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[RP] L'boulin des gronronneurs.

Axelle
La porte qui claque. Pas un regard sur la masure délabrée. Les mains rouges et écorchées qui s’avancent vers l’âtre ou le reste d’un feu crépite. Il fallait le raviver avant qu’il ne meurt, mais plus tard…. Plus tard. La journée, seule, à gratter dans un sol déjà trop dur et poser les collets avait été suffisamment chargée. Elle n’avait plus envie de rien la bestiole, juste de rester là, comme hypnotisée par le rougeoiement des braises. Rouge, le rouge de sa robe précieusement rangée dans un coffre de fortune, avec son bracelet où pendaient de petites breloques sans valeur, ainsi que la petite vierge noire, enroulée dans un coin de soie sale.

Trois objets, trois seuls survivants visibles de son passé. Mais dans sa tête, les mots, les images restaient gravés. Certains bons, d’autres détestables, qui l’avaient conduite au hasard des routes, à fuir au plus profond des montagnes.

« Trois chèvres, t’vaux pas plus ! Et encore j’du batailler si t’tais moins nigaude, j’aurais pu arriver à quatre! Tes noces s’ront demain, et s’tu joues à la plus fine av’ moi, j’te jure qu’t’auras la marque des folieuses au fer rouge sur ton joli fessier ! »

Ainsi avaient été les derniers mots qu’elle avait entendu de son père, ce maraudeur au visage rubicond qui se pensait fort car il arrivait tant bien que mal à régner sur les quelques clans de la région.

Elle avait joué le jeu la bestiole, affirmant qu’elle se plierait à sa volonté, et lui donnerai toute satisfaction. Mais la nuit tombée, au milieu des ronflements et autres gargouillis nocturnes, elle avait empaqueté ces quelques objets, chapardé la cape de ma mère, et avait filé droit devant, laissant la chaleur camarguaise loin derrière elle.

Elle avait froid maintenant, elle devait se débrouiller, mais elle était libre, jamais ils ne la retrouveraient ici. Cette idée la fit doucement sourire, et son regard noir s’éclaira d’une étincelle vibrante.

Dans sa tête lentement s’élevaient les notes de la musique de chez elle. Son sourire s’étira puis disparu aussi vite alors que son talon commençait à battre le sol. Un bras fin s’éleva laissant tomber au sol la cape bouseuse, alors que l’autre main attrapait le jupon défraichi, et quand le menton se releva, fier et droit, la danse commença, dure et envoutante. Et dans les ondulations de son corps, la bestiole se laissait doucement apprivoiser par sa nouvelle vie.

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Axelle
Nouvelle vie…

La bestiole se laissa retomber sur sa couche, essoufflée par sa danse, son regard glissa lentement sur la pièce unique qui composait la masure. Le coffre, le lit de paille couvert de couvertures, une vieille chaise ou s’amoncelait tout un tas de choses sans fonctions, mais qui trouveraient bien une utilité quand elle prendrait le temps de s’y pencher.

Elle reprenait son souffle, doucement, puis d’autres pensées lui vinrent en tête, et elle se renfrogna sur elle-même.


S’pèce d’idiote va ! V’la qui t’servira d’leçon ! T’devrais l’savoir pourtant.

Elle haussa les épaules. Elle avait cru pouvoir changer, elle avait cru pouvoir se montrer, et vivre comme tout le monde, fadaises, c’était pas pour elle tout ça. Et lentement, doucement elle se referma à nouveau, encore plus, murmurant : plus jamais...
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Felryn
L'ours, perché sur un pan de colline, aspirait l'air hivernal à pleines goulées. De cet air humide et frais prêt à vous faire croire, à chaque inspiration, qu'il peut vous donner le courage dont vous avez besoin. Car il en avait besoin, de ce courage. Depuis le retour de Sam, il n'avait de cesse de ruminer, broyé par une chape de noirceur. Ce n'était pourtant pas la jalousie qui le rongeait; mais la déception. Déception envers lui-même, et la lenteur de ses entreprises. Il avançait, comme aveugle, sur le chemin torve des affections imméritées. Il lui semblait qu'il avait passé sa vie à courir après les actes manqués, perpétuel retardataire, hésitant et incertain, craintif des malheurs que peuvent apporter les attachements. Ainsi n'avait-il mérité que le mépris de Lou. Ainsi avait-il provoqué la fuite Enguerrande. Ainsi avait-il précipité Marianne au désespoir. Ainsi avait-il laissé partir Uotani, certain qu'il était de ne rien pouvoir changer à ses aspirations. Mais la Durance avait coulé depuis. Et l'oubli s'était installé, paisible.

Ce jour encore, Felryn était certain, bien certain, que cette fois il n'attendait rien. Pourtant -était-ce par amitié pour le loup d'Embrun ou par crainte de voir la ville se dépeupler trop tôt?- il ne souhaitait pas que la jeune Axelle emprunte un chemin qui la mènerait loin d'eux tous. Elle avait ici sa place, et tous étaient prêts à l'aider à creuser son nid. Habile et intelligente, elle avait beaucoup à apporter à ce village. Presque autant que ce que ce village était prêt à lui donner. Mais sa décision était tombée comme un couperet. La bestiole souhaitait s'éloigner, et Engherran avait clairement signifié à l'ours qu'il n'était pas étranger à cette décision.

