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[RP] Le Poney c'est bon, mangez-en!

Judas



Le quinzième jour du mois de janvier de l'an de grâce 1460, nous Tuvah Douillé, procureur de Paris, ouvrons ce procès à l'encontre d'Erwelyn corleone, baronne d'Evron, dame de saint antoine de rochefort, sous les chefs d'inculpation de Trouble à l'ordre public, vol, d'atteinte à l'intégrité physique et de diffamation pour ses agissements envers la personne de de Judas Gabryel Von Frayner en la capitale le dixième jour de janvier de l'an de grâce 1460, devant témoins. La première audience se tiendra au tribunal Traqueunard, attenant au Chatelet à Paris le seizième jour du mois de janvier de l'an de grâce 1460 à sexte. La présence des deux partis est exigée, toute absence entrainera la clôture du dossier en faveur du présent.

Fait à Paris le quinzième jour du mois de janvier de l'an de grâce 1460.


Dis moi Moran qu'en pense-tu? Le faux est quasi parfait non?

Judas tend au Lisreux le papelard, imité avec application. La lettre en question est une copie d'acte d'accusation qu'il signe d'un scel bidon avant de le relire et de le tendre à son sbire, un espèce de sourire béat aux lèvres.

Malgré sa décontraction apparente, le Von Frayner garde un souvenir encore cuisant de l'agression terrible dont il fut victime voilà quelques jours à Paris par une bande de "Poneys" sauvages, et en pleine rue de surcroit. Agression qui lui couta deux jours d'immobilisation et sans qu'il ne le sache encore, l'impossibilité définitive de se reproduire si un jour l'occasion se présentait. La haine avait grandit au fur et à mesure que la douleur s'en était allée, Judas avait en tête mille choses plus où moins Aristotélicienne . La première était de récupérer le collier dont la coureuse de rempart l'avait délesté, déjà parce que ledit collier n'était pas de l'affutiau mais plutôt un bijou familial frappé des armoiries Von Frayner, ensuite parce que se faire prendre ce que l'on a de plus précieux par une inconnue sans raison valable n'était pas le genre de chose que notre seigneur laisserait faire sans riposter. Or, le jour du forfait, il n'était plus vraiment en état pour cela.

Nous allons voir ce que la Corleone a dans le ventre, si ce n'est la laitance de ses dernières passes...

Amer le Judas? Un chouille. Son égo misogyne en avait pris un sacré coup, et nous ne nous attarderons pas sur l'état de ses bourses. Tout cela pour une bévue, commise par une stupide donzelle aux hormones en ébullition... Les bourses Airmesse n'étaient même plus en vogue... Il laissa le soin à Moran de lire le tout, puis décréta en buvant une gorgée de vin:


Il te faudra lui apporter la convocation, et demain nous l'attendrons au châtelet avec de l'argument... Ne traine pas trop par chez elle, qu'elle n'ait pas le temps de te questionner ou de te mettre un coup de belette, sait-on jamais... Ces bêtes là ne sont pas toutes enfermées, pour preuve.


La veille, il avait appris de son sbire toutes les informations dont il avait besoin pour assouvir vengeance et pour laver l'affront que cette Corleone lui avait fait. Il avait naturellement réfléchit à la façon dont les choses allaient se passer, et quoi de plus naturel qu'un guet-a-pens, tout aussi déloyal que le sale coup de la putain?

Dans la grand pièce de l'appartement Parisien du Frayner, une tension malsaine régnait entre les ricanement chafouins du faussaire et les yeux brillants de son bras droit. Le feu crépitait paisiblement dans l'âtre duquel Judas s'était rapproché, une braise éclata, sortant les deux hommes de leurs manigances.

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Envie de jouer?
Moran
Cela faisait plusieurs jours déjà que Moran suivait le Von Frayner. Malgré tous les aspects détestables de ce seigneur aux grands airs, le boiteux l'avait trouvé assez intéressant pour se tenir à ses côtés.
De plus, cela lui permettait une vie animée, des rencontres de hauts rangs et un certain confort.. et Dieu sait combien le Lisreux aime ça.

La lecture de la convocation fut rapide. Une ride vint marquer sa perlexité au nom "Traqueunard".. N'était-ce pas trop gros ? Mais après tout.. parfois les signes les plus évidents sont les mieux cachés.


C'est en effet une belle réalisation, la bougresse ne devrait y voir que du feu.

Il savait son seigneur d'humeur revancharde et il savait aussi qu'il était inutile de tenter de l'en détourner. Ce Poney avait eu la malchance de tirer le mauvais numéro.
Malgré cela, le nom de Corleone lui trottait dans la tête et il espérait que la future victime du courroux de Judas n'était pas proche de sa tatouée d'amante. Si elles l'étaient, ce coup là risquerait d'anéantir une relation parfaite (c'est à dire sans aucunes règles, passionnée et charnelle).
Enfin, l'heure n'était pas aux souvenirs du corps corléonien mais plutôt à la livraison de son message.
Une sorte d'impatience naissait dans son ventre. Car malgré ce doute, il était curieux de voir comment finirait cette histoire.

L'adrénaline montante, le vélin fut roulé et accroché à sa ceinture tandis qu'il écoutait les dernières recommandations du commanditaire.
Un sourire amusé vint étirer les lèvres de l'ibère.


