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[RP] "La Peste bucolique flotte sur le Comté..."

Suniva


Ne disons plus rien, et venez donc...

Cet air de conspirateur, elle le connait. Il l'utilise souvent pour taquiner... Mais là, c'est de peste dont il s'agit. On ne met pas la peste au secret ! Mais il semble que si... La voila emmenée comme si elle avait commis une faute tellement grave qu'il faille absolument la châtier.


" - Mais Amiral... Amiral ?!! Je voulais danser moi ! Qu'est-ce-que... Où donc m'emmenez vous, mordiou !"


Elle se fait un peu trainer, un peu enlever, un peu... Les voici sortis de la salle de bal, arrivés presqu'au milieu de la place. Les yeux de Suniva deviennent rieurs soudain et le ton se fait taquin...


" - Rhoooo... Vous savez que vous allez faire jaser ? On emmène pas de cette façon un mousse, fût-il le votre !"

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Subcal


" - Rhoooo... Vous savez que vous allez faire jaser ? On emmène pas de cette façon un mousse, fût-il le vôtre !"

Jaser...jaser...la belle affaire, Mousse ! Vraiment la belle affaire ! On vous parle de Peste, de mille morts, de souffrances toutes plus...euh...horribles les unes que les autres..et vous, vous avez peur des cancans !

SubCal fronce les sourcils :

Par les cornes du Bouc ! Il ne sera pas dit que nous ne ferons rien !

Puis, tout bas, dans un murmure :

Savez-vous...savez-vous donc la nouvelle ? Savez-vous que la Peste est entrée dans nos murs ?

Regard qui, vite, se promène alentours :

Oui Mousse ! La peste ! La pire des maladies est revenue, et l'on ne nous dit rien...voila chose bien grave...la peste...

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Suniva
La lueur de gaieté disparait subitement. Tâte sa hanche, sa main par réflexe cherche la besace qui contient ses herbes... Mais elle ne l'a pas, soucieuse de sa toilette, elle l'a laissée...

" - Alors ce n'était pas une plaisanterie pour me faire sortir du bal ? Mais comment savez vous ? Qui est malade ?"


La peste, le fléau de la mort... Suniva frémit en se souvenant de ce que lui contait sa mère à son propos. Elle s'accrocha au bras de SubCal, soudain inquiète...


" - Vous n'avez pas été en contact avec un malade au moins, Amiral ?"

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Subcal


" - Vous n'avez pas été en contact avec un malade au moins, Amiral ?"

Il prend un air un tantinet important, se cabre légèrement :

Moi ? En contact avec...?
Sachez, Demoiselle, que je suis TOUJOURS en contact avec les grands fléaux qui menacent notre ville et qui tentent nos âmes !
Hem...


Puis, à nouveau d'un air de conspirateur :

...cela m'a été confirmé...par trois vieilles femmes, des mégères en fait, qui avaient toutes connu la peste du siècle dernier : cette maladie étrange est bien de retour dans nos murs !

Des faits ? Des preuves ?...Je vous en donne, prenez et croyez-moi, Mousse !

Alors...j'étais, ce matin encore, en salles des pleurs...euh...en salle des doléances...et puis, tout à coup, voila que, à plusieurs, nous surprenons une conversation...bizarre.

Il y était question de Peste !

Oui ! De Peste...euh...de peste buto...de peste bulo...ah oui ! De Peste bucolique !


Soufflant dans le cou de Suniva :

C'est la forme la plus pernicieuse de cette maladie...

...et ce sont des gens d'importance qui en parlaient : Messire...euh...allez...le gars qui se présente...LeTisonnier, oui ! C'est ça ! Eh ben il disait, ce Tisonnier, que la peste était sur notre Comté...chose, paraît-il, confirmée par notre Comte...alors voila...il faut partir, il faut brûler, il faut jouer crécelles !
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Suniva
Les mirettes noisettes s'attachent à son vis à vis qui mime, s'agite, tour à tour compassé ou mystérieux. Il parle, déclame, annonce, rapporte et raconte...

