles guerriers, endurcis et balafrés par les combats menés dont ils se remettent à peine.

Et malgré tout cela et plus encore...
PUTAIN que ça faisait du bien !

C'est ce qu'on aurait pu déduire de la trogne au sourire carnassier qui fendait la foule sur la place de Castèlnòu d'Arri. Quoique très dépaysant, l'accueil des habitants à grands renforts de vinasses et autres alcools innommables, fruits de quelques expériences mystiques dont on se transmettait sans doute le secret sur le lit de mort de vénérables grands-mères, avait quelque peu atténué les appréhensions premières de la jeune femme. Rien à dire, on était bien reçus ici. Elle n'avait encore aperçu nulle part l'ombre d'une corde ou d'un bûcher, entendu pourtant qu'elle portait son Ichtus placardé sur le torse comme une pancarte... Ou une cible, c'est selon. Mais son optimisme naturel opérant toujours, la petite donzelle se trimballait toute armada dehors, ceinture bien garnie et cuissardes à lames apparentes, histoire d'annoncer la couleur. A défaut d'avoir pu trouver un guide touristique efficace la veille, cernés par les joyeux lurons ronds comme des queues de pelles, s'agissait de faire confiance à son instinct pour découvrir les lieux. Une auberge, aussi, pour éviter de se prendre des remarques désobligeantes (Et soi dit entre nous tout à fait déplacées) sur son côté grippe-écus qui obligeait de malheureux compagnons à se rouler dans la paille avec des inconnus pour trouver le sommeil.
Un hérétique n'est jamais pingre. Simplement prudent.
Et compte-tenu du fait que de toute la troupe, elle était bien la seule à ne pas être pauvre comme une catin mal balancée, qui détient les cordons de la bourse détient le pouvoir. Parce que fallait les nourrir et les imbiber, les mercenaires, et si là dessus personne n'était en reste, ça chiffrait sacrément en fin de soirée open bar.

En trainant ses pas dans les quartiers plus sombres, plus éloignés, de ceux que chaque ville compte si petite soit-elle et quoiqu'elle s'en défende, la brune s'était départie de sa démarche rapide pour adopter celle, plus féline et coulée, qui convient à ce type d'endroits. Sentir et se faire sentir, comme les fauves qu'ils étaient. Quelque chose que l'on devine, que l'on sait. C'était aussi son boulot. Reconnaissance et présentations muettes, prendre la température et annoter les trognes de bagnards mal dégrossies, en cas d'installation, en cas de besoin. Comme elle le faisait, autrefois, escortant Sa Grandeur lorsqu'elle était d'humeur volage.
Puis le marché. Bruyant, vivant. Des moutards fauchant à l'étalage qui lui rappelaient les bons vieux temps de l'enfance, les doigts qui fourmillent, histoire de voir si on avait pas perdu la main.
Croquant à belle dents dans une pomme ridée, son nez délicat fut soudainement interpelé par une odeur étrange. Absurde même.

Quelle était cette chose ?
De l'estofat aux fèves et viandes ?
Quoi comme viandes ?
Vous pouvez juste enlever les morceaux d'oie ?
Non mais cherchez pas, c'est contre ma religion...
Non le cochon ça va.
Ba ouais, c'est pas cette religion là, héhé.

Les paluches pleines d'une auge au fumet costaud comme un repas de veillée d'armes, la petite réformée suivit le chemin tracé par ses pieds, le minois levé aux quatre vents. Où avaient-ils dit qu'on se retrouvait déjà ? Ah, ouais, ils n'avaient rien décidé du tout. Qu'à cela ne tienne, à force de zoner ensembles, nul doute qu'ils finiraient par se retomber dessus comme des pochards instinctivement attirés par une bouteille débouchée. Et en parlant de bouteille...


Z'en voulez ? Z'appelent ça du "cassoulet", s'pas dégueux.

Lâcha la brune en guise de "bonjour" au blond borgne, l'arrachant sans sommations à une de ses interminables méditations sur le sens de la vie et de l'Au Delà par sa brutale entrée en matière.
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« Ne confondez pas le sombre avec l'obscur. L'obscur accepte l'idée de bonheur; le sombre accepte l'idée de grandeur. »
Victor Hugo

Miramaz
[Parce que Temps libre = Temps à occuper]

Débarrassez moi le plancher il avait dit le borgne, enfin c'était pas vraiment exactement ses mots mais c'est comme ça qu'elle l'avait compris la plus si rasée que ça. Et ça fait quoi une Mira privée de la sublime présence de son donneur d'ordres? Ça picole quand ça a des écus en poche ou que ça trouve de généreux bienfaiteurs, ce qui relevait apparemment du miracle ici, les quelques castelnaudariens croisés n'avaient l'air ni généreux ni particulièrement bienfaiteurs en ce qui concernait l'alcool.

