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[RP Fermé] Toute innocence se souille inéluctablement...

Ellisabeth.
Commence l'annonce le titre se rp est fermé. Donc pour toute envie d'y participer, contactez moi par mp.

Le titre est une citation de Gilles Leroy.


[Nevers - Février 1460]

Que les choses changes vite...

Allongée sur le petit lit de la chambre simple qu'elle venait de louer, celle qu'on nommait à présent l'Oisillon peinait à s'endormir. Ce n'est pourtant pas la fatigue qui manquait. Chaque partie de son être était tendu, courbaturé. Mais son esprit agité lui refusait se repos auquel elle aspirait. Sa vie avait prit un drôle de tournant depuis sa sortie du couvent, et jours après jours,heures après heures, elle perdait le peu de repères qu'elle avait réussit à conserver.

Les soeurs lui avaient conseillé Moulin alors elle s'y était rendu. C'était la ville la plus proche. Elle y avait passé plusieurs semaines, s'aclimatant difficilement à sa nouvelle vie. La culture, elle connaisait, elle n'avait pas eu de mal à subvenir à ces besoins. Mais les gens, la ville, la foule, la possibilité de voir à chaque tournant une nouvelle tête, non. Pour celle qui avait grandit dans un lieu confiné dans lequel elle connaissait chaque autre habitant, c'était un choque.

Et puis, il y avait toute ces infractions aux valeurs qu'on lui avait inculqué... Ces hommes qui buvaient à n'en plus savoir marché. Ces femmes qui, sans être mariée, étaient mères et amantes ... Tout cela, l'effrayait. Pas une journée ne s'était dérouler sans que la question sur son choix n'était venu la perturber. Avait-elle eut raison de partir ? N'aurait-elle pas mieux fait de rester et de prendre le voile ? Mystère ...

Alors elle avait limité ces sorties en tavernes, n'appréciant guère l'interet que certain pouvait montrer à son égard... Jusqu'à Lui. Il l'effrayait et pourtant elle l'avait suivit. Plus que tout les autres, il était un énigmes. Tantôt dur et froid à l'en faire trembler de peur, parfois attentif et presque tendre, elle ne savait jamais sur quel pied danser en sa présence. Elle aurait dû le fuir, elle le savait, mais quelques chose la retenait. Un quelques chose qu'elle n'arrivait ni à comprendre, ni à définir ...

Et le souvenir due bref aller et retour à Moulin lui revient à l'esprit. Par trois fois, il l'avait ...Embrasser ? Elle n'en était pas bien sur. Pouvait-on vraiment cela ainsi ? Cela n'avait rien eut de vulgaire ou passionné. Lui même le lui avait dit. Et, même dans sa totale ignorance de ces choses là, l'Oisillon s'en rendait bien compte. Au mieux, cela avait-il été taquin, avec pour seul but de la surprendre. Au pire, une simple curiosité de sa part. Hors mis peut-être celui du matin même mais il avait été tellement bref ... Le rouge lui monta aux joues. Le rythme de son coeur s'accéléra.

Ce qui lui faisait le plus honte n'était pas les actes eux même, mais se qu'elle y avait ressentit. A son corps défendant, elle avait aimé ... Et elle n'aurait pas dû. Non, jamais elle n'aurait dû. Secrètement, elle se mit à maudire la douce chaleur qui se rependait parfois en elle quand Il l'approchait, ces légers fourmillements qui apparaissaient aux lieux même où Il la touchait ...

Fébrile mais honteuse, elle rejeta rageusement les draps qui la recouvraient et se leva. Le froid bénit filtra aussitôt au travers de la simple chemise qu'elle portait, calment un peu la fièvre qui l'avait prise. En quelques pas, elle fut agenouillé prêt de sa besace. C'était un simple sac de cuire tanné par le temps que chaque fille recevaient le jour de leur départ. A ces yeux il était tout. Lui et se qu'il contenait représentaient les seules liens qu'elle gardait avec son ancienne vie. Délicatement, elle en sortit rugueux tissus qui n'avait pour but que de protéger se qu'elle souhaitant tant conserver. Le posant avec douceur sur ces genoux, elle en défit les pans dévoilant un martinet en bois. Objet de nombreuse souffrance, elle n'avait pourtant pas eu la force de s'en défaire ... Pas encore ...

A la vue de l'objet, un autre souvenir se rappeler à elle cer c'est ensemble qu'elles avaient souvent du subir l'instrument.


" Louise ... "

Cette amie si chère qui avait dû faire à un choix quelques mois avant elle. Qu'importe ce dernier, il aurait procédé à leur séparation dans tout les cas. Les lois du couvent était très strictes sur se point. Et Louise avait choisit le voile... Mais l'Oisillon gardait l'espoir qu'une fois ces voeux prononcer, après une longue formation de plusieurs années, elle pourrait la revoir. Mais rien ne serait comparable. Elles ne seraient plus ensemble, couché dans le même lit, à se chuchoter en pleine nuit leurs rêves d'enfant mais bien debout dans un parloir froid et sans lumière. Peut-être qu'avec un peu de tact, si mère Jeanne restait la matrone du lieux, alors oui peut-être auraient-elles le droit de se promener dans les jardins ...

L'idée de prier le Très-haut de lui donner cette chance, ramener la jeune fille à la dure réalité de son comportement et ces pensées. La honte fit céder le peu de barrières qu'elle maintenait et doucement, silencieusement, des larmes firent perler ces joues. Serrant l'instrument contre sa poitrine, la petite blonde trembla. Elle devait se punir, elle le savait. Cela avait toujours été ainsi. Toute faute mérité peine, qu'elle soit en acte ou en pensées.