Hé, mon seigneur s'inquiète bien trop ! Vous feriez une bonne mère à coup sûr mais rassurez-vous ce message sera livré sans anicroches.

Les onyx d'un éclat brillant purent observer le Von Frayner quelques secondes, puis Moran se décida enfin à incliner la tête pour s'acquitter de sa mission.

[Repère du Poney Rose en question]

Un papier est tendu à un jeune homme :

Citation:
Je voudrais voir Erwelyn Corleone, j'ai un message important à lui livrer. Hâtez-vous s'il vous plait !


Et pour lui même..

Fichtre, dans quoi je me suis fourré...

D'après Judas, il ne devait pas lui parler. Soit mais ne pas parler à quelqu'un qui s'adresse à vous, c'est délicat... Parfait, dans ce cas il se ferait passer pour muet et son problème serait réglé. Il n'aura qu'à donner la convocation, observer les traits de la Corleone et rapporter chaque moment au maître plus tard.

Les lèvres se scellèrent donc et le Lisreux patienta.

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Erwelyn
Et le repère des poneys roses en question, il était là. A quelques encablures de la Seine, dans l’entrelacement de ruelles parisiennes, se tenait l’appartement à peine investi par les poneys roses. Vicomtesse, baronne et dame en avaient eu marre de donner écus sonnants et trébuchants à l’aubergiste chez qui elles louaient plusieurs chambres. La brochette rose s’était donc mise en quête d’un appartement qu’elles pourraient partager en la capitale, où les robes et moult chapeaux, hennins, gants, pourraient être entreposés, tout cela dans un enchevêtrement de tissus roses, roses clairs, roses foncés et roses fuchsia. Vous ne voyez pas la nuance ? Et bien elles, oui.

Lynette était donc là, quelques jours après avoir réglé son compte au gougnafier qui avait osé lui volé son sac Airmaisse, assise dans un fauteuil rembourré de tissu rose, tenant un godet de liqueur en sa main gantée de noir. Il n’y avait bien que sur ses mimines abimées par un tour de garde sur les remparts mainoises que la Corleone acceptait cette couleur. Et de plus, ils lui avaient couté une petite fortune, alors que ce n’était même pas du rose. Bref, non loin de Mahaut et Orka tentant pour la énième fois de se prouver l’une et l’autre que Papapair préférait la brune ou la blonde, la baronne faisait tourner devant ses yeux le fameux collier du Von Frayner qu’elle avait dans l’autre main.

Le rustre lui avait craché son nom à la figure. Von Frayner, cousin de la reine. Enfin, d’après ses dires, ce dont elle doutait très fortement. Il était tellement aisé de s’inventer des liens familiaux avec une ancienne souveraine pour se faire mousser auprès de la gente féminine ou encore de la haute noblesse. Et puis, que dire d’un cousin qui serait assez couard pour attaquer une femme seule dans la rue en vue de lui voler sa bourse. Non, non, elle n’y croyait pas un seul instant. Les pierres de gemmes tournoyaient donc dans sa main la plus valide, reflétant le feu de cheminée brulant dans l’âtre.

Ce collier, pourtant, de bonne facture, portait bien les armes des Von Frayner. Elle le savait, car elle avait pu en avoir confirmation. Facile dans une ville où se tenait la plus grande concentration de hérauts, de maréchaux d’armes et de poursuivants en tous genres. Mais quand on lui avait demandé où donc avait-elle eu ce collier, elle s’en était tirée par une pirouette, ne pouvant donc se résoudre à poursuivre son interrogatoire et à en découvrir plus sur son agresseur. Au pire si cette fable était véridique, si l’homme était vraiment ce qu’il prétendait être, il devrait avoir grande honte de ternir ainsi l’image de la Reine Béatrice.

Lorsque le petit page, à qui les poneys s’étaient acharné à faire porter une tenue rose, passa la porte et vint se poster devant elle, parchemin à la main, elle enfila sans réfléchir le fameux collier, appréciant la douceur des pierres sur la peau tendre de son cou. Le godet, lui, alla rejoindre le petit guéridon disposé à ses côtés. A la fin de la courte lecture, la baronne interrogea le gamin du regard. Qui donc voulait la voir séance tenante ? A part pour l’AAP, voilà fort longtemps qu’elle ne tenait plus de poste à Paris. Plus de réunions de l’ambassadeur et des Frérots Rochers, plus de fouinage dans les archives de l’Académie royale. Non, rien de tout cela. Inquiète, elle se leva donc, baissant de justesse la tête pour éviter une boule de tissu balancée par Orka sur Mahaut, et se rendit jusqu’à la porte.

Son regard se posa lentement des pieds à la tête sur l’inconnu qui se tenait devant elle. Encore perplexe, elle leva les deux sourcils, fit une moue et prit la parole.


Vous êtes ?
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Moran
Pour avoir travaillé dans la plus grand atelier de couture et de peinture du royaume, le Lisreux n'avait même pas tiqué sur l'accoutrement du page. Habitué aux tissus soyeux, aux volutes et autres froufrous en tout genre, l'ibère avait fait de ce lieu son terrain de chasse préféré. Un loup au milieu des brebis.