Il narre cette Peste qui visiblement l'inquiète au plus au point, c'est bien normal quand on est Amiral. Si elle perçoit les mots, Suniva subjuguée se laisse tendrement bercer par le regard, le geste et ne peut empêcher son esprit de vagabonder vers le feu d'enfer des forges célestes où il l'a emmenée il y a peu... Un sourire flotte sur les lèvres pulpeuses et rose. Un long frémissement quand son souffle vient caresser son cou.


Oui ! De Peste...euh...de peste buto...de peste bulo...ah oui ! De Peste bucolique !
C'est la forme la plus pernicieuse de cette maladie...


Peste "bucolique" ? Les yeux d'ambre s'arrondissent... Jamais sa mère ne lui a parlé de cette forme de la terrible maladie et pourtant, elle s'y connaissait sa mère, en maladie !
Et il continue, parlant d'un certain Tisonnier qui serait celui qui a annoncé la catastrophe. Tisonnier... Tisonnier... "le gars qui se présente" a dit l'Amiral.
Oubliant son trouble, Suniva pose ses poings sur les hanches, considérant SubCal d'une mine dubitative.


" - Amiral... Vous voulez parler de Sieur LeChiffonnier ? Alors, je crois que je comprends... La peste c'est lui !"


Eclat de rire résonne soudain, faisant se retourner les passants. Suniva n'en a cure, il n'y a que SubCal qui à ce moment est important. Elle vient près de lui, glisse son bras sous le sien et prenant un air docte, questionne...


" - Mais dites-moi, Amiral... Cette Peste là, serait donc d'après-vous la plus dangereuse de toutes ? Quels en sont donc les symptômes ? J'avoue que moi..."


Une légère moue vient transformer la lippe de la jeune femme qui sachant d'où vient l'information que lui annonce SubCal, s'interroge visiblement.

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Elle prend son bras, et elle rit !

Voyons, on ne rit pas devant choses sérieuses, non, on pleure, on s'arrache les cheveux, mais l'on ne rit pas !
Dame !...
On s'agenouille, on se flagelle le torse, mais on ne rit pas ! Que nenni !


Il est un peu vexé : il vient pour annoncer une terrible nouvelle, pour faire froid dans le dos, et voila qu'elle rit...

Ah...je reconnais bien là l'attitude des femmes : rien n'est pris au sérieux...il vous faut donc voir les premiers cadavres en rue...bien !

Puis, la regardant avec trop de sérieux :

Pensez donc que, au moment où je vous parle, il y a déja des malades infectés qui s'ignorent...ils vivent certainement leurs derniers instants...et ne le savent pas...ils rient...ils chantent...ils dansent même !

Il alourdit ses paroles d'un geste du doigt, comme pour mettre en garde, comme ferait un professeur d'Université à un jeune incrédule :

Peut-être même qu'il y a déjà, derrière les murs que nous voyons, quelque jeune enfant qui vomit tout son corps...qui, prise d'une fièvre soudaine, implore le pardon de ses parents...se repent de ses péchés, et se prépare déjà à rejoindre Celui qui fît ses Frères les Hommes...

SubCal, presque transfiguré, lève les bras au ciel.

Adieu les Enfants ! Adieu les Hommes ! Adieu les Femmes ! Bienvenue à la Peste !
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Suniva
" - Mais voulez-vous bien vous taire ! Vous allez affoler tout le monde !"

Le cri a fusé, clair et fort.
Le regarde incrédule, lever les bras au ciel comme le fairait un prêcheur annonçant la fin du monde.


" - Votre peste là... bucolique... Hum... Je ne la connais pas ! Je vous en ai demandé les symptômes et vous, vous vous énervez ! Rendez-vous compte... M'enfin ! S'il y avait danger, ne croyez vous pas que notre bon Comte aurait informé la populace ? C'est qu'il a besoin de son Peuple pour remplir ses greniers et faire le fort auprès des autres nobles du Royaume... Non, non, non ! Il ne laisserait pas faire la peste sans prendre des mesures, moi je vous le dis ! Votre Tisonnier n'est qu'un menteur ! "


Observe SubCal. Elle admet qu'elle ne jure plus que par lui, mais tout noble qu'il est, elle refuse qu'il puisse ainsi annoncer le malheur.