Alors, la main tremblante de ces sanglots, l'Oisillon fit glisser sa chemise de ces épaules, dévoilant une partie de son dos. Mais les lanières ne bougèrent pas et ces pleurs redoublèrent.

L'endurcissement se fera peut-être par le sang, mais aujourd'hui, c'est par les larmes qu'il commençait ...

_________________
Ellisabeth.
[Bourges - Février 1460]

Que les choses changes vite...

Une nouvelle fois, cette constations frappa la jeune fille. Assise sur un banc de l'église Saint-Arnvald, elle regardait sans vraiment la voir, la croix suspendue au dessus de l'autel. Une nouvelle fois et comme souvent, quand elle se sentait ces repère vaciller, l'Oisillon cherchait refuge dans la maison de Très-Haut. Et là, ils vacillaient dangereusement...

Pourquoi ? Pour moult raisons qu'elle n'était pas sur de toutes comprendre. Mais elles avaient toutes un point commun : Lui.

La première était qu'il brillait par son absence... Et cet éloignement, n'était pas pour rassurer la blondinette. La veille, à quelques heures du dépare, il lui avait appris qu'il ne partirait pas avec eux comme prévue. Sa jeune soeur, qui ne devait pas être beaucoup plus vieille qu'elle, avait été abusé par un inconnu qui l'avait fait boire plus que de raison et se retrouvait dans l'incapacité de faire la route le soir même. Cet état de fait, avait beaucoup surpris l'Oisillon qui imaginait difficilement Eliane se laisser abuser ou tromper par quelqu'un. Elle était tellement ... Sur d'elle. Mais l'impatience du reste du groupe, et en particulier celle de Dryken, ne leur avait pas permis de rester pour l'attendre. Aurait-elle pu décider de rester malgré tout ? Oui surement... Mais l'idée de s'immiscer dans un voyage entre le frère et la soeur ne lui plaisait guère... Eliane l’impressionnait beaucoup trop...

Mais là n'était pas la véritable raison de se refus de demeurer à Nevers. Non, cette raison-ci était beaucoup moins avouable : La jalousie. Ce sentiment vicieux qui s'insinuait en vous comme de l'eau dans du calcaire et fissurant de la même manière, les certitudes que l'on a, avait rendu la blondinette terriblement honteuse ... Oh, ce n'était pas la jeune soeur du vieux loup qu'elle enviait ainsi, mais une jolie brune qui était se qu'elle ne serait surement jamais... Son assurance avait attirer l'attention de l'Italien, faisant naître chez sa jeune protégée un sentiment qu'elle n'avait jamais eu l'occasion de connaitre jusqu'ici et qu'elle ne savait donc pas comment contrer. Le doute, l'angoisse, la peine et même la colère mais surtout l'Envie l'avait prise au dépourvue, l'obligeant, pour ne rien montrer à être plus silence qu'à l'accoutumé. Ce qui, heureusement, ne semblait avoir surpris personne et n'avait éveillait aucun soupçon...

Alors elle avait fait le choix de voyager en compagnie de la peste et du choléra pour fuir . C'était si facile ... Ou dû moins c'est se qu'elle avait cru... Car une fois sur les chemins, à suivre ces deux hommes qu'elle connaissait à peine, l'envie de faire demi tour était vite apparue et ne l'avait plus quitté. Elle se sentait ridicule d'avoir réagit comme la plus capricieuse des enfants. Et c'est finalement par le biais d'un petit volatile, venu la cueillir à son entrée dans la ville qu'elle retrouva un lien avec lui.

Le vieux loup ...

L'écriture, qu'elle connaissait à présent, ne laissait aucun doute. Mais, appréhendant son contenue, la jeune fille n'osa l'ouvrir sur l'instant devant ces compagnons de routes et ranga vite la missive dans les plie de sa robe, attachant le volatile à son sac. Il lui serait utile en cas de réponse. Mais pourquoi donc l'y écrivait-il ? Est-ce pour lui annoncer sa décision de rester à Nevers, prêt de la brune ? Ou de prendre un autre chemin avec elle ? Peut-être est-ce à cause de la question qu'elle lui avait poser avant son dépare ? Quoi que se fut, l'oisillon le redoutait. Alors, dés qu'elle le pu, elle faussa compagnie aux deux hommes pour trouver refuge dans l'église de la ville.

Et c'est seulement, une fois là bas, quand elle se fut assurer qu'elle était seule dans se lieux qu'elle l'ouvrit.


Citation:


Mon Oisillon,

depuis ton départ de cette nuit, j'ai tourné un moment dans ma chambre avant de me décider à prendre la plume pour t'écrire ce mot. Ta question d'hier, à savoir si tu étais mon jouet, m'a turlupiné un moment et bien que voyant là une manoeuvre de Dry pour s'attirer tes bonnes grasces, il me fallait te répondre à tête reposée.

Mais finalement, répondre pourquoi ? Pour me justifier auprès d'un mâle frustré et sans aucune personnalité ?
Je vais le faire quand même parce que c'est toi qui me l'a demandé l'Oisillon.