Quoiqu'il en soit, de nature plutôt chaleureuse, Moran allait répondre tout simplement à la question de la Corleone. Mais à peine ouvrait-il la bouche qu'il se souvint de son nouveau rôle de la journée.
Aussi referma-t-il le bec en offrant un sourire désolé à l'hôtesse, espérant qu'elle comprendrait qu'il était dans l'incapacité de parler.
Il leva un index devant elle, lui intimant par ce geste de patienter tout en cherchant de l'autre main, le rouleau attaché à sa ceinture. Une fois détaché, il le lui tendit et mit ses mains dans son dos pour patienter, sourire toujours aux lèvres.

Les onyx, elles, observaient les moindre traits du visage d'Erwelyn et il du se mordre la langue pour ne pas risquer de la provoquer par quelques mots insidieux et d'y perdre son rôle par la même occasion.
"Tais-toi Moran, tu profiteras plus tard."
Il recula, utilisant son handicap de naissance comme pour appuyer son innocence dans cette histoire, au cas où la garce avait-eu envie d'éliminer le coursier par colère. Sait-on jamais, car elle avait bien réussie à entourlouper son maître.
Aussi, Moran le prudent, préféra se dire que boiter, attendrirait la Corleone. Peut-être même lui ferait-elle les yeux doux avec un peu de chance !

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Erwelyn
Intriguée, la baronne continua d'observer le messager la tête légèrement penchée sur le côté. L'homme ne pipa mot, lui offrant un sourire qu'elle ne déchiffra pas de tout suite. Aux signes qu'il lui fit ensuite, elle finit par comprendre que le malheureux était muet. Qui donc pouvait bien avoir recours à un muet pour faire passer un message ? Elle ne voyait qu'un avantage en cela, c'est que le bonhomme ne pouvait parler pour raconter tout ce qu'il pouvait voir et entendre. Pour bien faire, il ne devait sans doute pas non plus savoir écrire, ce qui évitait également les confessions sur papier.
Elle prit donc sans un mot elle aussi le parchemin scellé qu'il lui tendait, notant qu'en plus de son manque de langue, le pauvre homme boitait en sus. Parfois la nature ne gâtait pas les gens...

La baronne fronça les sourcils devant le scel qu'elle ne reconnaissait pas, se demandant si oui ou non elle devait ouvrir ce parchemin. Mais la curiosité étant la plus forte, elle brisa la cire et prit connaissance du contenu. Contenu qu'elle dut relire plus d'une fois tellement ça lui paraissait irréel. Sans doute son visage devait s'illuminer d'une multitude de réaction diverses, dont l'étonnement était celui qui revenait le plus souvent.
Elle buta plusieurs fois sur le nom du tribunal Traqueunard, se demandant qui avait eu autant de mauvais goût pour appeler un tribunal ainsi. Mais finalement, quand elle eut bien digéré l'annonce, son regard s'éclaira, un grand sourire étira ses lèvres et pour finir elle éclata d'un rire sonore, faisant tressauter sur sa gorge les pierres de gemmes du collier du Von Frayner.


Un tribunal ? Mais... mais cet homme est idiot ma parole ! Il pourrait être un vrai poney rose hein...dommage qu'on se déteste déjà. Mais quand même, oser me voler mon sac Airmaisse et aller pleurer comme un châtré dans les jupons d'un juge, moi je dis chapeau, vraiment !

Lynette se tapota le menton, songeuse, lorsqu'une idée lui vint.

Han mais... me dites pas qu'il a perdu sa dernière once de virilité masculine avec le coup que je lui ai porté ? Cornefianchtre, vous êtes vraiment fragiles, vous les hommes... Si jamais, j'ai besoin d'une nouvelle chambrière, peut-être que ce poste l'intéresserait, lui qui souhaitait en plus devenir une femme. Et j'ai tout plein de robes roses à lui prêter ! Et avec ses cheveux longs ce sera parfait !

Moqueuse ? Si peu... Lynette n'était pas de nature à chercher le conflit, mais là, il avait tapé là où ça faisait mal. Lui voler son sac, la traiter de putain et cracher sur sa famille. Et en plus il comptait la trainer devant un tribunal. Non mais de qui se moquait-on, j'vous le demande !
Sourire aux lèvres, persuadée que quoi qu'il arrive, elle aurait gain de cause au tribunal – la pauvre, si elle savait – elle se pencha un peu vers l'intérieur du bâtiment et éleva la voix.


Eh Mahaut, viens voir par ici ! Le couard à la belette et sans ses bourses demande à me voir au tribunal.

Lynette sourit encore plus en direction du muet-boiteux alors qu'elle entendait son amie arriver à grands pas.

Tu es donc un messager de ce...

Et la Corleone de regarder encore une fois le nom noté sur le parchemin.

Ce Judas ?
Tu pourras lui dire que …
Ah ben non, tu pourras rien lui dire du tout, t'es muet comme un pot.
Hmm... fais lui juste oui de la tête il comprendra !

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Moran
Bon Dieu ce que les femmes causent ! Et puis il faut voir le débit ! Comment peut-on parler autant lorsque l'on sait que la personne en face ne vous répondra pas ? La gente féminine aime-t-elle à ce point sa propre voix pour s'écouter parler à longueur de journée ?
Et Bon Dieu, qu'il doit être insupportable d'être muet au milieu de ces poneys.. à croire qu'elles confondent l'incapacité de parler avec l'impossibilité d'entendre leurs conversations incessantes.

