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[RP] Et un pigeon rôti, un !

Meleagre
[Ou comment posséder le seul pigeon atteint de strabisme, à mille lieues à la ronde...]

Un tas de plumes s'amoncelait près de son bureau...
Une plume par mot, à ce rythme il allait épuiser tous les volatiles du Royaume...
Après avoir longuement mâchouillé celle qu'il tenait à la main, il l'envoya valser au sommet du monticule, et en prit une nouvelle.

Cela faisait deux heures qu'il planchait au-dessus du vélin. Deux heures pour trouver les bons mots. L'inspiration lui manquait horriblement... Et en prime il se retrouvait avec du duvet de piaf dans la bouche, sensation extrêmement désagréable au demeurant.

A croire qu'une muse entendit ses appels, puisqu'un éclair de génie traversa son esprit (et chez lui, c'est rare)...


Citation:


Jean,

Après plusieurs jours sans nouvelles, force a été de constater que l'inquiétude s'est légèrement emparée de moi.
J'entends d'ici ton rire à la lecture de ces mots, et si tu te permets de m'en reparler je te couperais ton approvisionnement en calva, que ce soit su.

Comme tu n'as pas jugé bon, intendant indigne que tu es, de me prévenir de ta petite escapade, j'ai du tirer les vers du nez à une de tes "connaissances"... Sache que me retrouver dans ce bordel, entouré de femmes aussi peu vêtues que toi tu es intelligent, m'a quelque peu contrarié... Mais nous le savons tous, les monnaies sonnantes et trébuchantes font des miracles, et au lieu d'écarter les cuisses ton amie à bien voulu dénier ouvrir la bouche. Ainsi donc te voici parti en "voyage" chez "ta famille"... Soit, en décryptant un peu le tout, en beuverie avancée chez ton alcoolique de frère...

J'attacherais cette missive à un de mes meilleurs pigeons. Je compte qu'il te retrouve d'ici deux jours minimum, et donc de te revoir à mes côtés avant le milieu de la semaine à venir.

Si tu ne reviens pas d'ici là je me verrais dans l'obligation de me passer de tes services. Malheureusement, tu as suivi mes affaires d'un peu trop près pour que je te laisse couler des jours paisibles... Si tu décides de ne pas revenir je t'encourage à partir loin, ou en tout cas à ne dormir que d'un oeil, que d'une oreille... Cela étant, je sais que tu as horreur de la vue du sang, donc je demanderais à ce qu'on ne te laisse pas le temps de le voir couler...

Donc en un mot comme en cent : ramène tes fesses de suite !








Petite relecture de circonstances...
Autant de plumes pour ça... M'enfin il fallait bien qu'il se force à asseoir un poil son autorité tout de même.

Une fois le parchemin scellé, il se dirigea vers le pigeonnier.
Sans torche bien évidemment, en pleine nuit sans lune.
Après avoir donc glissé au moins une vingtaine de fois sur des tas de fientes et autres joyeusetés, il réussit à attraper le bon volatile.
Enfin le bon... De près comme de loin ils se ressemblaient tous, il fallait bien le dire.

Mais tous étaient, normalement, bien dressés.


Allez...
Et de donner une impulsion au biset.
Impulsion se soldant par deux trois petits bonds maladroits...

Bordel de chiotte...
Mais va ! Cours ! Vole ! Fais quelque chose !

Généralement à ce moment intervient la réaction naturelle du pigeon que l'on stresse, à savoir donc une dilatation des zones basses, et tout ce qui vient avec.
Par chance, ce dernier semblait avoir compris qu'il ne valait mieux pas prendre trop de risque, et se laissa sagement guider entre les mains de son maître...

...qui le jeta de toutes ses forces en l'air, priant pour qu'un pigeon ne soit pas comme une tartine, à toujours s'écraser à terre du mauvais côté.

Après deux trois battements d'ailes plus qu'incertains, il s'envola enfin.
En zig-zag, mais au moins dans la bonne direction.
Tout du moins c'était l'impression donnée, mais le jeune Normand fit rapidement demi-tour pour ne pas subir plus amplement la morsure du froid, et ne vit pas le plumeau changer de cap, manquant de peu de s'empaffer dans le toit du manoir, puis s'éloigner vers l'horizon... Mais pas le bon...

_________________
Maighdin
[Quand un pigeon vient se perdre à Arras]

Comme chaque jour, une jeune Artésienne venait sur la grand place d'Arras et nourrissait les pigeons. Enfin nourrir...pour les passants c'est ce qu'elle faisait, mais pour ceux qui la connaissait un peu plus, il n'était pas question de charité envers ces volatiles. Les graines, les miettes et restes de pain qu'elle leur lançait n'avaient que pour but de les faire grossir un peu plus. Maigh raffolait de la volaille rôtie et accompagnée de petits pois.

Elle était donc a s'occuper de son futur repas quand elle repéra sa proie. Un pigeon bien gras, bien en plumes, avec un parchemin a la patte...


Hein? Quoi? Comment ca un parchemin?

La surprise avait été telle qu'elle venait de parler a voix haute faisant s'envoler une partie de son entourage immédiat. En deux pas elle attrapa sa cible qui se laissa avoir sans même agiter une aile. Lui détaillant la patte, elle opina du chef en constatant qu'il s'agissait bien d'un message.

Regardant dans les environs, la jeune femme cherchait à savoir si quelqu'un attendait un courrier, ou si une femme regardait le ciel a guetter le messager à plumes. Mais rien de tout cela, les gens passaient sans même faire attention a elle. C'est donc ni vue, ni connue...enfin un peu connue quand même, mais pas repérée, qu'elle fourra le pigeon et son message a l'intérieur de sa besace.

Un dernier regard vers les badauds et elle reprit le chemin de sa maisonnette, elle devait prendre connaissance du message, autant par curiosité que par nécessité. Quelque part une personne devait attendre une réponse.

Durant tout le chemin, les questions défilèrent...de qui était le message? un Arrageois? un Anglois? A qui était il destiné? Quel en était le sujet? Ordre secret? Déclaration d'amour? Allégeance au nouveau Comte d'Artois? Seule la lecture de la fameuse lettre y répondrait et c'est donc en trombe que l'Arrageoise débarqua chez elle, fit place nette sur la table de la pièce principale et sorti le bestiau. A mieux le regarder, elle ne comprenait pas comment on avait pu lui confier un message. Il n'avait pas la tête d'un pigeon messager, ses yeux étaient...bizarres, il semblait loucher. Un sourire moqueur apparut sur les lèvre de Maigh, on n'avait pas idée de confier un message à un pigeon qui louche, pour sur qu'il allait se retrouver a l'opposé de là où on voulait qu'il aille. Et elle ne se doutait pas que c'était tout a fait le cas.