Les poches aussi vides que son gosier et un air boudeur enlaidissant sa trogne, elle cherchait une occupation amusante et surtout intelligente pour changer. Un truc qui demanderait de la réflexion, quelque chose pour prouver que de temps en temps elle pouvait faire un effort et utiliser sa caboche pour autre chose que l'éclusage méthodique des fûts d'une ville. La grange leur servant d'abri s'était vidée depuis un bon moment déjà qu'elle était toujours roulée dans la paille, seule et sans autre idée qu'un:


Faut qu'j'sorte d'là avant d'me mett' à bouffer d'la paille..

Avec une remarque aussi brillante les heures suivantes s'annonçaient folichonnes.. surtout que trois rues plus loin la frêle silhouette s'installait sur le premier muret venu, jouant avec la neige déblayée pour poser son plat fessier. Un coup d’œil autour d'elle entraîna un soupir à fendre l'âme, les marchés c'était partout pareil surtout qu'elle n'avait rien à dépenser et n'était pas assez discrète pour voler quoi que ce soit: un crâne sans cheveu ça attire l'attention et plus encore quand on tente de le cacher avec un bonnet de saison.

Les tavernes désertes ne l'attiraient pas plus que l'église, qu'elle regardait d'un air honteux comme toutes ses congénères depuis que son entourage sentait le Réformé, n'osant plus y mettre les pieds de peur de subir une diatribe sur la foy romaine. Ni l'alcool ni la prière ne pourraient faire passer son temps ce jour, triste vie que la sienne. Poursuivant l'énumération des endroits à connaître, elle écarta les bordels et se décida pour le lieu du pouvoir: la mairie.

Visite civilisée, entrée par la porte elle n'avait fait que jeter un coup d'oeil au bureau municipal sans rien subtiliser ni laisser de trace de son passage. Elle pris connaissance des lois en vigueur, s'attirer des ennuis n'étant pas le but du séjour d'après ce qu'elle avait compris. Ceci fait la mi-journée arrivant enfin, son ventre grognant famine lui fit prendre la direction du marche, nez humant les odeurs étranges et sourcils froncés devant ces plats dont elle ne savait s'ils se mangeaient sans risque.

Un crouton de pain tartiné au saindoux attira ses faveurs, dévoré en deux temps trois mouvements, la graisse dégoulinant sur mains et vêtements. C'est l'estomac plein qu'elle aperçue une silhouette connue, la noiraude sévère ou Matalena pour ceux qui osaient prononcer son nom. Intriguée de la voir dans la foule, elle se décida à la suivre espérant avoir l'occasion de rapporter quelques agissements incongrus à ses autres compagnons. Filer quelqu'un dans une ville inconnue, c'est s'exposer au ridicule lorsqu'on arrive dans un endroit sans issue et sans excuse plausible pour s'expliquer..


Ah euh...quel beau lavoir..la dame du bout d'la rue m'disait just'ment qu'leau y était même pas g'lée.. c'pratique nan d'avoir d'l'eau même quand il fait froid?

Doigts qui étirent un peu plus le bonnet pour s'enfouir dessus, alors qu'un sourire hésitant s'adresse aux deux silhouettes effrayantes. La poisse, il avait fallu qu'elle tombe sur le borgne et sans faire exprès en plus.. les deux réformés réunis de présageait pas d'un moment joyeux.
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Maleus
[Tout les chemins menent à Rome.. Hum.. Au borgne.]

Absorbé par les écritures, nourriture pour une âme aristotélicienne convaincue.
Il avait cogité plusieurs longues minutes sur le moyen de detourner le passage sur les bestioles à grailler et celles qu’on ne pouvait pas ingurgiter puis sentant de nouveau son mal de crâne revenir, le borgne avait sauté les pages pour attérir sur le jugement.
" Deos reconnaitra les siens " qu’il avait murmuré sans s’en rendre compte.

