Afficher le menu
Information and comments (4)

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[rp] Rubicube Généalogique.

Eusaias
[Crcc Crcc Crcc Rose Rouge Rose Rose… Comme disent les Anglais : Phoque !]

Digoine était fort paisible ce matin là car le Balbuzard s’était enfermé dans son cabinet afin de prévoir quelques alliances. Il avait disposé les registres de bien des domaines afin de trouver ce qu’il voulait. La lumière d’une chandelle était bien faible et inconstante car et le souffle du Bourguignon faisait vaciller la flamme.

L’arbre généalogique était disposé sur un des bords du pupitre et en face des noms Jusoor et Griotte on pouvait lire White et Enguerrand. Le nez aquilin se pencha sur le nom suivant : Cassian. Le jeune garçon devenait peu à peu un homme et il fallait lui trouver bonne épouse. Par ce mariage le Bourguignon espérait bien tisser une alliance.

Le plus intéressant aurait été de marier Cassian au jeune Charlemagne Castelmaure, mais ce mariage contre nature aurait été, bien que politiquement intelligent, une honte pour le balbuzard. Pour cette même raison il pouvait oublier le mariage avec Miguael Enguerrand. Des femmes à marier il y en avait en Bourgogne, mais mis à part la jeune Jehanne-Elissa le balbuzard les trouvait bien trop vieilles pour son fils. Cependant le nom de la vicomtesse de Cauvisson fut noté.

Alors les mains commencèrent à faire voler les feuillets afin de trouver une héritière qui pouvait mériter son attention.


Vaxilart !

Non, Cassian n’épouserait pas Saint Fargeau mais ce duc là avait la réputation d’avoir « trempé le biscuit » dans tout ce qui bougeait et parfois ne bougeait. Il devait bien avoir une flopée de bâtardes et avec deux magouilles la bâtarde deviendrait héritière, donc Cassian serait assez vite Duc. Mais le sourire s’effaça assez vite : « Et salut vieux c*n ! Tu n’as pas une fille avec qui on pourrait magouiller pour que mon fils devienne comme moi : indispensable en bourgogne ? » n’était pas une conversation évidente à engager, surtout quand les deux ducs ne se supportaient pas. Il allait donc falloir passer par madame.




Citation:
Duchesse Lynette,
Celle dont j’ai entendu que du bien,
Salut !


Nous, Eusaias Blanc Combaz, Duc de Bouillon, Président de la noblesse de Bourgogne, nous faisons une joie de vous écrire pour vous féliciter de votre récent mariage avec le duc de Saint Fargueau.

Tiens en parlant de mariage il me vient une idée, n’auriez vous pas une fille afin de marier mon jeune fils avec elle ? Ainsi nos deux maisons pourraient voir jaillir une alliance des plus fortes.

Mais ceci n’était qu’un petit aparté.

Comment allez-vous ?

Au plaisir de vous lire.

Amicalement.

Eusaias Blanc Combaz.





Sulpice !

Quelques instants plus tard le rouquin passa la porte.

Oui Votre Grâce ?

Fait porter cela avec moult empressement ! Si le coursier n’a pas délivré le parchemin dans les plus brefs délais, il peut se considérer comme mort.

Sulpice arracha le parchemin et chercha eu plus vite un coursier pendant que le balbuzard posa ses grosses botes sur le pupitre, le dos bien callé dans le siège et un verre de vin à la main. Dans sa tête trottait un : Cassian de Blanc Combaz, Duc de Saint Fargeau baron d’Auxonne. Un petit rire fut étouffé quand il se rappela que Lynette était une Corleone comme Griotte.

Les sourcils se froncèrent. Griotte sa fille était donc devenue cousine avec les Mirandoles, qui eux même étaient les cousins des Saint Just, dont la chef de famille n’était autre qu’Agnès l’épouse de Bouillon. Griotte par ce mariage était donc devenue sa cousine en plus de sa fille ?

La main du Balbuzard gratta l’épaisse chevelure. Une chose n’allait pas… Cassian devenait par le mariage, le cousin de sa sœur, mais également le cousin de son père. Des flèches mentales commençaient à partir dans tous les sens sur l’arbre généalogique que le bourguignon s’était dessiné. On pouvait alors lire du tout et du n’importe quoi et si on prenait en compte que la fille de la Mirandole, qui fut sa maitresse, du cousin oui, avait épousé son frère, à elle, Eusaias devenait l’oncle de ses enfants grâce à son alliance au second degré même s’il restait en même temps leur cousin. La salive eue du mal à passer…


Sulpice abat le coursier !