C'est après un nouvel examen du volatile qu'elle se décida à détacher le rouleau de parchemin et à en prendre connaissance. Il était signé et comportait un sceau.


Mazette...Un noble !
Ou un Bourgmestre, ou quelqu'un d'assez important pour gaspiller de la cire à la fin de ses lettres.

Ses yeux parcoururent la page à une vitesse modérée, s'efforçant de décortiquer chaque mot, de comprendre les choses. Le début la fit grimacer, elle avait eu raison, l'expéditeur s'inquiétait, mais la suite la fit changer d'avis, elle n'était plus inquiète de l'inquiétude du "Meleagre d'Aeden" signataire, mais elle se faisait un peu plus de mourront pour le destinataire d'origine qui, si elle ne faisait rien, risquait de se voir éliminer....oui oui c'était ça, la vie d'un homme dépendait de la suite des événements.

Une première idée germa dans l'esprit de la brunette : écrire une réponse, la rattacher à la patte du pigeon et la renvoyer...mais soucis....le "retour à l'expéditeur" n'existait pas encore, et vu l'état du pigeon, la réponse avait une chance sur cent d'arriver à la bonne personne. Non il fallait trouver une autre solution. Elle relut la lettre, en long, en large, en travers, la retourna pour voir si un message n'était pas écrit au dos, mais rien...aucun indice sur l'emplacement depuis lequel le message avait été envoyé.

Le seul indice était la signature : "Meleagre d'Aeden" et le sceau comportant une devise? un cry? elle n'en avait aucune idée, seulement elle arriva à déchiffrer : "Fidélité et Traitrise". Rien que ca, ca en disait long sur le personnage. Et au milieu de la tache cireuse, un blason...
Il lui fallait maintenant trouver quelqu'un a qui s'adresser pour en savoir plus sur cette personne.

Quand au pigeon...il allait finir a la broche, ca c'était une certitude, même pas capable d'acheminer un simple message, si c'est pas une honte? Et hop il fut attrapé, enfermé dans LA cage pour pigeon à rôtir.

Maigh revenait a ses moutons. Elle était bien embêtée, elle devait trouver un moyen de savoir où se trouvait ce Melagre, et rapidement. En plus il n'y n'avait aucune date d'envoi, comment saurait elle quand le temps imparti serait arrivé a sa fin? Elle faisait les cent pas, réfléchissant a toute vitesse. Soudain elle attrapa ce qui lui faisait office de cape et sorti direction le château d'Arras, il y aura bien quelqu'un qui pourra la renseigner.
Meleagre
[En plus... L'aurait pas pu tomber autre part non ?]

Il ne viendra pas... Je le sens, je le renifle, il-ne-vien-dra-pas !
Le Normand tournait en rond dans son bureau, parlant plus à lui même qu'au laquais qui se tenait là, et qui commençait à regretter d'être tombé dans cette famille.

Encore un passage, élimant un peu plus le tapis.
D'un geste de la main il renvoya le garçon, puis s'installa à son bureau.
Nouveau courrier ?
Certainement inutile... Le premier pigeon avait certainement dû tout juste arriver à bon port.
Commencer à chercher dans les bas-fonds de Rouen une fine lame ? Et prendre ainsi le risque de débourser des écus pour pas grand chose... Nan, mauvaise idée...

Pour éviter de trop laisser divaguer ses pensées, il se plongea dans ses ouvrages médicaux.
Après tout, si l'autre revenait un jour, il avait comme projet de s'en servir pour ses exercices chirurgicaux. Autant travailler sur le sujet.

_________________
Maighdin
[La Normandie? Et bien...allons y!]


Une fois au château Maigh se dirigea vers les couloirs de la Hérauderie. A coup sur si quelqu'un connaissait les nobles ca serait bien là bas. Une personne croisée, première question :

Bonjour Messire, connaissez vous un certain..., elle reprend le parchemin afin de se rappeler le nom, Meleagre d'Aeden?

Et pour appuyer sa question elle tendit le parchemin, laissant son interlocuteur observer le sceau. Dans un mouvement de tête, il lui fit savoir que ce nom et ce blason ne lui disait rien. Première question, premier échec. Mais c'était loin de décourager la jeune femme, et aussi continua t elle son chemin dans cette partie qui lui était inconnue. Bien des fois elle frappa et entra dans des salles, parfois vides, tantôt occupées, et c'est le rouge aux joues et la voix timide qu'elle s'excusait et repartait.

Pourtant une fois, la voix d'un homme lui demanda de revenir. Elle s'exécuta et se retrouva en face d'un vieux bonhomme aussi ridé que petit, et il était très petit... Intimidé, elle lui posa la question qui l'intéressait et dont personne ne semblait connaitre la réponse. Comme précédemment elle lui tendit le parchemin et attendit, croisant les doigts pour que cette fois la réponse fut positive.


Hum...Aeden...Aeden, ce nom ne me dit rien. Quand au blason....je pencherais pour des armoiries familiales, puisque seules celles ci sont autorisées à figurer sur les sceaux. Mais quelle famille? Là est toute la question. Je peux me targuer de connaitre quasiment toutes celles Artésiennes, et aucun blason ne ressemble à celui ci. J'en suis désolé.

Malgré la réponse encore une fois négative, Maigh sourit et remercia le vieillard, elle en avait appris beaucoup avec ces quelques mots. Aussi elle repartit remontée et enthousiaste.

Sur le chemin, elle se souvint d'une chose qui n'avait complètement rien a voir avec ce qui l'occupait présentement. Elle devait passer au fort d'Arras afin de finir la logistique. Changement de décor, mais le parchemin toujours tenu fermement, elle profita du chemin pour continuer d'interroger les gens. Qui sait peut être que par miracle quelqu'un reconnaitrait ce sceau! Peut être même qu'elle croiserait l'auteur du message!

Les "Non" se succédaient, certaines personne passaient même a côté d'elle avec pour seule réponse un signe de la mains lui signifiant qu'ils n'avaient pas envie d'être importunés. Légèrement dépitée, les yeux fixés sur cette signature, elle ne remarqua pas le vétéran qui arrivait face a elle et le percuta de plein fouet.


