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[RP sanglant] Minuit dans le jardin du Bien et du Mal

--Thanatos.




Premier sang


Il souffle sur cette terre un vent de désespoir. Il ne reste que quelques heures avant le renouveau de la nature. Dans la fraîcheur de la nuit, un homme dort d’un sommeil agité ; pourtant ces derniers temps son inconscient n’est le siège d’aucun songe, d'aucun rêve, d'aucun cauchemar. Un mal profond le ronge et plus rien ne parvient à l’apaiser. Il se réveille dans un sursaut. La sueur ruisselle sur son visage. Il est assis sur son lit, les yeux grand ouvert et il contemple le néant qui l’habite. Des pulsions sordides frappent aux portes de son esprit depuis plusieurs jours. Elles le poussent à satisfaire un besoin, celui de remplir son vide intérieur de sentiments extrêmes, de palpitations, de jubilation. Et lui, simple mortel, résiste tant bien que mal. Ce soir cependant il se sent impuissant face à l’obscurité grandissante de son être.

Il flotte dans l’air comme un parfum de mort. Un monstre nouveau-né parcourt la campagne champenoise en quête d’une proie. L’heure n’est pas propice à une rencontre improvisée et il a fallu attendre longtemps le pauvre braconnier qui, soucieux de relever ses pièges avant les premières lueurs de l’aube, a eu le malheur de croiser son chemin. Ironie du destin, le chasseur devient le gibier. La cible est un homme de bonne taille, mais la rage qui envahit la bête lui confère une sensation de puissance ; elle se sent invincible et personne ne peut lui résister. Dans l’ombre d’un bosquet, elle épie l’imprudent, impatiente de mettre fin à son insignifiante vie.

Ses sens sont exacerbés, son poignard est aiguisé, son bras est prêt à frapper. Au moment de bondir, un doute l’assaille. Un sursaut de moral vient de le traverser ; il sait tuer, il l’a déjà fait, mais il y avait chaque fois une raison, bonne ou mauvaise. L’excitation pourtant reprend vite le dessus, démultipliée par la gratuité de son acte. Le monstre reporte alors toute son attention sur sa proie. Elle lui tourne le dos, c’est le moment. Il fond sur elle en un éclair et lui plante son poignard dans le creux des reins. Elle n’a pas le temps de répliquer et s’affale sur le sol humide. Ses cris de douleur et ses gesticulations pathétiques ne la sauveront pas. Le tueur se penche doucement sur sa victime, saisit ses cheveux puis tire sa tête en arrière. D’un geste vif, il égorge le malheureux, abrégeant ainsi ses souffrances. Le sang bouillonne, s’écoule, se mêle à l’humus ; finalement le cœur cesse de battre. L’assassin reste debout, immobile, près du corps sans vie, contemplant le tableau qu’il vient de parfaire d’une note pourpre. Il prend le temps de se calmer car il a besoin de recouvrer toute son habileté.

Enfin sa respiration est plus posée, ses émotions sont maîtrisées. D’un coup de botte il retourne le cadavre puis s’agenouille près de la poitrine. La lame incise sereinement la peau, puis la chair. Les gestes sont encore imprécis – c’est sa première fois – et le métal rencontre quelques côtes, il faut les écarter pour atteindre le cœur. Mais le monstre le trouve enfin. Il entaille les veines qui le retiennent, le saisit à pleine main et l’arrache de la carcasse fumante de sa proie. Il n’a que faire de cet organe, il le jette à même le sol. Prenant un peu de recul, il lance un dernier regard sur le corps mutilé, un trou béant est visible là où quelques minutes plus tôt résidait le siège des sentiments humains.

La bête est soulagée pour un temps et rentre dans sa tanière. En prenant la vie elle s’est sentie revivre. Cependant il manque quelque chose ; la traque a été trop courte, il n’a pas eu le temps de voir la terreur dans les yeux de sa victime. La prochaine fois peut-être …



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--Thanatos.


Boucher, charcutier ou traiteur intraitable ?


Il n’avait été frappé d’aucun remord, il s’était même senti mieux pendant quelques jours. Il avait cru que maintenant cela irait, que la première serait la dernière. Mais la souffrance avait refait surface à tel point qu’il avait du verrouiller la porte de ses sentiments pour laisser de nouveau place à un grand vide. Un vide qu’il fallait ensuite remplir. Et ses démons sont alors sortis de leur torpeur.