-Humpf.


Un paquet sous le bras, il allait, le pas lourd de contrition, le front bas, offert comme rempart aux neiges diluviennes. Bientôt le repaire se découpa contre la sombre blancheur de l'air du soir. La proximité des murs réfrénait son ardeur. Et puis il avançait, plus il doutait de trouver les mots adéquats. Il ignorait encore s'il allait demander à la bestiole, habitante des lieux, de rester à Embrun, ou s'il allait devoir simplement lui faire ses adieux. Toujours est-il que des excuses de sa part s'imposaient, bien qu'il soit inexcusable. Hors de question de faire demi tour. La neige accuserait sa couardise. Contournant la bâtisse dans l'espoir de trouver la porte, une fenêtre accrocha son attention. En silence, comme pour vérifier qu'il se trouvait bien quelqu'un dans le repaire, il frotta un peu de neige sur le rebord de la vitre et regarda à l'intérieur.

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Axelle
Renversée la chaise, renversée la table, et avec elles tous ces objets sur lesquels elle avait compté pour faire de cette masure insipide un nid plus accueillant. Balivernes que tout cela ! Rien, plus rien ne lui semblait chaleureux ici. Roulée dans la farine, moquée, prise pour la dernière des idiotes. Dernière des idiotes, oui, comme elle l’avait été ! Elle s’était entêtée comme la fichue mule qu'elle était, écoutant ce qu’on lui disait. Elle serrait ses poings de rage, les yeux brouillés de larmes de colère, de déception, de honte. Puis elle vit le couteau que le Loup lui avait donné, le ramassa et d’un geste brusque l’envoya se planter dans la porte.

Partir, partir loin, la bestiole n’avait plus que cette idée en tête, partir et choir dans une ville inconnue ou elle ne connaîtrait personne, et rester là, anonyme pour tous, pour ne plus ressentir ce tiraillement si douloureux.

Clac clac clac…


Elle se retourna, regardant l’eau gouter du toit, voici donc à quoi l’avait menée sa fuite, à une masure froide et humide, à braconner, et à fuir de nouveau.

La tête lui tournait, doucement, elle ferma les yeux, le bruit des gouttes résonnant plus fortement dans ses oreilles, telle une cadence que petit à petit, sans presque s’en rendre compte elle commença à suivre en claquant des doigts. Sous ses paupières closes les flammes des feux de camps apparurent, la réchauffant.
Les billes noires s’ouvrirent grandes et dures, sans plus voir cette triste baraque, mais son clan, autour d’elle, les visages dansant dans la lueur du feu, et très lentement ses bras s’élevèrent et ses mains s’enroulèrent tels deux serpents au dessus de sa tignasse brune alors que son corps se cambrait et s’étirait, souple et sévère. Puis elle se mit soudainement à tourner sur elle, ses bras dans des mouvements vifs faisant danser autour d’elle le vieux jupon au rythme des talons qui martelaient le sol de pierre, évitant les objets qui s’y perdaient. Perdue, comme envoutée par sa danse de plus en plus rapide et cadencée, elle oubliait tout, ondulante, renouant avec ses racines, jusqu'à l’épuisement.

Puis aussi subitement qu’elle avait commencé à tournoyer, elle se figea le souffle court, dos à la fenêtre, le feu avait disparu, laissant à nouveau place au chaos de la masure, un frisson lui parcourant l’échine.

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Felryn
La foudre en hiver.

Pour qui a déjà été frappé par elle, c'est un coup qui n'a rien de mortel. Elle vous gèle les sangs, vous pétrifie le corps et vous tient en tétanie. Mais sous le givre, elle ranime. Un coup salutaire. L'éclat substantiel de deux pierres entre lesquelles jaillit une étincelle prompt à ranimer de vieilles braises.

Il voyait, suspendu au morceau de vitre, des choses qu'il n'avait pas même soupçonné. Et il comprit son erreur, la cécité qui l'avait empêché de voir ce que cachaient les capes miséreuses fut balayée d'un revers. Sous la silhouette frêle d'une jeune errante se cachait une femme. Et chacun de ses mouvements emplissait son âme d'un souffle ardent, aussi sûrement que la colère, visible sur le visage de la bestiole, attristait ses sens. Une brise vint souffler à son oreille. Elle avait la voix d'une sœur qui jamais ne l'avait quitté: «
 Est-ce que tu vois, maintenant, gros bêta? »

-Oui, je vois.

Et cela faisait un mal de chien. La foudre écartelait sa chair comme un vulgaire morceau d'argile, tiraillait sur le cœur, prête à le faire éclater. Et aussi subitement qu'un vieux volcan endormi depuis des éons, le feu lui monta à la tête. Suffoqué par la vision, il recula vivement et s'adossa au mur. Sa main glacée alla se poser sur son front. Il resta ainsi de longues secondes, cherchant à calmer les sensations étranges qui le tenaient. Mais la honte s'immisça dans ses pensées, qui chassa son Feu. Il avait été le témoin de ce qu'il n'aurait pas dû voir, sans doute, voyeur dans la nuit.

Lorsque son poing s'abattit sur la porte de la masure pour en frapper le bois, il n'avait plus rien de vaillant.