Qu'un vieux loup comme moi s'intéresse à un oisillon a de quoi en perturber plus d'une personne, je l'avoue et alors ? Cet homme serait-il donc si jaloux qu'il se sent obligé de venir perturber ta jeunesse avec ce genre de fadaises ?
Puisque tu veux de la franchise je vais en avoir. Après, tu feras comme bon te semblera. Je te l'ai dis hier, tu n'es pas ma prisonnière. Si j'en voulais une, j'aurais été m'adresser à un marchand d'esclave qui m'aurait vendu une créature obéissante et offerte. Maintenant en ce qui te concerne, je ne pourrais pas taire que l'attrait de ta jeunesse n'entre pas en jeu. Savoir que je suis le premier à pouvoir façonner cet esprit prisonnier d'un carcan ecclésiastique afin de lui montrer le chemin de la liberté, offrir ce corps aux caresses de mes lèvres comme de mes doigts attisent le désir que j'ai de toi car désir il y a Ellis... Tes lèvres ont ce gout de l'innocence qui attrape les vieux loups comme moi et les malmènent pour leur infliger la souffrance du refus que tu pourrais m'apporter.
Et pourtant... pourtant j'ai vu comment tu as pris soin de moi l'autre soir, j'ai vu tes gestes qui malgré la peur sont devenus douceur pour mieux m'apaiser... Alors non tu n'es pas mon jouet bella mia sinon j'aurais sacrifié ta vertu depuis longtemps pour te prouver que tu m'appartenais. Je te laisse même libre de l'offrir à qui tu veux... Comme quoi ce bastardo de Dry n'est que mensonge et vilénie.

Aujourd'hui tu es loin de moi alors prends en compte tout ce que je viens de te dire et si tu désires, pars avec lui... Continue ta route avec cet homme. J'en serais peiné mais ton destin n'est pas le mien Ellis... Tu le tiens entre tes mains mon oisillon.

Je n'irais pas plus loin dans ce courrier.. Je n'ai plus à me justifier devant personne. On essaie de me faire mettre genou à terre depuis plusieurs jours, je resterai fier et le menton levé... Continue ta route et fais attention à toi l'Oisillon... Des loups se cachent sous le visage d'agneau.

D.
Vieux loup fatigué.


Longtemps, la blondinette resta là, à regarder la feuille de parchemin sans vraiment la relire. Il ne lui en voulait pas ... Il venait ... Ces deux affirmations furent un baume pour ces peurs et lui arracha un léger sourire. Il venait ... Mais les quelques incertitudes lu dans et entre les lignes l'alarmèrent. Elle devait lui répondre et lui répondre vite. Qu'il ne doute pas. Qu'il sache et s'apaise.

Alors sans plus attendre, elle se mit à genoux sur les dalles froides du lieu saint et, utilisant le banc comme pupitre, elle écrivit.


Citation:


Pour un vieux loup qui doit s'apaiser,

Je n'aurais pas dû vous poser la question, à présent, je m'en rends compte et je le regrette. Pourquoi ? Parce que vous m'avez souvent mise en garde contre Dry et les hommes dans son genre, alors j'aurais dû comprendre avant. Je n'aurais pas dû l'écouter. Des serpents qui ne semblent pas en être ... Je comprends mieux cette métaphore à présent.

Alors j'espère que vous pardonnerez à la sotte que je suis, son manque de considération et de jugeote. Sachez seulement, que je demeurerais à Bourges jusqu'à votre arrivée. Certainement en compagnie de Niccolo. Dry semble persuadait qu'il y vous attendra également, vous et votre soeur. Il n'est pas sûr qu'il le face aussi mais qu'importe cela. Qu'il reste ou qu'il part, moi j'attendrais.

Car non, vieux loup, je ne partirais pas avec lui. Pourquoi ? Simplement parce que c'est en vous que j'ai confiance et seulement en vous. Certes, Dryken peut être de conversation agréable et d'une humeur peut-être plus constante que vous, mais qu'importe. Aucun fait ne peut me démontrer que j'ai tord, bien au contraire. Mille fois vous auriez pu faire se que d'autre n'auraient pas eu de remord à exécuter et ceux que je m'y oppose ou non. Mais vous n'en avez rien fait et ceux ... Malgré se que j'ai pu lire dans votre lettre.

Alors non, je ne suis pas votre prisonnière et c'est de mon plein grès que je vous attendrais.

Prenez soins de vous vieux loup.

Un Oisillon qui en apprend un peu plus chaque jour.


Le fusain avait l'avantage de ne pas avoir besoin de temps pour sécher, voilà pourquoi elle le privilégiait. Aussi, sans même se relire, elle le plia et l'attacha à la patte de l'oiseau, toujours avec elle. Le portant jusqu'à la porte d'entrée, elle prit quelques seconde pour caresser la tête de l'animal.

" Vole aussi vite que tu peux mais fait attention aux faucons."

Et elle le lança pour qu'il s'envole. Le regardant partir, elle l'envia car lui savait voler ... Et une fois qu'il eut disparue, un vent fraie la rappela à l'ordre et, frissonnante, elle retourna dans l'église. Il était plus que temps qu'elle cherche une chambre à louer pour les prochains jours ...

La première lettre est posté avec accord du joueur.

_________________
Dante.tommaso
[Chateauroux – Février 1460]


Les jours passaient et se ressemblaient… Voyage nocturne, taverne journalière, tout oscillait entre lassitude et cauchemar. La route était longue pour rejoindre leur destination et la colère ne quittait plus Dante… D’ailleurs, ce matin, le premier qui l’approcherait se verrait renvoyer dans ses dix-huit mètres… Ces derniers jours avaient été un désastre pour ses nerfs et bien que le Vénitien chérissait particulièrement la vie peu tranquille, les disputes et autres joyeusetés du genre n’étaient pas ce qu’il affectionnait vraiment surtout lorsque cela l’opposait à sa sœur. Quant aux autres avec qui le verbe était haut placé, il n’en avait cure. Mais là, la goutte d’eau avait fait déborder le vase. Alors qu’ils devaient monter au nord, ils s’étaient retrouvés au sud. Trop occupé à faire attention à son oisillon qui depuis la veille et leurs retrouvailles il ne quittait plus d’une semelle, Dry avait encore fait comme bon lui semblait et là, Dante jetait l’éponge… Le corps frissonnant de froid, la tête prête à exploser, il ne voulait plus rien savoir ! S’il fallait déclarer la guerre à tout le monde, il était prêt !

