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[RP Ouvert] Quand la cagole hispanique brigande.

Alejandra
L’art du brigandage…

Pour devenir un brigand, il y avait pour cela deux écoles assez bien connues, celle des habitués qui transmettent leur savoir pour nous éviter de faire les même âneries ou celle où l’on peut aisément choisir ses heures, celle de sa propre formation mais dans ce cas, l’apprentissage se fait à coup de baffes que l’on ne veut plus recevoir.

Pour ma part, j’ai choisi celle qui forge bien le caractère et qui flatte inutilement l’égo, la mienne.

L’heure du levé se fait en général quand l’esprit et le corps ont totalement décuvé de la veille. Aux alentours du diner en somme, vers l’apéritif. La couche peut changer en fonction de la récolte de la veille, une chambre à l’auberge était signe d’une bonne journée alors que le simple mantel sur les épaules et le cul sur le pavé rythmait avec une journée peu glorieuse. Quant à nourriture là encore ça pouvait aller de la diète, à la miche jusqu’au repas bien chaud non loin d’une cheminée.

Dans ce métier, les relations sont importantes. Elles permettent d’obtenir des informations, d’être au courant d’un coup, prise de mairie ou duché mais aussi de savoir à qui se fier. Pour ma part, je n’en ai simplement aucune.
Les brigands ne sont pas de ceux qui s’affichent avec un panneau avec écrit "Regardez-moi…je suis un truand" et ils sont généralement assez discret. Les seuls que je réussi à cerner et à me dire, "tiens lui c’est sûr il l’est", sont ceux qui sont attachés via le pilori et qui par manque de suerte, crèvent peu de jours après.

Chose importante également, la discrétion, la précision, la rapidité et de bonnes jambes pour fuir très vite…Pour ma part, je fuis comme "une véritable gazelle poursuivit par un lion affamé". Enfin, c’est ce que m’a dit un esclave affranchi à la peau très sombre avec qui j’avais partagé une bouteille. Alors je le crois, même si je ne connais aucune de ces bêtes.

Quant à la discrétion, là j’avoue ne pas être franchement gâtée.
Ma mère était une espagnole qui a trouvé très malin de vivre vers Marseille…Alors je ne vais pas vous faire un dessin mais s’il y a bien une courge qui va se faire repérer dans une foule, c’est bien moi.

Mais niveau précision, là je suis une véritable lumière. Même s’il m’aura fallu du temps pour comprendre comment bien se servir d’une dague voir même plusieurs, désormais je suis tellement douée que je peux gagner quelques écus en m’affichant comme artiste de rue.
Là, je suis relativement fière. Oui le brigand s'autoflatte souvent.
De plus, chose agréable pour le métier de brigand de bas étage, mes doigts fins me permettent aisément de me glisser dans les poches même les plus fines. A croire que je suis née pour mettre les mains dans les poches des autres…
Ma mère elle, elle était née pour vider les poches aussi…et plus si la bourse s’y prêtait…En général on a tous une maman qui fait les remparts, mais je l’ai bien vécu. Je ne l’ai plus vu dès mes sept printemps…Paraitrait qu’une roukmouts collée aux jupons ça vend moins, ça fait peur aussi…
Tiens, d’ailleurs c’est à cause de ça aussi que j’ai dû changer plusieurs fois de secteur…Des brigandes rousses à l’accent hispanique, il n’y en a pas des milles et des cents alors bon…Il me suffisait d’un sale coup et j’étais repérée.
Maintenant ça va…je brigande avec un chapeau et je mets les cheveux dedans, ça fait un peu tâche mais je survie plus longtemps.

Là d’ailleurs, il va bientôt falloir que je me mette à travailler…

Je pénètre donc dans le marché à l’heure où la cohue règne. Mon chapeau bien vissé sur la tête, les cheveux du démon dans ce dernier et mon mantel pour me donner un peu chaud. La tenue que j’ai fut volée à ma mère alors bon, je me pèle souvent les miches. Mes bas sont légèrement effilés, je nage dans ma chemise quant à mes braies ce sont les seules choses qui tiennent le coup, qualité italienne pour sûre, un bon vol.