Aie...mais vous ne pourriez pas....Oh Vétéran....

Mince mince mince, elle bredouilla des excuses incompréhensibles avant de reprendre son chemin, mais c'était sans compter sur la nature sadique des militaires Artésiens. Son oreille chauffa lorsqu'elle fût saisie par deux doigts et tirée. Elle lui faisait maintenant face, et il exigeait une explication pour ce manque d'attention.

Heu bien en faite...jsuis inquiète. Il se pourrait que je tienne entre mes mains la vie d'un homme.

Elle lui tendit la lettre pour prouver la véracité de ses dires et afin qu'il la lise.

Dites, vous connaitriez peut être cette personne vous?

Et lui de répondre du tac au tac...

Vous connaitriez peut être cette personne vous?
Ce sceau ne me dit rien, mais par contre, le nom ne m'est pas inconnu. Attends que je réfléchisse.


Maigh ne put retenir une grimace lorsque le soldat répéta ses propres mots, combien de fois se ferait elle encore avoir? Mais cette question passa bien vite aux oubliettes, remplacée par l'espoir d'une réponse positive enfin...

Ah oui?

Hum...Ca ne me revient pas sur le moment, mais si j'ai un éclair de mémoire je te le ferais savoir.
Sur ce...


Et hop une tarte derrière la tête et le voila reparti. Maigh était ravie...non pas de la tarte, mais d'avoir un espoir auquel se raccrocher. Elle courut vers son bureau bâcla sa logistique et rentra chez elle rapidement.

Ce soir là, elle ne voulait pas dormir, guettant les bruits qui pourraient trahir la présence d'un pigeon, ou d'un messager. Mais la fatigue eu raison d'elle et elle finit par s'endormir comme une masse.




Le lendemain, la jeune Arrageois fut réveillée par des roucoulements et un bruit de bec contre les volets. Les yeux s'ouvrent en grand et la main vient écarter les draps du lit, laissant la place à une Maigh remontée, pour sauter sur le plancher. Bien vite elle ouvrit la fenêtre, les volets, et attrapa le volatile. Celui là aurait la vie sauve si le message qu'il transmettait était celui qu'elle attendait.

Elle déchiffra bien vite les quelques mots marqués dessus.




Maigh,
Le message que tu m'a montré, te vient d'un Normand j'en ai peur. Si mes informations sont encore d'actualité, il est même Capitaine royal de Normandie. Ne t'approche pas de cette personne, c'est un conseil.
Bien a toi,



La lettre n'était pas signée, mais elle connaissait l'expéditeur, il s'agissait du Vétéran rencontré la veille. Coup de chance pour le pigeon.

Ainsi donc ce Meleagre serait Normand? Sans réfléchir, elle s'habilla et commença à préparer son baluchon. Elle se devait d'aller aider ce pauvre inconnu qui, sans le savoir, était menacé de mort. La pauvre fille avait dû oublier un détail : la Normandie et l'Artois n'étaient pas les meilleurs amis du monde, et rien que le fait de vouloir passer la frontière nécessitait la demande d'un Laisser Passer...mais ca...elle l'ignorait, ou elle avait décidé de l'ignorer.
Ce soir elle partait, elle prenait la route pour la Normandie, sans prendre attention au conseil mentionné dans la lettre qu'elle venait de recevoir.
Meleagre
[Début de débarquement artésien en Normandie ?]

Il est lààààààà !!!
Et une folle furieuse qui entre en trombe dans la bibliothèque où s'était retranché l'Orival.
Il arriiiiiiiiiive !!!

Et une crise cardiaque, une !
Le Normand se leva prestement de son fauteuil, approchant la main de son kindjal posé non loin.

Quoi ? Qui ? Où ? Pourquoi ??

Doigt levé en l'air de la domestique, le temps qu'elle reprenne son souffle, puis elle releva son visage rougeaud.
Jean... Le r'voilà... Vous p'vez lâcher vot' arme, rien d'bien grave...

Rien de bien grave ? Rien de bien grave ??
Mais au contraire, il se devait de la prendre son arme.

Amène le ici, de suite.
Le ton était grave, bien que mesuré. C'est donc légèrement inquiète pour son coéquipier, mais en même temps pressée de connaître le dénouement, que la servante alla chercher le poivrot.

Ce dernier entra dans la bibliothèque d'un air nonchalant, comme si rien ne s'était passé. Démarche quelque peu titubante, mais à force le Normand ne savait plus si c'était naturel ou non chez lui.


Assis. Couché, fait le beau... Nan ! Assis, sur la chaise crédidiou !
Hum... Comment te dire les choses Jean... J'aurais eu espoir que tu viennes me voir avec plus de déférence, suite à la lecture de mon parchemin...

De vot' parch...?
Mais ! D'un ton un plus fort pour stopper un début possible de jérémiades. Je crois qu'il est vain pour moi te t'apprendre le respect que tu me dois...
M'enfin de quoi qu'vous...
Alors maintenant tu as le choix entre travailler d'arrache pied pour te faire pardonner, de partir d'ici librement mais je ferais en sorte que tu ne trouves pas de masure pour t'accueillir, ou d'aller te pendre au fond du jardin...

Petit sourire pour appuyer la dernière proposition.

Heu... J'peux dire un truc ?
L'Orival leva les yeux au ciel, mais hocha tout de même la tête en un signe de consentement...
J'ai pas r'çu vot' parchemin... M'sire...

Quelques moments interdits, le Médecin planta son regard dans celui de l'intendant. Mentait ? Mentait pas ? Il le savait bien fou, mais pas au point de raconter des bobards avec le risque de se prendre une épée dans le ventre. Courageux mais pas téméraire le bougre.

Tu n'as pas reçu de missive de ma part...
Il se rassit, se massa quelques instants les tempes, puis reprit la parole.
Et bien c'est bien fait pour toi si tu ne comprends pas ce que je te dis, tu n'avais qu'à la recevoir ! Mauvaise foi ? Oh si peu...
Bon allez hors de ma vue, tu as du retard à rattraper.