Déjà que sa sœur et lui étaient à couteaux tirés la plupart du temps depuis que Niccolo avait fait son entrée dans leur vie et bien que Dante vouait un amour profond et sincère à sa sœur, la situation le rongeait, détruisant sur son passage la moindre bribe de raison qui lui restait. Le mariage d’Eliane était donc inévitable mais chaque fois qu’il pensait au futur époux, Dante sentait son cœur se soulever, la bile au bord des lèvres et la main qui longeait sa cuisse pour venir se porter sur sa dague quelques secondes… La jalousie le consumait depuis que sa sœur lui avait annoncé ce choix… Sur l’instant, il avait cru à une plaisanterie, une folie dont seule la blonde était capable mais l’incrédulité avait vite cédé la place à un sentiment de dégout, une douleur bien plus profonde, qu’il n’avait jamais connu jusque là. Ce poison s’insinuant dans ses veines jusqu’à le dévorer pour mieux l’anéantir. Alors pour sa tranquillité d’esprit, il évitait soigneusement le futur mari mais les disputes entre Eliane et lui s’enchainées inévitablement… Elle lui demandait l’impossible, le soumettait à sa volonté et l’amour qu’il avait pour elle finissait par le condamner, broyant ses désirs et ses rêves. L’homme qu’il était, libre de tout, se retrouvait enchaîné à un amour destructeur et dont il ne pouvait même plus profiter… Car Dante n’était pas du genre à ne pas quémander à celle qu’il avait dans la peau. Un baiser, une caresse, un frôlement… tous ces petits riens il en avait besoin et même cela lui était refusé… Doucement, il basculait dans cette folie furieuse que rien ne pouvait apaiser… Rien sauf un mot d’Eliane mais à chaque fois, il semblait devoir courber l’échine pour mieux la garder et le gout amer de la punition refaisait surface. Il souffrait le Vénitien mais cette souffrance ne le rassérénait aucunement contrairement à cette douleur qu’il aimait recevoir des mains de sa sœur…


Mais aujourd’hui, il arrivait à saturation. A force de jouer les gentils, il était pris pour ce qu’il n’était pas. Et ça commençait par avoir raison de son humeur. D’ailleurs, la première à essuyer les plâtres fut la brune qu’il avait rencontrée à Nevers. Petite missive reçu durant le voyage de la nuit qu’il n’avait pas eu le temps de lire, il s’y était attelé lorsque l’Oisillon fut installé dans la chambre qu’il avait prise dans une auberge de Châteauroux. Installée bien au chaud dans la couche qu’il lui avait laissé, Ellis pouvait prendre tout le repos nécessaire pendant que le Vénitien prenait place près de l’âtre, veillant à ce que le feu ne s’éteigne pas durant le sommeil réparateur de la jeune fille. Et là, il s’était alors occupé de renvoyer une missive des plus ferme et définitive. Puis une fois les mots couchés sur le vélin, il s’absorba dans la contemplation de la jeune blonde qui dormait.

Des jours qu’elle était avec eux, des jours qu’il la malmenait pour le plaisir, son plaisir. Petit oisillon sans défense qui était apparue un soir dans une taverne de Moulins. Le Vénitien avait décidé de s’ouvrir aux autres, de s’extérioriser et ce fut ainsi qu’il rencontra cette jeune blonde au regard perdu et à l’allure timide… Pour une fois, Dante avait laissé ses crocs rentrés et s’était même laissé approcher sans aucune difficulté… La jeune fille semblait encore plus perdue qu’elle ne voulait bien l’admettre et le Vénitien avait essayé de la réconforter… La douleur d’être seule à son âge semblait la perturber, elle cherchait, elle se cherchait et au fur et à mesure que la conversation prenait forme, l’œil du chasseur avait vu briller une lueur d’intérêt. Il lui avait parlé voyage, elle s’était évadée grâce à ses souvenirs… Petite chose innocente qui rêvait de longs périples avait frémis d’envie alors Dante, réceptif au moindre changement qui s’opérait chez la jeune donzelle, l’avait invité à l’accompagner durant son périple… Si sa sœur lui imposait sa future moitié, il en ferait de même avec une parfaite… inconnue… C’est qu’il n’était pas à une provocation près l’animal ! Mais les choses changeaient et petit à petit il s’était attaché à l’oiselle. Elle était mignonne, avait de la conversation lorsqu’ils étaient que tous les deux et puis… Et puis Dante ne parvenait pas à s’en défaire… A tort ou à raison, il n’aurait pas su le dire… Peut être que c’était là une conséquence de l’éloignement de sa sœur, un besoin viscérale d’avoir quelqu’un sur qui reporter son attention, ses attentions…