Le saucisson volé en bouche, je croque, savoure mon premier repas de la journée et je tente de repérer un bon nobliau…

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Alejandra
«La cruauté, c'est comme une maladie, ça s'attrape.» de Claire Martin

Finalement plus le temps passe et plus je me rends compte que les bons clients se font rares. Rangeant une mèche rebelle dans mon chapeau, je finis par me poster sur une marche et j’observe en silence.
Je ferais presque mendiante comme ça, peut-être l’habit d’ailleurs.
Il me faut penser à rendre visite à ma mère pour acheter quelques vêtements qui sauront me tenir plus chaud.

Mes iris sombres scrutent les bourses qui me passent devant le nez, j’en subtilise quelques-unes dont le poids est suffisamment léger pour ne pas que l'absence se fasse ressentir. Toutefois, ce n’est pas avec ce maigre salaire que je vais pouvoir me vêtir, j’te le dis.

La journée s’annonce relativement longue et ennuyeuse…quoique...

Je relève la tête et la penche sur le côté pour voir une scène qui a le don de m’arracher un sourire sadique et moqueur. Un pauvre petit morveux chiale, beugle même, car sa mère bourrée d’écus lui refuse une friandise…Monde cruel. Ne pouvant résister à cette tentation qui me prend les tripes, je m’offre le luxe d’un bon éclat de rire même si pour cela je me condamne à dormir sur le pavé.

Je m’approche d’eux, affiche un visage angélique et tends quelques écus au marchant pour l’acquisition de l’objet qui suscite tant de convoitise…Fraîche, innocente, j’observe le petit et la mère et me mettant à la hauteur du petit, je lui tends l’objet.

Para ti…Come...

Il n’a pas l’air de saisir un mot d’espagnol mais il comprend ce que veut dire cette main tendue pour lui. Les larmes cessent comme par magie, le regard devient pétillant presque émouvant. L’innocence de la jeunesse.
Le petit approche sa main et montrant ses dents blanches, il est à deux doigts de s’emparer du gâteau.
Je ricane intérieurement, recule ma main et lui retends l’objet. Surpris tout d’abords, il se prête au jeu trouvant même cela marrant même après deux ou trois reprise. C’est niais un mioche quand même hein.
Puis enfin, le jeu cesse. Ma main ne bouge plus. Il inspire, reprend son assurance et lance franchement sa main vers l’objet.

C’est le moment d’agir. Ma bouche s’ouvre d’un coup et j’avale entièrement la part de gâteau, telle une morfale. Et là…Le moment vaut son pesant d’écus, son expression se décompose, les yeux sont ronds devant une telle cruauté et la moue se dessine, tremblante…Je jubile.

Je m’empresse de finir rapidement le gâteau avant que le fou rire ne me prenne et que je ne m’étouffe bêtement. Le petit se met à pleurer toutes les larmes de son corps, me balançant pour mon plaisir sadique un hésitant et faible "Tu....es vilaine….". Mon plaisir est à son comble et je ris aux éclats, laissant des larmes couler….Mon dieu que c’est bon !

Je me relève, ébouriffe la chevelure du mioche, salue la jeune mère et retourne à mes occupations. D’un revers de la main j’essuie mes larmes et ricane encore en pensant à ce pauvre visage qui se décompose…

Puis soudain, un client se présente à moi…Il fera l’affaire…Je m’approche, emboite son pas…Les choses sérieuses vont commencer…



* pour toi...mange.
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Khy
    « Notre méfiance justifie la tromperie d’autrui. » F. de la Rochefoucauld.

L'adorable, la fabuleuse, la talentueuse Khy est de sortie.
La morveuse fait ses emplettes, quoi.
Du haut de ses quatorze printemps -balais, ça fait moins classe-, la douce enfant se penche donc sur un étal qui, tout le monde le voit, lui paraît prometteur. Sourcils froncés, mine concentrée, elle inspecte la marchandise, semblant peser le pour & le contre.


- Vous êtes sûre de vouloir acheter des.. gâteaux.. mademoiselle ? Nous en avons déjà assez pour...

L'adolescente se redresse & fixe d'un oeil mauvais la servante/chaperon/dame de compagnie au doux prénom d'Alix, qui se tait aussitôt. Un orage se prépare.

- Parce que tu vas m'en empêcher ?
- Non, mademoiselle, enfin, je veux dire...
- Insolente !