La soif de sang l’a pris dans la soirée, à l’heure où chacun retrouve son foyer. Cette fois encore il a tenté de résister ; mal lui en a pris, quand ses pulsions sont devenues trop fortes la nuit était déjà bien avancée. Comme la dernière fois il aura des difficultés à se trouver un jouet. Pour augmenter ses chances de rencontre, il décide de rester dans les murs de la cité même si cela comporte des risques.

Après des heures d'errance, il tombe par hasard sur un vagabond chaudement pelotonné sous un porche. Le pauvre homme dort. C’est une proie bien trop facile pour le tueur mais les rues de la ville sont si mortes qu’il n’a pas d’autres solutions. Comment va-t-il le réveiller ? Il ne s’abaisserait tout de même pas l’égorger dans son sommeil ?

*A moins que ... Oui, cela pourrait être une expérience intéressante.*

Il réveille le vagabond d’un coup de botte puis, quand ce dernier ouvre les yeux, lui assène un monumental coup de pied dans le visage pour le renvoyer immédiatement au pays des rêves. Il traîne ensuite le corps sur quelques lieux à travers les ruelles les plus sombres pour aboutir dans le quartier du marché.

Une odeur de sang tenace attire irrésistiblement le monstre vers un petit cabanon qui fait office d’échoppe pour le boucher du coin. Un coup d’épaule suffit à enfoncer la porte, il y a à l’intérieur suffisamment de place pour y allonger un homme et se tenir debout à ses côtés. Le tueur se met alors en quête de matériel. Il ne s’attend pas à ce que le boucher ait laissé traîner ses ustensiles, la vie n’est pas si bien faite, mais au milieu des détritus et des invendus de la journée il dégotte ce dont il avait besoin : de vieux chiffons pour bâillonner sa victime et quelques morceaux de ficelles en guise de liens. Il ne lui reste plus qu’à refermer la porte derrière lui, le voilà maintenant tranquille, à l’abri des regards indiscrets.

Il avait pris soin la veille de nettoyer son poignard et d’aiguiser la lame comme s’il avait su au fond de lui-même que le moment serait bientôt venu de s’en servir. Il déchire aisément les vêtements usés et finit par accéder à la poitrine dénudée du vagabond. Il tend la peau avec sa main gauche tandis que la main droite tient le couteau qui découpe méticuleusement la chair de sa proie. Le contact acéré de la lame aura suffi à sortir le vagabond de son inconscience. Le bâillon étouffe ses cris et les liens le retiennent fermement alors qu’il se débat pour tenter d’échapper à son bourreau. Mais ses forces le quittent et ses vains efforts n’ont d’autres résultats que de lui faire perdre connaissance plus rapidement.

Une mare rouge et poisseuse s’étend à une vitesse phénoménale sur le sol. A travers la peau et les os, le tueur sent le cœur de sa victime battre frénétiquement. L’odeur cuivrée du sang frais, les palpitations du cœur sous ses doigts, les gémissements, le meurtrier assiste à un véritable festival de sensations qui exalte tout son être et auquel il ne manque que le plaisir des yeux. Quelques incisions suffisent à mettre définitivement le cœur à l’air libre ; au milieu de la cage thoracique inondée de sang, il admire les derniers soubresauts de l’organe mourant.

La vie a maintenant quitté le corps qui s’étend devant la bête. Fidèle à son rituel, elle cisaille les veines et extrait le cœur de la poitrine avant de le laisser choir près du cadavre. La porte du cabanon se referme sur cette scène alors qu’une ombre se faufile pour regagner son antre, laissant derrière elle quelques traces de pas sanguinolentes.



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Melilou


La Fleur se fane

[Castel de l'Aigle, domaine d'Attigny - Dans les appartements privés de Melilou]

Voilà maintenant 7 jours que Melilou était entrée au service de la vicomtesse Beeky. En ce dimanche après-midi, c'était pour la dame d'Appérault l'heure de la confession auprès de son directeur de conscience, aussi la jeune fille disposait-elle d'un peu de temps libre. La vicomtesse lui ayant signifié son congé le temps de l'office, Melilou était remontée dans ses appartements, pour compléter son journal. Ses fonctions de Dame de Compagnie étaient prenantes et fort remplies, et elle n'avait guère eu de temps à consacrer à ses affaires personnelles depuis son arrivée à Attigny; c'est donc avec un plaisir non dissimulé qu'elle s'installa au petit secrétaire trônant non loin de la fenêtre et qu'elle se mit à consigner tout ce qui lui était arrivé cette dernière semaine.