Pourtant à Nevers il ne s’était pas gêné et s’était offert quelques jours avec une jolie Helvète. La brune n’était pas farouche et cela lui allait parfaitement bien au Vénitien… Pas besoin d’utiliser les masques de la comédie, il ne lui avait pas caché que les femmes dans sa vie n’étaient que des volutes de fumée qui s’échappaient bien vite de sa mémoire. Oui mais voilà, on ne prévoyait pas tout dans la vie et pendant que Dante batifolait avec une brune, on essayait de lui ravir la blonde… Colère, rage, haine… il savait que s’il mettait la main sur Dry, il n’aurait aucune pitié et cette fois-ci sa sœur pourrait toujours l’implorer de faire taire sa haine, il passerait outre. A trop vouloir tenter le diable, on le réveille et Dante n’était plus d’humeur à faire des concessions. D’ailleurs, lorsqu’il était arrivé au petit jour retrouver l’oisillon, c’était elle qui avait eu la peur de sa vie. Mais entre explications et compréhension, Dante avait dû se calmer et prendre sur lui devant l’innocence et la candeur d’Ellis. Alors il lui parla sans détour, lui offrit même quelques baisers, et lui laissa le choix… Continuer la route avec lui ou bien le laisser à jamais…


    Mon regard se lève à nouveau sur la chevelure d’or d’Ellis. Je la devine soyeuse tandis que mes doigts se souviennent encore de cette sensation contre ma peau… Un sourire fleurit sur mes lèvres, je la regarde dormir… Ses traits à la finesse exquise m’attirent et je laisse mon regard couler sur ses formes que je devine sous cette couverture… J’inspire profondément. Le désir de la posséder est ancré en moi, c’est indéniable mais au fond de moi je sais qu’il y a autre chose… quelque chose de particulier. Ce n’est pas de l’amour … non le seul amour que je puisse donner est pour ma sœur mais une émotion perse mes défenses… Peut être que je n’ai pas fais le bon choix… Peut être que j’aurais dû la laisser partir finalement…. Loin de moi, loin de mon esprit de possession, loin de cette folie qui m’habite...

_________________
Ellisabeth.
[St-Aignant - Février 1460]

Il avait quitté la taverne depuis quelques minutes quand enfin, elle avait osé en faire autant et franchir la porte d'entrée. Elle ne voulait pas lui donner l'impression de le suivre pour le cas où il ne soit pas très loin...

Le froid la frappa de plein fouet. Les températures étaient pourtant remonter en positif depuis quelques jours, faisant même fondre la neige. Mais la tension qui habitait la jeune fille m'était ces nerfs à vif, accentuant sa sensibilité. La soirée avait été calme d'action mais mouvementer sur le plan émotionnel. Trop peut-être pour l'Oisillon... Refermant ces bras sur elle de manière protectrice, la blondinette ne cessait de ressasser mentalement les évènements. Il y avait tout d'abord eu l'attitude distante, même pas froide juste... Indifférente... du vieux loup qui l'avait rapidement inquiété. Puis la visite express de sa jeune soeur. L'Oisillon n'était jamais à l'aise face elle et s'arrangeait toujours pour ne pas être seule en sa présence. Elle la craignait ... Et sa mise en garde ne cessait de tourmenter l'esprit de la jeune fille...


"Tu as ta place auprès de lui maintenant. Prend soin de lui. Soit à la hauteur. Ne t'avise pas de lui faire du mal, ou je m'occuperais personnellement de toi !"

Bien-sûr qu'elle n'avait jamais eu l'intention de faire le moindre mal au vieux loup mais ... Comment pouvait-elle aujourd'hui, obéir à ce commandement alors qu'il venait lui même de lui spécifier qu'il ne voulait plus d'elle ? Une autre scène apparue devant ces yeux.

" Tu devrais trouver quelqu'un de mieux pour prendre soin de toi.
- Peut-être... Mais je ne veux pas.
- Une fois à Verneuil tu n'auras pas le choix.
- Vous m'y laisserez ...?
- J'ai ... d'autre choses ... à faire."


Le souvenir de ces quelques mots la glaça plus surement que l'air nocturne. Alors qu'elle commençait à s'ouvrir à lui... Alors qu'elle commençait à lui faire confiance... Alors qu'auprès de lui, elle commençait à découvrir se monde qu'on lui avait toujours interdit... Il avait décidé de la laisser. Qu'avait-il bien pû se passer pour que tout bascule ainsi ...? Quelques mots et envoler le rêve de voyage vers et sur la mer. Disparu la vie à Parie et l'entrée à l'Hostel Dieu. Inutile de songer aux miroitements qu'avait été les rêves d'Orient. Frissonnante, la jeune fille resserra un peu plus sa vieille cape sur elle.

Il venait de lui couper les ailes ... L'Oisillon ne prendrait pas son envole...

Elle pourrait partir. Elle le savait. Mais, elle n'arrivait pas à s'y résoudre. Il était tard. Il faisait froid. Et ils étaient dans une ville totalement inconnu pour elle. Alors se soir encore, elle les suivrait. Et demain ? Aussi. Il l'avait prévenue que le trajet jusqu'à la prochaine ville serait trop long pour être effectué en une nuit et une journée. Ils en passerait donc une dehors...Un autre soucis s'imposa alors à l'esprit déjà malmener de la blondinette. Comment dormirait-elle la prochaine nuit ? Le matin encore, quand ils en avaient calmement parlé ensemble ... Comme lors de ces moments qu'elle appréciait tant... Il lui avait clairement fait comprendre qu'elle n'avait pas la nécessité de se procurer une couverture. Il en avait deux et en cas de grand froid, dormirait prêt d'elle. Oui mais à présent ? La donne avait changé... Et un regain d'orgueil soufflait à l'oreille l'Oisillon qu'elle devra tout faire pour ne pas dépendre de lui, quitte a passer une mauvaise nuit. Il avait été claire : il ne voulait plus d'elle prêt de lui ! Alors, c'était certain, elle ne l’ennuierait pas plus et ne quémanderait rien !