Jean venait tout juste de passer la porte qu'il le rappela avec force.
Et va faire un tour dans le domaine, voir si tu ne trouves pas un pigeon congelé dans le coin !
_________________
Maighdin
[Une arrivé en territoire hostile...ou pas]

Cela faisait maintenant quelques jours que l'Arrageoise était partie sur les routes menant en Normandie. Elle avait forcée l'allure pensant au pauvre homme à chaque fois que la fatigue se faisait sentir. C'est donc exténuée qu'elle arriva à Dieppe. Ville frontière où elle ne rencontra personne, pas vraiment la tête aux rencontres. Elle traversa la ville essayant de chercher une caserne. Si le Vétéran avait raison et que l'expéditeur du message était Capitaine Royal, quelqu'un là bas pourrait certainement l'aider. Elle se rappela à ce moment la mise en garde. Il est vrai qu'une Artésienne voyageant seule en Normandie...ça pouvait passer inaperçue, mais ça pouvait aussi lui couter la vie, personne ne serait là pour la protéger. Un instant la peur l'envahit, mais il était trop tard pour faire demi tour, maintenant qu'elle était là elle devait aller jusqu'au bout.

Trainant la journée durant autour de la caserne, elle finit par voir quelqu'un en sortir. Elle se précipita vers lui, le parchemin à la main.


S'il vous plait!


L'homme qui devait être un soldat...peut etre même un gradé vu sa prestance, la regarda en haussant un sourcil bien haut. Maigh avait oublié dans quel état elle se trouvait. Concentrée sur son voyage, elle n'avait pris que le temps de grignoter et dormir quelques heures. Sa peau n'avait pas connu les bienfaits d'un bain depuis qu'elle avait quitté Arras, ses cheveux n'avaient pas connu de brosse depuis le même laps de temps. Elle était donc semblable à un épouvantail ayant passé plusieurs jours en plein milieu d'un champ, laissé aux assauts du vent.
Réalisant sa tenue, elle essaya de s'arranger un peu, laissant le rouge lui monter aux joues.

Excusez ma tenue, j'ai passé ces derniers jours sur la route...

Elle se ratatina un peu, comme pour cacher ses vêtements boueux. La jeune femme leva les yeux vers l'homme qui lui faisait face et qui ne décrochait pas un mot, laissant juste ses yeux la détailler. Pour sur il la prenait pour une vagabonde venue quémander quelques écus. Alors avant qu'il ne puisse dire quoique ce soit, elle déroula le parchemin.

Je cherche le Capitaine Royale, le seigneur d'Aeden. Je dois le rencontrer le plus rapidement possible...question de vie ou de mort.

Ca pouvait paraitre exagéré, mais ca ne l'était pas, ce jean risquait bel et bien de se faire assassiner. Elle regarda l'homme, la mine inquiète, allait il connaitre ce nom? allait il lui répondre? allait il la renvoyer comme une malpropre?

Le seigneur d'Aeden tu dis? Cela fait quelque temps qu'il n'est plus Capitaine Royal, mais effectivement je le connais. Que lui veux tu?

Le sourire qui avait disparu, se redessina presque immédiatement sur les lèvres de la brune. Elle en aurait presque sauté de joie. Et pourtant, elle ne savait encore, ni où il était, ni combien de temps ca lui prendrait pour avoir une entrevue.

Je dois le voir de toute urgence, la vie d'un homme dépend de moi.

Son air était des plus sérieux, et pour preuve elle lui tendit le parchemin...avait elle bien fait? Elle s'en fichait, et lui aussi apparemment. Il repoussa la lettre d'un revers de main.

Range ça, cela ne me regarde pas...Le Seigneur d'Aeden possède une demeure à Orival. Mais je ne sais pas où ca se trouve. Le plus simple, vas à Rouen, la bas quelqu'un pourra te renseigner. Mais pour cela tu dois obtenir un laisser passer...

Maigh n'écoutait déjà plus. Orival, Rouen...deux noms, deux chances de trouver l'homme en question. Elle s'inclina pour remercier le soldat et repartie en courant rangeant le parchemin bien à l'abri dans une poche de sa veste.

Courir c'est bien beau, mais dans la bonne direction c'est encore mieux. Elle se stoppa donc et demanda son chemin. Rouen n'était qu'à une journée de route. Elle ne pris donc pas le temps de se reposer et fila à toute allure...son but était à porté de main.


[Abords de Rouen - et là...c'est le drame]

Alors que la fatigue revenait à la charge, Maigh arrivait en vue de la Capitale Normande. Ses dernières forces la portèrent encore un peu..jusqu'à ce qu'une rencontre face tout capoter. Elle aurait du écouter jusqu'au bout le soldat à Dieppe...et demander un laisser passer.
Un escadron l'arrêta, et lui demanda le papier, ce fameux sésame qui lui avait été déjà refusé plusieurs fois il y avait déjà bien longtemps lorsqu'elle envisageait de visiter le duché voisin au sien.
Trop fatiguée, elle leur répondit qu'elle n'en avait pas, mais qu'elle devait voir quelqu'un, lâchant un nom approximatif : "Ailladan".

Elle n'eut pas le temps de dire ouf que la troupe fondit sur elle tel un rapace sur sa proie. Quelle n'avait pas été sa bêtise de se présenter en tant qu'Artésienne...elle était vraiment fatiguée et les précautions d'usage lui échappaient totalement. C'est ainsi que la jeune femme finit sur le bord de la route, inconsciente, le souffle léger mais toujours là. Une Artésienne, c'est comme la mauvaise herbe...ca s'accroche.
Meleagre
[Y a comme qui dirait un problème...]

Une fois son Intendant revenu, et ses nerfs un peu moins en pelote, le jeune homme était parti pour Rouen, direction le Château, et le boulot qui allait s'en suivre.

C'était donc passablement harassé, mais fortement détendu du bulbe, qu'il était passé à Caen, puis de retour à Orival.
A ses débuts, lorsqu'il était encore un jeune normand insouciant et tout et tout, il s'était dis qu'il passerait sa vie à Rouen. Bé raté... C'est plutôt sur les chemins, embourbés en cette saison, qu'il occupait son temps. Au final, si l'on faisait le calcul, il passait les trois quart de son temps en voyage, pour travailler le quart restant... Après ça qu'on ne dise pas qu'il ne se donnait pas un minimum de peine pour accomplir ses tâches.

Enfin bref, c'est tout à ses pensées qu'il était revenu chez son chez lui.
La nuit était bien avancée mais, bizarrement, la moitié des fenêtres du manoir laissaient filtrer de la lumière.
Pas bon signe ça... Pas bon signe du tout...

Il prit tout de même le temps de laisser Wahkan à l'écurie, puis il entra dans la masure. A peine un pas posé sur le tapis du grand hall, qu'on lui sauta dessus.