Le rouquin venait d’arriver.

Il est parti votre grâce, sinon vous lui aviez promis la mort s’il ne se dépêchait pas.

M*rde ! Mon fils va devenir mon cousin !

[Crcc Crcc Crcc Vert Rouge Bleu Rose… Perdu !]
_________________
Gnia
Et profitant de la sérénité fragile qui planait en ce matin sur Digoine, la Saint Just répétait sa scène devant le miroir, tout en s'apprêtant, visiblement en tenue de voyage.

Mon cher époux, j'me casse de ce trou à rats...

Regard triomphant suivie d'une moue dubitative. Et de marmonner


Non non, beaucoup trop véhément ça, Saint Just ! Faut que ça donne l'impression que ça vient de lui

Mine grave, plissement de front inquiet tandis qu'elle ajuste la broche en or représentant un lion sur sa cape, présent de son époux quand il prenait encore la peine de lui faire la cour.

Mon époux, ma suzeraine me demande à ses côtés pour une affaire de la plus grande gravité. Notre suzeraine...

Mieux ! Elle se pique d'un clin d'oeil à son propre reflet, tape ses mains l'une contre l'autre avant de les frotter, un profond soupir et la voilà qui parcourt les couloirs du castel d'un pas conquérant en froissant un morceau de parchemin.

Discret grattement à la porte du bureau balbuzesque, entrée sans attendre qu'on lui autorise - faut pas déconner, hochement de chef à l'adresse du roux domestique et entrée dans le vif du sujet.
Hmm, on a dit quoi déjà ? Ah oui, voilà.


Mon époux, ma suzeraine me demande à ses côtés pour une affaire de la plus grande gravité. Notre suzeraine...
Il s'agit de répondre à notre devoir d'auxilium et de la rejoindre en Alençon...


Pas tout à fait vrai, mais le Blanc Combaz n'avait pas besoin de tous les détails.

Si vous deviez m'autoriser à y répondre, et afin de ne pas clairsemer la garnison de Digoine, j'ai songé à me doter d'une escorte. Un moine guerrier...

Bon là, c'était de l'improvisation totale, mais Eusaias semblait empêtré dans ses pensées et visiblement lui prêtait une attention minimale.
Elle cessa donc de parler et, sourcil interrogateur braqué sur le faciès en lame de couteau de son époux, elle attendait qu'il lui donne la réplique.


[Crcc Crcc Crrc Face jaune presque achevée... Jaune comme jaune cocu... Huhu...]
_________________
Eusaias
[C rcccc Crccc (non franchement on est trop bon pour imiter le cri du rubicube) Jaune Jaune Jaune Jaune ]

La poisse !

C'est là que son épouse rentre en scène. Jeune femme politique talentueuse, connue pour ses méthodes expéditives et ses nombreux titres un bel avenir s'annonçait lors de leur mariage. Sauf que... elle avait aussi beaucoup d'ennemis, de sang chauds et d'amants. Cela avait coûté au Balbuzard une tentative de meurtre à Montauban contre sa personne, une prise de bec avec certains membres de l'église romaine, des cornes et des dépenses faramineuses. Et cela ne semblait pas terminé.

Si vous deviez m'autoriser à y répondre, et afin de ne pas clairsemer la garnison de Digoine, j'ai songé à me doter d'une escorte. Un moine guerrier...

Un moine guerrier ? Haussement des épaules. J’en ai plein l’écurie voyons…. Moqueur ? Un peu.

Prenez en un castré par contre surtout si c’est pour aller à ConFesses ? Ah non c’est pour aller aider votre suzeraine…

Moment de réflexion.

Elle aime les emm*rdes votre suzeraine. La jacquerie à Saint Omer, la guerre contre le ponant et là elle lève un ban. J’étais ravi de ne pas avoir de belle mère qui aurait cherché à « m’écraser » par ce que sa fille « ellestropbien pour moi » mais j’ai hérité d’une suzeraine qui doit avoir du sang d’Attila le Hun.