De ses nacres, elle retire le gant qui recouvre sa senestre & envoie une gifle sévère à la mauvaise domestique.
Scène des plus banales entre un maître & son domestique lors d'un jour de marché.
L'Alix porte ses mains à sa joue, baissant la tête, & laissant ainsi tout le loisir à sa jeune maîtresse de jeter un oeil discret sur la demoiselle au chapeau.
Le nez se plisse & Khy tourne le dos à sa servante, remettant son gant grâce à ses dents, avec une aisance étonnante.
La dextre, cachée sous les plis de sa lourde cape d'un vert sombre, n'a pas bougé.


- Tu mériterais que je te rosse dès notre arrivée au domaine, pauvre idiote ! Emboîte-moi le pas, & tu gardes la tête baissée.
- Veuillez m'excuser, mademoiselle, je ne voulais pas vous offenser de la...
- C'est raté ! Et tais-toi, maintenant, tu me fatigues. Je n'ai plus faim, c'est malin !


Un regard noir à la boulangère qui ne comprend pas bien pourquoi on lui en veut, & déjà la jeune fille se presse, flanquée d'une Alix qui se fera récompenser pour son jeu d'acteur. Ne pas la rater, surtout, ne pas la rater, elle la veut, & elle l'aura !
Hors de question qu'elle lui échappe, cette demoiselle au chapeau qui transpire le sadisme. Hors de question qu'elle puisse laisser filer une telle aubaine. Elle la veut, mon dieu, elle la veut !


- Alix, tu passes devant elle & tu trébuches.. dépêche..

Et la domestique de s'exécuter, poussant un cri en tombant sur la demoiselle qui s'apprêtait à récupérer une bonne flopée d'écus.
Et Khy, qui faisait mine de s'intéresser à des choux, cette fois, de se retourner, visiblement très énervée.


- Non d'un bouc sans cornes, Alix, mais qu'est-ce que tu fiches ! Mais c'est pas dieu possible d'être flanquée d'une empotée pareille, hein ! Tu passes au fouet dès qu'on rentre, je te préviens ! Oh, excuse-la, elle est maladroite qu'elle n'en peut plus, c'est difficile de trouver des gens de qualité, de nos jours...
Mais toi, je t'ai trouvé.
- Si tu as perdu quelque chose dans la cohue qu'elle a provoqué, ne t'inquiète pas, je te dédommagerai..
Et plus encore, se retient-elle de dire.
- Tu t'appelles comment ?

On peut dire que les enseignements sur le vivre noblement ne sont pas tombés dans l'oreille d'une sourde. Tête droite, port altier, la bâtarde fait la fière & n'a strictement rien à voir avec la morveuse qu'elle était ce matin même, alors qu'elle hurlait presque lorsque l'Alix tentait de lui faire enfiler sa robe à tassel.
Garce proclamée & langue de vipère, qu'il paraît.

Elle fronce les sourcils en tentant de voir à quoi ressemble celle qui se cache derrière un chapeau, mais abandonne bien vite alors que les badauds font de l'ombre.
Un regard à l'attroupement & elle lance sèchement à une Alix en fausses larmes :

- Relève-toi, & aide-la. Inutile de s'attarder ici.
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Alejandra
Ho la grognasse !


Je m’avance…les pas se font discrets de même que l’attitude et mon esprit est fixé sur ma cible. Chaque chose en son temps, j’évite de repenser au petit sinon je vais me retrouver à rire comme une pintade, toute seule.

J’ai devant moi une vieille femme qui ne cache pas pour un brin sa richesse. A ses côtés, deux esclaves, des noirs comme j’en ai déjà vu et comme j’aime bien…Ils ne comprennent pas le françois donc je suis tranquille pour les plaintes et ils sont usés par la famine ce qui les rend inefficaces au combat. Ils la suivent au pas, l’un tenant une ombrelle pour protéger ce qui reste de la peau de la vieille et l’autre pour simplement faire la place et élargir le chemin, sait-on jamais qu’elle effleure un bouseux.

Concentrée sur sa bourse, je prépare doucement ma lame et m’avance jusqu’à être aux côtés de l’un des esclaves. Tout sourire, je lui fais un léger regard de cagole aguicheuse et ondule du bassin pour accentuer ma démarche. Il ne bronche pas…Apparemment la viande blanche et menue l’indiffère, c’est bien ma vaine. Soit…Je vais agir autrement.