M'sire ! Vous z'allez pas l'croire...
Posant sa besace sur une desserte...
Tu as retrouvé le pigeon ?
Non, pire, vachement pire...
Fallait bien dire, pour le coup le Jean venait de piquer sa curiosité.
Je t'écoute.

Rassemblant ses idées, l'homme mit quelques temps à répondre. Bien évidemment, deux neurones ce n'est pas toujours très simple à connecter, vous en conviendrez.
Et bé j'étais entrain d'chercher l'volatile comme vous m'l'aviez demandé...
Mon oeil oui...
Quand soudain (attention, l'élément dramatique de l'histoire va bientôt survenir !), une charrette c't'arrêtait dans la cour.
Alors vous m'connaissez, j'suis allé voir...


Hum... Oui Jean, mais s'il te plaît, abrège...
Et bé c'tait des paysans, qu'ont trouvé quelqu'un dans un fossé.
Et vous m'croirez t'y pas si j'vous l'disais, mais paraîtrait qu'c'est une artésienne.

Le sourcil gauche de l'Orival se leva, intrigué.
Une artésienne... Sous mon toit... C'est une blague.
Bé non...

Et qui allait encore avoir des ennuis ? C'est bibi !
Une artésienne, de nuit, en mauvais état, cela ne pouvait que désigner une folle, qui pensait que son peuple (hi) pouvait sans problèmes arpenter les routes normandes.
Et si on apprenait qu'il la gardait chez lui... Autant le dire, il était bon pour le pilori.

Comme j'savais pas quoi faire, j'l'ai mise dans une des chambres...
Mais bien sûr, et pourquoi pas lui faire couler un bain chaud et lui préparer repas tant qu'on y était ??

Et le Médecin de s'avancer d'un pas rapide et décidé jusqu'à la dite chambre, dont il ouvrit la porte avec perte et fracas.
Il avisa une forme étendue sur un lit. Par chance on lui avait laissé ses habits... Non parce que déjà soit-disant Môsieur ferait des cachotteries dans les archives avec la soeur de son Suzerain, alors si en plus on trouvait une artésienne nue chez lui... Y a pas à dire, Kate lui ferait une attaque... Avant de le tuer...

Et il avait beau faire tout le bordel du monde, elle ne bougeait pas un cil !
S'adressant à Jean.

Tu lui as fais boire quelque chose, avoue...
Oh hé j'vais pas gâcher du calva hein ! L'est arrivée comme ça, et depuis elle passe son temps à roupiller.

Mouais... Sa conscience professionnelle reprit le dessus, et il se pencha au-dessus du lit. Ah quand même, elle était amochée...
Bon, quitte à l'amener à la potence, autant faire en sorte qu'elle ne rejoigne pas le Sans Nom avant... Oui bon, ou le Très-Haut... Enfin bon, c'est un peu comme les Bretons hein...
Il fit donc venir sa besace médicale, puis se mit au travail.

Après quelques instants de charcut...de travail, il s'installa dans un fauteuil non loin, puis attendit, veillant la malade autant pour son bien-être que pour s'éviter la mauvaise surprise de ne plus la voir ici le lendemain.

_________________
Maighdin
[Comme quoi le destin fait bien les choses]

Le froid qui c'était fait mordant disparaissait petit à petit comme la douleur, le bouts des doigts de l'Artésienne devenait bleutés. A ce moment elle se sentait bien, elle n'avait plus mal, elle ne sentait plus rien. Si sa dernière vision n'avait pas été les visages normands, elle aurait pu avoir un sourire sur le visage et rejoindre le Très Haut comme ca, souriante. Mais le destin en a décidé autrement, et il lui sembla que la terre bougea sous elle. En fait c'était elle qui bougeait, on la transportait et sans qu'elle le sache on l'emmenait droit vers l'homme qu'elle recherchait.

La douleur qui s'était estompée quelque peu se ranima, mais le froid lui continuait de se faire plus faible, enveloppant doucement la peau de la jeune femme. Les nids de poule sur la route laissèrent échapper des râles de la gorge artésienne jusqu'au moment où tout se stoppa à nouveau. Ca y est? Elle avait fini par passer l'arme à gauche?

Son esprit cherchait l'image du Très Haut qui devrait l'accueillir, mais rien...Serait elle accueillie par le Sans Nom? Un frisson parcouru sa peau, la chaleur commençait à remplacer le froid. Ca y est c'était sur l'enfer lui ouvrait ses portes.

Dans une inconscience assez profonde la jeune femme ne s'était pas rendu compte qu'elle se trouvait maintenant dans une chambre douillette, loin du fossé dans lequel elle avait été récupérée.
Elle resta ainsi encore quelques temps, pendant qu'on l'annonçait au maitre de la demeure et encore le temps que celui ci, Médicastre, s'occupe d'elle.

La fraicheur d'un linge vint refroidir la chaleur qui l'avait envahie, agréable sensation qui attisa néanmoins certaines douleurs. Son bras gauche, la fit hurler quand on le bougea pour le lui plaquer le long du corps. Instant témoignant de son appartenance au monde des vivants. Mais bien vite elle replongea dans l'inconscience.


Ce n'est que le lendemain matin que la jeune blessée commença à ouvrir un oeil, puis l'autre. Ses yeux se posèrent sur un décor inconnu. Froncement des sourcils, réflexion pour essayer de se souvenir d'où elle pouvait bien être, mais rien ne lui venait. Elle voulu se redresser et là un grognement lui échappa, avant qu'elle ne retombe sur la couche le souffle court. Mais que lui était il arrivée? Où se trouvait elle? Pourquoi son bras la faisait elle souffrir, et pourquoi ne répondait il pas? Tout plein de questions qui envahir son esprit. Elle respira un grand coup et grimaça, prenant appui sur son bras valide pour se mettre assise. Relevant la tête c'est là qu'elle l'aperçut. Un homme, plutôt jeune, brun....une vraie tête de Normand....quoi ils n'ont pas de tête spéciale les Normands? Il était assis dans un fauteuil. Elle resta figée ne sachant pas que faire. Sa première question, elle la posa après avoir observé la chambre.


Où j'suis?
Meleagre
[Chance ou malchance ?]

Où j'suis ?

Le jeune homme releva rapidement la tête, clignant plusieurs fois des yeux.
Zut, zut et re-zut, le voilà qui s'était endormi... Ou tout du moins légèrement assoupi...
Son regard se posa sur la jeune femme. Elle semblait avoir retrouvé quelques forces, mais son âme de médecin cherchait à s'en assurer.