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Axelle
Lentement la bestiole reprenait souffle, lentement, elle s’apaisait comme après une bataille contre elle-même, les plus ardues de toutes. Sa tête roula sur ses épaules et elle soupira longuement, elle avait perdue. Elle allait commencer à bouger, à réunir ses maigres affaires quand on frappa à la porte.

Elle sursauta, inquiète et craintive. Qui pouvait bien venir dans ce coin perdu sous la neige ? A cette heure tardive ? Qui pouvait bien venir, tout simplement ? Son père ? L’avait-il retrouvé ? Non, il n’aurait pas pris la peine de frapper. Mais alors qui…

Tétanisée elle resta un instant immobile, hésitante, puis lentement se tourna et fixa la porte sur laquelle le couteau était planté. Sans faire le moindre bruit, elle glissa vers la porte et s’arma de l’arme affutée, la serrant dans son poing à s’en faire blanchir les articulations.

La respiration profonde elle posa sa main sur la poignée, attendit et l’ouvrit à toute volée prête à frapper de toutes ses forces. Contre toute attente elle se retrouva le nez face à un col de fourrure qu’elle reconnu aussitôt, sa main doucement laissant glisser l’arme au sol dans un bruit étouffé de neige.

Lentement elle leva son visage aux yeux grand ouverts vers celui qui lui faisait face, sans un mot, dévisageant l’Ours. Puis elle secoua doucement la tête, comme pour échapper au regard gris et surtout à l’indifférence qu’elle craignait d’y lire. Bataillant pour calmer le sang qui tambourinait dans ses tempes, elle pensa soudain au chaos qui régnait dans la masure, et gênée, tenta de refermer la porte de son pied. Tentative vaine qui ne fit que l’ouvrir davantage. Agacée par sa maladresse, elle reprit enfin constance, et dans un semblant de désinvolture, la voix basse :

‘Soir l’Ours, zêtes perdu en chemin ?
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Felryn
« D'un esthète, tu n'as gardé qu'un air bête. »*

Si le regard de l'ours avait changé, il ne traduisait aucune indifférence. D'une profonde béatitude, ses yeux fixaient les onyx. Et sa bouche entrouverte par une mâchoire tombante lui donnait l'air idiot d'un enfant en contemplation devant le visage d'une vestale. Ils ne purent s'en détacher que lorsqu'elle baissa les yeux. Et comme pour conjurer le silence qui semblait s'être installé, Felryn se pencha pour ramasser un couteau tombé à terre. Il le lui tendit par la lame, lui jetant un nouveau regard qui signifiait à peu de choses près: Z'avez échappé ça.

Puis il se rendit compte, depuis le pas de la porte, de l'état des lieux. Son hypnose de tantôt lui avait masqué l'état de la pièce. Aussi était-ce la première fois qu'il découvrait la masure. Hormis le chaos qui régnait en maître, les vétustes meubles bousculés par un élan qu'on devinait rageur, quelques légères brèches dans le mortier et, au plafond, quelques fêlures dans la charpente laissaient libre cours aux intempéries. L'humidité et le froid habitaient les lieux. Ce n'était pas l'endroit idéal, et il s'étonna que la bestiole n'ait pas encore attrapé la mort. On aurait été mieux loti dans une caverne, à coup sûr.

Lorsqu'enfin elle daigna parler, même faiblement, Felryn oscilla d'un pied sur l'autre. Au moins ne semblait-elle pas en rogne contre lui. C'était toujours une tempête de moins à affronter. A son tour de baisser la tête et de répondre, simplement, d'un air penaud:

-J'vous ai apporté un vêt'ment.

Il lui tendit le paquet qu'il maintenait farouchement sous son coude. Libre à elle de le prendre et l'ouvrir pour en découvrir le contenu. Puis d'ajouter, grommelant:

-La porte est pas chaude.

Décodeur: Bon, vous m'faites entrer?

*Mylène Farmer
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Axelle
« J'me sens pas belle
Quand tu sais que je ne sais pas »*

Pas de grognement, pas de rebuffade en réponse à sa question, mais un air étrange qui se dessine sur le visage de l’Ours en lui tendant un paquet. La bestiole posa un regard étonné dessus comme s’il allait lui bruler les mains, puis le prend marmonnant un maladroit :

M’rci.

Elle se retrouvait dans une drôle de moise. Elle qui, quelques minutes avant avait tout dévasté, se jurant de partir loin, se retrouvait totalement désarmée, malgré le couteau en main, devant Felryn, n’ayant aucune idée de ce qu’elle devait faire, et surtout comment cacher son trouble.

« La porte est pas chaude. »

Oui, le faire entrer déjà, ce ne serait pas une mauvaise idée, sauf que voila, vu l’état de la masure… Tant pis, et la voila qui prend un air détaché, s’écartant de l’embrasure de la porte pour le laisser passer et tortillant sa bouche.

‘Trez, j’voudrais pas qu’vous attrapiez la mort ! Tention, j'fais un peu d’….ménage …..

Et de ne réussir qu’à sourire bêtement pour cacher sa gêne. Gêne devant le chaos, mais surtout de le laisser pénétrer son repaire, plus que son repaire, son refuge, qui même s’il était en piteux état, recelait tout ce qu’elle avait, tout ce qu’elle était. Comprenait-il ce que pouvait signifier cette simple porte ouverte ?