Et c'est la tête basse, l'esprit bouillonnant mais le coeur lourd qu'elle arriva enfin à l'entrée de la ville. Leur point de rendez-vous. D'installant dans l'ombre pour ne pas être vu au premier abord, elle patienta en silence ...

Adviendra que pourra ...

_________________
Dante.tommaso
[A quelques lieues de Blois - Au petit matin - Février 1460]

    La souffrance n’est rien tant qu’elle n’est pas vécue… Et elle revêt tant d’aspect, se cache sous tant d’actes et de paroles… Je le sais et pourtant j’ai glissé vers la facilité du geste, des mots… J’ai offert la douleur et l’incompréhension à l’être qu’il ne fallait pas… Par ma faute, son monde s’écroule et je le sais… je le vois… je le sens…. Etre abject que je suis, sans âme ni cœur… Devant mon propre tourment, j’ai sacrifié l’innocence et la pureté… je soupire, là assis sur ma pierre, à regarder le soleil se lever… La brume m’entoure et doucement la terre s’éveille. Qu’il est loin le temps où j’appréciais la moindre journée. Maintenant je sais que ma joie s’en est allée… La mer me manque, sur terre j’ai l’impression d’étouffer. Le moindre de mes pas sonne faux… Je voudrais m’extirper de ce carcan qui est en train de se refermer sur moi, redevenir celui que j’étais, avec ses rires et sa bonne humeur, profitant de tout et de rien… je suis devenu jaloux et possessif envers ces deux femmes au point de leur faire du mal à chacune… avec cette application qui me caractérise… Mais où me suis-je donc perdu ?


Dante restait là, devant l’horizon. Le regard perdu il cherchait une réponse pour chaque question qu’il se posait. La veille encore, il avait était un briseur de rêves, une ordure de la pire espèce… Rejetant sa sœur en premier allant jusqu’à lever la main sur elle. La passion qui les animait était destructrice, il le savait depuis le premier jour où il avait levé les yeux sur elle mais cela prenait des proportions ingérables… Alors il avait envisagé le pire… Pour lui cela aurait été facile… Un contrat… pourquoi pas à la mercenaire… il serait mort sans aucune souffrance et il savait qu’elle aurait fait ça bien. Mais il pensa à Lupino, ce frère d’âme qu’il laisserait pourquoi en définitive ? Mourir d’amour ? Belle idée mais qui ne lui ressemblait pas vraiment… Alors il avait joué la carte de l’indifférence, rejetant chaque chose que sa sœur lui apportait, chaque parole qu’elle lui offrait… Il était passé maitre en la matière et se délectait du mal qu’il lui faisait… Sauf qu’Eliane n’était pas n’importe qui et que, malgré son jeune âge, elle savait très bien rebondir et se rebiffer… Acte voulu ou simplement désintéressé, Dante l’avait aperçu en grande discussion avec l’Oisillon. Sur le moment, il n’avait rien dit, ne voulant rien savoir et puis tout s’était enchainé… comme à l’accoutumée… Ellis était venue jusqu’à lui, avec la naïveté qui la caractérisait et qui charmait le vieux loup qu’il était… d’ordinaire… Mais pas ce soir, non pas ce soir… il l’avait rejeté avec perte et fracas… la rayant de sa vie elle aussi… Sans un mot de plus, sans explication, il lui avait dit de se chercher quelqu’un d’autre afin de veiller sur elle…

Ses pensées se bousculaient dans sa tête au point de le faire souffrir. Dante se massait doucement les tempes ne quittant toujours pas l’horizon des yeux… Il leur avait promis de les emmener jusqu’en Alençon et c’était ce qu’il ferait… Après, il se retirerait à Paris… Il avait besoin de cette tranquillité quelques temps, reprendre pied, reprendre ses affaires trop longtemps négligées même s’il savait très bien que Lupino s’en occupait à sa place avec la maestria qui le caractérisait… Mais tant de choses lui manquaient à commencer par Venise et ses voyages…
Soupirs désabusés, le Vénitien resserrait la couverture qu’il avait passé autour de ses épaules… Là, à l’écart des autres il essayait de recoller les morceaux de sa vie… doucement, sans faire de bruit… Savoir qui il était, d’où il venait…. Ce qu’il voulait, qui il voulait… l’impossible et le réalisable… trop de données incertaines, trop d’hypothèses erronées… Voilà pourquoi il ne supportait pas qu’une femme entre dans sa vie… complication et incompréhension étaient les maitre-mot de ces êtres qu’il adorait autant qu’il les détestait…

Soupirant en fermant cette fois les yeux, Dante devait parler à Ellis… pour son bien à elle plus que pour le sien… Elle était trop jeune et trop délicate pour comprendre un esprit torturé comme celui dont elle semblait s’être entichée… Il la savait près du feu qu’il avait allumé avant de les laisser tous les trois, déposant la deuxième couverture près de son sac avec un petit mot. Pas d’excuses, aucune explication, juste quelques mots griffonnés à la va-vite… Mais il n’irait pas la trouver là bas. C’était un face à face sans témoin qu’il lui demandait, rien de plus, rien de moins… Si toutefois l’adorable naïve ne venait pas une dernière fois jusqu’à lui il le comprendrait. A force de malmener son monde, il arrivait un moment où il devait en payer le prix… Sans doute ce temps était-il venu à présent !