Tout d'abord restez allongée...
Il se leva, puis s'avança vers elle.
Sans plus de mots il l'examina avec attention.

Vous devez avoir faim.
Un geste suffit, et Etheldilde entra, portant un plateau contenant un petit pain de seigle et quelques beignets de fromage.
Mangez...

Il se réinstalla dans le fauteuil, la laissant se sustenter.
Vous êtes sur les terres d'Orival.
Et vous me mettez dans une situation extrêmement délicate.

Pourrais-je connaître votre n...?

Il n'eut pas le temps de terminer sa phrase qu'une tornade armée entra dans la chambre.
Sus à l'ennemi !!!!!
Un Jean, épée au point, resta quelques instants coi, regardant à tour de rôle son maître et l'étrangère.
Ah... Y a tout qui va bien c'est ça ?
Regard entendu de l'Orival.
Bon...
Et l'Intendant de faire demi-tour, penaud.

Excusez-le... La rumeur court que vous êtes artésienne.
Vous comprendrez que mes gens soient un petit peu...tendus.

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Maighdin
[Où qu'elle est ma lettre?]

Elle avait toujours le regard fixé sur lui quand il papillonna des yeux. Etait il assoupi? Cela faisait longtemps qu'elle était là pour qu'il se soit endormi à la veiller?
En tout cas l'autorité dont il fit preuve en lui demandant de de rallonger la fit tout de suite obtempérer, et elle ne pipa mot quand il l'examina. Elle en profita pour le regarder un peu plus précisément, après tout il prenait soin d'elle en ce moment, du moins pour le moment.

Maigh se laissa faire sans rien dire, et esquissa un sourire quand il lui demanda si elle avait faim. Comme si son ventre avait entendu et comprit les mots du Normand, il cria famine. Et hop aussitôt dit, aussitôt fait, une femme apparu avec un plateau garnis.

Mangez...

Ah ca, il ne fallait pas lui dire deux fois, elle se redressa en grimaçant et engloutit le petit pain, ainsi qu'un beignet. Que c'était bon, elle avait l'impression de manger pour la première fois depuis des jours...c'était d'ailleurs peut être le cas...

Tout en mangeant elle l'écouta. Orival? Ce nom résonna dans sa tête, faisant remonter quelques souvenir. Elle revoyait le soldat de Dieppe, son trajet jusqu'à Rouen, et là...une sorte de brume l'empêcha de se souvenir de la suite.


Situation délicate?

La question posée, elle aurait voulu la ravaler, bien sur que ca devait être un situation délicate, elle Artésienne, ici dans une demeure Normande. Mais bon après tout, il l'avait soigné, c'est tout, pas comme si il hébergeait une espionne.

Avalant le dernier beignet de fromage, elle s'apprêtait à répondre à sa question quand la porte s'ouvrit à la volée, et un homme entra brandissant son épée.
Pour le coup la jeune femme fut terrorisée, elle était là alitée, blessée, désarmée, si il voulait la tuer, rien ne pourrait l'en empêcher, ah si...peut être l'autre homme, celui là même qui venait de la soigner et la nourrir.

Elle lui adressa un regard apeuré plein de détresse, tout en repoussant le plateau et en s'éloignant le plus possible de l'énergumène. Son bras blessé lui servit d'appui, mais la douleur n'était rien face à la peur qui la tenaillait. Et là d'autres souvenirs remontèrent...elle revit l'armée qui lui était tombée dessus aux alentours de Rouen, la laissant inanimée.

Toute à ses pensées souvenirs, elle n'eut que je temps de voir l'épéiste sortir tout penaud comme si il avait changé d'avis. L'échange de regard lui avait échappé, mais elle comprit que celui qui l'avait veillé devait être propriétaire des lieux quand il prononça les paroles suivantes :


Excusez-le... La rumeur court que vous êtes artésienne.
Vous comprendrez que mes gens soient un petit peu...tendus.


Vos gens?

Tout en étant de plus en plus étonnée et tendue, elle aperçu sa besace un peu à côté. Besace....lettre...départ d'Artois. Changeant d'idée au quart de tour, elle se redressa et regarda Meleagre.

Ma lettre? Où est ma lettre? Faut que je parte...

Et de se lever et de se précipiter sur sa sacoche, tombant a genoux et cherchant précipitamment dedans. Qu'avait elle fait de cette lettre? Elle se souvenait maintenant de l'objet de son séjour, la lettre, son passage à Dieppe pour retrouver l'auteur du message, son arrivée à Rouen accueillie par les soldats qui lui étaient tombés dessus. Mais ca s'arrêtait là...la suite était noire, jusqu'à son réveil ici.
Elle finit par vider le contenu de son sac sur le sol, cherchant d'une main le parchemin en question. Un beau bazar était maintenant éparpillé devant ses yeux.
Meleagre
Alors en fait, c'était à savoir, les Artésiens ne font généralement des phrases que de deux mots, et elles sont toujours interrogatives... Tout s'explique...
Mais ils ont aussi le sang chaud !

D'un bond la jeune femme venait de se jeter à terre, déversant le contenu de sa besace sur le sol.
L'Orival, quant à lui, resta assis, mi-intrigué mi-amusé par la scène qui se déroulait sous ses yeux.


A votre place j'irais un peu plus doucement... N'oubliez pas votre bras...
Il se leva et la prit par son bras valide, l'aidant à s'asseoir sur le bord du lit, puis ramassa rapidement les affaires tombées, les remit dans la besace, qu'il tendit finalement à la jeune femme.

Prenez votre temps, il n'y a pas mort d'homme...
Mais je ne vous garantie rien au sujet de ce que vous cherchez. Vous avez été retrouvé inconsciente sur le bas côté, alors quelqu'un a pu se servir dans vos effets avant que l'on ne vous trouve.

Il retourna s'installer dans le fauteuil.

Dites moi... Vous venez réellement d'Artois ?
Mais pour quelles raisons avez-vous décidé d'un tel voyage, surtout en cette période plus qu'incertaine ?

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Maighdin
Quand il l'attrapa par le bras, elle n'osa se détacher, et se laissa ramener sur le lit. Mais son agitation ne cessa pas, elle continuait de chercher des yeux tout ce qui pourrait ressembler de près ou de loin à son parchemin.

Elle lui sourit quand il lui tendit sa besace rangée.