Refermant la porte sur lui, elle posa quelques courts instants son front sur le bois rêche respirant profondément, puis se retourna, l’air de rien. Trébuchant sur une casserole de cuivre qui trainait, la bestiole se mit à grogner l’œil mauvais et volontaire dardant les objets épars, les évitant avec une facilité feinte pour enfin parvenir à la chaise bousculée et la redresser dans un grognement satisfait et victorieux.


S’ seyez vous, z’avez soif ?


Et se laissant tomber sur sa paillasse le paquet entre les mains

J’peux l’ouvrir ?

*Marc Lavoine
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Felryn
«Mais pour moi tu es la plus belle. Oh tu me donnes des ailes!»*


Enfouie loin, très loin, sous des couches et des couches de neurones en état de choc, voltigeant en apesanteur sous la boîte crânienne, une alarme clignotait doucettement. Vous savez, celle qui fout un coup de coude à votre conscience pour lui glisser, entre le nerf de la chopine et celui de l'hibernation chronique Ainsi parlait l'instinct de survie:

I.S: Hem. Attention quand même. La fille devant toi, là, elle pourrait te planter avec son joujou. T'es sûr qu'elle est saine d'esprit au moins?
La Conscience: Cause toujours. J'crois qu'il t'écoute pas.
I.S: Mais selon toute probabilité, il pourrait y passer. Je t'ai déjà raconté que 75% des décès dans ce royaume étaient domestiques?
La Conscience: Ça tombe bien, il en a pas, de domestiques. Sauf si tu crois qu'la mûle pourrait le piétiner?
I.S: Peu probable. Mais si la CAM lui file un coup de couteau -ce qu'elle pourrait faire, vu l'énervement récent dont elle a été victime- elle pourrait facilement faire passer ça pour un accident. C'est ce que font 95% des femmes qui se sont débarrassé de leur pochard d'époux.
La Conscience: C'est pas son époux. Et elle s'en sortirait pas sans un procès!
I.S: Encore aurait-il fallu que quelqu'un soit au courant de sa venue ici.
La conscience: C'est vrai, ça! Elle pourrait cacher le corps. Le balancer dans la Durance. Et le temps qu'il renjoigne le Rhône, les bulots l'auront déjà bouffé.
I.S: Des bulots en eau douce? …. Il va y rester.
La Conscience: Non...On va tous y rester!
Le Subconscient: Vos gueules! On n'entend rien.

-Huuuuh?

Felryn secoua la tête, chassant un fourmillement parasite. Puis il avança d'un pas dans la masure, délaissant la neige et la bise pour le confort de la pierre. Entrer ici, ce fut comme pénétrer dans les vestiges d'une mémoire déjà balayée par le temps, qui avait connu le souffle prodigieux de la colère. Mais à présent, tout était calme. Tout était en désordre, mais calme. Se passait-il la même chose dans la tête d'Axelle? D'habitude, il n'aimait pas trop aller chez les autres. C'était comme découvrir un peu de leur intimité. Pour éviter de bousculer l'ordre établi, chaque pas comptait, qui demandait un redoublement d'attention.

-Grumb'ci. Z'êtes aussi douée qu'moi pour le ménage...

La Conscience: Mayday! Mayday! C'est pas un compliment, ça! Redresse la barre!
Le Subconscient: *Paf!*

L'ours s'assit sur la chaise glorieusement réhabilitée et laissa trainer son regard autour de lui.

-L'paquet, 'pouvez l'ouvrir. C'est pas grand chose, juste pour aider un peu.

L'impression d'avoir imposé sa présence à la fouine commençait à le submerger lentement. Il fallait essayer d'en venir au fait, et vite. Les mots. Trouver les mots.

-Si c'est du rangement, c'est qu'c'était pas du dérangement.

La Conscience: Mais quel boulet...

-'fin j'veux dire, si vous prenez soin d'vot' barque, c'est qu'vous comptez rester, nan? Parc'que, si c'est l'cas, j'peux vous aider à colmater les trous dans l'toit, si jamais...

La Conscience: Ouais! Montre-lui c'que t'as dans les bras! On sait qu'c'est foutu pour la tête...


*Minikeums
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Axelle
« Embrasse-moi idiot
C'est vraiment beaucoup beaucoup mieux que des mots »*

La voila, planté sur sa paillasse, l’air probablement ridicule à se tenir droite comme un I, manquerait plus qu’elle se mette à rougir ou à bégayer et ce serait le bouquet final !

Je, je…. Pfff, voui, j’sais faire le ménage, juste qu’j’ai ma façon bien à moi d’le faire…

Ben voilà, t’es prête pour être élue fée du logis de l’année, ha ça, t’es maline, même si ça peut plaire, ce n’est pas forcement l’image que tu veux donner de toi hein nigaude ?

Elle tortillait ses doigts dans les cordons du paquet, agacée d’être aussi idiote, craignant de le faire fuir à toute jambe. Il n’aurait pas forcement tort, alors pourquoi ne pas prendre les devants ?

Elle posa le paquet a coté d’elle et releva la tête, le regardant fixement


"'fin j'veux dire, si vous prenez soin d'vot' barque, c'est qu'vous comptez rester, nan? Parc'que, si c'est l'cas, j'peux vous aider à colmater les trous dans l'toit, si jamais..."

