[RP] La plus belle paire de Loches

Alexander_d_emerask

Le rouquin était de retour dans le village de sa meilleure amie.
Journée passée à guetter la farouche Khy, pour la faire tourner en bourrique... pas grand monde dans les tavernes avec qui partager son ennui. Quand le soir arriva, une idée lui traversa l'esprit.
Une idée, une lubie Johanaresque, dirait on même.
Ni une ni deux, il fila vers la mairie, empêchant les honnêtes fonctionnaires épuisés de terminer avant l'heure et claqua une bourse pleine d'écus sur le bureau

Holà, doucement, messire, il est fragile ce bureau vous savez Lui répondit d'un ton laconique le préposé aux propriétés.

Je voudrais acheter une maison en ville, ainsi qu'un champ, c'est encore possible aujourd'hui?
Je vous remercierai généreusement... Et euhh je voudrais la maison sise à côté de celle de mon amie Khy, est elle disponible?
à cette dernière phrase, il dut se mordre les lèvres pour ne pas rire, espérant que son interlocuteur n'ait rien remarqué...

Le regard embrumé de sommeil du fonctionnaire s'éclaira comme par magie et il prit son registre, fouillant consciencieusement les pages.

Oui, messire, elle est encore disponible, je vais vous chercher les clefs.
Que désirez vous comme champ? Nous avons un élevage de cochons, plusieurs cultures de blés, de maïs...

Un court instant de réflexion, pas de légumes, dommage, bon deuxième choix d'Inba, le maïs

Du maïs, ce sera très bien, merci...

Le rouquin ne tenait plus en place, dansant d'un pied sur l'autre, pressé d'aller rejoindre la rouquine, sa meilleure amie pour lui annoncer son coup de folie.
aussi lorsque l'homme revint en lui tendant la clef de la maison, il lui laissa un généreux pourboire d'une centaine d'écus et fila comme un petit renard, son panache roux à sa suite.
Il courut vers les tavernes, pressé d'annoncer la nouvelle à sa chère rouquine, avec qui il formait une belle paire d'amis, belle paire de roux aussi, puis décida de gâcher définitivement la journée de Khy en organisant une pendaison de crémaillère le soir même. un seul but...
Un maximum de bruit!!
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Khy

- Elle n'a pas répondu ?
- Mademoiselle, laissez le temps au messager de faire le voyage, tout de même...
- Mais je ne lui ai pas demandé d'aller péter en Empire, moi ! Elle est en Orléans, par les saintes culottes du pape...
- Votre langage, je vous prie... Bien, reprenons... Quelle est la capitale du comté du Rouergue ?

Une carte dans la main, l'Alix, préceptrice par défaut, tente d'inculquer à la morveuse quelques leçons de géographie. Khy, elle, fixe d'un oeil morne la ruelle blanchie par la neige, bien loin du Rouergue & de sa capitale.
Léanore ne lui a pas répondu. Peut-être ne veut-elle plus lui parler ? Sans doute est-elle vexée du silence de la brunette, anciennement nomée petite princesse des bas-fonds d'Orléans ?
Et si elle le messager n'avait pas pu la trouver ? Si Léanore avait quitté le duché d'Orléans ? Et si..

- Mademoiselle, réveillez-vous, bon sang !
- Tu crois qu'elle acceptera ?

La blonde servante pousse un soupir désespéré, & faisant demi-tour, quitte la pièce en marmonnant. La géographie du Rouergue, ce sera pour plus tard !
L'adolescente se lève, nullement perturbée par le départ de l'Alix - elle reviendra vite, après tout -, venant s'adosser au mur pour regarder dehors.
Dehors, où semblerait-il, un étrange manège s'effectue.

- Alix !
La porte s'ouvre à la seconde même où le nom est prononcé. Voyez bien, qu'elle n'est pas partie loin !
- Quelqu'un emménage ?
- Messire Ripouf vient de me dire qu'un certain Alexander d'Esmerask venait d'acheter la masure attenante à l'auberge, mademoiselle.
- Gné ?

Les yeux d'un vert sombre de la brunette s'écarquillent de stupeur, tandis que son poing se serre d'une rage naissante.
Un roux, à côté de chez elle, ça a, semblerait-il, le don de la faire sortir de ses gonds.

- Mais c'est qu'il le fait exprès, cet hérétique !
- Mademoiselle, je vous ai déjà dit que ce n'était pas parce qu'il était roux que...
- Je m'en tape ! Je vais te le déloger en deux deux, moi, tu vas voir ! ça va pas s'passer comme ça, crois-moi !
- Enfin, madem...

