Marzina
Levée de bonne heure, la blonde, dans une splendide robe blanche couverte d’une cape noire doublée d’hermine. Chantonnant vaguement un petit air, ses boucles blondes volant d’un bout à l’autre des pièces de Nantes. Elle prend sa plume de paon et la trempe dans l’encre, écrivant sur un petit parchemin.
Citation:
Na,
Nos vacances arrivent !
C’est pas un tourangeau à la con qui va ruiner notre voyage, tu crois pas ?!
Plutôt la mort que la souillure, à nous l’Anjou !
Zina
PS : j’ai quelques courses à faire sur le marché ce matin, on se retrouve sur Rieux pour le départ…
Nos vacances arrivent !
C’est pas un tourangeau à la con qui va ruiner notre voyage, tu crois pas ?!
Plutôt la mort que la souillure, à nous l’Anjou !
Zina
PS : j’ai quelques courses à faire sur le marché ce matin, on se retrouve sur Rieux pour le départ…
Armée de sa petite bourse de cuir bleue, elle déboule hors de sa demeure direction le marché. Du coté des boutiques pour nobles ? Que nenni ! La voici sur le marché du coté des gueux ! Elle dénote, la petite poupée blonde, avec sa jolie robe, au milieu du marché à bestiaux…Elle attire les regards, elle entend qu’on chuchote en la fixant. L’esprit de la blonde est ailleurs, et elle s’arrête devant le stand d’un vendeur de volatiles, sous le regard stupéfait du vendeur abasourdi.
« Je…j’peux vous aider m’dame ? Z’êtes perdue ?! »
Zina relève la tête, semblant se réveiller. Avec un sourire adorable en direction du vendeur, qui lui rend la pareille mais avec des dents moins blanches voisines de quelques trous, elle lui répond d’une voix chantante :
« Pas du tout messire, je suis où je voulais être… »
La curiosité de l’homme se renforce, se demandant ce qu’elle pouvait bien vouloir à ses bestiaux. La blonde elle regarde les cages, et s’approche de l’endroit où sont entreposés les canards. Ses yeux se plissent et fixent un caneton qui l’observe d’un œil niais, légèrement méfiant. Le sourire de la blonde s’élargit.
« Je veux celui-là ! Le caneton !
-Celui-là ?
-Mais non voyons, faites un effort ! Celui d’à coté !
-Parce que vous en voulez vraiment un en particulier ?! Ils sont tous aussi gros vous savez !
-Non, celui là est plus drôle, je veux celui-là !
-Bien bien, si c’est c’ti là qu’y vous faut, moi j’vous l’vends ! »
La blonde file quelques écus à l’homme qui lui remet maladroitement dans ses délicates mains blanches l’animal couvert de duvet jaune et noir.
« N’avez pas pris de cage ?
-Euh….non.
-Z’avez pas l’air douée avec les bêtes !
-Je n’aime que les chevaux.
-Je comprendrais jamais les nobliaux ! Vous voulez quand même un chiffon, quequ’chose pou’l’transporter ?
-Je…non je vais…je vais y arriver. Kenavo. »
Et elle repart vers chez elle, l’animal contre elle entre ses mains, serrant délicatement ce petit animal fragile.
« Kanig*… »
Ce sera son nom. Elle a pas cherché loin…
*canard, en breton
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