Quelques temps plus tard, elle referma le carnet et regarda au dehors. Le parc s'étendait, à perte de vue, baigné par la douce lumière du soleil de printemps. Les arbres se paraient à nouveaux de fleurs et de couleurs, et Melilou pouvait presque sentir, d'où elle était, la douce odeur que dégageaient les fruitiers tout juste sortis de leur longue hibernation. Une belle promenade l'attendait en cette fin d'après-midi. Elle posa sa plume, ordonna le petit bureau, et s'en fut se saisir de sa cape toute neuve, cadeau de sa bienfaitrice quelques jours auparavant. Elle la jeta sur ses épaules, par dessus une houppelande des plus belles factures que la vicomtesse avait fait commander spécialement pour elle à son arrivée au castel. Alors qu'elle la nouait à son cou, son regard s'arrêta sur la petite étagère aux flacons. La vicomtesse y avait fait déposer une multitude de petites fioles renfermant les parfums les plus délicats. Violette, rose, primevère, musc...elle les effleura du doigt et s'arrêta sur la dernière. Du jasmin. Elle fit couler quelques gouttes le long de sa gorge, en déposa une larme à l'intérieur de ses poignets.

Il y a quelques temps encore, elle ne pouvait prétendre qu'à des braies, et voilà qu'aujourd'hui elle se parfumait et glissait chaque matin son petit corps menu dans les plus belles étoffes qui étaient. Elle qui avait toujours été un peu garçonne, elle commençait à apprécier d'être coquette. Elle sourit et tourna sur elle même, admirant le mouvement fin et délicat du drap des Flandres. Son manège s'arrêta devant la psyché qui se tenait à l'angle de la chambre. Elle se regarda un instant et se trouva belle ainsi vêtue, puis se dirigea à petits pas pressés vers la porte.

Elle descendit les deux étages d'un pas léger, passa par les cuisines pour s'y servir un fruit. Traversa le hall de réception, saluant d'un sourire les gens présents, puis se retrouva dans la cour d'honneur. Beaux attelages et riches gens se tenaient toujours en son sein, elle les salua d'une courbette et se dirigea en trottinant vers la grande allée de graviers.

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--Thanatos.
[En route pour le Castel de l’Aigle, domaine d'Attigny]

Les premiers dimanches de printemps sont généralement propices à la balade. Le fond de l’air est encore frais mais la grisaille de l’hiver nous retient depuis trop longtemps enfermé pour résister à l’appel de la moindre parcelle de ciel bleu. Les assassins de tout poil n’échappent pas à la règle. Ce jour là, il ne se sent pas l’âme d’un tueur ; son côté pur prédomine et il est un simple Champenois qui a envie de prendre l’air. Il se rend de bon matin à la caserne la plus proche où on lui prête sans trop rechigner, eut égard à son rang, une bonne monture. L’épée à la ceinture, un petit frichti dans les fontes, il s’engage sur les routes de la province. Les routes sont censées être dangereuse pourtant il ne croise ce jour là aucun brigand … dommage, il en faudrait peu pour éveiller certaines envies. Une longue chevauchée le conduit un peu par hasard sur les terres d’une Grande de sa connaissance ; l’occasion ne se représentera peut-être plus de se retrouver ici, autant en profiter pour lui rendre visite.

C’est en ami de la vicomtesse d’Attigny qu’il se présente à l’entrée. Il a déjà été aperçu dans l’entourage de la maîtresse des lieux et son nom n’est pas inconnu en Champagne, aussi les gardes ne trouvent aucune raison de ne pas le laisser pénétrer dans le domaine. Il traverse la cour d’honneur, un léger sourire sur ses lèvres révèle son plaisir de rendre une visite surprise à la vicomtesse.

Il voit soudain passer devant ses yeux une jeune femme à l’allure familière. La ressemblance est frappante, il ne peut s’empêcher d’emboîter discrètement le pas de cette plaisante apparition. La même démarche, la longue chevelure, les formes du corps, une élégance teintée de l’innocence de la jeunesse, se peut-il que ce soit elle ? Il la suit à bonne distance, ne sachant trop comment l’aborder.



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Melilou
[Domaine d'Attigny - Le parc]

C'était la première fois qu'elle s'avançait réellement dans le parc. Elle n'en avait pour le moment visité que les abords, et il lui tardait de découvrir ce que recelait l'immensité végétale qui s'étalait sous la fenêtre de sa chambrée. L'allée principale lui semblait interminable, tant elle courait loin devant. Ses deux côtés se rejoignaient à l'horizon dans ce mystérieux phénomène que le père Alric, qui l'avait élevée, dénommait "perspective". Mélilou s'était toujours beaucoup amusée de cette illusion. Combien de fois, petite, avait-elle joué à toucher le sommet de la route avec le vieux curé? Combien de fois lui avait-il dit de courir pour rattraper la pointe du chemin? Mais cette pointe, toujours, reculait à l'approche de la jeune fille et jamais, bien entendu, elle ne la touchait.