Nouveau haussement des épaules.

Comme si j’avais assez d’ennuis… Surtout que par votre faute mon fils va devenir mon cousin. Famille de dégénérés… C’est de votre côté ça ?

Petit rire retenu pendant son monologue au ton laconique.

Je parie que vous avez du sang Penthièvre.

Regard qui se porte sur la généalogie.

P*tain... D’ailleurs c’est drôle ça, si Angélyque avait été plus jeune, Vaxilart aurait pu être ma sœur… Toujours blasé. Quoique on ne nous aurait jamais cru.. On est bien trop différent avec le duc de Saint Fargeau…

Regard blasé sur son épouse.

Aidez moi bon sang ! Je m’y retrouve plus dans vos liens de sang et savoir Cassian va m’appeler cousin ça me file de l’urticaire.
_________________
Gnia
Première pique et la Saint Just lève les yeux au ciel. Le Blanc Combaz l'a toujours soupçonné d'avoir la cuisse légère même quand elle les tenait fermement serrées. Rien de nouveau.

Petite respiration qui ferme ses narines lorsqu'il s'en prend à la Comtesse de Lille. C'est de bonne guerre, celle-ci ne lui a pas mené la vie facile lorsqu'il avait été question de donner la main de sa vassale au Balbuzard.

Grincement de dents incontrôlé lorsqu'il parle de famille de dégénérés. Surtout ne pas répondre, il est en train de la laisser partir sans même y réfléchir.
Surtout ne pas lui dire que si elle n'a pas de sang Penthièvre, ses filles doivent en avoir, certainement.

Profonde inspiration pour ravaler le fiel qui lui brûle les lèvres. Elle s'approche alors de son époux, pose une main rassurante sur son épaule et elle se lance dans un cours magistral de généalogie pour débutants.


Récapitulons, voulez-vous.
Il n'y a guère lieu de s'inquiéter de consanguinité icelieu.
Vous voulez marier un fils adopté, dont on ne connait pas l'ascendance, à une bâtarde de Saint Fargeau ou de sa femme.
Je suis liée à Saint Fargeau parce qu'il a reconnu le Flex, mon cousin germain, comme l'un de ses bâtards et je ne suis pas de la Mirandole, comme Vaxilart, mais de Dublith.
Nous ne sommes, vous et moi, liés que par alliance.

Alors oui, si vous mariez votre fils à l'un des oublis du Duc, effectivement vous marierez votre fils à une mienne cousine par alliance.
Aucune inquiétude, je l'espère, s'il s'agit d'une fille de la Duchesse Lynette, issue d'un précédent mariage ou d'une déraison passagère.

Bref, votre fils devient votre cousin, mais par alliance d'alliance d'alliance. On est loin de la consanguinité !
Et n'oubliez pas que Dublith ou Saint Just, s'il doit y avoir une dégénérescence du sang, elle n'a guère cours chez la roture, mais plutôt chez vous autres de sang bleu.


Et toc !
Elle n'a quasi pas fait de pause dans son discours, noyant Eusaias sous les explications. Ne reste plus que le coup d'estoc avant de filer à l'anglaise.
Une main tendre qui vient caresser légèrement la joue abîmée de son époux, un baiser chaste posé sur la cicatrice, et elle se relève.
Point le temps de réaliser et la bourrasque Saint Just est déjà à la porte.


Vous voyez, mon ami, vous vous inquiétez pour des broutilles.
Souhaitez-moi bonne route.


Il n'y a plus que le minois, étrangement souriant, qui apparait à l'huis, le reste du corps est déjà dans le couloir, en train de chevaucher, en train de réapprivoiser un autre corps trop longtemps oublié. Elle se reprend et en profite pour hurler à la cantonade dans le couloir


Sulpice ! Vérifie qu'on a bien fait seller Carimaros des Marais, Sa Grandeur va guerroyer.

Encore.
Si elle a de la chance... Et arrive avant la fin.

Un fin sourire à la mention de son lourd destrier au nom fleurant bon la superstition picarde. La Comtesse vogue déjà vers un ailleurs qui promet d'être mouvementé avant de revenir vers le Balbuzard.


I'll be back ! *

Peut-être.