Mais le géant a une mission, qu'il entend bien accomplir. Et malgré les moqueries de la Corleone à son encontre comme envers Judas, le boiteux garde un sourire poli, bien que crispé, attendant qu'enfin, elle ferme son clapet.
Comble de tout, voilà qu'elle appelle du renfort. Si le maître l'avait plus informé sur le côté infernal de son destinataire, peut-être n'aurait-il pas accepté...
Comment ça il l'avait prévenu ? Ah oui.. peut-être au moment où Moran s'était moqué du Von Frayner.. enfin passons.

Là.. elle s'est arrêtée de parler ? O miracle ! Et il acquiesce pour bien montrer qu'en plus d'être muet, il n'est certes pas sourd, et il ne pourrait absolument pas revivre le même discours en plus fort afin de bien intégrer le message.
Vite vite, il s'incline et file avant qu'elle ne reparte dans un long discours. Après tout, qu'elle se réserve pour le concerné !

Son destrier est enfourché et il disparaît pour rejoindre Judas, là où il l'avait laissé.
La porte est poussée, et le seuil est franchit.


Elle accepte.

C'était, à son humble avis, un résumé plutôt bien fait de tout ce qu'avait pu dire la rose poney.
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Judas
Le Lisreux s'en revint, encore entier. C'était bon signe. Pas de coup apparent, et il marchait encore, lui...

Ha! Fort bien. Je vais récupérer mon dû et le botter le...

Un bruit extérieur occulta le dernier mot de Judas. Un regard par le carreau, une charrette venait de vomir son contenu sur le sol de la cour. Judas revint à Moran, lui assénant une tape virile dans le dos.

Laissons courir le jour, demain nous nous rendrons au rendez-vous, elle devrait venir seule. Et dans le doute, nous prendrons Ayoub avec nous.Nyam! Sers nous un petit quelque chose...


La gamine n'était pas loin, Judas haussa le ton pour se faire entendre.


[Le lendemain]

Le seigneur avait passé quelques vêtements légers, ceint son épée et mangé frugalement. L'idée de mettre sa raclée à la Corleone l'avait tenu en éveil toute la nuit, la pupille hagarde et la tête pleines de sombres pensées. Les mains gantées du Von Frayner s'attaquèrent aux liens de son garde-corps dont la capuche vint couronner les cheveux longs. Moran qui se préparait non loin fut interpellée par la voix cassée de Judas.

Si elle fanfaronne de trop, n'hésite pas à la frapper, le principal est de récupérer le collier, ensuite on lui fera comprendre son erreur.

Frapper une femme, oui, quelque chose que Judas ne réservait qu'à la basse extrace de ses serviteurs, jamais il n'aurait imaginé avoir une telle envie sur une Dame de la haute noblesse. Pourtant , l'envie lui tournait les tripes, le laissant avec de farouches crampes colériques comme un arrière gout de bile dans sa bouche.

Les deux hommes quittèrent l'appartement, un peu raides sur leur montures claquant le pavé. L'arrivée au lieu de rendez-vous fut discrète et en avance. Une excitation malsaine régnait en aura, l'expédition ressemblait fort à une attaque de brigands. Judas en eut le palpitant qui cahota, ravalant sa salive il scruta l'entrée du Châtelet avec un plaisir étrange.


Tenons-nous là, la porte cochère... Nous pourrons la voir arriver.

Regard à son acolyte... Le gris de ses yeux avait viré à un noir profond et ses lèvres sans consistance semblaient se confondre à un coup de hache, tranché dans le vif de son visage. Crispé le Judas.

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Envie de jouer?
Erwelyn
C’est tôt ce matin-là que la baronne s’éveilla d’un bond, engourdie par le froid et le bras ankylosé de s’être endormie sur le fauteuil devant l’âtre. Le godet qu’elle avait tenu en main une bonne partie de la nuit vint finir sa course au sol alors que Lynette essayait tant bien que mal de sortir de sa torpeur. Elle n’avait pas beaucoup dormi de la nuit, voire même pas du tout, et les seuls moments où elle avait réussi à trouver le sommeil, des rêves étranges étaient venus la hanter. Le plus fréquent était celui d’une belette chevelue qui voulait la croquer avec des dents pointues.

Il faut dire que si sur le coup, la convocation au tribunal l’avait bien fait rire, le soir venu, ce sont de toutes autres idées qui étaient venues hanter sa caboche. Une noble tapant un gueux, un roturier… Même s’il lui avait volé sa bourse Airmaisse, ça n’expliquait pas forcément son geste. La baronne aurait dû envoyer Anatole, ou bien encore Flouloupchoune. Rhaaa dur à prononcer ce nom là. Mais jamais elles n’auraient dû l’attaquer ainsi, avec le bol qu’elle avait ça allait lui retomber dessus. Mais bon, il fallait bien qu’il paye, le sagouin…
Voilà, sa nuit avait été entrecoupée de « mais », « oui mais » ou encore de « mais si », qui ne l’avait pas aidée à trouver le sommeil.

