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[rp] De Digoine et d'anoblissements

Eusaias
Digoine Jour J


Les oriflammes claquaient au vent au dessus des murs, les soldats une fois de plus avaient été tous demandés en la garnison afin d’exacerber le côté militaire de Digoine. Il faisait un froid de canard et le givre avait blanchi le sol du domaine. Eusaias faisait les cents dans le donjon en attendant ses hôtes. Un riche pourpoint écarlate avait été enfilé, ses bijoux également. Epée à la ceinture, pommeau, garde, chappe et bouterolle reluisants, fusée décrassée également.

Un valet en arme fit une entrée fracassante dans la « cage » du lion. Ce fut dans la foulée qu’il annonça que les premiers convives se présentaient.


Parfait ! Retourne à ton poste et fait guider les gens dans la salle.

Le valet s’inclina et le balbuzard se rendit dans la dite salle.
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Volkmar
[Digoine, avant l'heure...]

L'un des protagonistes de la journée commençait à sérieusement douter de sa place dans cette histoire. Il n'était pas noble, il n'était pas riche, il n'était même pas Bourguignon, au fond. Alors il se demandait bien ce que cette entrée dans un autre monde allait pouvoir lui coûter. Ou bien, si rien ne devait changer, ce qui séparait, décidément, un noble d'un pouilleux.
Il avait décidé, dans la même ligne de réflexion, de rester égal à lui même, vêtu de rouge des talons au menton. Encore que, il s'était rasé, sauf la moustache, et avait renoncé au foulard retenant ses cheveux la plupart du temps. Il essayait aussi de rester serein, mais sans angoisser sur la cérémonie en elle même, il appréhendait ce statut qu'il allait accepter. Vassal d'Eusaias, la vache, c'était bien parce que c'était Eusaias, hein ?

Après avoir fini de chausser ses bottes, le Poitevin lorgna un moment sur son épée, comme à regret. Du peu qu'il avait retenu des propos du Blanc Combaz, il lui semblait qu'il devait la laisser là.. Elle n'aurait pas sa place dans cette journée, hélas. Enfin, sauf si il avait compris de travers, encore. Pris d'un doute, il s'empara de sa lame, dans son fourreau, et se mit à arpenter Digoine pour chercher le lion... Qu'il trouva en train d'attendre les premiers arrivants.


"Ah, Eusaias.. Le temps semble s'écouler bien plus lentement que nécessaire, aujourd'hui, non ?"

Dehors, il semblait presque avoir neigé tant le froid avait gelé les mares, les flaques, et les brins d'herbes. Et Bouillon était richement vêtu, suffisamment pour que son plus que probable futur vassal songe à une connaissance commune spécialiste en brigandage en voyant passer les bijoux.
Si son épée n'avait rien à faire là, le détail lui serait rappelé, maintenant.

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Eusaias
Volkmar te voilà. Oui cette journée semble à n’en plus finir, mais c’est toujours ainsi les anoblissements, il parait que c’est l’excitation qui fait cela. Puis toisant l’épée, le balbuzard porta une tape amicale sur l’épaule de son sénéchal. Range ta ferraille, aujourd’hui tu n’en auras pas besoin et tu ne devras pas l’avoir avec toi le temps de l’échange de serment. Allez viens donc, on va se jeter un pichet de vin le temps qu’ils arrivent.

Puis le balbuzard fit signe au premier valet de porte qu’il croisa. Va me chercher Cassian et prestement il ne va pas s’amuser à rêvasser aujourd’hui il doit être prêt à l’heure qu’il est. Cassian devait déjà entrain de faire suer les gens, du moins plus que de raison. Aujourd’hui, lui aussi serait anoblit et porterait enfin un titre officiel qu’il pourrait étaler plus souvent qu’il ne fallait. Le jeune « paon » serait dès ce jour encore plus gonfler d’orgueil et ceci ne déplaisait pas au Balbuzard. Cependant, il devrait, assez rapidement lui apprendre la lance et l’épée, car « chez les Blanc Combaz on sait ce battre ! »