L'Alix n'a pas le temps de la retenir que la déjà la brunette disparaît, descendant les escaliers de l'auberge où elle a -presque- définitivement élu domicile en claquant les talons. Décidément, la géographie du Rouergue, ce sera pour plus tard !
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Danae

Sol... Si... Mi...

Tandis qu'elle marche le nez en l'air dans les ruelles de Loches, Danaé se repasse en mémoire pour la énième fois les accords qu'elle travaille depuis bientôt deux semaines sur son luth.

Pour le sol, tu mets les doigts de cette manière. Et si tu le mets comme cela, c'est un fa.

La rouquine sourit au souvenir de la musicienne ambulante qui a bien voulu prendre le temps de lui montrer. Depuis noël, ses progrès au luth n'avaient vraiment pas été faramineux, la rencontre avec cette femme avait été providentielle.

Un déplacement d'air et un énorme fracas la font stopper net au milieu de la rue, et grand bien lui en prend : un bout de lit vient de choir devant elle, passant à quelques pouces de son nez. Elle pousse un couinement ridicule en se reculant vivement.

- Faites excuses damoiselle, l'est un peu maladroit...

Elle relève le museau et aperçoit deux hommes. L'un tient l'autre bout du lit dans ses pognes, tandis que le second danse d'un pied sur l'autre, devant l'extrémité fracassée du meuble à ses pieds.

Elle se fend d'un petit sourire poli, ayant toujours en mémoire son cri de souris effarouchée, avant de contourner le lieu du massacre, non sans garder à l'oeil les deux hurluberlus, on ne sait jamais.

En passant à hauteur de la taverne "La cloche sur Loches", elle entend que ça remue vivement à l'intérieur.
Le côté "chaton" de Danaé se hérisse, dès qu'elle entend parler de Khy. Si la jeune teigne semble l'avoir oubliée, la rouquine elle, garde en mémoire les quelques entrevevues en taverne municipale, qui se soldaient immanquablement par des sarcasmes à propos de sa chevelure.

N'ayant pas envie de la croiser, elle hâte donc la pas vers la Bonne Lochoise, s'y précipitant comme si elle avait le diable aux trousses, et ne respirant qu'une fois la porte refermée dans son dos.

Alexander_d_emerask

Après avoir annoncé joyeusement la nouvelle et payé quelques tournées, le rouquin décida qu'il était temps d'aller visiter un peu la baraque.

Une bâtisse solide, accolée d'un côté seulement à La Cloche sur Loches...

Le rouquin esquisse un sourire en coin entre la moquerie et le sadisme, se promettant de beaux jours avec un pareil voisinage.

Les joues un peu rosies par les tournées, il avançait d'un pas presque hésitant vers la porte de sa demeure.

À l'intérieur, pas mal de poussière... apparemment, personne d'autre que lui n'aurait voulu élire domicile ici, et il commençait à comprendre pourquoi en entendant à travers l'épais mur de pierre ce qu'il s'imaginait être des cris de rage de sa chère voisine.

Un nouveau sourire, beaucoup plus satisfait, cette fois. Son effet commençait déjà et ça le ravissait à un point...

Tandis que la vilaine gamine détruisait consciencieusement ses meubles, le rouquin repartit en direction du marché, histoire d'acheter nourriture et alcool en suffisance pour la fête du soir.
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Danae

L'explication au tumulte dans la rue, Danaé l'obtient rapidement de la bouche même de son rouquin préféré... Ce fou a décidé d'emménager dans sa ville, et il a en plus choisi la maison qui jouxte la taverne de la peste fanatique. Secouant la tête incrédule, la jeune fille ne peut y croire. Elle préfère donc boire les verres qu'il offre généreusement, rendue muette par la surprise.

Et c'est qu'il a l'air heureux le bougre ! Manifestement il joue un vilain tour à Khy. Elle comprend qu'ils se sont rencontrés auparavant et qu'elle lui a sorti les habituelles gentillesses sur les roux et leur lien avec le sans-nom. La nature facétieuse d'Alex n'a manifestement pas pu résister à l'envie de la tourmenter en s'installant juste à côté... La rouquine ne peut s'empêcher de rire avec lui.
Et dans le même temps elle ne peut s'empêcher de penser que si Khy découvrait à quel point Danaé pouvait être étrange parfois, cela ne ferait que renforcer ses convictions sur les pauvres gens dotés d'une chevelure de feu...

Elle regarde Alex sortir, tanguant un peu. Elle préfère rester un peu en taverne et réfléchir à la manière de l'aider à réaliser son projet bruyant.