Merci.

Mais la suite la fit grimacer. Il était marrant à dire qu'il n'y avait pas mort d'homme....mais si justement un homme allait mourir si elle ne faisait rien.
Elle fouillait dans sa mémoire, trouver où elle avait pu mettre cette fichue lettre. Mais rien ne revenait. Maigh était toujours autant agitée, et recommença à fouiller dans sa besace malgré le premier échec.


Dites moi... Vous venez réellement d'Artois ?
Mais pour quelles raisons avez-vous décidé d'un tel voyage, surtout en cette période plus qu'incertaine ?


Quand elle entendit le nom de son Comté la jeune femme releva la tête et le regarda avec un fier sourire.

Oui Messire, jsuis Artésienne.
Et la raison pour laquelle je suis ici..., et bien justement c'est à cause de cette lettre. Un jour à Arras....
et voila qu'elle lui raconta la péripétie de la lettre reçue mais qui ne lui était pas adressée.

Et cette lettre, et bien c'était une sorte de menace pour un homme, un certain Jean je crois. Elle disait que s'il ne revenait pas vite voir son maitre et bien....et bien....il allait se faire assassiner. C'était écrit, je l'ai lu!

Et de hocher la tête rapidement pour affirmer ses propres dires.

Et j'ai réussi à savoir que celui qui à écrit cette missive habite par ici...en Normandie. On m'a même dit que c'était pas loin de Rouen.
Et je savais pas...je me souvenais plus que la ville était interdite. Et me voila, la suite vous la connaissez surement mieux que moi.


Elle laissa une petite pause, baissant la tête avant de reprendre en se remettant sur ses pieds.

C'est pour ca que je dois partir! Je dois retrouver cet homme et lui dire que le message n'est pas arrivé à la bonne personne. Enfin...si il n'est pas trop tard. Vous comprenez? Vous pouvez m'aider?


Elle ne réalisait pas que sans lettre, il ne pourrait pas l'aider beaucoup...
Meleagre
Jean...
Le jeune homme réfléchit quelques instants.
Jean comment ? Auriez-vous un peu plus d'expl...
Pas le temps d'aller plus loin que la voilà de nouveau sur pieds.

Mais vous êtes bornée ma parole !!
Et de la forcer de nouveau à s'asseoir.
Quand on vous dit de rester calme, vous restez calme !
Crédidiou...


Soufflant un bon coup, il reprit son discours, plus calmement.
Vous avez une épaule en charpie, des commotions un peu partout sur le corps... Enfin je n'ai pas regardé partout non plus hein, rassurez-vous... Alors de grâce !

Il regarda la jeune femme quelques instants puis...
Jean !
Certes, ça pouvait prêter à confusion, mais bon...
Quoi ?
Ou... Comment ? C'est pas mal aussi, et surtout plus poli...
Gmrblbl... Comment Siiiiire ? Et petite courbette exagérée de l'Intendant.
Combien de Jean sont au service d'un Seigneur ou plus, dans les environs ?
Imaginez la mâchoire inférieure du laquais qui se dégonde.
Heu... J'vous ai d'jà d'mandé combien vous z'aviez d'poils sur les bras moi p'tètre ?

L'Orival jeta rapidement un regard à la jeune femme - "si elle rigole, je l'étripe" - puis revint vers son domestique.
Humour humour... Renseigne toi je te prie, sinon tu devras t'occuper d'elle jusqu'à ce qu'elle aille mieux.
Et voilà un Intendant qui sort en courant de la chambre.
Se tournant vers l'Artésienne.

Ne le prenez pas mal... Juste que vous êtes artésienne, et que Jean est un normand très...conservateur.
Il sourit. Après tout, lui aussi... Mais cette histoire l'intriguait.

Lorsque vous serez de nouveau sur pieds, et ce n'est pas pour tout de suite, dit-il avec un regard sans équivoque, vous pourrez partir chercher votre Jean, avec quelques détails si le mien arrive à en trouver.

En attendant, vous allez rest...
Sire d'Orival, sire d'Orivaaaaal !
Regard fatigué du Normand vers la porte.
Ne bougez pas, je reviens.
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Maighdin
De l'extérieur cela aurait pu ressembler à une scène comique, avec la jeune femme qui se lève, à chaque fois rassise par l'homme qui lui fait face, tel un diable qui ne voudrait pas rentrer dans sa boite.

Cette deuxième fois elle grimaça, il ne semblait pas comprendre que la vie d'un homme était en jeu et qu'elle n'avait déjà que trop tardé. Si elle arrivait trop tard ca serait de sa faute.

L'artésienne est bornée, oui il faut le savoir, mais là lorsque le Normand lui fit un rapide constat de son état physique, elle ne sut quoi dire. Elle lui devait surement la vie, et sinon au moins son rétablissement. Alors même bornée, elle obtempéra...pour le moment.


Jean !

Oui c'est comme ca qu'il s'appelle! Et pour répondre à votre question, non je n'ai pas d'autres renseignements, si ce n'est que si il n'est pas rentré il est surement un homme déjà mort.

Mais sa réponse n'était surement pas celle attendue car le bonhomme qui était rentré épée en main un peu plus tôt, entra à nouveau. La brunette eu un geste de recul. On en peut pas lui en vouloir, quelques instants plus tôt il l'aurait transpercé de son épée....y'avait de quoi mettre n'importe qui sur ses gardes.

Elle observa l'échange entre les deux hommes, et se décontracta un peu.

Heu... J'vous ai d'jà d'mandé combien vous z'aviez d'poils sur les bras moi p'tètre ?

A cette phrase Maigh n'eut le temps de réprimer un petit rire qu'elle transforma en rapide quinte de toux. Elle avait bien fait, elle sentit sur elle le regard de son hôte et n'aurait pas aimé voir ce que ses yeux exprimaient. Et comme si il voulait se venger du fait qu'elle se soit laissée aller à rire, il lança au Jean une phrase bien piquante.

...sinon tu devras t'occuper d'elle jusqu'à ce qu'elle aille mieux.

Elle...Elle?....déjà elle, elle avait un nom...mais c'est sur que comme elle ne lui avait pas dit...ca risquait d'être compliqué pour lui de le savoir. Mais la suite sonnait comme une menace pour l'intendant. Maigh remonta la tête, les sourcils froncés.

Non mais....

La suite ne sorti pas, et elle se contenta de grommeler alors qu'il tentait de s'expliquer.