Elle sourit à cette pensée. Pour un peu, ce jour encore, elle aurait couru tout son saoul pour tenter de rattraper le sommet de l'allée. Mais elle n'en fit rien, elle avait passé l'âge de ces jeux d'enfants. En guise de course folle, elle entreprit de grimper sur l'un des cerisiers qui longeait le chemin. Sa houppelande n'allait pas l'aider. Mais elle parvint tout de même à se hisser sur une des branches maîtresses, et eut presque le souffle coupé lorsqu'elle mesura enfin toute l'étendue du domaine. De sa fenêtre, elle ne voyait qu'une partie du parc. Juchée sur sa branche, elle apercevait maintenant la totalité du fief d'Attigny. On aurait pu y mettre trois villages comme Varennes. Elle resta là un moment, puis redescendit pour poursuivre sa balade. Au détour d'un grand chêne se trouvait une fontaine, entourée de petits bancs de bois et de fer mêlés. Primevères et violettes tapissaient l'herbe encore humide. Autour d'elle, buissons et fourrés touffus encadraient l'endroit en une sorte d'alcôve, isolée et paisible.

Elle cueillit deux primevères et s'installa sur l'un des bancs, face à la fontaine. Quelques questions la taraudaient ces derniers temps, aussi fit-elle ce qu'elle faisait toujours dans ses moments de réflexion. La soustraction des fleurs, vieille tradition familiale sensée donner les réponses à ceux qui les cherchaient. Elle murmura sa question, compta les pétales de la première fleur et y ôta le nombre de pétales de la seconde. Une fois le résultat obtenu, elle fit de même avec les questions suivantes. Rassurée par ces chiffres, elle se laissa glisser sur l'assise du banc, la tête appuyée contre le dossier, et s'assoupit lentement. De ses mains jointes sur son bas-ventre dépassaient, à peine, quelques pétales à peine flétries.

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--Thanatos.
[Domaine d'Attigny - Le parc]

La jeune femme papillonne à travers les allées du parc, parfaitement inconsciente de la présence de l’être qui la suit. Elle intrigue son poursuivant au plus haut point. Plus il la regarde et plus il est troublé par sa ressemblance avec …

*Avec elle. Est-ce possible ?*

Elle est de petite taille, elle a les cheveux châtains, elle a la même morphologie. Pourtant elle affiche une désinvolture qui ne sied pas à la femme à laquelle il pense. Il désire tout de même la voir de plus prêt pour en avoir le cœur net. Alors qu’il se décide à accélérer le pas, il la voit escalader les branches d’un arbre ; de là-haut elle risque fort de le repérer. Non, il préfère garder le contrôle sur la façon de se signaler à elle. Tant qu’il n’en sait pas plus, mieux vaut qu’il reste discret. Des taillis lui serviront d’abri jusqu’à ce qu’elle se décide à descendre de son perchoir.

Alors que la surprenante demoiselle lance sur les terres environnantes un regard émerveillé, le jeune champenois lutte tant bien que mal contre son impatience. Il a inconsciemment repéré le terrain, mémorisant chaque arbre, chaque bosquet, chaque allée, puis il s’est amusé quelques instants d’une grive multipliant les aller-retours pour façonner un nid sous le regard paresseux de son mâle, mais finalement l’ennui l’a vite gagné. Enfin il entend des branches craquer, sortant sa tête de sa planque pour mieux voir la jeune femme, il l’aperçoit reprendre gaiement sa promenade.

Elle ne mit guère de temps à marquer une nouvelle pause. Au centre d’un tapis jaune et mauve se dresse une fontaine entourée de bancs. Tout est fait dans cet espace de verdure pour procurer un sentiment de bien-être. La jeune femme, assise sur l’un des bancs, s’adonne à un rituel des plus candides. Perdue dans ces pensées, elle ne se doute pas une seule seconde que quelqu’un l’épie. Le moment est idéal pour enfin percer le mystère. Se faufilant discrètement entre les fourrés, l’intrus parvient à apercevoir de près le visage de la demoiselle. Las, ses espoirs s’envolent sur le champ, il ne s’agit que d’une pâle copie de celle qu’il attendait. En fait elle ne lui ressemble pas tant que cela, un mauvais génie – le Sans-Nom peut-être – lui a sans doute joué un vilain tour. Quelle idiotie d’avoir espéré la croiser ici.

