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[RP] On enfermera point un écuyer, foi de nain

Minouche
[ Grandir reclus... ]



- ...C'est fuir son siècle -



- Alors t'as perdu ta maîtresse gamin ?

- C'est... Compliqué.

- Pas la première 'dirait.

- Oui.

- Comment ça se fait ? Tu la fuis ?

- Non. Elle est partie du domaine, j'suis resté.

- Pourquoi faire ?

- Être écuyer.

- Tu l'étais pas déjà ?

- Si, m'enfin, pas brillant quoi.

- T'as fait quoi là-bas ?


Le marchand est bavard. Le môme lui, préfére apprécier le peu de chaleur offerte par les rayons divins, et suivre un rapide passage d'un lapin apeuré par la force des sabots d'un des meilleurs amis de l'homme. Le temps est passé à une lenteur étouffante pour cette année de service. Minouche n'a pas envie de se remémorer cette cage d'or où il a tant appris de la bouche d'un vieil hibou sarcastique. Non pas que ses enseignements ne valaient pas une bourse menue d'or, mais sa dureté et son perfectionnisme ont eu bien du fil à retordre face à l'appel du dehors d'un mini-maraud.

- ... Etudier.

- T'as point plu hein ?

- Pas vraiment. 'Suis parti une fois.

- Ah ? La guerre ?

- En Berry. Suivi Dame Jusoor, pour apprendre un peu...

- Mouahahahaha... Et qu'est ce qu'on t'a donné comme poste freluquet ?

- La protéger.

- Bien grand mot que cela.


Le minot grommelle. C'est qu'il se fout de sa tronche en plus le richard ! D'accord il n'a pas suivi longtemps, mais quand même, ça doit faire top respectueux d'avoir fait partie d'une armée. C'est sûr. En plus il a escorté un chouilla. Obligé le respect. Normalement... Il croit. Son corps ne tient plus, gigote. Raaaaaaaaaaah il est où ce trou paumé ?!


- Te fais pas de bile petit, Mortagne n'est plus très loin.

- Pourriez pas le faire un peu... Avancer ?

- Mon canasson ? T'es pas fou ? C'est une bonne bête, il n'a pas besoin d'être brusqué.

- Ah. Il est pas brave ?

- Si fait ! Le meilleur sur le marché.

- Évidemment.


Tout compte fait, ce n'était pas une si bonne idée de répondre à l'affirmative à la proposition d'accompagné le riche personnage dans son voyage... Manquerait plus que des voleurs s'invitent pour compléter le mauvais œil.
Sur un pessimisme poignant, le sale gosse croise les bras, signe clair que l'on peut identifier "tu me lâches les chausses ou je mords", assez longtemps pour finalement s'endormir paisiblement. La fin s'avérait longue d'attente...

Ce n'est qu'après une rude journée hivernale que le duo sourient d'apercevoir enfin les toits du village tant désiré par leurs corps frigorifiés. La joie est telle pour le nain qu'il se permet de descendre de charrette pour courir à perdre haleine jusque l'entrée. Distribution de laisser-passer effectuée, l'enfant reprend sa course jusqu'au campement regroupant l'Ordre qui lui a tant manqué. Et surtout une personne... Il oublia un instant que ce genre de groupe détient des gardes. Juste un instant. BOM !


Hola petit gars, où vas-tu donc ?

Le choc lui vaut un horrible mal de tête et un nez brûlant. Les deux hommes en armures ne peuvent empêcher de laisser éclater un rire gras face à la comique scène. Surtout lorsque la légère ligne de sang dérivant sur la rigole de l'ange n'est pas fausse.

Gnirmffffffff... 'oir 'arie Alize... 'Chon écuyer. 'Nouche.

Quelques répétitions plus tard, l'enfant parvient à se faire comprendre et à laisser le doute s'emparer des deux gardiens. L'un d'eux s'en va quérir la Violette, laissant l'autre au plaisir de contempler l'effet tordant de la rencontre entre une jambe de fer et un corps pas plus haut que trois pommes. Et pourtant, ce corps a grandi... Fichue vie.


***Musique : Desaparecido de Manu Chao***
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Mariealice
J'en ai marre....

Long soupir.

On rentre quand?

Le même en plus long encore.