Deos savait aussi que lorsqu’un homme bouquinait il fallait toujours qu’une personne voir plusieurs viennent le déranger. C’etait dans l’ordre des choses, aussi normal et logique que les hommes avaient de la barbe et les femmes non..hmm… Mauvais exemple.

Il fut donc tiré de son élan de spiritualité par la voix de la jeune femme et le fumet de la nourriture qu’elle se trimballait. Encore en rogne au sujet du cleb’s qui lui avait volé son auge et qui de ce fait avait permit à son ventre de partir dans de longs monologues bruillants et agaçants, le mercenaire ne put se résoudre à refuser sechement, la faim ne lui réussissait pas.

Le regard metalique vint d’abord se poser sur la réformée, pendant plusieurs secondes qui semblaient être des minutes il ne s’en dettacha pas. Peut être s’essayait il à une transmission de pensées, avec ou sans succès car il se gardait bien de dire à haute voix ce qui n’avait point besoin d’être dit.

Alors qu’il allait enfin répondre, positivement bien entendu, à la proposition voila qu’une rasée plus vraiment rasée fit son apparition elle aussi.
Ne pensant pas un seul instant qu’elle avait pu filer la réformée, le cyclope renifla en se demandant comment il etait si facilement pistable et surtout en si peu de temps… Réfléxion qu’il chassa d’un geste d’humeur.

" Bien, tant que nous y sommes, goutons donc à votre trouvaille Matalena, je vous laisse le soin de répartir les rations en parts égales, quand au partage du pain vous m’en voyez désolé, un perfide clebard s’en est allé avec ma miche… ‘fin si c’n’etait que la miche. "

D’un geste vague il les invitait à s’installer près de lui, le visage aussi impassible qu’il le pouvait pour ne pas montrer à ses comparses qu’il etait ravi de leur presence.

" Cela va de soi qu’avant d’attaquer nos gamelles, nous devons remercier le Très Haut pour la nourriture qu’il nous accorde. "

Et de penser très fort qu’il aurait encore plus remercié le Créateur si il avait payé la bouffe.

" Et... Bien entendu remercier aussi Matalena pour sa trouvaille qu’elle partage en bonne aristotélicienne avec nous. "

Reposant enfin son livre il les regarda de nouveau. Une question lui brulait les levres et il n’allait pas se gener pour la lacher.

" Castres n’etait pas digne d' interet et la presence de certains jeunots brigands insolents et niaiseux m'a definitivement détourné de cette cité. Que pensez vous de cette ville?... Des réponses franches sont souhaitées. Vos avis m’importent car ils determineront dans un avenir proche si cette ville sera un nouveau foyer ou s'ajoutera à la longue liste de vagues souvenirs qui peuplent nos caboches. "

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Adieu Fab'
Matalena
[Au royaume des muets, le bègue est roi.]

Question de flair. Simplement. Connaître sa proie, sa cible. Distinguer son odeur de celle de tout autre être vivant, connaître sa démarche, sa façon d'évoluer dans son environnement, être capable de supposer le fil de ses pensées, de ses associations d'idées, deviner les traces de ses pas dans la poussière à leur simple inflexion... Qui sait de quoi les véritables pisteurs sont capables. Pour tracer le borgne ? Non. Cherchez juste un endroit sinistre et désolé, du genre de celui à l'exacte opposé de là ou vous auriez songé à vous promener, devant lequel on passe sans faire attention avec une vague mélancolie à l'âme... Vous trouverez Maleus Ewen d'Assay. Garanti ou remboursé.
Mais tandis que le mercenaire avait choisit, dépité, de troquer sa nourriture terrestre disparue pour une nourriture spirituelle, la jeune réformée se faisait péter la panse aux haricots secs... Partageant comme se doit un énième repas au bénéfice de ses compagnons affamés. Cette bande de gratteurs de fonds de paniers. Ça allait envoyer du lourd dans les granges au soir venu, de quoi gâter la paille en quelques heures de coalition. La bouche pleine à craquer, elle parvint néanmoins à déglutir bruyamment quand l’œil métallique croisa le fer avec son regard mat, la cuillère suspendue entre l'auge et ses lèvres, quelques fèves se détachant de l'ustensile pour choir au sol en un "floc" délicat.
Hum.
...
"BlablablablaMatalenablablablabla"
Ah, là on parle de toi, reprends tes esprits...