" - Je veux des preuves ! Na !! Je ne peux pas croire qu'on taise un danger pareil !"

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Il regarde alors Suniva d'une manière des plus étrange...qui frôle les frontières de l'incrédulité.

Des preuves ?! Des preuves ?! Voila bien la meilleure...et voila bien les femmes !
Des preuves...
Toutes ces choses que vous, Femmes, acceptez toujours sans preuves...tous ces débuts de haine nés de tendres soupçons...mais là, non...pas pour la maladie...là, il vous en faut des preuves...
Des preuves...mais...belle enfant...regardez donc tout autour de Vous...
Vous ne les voyez donc point, ces preuves qu'il vous faut ?
Vos yeux sont-ils encore à ce point tous fermés ?...


Il se calme :

...euh...les deux yeux hein...je parle des deux yeux...mais Vous aviez compris, je pense...mais c'est une image hein...je ne dis pas que Vous marchez sans regarder...sinon, Vous tomberiez...et je n'aurais donc plus qu'à Vous ramasser...

Puis, plus sereinement, et tout en souriant de nouveau :

Et puis...et puis...avez-Vous donc toujours besoin de preuves ?

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Suniva
Plante son regard dans celui de son Amiral, devenu en peu de temps bien plus cher à son coeur et son esprit qu'elle n'aurait cru.
S'empourpre en entendant parler de ses doutes récents... C'est qu'elle a imaginé, à tort après réflexion, qu'il aidait généreusement les charmantes damoiselles... Mais bon, il est devenu son forgeron à elle et en bonne Normande, Suniva ne partage pas... Enfin pas ceux qu'elle aime... du moins pas ceux qu'elle aime et qui l'aime aussi.... 'fin ses amants quoi... Faut pas exagérer !
Etant en faute pour le coup, ne trouve rien d'autre à répondre qu'une langue vengeresse qu'elle brandit comme l'étendard de la mauvaise foi. Non mais !
Puis l'écoutant quand même... Parce qu'elle écoute son Amiral et qu'elle analyse au fond de son esprit, les mots qu'il dit... Donc, peu à peu l'entendement de ce qu'il explique, vient à la jeune normande... Comme une lueur, une évidence, une chose tellement visible qu'on ne la voit plus...
Sourcils se froncent... Les yeux ? Elle les a bien ouverts...Tellement qu'ils dévorent, gourmands qu'ils sont, l'homme altier et plein de vie qui leur fait face...


" - Mais si je vois !! Moi, ce que je vois ce sont des sorciers mandés parmi nous par le Sans Nom... Vous croyez Amiral qu'ils ont pu créer une Peste ? Une qui ferait perdre l'entendement à ceux qui en sont atteint ? Ma foi... C'est possible finalement... C'est qu'ils sont habiles ces gens là..."


...euh...les deux yeux hein...je parle des deux yeux...mais Vous aviez compris, je pense...mais c'est une image hein...je ne dis pas que Vous marchez sans regarder...sinon, Vous tomberiez...et je n'aurais donc plus qu'à Vous ramasser...


Mime une chute subite en s'approchant de lui et susurre, pendue à son bras et l'oeil plein de malice et de tendresse aussi...


" - Rien que pour ça, je voudrais tomber. Au moins, je serais à l'abri de cette vilaine peste qui menace notre Comté !"


Reflexion après la taquinerie. Le minois prend un air concentré, sourcil levé en un questionnement intérieur...


" - Dites.... Croyez qu'il faut prévenir notre Comte ? Ou bien, vous pensez qu'il a tout compris ?"


Et puis...et puis...avez-Vous donc toujours besoin de preuves ?


" - Tout dépend... Ahem... De la mesure de l'attachement... en ce qui vous concerne, elles me sont indispensables..."


Appuie son affirmation d'un regard et d'un sourire entendus puis poursuit, parce que quand même, il s'agit d'une conversation grave : elle concerne la Peste. La grande ! Celle qui fait mourir des gens : ceux qui renoncent à se battre et refusent de continuer leur vie, par tristesse, par dépit ou par fatigue... Oui, elle est grave cette Peste là...