Non mais c'est vrai quoi à la fin, cela devient lassant. Surtout que rien ne bouge ou alors....

Ou alors elle ne le savait pas. Ce qui pouvait tout à fait arriver mais l'horripiler forcément. Pas que la terre puisse bouger sans elle mais qu'elle ne puisse savoir un minimum. Curiosité oblige hein.

Et oui elle avait hâte désormais la brune. Des mois qu'ils étaient - ils étant les licorneux mais pas que - sur le front, les fronts même et Marie rêvait de rentrer, de se poser. Au moins un peu, pas encore assez folle pour se dire que cela durerait longtemps. Pas comme si le monde et sa façon d'être lui étaient totalement étrangers. Rentrer à Sémur, voir ceux qu'elle y avait laissés, entre autres son fils Merlin, Anne, Cassian. Préparer l'avenir. Du moins tenter. Voir l'Armançon et son île reverdir, se débarrasser de son manteau hivernal, se parer lentement de couleur. Vivre en somme. Non qu'elle n'était pas vivante en ce campement, après tout elle y était entourée de frères et soeurs d'armes, d'amis, d'un frère de sang et d'un certain brun, mais le temps lui dirait. Le confort commençait même à lui manquer, elle qui n'en faisait généralement guère de cas. Assez du campement, de la promiscuité, des tentes au milieu de la boue ou de la neige, suivant le temps. Bref assez de cette campagne qui n'en finissait plus. Alors oui les mots qui sortaient de sa bouche se répétaient, ainsi que les soupirs de son entourage. Que voulez-vous répondre aux mêmes éternelles questions quand vous ne pouvez rien? Bah voilà....

Marie?

Alors qu'elle allait entamer une énième récrimination, un pan de la tente avait été soulevé et un des gardes avait passé la tête.

Oui?

Même pas signalée l'arrivée sans s'annoncer, sans s'enquérir du fait qu'elle puisse être visible. Des fois qu'un évènement heureux, qu'une annonce genre la guerre est finie on rentre soit faite.

Il y a un gamin qui te cherche à l'entrée. Minouche.

Hochement de tête, petit bond sur ses pieds. A défaut d'aller à Sémur, c'était un bout de Sémur qui venait à elle.

Trouve-moi Adelys et dis-lui de me rejoindre à l'entrée du campement.

Direction cette même entrée, d'un pas rendu vif autant par l'impatience de bouger que par le froid mordant, sourire aux lèvres. Qui se perdit pour se transformer en un haussement de sourcil assorti d'un froncement de nez en voyant la trace de sang sur le visage du gamin - oui il l'était encore - et de l'hilarité du second garde. Regard allant de l'un à l'autre, étirant les lèvres du mioche en ce qu'elle venait de perdre tandis que l'homme à l'entrée faisait comme elle. Forcément, vu que la Violette n'avait rien de commode, son air ne laissait rien présager de bon.

Bonjour Minouche. Pourrait-on m'expliquer ce qu'il se passe? Aurais-tu rencontré quelques soudards en chemin?

Inutile de préciser que si c'était le cas, un si elle tombait à son tour sur eux, pas le nez qu'elle s'arrangerait pour leur amocher, deux elle ne trouvait rien de risible dans la situation.

Alors?
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Adelys
Un garde, la mine étrange - il faut dire que la donzelle leur trouvait à tous une mine étrange, pas encore habituée qu'elle était à la compagnie soldatesque - , vint la chercher en lui signalant que Marie Alice la faisait appeler.

Ni une ni deux, elle laisse en plan - pas de bataille évidemment - ce qu'elle était en train de faire, ramasse de quoi se couvrir un peu et suit le garde. Pour sûr elle n'a rien à craindre dans ce campement où l'on ne peut pas faire deux pas sans avoir à montrer patte blanche, c'est presque tout autant rassurant qu'agaçant en réalité, mais elle s'y fait, elle a l'impression parfois d'avoir retrouvé la surveillance étriquée des nonnes, mais elle s'y fait.

L'entrée du campement enfin. Le rustre se pousse, libérant la vue à la jeune femme. Et quelle vue, un jeunôt, un peu abimé, une Marie Alice à l'air du qui-ne-dit-rien-de-bon. Pour le coup, elle se demande à quoi elle va assister...