Toujours dans ses songes il continuait le chemin jusqu’aux cuisines afin de trouver de quoi boire et manger durant l’attente. Jambon, terrine et bourgogne furent disposés sur la table qui était encadrée par les deux hommes. Pas un repas solennel, le casse croute était une chose assez connu dans l’entourage du bourguignon, mais le dernier repas avant le changement de « relation » entre les deux hommes. Griotte et Cassian avaient et seraient anobli par « amour paternel », Jusoor pour sa fidélité sans faille. Elisabeth avait été par mémoire de sa mère mais aussi pour ses connaissances juridiques. Volkmar lui, serait un peu plus spécial, car il serait celui sur qui le balbuzard comptera pour les guerres, protéger sa vie et celle des siens.
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Cassian_darlezac
[Digoine - D-Day]

C'était une radieuse journée. Le froid semblait vouloir tout immobiliser pour figer l'instant dans la glace, un vent doucereux sifflait dans la cour, prémices des changement qu’entraineraient cet heureux jour. Le jeune Paon c’était levé à l’aube, chose assez rare pour être remarqué, puis s’était fait porté un baquet et une servante pour l’astiquer en tout bien tout honneur. Là aussi cela changeait de ses habitudes, le bain étant à ses yeux chose agréable mais qui se devait d’être rare.

Tandis qu’il ressortait du baquet, propre comme un vers, nu comme un sous neuf, et vice et versa, il prit le temps de s’admirer longuement dans le miroir qui lui faisait face. Il avait grandit c’était indéniable, mais n’était-il point devenu un peu trop rachitique ? Un homme viril digne de ce nom se devait de présenter un corps d’athlète, or sa silhouette n’avait rien d’athlétique. Il se promis alors qu’aussitôt couronné Seigneur, il se remettrait à l’exercice. D’autant qu’à part ça, à un petit détail près, il portait très bien la nudité.


« N’ai-je point l’air très Seigneurial, ma brave amie ? »
, questionna-t-il de manière intéressée, attendant confirmation de sa laveuse. L’ingrate pouffa. « Dans cette tenue-ci vous voulez dire ? », demanda-t-elle entre deux gloussements. Le maigrichon grimaça : « Eh bien oui vilaine, pourquoi donc ? » 
« Disons que sa trépidante seigneurie parait bien plus seigneuriale une fois ses braies enfilées ! », sur ce elle gloussa et pouffa derechef avant de s’enfuir, laissant le pauvre Blanc Combaz seul, le regard hébété. Décidément le petit personnel n’est plus ce qu’il était…

Le début de matinée lui parut ensuite interminable, l’attente, toujours l’attente. Il lui fallut donc se réfugier dans ses rêves de grandeur pour passer le temps. Les plans s’escamotaient, s’imbriquaient dans son esprit tordu. Ainsi se voyait-il parfois marquis après avoir obtenu les faveurs de la reine, puis effrayer par le travail et le chemin à parcourir il reculait pour se chercher une bonne dizaine d’autres suzerains. Après tout avec dix seigneuries en poche il disposerait à peu près d’autant de terre qu’un Duc et ses rentes ne seraient pas négligeable, et ce sans avoir rien fait pour. L’idée était bonne, voilà de quoi serait fait son avenir ! A moins qu’il n’épousât une princesse…


« Votre trépidante Seigneurie ? » Il tourna alors la tête vers le valet qui lui faisait face. « Tout est près pour la cérémonie, le Duc votre père vous fait mander. »

Sur ce il se rendit donc dans le donjon où il y trouvait Volkmar et son père. « Sénéchal, mon Duc, radieuse journée que voilà, non point ? ! » Ne reste donc qu’à se servir un verre de bourgogne en attendant. « Ah ! Vous savez quoi ? Bientôt il vous faudra m’appeler… excellence ! » A choisir entre la basilique et autre chose il avait rapidement fait son choix. Déjà il y avait le titre et passé ses journées à voyager, bâfrer, picoler et bavasser n’était pas pour lui déplaire. Du moins imaginait-il ainsi le travail d’un diplomate.
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Ingeburge
En retard! En retard! En retard! Elle était abominablement en retard! Phénomène assez rare, et même rarissime, pour le souligner avec force exclamations car la duchesse d'Auxerre était aussi régulière que les saisons qui se succèdent, elle était aussi ponctuelle que la dîme, la taille et la gabelle. Sauf aujourd'hui, manifestement. Bien sûr, pour certaine chose, elle traînaillait, par envie de ne rien faire ou parce qu'elle n'avait même pas envie de quoi que ce soit. Alors, l'ouvrage s'accumulait, un peu, parfois davantage, sachant qu'elle finissait toujours par mettre les mains dans la fange pour rattraper son contretemps. Mais, quand il s'agissait d'un rendez-vous, quand il était question de rencontrer quelqu'un, elle se faisait un devoir de se présenter en temps et en heure, à quelques secondes près, ces secondes-là étant question de prestige et de rang. Là, pour le coup, ce n'était pas en quelques secondes que son retard se comptait, non, clairement pas mais en... elle avait arrêté son inventaire de ce temps perdu quand elle avait reconnu in petto que ça ne changerait rien à l'affaire.