La déception fait lentement place à la souffrance. Mais il refuse de souffrir, cela ne doit plus jamais arriver. Il s’efforce de faire le vide, en vain car la rage envahit subitement son cœur ; il en veut au monde entier. Il concentre à nouveau son regard sur l’impudente qui a osé réveiller sa douleur. Elle est paisiblement installée sur un banc, les yeux fermés. Le maelström des sentiments qui secouent le monstre en éveil contraste violemment avec l'insolente sérénité que la jeune femme affiche. Il lui en veut cruellement.

Il en a plus qu’assez des lois, des règles, des conventions et de la bienséance. Cela lui semble maintenant évident, tout est réuni pour laisser libre cours à ses instincts primitifs. La malheureuse est assoupie dans un lieu isolé et sa vague ressemblance avec une autre a suffi à annihiler toute retenue chez le jeune homme. L’heure est à la démesure. Il relève le capuchon de sa cape, dressant ainsi une ombre sur son visage et se glisse le plus silencieusement possible derrière sa nouvelle proie. Il se dresse maintenant au-dessus d’elle. L’éveil de la bête n’était pas prévu, son poignard est resté dans son antre et l’épée à sa ceinture n’est pas appropriée pour ce qu’il veut faire. Il caresse donc doucement le cou de la jeune femme du bout des doigts avant de resserrer fermement l’étreinte.
Beeky
[Le Castel de l’Aigle - la cour d’honneur]

La vicomtesse devoit se rendre en sa chapelle Sainct Louis afin d’y faire l’encontre de son directeur de conscience, le père Aranwaë. Ceste suite ininterrompue de trespas, chez les proches quy l’entouroient, plongeoit la veufve dans les affres du doulte sur la nécessité de vivre.
    « Nous mourons tous, se disoit-elle comme pour se rassurer, et nous allons sans cesse au tombeau, ainsy que des eaux quy se perdent sans retour. »

Deviser sur la mort estoit devenu chose quotidienne pour Beeky, elle quy essayoit depuis moult moys de vivre à ses costés. A force d’enseignement, elle avoit accepté de voir ce qu'une mort soudaine nous ravit et estimer ce qu'une saincte mort nous donne. Adoncques, elle apprenoit à mépriser ce qu'elle quitteroit sans peine, afin d'attacher toute son estime à ce qu'elle embrassoit avec ardeur, lorsque son asme seroit enfin detachée de tous les biens matériels terrestes.

Ces entretiens avoient lieux en la Chapelle du domaine d’Attigny et il falloit descendre en la cour d’honneur pour s’y rendre et gravir les quelques marches du parvis. A dextre estoit le pont levis où Landeric surveilloit les entrées.

Justement, alors qu’elle franchissoit le porche de la chapelle, un visiteur passa la herse levée et se presenta devant le garde. La silhouette estoit familière à la vicomtesse et Landeric le laissant passer, la dame d'Apperault n’eut poinct à intervenir.

L'homme se dirigeant vers le parc, et par trop soucieuse de recevoir les paroles apaisantes d’Aranwaë, la veufve continua sa marche vers l'autel et la chose luy sortit de l’esprit...


Ortho edit
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Defuncti voluntas mihi antiquior jure est.
Melilou
[Domaine d'Attigny - Le parc. Entre un banc et une fontaine]

Petit à petit, le sommeil l'avait envahie. Elle s'était affaissée, lentement, la tête tombant bien vite de côté et se peuplant de rêves incertains, de ceux que l'on fait lorsque le sommeil semble vouloir venir mais ne vous prend pourtant pas tout entier. L'heure de la sieste, avant les vêpres du dimanche.

La voilà qui, dans ses songes, rend visite à sa mère, du temps où elle n'était encore point partie toucher la Lune. Elles se promènent en silence. Quelques lieux plus tard, leurs pas font craquer quelques branches, et l'écho leur renvoie les sons par l'arrière. Sa mère avance sa main, et dépose une caresse au creux de son cou. Mais cette caresse se fait insistante. Bien trop. Elle lui serre la gorge à l'étrangler.

En lieu et place de sa mère, c'est un visage à demi dissimulé sous une capuche qu'elle entrevoit une fois les yeux ouverts. Elle se réveille en un sursaut qui, l'espace d'un instant, fait desserrer l'étreinte. Bondit au devant du banc et se retourne, sent le masque de la peur s'emparer de ses traits de jeune fille. Elle recule de quelques pas, pour être finalement arrêtée par la fontaine qui lui barre le passage. Elle entreprend de contourner le bassin, toujours à reculons, une main posée en guide sur le rebord de pierre, les yeux ne quittant pas l'homme qui s'était permis de la toucher de la sorte. Elle a peur, mais espère pouvoir n'en rien montrer, et c'est d'une vois teintée de défi qu'elle s'adresse à l'inconnu.