Reprenant le fil du récit tel qu'il se déroulait avant l’interruption d'une page publicitaire mentale, la brune hocha la tête, songeant qu'il avait bon dos tout de même Deos de retirer le profit d'une bouffe qu'ELLE avait payé au fruit de SON travail acharné quotidien, vu qu'elle n'était ni noble ni brigande, ELLE. Puis l'homme s'interrogea.
Nous y voilà enfin : état des lieux.
Levant un sourcil, la sauvageonne se contenta d'un haussement d'épaule doublé d'une moue des lèvres. Pas mieux pas pire qu'ailleurs. Le lieu, au fond, quel intérêt... Bien peu sans doute aux yeux d'une déracinée, plus habituée des chemins et des masures délabrées que d'une quelconque demeure. Une piaule en vaut bien un autre, tout dépend avec qui on choisit de la partager.

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« Ne confondez pas le sombre avec l'obscur. L'obscur accepte l'idée de bonheur; le sombre accepte l'idée de grandeur. »
Victor Hugo

Aarnulf
Une ruelle de Castelnaudary, non loin de la porte d'une auberge.

Une masse, entre deux barriques vides, de laquelle parviennent à l'oreille des rares passants de rauques ronflements. L'Aarnülf n'a pas bougé de là depuis des jours, cuvant son vin chaque journée et passant ses nuits à retrouver l'ivresse.

Il a perdu ses compagnons et avec eux toute notion du temps. Notre benêt déjà pas glorieux en version sobre n'est désormais plus que l'ombre de lui même. De sa lourde carcasse s'échappent des volutes malodorantes, savant mélange de transpiration et relents d'alcool. Sa barbe ne ressemble plus à rien, et sur son crâne trône ce ridicule bonnet rouge à pompon qui, un jour, a du être blanc.

De Castres il n'a rien vu puisqu'il ne les a pas suivit, et de Castelnaudary, il n'a connu que cette taverne et ses bières, rien de plus mais surtout rien de moins.

Une loque, la décadence humaine personnifiée.
L'est belle la jeunesse moi je vous dis ...

Et soudain, contre toute attente, une paupière se lève, ce simple geste semblant demander un effort quasi insurmontable à son propriétaire.
Hagard, le scandinave met de longues minutes à reprendre ses ... heu ... son ... esprit simple. Et comme guidé par on ne sait quelle force, que d'aucuns qualifieraient sûrement d'instinct animal, voilà le molosse qui rassemble tout son courage pour se relever et faire se mouvoir sa carcasse encore toute endolorie de ses excès.

Grognant et s'ébrouant pour reprendre conscience, Aarnülf se met à déambuler dans les ruelles animées de ce village inconnu. Sans un regard vers les badauds que sa dégaine semble attirer, il finit par arriver près du lavoir, alors même que le Borgne vient de finir sa tirade dont il n'a presque rien entendu. Pourtant, notre benêt croit avoir compris que son chef vient de poser une question, aussi se permet-il de lui adresser la répondre la plus appropriée, et qui sûrement sera valable quelque soit la demande maleusienne.


Ja Güt !!

Pauvre débris d'homme qui, en toute inconscience vient d'accepter de rester dans cette ville qu'il déteste déjà. Mais déjà il est passé à autre chose, comme son regard avide est tombé sur l'auge fumante de la jeune tétard. Et dans ses yeux clairs s'allument alors des flammes ardentes que seule une large écuelle de ce plat local saurait apaiser.

La vie n'est décidément pas bien compliquée quand on s'appelle Aarnülf.

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Crétin, parce qu'il le vaut bien !
Miramaz
[Les pique-niques en famille c'est chouette..]

Ouf! Pas de réactions à son intrusion intempestive: ni claque sur le crâne ni sermon mais au contraire une portion de haricots secs qui lui échut. Yavait pas à dire avoir une Matalena avec soi c'était bien pratique elle vous trouvait gîte et couvert sans rien réclamer en retour, ou la foy réformée prônait le partage ou la Sévère n'avait aucune envie de les entendre râler à tout instant.
Se laissant glisser au sol non loin du borgne, elle marmonna un remerciement au Très-Haut avant d'attaquer le plat local pour n'en rien laisser, un rot sonore accompagné d'un chaleureux sourire fut celui pour leur pourvoyeuse.


Z'êtes chanceuse vous.. les seules trouvailles qu'j'fais c'pas comestible..
à moins qu'les cailloux en soupe ça s'tente?