Marie Alice a écrit:
Bonjour Minouche. Pourrait-on m'expliquer ce qu'il se passe? Aurais-tu rencontré quelques soudards en chemin?


Bon, dans l'ordre, premier élément, quelqu'un s'appelle Minouche. Vu la carrure, la demoiselle aurait tendance à penser que c'est l'amoché. Des soudards ? Mais il y en a plein ici, pourquoi les chercher sur les chemins ? Mais plus encore que les mots, on l'a dit, c'est l'air de la dame qui n'est pas aussi avenant qu'on pourrait l'espérer, enfin envers la soldatesque quoi, la demoiselle de compagnie, venant d'arriver sur les lieux - du crime ? - ne saurait être tenue pour responsable, aussi soupire-t-elle de soulagement. Oser l'interrompre maintenant...

Vous m'avez fait demandé Comtesse ?
Minouche
[ L'art de s'annoncer ]



- J'ai une grosse patate sur la joue ou bien ? -



Ah, le fond de l'air déjà frisquet gagne en intensité... Un Ouragan va tomber. Un abri, un abri... Nenni. Fichtre.
La maîtresse lève un sourcil, mauvais signe. Pourtant, il n'y a pas grand mal, sinon quelques gouttes rougeâtres qui font tâches sur le manteau de neige... Mais vu la gueule que tirent dorénavant les deux gardiens maintenant que la daronne est sur le devant de la scène, l'heure n'est plus aux réjouissances. A-t-il fait une grosse bêtise ? Va-t-elle le renier de ne pas avoir été à son front ?

Tant de questions qui bloquent la joie immense des retrouvailles face à l'arrivée de la matriarche adorée. Les deux émeraudes fixent la Violette avec un léger effroi jusqu'à sa prose rassurante. Si ce n'est que ça...


Alors ?


Une manche maladroite vient effacer la désagréable vue un futile instant, les deux lèvres ensuite prêtes à révéler l'ultime vérité. Cependant, le môme vient se faire couper l'herbe sous les pieds à la venue d'une inconnue à sa mémoire. Point commun, ils ont les mêmes âtres de l'âme. Manque de pot, il reste le plus mioche.

Minouche ose râler discrètement son mal de nez, calmant dans le même temps sa curiosité, avant de redonner vie à sa voix :


Rien du tout... Juste moi qui regarde pas devant.


Ceci fait, son défaut reprend vite place au podium des priorités. Mais avec une autre teinte niveau conversation.

Qui est-ce Marie ?

Les leçons porteraient-elles enfin leurs fruits ?... A suivre.
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Mariealice
Un mouvement derrière elle puis une voix qu'elle commençait à connaitre, un petit sourire avant de se tourner vers la jeune propriétaire.

Oui. J'ai quelqu'un à vous présenter.

Retour vers Minouche qui allait somme doute bien pour entendre des explications et faire les présentations, tout en jetant au passage un coup d'oeil aux deux gardes.

Et tu as fait quoi pour avoir le nez dans cet état?

La curiosité maladive du gamin pointa le bout du sien. Il n'avait visiblement pas changé là-dessus. L'examen visuel continua quelques secondes, qui pouvaient sans doute paraitre longue à qui attendait une réponse mais après tout... Il avait grandi, son vocabulaire et la façon de parler avait changé. Les cours avaient dû porter leurs fruits finalement.

Minouche je te présente Adelys, ma dame de compagnie. Adelys voici Minouche, mon écuyer.

Alors si rien d'étonnant pour un chevalier d'avoir un écuyer, une dame de compagnie dans le cas de Marie pouvait paraitre largement plus étrange. Comme quoi tout pouvait arriver, même avec une Violette au fichu caractère.
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Adelys
Un écuyer, en voilà une bien bonne. C'est vrai que la Jagellon n'est pas comme les autres, cela elle le savait déjà. Mais celui-ci, passablement amoché par on ne sait trop quel accident du sort, comment serait-il ? Etait-ce un enfant ? Un homme ? Elle n'avait jamais su estimer l'âge des gens, sans doute pas aidé par l'enfance au couvent, car les nonnes se ressemblent toutes, pour ainsi dire, avec leur voile sur la tête.