*[HRP : "Je reviendrai" Terminator]
_________________
Erwelyn
La duchesse en question – car c'était elle – se trouvait en plein mâchouillage de cheveux en sa baronnie d'Evron lorsque le parchemin fut amené jusqu'à elle. Depuis son mariage elle ne songeait qu'à une chose, enfin presque : comment éliminer Vaxichou. Pour l'instant elle n'avait pas encore trouvé, mais elle sentait qu'elle se rapprochait du but. Ce qui la titillait également était cette foutue blessure au bas-ventre qu'on lui avait asséné durant la guerre, ce qui la laissait dans l'expectative sur la possibilité de pouvoir enfanter. Et pour connaître la réponse, elle était tout de même obligée de passer par la case Vaxilart et sa couche... L'horreur quoi. La baronne aurait bien pris un amant, sauf que niveau péchés, elle avait légèrement abusé ces derniers mois et qu'Aristote risquait d'être super énervé contre elle à force.
Bref, voilà pourquoi la Mainoise mâchouillait les mèches de cheveux qui dépassaient de son hennin en ce jour froid de février.

Lire du courrier lui changerait au moins les idées. Elle s'installa donc dans un haut fauteuil, posa ses petons sur un petit repose-pied en velours rose, demanda à ce qu'on lui verse un verre de liqueur et fit enfin péter le sceau qu'elle ne reconnut pas pour n'avoir jamais reçu de courrier le portant.
A la première ligne, elle grimaça. Le « duchesse » lui rappelait difficilement à qui elle était mariée depuis quelques mois.
A la deuxième ligne, elle sourit. Bien sûr qu'on ne disait que du bien d'elle voyons, elle était poney rose après tout.
A la lecture de la suite, elle fut perplexe. Étonnant que le Blanc Combaz, qu'elle n'avait croisé qu'une fois lors d'une chasse sur les terres des Josselinière lui écrive un courrier. Qu'en avait-il à faire après tout qu'elle ait épousé le Mirandole ?
Mais lorsqu'elle eut terminé le courrier, un sourire en coin s'était établi sur son visage.
Le duc lui proposait donc une alliance, et surtout un promis pour une éventuelle fille qu'elle aurait.

Qui donc était le jeune fils d'Eusaias ? Peut-être Cassian, le petit pourceau qui avait essayé d'amadouer Ygerne avec des courriers où il parlait de lui nu. Ça se discutait comme proposition, mais en même temps, il était fils d'Eusaias, personnage connu et reconnu en Bourgogne et au-delà. Ou alors le duc bourguignon avait un autre fils dont elle ne connaissait pas l’existence, fort possible au demeurant, la poney rose était loin de connaître toutes les descendances de tous les nobles du royaume.

Tout ça lui fit penser que Griotte était sa cousine mais aussi la fille d'Eusaias. Par conséquent, Ygerne bientôt adoptée, la rouquine devenait petite cousine de sa cousine. Mais si mariage il y avait, Ygerne deviendrait aussi la belle-sœur de sa petite cousine. Autre chose, Griotte sa cousine, est-ce que ça faisait d'Eusaias son propre oncle à elle, vu qu'il était le père de sa cousine ? Et en même temps il deviendrait alors le beau-père de sa fille à elle ? Il serait donc le beau-père de sa grande nièce ? Lynette creusa encore tout en fronçant les sourcils. Si on rajoutait en plus que sa belle-fille avait épousé son beau-fils, son beau-fils était devenu son beau-fils par alliance et sa belle-fille sa belle-fille par alliance, c'était un beau sac de nœud difficile à démêler.

La duchesse prit un parchemin, une plume et de l'encre rose, commençant à noter les noms et traçant des flèches qui partirent dans tous les sens. Au lieu de l'éclairer, ça ne fit que lui coller un mal de crâne qu'elle dut faire passer avec un autre verre de liqueur.
La seule chose qui était assez claire, c'est que finalement les seuls liens du sang qui existaient vraiment étaient ceux de Griotte et Lynette et Griotte, Cassian et Eusaias. Finalement il n'y avait pas grand risque niveau consanguinité.

Le parchemin griffonné dans tous les sens fut mis de côté et c'est un vélin qu'elle prit cette fois-ci, pour marquer l'importance de la correspondance.