Qui êtes-vous? Qui vous autorise à m'approcher ainsi?

Assurer ses arrières. Se rapprocher du domaine. La donzelle recule encore, lentement mais sûrement. Les ombres tournent, l'heure des vêpres approche. Son esprit tourne à toute vitesse. Rejoindre le castel, retrouver la protection des lieux communs. Vite.
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--Thanatos.
[Domaine d'Attigny - Le parc]

Le tueur ferme les yeux et savoure l’instant. Mais il est surpris par la vivacité de la jeune femme ; lui qui croyait pouvoir donner paisiblement la mort dans cette enclave paradisiaque, bercé par le chant des oiseaux, le clapotis de l’eau et les suffocations de sa victime. Manqué ! Un sursaut a suffi à libérer l’étreinte. Fi, il profitera de cette apaisante symphonie à la prochaine occasion, à condition de mieux tenir prise. La damoiselle s’éloigne maintenant de lui à reculons, sans le lâcher du regard. Il voit distinctement son visage. Elle est plutôt jolie, quel magnifique trophée elle fera.

Pour la première fois depuis qu’il tue et malgré les efforts de la jeune femme pour cacher ses émotions, il voit se dessiner sur son visage un masque de peur. L’excitation grandit en lui ; sera-t-il capable de lui inspirer une terreur intense, de lui arracher des cris de désespoir, de lui faire supplier grâce ? Il se sent prêt à relever le défi. Gardant le silence, il s’avance vers sa proie.

Les mots qu’elle prononce le font s’arrêter net. Il n’avait jamais du s’y reprendre à deux fois et n’avait donc pas vraiment laissé à ses victimes le temps de parler. La surprise passée, il reprend sa marche morbide. Le ton qu’elle a employé ne lui plait guère. Où cette femelle a-t-elle péché qu’il avait besoin d’une autorisation pour l’approcher ? Pour lui faire payer son impertinence il décide qu’il va jouer un peu avec elle avant d’abréger sa vie.

A conserver une démarche lente et inquiétante, il a laissé la jeune femme creuser un peu plus l’écart. La fontaine maintenant les sépare, des reflets à la surface de l’eau l’éblouissent et l’empêchent de la voir distinctement. Il doit parvenir à se rapprocher avant de bondir. Sans cesser d’avancer, il porte les mains à son capuchon ; il essaie de gagner du temps en faisant mine de vouloir révéler son identité.



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Melilou
[Domaine d'Attigny - Le Parc]

L'allure lente et le silence pesant de l'homme qui lui fait face ne laisse plus place au doute. Il n'est pas là par hasard. Il est le chasseur, elle est sa proie. Toutefois, dans le soin qu'il porte à sa démarche afin de faire monter chez la jeune fille un vent de panique, il en oublie de prévoir qu'elle creusera la distance. A force de reculer, elle s'éloigne, tandis que lui n'a presque pas bougé d'une once.

Les idées de Melilou se bousculent. Elle n'a pas le choix, il lui faut s'enfuir. Au loin, les cloches de la chapelle Saint-Louis sonnent les vêpres pour la deuxième fois. Encore quelques instants et le parc sera désert, le temps de la cérémonie. Nul besoin de se demander pourquoi l'inconnu n'a pas agi plus tôt. La messe lui assure une totale liberté d'action, et promet à la jeune fille des cris absolument inutiles si elle doit en venir à se défendre. En ce dimanche elle serait seule face à l'ennemi, toute une heure durant.

Elle est prise de panique à l'idée de ne pas suffisamment connaître le domaine. Là où elle est, il aurait fallu avancer vers l'inconnu pour revenir sur ses pas et rejoindre le castel au plus vite. Impossible. Au mieux, il lui barrerait la route, au pire...au pire elle ne voulait pas y penser. Bien qu'elle ait déjà compris ce qu'il désirait d'elle. Une seule solution s'offre alors: la fuite en avant. D'un bon elle fait demi-tour et se met à courir à toute allure, droit devant. Si la cour d'honneur est derrière elle, elle se dirige donc du côté du pavillon de chasse. Remontant le bas de sa houppelande jusqu'au genoux afin de faciliter sa course, elle détale comme un lapin. Creuser l'écart, gagner du temps.

Déjà, elle entend derrière elle les foulées menaçantes de son poursuivant. Courir, sans jamais ralentir. Et sans se retourner.