Un sourire, somme toute maladroit, une réverence pas forcément du dernier élégant. Elle ne savait pas encore comment se comporter avec lui. L'apprivoisement viendrait avec le temps.


Enchantée Minouche.

Cachant sa gêne en se tournant vers la comtesse.

Aviez-vous besoin de quelque chose ? Ou m'avez vous faite appeler pour lui ? Peut être de l'eau ? Lui nettoyer un peu le visage ?

Ou te taire ma fille, le laisser se délasser, il a peut être fait une longue route, tais toi donc enfin...
Baile
[A la fin de l'envoie, je charge]


Parce que parfois, lorsqu'on est guerrier dans l'âme, on ne peut supporter une trêve interminable. Parce que parfois, lorsqu'on a le combat dans le sang, on voit rouge même au sein de son camp. Ou alors, on décide de voir rouge, histoire que l'ennui ne rouille pas autre chose que l'épée ceinte au flanc.

Et la Baile s'ennuyait. Grave. Ferme. Infiniment. Une petite virée en Alençon, un retour rapide en Maine, tout cela n'avait en rien atténué la morosité de son quotidien. Il lui fallait de la chair fraiche! Il lui fallait du nouveau! Mais elle savait que rien ne lui tomberait du ciel directement dans le plateau d'argent de ses envies. Aussi, décida-t-elle de prendre le taureau par les cornes.

Elle se coiffa donc de sa charge officielle de capitaine des Blanches, et de co-gestionnaire des troupes sises en Alençon, afin de briser le carcan de son ennui, en prétextant une revue de l'effectif, parce que ça fait drôlement plus sérieux que "Je m'ennuie et je vais faire mumuse ailleurs". L'inspiration l'atteignit en plein coeur pendant le trajet vers le nord, et tel l'éclair foudroyant de Zeus, l'immobilisa sur place et la fit crier, seule dans le désert: "Bon sang, mais c'est bien sûr!"

Mais comment avait-elle pu mettre autant de temps pour trouver le parfait taureau?! Elle talonna soudainement Inflexible, qui s'élança dans un galop furieux, pénétrant en trombe quelques petites heures plus tard dans le campement des Ordres Royaux à Mortagne. Ayant rapidement localisée la proie de ses banderilles, elle ne fit arrêter sa monture que lorsqu'elle arriva devant Marie. Cependant, la jument qui n'aimait pas qu'on la malmenât, se cabra sournoisement devant la Pair et le duo.

Grognant rageusement, elle finit par sauter à bas de sa monture, formidable amazone des neiges. Neige parce que Blanche. 'fin bref…

Bonjour Marie ! Vous m'avez diablement manqué !

Puis, avec un peu moins d'emphase et plus de sincérité.

Bonjour le gamin. Bonjour dame.

Les civilités remplies, elle s'approcha de la petite Ourse et posa une main sur son épaule, la retirant aussitôt avant qu'elle ne soit mordue.

Ah Marie Marie ! Que le Maine est morose sans vos chausses et vos bouchons !

Se penchant jusqu'à coller ses lèvres aux chastes oreilles de la Pair.

Dites… Qui est cette charmante femme à vos côtés?…..

Parce qu'on ne change pas sa nature. Même quand on a choisi son taureau.

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Alan.de.t
[Guerre et paix]