Alors, les raisons de ce comportement dilatoire? Ce n'était pas une question de distance car contrairement à la fois précédente, ce n'était pas à Bouillon qu'elle avait été conviée mais à Digoine, en Bourgogne même, et pas si loin de l'endroit où elle se trouvait. Ce n'était pas non plus une question de personnes car il y avait bien longtemps qu'elle avait appris à prendre parti des différentes situations et elle considérait qu'il allait de l'humanité comme des échardes, il fallait bien s'y coller et au moins, une bois isolée et ôtée, on n'avait plus à y revenir. Donc, rien de tout cela. Elle avait juste oublié, comme cela lui arrivait de temps à autre et ce d'autant plus que l'information était récente. Se remémorer un fait vieux de plusieurs mois, voire plus? Elle pouvait, sans effort. Se souvenir d'une parole qu'on lui avait adressée la veille? Elle n'y parvenait pas sans se concentrer. Et là, pour le coup, c'était un rappel en bonne et due forme qui lui avait été nécessaire.


En retard! En retard! En retard! Elle était abominablement en retard! Mais elle serait fidèle à elle-même, détachée de tout, indifférente au reste et c'est avec cet air de s'ennuyer éminemment qu'elle mit pied à terre, resserrant machinalement autour d'elle les pans de sa mante de velours noir. Juste devant elle, un garde morvandiau, bien content d'être au pays, s'exclama, version traduite :

— Faites annoncer Montjoie, Roi d'Armes de France.

Ouais, gros.
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Eusaias
Mais je te le dis Volkmar si les bourguignons avaient fait rentrer leur numéro 3 ça aurait changé la donne. « Boule de bois » était largement capable de renverser 7 quilles en deux tirs et même sur ce terrain boueux. Ben non, ils ont préféré faire joueur le fils du baron de Donzy vu que c’était lui qui payait l’équipement de l’équipe. Mais avec « boule de bois » jamais ces maudits Lorrain n’aurait eu le trophée et…

Le duc n’acheva pas sa phrase car son fils venait de « taper » dans son pichet de vin. Puis il y avait fort à parier que le dénommé Volkmar se foutait totalement des parties de quille, surtout si elles avaient eu il y a 15 ans.

Son excellence aura la joie de nous voir le saluer ou même courber l’échine, je veillerai évidemment à ce que sa sœur Griotte le face aussi…. Le jour ou il sera empereur , autant dire que c’est pas demain la veille.

Votre grâce le Roy d’arme est dans la cour.

Parfait guide la jusqu'à la grande salle nous vous y attendrons.

D’un geste vif des mâchoires il délogea le bout de cervelat piqué sur la pointe du couteau. Entre deux mâchement il laissa passer un :

Bon c’est le moment. Soyez sages le temps qu’elle sera là… Ensuite on ira fêter ça dignement avec quelques catins et on jouera à trébuche-mendiants. De toute manière j’en ai plein sur mes terres avec cette foutue guerre.

Trébuche-mendiant ? On coince un mendiant dans un trébuchet et on le propulse le plus loin possible.
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Volkmar
Volkmar n'avait rien à cirer des parties de quille, des parties de boules, et des parties tout court, tout ce qu'on pouvait en dire à la rigueur, c'est que ça le soulait. Mais en l’occurrence c'était encore un monde où il se retrouvait sans avoir besoin d'une annonce au public pour comprendre ce qu'il devait faire.
D'ailleurs, il ne savait peut-être même foutredieu plus qu'on parlait de 15 ans plus tôt, puisqu'il avait le nez dans un verre, à cet instant là, à songer à la suite.

Il allait sauter à pieds joints dans un autre monde, et son épée qu'il avait remisée dans un "coin" de la pièce en était une preuve de plus à ses yeux. C'était comme un crève coeur de l'abandonnait là, sa douce compagne. Vrai, quoi, il se la trimballait depuis le Poitou, il l'avait même faite reforger de quelques centimètres plus courts quand elle s'était brisée, tout ça pour une nostalgie mal placée, et il ne pouvait même pas la garder ?