J’ai b’soin de perso…


Arrête, arrête maintenant, tu ne veux pas partir, tu ne veux pas le voir partir non plus, tu as envie qu’il reste, arrête donc de mentir et de te mentir triple buse d’idiote ! En plus tu n’aurais plus aussi froid ! Oui, bon c’est franchement secondaire mais quand même !

Et les billes noires de se baisser pour se relever aussi vite.

Voui, j’reste, me suis engagée pour les mines, j’peux pas partir comme ça
–espèce de menteuse vas, ce n’est pas pour les mines que tu changes d’avis- et voui, un p’tit coup d’main s’rait pas r’fus. Oh, j’sais faire hein, j’suis pas une nigaude – mais non mais non- juste qu’est pas facile toute seule d’monter les tavaillons !

Et de lui glisser un regard un coin

Donc voui, j’veux bien…

Le paquet, idiote, ouvre le ! Tu vas finir pas le vexer !

M’aider un peu ? D’la laine ? J’sais pas tricoter moi !

Et le paquet défait, la bouche resta ouverte de stupeur alors que les doigts glissaient lentement sur le velours noir, remontant vers le col de fourrure, avant de bondir sur ses pieds, laissant apparaître devant ses yeux brillants la belle et chaude houppelande.

Wooooooooooooowwwwwwwwww

Fais quelque chose, il vient de t’offrir une merveille et tu restes là, la bouche en cul de poule et les yeux écarquillés ! Saute-lui dessus ! Ben non ce n’est pas correct ! Oui, mais j’ai envie ! Oui, mais non ! Souffle-lui un baiser alors ! C’est ridicule ! Trouve quelque chose en tout cas !

Et visiblement touchée

Merci…. Elle est…. Très belle….

Puis souriante et impatiente comme une gamine, agitant son doigt vers le mur qui lui fait face.

Retournez vous ! Vers l’mur là

*Bill Baxter
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Felryn
« Prends tes vêtements et mets-les sur toi […] et brillent tes yeux noirs. »*

Dans les premiers instants, il avait semblé que le silence était plus difficile encore à meubler que la pièce. Mais lorsqu'elle s'y mettait, la fouine savait répandre la bonne parole. Felryn se redressa un peu sur sa chaise, haussa vers elle un regard approbateur:

-Vous restez alors. Bonne chose, da.

Il eut bien l'impression, pourtant, qu'elle allait le remballer sèchement lorsqu'il eut l'audace de proposer ses services. Après tout, ça l'obligerait à subir un peu plus sa présence. Mais chaque degré de chaleur grappillé était un luxe que personne ne voulait se refuser. Elle restait à cause, des mines, ce dont l'Ours se réjouit intérieurement. Il se sentait soudain l'âme possessive et avait usé et abusé, par le passé, de certaines charges comme prétexte pour garder certaines personnes, amies ou bonnes connaissances, à Embrun, comme en otage. Ainsi donc la bestiole était prise dans sa propre toile. Un sentiment éhonté de satisfaction fleurissait dans son for intérieur.

Nerf Possessif: Elle restera prisonnière d'Embrun. A tout jamais! Condamnée à distribuer des pioches. Et personne ne pourra l'en déloger! Hinhinhinhinhinhinhin!

Secouement de tête après un bref moment d'absence, alors qu'elle déballait le paquet. Ca n'avait pas l'air de lui déplaire. Felryn ajouta, content:

-C'est qu'une vieille breloque, vous savez. J'en avais pas l'utilité, alors m'suis dit qu'ça vous s'rait plus utile. 'paraît qu'elle porte un peu chaud.

Lui apparut soudain l'idée que le cadeau pouvait somme toute s'avérer tendancieux. Il pouvait paraître d'avantage esthétique que pratique, et il se sentit aussi bête que s'il lui avait tendu un bijou...Franchement, qu'aurait-elle eu à faire d'un bijou? Felryn ne les affectionnait pas tellement, et puis c'était l'genre de chose qu'on pouvait passer son temps à chercher partout après l'avoir égaré.

"Retournez vous ! Vers l’mur là "


-Euh...

La Raison: Elle plaisante....Hein, elle plaisante? Elle va pas l'enfiler en sa présence?
???: *Bruit sourd d'explosion interneurologique*
La Raison: Oh non....Non... Pitié. Faites pas ça! Il va revenir!
Cerveau n°2 (hormonal) : Ohoui! Ohouiohoui! JoLiE. RobE. MoUlAn...
La Raison: Non! 'faut pas!
Cerveau n°2: Siiii HaHaHaHa! Je SuIs Le PlUs FoRt! ReToUrNe-ToI! LaIsSe FaIrE lA pRoViDeNcE!
La Raison: Nooooooon! Un peu d'pudeur bordel!
Cerveau n°2: La RoBe! La RoBe! La RoBe!

-Euh. Z'êtes sûre?

Et l'Ours de se retourner museau au mur, prostré.


*Indochine
_________________
Axelle
*Mais si je dis trop de conneries
Je veux bien me taire, rien que pour te plaire, pour te plaire

Petit sourire qui se dessine

Oui, il est content que je reste, mais pour les mines ou pour lui ? Humpf, ta faute, si tu n’avais pas menti, tu le saurais ! Mais attends attends attends….. Il dit quoi là ?