Elle croisa son bras, laissant l'autre dans sa position forcée et afficha un regard froid. Elle n'écouta que d'une oreille la suite de ses paroles. Mais un appel la fit regarder la porte.


Sire d'Orival, sire d'Orivaaaaal!

Alors que le Sire d'Orival prenait la direction de la porte, la jeune femme se releva...et nah, il n'était pas là pour la faire se rassoir et elle allait en profiter.
Tout d'abord elle se promena dans la chambre, jeta un regard par la fenêtre. Le temps était clair, le soleil était même de sortie. En voyant les arbres dehors, ses pensées s'envolèrent vers Wally, son petit écureuil. Il était du voyage avant qu'elle ne tombe sous les épées de Rouen. Où pouvait il être? L'avait il suivit jusqu'ici?
Inquiète pour sa bestiole, elle en oublia momentanément la lettre. La jeune femme se dirigea vers le lit, enfila tant bien que mal son gilet et sa cape et décida d'aller faire un tour dehors.

Direction la porte de la chambre. Maigh plaqua son oreille contre et écouta. Du bruit se faisait encore entendre...elle ne pouvait pas prendre le risque de se faire reconduire ici sans avoir vu Wally. Demi tour, direction la fenêtre cette fois. Par chance pour elle, la chambre se trouvait au rez de chaussée. D'ailleurs elle ne savais même pas si la demeure avait un étage, et pour le moment elle s'en fichait royalement. Doucement et à une main, elle ouvrit un des battants et tout en grimaçant, se faufila dehors. Le froid était bien présent et elle resserra un peu sa cape rentrant la tête dans ses épaules.

Par où commencer? Elle ne connaissait pas le coin, mais alors pas du tout. Après un bref instant de réflexion, l'estropiée décida de s'éloigner des bâtiments, ainsi elle aurait moins de chance de se faire repérer.
Ses pas la portèrent sur plusieurs centaines de mètres, laissant la morsure du froid se faire moins forte. Ses yeux eux scrutaient les arbres, les buissons pour y distinguer son compagnon.


Wally! Wallyyyyy!


Elle marcha comme ca quelques temps, l'appelant..mais aucune réponse, aucun signe de lui. Maigh allait recommencer à l'appeler quand sa bouche resta ouverte sans qu'un son n'en sorte. Le paysage devant elle venait de lui couper le souffle. De grandes falaises abruptes venaient de se dévoiler à ses yeux. Elle resta là un moment à admirer ce panorama qui s'offrait ainsi à elle, oubliant le froid, Wally, et la lettre.
Meleagre
Prends dans nos réserves personnelles, mais pas plus d'un bol par personne...
Et réduis à un demi bol pour les hommes bien portants.

Il jeta de nouveau un coup d'oeil au parchemin.
Pourquoi ils trouvent tous le moyens de faire des marmots à n'en plus savoir qu'en faire ?? Surtout maintenant !

Il leva les yeux au ciel, puis respira longuement.
Si ça continue comme ça, nous n'allons pas passer l'hiver comme je l'aurais souhaité...
Il sortit une bourse d'un des tiroirs de son bureau, qu'il tendit à l'Intendant.
Débrouille toi pour trouver une charrette de sacs de maïs, mais à moindre coût je te prie !
Les caisses d'Orival ne sont pas inépuisables, tout comme ses réserves en nourriture...


Il se dirigea vers la porte.
Je retourne vers notre hôte.
Si je suis présent la prochaine fois que tu rends visites à mes paysans, préviens moi, je t'accompagnerais.


Et le voilà repartit au grès des couloirs, direction la chambre de l'artésienne. Enfin pas la chambre réservée à l'artésienne hein, faut pas charrier... Mais il n'avait pas d'autre qualificatif en tête.

Entrant sans grande cérémonie...

Excusez moi, quelques soucis avec mon domaine, et...
Il resta quelques instants interdit. La chambre était vide. Et chiooooootteuh...
La besace de la jeune femme se trouvait encore sur le lit.
Fouillera ? Fouillera pas ? La tentation était grande, mais il n'avait pas été élevé ainsi.
Il s'empara donc rapidement du sac, puis attrapa son mantel au passage et sortit prestement dans les jardins.

Par chance, il n'avait pas tardé, et le trajet de la jeune femme était encore inscrit dans la neige qui recouvrait l'ensemble du paysage.
Rapide calcul... Elle semblait se diriger vers les falaises.
Un suicide ? Ah non ! Ca fera tâche dans le paysage ! Et en prime les gens du coin étaient bigrement superstitieux, alors il préférait éviter les remous ésotériques qu'un tel acte ne manquerait pas de générer.

Pressant le pas, il se dirigea donc vers les dites falaises, espérant retrouver la jeune femme en un seul morceau... Ou alors en plusieurs morceaux mais faciles à recoudre... Aheum...

Un bon point pour l'artésienne par contre : sa petite fugue lui permettait d'arpenter ces terres au coeur desquelles il n'avait pas marché depuis fort longtemps... A être par monts et par vaux, il ne pouvait s'octroyer quelques instants de détente ici... A son grand désespoir.

Tout à ses pensées il arriva enfin au bord du précipice.
L'étendue des terres d'Orival s'étendait sous ses yeux. Le "Val doré"... Le nom avait amené au choix du domaine, il fallait bien l'avouer. Cela présageait pour lui et sa famille de beaux jours.

Mais bon, pour le moment, le doré laissait place au blanc le plus complet.
Tournant la tête, il avisa enfin l'estropiée non loin.
S'avançant vers elle, il la laissa quelques instants à sa réflexion, avant de d'annoncer sa présence.


Vous aviez oublié votre besace...
Lorsqu'elle se retourna il lui sourit, puis lui tendit la gibecière.
Se plaçant à ses côtés, il laissa son regard parcourir la vallée.

Le paysage est beau n'est-ce pas ?
Je suis fier d'être Seigneur de ces terres... Mais c'est un havre de paix qui est bien fragile.

Il resserra son mantel.
Vous auriez au moins pu me prévenir de votre départ... Ou éviter de laisser des affaires importantes derrière vous.
Ce n'était plus un Normand face à une Artésienne, ni un Médecin face à son patient...
A cet instant, le jeune homme était content de se trouver ici, et de pouvoir parler à une totale inconnue, qui ne le connaissait pas encore assez pour juger ses actes passés. Et surtout, la quiétude du moment valait bien tout l'or du monde.

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