Du coup, en fait de coin, elle trônait quand même sur la table, excentrée des victuailles, qui fondaient à vue d'oeil. Volkmar, surtout, buvait, et comme par enchantement, le pichet de Bourgogne fut vide, creux, léger, bref, pour parler vrai, inutile. Contrairement à sa "ferraille", justement.
Il s'était lesté l'estomac, mais pas la hanche, et déjà, c'était l'heure.


"Eusaias, Carogne, avec toute l'estime que j'ai pour toi, c'est pas pour compter fleurette au si fameux glaçon..."

Ouais, on a beau être ignare, Montjoie a sa réputation, quand on a trainé en Bourgogne et notamment dans les endroits à la mode, comme le mauvais côté des "Tea Parties" de la princesse Armoria dans les geôles de Ménessaire.
En tout les cas, le reître s'empara de son épée, par le fourreau, et vint en piquer le pommeau à la colonne vertébrale du jeune paon, avant qu'il ne soit trop lourd pour jamais essayer de déployer ses ailes.


"Cassian, débaroule, aller ! Tu bâfreras quand tu m'auras montré que tu sais te servir d'une épée !"

D'un bon pas, le Sénéchef entreprit de pousser le gamin vers la grande salle.

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Pendant ce temps, à l'horloge la plus proche, une seconde durait dix jours...

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Cassian_darlezac
C’est un haussement de sourcil, mi-amusé, mi-dédaigneux que recueillit l’injonction. Empereur ? Y’a pas à dire depuis que le vieux avait reçut son bout de rocher au frontière de l’empire des idées étrange germaient dans sa caboche.

« Empereur ? Et régner sur des lorrains, des hérétiques, des arriérés où que sais-je encore ? Et pourquoi pas grand Duc de Bretagne pendant que tu y es ? Non point. Quand bien même cela ferait courber l’échine de son auguste père, son excellence -ou presque- préfère mille fois devenir vassal d’un ridicule petit lopin de terre burgonde ! »

Et alors qu’il s’apprêtait à se découper une bonne tranche de saucisson à l’ail pour accueillir montjoie selon les us de la famille, il sentit presser dans son dos un objet dur et cylindrique. Son père était-il tellement en manque de catins que le seul fait d’aborder le sujet… ?

Il n’eut pas le temps de poursuivre sa réflexion que déjà Volkmar le poussait sans ménagement vers la grande salle. Souhaitait-il le mettre à l’épreuve, là, maintenant ? Non, il n’oserait pas… Bref il fallait trouver un échappatoire au cas ou, qu’il ne se fasse pas ridiculisé devant Montjoie tout de même…


« Vous montrer ? ! Maintenant ? ! Fi donc l’ami ! Monjoie arrive n’entends tu point le doux son de ses escarpins martelant le sol ? Nous verrons ça plus tard, voyons ! »
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Eusaias
Ne crains point le glaçon Volkmar, et pour ce qui est de lui causer ça ne sera que trois mots ! Je ne compte pas non plus lui raconter ma vie.

Le regard d’oiseau de proie se braqua sur le fiston, sans que la tête ne bouge d’un pouce.…

Et j’espère bien que personne ne racontera sa vie, on va faire au plus court. On aura beaucoup à faire après.

Le couteau avait alors rejoint le cervelat sur le plateau et avait tranché le reste de la viande en deux parts égales. Un sifflement puissant s’était alors évadé des lèvres du bourguignon et les deux morceaux de viandes avait été jeté en direction des deux molosses qui sommeillaient vers la cheminée.

Les deux bullenbessers se livrèrent une courte dispute le temps que chacun trouve son morceau. Eusaias aimait beaucoup ses chiens, des chiens de guerre ramenés d’une campagne en Allemagne. L’agressivité et la brutalité de ces « mangeurs de taureaux » emplissaient le balbuzard de joie, surtout quand elles étaient livrées à quelques querelleurs venus à Digoine.