" - Pour les choses qui ne me concernent que de loin et bien... Je ne suis pas Juge, en tous cas, je n'en ai pas le pouvoir. Mais si je l'étais, les preuves seraient importantes pour moi... Mais alors, les vraies preuves, hein ! Celles qu'on fournit en expliquant, en dessinant peut-être, en tous cas pas en usant d'artifices !"

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" - Pour les choses qui ne me concernent que de loin et bien... Je ne suis pas Juge, en tous cas, je n'en ai pas le pouvoir. Mais si je l'étais, les preuves seraient importantes pour moi... Mais alors, les vraies preuves, hein ! Celles qu'on fournit en expliquant, en dessinant peut-être, en tous cas pas en usant d'artifices !"

SubCal se prit à rire...il gèle même la marche pendant un court instant pour reprendre son souffle.
Les côtes serrées, le souffle presque court entouré de bizarres hoquets, il tente de retenir un peu ce qui a déjà jaillit.


Des artifices, dites-Vous ? Vous parlez certainement de ceux utilisés par votre...Sans-Nom...

Il essaye - presqu'en vain- de retenir les éclats de rire qui, déja, remontent du fond de ses yeux.
Alors, Mousse...en voila des mystères et des fausses croyances...le Sans-Nom...permettez...rien que ça...

C'est sans doute le Sans-Nom qui porte à lui seul toute la responsabilité...le seul coupable...celui sur qui il faut tomber lorsqu'on ne sait quoi dire...ou qui désigner...celui qui amène la Peste !


Il ramasse une pierre, la soupèse, regarde Suniva, puis, doucement, jette la pierre à ses pieds.
Elle roule un bref instant, creuse un léger sillon dans le sol fait de terre molle, puis se bloque.

Il rit :


Non, je ne vais pas Vous parler de pierre, Mousse...ni de sillon...

Il rit de plus belle, les yeux tout éclaircis.

...pourtant...l'on pourrait bien...si je veux qu'elle bouge, eh bien je la lance...

Il cligne son regard. C'est un regard de tristesse maintenant. D'une fine tristesse.
De celle qu'ont les poètes, et pas les philosophes.

Il se reprend, hausse les épaules :


Il est temps de quitter ce Comté...
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Suniva
Des artifices, dites-Vous ? Vous parlez certainement de ceux utilisés par votre...Sans-Nom...
C'est sans doute le Sans-Nom qui porte à lui seul toute la responsabilité...le seul coupable...celui sur qui il faut tomber lorsqu'on ne sait quoi dire...ou qui désigner...celui qui amène la Peste !


Non, je ne vais pas Vous parler de pierre, Mousse...ni de sillon...

...pourtant...l'on pourrait bien...si je veux qu'elle bouge, eh bien je la lance...


Et voila qu'il rit, hoquète, en perdant presque le souffle. Le regard pailleté des ors de l'admiration ne quitte pas le visage altier et hilare de son vis à vis qui vient de stopper leur avancée pour rire tout à son aise... La tête aux boucles mordorées se penche légèrement puis s'agite un peu, chassant les pensées qui lui viennent et qui la font rougir.


Il parle, il explique et refuse l'idée du Mal enjoleur. Suniva sérieuse à nouveau, les yeux maintenant posés sur la pierre qui a roulé à ses pieds sans les atteindre...


" - Mais non, Amiral... Le Sans Nom propose... Les hommes choisissent de l'écouter ou non. Et alors la Peste arrive ou pas... Certains en sont atteints, d'autres l'évitent. Comme cette pierre qui a roulé jusqu'à moi, laissant une trace sur le sol. Si elle était venue trop près, je l'aurais repoussée. Je ne veux pas faire partie de ce sillon qui marque les terres trop malléables, je ne veux pas être celle qui fait rouler la pierre. Je sais reconnaitre les mots aguicheurs du Sans Nom quand il me susurre la facilité. Je sais où je veux aller, comment je veux vivre... Tout est affaire de séduction qu'on accepte ou pas. "


Doux sourire nait, elle l'admire plus qu'elle ne le regarde, à nouveau... Se remémore ses récents actes de générosité qui l'ont rendue un peu jalouse, accentue son sourire comme pour s'en excuser


" - Cette pierre, on peut très bien la renvoyer à celui qui l'a lancée, on peut aussi l'ignorer... Sans même le savoir, vous même le repoussez le Sans Nom, rien qu'en étant vous-même..."