Citation:
Mon cher duc,

je me porte comme un charme depuis mon mariage, mais j'imagine que vous savez ce que c'est, car si je ne me trompe pas, vous convolez en justes noces également depuis peu. J'en profite donc moi aussi pour vous envoyer tous mes vœux de bonheur.

Pour en venir directement au fait, votre proposition, ma foi, est fort intéressante. Une alliance Corleone-Mirandole-Blanc-Combaz et bourguignonne-mainoise serait des plus habile.
Il se trouve que j'ai effectivement une fille en âge de se marier, à qui je vais bientôt confier une seigneurie en mes terres mainoises.

Nous avons donc là bonne raison de nous rencontrer l'un l'autre.

Au plaisir de vous lire rapidement
Amicalement

Erwelyn Corleone



Bon, elle n'avait pas encore adopté Ygerne officiellement mais ça se ferait sous peu, pas la peine de balancer tous les détails direct au premier contact, il fallait surtout appâter le poisson qui avait essayé de l’appâter elle.

La baronne fit donc appeler un messager qui partit à brides abattues en direction de la Bourgogne, et, satisfaite d'avoir peut-être trouvé un mari à Ygerne, elle se resservit un verre pour s'en féliciter.


[Crcc Crcc Crcc Bleu Rose Bleu Rose... même joueur joue encore !]
_________________
Eusaias
[crcccc – crcccc - mpff - crcccc – M*rde ! ]

Vous voyez, mon ami, vous vous inquiétez pour des broutilles.
Souhaitez-moi bonne route.


Oui bonne route.

Et le nez de se replonger dans « l’arbre ». Cassian sera pas le cousin de sa femme ou du moins seulement par alliance, mais vu qu’il va lui en passer une au doigt e n’est pas important. La mainoise dans le Maine, le Vaxichou dans un pensionnat, Cassian à saint Fargeau, moi une main sur Auxonne, Agnès….

Pourquoi je lui ai dit bonne route ! Sulpice attache là !

Mais de toute évidence le rouquin n’entendit dit rien, ou fit tout comme.


Plus tard…

Enfoncé dans son fauteuil de velours rouge, le sourire serein, celui qu’il avait retrouvé en retrouvant Alycianne, était masqué par sa main qui offrait au balbuzard quelques ongles à ronger. Vêtu d’une simple chemise, malgré leur tardive, le bourguignon était plongé dans sa lecture quotidienne.

« …tel un diable sorti des ombres, le jeune écuyer porta de-ci de-là des coups de goupillon jusqu’à ce que le baron puisse s’extirper de l’embuscade… »


P*tain c’est beau…

Un coursier en approche !

La voix de la sentinelle retentit dans tout le château, mais le bourguignon ne s’en inquiéta pas d’avantage. Du moins jusqu’au :

R’gardez ça en plus il porte du rose !

Les sourcils froncés le résumé se fit : Coursier > Rose > Mirandole > cousin, cousine, viens là qu’je te p*ne> Cassian > Pas touche à sa sœur > Vaxilart > Auxonne > Eusaias. C’est à ce moment là qu’il se dressa, les pieds toujours dans leur bain de pieds :

Auxonne est à moi ! Portez-moi ce courrier !

Les pieds toujours plantés dans sa bassine, le sceau rose sauta afin que le « Couillu » puisse apprécier la réponse.

Hahahaha ! Faites prévenir le coursier qu’il prévienne sa maitresse que je prendrai contact avec elle bientôt. Qu’elle en profite pour dire à sa fille qu’elle va épouser l’un des plus grands bourguignons et que moi je vais en profiter pour expliquer à Cassian que porter du rose parfois c’est une bonne chose.
_________________
Erwelyn
[A Evron]

Hiiiiiiiiiiiiiiiii ! J'ai trouvé un mari pour Ygeeeeeerne ! Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !

Et voilà comment la Corleone ruina les tympans du coursier qui s'était tapé l'aller-retour Maine-Bourgogne en un temps record. De justesse elle se retint pour ne pas le prendre dans ses bras et lui coller un bisous baveux sur la joue. Mais elle était de haute noblesse maintenant, il ne lui fallait plus trop toucher les gueux.