Je reviens à la charge et toussote pour attirer son attention, là je sors le grand jeu.
La bouche en forme de cul de poule, le poing légèrement fermé je l’approche et l’éloigne de mes lèvres, ma langue taquinant l’intérieur de ma joue, je mime une scène quelque peu douteuse…
Et là, il semble être réceptif. Miracle de la nature masculine. Je lui offre un léger sourire, lèche mes lèvres et suce mon index avec sensualité, je joue à fond la marseillaise aguicheuse.
Faut dire qu’avec la mère que j’ai eu, c’était là mes devoirs maisons pour avoir de bonnes notes avec ses clients. A chacun son éducation.

Bref, le mâle troublé s’immobilise un temps et le visage de la vieille se trouve confronté à la lumière agressive du soleil. Sa réaction ne se fait pas attendre, elle s’exclame à plein poumons, risquant de s’en rompre les organes.
Diantre, autant elle était une rousse avant d'être délavée! …C’est bien connu, seuls les roukmouts craignent ainsi la lumière du soleil.
Je m’empresse de profiter de la situation, de ce léger chahuts et coupe d’un coup de lame l’attache de la bourse et trace d’un pas décidé vers la foule.

Après la tempête vient le calme…Noyée dans la populace, je range les écus dans mes poches et y laisse la main dedans. On va pas me le faire à moi, le coup du pillage de poche.


Là, j’erre à nouveau, zieute une nouvelle proie, m’avance vers elle et c’est le drame.
Une bonne femme trébuche devant moi. D’un pas avisé, je me recule et la laisse continuer sa chute en toute quiétude.
Je lorgne la maladroite, sourire moqueur en coin, non pour savoir si elle a mal, juste pour savoir si en jouant la bonne femme charitable je pouvais la dérober de quelques écus.Apparemment elle n’est qu’un sbire à en croire l’intervention de la maîtresse…Je ne fais pas attention à ce qu’elle me dit et pour cause, ma proie vient de tracer sa route. Ho la grognasse…
Contrariée, je me retourne vers la brune au regard troublant et lui laisse comprendre par ma mine dépitée et mon regard vide qu’elle venait sévèrement de m’ennuyer.

J’inspire une bonne bouffée d’air et alors que la servante tente de se relever, je balaye d’un coup de pied son avant-bras qui lui servait d’appui. Rire sadique intérieur...

Me llamo Alejandra…*

Je scelle ma bouche alors que deux hommes viennent à nous plonger dans l’ombre. Faut dire que l’on est pas très grande…Je me tourne vers eux, relève les yeux pour bien observer leurs visages et tente de comprendre ce qu’ils nous..ou me veulent.

Si senor ? Que passa ? Puedo ayudar ?**
Bien, joue l’étrangère qui comprend rien, ça peut servir.





* Je m'appelle Alejandra
**Oui monsieur ? Que ce passe t-il ? Je peux aider ?

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Khy
    « Il n’y a pas de mise en scène innocente. » Michel Corvin.

Sourire narquois au coup de pied qui fait s'effondrer l'Alix.
Parfaite. Elle est parfaite. Il la lui faut, sans aucun doute, & personne ne viendra empêcher la morveuse de s'emparer de cette perle de sadisme.
Caprice de noble. Caprice de gueuse. Dur de savoir, mais ça s'apparente effectivement à un caprice.

Certes, elle ne comprend pas un traître mot de ce que l'espagnole baragouine. M'enfin, elle a déjà reconnu ça comme étant de l'espagnol.
Un léger soupir franchit ses lèvres, à l'idée qui lui faille un interprète ou quelque chose dans ce genre là.
Une sadique, c'est bien. Une sadique qui comprend, c'est mieux.


- Alix.. T'as compris ce qu'elle vient de dire ?
La servante se relève enfin & époussette ses jupons.
- Mademoiselle, franchement, vous auriez pu me défendre un peu.. Vous l'avez vu, elle m'a filé un coup de pied !
- Alix, je t'ai posé une question..
- Mhm.. c'est de l'espagnol.. Alejandra, qu'elle s'appelle.. Mais j'y connais pas grand chose non plus, vous savez.. Ah non.. là, elle vient de demander si elle pouvait aider ces me.. meme.. messires..


Et la pauvre Alix d'écarquiller les yeux en sentant les ennuis venir.
Mais c'est que Khy a de la ressource. Et qu'elle n'est pas prête à laisser filer sa perle.