_________________
Ellisabeth.
[ Verneuil et autre - Plusieurs jours durant - Février 1460]

C'est finalement par un petit matin brumeux que la petite troupe avaient enfin atteint leur destination : Verneuil. Il y a quelques jours encore, l'Oisillon n'aurait pas été mécontente de se savoir arrivée. Plus de longue journée passée à marcher. Plus de questionnement incessant mais silencieux sur le lieux où ils passeraient la nuit. Atteindraient-ils une autre ville avant le crépuscule ? Devraient-ils dormirent une nouvelle sur le sol dur et froid des terres de France ? Oui, en temps normal, elle s'en serait réjouie. Discrètement bien sur mais réjouie tout de même. Mais voilà ... Depuis St-Aignant ... Depuis cette fameuse soirée en taverne ... Depuis ces quelques mots qui lui avaient coupé les ailes ... La jeune fille restait sur ces gardes et appliquait la leçon qu'elle avait durement apprise : Ne jamais rien prendre pour acquis.

Ils avaient pourtant eu une conversation au lendemain de cette soirée, quand la campagne était leur meilleur refuge contre les oreilles indiscrètes. Ils ? C'est elle et le vieux loup. Une couverture. Un simple vélin griffonné. Une affirmation ... Auquel elle avait longtemps hésité à répondre. Devait-elle le rejoindre ?


    Il faut qu'on parle.


Mais de quoi ? Qu'avaient-ils encore à se dire ? Où plutôt, qu'avait-il encore à lui dire ? Exigerait-il d'elle qu'elle les quitte dés la prochaine ville ? Pire ... Maintenant ? La couverture... Elle n'y avait pas touché. Malgré le froid qui la tenaillait, elle s'était contenté de reste à quelques pas du feu. Pas trop loin pour que sa douce chaleur l'atteigne quand même. Mais pas trop prêt pour ne gêner personne. Là, à cet instant, l'Oisillon blessé n'avait eu que le désir de se faire oublier. Mais il y avait se mot... Et malgré toute sa bonne volonté, elle ne sut lui désobéir. Alors, discrètement, elle s'était éclipsé et l'avait rejoint... Et la finalité de cette conversation avait été tout le contraire de ce qu'elle avait craint. Il ne l'avait pas rejeté plus encore ... Il l'avait reprise ... Quelle folie faisait-elle ainsi blotti contre lui ? Elle ne voulait pas le savoir ... Et la route avait reprit et avec elle, les rêves et les projets ...

Oui mais ... Le coeur de l'Oisillon restait meurtrit. Sa confiance aussi. Et elle ne lui faisait plus confiance ... Plus comme avant. Elle aimait toujours sa présence, cette sensation de puissance qui émanait de lui, et de plus en plus son contact à sa plus grande honte. Elle appréciait toujours ces petites attentions parfois fugaces, en arrivant même à les espérer quand elles ne venaient pas. Et elle affectionnait toujours de l'entendre l'inclure dans tel ou tel projet. Le baptême ... Le mariage... L’anoblissement ... La visite des ateliers ... Elle aimait tout cela. Mais le gout doux-amer de la crainte l'empêché de les savourer avec autant de plaisir qu'avant ... A présent, à chaque lever du jour, la pensée que cette journée étaient peut-être la dernière prêt de lui, lui venait... Retrouverait-il cette attitude distante, hermétique qu'elle détestait tant, au déjeuner ? Peut-être au dîner alors ? Ou lors d'une brève visite à l'auberge peut-être ? En fait, la réelle question qu'elle se posait à présent n'était pas s'il allait retrouver cette attitude mais plutôt ... Quand !


    Chat échaudé craint l'eau froide ? Ce proverbe lui allait comme un gant.


Alors, pour ne pas être surprise par une nouveau rejet . Pour ne plus souffrir comme ça l'a été. L'Oisillon gardait son sac soigneusement faite. Plus question de s'installer.

    Chat échaudé craint l'eau froide ? Peut-être pas temps que ça ...


Elle le craignait ... Et pourtant, elle le cherchait, continuant de partager la chambre qu'il décidait de louer. Elle aurait put avoir la sienne. Oui elle aurait pu ... Peut-être cela vaudrait-il mieux ... Le souvenir d'un après-midi qui s'annonçait calme lui fit monter le rouge aux joues. Elle aurait pu, elle aurait dû ...

Craignant toujours d'être surprise, elle ne se rendait à la salle des ablutions qu'à des heures où elle savait le risque minime de croiser quelqu'un. Très tôt le matin, quand l'aube peinait à arriver. Ou très tard le soir, quand tout la maisonnée sommeillait déjà. Elle privilégiait tout de même le premier car à défaut d'avoir de l'eau chaude dans les deux cas, elle avait au moins de l'eau propre dans celui là. Seulement les journées de marche et la fatigue de ces muscles avaient eu raison de ses manières et la jeune fille avait finit par se résoudre à commander un bain en plein après-midi... Quel délice se fut ... L'eau brûlante avait détendu ces membres endolorie... Les effluves de savon avait contenter ces narines ... La chaleur l'avait alangui ... Et c'est finalement l'eau froide dans lequel son corps baignait qui l'avait éveiller. C'était-elle assoupit ? Apparemment. Paniquée, ne sachant l'heure qu'il était, l'Oisillon avait passé une simple chemise sans prendre le temps de se sécher et s'était précipité hors de la salle pour rejoindre au plus vite sa chambre.

Leur chambre ...