Un jour de plus prenait fin, les rayons d'or de l'astre solaire rougissaient lentement tandis qu'il amorçait sa descente vers l'horizon. Le camp, pourtant, bouillonnait encore d'activité. En place d'arme, une poignée d'hommes s'affairaient autour d'un Chevalier de la Licorne qui faisait démonstration de quelques passes, tentant patiemment d'initier les bougres au subtil art du maniement des lames. Les bâtardes s'entrechoquaient, poussant à chaque coup un cri métallique sonore. Les mouvements mal assurés manquaient de grâce mais non de fougue. L'un d'entre eux semblait capter l'attention du Sir plus particulièrement, ses coups étaient variés et précis. Taille, taille, taille, estoc. Taille, taille, estoc. Le Maitre d'arme, visiblement intrigué, proposa au jeune volontaire d'échanger quelques passes. L'un et l'autre se firent fasse, les deux mains fermement enserrées autour de la garde. Garde haute. Le jeune garçon, assuré, lança la première attaque. Sa lame fendit l'air pour s'abattre verticalement en direction du Sir. Celui-ci, d'un habile mouvement du coude envoya sa lame à l'encontre de l'autre et s'y abattit avec force à l'horizontale, l'arme du volontaire partit valdinguer dans le décor. Souriant, le Sir s'approcha du jeune homme et sembla échanger quelques mots avec lui tandis qu'il partait ramasser l'arme. Il lui rendit, lui montrant de ses mains la manière idéal de renforcer sa prise sur la garde. Un ou deux essais infructueux de l'élève puis enfin un convenable. Une petite tape sur l'épaule et les partenaires reprirent place.
A quelques mètres de là, sous la toile azurée de la cantine s'amassaient une poignée d'Ours dans le vain espoir de recevoir un petit extra avant l'heure. Demander, quérir, supplier, s'indigner, repartir. Le vieux Thomas et ses cantinières ne lâchaient rien. La scène ne manquait pas d'amuser une écuyère de la Dame Blanche qui revenait du tableau des ordres. Elle s'éloigna lentement du coeur du camp et s'engagea dans une allée de tentes aux couleurs variées. Le vert émeraude de son Ordre, l'azur de la Licorne, les couleurs du Maine et de l'Alençon et d'autres provinces qu'elle ne parvenait pas à identifier. Une se détachait plus particulièrement : blanche et noir, elle accueillait les Sir Hospitaliers.
Chemin faisant, elle écoutait les murmures émanant des refuges, restes quasi inaudibles de discussions qu'elle devinait pourtant bien animées. La faute aux épais tissus qui recouvraient les habitations de ces soldats depuis bien longtemps dans l'attente d'être fixés sur le sort de cette guerre. Elle filait droite et assurée, mue d'une forme de fierté insufflée par le fait de représenter cet Ordre féminin dont chacune des membres égalait au moins les plus rustres de ces hommes. Soudain, un son se distingua parmi les murmures, une mélodie, un air...
Se faufilant entre les amarres de deux tentes, elle gagna le manège improvisé du camp : un espace à la forme plus ovale que ronde délimité par des caisses de vivres, d'armes et de munitions. Elle croisa le regard d'un des Ours de la cantine qui, la main plongée dans une sac de patates, eut l'air d'hésiter un instant sur la conduite à tenir face à elle. Un sourire fendant les lèvres carmins de l'écuyère sembla venir à bout de ses craintes et il décampa, animant les épaisses toiles d'un bruissement sourd. La mélodie, pourtant, persistait. C'est alors qu'elle le vit. Au milieu du manège se dressait un homme tout de noir vêtu, une main agrippée sur un fouet, l'autre bras tendu sur le côté. Il sifflait. D'un claquement de doigts régulier, il rythmait le pas allongé d'un destrier à la robe aussi sombre que son cavalier. Un murgese piémontais massif et visiblement très discipliné malgré quelques accroches que le Talleyrand corrigeait d'un claquement de fouet. La bête, calme, reprenait alors la cadence.
La Dame Blanche hésita alors à l’interpeller puis se décida.


- Alan ! Tu es allé prendre tes ordres ?

La mélodie prit fin, mais pas le rythme cadencé par les claquements de doigts.

- Pas encore... Ils sont tombés ?
- Oui...
- Et alors ? s'enquit le Nuitel, d'ors et déjà sûr de la réponse.
- Personne ne bouge. La routine, quoi. Par contre... tu es de planton à la porte cette nuit, de deux à six...

L'orchestre digital prit fin et Farengo, le murgese de Ceretto, mit un terme à son manège quasi immédiatement. Alan se tourna tout à fait vers l'écuyère, les sourcils froncés, la mine défaite.

- Encore ?! Foutre j'ai l'impression que la dernière fois remonte à trois jours !
- C'est parce que tous les jours se ressemblent, ça remonte à une semaine... répondit-elle compatissante.

Un soupir, puis un autre. Le Talleyrand émit un sifflement strident et sa monture le rejoignit. Il se saisit des rennes et gagna la porte improvisée du manège. Passant, comme de coutume, nerveusement sa main dans ses cheveux noués, il reprit résigné :

- Le temps de laisser Farengo à l'écurie et je transmets mes ordres.