Faisant craquer ses articulations qui n’étaient plus si jeunes, la Mainoise se releva de son siège et s’étira comme elle put. La maisonnée était encore endormie, et elle n’avait pas le cœur de les réveiller pour qu’elles l’accompagnent. De toute façon, elle était tout de même à peu près sûre de gagner devant l’autre chevelu castra. Pour le reste et bien, peut-être qu’elle devrait voir ça avec l’hérauderie, mais pour le jour ce n’était pas sa préoccupation principale.
Son manque de sommeil était dû aussi à l’inquiétude qui grandissait sournoisement en elle. Des crises d’agressivité comme ça, la Corleone en avait rarement fait. Elle d’habitude si calme et sachant ouvrir le dialogue s’était laissée emporter par sa colère. Et plus ça allait, plus Lynette se demandait si ce n’était pas son sang qui la rendait ainsi.

Moue boudeuse, remplie de ces considérations plus énervantes les unes que les autres, la baronne s’habilla d’une simple robe, nouant ses cheveux en deux nattes qui disparurent rapidement sous un hennin marron. Elle n’oublia pas de retirer le collier qu’elle portait depuis la veille et de le déposer sur un petit guéridon. Hors de question qu’elle se pointe avec ce machin, sinon le juge serait capable de lui coller une amende pour vol à elle aussi. Même si ce n’était que justice, elle risquait de se prendre une remontée de bretelle si on rajoutait ça au coup de pied rageur qui avait dû rendre muet l’autre gougnafier durant quelques jours.

Une fois prête, sa cape sur les épaules, elle rejoignit l’entrée et fut surprise d’y trouver Anatole, qui désirait – ou plutôt qui avait été obligé par Mahaut – l’accompagner. C’est donc à deux qu’ils prirent le chemin du Châtelet, Lynette donnant des consignes claires.


Bon Anatole, c’est simple, vous dites que vous y étiez et que vous avez tout vu : le chevelu m’a agressée après avoir volé mon sac Airmaisse.
Ah mais ça n’est pas raisonnable enfin je…
Moi, dans la panique, j’ai voulu me défendre et j’ai… enfin vous voyez. Mais surtout, surtout, vous dites bien que c’est lui qui a commencé.
Mais, mais, si je dois jurer devant Aris…
Bon de toute manière c’est bien lui qui a commencé en volant ma bourse !
Mais si ce n’était pas lui qui…
J’ai dit ! Dépêchez-vous, il va être l’heure.


Et le duo baronne-Limousin de s’approcher du tribunal, le nez en l’air pour observer le bâtiment et le baissant pour essayer de repérer le fameux lieu de rendez-vous, le ventre noué. Ben ouais, la première fois devant un juge sans être simple témoin, ça vous fichait un coup au moral cette histoire.

Et si vous vous retrouvez en prison ?
Taisez-vous Anatole ! Au pire vous irez y séjourner à ma place, vous verrez, c'est pas si difficile, il faut juste faire attention aux rats et à la vermine...

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Judas
Et après peu d'attente la coureuse de rempart arrive au rendez-vous, immédiatement interpellée par les yeux Judéens. Tombée dans le guet-apens comme une mouche dans le miel, le noble bondit.

Elle arrive , elle est là. Viens Moran, viens!

Murmure empressé tout droit sorti d'une porte cochère, et Judas entraine Moran dans son sillage. Trop impatient, le Von Frayner est bouffé par l'injustice qui lui a été faite. Au premier regard il s'aperçoit qu'elle n'a pas sur elle l'objet de son tourment, et cette absence décuple sa nervosité. D'un geste dédaigneux et agressif il dégage le valet de la bonne femme persifflant un:

C'est entre elle et moi, dégage.


La dextre vient fouiller la tenue aux mille épaisseurs de la noble, touchant sans aucune gêne sa poitrine et les entrelacs de son jupon. Nul collier. Mais dans son état fébrile, Judas ne lâche pas prise, cette fois en possession de tous ses moyens il palpe avec hargne la coiffe d'Erwelyn, défaisant sa structure et la laissant aussi bien coiffée qu'une souillon. Lorsqu'enfin il admet que la garce n'a pas pris sur elle ce qu'elle lui a dérobé, il explose, les canines cruelles mordant ses lèvres minces. La senestre attrape le crin de sa voisine et le poing se referme implacablement, tendant le cou frêle qu'il se voit déjà rompre sans autre forme de procès. Il va la tuer, là, en pleine rue, et ses prunelles pétillent d'une sinistre folie, des yeux aussi bavards qu'un: c'est bon, tu comprends là que j'suis pas ton voleur? Tu la vois venir ma main sur ta gueule?


Puisque vos yeux ne sont pas capables de discerner un voleur d'un seigneur... Je vais vous les prendre!

Et la main gantée de se lever sur le visage de l'insolente... Il n'a plus rien d'un noble, juste d'un homme bafoué, et par une femme en plus. Heureusement que l'ombre de Moran est là, ultime garde fou a qui la Corleone sera redevable de sa vie.
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Envie de jouer?
Erwelyn
Et là c’est le drame, et on en parle jamais assez.
D’un coup d’un seul, voilà Anatole éjecté au sol, devant le regard ébahi de Lynette qui n’eut pas le temps de réagir. En moins de temps qu’il ne faut pour dire tarte à la myrtille, les mains du Von Frayner vinrent palper, tripoter, tâter, souiller, son petit corps de baronne. Non, jamais un homme n’avait osé lui faire pareil affront, elle en avait le souffle coupé. Et plus elle reculait, plus les mains se faisaient pressantes. Des larmes brûlantes de n’avoir vu le piège venir, comme la première des gourdes venus, lui montèrent aux yeux. Mais elle ne lui ferait pas le plaisir de pleurer devant lui. Elle résistait tout ce qu’elle pouvait, tout. Au loin, elle entendait Anatole gémir, piètre garde du corps.