Edit pour éliminer quelques répétitions^^.
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Beeky
[Domaine d'Attigny – La chapelle Sainct Louis]

La vicomtesse s’estoit dirigée vers le confessionnal, un peu à reculons, tant la chose luy estoit pénible. Non poinct qu’elle eut à avouer quelque horrible péché mais son introspection dérivoit tousjours vers son penchant pour l’acédie, travers dont elle ne pouvoit se défaire. Son Excellence Mytia l’avoit fortement mise en garde contre cela, la prévenant que trop grande rigueur rimoit souvente foys avec dégoust de la vie et que Dieu n’y voyoit là aulcune raison de s’en glorifier.

Beeky venoit de passer deux longues heures avec son directeur de conscience et elle sembloit avoir retrouvé sourire et belle humeur. Ce quy devoit estre confession avoit tourné à l’entretien privé. L’on parla de l’estat de la Champagne, des bandits de grands chemins quy y sevissoient, de la cruauté de l’homme et de bien d'aultres choses encore. Au détour de la conversation, la dame d’Apperault luy laissa entendre que sy quelque vilenie venoit à se passer en ses fiefs, elle sauroit faire justice sur ses terres comme le luy permettoit le codex champenois. Non obstant, Aranwaë avoit réussit à persuader la vicomtesse du faict qu’oncques il ne falloit désespérer de l’homme en luy rappelant l’hagiographie de l’Archange Sainte-Raphaëlle . Ses mots s’estoient révélés réconfortants comme baume au cueur, lequel estant sy plein de langueur.

Les cloches se mirent alors à sonner à la volée pour annoncer l’heure de vespres. Beeky sortit du confessionnal suivit de son directeur de conscience et tous deux se dirigèrent vers le chœur où célébration de la messe seroit donnée. La chapelle Sainct Louis se remplissoit lentement, au gré de l’arrivée des gens de la maison, les uns en sabots remplis de paille, les autres en bottes crottées. Cela sentoit le cheval, le suif de mouton mais aussi l’herbe freschement fauchée et le parfum des premières fleurs printanières. Les membres de la Grande Maison d'Attigny quy sejournoient au Castel de l'Aigle rejoindroient bien tost les prie-Dieu par-devant l'autel. Maistresse Oniki tout d'abord puis Melilou assurément, probablement Maitre Mat et Cyrius aussy.

Le temps estoit clément, le soleil baignoit le parc du domaine de ses rais ardents, les oiseaux gazouillaient gaiment, tout estoit calme et radieux, merveilleusement calme et merveilleusement radieux au domaine d’Attigny...
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Defuncti voluntas mihi antiquior jure est.
--Thanatos.
[Domaine d'Attigny - Le Parc]

La garce n’a pas tenu très longtemps, la voilà qui détale à vive allure. La chasse est ouverte. Une poussée d’adrénaline accompagne les premières foulées du tueur. Sa course est gênée par sa cape et l’épée qui pend à sa ceinture ; tant mieux, il aurait été dommage qu’il la rattrape trop vite. Le chasseur comprend rapidement que sa proie tente de regagner la protection d’un lieu plus fréquenté. Pourtant, dans sa fuite éperdue, elle ne choisit pas le chemin le plus court. Il la suit de très près, contrôlant le rythme de sa course pour ne point choir.

La jeune femme se retourne régulièrement. Il devine à son visage grimaçant la panique qui l’envahit, la douleur qui saisit ses mollets, le feu qui embrase ses poumons. De temps à autre il accélère pour que l’écart s’amenuise, ce qui ne manque pas de provoquer chez sa victime un regain d’énergie, celle du désespoir. Parfois, il l’entend pousser un petit cri ; c’est un taillis qui agrippe sa robe, c’est une racine qui raccroche son pied, c’est une branche qui égratigne sa peau. Il arrive presque à sentir le sang suintant des minuscules plaies taillées dans la chair tendre de la malheureuse. Poursuivre une proie combative et autant attachée à sa petite vie … c’est jouissif !

Une occasion de se divertir encore plus se présente soudain. Au bout du chemin est planté un bosquet vaste et touffu que la jeune femme contourne par la droite. Le tueur s’arrête net, portant son regard sur le sentier bifurquant à gauche. Après une vague hésitation, et voyant son jouet s’éloigner, il emprunte la sénestre sente …
Melilou
[Domaine d'Attigny - Le parc]

Dans sa course folle, Melilou ne pense qu'à une chose, creuser l'écart. Mais sa petite taille joue contre elle. Quand elle fait une foulée, son poursuivant en fait deux et se rapproche dangereusement.