Au bout d'une heure à bavasser avec les gens présents, elle finit par se lever et se diriger vers les cuisines de la taverne municipale. Elle fourrage dans les placards et emprunte toute une batterie de récipients métalliques et de cuillère en bois.

C'est ainsi chargée qu'elle se rend à la nouvelle demeure de son ami et qu'elle y passe la tête :

- AleX ? Y'a quelqu'un qui peut m'aider ? Je ne vois plus où je mets les pieds là...

Elle titube sous le poids des objets, attendant que quelqu'un lui réponde.

Alexander_d_emerask

Alex revenait du marché d'un bon pas, un large sourire sur son visage dévoilait ses jeunes dents blanches et bien entretenues.

Le soleil couchant inondait sa chevelure flamboyante de reflets carrément rouges, vision de l'enfer pour sa chère nouvelle voisine, si elle le croisait en ce moment.

Cette pensée lui traversait l'esprit et il se demanda où elle pouvait bien être en ce moment, certainement en train de bouillir de rage, ou de la défouler sur un malheureux villageois.

Il avait fait de bonnes affaires sous les échoppes, le soir arrivait et les marchands ne voulaient pas rester avec de la marchandise sur les bras.

Il avait donc négocié de belles ristournes, d'où son sourire. C'est qu'il était pingre, le mioche, n'hésitant pas à embobiner les marchands les plus aguerris pour quelques deniers de moins.

Son sac était plein à craquer : une dizaine de délicieux gâteaux au miel, huit belles pièces de viande, de bons légumes frais et quatre bouteilles de vin rouge.

En même temps, il faisait rouler un grand tonneau de bière devant lui, donnant un coup de pied dedans de temps en temps.
Difficile à guider,vu comment il était chargé, chaque coup de pied manquait de le faire tomber à la renverse.

Du coup, il ne vit Danaé qu'au dernier moment, trop tard pour maîtriser le tonneau.

La barrique frôla la jeune fille, elle aussi aveuglée par son chargement, avant de s'arrêter contre la façade de la maison voisine, sans se briser heureusement.

De stupeur, la jeune fille lâcha toute sa cargaison qui roula par terre dans un énorme fracas de bruits de casseroles digne d'une apparition satanique sur la terre des hommes, ou une garnison d'Irlandais (roux) bourrés.

Le jeune homme hâta le pas vers son amie, renversant le restant de casseroles pour se frayer un chemin... et faire encore un peu plus de bruit.

Ça va? Tu n'as rien?
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Khy

Khy, elle, observe.
Spectatrice tout à fait passive, du moins autant que la colère montante le lui permet, elle fixe d'un oeil noir les deux roux qui s'agitent, faisant trembler les murs de la bâtisse. Car non, Khy n'a pas encore fait un pas en dehors de l'auberge, préférant rester au chaud, tentant d'imaginer un plan pour les faire détaler le plus vite possible. Sauf que la haine la ronge tant & tant qu'elle n'est plus vraiment capable de réfléchir. Tant & si bien qu'elle en est au troisième torchon lacéré gisant à ses pieds.
Ah ça, elle voit rouge, la brunette, aussi rouge que les cheveux infernaux du couple d'étrangers.
Mais le tonneau qui manque d'exploser devant sa porte la décide à sortir de son nid pour aller gueuler un bon coup.
Elle ne va tout de même pas les laisser faire leurs petites affaires d'hérétiques à côté de chez elle, si ?

Elle enfile son mantel d'une senestre habile, gante sa seule main valide -c'est qu'il ne manquerait plus qu'elle attrape froid !- & ouvre enfin la porte qui la protégeait du froid, tentant de contrôler ses nerfs.
La grimace de dégoût laisse supposer qu'elle s'est essayée à un sourire poli, & son nez se plisse en un mépris certain, sans même qu'elle ne s'en rende compte.
Les roux lui fichent des allergies.

- Vous.. Pourriez faire moins de bruit ?
Elle ne les regarde pas, fixant résolument la bâtisse voisine, jusque là inoccupée, la désignant en agitant une senestre gantée de cuir.
- Vous comptez vraiment.. emménager ici ?

Les mots sont crachés comme s'ils lui brûlaient la langue. Ils sont bien trop doux à son goût.
Mais elle sent le regard de l'Alix qui la fixe de la fenêtre à l'étage, & elle sait que les insultes lui porteraient préjudice.
Pourtant, lorsque son regard sombre glisse sur la jeune Danaé, la vipère ne peut s'empêcher un sourire narquois, accompagné d'une réplique qui touchera la cible, à coups sûrs :

- Je croyais pourtant que les porcs vivaient à l'étable.
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Khy

Danae

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