Elle se retint de demander avec quoi d'autres le cabot était parti, se doutant que proposer l'honneur ou la dignité du borgne comme réponse ne lui attirerait rien de bon. Un coup d'oeil aux lectures borgnesques lui confirma qu'il était d'humeur pastorale, ce qui l'incita à adopter son attitude plante verte pour assurer ses arrières. Écouter attentivement et hocher la tête au bon moment suffisait habituellement pour qu'on l'oublie dans les discussions intéressantes, sauf qu'en général le reste de l'auditoire de Mal' n'était ni avare en mots ni idiot. La seule réponse franche provenant d'un barbare qui aurait dit n'importe quoi pour avoir une part de bouffe si tant est qu'il ait compris la demande borgnesque, elle soupira avant de prendre la parole:

Erf..il pue Aarnulf.. l'a passé la nuit dans un tas d'purin? Et 'tention Mata l'a l'air d'vouloir vous dévorer en même temps qu'vot'gamelle..

Raclement de gorge et regard contrit au borgne, et avant qu'il ne puisse protester elle enchaîna:

Hum.. s'non castelnau n'a l'air ni pire ni meilleure qu'un aut' ville..
enfin ya p'tête moins d'casse-pieds qu'ailleurs et nous ont pas j'tés de pierres.. c't'un bon point..
m'enfin s'ils pouvaient êt' moins avare en chopes pleines j'y rest'rai avec plus d'entrain..


Épaules haussées pour excuser son avis peu intéressant, mais elle ne pouvait pas décemment énoncer que seul l'avis du borgne importait et qu'elle ferait ce qu'il voudrait.. Manquerait plus qu'on la prenne pour un cleb's en plus d'une plante verte..
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Maleus
[Autre lieu, autre moment.]

C’etait sous la lumiere vacillante d’une bougie agréssée par de vils courants d’air que le borgne relisait la missive qu’il avait rédigé. La donzelle qui possedait la grange avait pourtant indiqué maintes fois aux squatteurs qu’il etait defendu, compte tenu des lieux et de leur contenu, d’allumer ne serait-ce qu’un petit feu. Maleus, borné et considéré par certains comme un vieux con s’etait contenté d’hocher plusieurs fois la tête, sachant que de toute maniere son habituelle manie à faire l’inverse de ce qu’on lui demandait de faire allait prendre le dessus.

Citation:
Chere Agnès,
.
La politesse veut que je prenne d’abord de vos nouvelles, ce que je vais m’empresser de faire de suite.
Voila bien longtemps que nous nous sommes vu, assez longtemps pour que je ne sache plus faire le compte.


J’ai appris qu’après un simili de proçès vous aviez quittée ce maudit duché qu’est la Guyenne en compagnie de votre époux. J’espere que sur votre route vous n’avez point eu de mauvaises rencontres ou de situations deplorables dans tout les cas, à notre prochaine rencontre ce sera avec plaisir que nous écouterons le récit de votre voyage, si point ennuyeux cela va de soi.

De mon coté, j’ai tiré une jolie croix sur ce fichu conflit entre le Ponant et la Couronne. Il s’avere que je m’en désinteresse presque totalement aujourd’hui, je me demande encore ce que nous y avons gagné si ce n’est bien plus de gens à mettre en terre ainsi que de conforter les dirigeants des deux camps à nous envoyer encore et encore à l’abattoir pour satisfaire leurs envies de pouvoir.
Des fois je me remet à penser à la depouille de Felina, son visage figé dans une grimace qui n’avait rien de sereine. Elle est morte comme elle le devait mais pour quelle cause…
Bref pardonnez moi je m’égare et c’est un sujet qui n’a plus d’importance.

Matalena est toujours à mes cotés, je ne m’y attendais pas mais quand j’ai pris la décision de mettre fin à mon engagement elle m’a suivi sans hésiter, prenant même les devants en menant la lance. Elle deploit lentement mais surement ses ailes Agnès, et ce n’est pas un de ces vulgaires oiseaux piallants qui apparaît mais un bel oiseau de proie. Ces oiseaux qui inspirent crainte et respect, interet et attrait. Je suis bien heureux de l’avoir à mes cotés et ces longs mois de guerre ensembles ont installé une confiance solide et durable entre nous.

Bien entendu je garde en tête la promesse que je vous avais fait jadis, je veille sur elle. Elle est precieuse mais là je ne vous apprend rien.

Nous sommes actuellement en toulousain et pour ce qui est de savoir ce qu’il adviendra ensuite, Deos seul le sait.