Ça va être un mariage fabuleux, en grandes pompes ! On va mettre des poneys roses qui vont tenir la traine d'Ygerne, et le curé sera habillé en rose et tout le monde aussi !
Dites au duc que j'attends de le rencontrer avec grande impatience, et que ma fille sera honorée d'épouser le fils d'un si grand homme.

Il n'y avait aucun lien de parenté entre Ygerne et Lynette, mais c'était comme si elle mariait sa propre fille. Ses entrailles, d'ailleurs, la titillèrent quelque peu, lui rappelant qu'il était grand temps d'enfanter, si tout ceci était encore possible. L'image de Vaxilart passa rapidement devant ses yeux et la baronne secoua la tête pour l'effacer. Il s'agissait maintenant de régler le détail de l'adoption d'Ygerne. Elle souhaitait lui en faire la surprise le jour de son anoblissement mais elle allait devoir changer ses plans vu ce qui se profilait. Par contre, la poney rose ne savait pas vraiment si elle devait fournir un document officiel ou pas. Les Corleone n'étaient pas enregistrés auprès de l'hérauderie, et vu les membres de la famille, c'était clairement pas envisageable d'en faire une famille noble.

Mordillant ses cheveux elle se cala dans un siège, se demandant si, étant devenu la femme du Mirandole, elle devait passer par lui pour adopter la rouquine. Mais si elle ne souhaitait faire une adoption que sous le nom de Corleone, était-ce possible ? Et dans ce cas, devait-elle fournir un document scellé à Mnemosyne ou Phylogène ? Sans doute que non, si la famille n'était pas enregistrée... Rhaaa, les questions sur ces histoires de famille, d'adoption, de mariage et de liens incestueux commençaient vraiment à lui causer un nouveau mal de crâne. Aussi, pour éviter de vider à nouveau une bouteille de liqueur, elle prit sa plume et écrivit à Mnemosyne, ancienne comtesse du Maine qu'elle voyait régulièrement au château mainois. Les contacts, ça aide.

Quelques jours plus tard, la Corleone reçut enfin la réponse qu'elle attendait, et tout son visage s'éclaira. D'un grand geste elle ouvrit la porte, sortant son museau dans le couloir et criant :

Madeleeeeiiiiiiine ! Faites appeler Ygerne, je veux la voir sur le champ en ma chambrée !

[Crcc Crcc Crcc Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii]
_________________
Ygerne
[Evron, Evron...]

- Touummm Tu tu Touuuum Toummm Tutoum Toutoum toutoum... Poneybouboule ici présent, souhaitez-vous prendre Tralala comme épouse et la chérir infiniment même durant vos coliques les plus fulgurantes jusqu'à ce que la mort vous sépare?

...

- Poneybouboule vous êtes prié de ne pas manger la coiffe de la mariée... non mais c'est pas possible! Tralala vous auriez pu attendre la fin de la cérémonie pour vous vider les boyaux! Franchement vous pourriez y mettre du votre! Le jour où mon prince viendra... à moi je serai jamais prête!

La rouquine se laissa tomber dans la paille, fit la moue et observa ses compagnons de toujours: Poneybouboule descendant direct des Poney pur race d’Angleterre avait pour père Poneyribot et pour mère Franfreluche 1ère or le père de celui-ci aurait fauté avec un cheval de trait au doux nom de coup de folie, après une soirée arrosée. Témoin de ces faits, Fanfreluche renia Poneyribot et s'amouracha de Gladiateur... Or la mère de Tralala aurait été issue d'un croisement entre un pure sang et une jument de trait au doux nom d'Or noire... le lien de parenté entre le Poney et la vieille jument n'étant pas confirmé on peut tout de même conclure que l'un et l'autre serait cousin au troisième degré par...

- Ygerne! Erwelyn vous demande!

La gamine se releva d'un bon, enleva la paille de ses cheveux et couru rejoindre sa maîtresse.