Comme tous ici, Alan trouvait le temps long. S'il était dur d'aller combattre, si la peur prenait chacun des hommes du camp au tripes -malheur à celui qui le nierait- avant le début d'une bataille, l'attente dans l'incertitude était le mal de tous à présent. Chacun croyait maintenant que la paix était proche, qu'après une trêve aussi longue, la reprise des combats n'aurait aucun sens. Alors l'indignation, l'ennui souvent, la colère parfois gagnaient le coeur de certains qui en infectaient les autres. Tous n'aspiraient plus désormais qu'à rentrer chez eux.
Le Nuitel menait sa monture dans une allée, en direction de la porte. Il se souvenait parfaitement des explications de sa mère sur le "bien tenir d'un domaine". Un Seigneur qui se respectait, un Seigneur habile faisait toujours construire ses écuries proches de la porte. C'était autant matière d'hospitalité que de sécurité. Ainsi, chaque visiteur pouvait trouver en arrivant un lad pour s'occuper de sa monture et, si un incendie venait à se déclarer, une pareille organisation permettait de faire sortir les bêtes rapidement avant qu'elles ne s’affolassent. A quelques mètres sur sa gauche, derrière une rangée de tentes, il entendait le bruit familier mais également de moins en moins présent de la ferraille. Mais, loin de s'en inquiéter, il se remit à siffler cet air anglois qui lui occupait l'esprit.
Aux abords de la porte, alors qu'il ne se trouvait qu'à quelques mètres de son but, il s'arrêta. Deux voix... non trois... Aaaah ! Quatre voix s'élevaient depuis l'extérieur. Le Nuitel parcourut nonchalant la distance que le séparait de l'entrée du campement et, passant, jeta un coup d'oeil rapide aux interlocuteurs. "Tiens", pensa-t-il, "Baile nous a finalement rejoins..." Cette pensée ne le décevait pas, mieux, elle le réjouissait. Mieux encore, elle l'avait fait s'arrêter...
Immobile entre les deux battants, le Talleyrand se trouvait là, à dévisager inconsciemment la Capitaine des Dames Blanches...

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Minouche
[ Y a d'la vie ici ]



- ...Des souvenirs aussi -



Une Dame de compagnie... Ainsi donc, Marie tu aurais finalement décidé de lever un peu le pied. L'enfant sourit puis se remémore ces jours sombres, où il devait faire face chaque jour à une mauvaise nouvelle des terres françaises. Peut être avait-il fuit dans cette demeure pour éviter lui aussi cette malédiction. La Mort avait comme enveloppé la vie de sa maitresse et de ses proches. Et, comme pour combler une tristesse déjà bien visible dans les yeux d'un Ouragan, les morts ou disparus annoncés étaient bien souvent trop jeunes, toujours trop jeunes... Le minot avait besoin de temps, et de beaucoup de patience, lui qui pensait avoir un rôle trop pesant, maitrisant son envie de liberté. Des mois avant qu'il n'admette que l'ennui et la mauvaise conscience étaient de plus dangereux ennemis que le voile noir que trainaient tout ces hommes et femmes d'armes. Sa place était à leurs côtés, et non enfermé dans un nid douillet. Le nain aura appris ce qu'il y avait à savoir pour mieux se faire comprendre... Le reste, il le laisse entre les mains chaleureuses qui lui ont été tendues il y a tant de saisons.

Enchantée Minouche.

Le jeune brun rend le salut de la tête, assez de marbre avec les révérences féminines. Et laisse le flot de curieuses questions le submerger, tandis que la dame de compagnie demande quel sera son travail actuel. Minouche redevient grognon. Oui oui, il a bien compris qu'il ne faut pas jouer au torero, cela fait mauvais genre sur sa tronche. Campé sur son boudoir, le mioche se fait largement surprendre par l'arrivée un peu trop spectaculaire d'une vieille connaissance.

Bonjour Marie ! Vous m'avez diablement manqué ! Bonjour le gamin. Bonjour dame.