« Une vieille breloque, vous savez. J'en avais pas l'utilité, alors m'suis dit qu'ça vous s'rait plus utile. 'paraît qu'elle porte un peu chaud. »

Mais…. Mais….. L’était à qui avant ? Mais, mais, mais….. j’spère bien qu’z’aviez po l’utilité ! J’vous vois mal en houppelande….

Mais tais toi donc ! Oui mais ce truc qui noue ma gorge, c’est quoi ? De la jalousie je crois. Ben que croyais-tu bécasse, qu’il n’a pas vécu ? Si bien sur…. Mais….. Chut !

Et la bestiole qui aurait bien ravalé ses mots sourit nigaude ne sachant pas quoi faire d’autre pour estomper sa maladresse, et qui se retrouve encore plus bête quand il se tourne.

Ha ben te voila bien ! Tu fais quoi maintenant là hein ! Tu te dénipes derrière un homme que tu connais à peine ? Oui, mais il ne se retournera pas, même si je ne le connais pas encore bien, quelque chose me dis que je peux lui faire confiance. C’est quoi ce quelque chose ? Je ne sais pas, je le sens. Oui, tu le sens, comme si tu ne t’étais jamais trompé hein! Tu as oublié Serguei, qui se disait comme ton frère et jurait ne jamais t'abandonner? Non.... Chut !

Tente toute fois de l’enfiler sans retirer ce que tu as sur le dos. Oui, mais je vais ressembler à un paquet engoncer après ! Ben, tu enfiles la houppelande, et tu retires les nippes après !


Et la fouine, rouge jusqu’aux oreilles qui commence à se débattre avec les cordons, se contorsionnant avec toute l’agilité dont son corps est capable pour se glisser dans la merveille sans la déchirer, étirant ses bras, tâtonnant l’ombre de la tête pour dénicher l’encolure, luttant sans relâche contre l’ennemi nommé crackkkk, rusant de tortillements pour l’éviter, jusqu'à ce que vaincu, le velours noir abdique et retombe au sol.

C’est trop serré ! Je ne peux plus respirer ! Retire la chemise ! Nan, je ne peux pas ! Trop serré je te dis ! Débrouilles toi ! Tu n’avais qu’à lui faire confiance ! Retire tout de même le jupon, ça boudine à la taille ! C’est facile ça !


Et la main qui se glisse sous le noir, laissant choir le vieux jupon au sol dans un bruit étouffé puis rejeté plus loin du bout du pied.

Les cheveux en bataille, un pan de chemise ressortant maladroitement du décolleté, la bestiole lisse le velours la moulant.


M’va, j'crois

Oui, elle t’ira parfaitement quand tu n’auras plus la chemise, tu pourras respirer comme ça en plus ! C’est vrai qu’elle est chaude !

Et un sourire d’illuminer son visage.

*Mademoiselle K
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Axelle
Si certains avaient eu le don de lire les pensées de la bestiole, les curieux se seraient surement demandé qui pouvait bien être ce Serguei qui lui revenait en mémoire à cet instant. Si elle n’était pas prête d’en parler, il lui aurait été difficile, si elle n’avait été seule, de masquer la tempête qui s’était s’abattue sur elle lorsque, quelques jours auparavant, elle reçut cette missive, fermée d'un petit ruban noir, n’y répondant que bien des heures plus tard.

Citation:
A celle, qui, sans lien de sang, sera devenue ma deuxième petite soeur
Ma petite brindille,


J'ai mis du temps à écrire, j'ai mis du temps à donner signe de vie, je sais, je sais. Je tente d'écrire à Embrun, dernier endroit que nous ayons connu à deux, dans l'espoir que ce pli te trouvera, heureuse et bien portante.

Je suis pour ma part dans le Sud, et si l'envie de t'écrire, pour te dire, pour t'expliquer, pour m'excuser aussi, me taraude depuis longtemps déjà, c'est en retrouvant ma petite soeur, ma, принцесса que j'ai senti ce besoin empirique de prendre enfin la plume.

Je t'ai laissée derrière moi, je suis parti vite, et sans me retourner ; j'ai été dur avec toi, trop sec, trop cinglant. Je le sais. Je n'en avais pas envie, je ne voulais pas te quitter, mais je le devais. Il était de mon devoir de te protéger des chiens que j'avais aux trousses ; et je partis le coeur empli d'une certitude consolatrice : eurent-ils enfin pu prendre d'assaut mes mollets, et de chaînes entraver mes poignets, que toi tu resterais sauve, à l'abri de leur courroux.

Voilà pourquoi je t'ai fui ; c'était ta seule chance de salut. Tu ne m'aurais pas ralenti, comme j'ai pu te le dire sous le coup d'une colère feinte, bien au contraire, j'aurais presque volé d'être à tes côtés. A la place, c'est la volonté d'éloigner de toi le danger que je vis la célérité accompagner mes pas.

Tu m'en veux certainement, tu dois même me détester à l'heure qu'il est, mais je dois te dire une chose : si d'aventure je m'offrais le luxe d'un feu de camp, quelque nuit, à bout de forces, c'est le souvenir du tintement que faisait ton bracelet de pacotille, et ta silhouette, que je voyais danser au milieu des flammes.

Tendrement,

Serguei.

PS: Puisse ce ruban t'aider à dominer cette chevelure de sauvageonne.