- Et bien quoi, qu'est-ce que vous avez à me regarder comme ça, vous deux, hein ? ça vous arrive jamais de devoir rattraper une domestique qui s'enfuit ? Je les ramène au domaine de... au marquisat de Vole.. l'oiseau.. gai.. au marquisat de Voloisogai ! ça vous pose un problème ? non ? Y'a pas intérêt, parce que c'est le Marquis qui va pas être content si vous nous retardez encore ! Allez, zou, hors de mon chemin !
Alix ! Tu prends Alejandra & on y va ! Tout de suite ! Cette journée a assez duré, je suis é-pui-sée !


Les gros durs qui leur font face semblent un peu perdus, mais finissent par plier à la senestre gantée qui s'agite devant eux.

- Allez allez, poussez-vous, j'ai des macarons qui m'attendent !

L'adolescente se faufile, suivie de près par l'Alix qui pousse une Alejandra sans doute un peu stupéfaite & récalcitrante. Mais plus le temps de discuter, on entend déjà le cri d'une vieille femme dont les écus ont disparu. Khy, meneuse, presse le pas, tournant un coup à gauche, un coup à droite, & finit par s'enfoncer dans une ruelle, certes puante, mais où le soleil ne passe pas.
C'est l'avantage lorsqu'on veut être discret.


- Bien... Alix, tu fais le guet, je te prie.
- Oui, mademoiselle.

Le but de la demande est plus d'éloigner un peu l'Alix que de faire réellement le guet. Mettre en confiance, d'abord. C'est la base.

- Épate-moi en me disant que tu sais parler français, mais que tu joues fort bien l'étrangère qui ne comprend rien, & tu as des chances d'obtenir plus d'écus en une seule fois que tout ce que tu as pu gagner dans toute ton existence.

Offre alléchante pour une proposition qui pue l'embrouille.
Sourire narquois vissé sur les lèvres, l'adolescente patiente en fixant une mèche qui dépasse du chapeau.
Une mèche brune.. Ou châtain.. Difficile à voir tant il fait sombre.

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Alejandra
Jouer ou ne pas jouer à la niaise, telle est la question…

Le temps d’un souffle et je me retrouve sortie d’un coup foireux pour être plongée dans un autre.
La brune invite son sbire à me faire avancer, je suis leurs pas sans trop broncher, entendant fièrement le cri de la vieille. Décidément, elle va y laisser un organe celle-là à brailler de la sorte.
Sourire sadique en coin en l’imaginant claquer et en songeant à la punition qui attendra ses esclaves, je relève un peu la tête pour tenter d’apercevoir la scène mais poussée par la servante, je dois avancer et renoncer à ce plaisir malsain.
Décidément, elles me courent sur le haricot ces deux femelles.

Je suis désormais dans une ruelle sombre en compagnie de la brunette qui demande directement à l’autre d’aller voir ailleurs et de faire le guet. Elle me lorgne... Tout de suite je ressens un léger malaise…
Désolé ma belle, je ne mange pas de ce pain-là.

Autant pour moi, il ne s’agissait pas de cela. Elle me demande si je parle françois, me promettant l’Eden si je venais à répondre par l’affirmative. Je me tâte et analyse le pour et le contre.
Une occasion comme ça, mérite réflexion surtout si elle sent l’embrouille.

Si je réponds oui, assurément elle va m’enrôler et trouvera dans ma personnalité une chance unique, inestimable que dis-je incroyable de m’avoir parmi ces acolytes. Je serai enfin au courant des coups, j’aurai enfin des contacts dans le milieu et en soit, rêver de plus de fortune ne me fera assurément pas de mal.

Si je réponds non, je conserve mon indépendance, ma suprématie mentale mais…Je me retrouve à vivre ainsi des années durant à jongler entre le pavé et une bâtisse pour la nuit. Une vie certes précaire mais où toutefois je n’ai pas à me contraindre à des ordres et à des caprices de chef…

Le choix est fait mais alors qu’elle zieute ma chevelure ou du moins la mèche qui dépasse, je la fixe avec dédain pour qu’elle cesse son manège. Je vais éviter de l’effrayer dès maintenant.
Attendons quelques coups et fortunes avant de révéler ma rousseur démoniaque, il serait dommage de tout gâcher à cause de ma rouquinitude.