Mais elle court toujours, la pauvresse. Essuyant les fouets des branches basses, subissant les morsures des ronces lui lacérant les mollets, luttant contre l'essoufflement qui la gagne. Mais elle tient bon, car le castel se rapproche. Le bosquet face à elle marque le retour à des lieux plus peuplés, bientôt elle parviendrait aux écuries où se trouveraient, peut-être, quelque lad dont le travail en retard aurait empêché le recueillement aux vêpres. Deux chemins le contournent. Gauche? Droite? Lequel choisir? Mais l'instant n'est pas à la réflexion, et sa méconnaissance du domaine l'empêche de raisonner. Vogue la galère, ce sera la voie de droite.

Sans se poser plus de questions, elle bifurque et s'engage sur ce qu'elle pense être le chemin du salut. Elle se retourne encore, pour évaluer le danger, mais la stupeur manque de la faire trébucher. Son poursuivant a disparu. A cet instant elle serait bien tentée de s'arrêter, pour reprendre son souffle, mais la peur l'en empêche, forçant ses jambes à poursuivre leur incessant manège. Disparu, oui, son assaillant! Mais a-t-il abandonné pour autant? La donzelle sait bien qu'il ne la lâchera pas de sitôt. Alors elle accélère, et court de plus belle. Mais ses forces la quittent, doucement mais sûrement. Si elle ne parvient pas rapidement à se mettre à l'abri, elle sait déjà que l'attaquant n'aura plus qu'à se pencher pour cueillir la fleur fanée, couchée au beau milieu du sentier.

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--Thanatos.
[Domaine d'Attigny - Le parc]

Le sinistre intrus est tapi derrière un taillis. Il attend sereinement son heure, il sait qu’elle est proche car son choix s’est avéré payant. Quelques arpents plus bas, sur le chemin de droite, il aperçoit sa proie qui approche. Elle ne le sait pas, mais elle court à sa perte et elle y met tout son cœur.

Dix mètres, elle s’agite, elle se retourne, elle trotte aussi vite que ses forces et ses courtes pattes le lui permettent. Il se prépare à assaillir le pauvre animal paniqué. Il se réjouit déjà du succès de son petit piège. C’est une belle surprise qu’il lui réserve là.

Cinq mètres, des nombreux sentiments se lisent sur le visage de la jeune femme, affolement, interrogation, fol espoir, effroi, douleur. Le monstre est ravi. Quel pouvoir extraordinaire il venait de se découvrir. Parvenir à provoquer si aisément de si intenses émotions était un réel plaisir, en outre il n’aurait pas à en souffrir.

Trois mètres, deux mètres, un mètre … le tueur bondit au milieu du chemin. Il se dresse sur la route de la jeune femme comme un rempart contre lequel elle vient se briser. Le choc est si brutal qu’il ne parvient pas à la retenir entre ses griffes, elle se retrouve violemment projetée sur le sol. Il regarde sa future victime, elle cherche à comprendre ce qui lui arrive, elle essaie de recouvrer ses esprits, elle est si pathétique. Elle ne mérite pas de vivre. Entretenant toujours son allure inquiétante, il se penche lentement vers la malheureuse.
Beeky
[Domaine d'Attigny – La chapelle Sainct Louis]

La chapelle estoit baignée par la doulce lumière que diffusoit la rosace du fronton. L’office se déroulait sereinement dans le recueillement le plus total. Toutesfoy, la vicomtesse n’avoit de cesse de tourner la teste vers la place qu’auroit dû occuper sa dame de compagnie.

Melilou avoit eut l’autorisation de disposer de son après-midy mais la journée s’avançoit et poinct elle ne montroit son ravissant minois. La vicomtesse en fust fort contrie car la jeune fille sçavoit que sa maistresse estoit stricte sur les horaires des offices et que sa dame de compagnie, plus que tout aultre, devoit s’y montrer assidument.

Agenouillée sur son prie-Dieu, Beeky avoit du mal à contenir sa nervosité. Elle ignoroit sy cela venoit de la présence toute proche d’Aranwaë ou de l’absence inexpliquée de Melilou. La pauvrette s’estoit-elle esgarée près des oubliettes désaffectées ? Avoit-elle chuté dans les douves ?

N’y tenant plus, elle se pencha vers Oniki.


Oniki, je suis inquiète, je ne voye poinct Melilou ? Cela me contrarie de vous mander cela, mais pourriez-vous vous assurer discrètement auprès de nos gens sy quelque bonne asme l’auroit aperçue… ?
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Defuncti voluntas mihi antiquior jure est.
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