Il est temps de quitter ce Comté...


Un sourcil se lève, imperceptiblement. Le coeur manque un battement. Alors elle se dévoile, s'accrochant à son bras et lance sans même avoir à réfléchir...


" - Vous n'allez pas partir sans moi ? Rien ne me retient ici et je ne suis pas prête à perdre ce que je viens de trouver... Fuyons la peste et ses malsaines séductions ensemble. Vous voulez bien Amiral ?"

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...mais il ne l'écoute déja plus : il s'est détaché du bras qui le tenait, et cavale, course légère et un rien emplumée.

De chaque coté du corps, il vient d'étendre ses bras, et, imitant les battements d'aile qu'iront bientôt imiter les oiseaux dans le ciel, il vole.

Enfin...il vole...c'est beaucoup dire...disons qu'il bouge les bras en courant...mais il se croit oiseau dirait-on...


Partir...Mousse...partir, c'est d'abord savoir voler !

Sinon, on reste là...à regarder les autres s'envoler dans les nues...

Savez-Vous voler ?

C'est pourtant très simple...

Voyez...il faut battre des bras, prendre un certain élan, puis se laisser guider par le vent...


Il court tout autour d'elle.

...ensuite, de temps en temps, on corrige la trajectoire...il suffit d'un coup d'aile...

...il frappe l'air d'un seul bras...

...ou des deux...et Hop ! Changé, l'itinéraire ! Changé ! Transformé ! Adapté !...

Le voila qui monte sur une sorte de tonneau en bois, et s'y tient immobile .
Les bras toujours en ailes, il lève une jambe, la porte vers l'arrière et incline le haut du corps vers l'avant...


Quand un oiseau s'arrête, il guette...patte levée...ailes prêtes...

Puis, regardant le tonneau qui lui sert de perchoir :

Hola Tonneau ! Mais qui est-donc ce mauvais forgeron qui t'a si mal cerclé ?

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Suniva
" - Mais... Beuhhh... Amiraaaallll... Rhooooo...."

Suniva s'élance légère, à la suite du grand oiseau blanc qui a décidé de survoler la place. Puis s'arrête, le minois en gaieté. L'observe, le suit de ses mirettes qui brillent de plaisir... S'arrête soudain pour boire ses paroles.


Partir...Mousse...partir, c'est d'abord savoir voler !
Sinon, on reste là...à regarder les autres s'envoler dans les nues...
Savez-Vous voler ?
C'est pourtant très simple...
Voyez...il faut battre des bras, prendre un certain élan, puis se laisser guider par le vent...


Elle tourne elle aussi. Elle tourne sur elle-même à en avoir le tournis !

...ensuite, de temps en temps, on corrige la trajectoire...il suffit d'un coup d'aile...
...ou des deux...et Hop ! Changé, l'itinéraire ! Changé ! Transformé ! Adapté !...


Et le grand oiseau blanc se perche enfin. Suniva agite ses boucles en riant, les mains sur les hanches. Elle se moque c'est évident, mais son coeur est en joie... Elle aime qu'il soit gai et plein de vie. Il aime la vie, il la vit cette vie ! Il est Amiral, puis oiseau... et après ?! Elle s'en fiche Suniva, elle s'élance et lestement en le poussant légèrement le rejoint sur son tonneau, se penche avec lui, en équilibre...


Quand un oiseau s'arrête, il guette...patte levée...ailes prêtes...
Hola Tonneau ! Mais qui est-donc ce mauvais forgeron qui t'a si mal cerclé ?


Sourcil se froncent, la jeune femme ne voit rien de spécial au cerclage du tonneau. Coup d'oeil en coin à son voisin... Sourire espiègle et...