Il laissa les chiens à leur repas pour guider les deux futurs vassaux auprès de Montjoie. Ce fut donc dans le petit salon qu’il salua celle-ci et lui tint se langage :

Le bon jour Montjoie ! Voudriez vous un rafraichissement avant de commencer ?
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Ingeburge
Ce n'était pas sa journée. L'évidence s'imposa alors qu'elle tâchait de se concentrer sur ce qui était dit tout autour d'elle. Il y avait déjà eu ce retard, ce retard considérable, sans qu'elle sût bien pourquoi alors que nulle répugnance ne s'était emparée d'elle; ce n'était qu'un anoblissement parmi d'autres. Et maintenant, il y avait ce manque d'attention, qui, s'il n'était pas flagrant tant elle semblait détachée, comme d'ordinaire, n'en était pas moins réel. Alors pourquoi cette lassitude cause de cette attitude étourdie? Elle ne pouvait mettre sur le compte du voyage, Digoine, c'était moins loin que Bouillon où elle avait été en très grande forme. Sur l'instant, elle ne sut pas. Et de toute façon, cela n'avait pas la moindre importance. Contrairement à la cérémonie.

Ou aux rafraîchissements. Comme celui que lui proposait le duc de Bouillon venu à sa rencontre en compagnie de Cassian et d'un inconnu qu'elle identifia comme étant Volkmar – pas besoin d'être réveillée pour ce faire – dans ce salon où on l'avait si obligeamment guidée et qu'elle avait salué comme il se doit. Le Balbuzard lui eût proposé une rasade de ciguë que ça ne l'eût pas plus surprise. Toutes ces mines, toutes ces grâces, toutes ces poses, c'était toujours aussi bizarre et personne n'en était dupe et elle hésita, durant une demie seconde sur la réponse à formuler. Accepter, c'était courir le risque, d'être au pire empoisonnée et au mieux incommodée; refuser, c'était peut-être heurter les bons sentiments de l'amphitryon qui semblait en veine d'amabilité, du moins en façade. Eh bien, elle ferait un peu des deux :

— Avec plaisir, Votre Grâce, je prendrai ce que vous-même choisirez.

Pas mal pour une Froide pas totalement en possession de ses moyens, elle éviterait ainsi le bouillon de onze heures à défaut d'échapper au Bouillon. D'un autre côté, c'était un coup à devoir avaler un truc franchement dégueulasse. Bravo, bravo, bravo.
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Eusaias
Fort bon choix Montjoie, puisque ce choix sera le mien.

Petit moue de réflexion car lui-même ne savait pas ce qu’il désirait boire. Un ou deux tonnelets de Nuit-Saint-George reposait à la cave, du Beaune, et autres Montrachet reposaient également. Mais, son choix se porta sur un des derniers arrivés dont on lui avait dit que du bien.

A l’intention d’un valet de porte.

Va nous chercher ce petit vin de Touraine.

Le temps que les calices remplis et une carafe toute aussi pleine reviennent le balbuzard finissait de faire installer les « convives ». Pupitre et bourses de cuir ainsi que les clefs sur leur anneau étaient disposées. Le vin arrivé fut aussitôt distribué et après une lampée le bourguignon s’adressa au bretteur poitevin et au fils adoptif.

Volkmar, Cassian en ce jour acceptez vous, de jurez part devant Montjoie, de m’être fidèles et loyaux vassaux ?
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Cassian_darlezac
Montjoie fut donc saluée comme il se doit et c'est avec surprise qu'il remarqua qu'elle et son père semblait à présent en excellent terme. Seul ombre obscurcissant le tableau, le vin. Du vin de Touraine, idée saugrenue que voilà. M’enfin contredire ainsi son futur suzerain devant le roy d’arme étant malvenu, il ravala ses aprioris et ne fit aucune réflexion sur le moment. Ce n’est qu’une fois la question posé qu’il prit la parole. Et même si son père avait réclamé à ce qu’on ne raconte pas sa vie et qu’on expédie la chose le plus rapidement possible, il ne put s’empêcher de déclamer le petit texte qu’il avait préparé.