Citation:
A toi, frère de fuite, frère cruel,

Mon feu follet

Est-il utile de préciser que je suis toujours à Embrun et que j’ai reçu ta missive ? Non, bien sur, mais tu me connais, quand je ne sais trop quoi dire, je tourne autour du pot, et je n’ai pas changé.

J’aurai pu pourtant, après m’être retrouvée seule perdue dans ces montagnes. Mais non. Après tout n’est-ce pas toi qui m’as appris à ne pas renier ce que je suis ? A être fière de mes origines mêmes si les miens m’ont fait du mal ?

Je m’égare, encore une fois, ma plume cherchant à suivre le flot de pensées qui m’assaille depuis que j’ai reçu ta lettre.

Que te dire ?

Toi qui m’avais souri, toi qui m’avais nourri, toi qui m’avais soigné. Ton départ, ta colère, j’ai vraiment cru ne pas me relever cette fois, parce que tu n’étais plus là pour que je m’accroche à ton bras fraternel. De petite brindille, voila que je devenais fardeau. Longtemps après ta fuite, je suis restée cloitrée dans cette masure, où je vis toujours, loin des regards, craignant de revivre avec d’autres ce que tu m’avais fait, rongée par l'angoisse de ne pas savoir comment tu allais. Et puis le temps à passé, lentement, et j’ai sorti mon museau, craintive, j’ai pris quelques coups de pattes, mais je m’en remettrai car je me sens bien ici, au milieu des montagnes. Je crois que je peux y être heureuse, je crois que les blessures se referment, c’est pour cette raison que je peux t’écrire aujourd’hui. C’est pour cette raison que j’ai pu te lire, et comprendre, un peu.

Mais puis je t’en vouloir ? Pourrai-je un jour t’en vouloir ? Pourquoi faire? Cette fuite t’a enfin permis de retrouver celle que tu cherchais tant, quand à moi, l’avenir me le dira...

Je te joins à cette lettre une des petites breloques de mon bracelet, dont tu riais devant le peu de valeur, j’espère aujourd’hui, elle en aura une pour toi.

Tendrement

Axelle

PS : je garde le ruban précieusement, mais pour son utilisation, je ne te promets rien, beau blond !


(lettre copiée avec l'autorisation de jd Serguei.novgorod )
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Axelle
La réponse ne s’était pas fait attendre, et c’est une bestiole emplie d’entrain qui y répondit, sans se douter un seul instant de la colère qui allait l’emporter quelques heures plus tard, et encore moins de la visite qu’elle allait recevoir….

Citation:
A celle vers qui sera de tout temps voué mon amour fraternel,
A ma petite fauvette,

Recevoir une réponse à mon pli m'a empli de joie, tu ne peux savoir à quel point ton absence s'est fait ressentir, à chacun de tes mots. Ce qui m'a davantage assombri, c'est de lire à quel point je t'ai blessée, sans pour autant le vouloir. En souhaitant te ménager et te protéger, j'ai causé ton malheur, et j'en suis à la fois peiné et désolé. Ce n'était pas le but que je comptais atteindre, mais bien au contraire son antinomie, tu t'en doutes peut-être. Et si toi, tu m'as pardonné, si tu m'as compris, un peu, je ne m'en sens pas moins affreusement coupable.

Je suis un bien mauvais grand frère, j'en conviens, et j'espère réparer bien vite ma faute en venant te rendre visite à Embrun. Ces montagnes-là, et notre aventure là-bas me manquent, tu sais, et j'aimerais plus que tout te serrer à nouveau entre mes bras de frère, pour te faire oublier mon vilain geste, pour me faire pardonner de t'avoir meurtrie.

Comment se passe la vie dans cette abri de roche et de bois, ma douce brindille ? Je suis heureux que tu aies enfin mis ton petit museau de souris dehors ; comme tu l'as dit, je suis fier de toi, moi, de tout ce que tu es, et tu mérites à être connue. Oh, bien entendu, si qui que ce soit te faisait du mal, tu sais que je n'en ferais alors qu'une bouchée, et que celui-là regretterait bien vite ce qui serait sans doute son dernier geste, et cela au centuple.

J'ai bien reçu la breloque que tu as jointe à ta missive, et je l'ai fixée à un ruban, que j'ai laissé un peu lâche et qui ne me quitte plus. Ce petit morceau de toi a ainsi rejoint sa place, au plus près de mon c'ur, où réside chaque souvenir que j'ai de toi.

Plus tendrement que jamais,


Sergueï.


Citation:
A toi, celui que j’aime appeler, mon frère….

A toi ma tornade,

Certains de mes mots t’ont assombri ? Excuse moi, je ne le voulais pas, ma seule ambition était la franchise.

Oui longtemps j’ai été perdue, entre colère, tristesse, inquiétude, incompréhension. Puis ta lettre, puis la seconde, et là crois-moi, tous le maux se sont envolés, mes pieds veulent danser, mes poignets s’enrouler et mes lèvres rire. Tu vas donc venir… Oh, mon impétueux russe, quels mots puis je encore trouver pour te dire combien je suis heureuse ? Tu me les as tous volés ! Toi qui chapardes les cœurs des téméraires, voila qu’à moi tu me voles mes mots ! Rends-les-moi ! Ou non, je te les laisse, tu me les rendras de ton accent dont j’aime tant rire !