Mais mais ! C’est… c’est… c’est une noble dame ! Un scandale !
Laissez-là ou…ou… je le dis à Mahaut !
Aïe mon nez !
Je suis Limousin, au secouuurs !


En attendant, Lynette a peur lorsqu’une main rageuse attrape ses cheveux complètement emmêlés de ce duel bancal, fumeux, inégal, inéquitable. Elle a peur, oui c’est un fait.
Peur parce que c’est inattendu, brutal, bestial. Pour un peu la baronne en aurait pissé dans ses jupons.
Mais si le Von Frayner savait à quel point Lynette ne tient pas à la vie, il n’y mettrait pas autant de rage. S’il savait à quel point elle a prié la faucheuse de la prendre elle sur les champs de bataille ces derniers mois, et non pas ses amis qui étaient tombés. Si il savait combien elle avait envie de rejoindre Reese sur le soleil. Si il savait…

Alors, d’un regard fermé, la poitrine se soulevant en une cavalcade folle, elle sourit devant le poing levé, lui montrant les crocs, le cœur au bord des lèvres de ce tête à tête si imprévu.

Mes yeux savent au moins distinguer un gros porc d’un vrai seigneur, cancrelat !

Et de toutes ses forces, de toute sa colère, de toute son âme, Lynette lui cracha au visage. Un gros crachat, qui vint dégouliner le long de sa joue, de ses lèvres. Finalement, c’était presque aussi dur à recevoir qu’un coup de pied dans les valseuses…
Mais pour elle, ce geste signait peut-être là son arrêt de mort.
Tue-moi, mais vite, je ne veux pas souffrir. Et alors, j'attendrai la faucheuse avec bénédiction et diligence.

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Moran
Le Moran s'était complètement habitué à la vie judéenne. Même si un côté de sa personnalité restait sombre, le géant avait tout de même plus de difficulté à maltraiter les jeunes femmes qui servaient d'esclaves.
Moran aimait jouer avec les femmes mais point leur faire du mal sans leur consentement.

Aussi, quand Judas lui conseilla de frapper lorsque la poney se pointait, Moran ne réagit pas.. Le seigneur savait à présent que lorsqu'il ne répondait pas, cela indiquait une différence d'opinion.
Et même si le Lisreux se tenait à disposition du Von Frayner, il n'était absolument pas question d'obéir aveuglément comme ses petites soubrettes personnelles.

Enfin, quoiqu'il en soit l'Erwelyn se décide à apparaître, le maître est excité et le Lisreux le suit comme son ombre, observant la descente de la piégée d'un air méfiant.
Chaque contracture du noir seigneur fait regretter au géant d'avoir participé à ce futur massacre.
D'ailleurs, Judas ne met pas longtemps à s'en prendre au larbin puis à l'imprudente elle même.
N'avait-elle pas remarqué dans le courrier, combien cette question de tribunal n'était qu'illusion ? A moins que son arrogance ne l'eut aveuglée momentanément.

Ou alors... elle avait prévu le coup et posté quelques voyous non loins.. Les onyx procèdent rapidement à l'examen de la rue tandis que le Von Frayner passe de la fouille à la menace avec une rage incontrôlée.
L'idiote le provoque et le souille et le boiteux craint que la réplique de son agresseur soit la dernière qu'elle puisse connaitre.
D'un pas -et une fois certain de ne pas recevoir une lame dans le dos- Moran s'avance et retient la main prête à achever le poney.


Judas.. quelqu'un pourrait vous voir.

Persuadé que cela ne suffirait pas à l'apaiser, il poursuit.

Et vous avez besoin d'elle pour retrouver votre bien.

Là, il pense avoir donné le bon argument. Celui qui ramènera le seigneur à la raison. Aussi prend-il le risque de relâcher la pression sur le poignet crispé, espérant avoir désamorcé pour quelques temps, la rage du Von Frayner.
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Judas
Elle le souille, et son geste est retenu par la poigne masculine de son sbire, fusse-t-il plus sage que lui... D'un mouvement d'épaule il s'essuie la joue, sans lâcher de son regard rougît le visage de celle qui lui a causé tant de tort. La main suspendue voit ses doigts se recroqueviller, et former un poing tremblant qui menace de s'écraser sur l'impudente Corleone. Un mouvement vif pour se dégager du joug de Moran, et les lèvres fines du Von Frayner viennent effleurer au travers des mèches éparses les esgourdes qu'il n'épargne pas, avec le ton trahissant un sourire détestable...

Je me vengerai de ton affront, drôlesse, et tout comme ta basse race tu finiras aux vers du charnier... C'est une promesse.


Les émaux carnassiers se referment sur le tendre pavillon, mordant avec hargne jusqu'au gout métallique du sang, jusqu'au cri bref et tranchant de douleur. Il crache ce gout d'engeance impure qui vient lui brûler la langue et repousse le corps plus frêle que lui rejoindre son fot-en-cul de valetaille avec force. La menace étant de mots tout sauf en l'air, il envisagea de partir immédiatement retourner les appartement de la putain. Il n'y a pas de plus prompte justice que celle que l'on se fait soit-même. A son homme, une directive déterminée.