Puisse le Tout Puissant veiller sur vous, notre foy est notre armure et la volonté notre lame.


La bougie fut enfin soufflée et d’un pas souple, bien qu’il n’avait pas besoin d’être discret vu les ronflements de certains occupants, il se dirigea vers l’un des gros tas de paille qui servaient à lui et ses compagnons de plummards. Sa vision s’etait rapidement habituée à l’obscurité et après avoir jeté un coup d’œil aux silhouettes probablement endormies de ses autres comparses, doucement s’allongea aux cotés de Matalena, l’entourant de ses bras et la tirant contre lui.

Des compagnons d’arme qui se serraient l’un contre l’autre pour se tenir chaud par temps hivernal n’avait rien d’etonnant, mais ce n’etait surement pas la seule raison… Sentir la brune contre lui ne deplaisait guère au mercenaire.


*********************
[Des haricots oui, des racines non.]

Dans un soupir agacé il deposait sa gamelle à portée du crétin scandinave. L’odeur et la stupidité qui emanait du grand costaud lui avait définitivement coupé l’appetit.

Entre un silence expressif du coté de Matalena et un avis qui n’en etait pas un du coté de Mira, le cyclope n’etait pas plus avancé qu’au moment où il avait posé sa question. Un leger grognement vint à dissiper le silence qui s’installait.

" Comprenez moi bien… Je ne suis plus de ceux qui s’attachent, qui prennent racine… Cette ville serait un pied à terre, un lieu où se poser et stocker après diverses "missions" . Alors oui je vous rejoins sur un point, ici ou ailleurs les differences sont maigres. "

Le regard de Maleus alla se perdre dans la contemplation du ciel.

" Ailleurs il y a la guerre, ailleurs il y a moult casse burnes et paranoïaques voir même des chevaliers ou autres types en quête de gloriole qui pourraient, en nous voyant, songer à faire du zèle. Bien que je ne rechigne jamais à dezinguer des peteux du genre, je cherche pour moi, pour nous, une relative tranquillité. "

De nouveau il les regardait, un peu las.

" Peut être ici nous la trouverons cette tranquillité, qui peut nous dire si ailleurs ce serait le cas. Je vous ai demandé vos avis parce qu’ils comptent pour moi, je veux bien être celui qui donnera le dernier mot mais j’aurais préféré que vous y mettiez un peu plus du votre… Soit… Peut être nous faut-il encore un peu de temps pour y réfléchir. "

Ses paluches, dans un mouvement habituel vinrent soulager ses tempes avec un lent massage.

" Notre choix concernant ce bled aura surement des repercussions sur notre avenir, mieux vaut bien cogiter. "

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Adieu Fab'
Matalena
"C'est pas bientôt finit non ?"
"Quoi..."
"T'es là, à battre connement des cils, même la muette l'a remarqué ! Manquerait plus que tu te mettes à rouler du cul comme une chatte en chaleur et ce serait l'pompon. La pucelle de Montauban ! Tu m'en diras tant..."
"Ta gueule..."


Bien. Installons-nous ici.

"Nous ? Qui nous ? Tu veux dire cette bande de fracassés avec qui tu t'es acoquinée ? Ah les gonzesses, toutes les mêmes : un peu coup par ci par là et hop ! Ça te change d'allégeances comme de chemise."
"Ça n'a rien à voir avec ça enfin !"
"C'est c'qu'on dit. Et t'as pensé à ton échoppe ? A ta maison ? Et la rousse alors, qu'est-ce qu'elle va penser si tu fiches lâchement tes champs en vente sans même daigner montrer ta seule gueule pour la prévenir ? Franchement, t'as honte de rien."
"..."


On est pas martyrisés, y'a pas foule, c'est peinard pour ce qu'on a à y faire.

"C'est à dire ? Essayer de convertir des foules d'incultes ? Jouer aux brigands sur les chemins alentours ? Te rouler dans le foin ? Ca fait rêver..."

CA SUFFIT !

"Non, là tu viens de parler à haute voix..."
"Certes."


Je veux dire... Ça suffit de poireauter ici. Maintenant que la question est tranchée, on peut y aller. J'commence à rouiller.

"Bien rattrapé."



[To be continued...]

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« Ne confondez pas le sombre avec l'obscur. L'obscur accepte l'idée de bonheur; le sombre accepte l'idée de grandeur. »
Victor Hugo

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