Je m’apprête donc à répondre en françois, l’accent espagnol rend ma voix mélodieuse malgré moi. De plus certains trouvent cet accent sensuel, je vais éviter donc de m’attarder avec un long monologue.

Bueno...J'ai d’autres talents en réserve, mi pequeña virgen*..


* ma petite pucelle
_________________
Khy
    « Le pouvoir sans abus perd le charme. » Paul Valéry.

A défaut d'être discrète, l'espagnole a l'avantage de savoir envoûter.
Et lorsqu'on est issu d'un bordel, on sait combien ce don peut être précieux, lorsqu'il est bien utilisé.
La brunette baisse les yeux un instant, se mordant l'intérieur de la joue pour ne pas éclater d'un rire joyeux.
Le regard se veut supérieur & agressif, mais les mots, eux, la vendent presque. Et Khy, de fort bonne humeur tout à coup, doit se retenir pour ne pas sauter d'excitation.


- J'espère bien.. Tu me serais tout à fait inutile, autrement.

Elle redresse la tête, obligée de lever quelque peu les yeux pour fixer la donzelle. Khy est plus petite, certes. Mais elle a l'habitude, après tout, de traiter avec des gens plus grands. Avec des gens plus âgés.
Mais qu'importe !
Elle finit toujours par avoir ce qu'elle veut. Et là, en l’occurrence, c'est Alejandra, qu'elle veut.

Coup d'oeil à l'Alix un peu plus loin, qui semble bien mal à l'aise, & léger soupir de la brunette.


- A défaut d'être intelligente, celle-ci est utile..
Les yeux se plantent dans ceux de la demoiselle a chapeau, & un sourire mesquin éclair le coin de sa lippe.
- Mais toi, à quoi me servirais-tu ?
Question pour le moins rhétorique, puisque si Khy l'a abordé, c'est bien qu'elle lui est nécessaire.
- Tu n'es pas d'une très grande discrétion...
Tu chaloupes tellement que même les femmes se retournent sur toi.
- Et tu n'as pas de don pour percer les gens à jour.
« Virgen », pour virginité, n'est-ce pas ? Si parfaite que ça dans son rôle de petite nobliaute capricieuse, la Khy ?
- A part voler comme une débutante & jouer de piètres rôles, que sais-tu faire ?

Agressive, la brunette ? Si peu. En vérité, elle tâte le terrain, s'amusant des expressions de celle qu'elle considère déjà comme acquise. La tester, encore & encore, découvrir ses limites, apprécier ses esquives, la forcer à se dévoiler.
Elle qui a toujours été trimbalée de tous côtés, forcée de suivre telle ou telle personne, déchirée entre sa fierté & sa faiblesse, use désormais de ses nouveaux pouvoirs sans parcimonie aucune. C'est jouissif, d'avoir cette capacité à mettre à terre les autres, tellement jouissif qu'on en perd facilement la tête. Elle en veut plus, encore, toujours.
Elle s'impose à l'autre, prenant déjà son rôle de chef à coeur.
Je suis tout, tu n'es rien. Mais viens, & tu deviendras quelqu'un.
A qui l’ego le plus surdimensionné ?

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Alejandra
" Il est facile de recruter mille soldats, mais il est difficile de trouver un général..."

....Heureusement, je suis là.


Sondée, analysée, jaugée par la petite brune, je reste impassible. C’est à croire qu’elle en oublierait presque que je fais une voir deux têtes de plus qu’elle et que ses questions plutôt matures ont le don de me faire sourire.
Comment prendre au sérieux une petite ânesse…Aussi têtue et caractérielle soit-elle. La peau est encore duvet, les formes encore fraîches, l’impertinence signe de jeunesse, les caprices…une marque de fabrique.

Je l’observe donc à mon tour, veillant du coin de l’œil à ce que le sbire remplisse convenablement son travail de guet. Les questions, je les écoute et les retiens, j’y répondrais en temps voulu.
J’aime son audace même si de sa voix se dégage presque une assurance prématurée.
Comment être si jeune et dégager ce dédain que l’on reconnait aux anciens ou aux orgueilleux ? Qu’importe. Elle doit être imbuvable, exécrable et rien que pour ça…j’adhère.