Viens, nous allons retrouver ce qui m'appartient.


Bien sûr, une fois deux rues passées, Moran trouverait de l'argument à le faire changer de stratégie... Mais lorsqu'on se fait humilier, toutes les bonnes paroles du monde sont aussi utiles qu'à un sourd.
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Envie de jouer?
Erwelyn
Ah tiens il parle l'autre !

Voilà tout ce qu'elle put se dire alors qu'elle louchait sur le poing toujours levé du Von Frayner. Vu la taille, il lui péterait au moins le nez, si c'est pas toute la moitié du visage. Et une Lynette défigurée, c'est pas une Lynette morte, et donc, ça ne va pas. Serrant les dents, ses paupières se fermèrent en priant de toutes ses forces pour qu'il l'achève d'un coup. Comme dans du coton la poney entendit son acolyte lui souffler quelque chose sur le fameux collier. Le cœur menant tambour battant, une paupière osa se lever pour apercevoir enfin la main se rabaisser et un soupir de soulagement discret sortit de ses lèvres. Déjà que niveau succès avec les hommes, ça le faisait moyen, alors avec le visage explosé, autant dire adieu à toute vie sexuelle à l'avenir.
Son soulagement fut cependant de courte durée. Lorsque le visage du Von Frayner se rapprocha d'elle, elle sentit la peur revenir comme un coup de fouet. Et elle n'eut pas tort, la baronne. Un grand frisson remonta le long de son échine, à la limite de dégobiller tout l'alcool qu'elle avait pu ingurgiter durant la nuit et qui tanguait encore dans son estomac.
Elle clôtura la menace de Judas dans un cri de douleur qu'elle ne put retenir. La vache, ça fait maaaaal ! Le fourbe, vla qu'il lui avait arraché un bout d'oreille, maille godeuh !

Alors que le corniaud de saleté de gueux de bip et de biiiiip s'éloignait, proférant la menace d'aller chercher son bien chez les poneys roses, lui vint l’éclair de lucidité qui lui manquait depuis le début de cette histoire. Il lui vint d'un coup à l'esprit que oui, elle avait pu se tromper. Que oui, l'homme hargneux qui se tenait devant elle devait sans doute n'en avoir rien à faire d'une bourse Airmaisse. Que feuque, elle s'était trompé de bonhomme. Et que cornefianchtre, elle était vraiment pas tombée sur le bon cheval.
C'était la merde quoi...
Et oui je suis bien d'accord avec vous, elle aurait quand même pu y penser avant. Mais que voulez-vous, c'est une ponette...

Bordel bordel de bordel ! Voilà tout ce qui pouvait résonner dans sa caboche à ce moment précis.
Il lui fallait ravaler sa fierté, difficilement, mais courageusement.
Elle compta quand même les coups, histoire de voir si elle aurait tort de lui rendre son foutu collier.
Lynette :
- coup de pied dans les bourses : check
- moquerie sur ses cheveux longs en lui offrant un poste de chambrière : check
- crachat dans la figure : check
Le chevelu :
- insulte à la noblesse : check
- tripotage de poney rose : check
- arrachage de cheveux : check
- mordage d'oreille : check

Bon, trois contre quatre, c'était lui le méchant. Sauf que quand même, c'était elle qui avait commencé, et comme il faut en plus. Elle était vraiment dans la mouise. Alors elle se décida :


STOP !

Lynette grimaçait sous la douleur lancinante, donnant tous les noms d'oiseaux à l'autre fou intérieurement, mais essayant de rester calme extérieurement. Et pourtant, son trouillomètre à zéro devait se voir comme le nez au milieu de la figure. Compressant son oreille de sa main gantée, celle qui avait subit les affres de sa chute, elle osa s'approcher des deux hommes, jetant un coup d’œil à Anatole complètement ahuri non loin de là. Et la baronne prit la parole, essayant d'être calme et posée, la tête haute. A la noble quoi.

Donnez-moi une heure pour vous ramener votre bien. Je vous laisse le choix du lieu de rendez-vous.
De toute façon vous saurez où me trouver si je ne reviens pas n'est-ce pas ?


Pour l'instant elle n'était pas prête à s'excuser, mais pourtant, force était de constater qu'elle avait une bonne partie des torts dans l'histoire. Et vu l'homme, mieux valait l'avoir comme ami que comme ennemi. Mais là à priori, c'était plutôt mal barré...
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Judas
Il continua sa route, la tête dans le guidon, cherchant déjà comment il allait s'introduire chez elle. La fenestre? Trop périlleux. La porte principale? Trop évident. La cheminée? Trop pas d'époque. Vaille, il passerait par la porte de derrière, c'est classique il y a toujours une porte de derrière qu'on oublie toujours de verrouiller pendant qu'on fait joyeusement trempette dans son bain en chantant du paillard.


"STOP !"

Puis si son hystérique d'amie fétichiste de la belette empaillée était là, et quelques autres énergumènes du genre - car il en est sûr, ces malades se reproduisent - il foutrait le feu à la baraque, comme il l'avait fait chez Nyam. La fumée fait sortir la racaille, ça aussi c'est bien connu. Ha, et il pisserait sur son lit aussi, et défèquerait dans ses chausses, histoire de.