[Crccc Crrrrr Fuchsia vert-olive bleu-pistache CRKKK CRKKKK]
_________________
Erwelyn
La duchesse l'attendait, faisant les quatre cent pas dans sa chambre, passant du lit à la fenêtre à la cheminée. Comment la gamine allait-elle réagir à cette demande d'adoption ? Peut-être qu'elle refuserait, la laissant là, avec ses rêves de mariage grandiose et rose pour sa presque fille. Ce qui était sûr c'est que pour l'instant elle ne lui annoncerait pas qu'elle lui avait trouvé un mari. Lynette était quasiment sûre que le jeune homme en question était Cassian et si Ygerne apprenait tout ça d'un coup, son cœur risquait de lâcher sur le champ. C'est fragile ces petites bêtes, surtout après tout ce qu'elle avait traversé.
Alors qu'elle revenait une énième fois vers la porte, celle-ci s'ouvrit enfin, laissant apparaître une Ygerne les joues rougies par le froid et le sourire innocent. Sans un mot, Lynette lui prit les mains et l'amena au bord du lit, la faisant s'asseoir. La poney rose se mit ensuite à la détailler. D'abord ses cheveux roux, puis son front, ses sourcils, ses grands yeux, son visage. Puis elle sourit.

Ma chère Ygerne, es-tu heureuse ici avec moi ? Aurais-tu voulu connaître un autre destin ?
Il m'est important de le savoir aujourd'hui. Car selon ta réponse, ton avenir en sera irrémédiablement changé.

Ça c'était du mystère mystérieux, mais elle se devait tout de même de savoir avant d'aller plus loin avec Eusaias si la jeune fille souhaitait réellement rester avec elle. Oh, elle tiendrait sa promesse d'anoblissement, c'était sûr. D'ailleurs, Verdelles n'attendait plus qu'elle. Le blason était prêt et Lynette avait été voir les terres pour s'assurer de ce qu'elle pourrait y cultiver et des bois qui en dépendaient. Ygerne le méritait, ce fief, sûrement beaucoup plus que beaucoup de seigneurs et de dames anoblis pour accélérer un mariage avec un noble. Mais l'adoption, c'était un geste autrement plus symbolique, chargé de tellement de chose. Il devait y avoir un réel échange, un réel amour entre deux êtres pour qu'une telle chose les unisse.

Alors, impatiente, la duchesse scrutait les traits de la jeune rousse, suspendue à ses lèvres.

_________________
Ygerne
De son pas sautillant, sourire aux lèvres, la gamine arriva face à Erwelyn. Elle s’apprêtait à inonder sa patronne de paroles sur ses recherches généalogiques des Poneys à leur service mais fut arrêtée dans son élan par la mine songeuse… mystérieuse de Lynette. Et pour une fois la gamine devint sérieuse elle aussi.
Ma chère Ygerne, es-tu heureuse ici avec moi ? Aurais-tu voulu connaître un autre destin ?
Il m'est important de le savoir aujourd'hui. Car selon ta réponse, ton avenir en sera irrémédiablement changé.


Et là, le doute ! Les sourcils se froncent, elle tente de retenir un bégaiement, le regard d’Erwelyn se fait inquisiteur et la rouquine rougit. Pourquoi lui poser cette question ? Avait-elle fait quelques choses de mal ? Les nœuds de couleur seraient-ils mal classés par dégradé ? Un nouveau rose serait à la mode et la gamine avait oublié de changer toute la garde-robe ?


- C’est que Poneybouboule… vous voyez enfin…

Non… non incriminer Poneybouboule ne la sauverait pas d’un faux pas. Elle respira bien fort, releva les yeux et se prépara à affronter le pire.

- Ben évidemment que j’suis heureuse avec vous… et pour rien au monde j’voudrai avoir un autre destin… j’veux pas r’partir sur les routes et gagner ma croute de pain…enfin... alors si y a quelque chose que j’ai mal fait.. ?

Ah moins que… Oui c’est ça ! Erwelyn a trouvé la chambrière idéale, formée, éduquée… parfaite et allait renvoyer Ygerne ! Elle avait été témoins de nombreux entretiens de jeunes femmes par le passé… Oui c’est ça ! On l’avait supplantée !