Oh, quelle joie me remplie au seul fait d’imaginer pouvoir te présenter le bestiaire d’Embrun ! Un Loup, un Ecureuil, une Louve, un Cygne, et… un Ours…. Comme tu vois la bestiole que je suis ne pouvait que se faire un petit trou.

Me faire du mal ? Je ne crois pas que quiconque ici ne souhaite m’en faire, si ce n’est moi, par trop de prudence et d’entêtement. Bien au contraire je crois. Tu sais, me voilà même CaM d’Embrun ! Oui moi ! Ne ris pas, et fais taire cette lueur facétieuse que je prédis déjà dans ton regard! Non, ma seule terreur en ce jour, est une sale bête noire et velue qui me nargue du haut de ses huit pattes dégoutantes ! Je crois bien que c’est la seule sale bête ici !

Oui viens, laisse moi te montrer tout cela, s’il te plait !

Et toi ? Parle-moi, raconte-moi, quelle proie as tu pris dans tes filets, incorrigible séducteur? Dois-tu courir toujours aussi vite ? Et ta sœur ? Parle-moi d’elle encore, comment l’as-tu retrouvé ? Est elle la même que l’enfant que tu avais perdu ? Dis-moi, dis-moi, comment vas-tu ?

Garde cette breloque, puisse t’elle te guider vers mes bras envieux de te serrer à nouveau. Et je te promets que, si tes pas sont assidus, ton ruban noir trouvera pour ton arrivée une chevelure domptée… pour quelques heures.

Tout tendrement,

Axelle.

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Felryn
« Mocha chocalata aï aï,
Guiche Guiche aï a dada dada... » *


Obéissant, Felryn se retourna. Étonnant, non?

-Hu...

Neurone #3369000 : *ZzzzbAM!*
Conscience: Mais c'est...
Cerveau n°2: DAAAAAAHHHHHH!!!
Raison: Oui, n'est-ce pas?
Conscience: Très seyant.
Raison: Je dirais même...
Conscience: Affriolant?
Cerveau n°2: ElLe EsT bO...
Raison: *PAF* Un peu de tenue.
Conscience: Oui, belle tenue.
Raison: Non, je parlais à l'autre.
Conscience: Ah. Mais, avouons tout de même que cette houppelande lui va à ravir. Non pas qu'il faille la lui ravir, non, mais, enfin, nous nous comprenons n'est-ce pas? Et puis sans chemise, ça serait plus élégant.
Cerveau n°2: GnAaAaA! FilLe! FilLe! FilLe!
Raison: *Re-paf!* Gardons la tête froide. Il n'est nul besoin d'effrayant la donzelle.
Conscience: Bien sûr, bien sûr. Croyez-vous que cette façon de la déshabiller du regard puisse la faire fuir?
Raison: Hum... Hélas, qu'y pouvons-nous? L'homme a ses raisons que, moi-même, j'ignore parfois.
Conscience: Nous pourrions cependant l'inviter à boire une clairette? Ça n'engage à rien...
Cerveau n°2: ToI jAnE, mOi TaRzAn!
Neurone #599673405 : *ZzzzbOUM!*
Conscience: Vous ne sentez pas comme une odeur de grillé?
Raison: *Soupire*

-Huuuh...

L'ours sembla souffrir d'un léger problème de mâchoire, quelques secondes durant. Sans doute était-ce sa bouche, un peu pâteuse qui, afin de renouveler l'atmosphère de ses sinus, entretenait les courants d'air. Une légère secousse de la tête lui permit de remettre tout ça en place. Sa locution en garda cependant quelques séquelles.

-Vous...Euh... Héhé.

Un regard expert et consciencieux fixa la poutre -celle du plafond-, comme pour déceler la faille importune qui provoquait un clapotis agaçant dans une des bassines qu'il avait du enjamber quelques minutes plus tôt. Oh, les belles poutres. Sans doute l'oeuvre d'un charpentier de moyenne expérience. C'était là une trabéation fort bancale, que n'avait pas dû arranger les stigmates du temps. L'humidité enflait le bois par endroits et des signes de faiblesse menaçaient la batière de foutre le camp.

-Mère l'était à ma. Jolie comme ça, vous êtes. Noire de toute vêtue. C'est pas trop chaud que je n'espère?

Puis son regard retomba sur la bestiole, inexorablement attiré par une chute de rein...De RIEN! Il pouvait bien retomber pour rien, non? Le plafond, c'était bien intéressant cinq minutes, mais faut pas pousser non plus. De fait, ladite houppelande avait été conservée des années durant dans une vieille malle. Elle était, d'aussi loin que remontaient ses souvenirs, plus vieille que lui, mais la maille n'en était pas altérée, et la forme s'adaptait parfaitement à sa porteuse.

-Le toit j'pourrais vous démonter? Ce printemps quand sera, 'cause qu'hiver il en fait froid. Comme dit, des talents j'ai de coureur.

Oh la bourde.

-CouVREUR! J'ai dit couvreur? J'ai dit couvreur. Huhu.

Subconscient: Je rêve?
Conscience: Non. Il creuse, il creuse...
Organe Cardiaque: Po-Pom? Po-pom. Po...Po-pom!
Raison: Elle est où, la sortie?


*Labelle
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