Sache que je pourrais également te préparer des soupes pour que tu grandisses et te narrer de belles histoires avant de te border, mon enfant…Je souris en coin et poursuis sereinement.

Quant à mes talents, tu les découvriras quand l’occasion s’y prêtera, car après tout tu ne m’as pas trainée jusqu’ici si je n’avais pas su t’intéresser.
Et sache que pour percer les gens à jour, je suis plus douée que tu ne le crois…Bien que ton cas, soit aisé à analyser.


Observation...révélation...

Tu m’as l’air d’être une véritable capricieuse à en croire ta facilité à improviser des lubies de noble pompeuse, sadique de surcroit au vu de ce regard brillant quand j’ai heurté le coude de ta servante et j’oserai même te dire que tu dois avoir un égo plus costaud que le mien pour oser t’offrir le luxe d’une esclave obéissante…

Je fais la moue en lorgnant la gueuse au bout de la ruelle…Je l’envie presque d’en avoir une, mais je ne sais pas ce que deviendrait mon ego si je venais à céder à cette tentation...
Certainement, une mégalo en devenir, l’égale de Dieu…Non, rien de très saint...Déjà que...

Reprenons donc, je ne fais pas attention à ces piques de jeunette car j’en aurai fait autant autrefois…Rien que de penser que le petit frangin va passer, lui aussi, par cette crise d’adolescence, j’en sue d’angoisse.

Alors…Recrutée ?

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Khy
    « Les hommes veulent être esclaves quelque part, et puiser là de quoi dominer ailleurs. » Jean de la Bruyère.
Le poing se serre sur le tissu épais de sa robe en velours. Les premiers mots de l'espagnole la piquent désagréablement, & ce n'est qu'en détournant le regard qu'elle réussit à rester calme & à ne pas sombrer dans une de ses nombreuses crises de colère.
Ce n'est pas le moment, & elle l'a bien cherché.
Assume, maintenant.

D'une oreille un peu plus attentive & intéressée, elle écoute ce qu'Alejandra pense d'elle.
La tirade terminée, & la question posée, la brunette se retourne enfin, plantant son regard d'un vert sombre dans celui de la donzelle.


- Tu te trompes.
Silence, & lèvres pincées.
- Alix n'est pas une esclave.
Le temps d'un sourire mesquin avant qu'elle n'éclate d'un rire sans joie, par pure provocation.

Alix est la plus douce des chaperons qu'on puisse rêver d'avoir. Alix est la plus compréhensive des dames de compagnie, & la plus serviable des domestiques qui puissent exister. Mais si Alix est dévouée, elle n'en reste pas moins idiote.
L'adolescente se retourne à nouveau, fixant Alix, songeuse un instant. Alix est la seule à tout savoir, sans aucun mensonge, sans aucune cachotterie. Et pourtant, elle est encore là, de son plein gré, au service d'une jeune bâtarde épouvantable. C'en est presque devenue une amie. Alors non, Alix n'est pas une esclave.


- Recrutée..
Elle s'est reprise, mais reste songeuse un instant, comme si un peu de suspens était nécessaire.
- Recrutée, oui. Je serais ton intermédiaire pour le moment, ce qui veut dire que si quelque chose te déplaît, t'échappe, t'intrigue, c'est moi que tu viendras voir.
Oui, tu as bien compris. C'est moi qui ai le fouet en main.
- Je te laisse le temps de récupérer tes affaires, & tu nous suis..

Nouveau sourire, à peine esquissé, cette fois, & la brunette se détourne déjà pour partir.
Elle n'avait certes pas prévu de partir aussitôt, mais c'est qu'elle ne veut pas risquer de perdre la donzelle.
L'Alix est vite rejointe, & l'adolescente se retourne, lâchant comme un défi :

- Rendez-vous sur le parvis de l'église, dans une heure !

Être peste n'a jamais empêché d'être fervente aristotélicienne.
Khy passe devant son chaperon, un sourire clairement affiché sur ses lèvres, le pas assurément décidé, Alix sur les talons.


- Vous semblez satisfaite, mademoiselle.
- Je sauterais bien de joie, mais tu me grondes à chaque fois, alors je me retiens. C'est une belle journée pour recruter, n'est-ce pas ?
Et l'Alix de s'assombrir quelque peu.
- Il sera content, c'est bien ça ?
- Oh que oui, Alix. J'en suis persuadée.

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