- Non me chassez pas ! C’est vrai que j’ai renversé un peu de liqueur de mirabelle sur votre robe rose abricot préférée mais on remarque presque plus l’auréole ! Mais j’me reconcentrerai sur mon travail… puis j’tiens à vous et j’veux pas vous quitter…

Elle était peut-être maladroite mais au moins elle était sincère.
_________________
Erwelyn
Lynette scruta la jeunette et la moindre de ses réactions. Elle se rappelait encore du jour où elle l'avait rencontrée. Une petite assez crasseuse, sortie d'on ne sait où pour se retrouver au lieu de rendez-vous d'une chasse à courre organisée par Aimbaud. Ygerne s'était retrouvée sur son cheval, l'accompagnant dans la cavalcade et la chute dans la boue qui avait suivie. Et depuis ce jour là, elles ne s'étaient pas quittées. Oh, il y avait bien eu ces quelques jours où, morte d’inquiétude elle avait attendu le retour de la petite qui avait disparue après les victoires de la musique organisées à Paris. Quand la gamine était revenue, pâle, amaigrie, des cernes sous les yeux, Lynette n'avait rien dit. Elle lui avait seulement fait chauffer de l'eau, l'avait installée dans un baquet et s'était occupé d'elle, sans lui poser de question. La poney rose avait senti à ce moment là qu'il n'y avait pas besoin de parler, mais juste lui montrer qu'elle était là, pour elle.

La duchesse sourit lorsque Ygerne bégaya ses quelques phrases. Au milieu de tout ça, elle en avait ressorti la substantifique moelle : la petite l'aimait, et elle voulait rester avec elle. Sa main gantée se leva et alla caresser les cheveux carottes, avant de reprendre ses mains dans les siennes.

Ygerne, je ne peux pas te garder en tant que chambrière...

Taquine, la Mainoise regardait sa presque fille avec un petit sourire en coin, laissant un silence s'installer.

Je souhaite d'adopter, de tout mon cœur. J'aimerais faire de toi ma fille, et te donner tout ce dont tu as besoin. Tu m'as apporté tellement depuis notre rencontre en Bourgogne, je ne veux plus que tu sois dans le besoin, ne serait-ce qu'une seule journée.
Et j'ai aussi écrit au maréchal d'armes du Maine, nous allons pouvoir organiser la cérémonie pour l'octroi de tes terres de Verdelles. Je suis convaincue que tu sauras en faire un bel endroit.
Qu'en penses-tu ?


C'est limite qu'elle ne lâcha pas un « Et... je t'ai trouvé un époux ! N'est-ce pas merveilleux ? », qu'elle retint de justesse. Maintenant silencieuse, elle observait Ygerne qui semblait être au bord de la crise d'apoplexie.

Ygerne, tu te sens bien ?
_________________
Ygerne
Ygerne, je ne peux pas te garder en tant que chambrière...

Et voilà ! Elle avait vu juste. Elle était devenue has been et Erwelyn allait la remplacer par une jeune donzelle toute fraiche et toute neuve. Elle se souvenait bien d’avoir croisé sa patronne au marché causant avec une blondasse, maintenant qu’elle y repensait….

Elle sentit ses yeux picoter mais retenait de justesse ses larmes. Non elle ne pleurerait pas, non elle serait forte. De toute façon elle pouvait bien se débrouiller seule hein ? Et qui sait peut-être trouverait- elle une nouvelle maison qui voudrait bien d’elle. Elle pouvait écrire aux connaissances des Poney roses…. Y a bien quelqu’un qui trouverait une petite place pour elle… non ?

Elle ne fit donc pas attention au petit sourire, elle imaginait déjà les paroles : je te laisse quelques semaines pour tenter de te trouver un point de chute.. tu pourras garder les robes et si tu le souhaites je peux toujours faire un mot de recommandation.

Elle renifla donc bruyamment… et se concentra sur les paroles de Lynette…
Adopter… faire de toi ma fille… cérémonie…anoblissement

Elle leva ses grands yeux bleus et découvrit enfin le sourire de sa future mère. Avec le temps elle avait fini par considérer Erwelyn comme sa famille… mais jamais elle n’aurait imaginé formaliser les choses un jour. Elle ! La petite vagabonde, orpheline… sans éducation… la rouquine maladroite…

Elle aurait voulu lui dire merci, se jeter dans ses bras, pleurer de joie mais le sol sembla soudain instable, le paysage plus flou… elle perdit pied et réaction de dame noble, elle s’écroula dans les bras de Lynette… et eu tout de même le temps de murmurer un maman… et attraper une bouteille de mirabelle au passage.


[Cssss crkkkk ckkkrrrr ROSE ROSE ROSE]

_________________
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)