Erf... La sorcière mal léchée. Le sale gosse avait donné ce surnom pour la tentative désespérée, ou théâtrale, qu'a souvent cette Dame Blanche avec des gens bien peu avenants sur la séduction. Il n'a jamais su comment faire avec cette femme-là, et Ô bonheur, ce n'est pas lui qui l'intéresse, l'audacieuse allant plutôt se frotter à la Violette. L'enfant y voit là une aubaine pour quitter la scène... A vive voix, faussement.


Dame Baile ! Quel plaisir de vous revoirrrrrrrrr...

Il s'approche rapidement d'Adelys et s'empresse de lui attraper une main avec les siennes.

Bon, hé bien puisque vous avez sûr beauuuuuuuucoup de travail à discuter, j'm'en vais faire de la présentation complète avec Adelys hein ! Allez allez, vite suis-moi...

Et les petits bras de tirer du mieux qu'ils peuvent la pauvre nouvelle venue, l'espoir dans le vert de l'âme de s'éloigner au calme pour mieux faire connaissance avec celle qu'il partagera sa vie d'écuyer. Courage... Fuyons !


***Musique : El Duce De Leche de Tryo***
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Mariealice
Hochements de tête à la proposition d'Adelys. Un peu de nettoyage d'écuyer paraissait fortement nécessaire. Et puis un bon bain risquait de le voir ronchonner ce qui amusait Marie. Qui aime bien châtie bien telle était sa devise de toute façon.

Ouverture de bouche aussitôt refermé tandis qu'un ouragan qui n'était pas elle du tout - ô sacrilège - se présenta, à cheval. Léger recul devant la monture qui s'arrêta les deux fers et non les quatre, dieu merci, en l'air. Les noisettes se levèrent au ciel à défaut de poutres tandis que la tête se secouait doucement.

Bonjour Baile.

Et non pas de réponse au manqué, ce que cela voulait dire? Ca....

Froncement de nez à la main retirée bien vite, des fois qu'elle ne montra ses dents. Dommage, elles n'auraient pas le loisir de laisser leurs empreintes dans la chair.


Vous n'aviez qu'à venir plus tôt en Alençon. Vous y auriez trouvé les deux.

Et toc. Non mais des fois. Avant de se tourner vers la Blanche et de retenir un grognement aux murmures.

Adelys voici Baile. Chevalier et capitaine des Dames Blanches. Aimant à la folie quand je la repousse à grands coups de répliques qui font mouche.

Baile voici Adelys ma dame de compagnie.

Murmures en retour ou à haute voix? La seconde.

Et qui est bien évidemment hors de votre portée. Toute tentative de séduction voyant représailles de ma part.

Large sourire avec regard de pair, messages clairs s'il en était. Pas touche à la damoiselle à moins de la vouloir fortement énervée la Violette. Oh elle connaissait l'adoration de la Blanche quant à ses colères mais....

Mais voilà que Minouche saluait et s'empressait de filer avec Adelys. Humpf. Regard les suivant et tombant sur Alan à la porte, en train de les observer. Petite moue en l'observant à son tour.


Bonjour. Pouvons-nous vous aider?

Oui c'était à lui qu'elle parlait. Et en attendant la réponse, elle revenait sur le duo filant à l'anglaise dans un premier temps puis sur Baile dans un second.

Tu vas surtout te faire laver et te changer Minouche. Ensuite tu reviendras me voir.

Alors Baile. Que faites-vous parmi nous puisque je gage que ce n'est ni moi ni mes objets volants qui sont l'objet de votre visite.

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Adelys
Tentative de séduction, à son encontre, comment ça ? La demoiselle n'a pas le temps de comprendre que le jeune homme l'a attrapé par la main et semble vouloir la traîner à l'écart de la scène. Alors qu'il lui semblait hostile à son encontre, changerait-il d'avis ? S'en ferait-elle un allié ? Un ami ?

Et pouf, re-révérence, franchement ratée dans la précipitation, elle a bien failli finir le nez dans la terre la petite... C'est qu'elle est inquiétante la dernière arrivée, mais aussi bien un peu fascinante, elle a piqué sa curiosité. Néanmoins, courageuse mais pas téméraire, la jeune femme juge plus prudent de suivre Minouche dans sa tentative de fuite.


Dame Baile, enchantée.

Puis se retournant vers Marie Alice.

Oui oui, je m'en occupe. De ce pas.

Et les voilà partis, direction les "appartements" de la jeune femme.
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