« Fidèle et loyal mon Duc, je le jure sans la moindre hésitation. Levé le Ban que je caracolerai en tête, jamais terres ne seront aussi florissantes que sous ma gouvernance, par notre coopération les marauds, mendiants et autres décérébrés fuiront tous Digoine la queue entre les jambes. Oui je le jure mon Duc, et je jure également de vous conseiller du mieux que je peux en tout point et notamment en matière de vin,. Je jure ainsi de vous réapprendre à aimer le bon vin, le vrai, le Bourguignon, afin que plus jamais vous ne serviez par mégarde - à notre bonne et bien-aimée Montjoie - une piquette venue d’on ne sait où. Oui je vous jure mon Duc fidélité, aide et conseil, le très haut et notre valeureuse Montjoie en seront témoins. »

C’est fièrement qu’il mit fin à sa diatribe, il s’était trouvé particulièrement bon. Et faire la morale à son père en matière de vin s’était avéré jouissif, même si celui-ci se vengerai sans doute ce serait de bonne guerre. Vin qu’il n’avait d’ailleurs pas gouté mais qui devait être tout à fait correct connaissant le paternel. On est stupidement chauvin, où on ne l’ai pas, lui était de la race de ces imbéciles heureux qui sont nés quelque part.
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Ingeburge
Du vin de Touraine? Franchement, ça aurait pu être pire, vraiment pire – de la piquette angevine par exemple – et même si ça ne vaudrait jamais la plus imbuvable rincette bourguignonne, elle avait bon souvenir de certain vin tourangeau et pour cause : sa filleule, plusieurs fois fieffée en Touraine était notamment baronne de Vouvray et le Vouvray, ça se buvait plutôt bien. Bref, les bravi étaient finalement mérités, en optant pour ce choisirait le duc de Bouillon, elle avait fait plutôt montre de malignité malgré l'univers cotonneux dans lequel elle avait l'impression d'évoluer et elle accepta de bonne grâce le rafraîchissement ainsi offert.

Convenablement installée pour suivre au mieux les échanges à venir et lestée de ce petit vin de Touraine dont la dégustation ne pourrait que la ragaillardit, la Prinzessin ouvrit tout grand ses yeux et ses oreilles quand le maître des lieux appela à lui ceux qu'il se proposait d'anoblir. Et en fait de coup de fouet, le serment inspiré de Cassian était un véritable bol d'air frais et elle hocha la tête en guise d'assentiment même si elle était pour le moins circonspecte et pour cause. Elle venait, au cours de cette véritable profession de foi, d'apprendre qu'elle était bonne, bien-aimée et valeureuse – n'en jetez plus! ou, si, encooooooore! – et elle n'avait même pas la possibilité d'en conclure que si, finalement, le vin avait été trafiqué puisque le d'Arlezac n'y avait même pas trempé ses lèvres. Ce n'était pas de ce côté-là qu'il fallait chercher. Non. Hum.

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Eusaias
Alors que le « Touraine » lui tapissait le palais et coulait dans sa gorge, le jeune mâle « Blanc Combaz » démarra en trombe. Le serment coloré failli faire que le balbuzard cracha son vin par le nasaux, le bourguignon dut se retenir à temps pour ne pas voir jaillir le Touraine par son bec.


Là, le bourguignon se demandait ce que Cassian n’avait pas compris dans : « on ne raconte pas sa vie », dit juste avant de retrouver Montjoie. S’il avait été Corbigny, il aurait collé une baffe à Cassian et tonné un « p’tit con ! » Mais Corbigny ce n’était pas le balbuzard et celui-ci fit comme d’habitude avec Cassian… rien.


Très fleuri mon fils et je suis certain que Montjoie a apprécié. Pour ma part je te promets en retour de toujours t’apporter la justice. Ma protection tu l’as acquise en Limousin, le jour même de notre rencontre, tu l’as donc et jures que tu l’auras encore. Et je te confie le fief de Courcelles qui t’apportera de quoi subvenir à tes besoin, tu pourras en jouir je le jure également.

Il saisit les mains du jeune homme et déposa un baiser sur ses lèvres.

Par ce baiser je scelle notre serment.
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Cassian_darlezac
C’est fièrement qu’il accueillit la réponse paternel. Voilà maintenant longtemps qu’ils s’étaient rencontrés et veillaient l’un sur l’autre. La vassalité ne changerait rien à cet état de fait et n’en était que la conséquence. Ne restait plus que le moment critique de la cérémonie, le baiser, mais les choses se passèrent vite et c’est avec un sourire en coin qu’il s’effaça pour laisser la place à Volkmar. S’il n’y avait rien de vraiment cocasse à voir un père embrasser son fils, il comptait bien suivre de près - et avec un amusement non feint - l’échange entre les deux autres mâles. C’est donc taquin qu’il glissa discrètement au compère :

« Allez-y Sénéchal ! Je suis certain que la bouche de Papa brûle de rencontrer la votre ! »
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