Il se figea. "STOP"? Comment ça ... "STOP".. Le Von Frayner se tourna, incrédule. Et voilà, il aurait dû la taper avant, les choses auraient été bien plus vite. Finalement, Judas avait toujours été dans le vrai, les femmes aimaient ça, une bonne raclée de temps en temps pour remettre les choses à leur place. Il nota mentalement de battre Nyam comme plâtre à son retour chez lui.

HA! HA HA! Elle capitule la bougresse! Elle a peur! Couarde, pisseuse de braies! Du moins c'est ce que dirent ses yeux bavards à Moran qui subissait l'oeillade du " Qu'est ce que je t'avais dit, faut être ferme avec ces bestes là!". Reprenant son air hautain et sa prestance allègrement éprouvée, il fit une moue désapprobatrice.


Une demi-heure, en Nostre Dame.

De toute façon, elle serait en retard, comme toutes les femelles. La notion du temps diffère beaucoup d'un sexe à l'autre. Un sourire cynique s'étala sur sa face à claque. Il pousserait peut-être le vice de procéder à la remise dans un confessionnal... Histoire d'obtenir quelques aveux et excuses, ou la honte propre à la nature de la femme d'être ce qu'elle est. Mouvement de cape, Judas disparait au coin d'une rue.

Les voies du seigneur sont impénétrables .

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Envie de jouer?
Erwelyn
Une heure j'ai dit !

Et c'était son dernier mot Jean-Pierre, nomeho ! D'un mouvement de cape corleonnien, Lynette fit de même que Judas et pressa le pas vers sa colloc de poneys roses, non sans avoir ramassé Anatole qui tremblait encore de tous ses membres.

Ah y a pas à dire vous avez été super efficace sur le coup.
Je... je... je
J'me demande même si vous avez tout vu ou si vous vous êtes évanoui dès que vous vous êtes retrouvé le cul par terre Anatole
Oui mais j'ai crié tout de même !
Ah la voix de soubrette c'était vous ? J'ai même cru que c'était un cochon qu'on était en train d'égorger tiens...
Je vous jure dame Erwelyn si j'avais pu...
Vous fatiguez pas à m'expliquer, gardez votre énergie pour tout raconter à Mahaut...


Ignorant les regards qu'on pouvait lui porter, entre son oreille qui pissait le sang, ses habits à moitié en vrac et ses cheveux complètement décoiffés, Lynette arriva bientôt en vue de leur habitation. Il s'agissait maintenant d'être la plus discrète possible pour éviter qu'une ou plusieurs ponettes ne lui tombent dessus et ne la bombardent de questions. Elle raconterait tout, mais pas tout de suite. Il faudrait d'abord qu'elle aille rendre ce fichu collier, et ce seule. Parce qu'une arrivée massive de poneys roses remontées comme des pendules qu'une des leurs se soit fait ainsi maltraitée et c'était la catastrophe assurée. L'autre dingue ne lui pardonnerait jamais et il serait capable de lui manger l'autre oreille, voire pire. Lynette avait déjà un Vaxilart sur le dos, c'était bien assez. Même si, il fallait l'avouer, elle était plutôt tranquille depuis leur mariage.

Bref, ils entrèrent donc sur la pointe des pieds et la baronne fut rassurée de voir que rien ne bougeait. Apparemment, soit elles étaient encore endormies, soit les boutiques de la capitale avaient déjà eu raison d'elles. Lynette se pencha donc vers Anatole avant de prendre le chemin de sa chambre.


Faites moi chauffer de l'eau en grande quantité, je dois nettoyer cette blessure. Et apportez de l'eau de violette pour parfumer mon bain.
Mais il a dit une demi heure !
Qu'il aille au dia... enfin, il patientera le sagouin, j'ai gagné le droit d'un bon bain après son outrage à mon oreille et à mes vêtements.


Et oui c'est ainsi, les voies d'une poney rose sont impénétrables, aussi.

Une heure trente plus tard et des brouettes, donc, Lynette sortit enfin de chez elles, collier du Von Frayner planqué dans le corsage de peur qu'on lui dérobe en pleine rue, ça serait ballot quand même, tresses nouées, sans hennin ce coup-ci, braies propres – elle avait pigé le coup de la robe, ça permettait pas de se défendre – et bottes bien attachées aux petons. Et, même si elle ne savait pas s'en servir plus que ça, un coutelas avait rejoint sa ceinture, caché par la chemise qu'elle avait enfilée par dessus. On est jamais trop prudent, même dans la maison du Seigneur.

Arrivée devant l'édifice, elle se demanda si Judas l'attendait dehors ou dedans. Étrange endroit pour se donner rendez-vous tout de même... La dernière fois qu'elle était venue icelieu c'était pour le mariage d'Aimbaud, autant dire que c'était nettement plus coloré et gai qu’aujourd’hui. Après avoir vérifié que le Von Frayner ne l'attendait pas à l'extérieur, elle prit une grande respiration, son courage à deux mains, et passa enfin la porte, tendue comme une arbalète. Un seul piège dans la journée était bien suffisant. Qui sait dans quel coup fourré ce Judas l'avait encore menée.

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