" - Croyez-vous que malgré ses défauts, il est solide ? Qu'en pensez vous Amiral-Oiseau ?! "


Et hop ! Ni une, ni deux... Suniva se met à sauter en mettant le coeur à l'ouvrage et ébranlant ainsi le perchoir improvisé...

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Holà ! Mais cessez donc de sauter, jeune Mousse ! Je Vous ai dit que ce tonneau est mal conçu…on le dirait plutôt…seau ! C’est un tonneau mystère, l’un de ceux qui ne se prêtent guère au vrai remplissage…il n’est certainement ici que pour mieux décorer…
Cornes du Bouc !
Quittons ce faux récipient !
Quittons cette barrique…et elle est vide en plus ! Si je tape dessus, il n’en sortira qu’un écho…car il n’y a rien là-dedans, que de l’air !

De l’air qui ne sert qu’à respirer !...


...et c’est déjà pas si mal hein…il pourrait n’y avoir que rien de rien…

Il descend du vieux fût, et prend un air ombragé en regardant en l’air :

Oh…mais ça…regardez Mousse : les oiseaux tombent du ciel comme des cartes mortes…c’est le soir qui arrive, et, avec lui, mon entrée chez les moines…il me faut donc partir…c’est chose convenue, car je l’avais promis…oui…je l’avais promis…

Il regarde Suniva avec intensité.
Dans ses yeux, le Ciel et la terre se mélangent.


…Je m’en vais maintenant, que les Cieux Vous protègent, Mousse, et prenez-garde à Vous ! Attention aux fausses sorcières ! N’écoutez que les vraies, celles qui, enhardies par la proximité du Soleil, ne ruinent point les efforts des tempêtes ! Hardi ! A la bataille !

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Suniva
Il a sauté à bas de la fûtaille de peur qu'elle ne s'effondre. Bien sûr elle l'a suivi illico et le nez en l'air observe les oiseaux qui fuient la nuit qui tombe et vont se réfugier dans leur nid...

Et la terre caresse le ciel et le ciel couve la terre ; seuls les premiers mots de SubCal se gravent dans l'entendement de Suniva... Seulement ceux-là parce qu'il lui font un peu mal...


Je m’en vais maintenant...


" - Si vous avez promis... alors la promesse doit être tenue, pour sûr... Mais, me ferez vous la promesse de revenir bientôt ?"


La tête au boucles mordorées s'affaisse, les mirettes semblent examiner le sol pendant qu'une main fine aux doigts doux vient subrepticement se glisser au creux de celle du forgeron...


" - Voulez-vous bien que je vous fasse un bout de chemin ? Pas jusqu'à la porte non, je n'oserais pas... Mais juste le temps que... enfin... le temps que je m'habitue à l'idée de votre absence, Amiral..."


Puis la tête se redresse en même temps que le reste des mots revient à la mémoire de la jeune femme.


que les Cieux Vous protègent, Mousse, et prenez-garde à Vous ! Attention aux fausses sorcières ! N’écoutez que les vraies, celles qui, enhardies par la proximité du Soleil, ne ruinent point les efforts des tempêtes ! Hardi ! A la bataille !


La petite moue apparait alors, les mirettes se plantent dans les siennes un peu voilées de tristesse ; mais ça, elle ne le dira pas parce qu'elle n'est qu'une petite éleveuse de cochons et lui de noble Maison. Elle sait que si elle veut garder son amitié ou obtenir plus, il lui faudra être patiente et surtout ne pas essayer de le retenir... Même si il est le Roy des forgerons, même s'il sait être généreux et juste... C'est ainsi et elle le sait... Elle attendra en gardant précieusement au fond d'elle les moments passés ensemble.
Alors, courageuse, elle tente un sourire qui fait disparaitre la lippe boudeuse et ce sourire à la couleur de l'espoir : il resplendit sur le minois puis un filet de voix où perce la résignation s'élève alors...


" - A vos ordres Amiral !"


Elle ne lâchera pas la main qui accueille la sienne non. Elle la serre un peu plus fort même quand dans un mouvement gracieux elle mime un "garde-à-vous"...

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