Et l'entrée fracassante du vieux loup alors qu'elle même venait toujours juste de refermer le battant de bois, lui rappela se détail. Craignant un intrus, son coeur avait manqué un battement, avant que le soulagement de le voir lui ne la saisisse. Mais le regard assombrit du vénitien qui la détaillait ... Les quelques mots qui lui sussura ... Fit prendre conscience à la jeune fille de la posture dans laquelle ils se trouvaient... Suivre ces conseilles qui n'avait pas vraiment l'air d'en être ... Oui, elle le devrait ... Et tout s'était précipité. Avec la douceur dont il faisait acte avec elle depuis quelques temps, il avait invité... Incité... la jeune fille à le toucher, le découvrir... Une chemise qui s'envole ... Un torse qui se dévoile ... Une main qui prend la sienne et la pause délicatement sur cette peau qu'elle n'avait jamais encore effleuré... L'encourageant à aller plus loin ... Mais les vieux principes ont là vie dure et sa conscience la taraudait. Que faisait-elle là ? Du fond de sa mémoire, alors que sa seconde mains rejoignait la premières pour découvrir enfin cette douce sensation qu'était de sentir des muscles puissant sous ces doigts, la voix de la mère abbesse lui revenait aussi clairement que s'il elle s'était tenue entre eux à cet instant. Le souvenir de toutes les leçons apprises étaient d'autant plus d'aiguille qui s'enfonçaient dans la conscience de la jeune fille. Que faisait-elle là ?


"Aimes tu se que tu ressens..."

Oui elle aimait. Mais elle ne devrait pas ... Quelques mots de plus du vieux loup finirent par lui arracher cet aveux qui lui fendait l'âme...

Et se fut finalement le départ précipité du Vénitien qui libéra l'Oisillon du joug de ces scrupules. L'air qui lui avait manquait lui sembla soudainement plus fraie et l'étau qu'était devenue son âme, se libéra. Et elle ne devait pas l'attendre, il ne rentrerait probablement pas. Mais l'idée de dormir seule, ne l'enchantée guère. S'occuper les mains pour s'occuper l'esprit durant la soirée, ça elle savait faire. Mais la nuit ... Quand plus aucun bruit, autre que les pas du chat chassant au grenier, ne se faisait entendre... Quand petit à petit les flammes de chaque chambre laisserait place aux braises dans l'âtre ... Quand un coup d'oeil à la fenêtre de la chambre ne laisserait entrevoir qu'un cadre sombre et sans fond ... Alors elle craignait que sa conscience ne revienne la tourmenter. Elle ne voulait pas se retrouver seule dans se lit trop grand pour elle et presque trop petit pour deux...

Alors, attrapant une couverture elle s'enroula dedans et se blotti dans un des siège miteux et inconfortable du lieux. Et, contrairement à ces craintes, les bras de Morphée ne la rejetèrent pas... Ils lui firent même connaitre ces premiers émois... Ce genre de songe fait de plus de sensation que d'image qui à votre réveil vous laisse pantelant et moite... Et pour l'Oisillon innocent qu'elle était encore, le réveil fut rude ... Elle connu ces quelques instant de grâce... Entre le sommeil et l'éveil ... Quand le rêve est plus saisissant que jamais et que la réalité ne vous à pas encore rattraper ... Avant de prendre véritablement conscience de ce quel venait d'imaginer... Elle ... Lui ... Ces mains ... Tout comme l'après-midi mais plus encore ... Un frisson de panique la saisit. D'où lui venait donc toute ces images ? Était-elle déjà perdue ? Le Sans Nom avait-il déjà prit possession de sa personne ?

Et c'est la peur dans l'âme et dans le coeur que la jeune fille passa le reste de la nuit... Toujours blotti dans son fauteuil, à regarder dans les voir les flammes qui se mourraient ... Mais qu'avait-elle fait ?

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Dante.tommaso
[Verneuil – Courant février 1460]

    Difficile de prendre une décision quand rien n’est jamais véritablement établi… Mon regard se pose sur Ellis, petit oiseau d’apparence si fragile et au cœur énorme qui résiste aux tempêtes que je lui inflige… Quand mes yeux se posent sur elle, j’aimerais faire disparaitre toutes les choses qui pourraient l’atteindre afin de lui offrir un monde sans heurts ni mesquineries et puis doucement, je me rends compte que la plupart des malveillances qui la blessent, c’est moi-même qui les provoque. Ces meurtrissures morales dont elle souffre et qui marqueront à jamais sa personne viennent de mon esprit torturé … Pourtant elle ne le mérite nullement, donnant aux autres et bien plus encore à moi-même… Chaque fois que je suis avec elle, sa douceur et sa gentillesse me déstabilisent, m’ouvrant les portes d’un monde dont je n’ai guère l’habitude… Et lorsque son regard fond à son tour sur moi, ose me tenir tête, je me sens capable de tendresse et de patience tant elle me surprend à nouveau … Ellis… Ellis que fais-tu de moi mon oisillon ? Moi le loup qui devient agneau pour une femme à peine sortit de l’enfance…


Il en était là dans ses réflexions lorsqu’il l’avait regardé avec toute la tendresse du monde la veille… Une taverne à Verneuil, l’oisillon avait été sollicité pour panser la blessure de Nicolas… Fier d’elle qu’il avait été le Vénitien. Elle avait bravé les interdits que le couvent n’avait eu de cesse à lui mettre dans la tête pour aider son prochain, elle avait osé ce que les religieuses lui interdisaient, elle avait touché un homme, un homme qui n’était pas lui ! Et elle avait fait les choses avec application et sérieux comme quoi, sa voie était bien tracée ce qui l’avait fait sourire légèrement sur le moment… Et puis les choses s’étaient enchainées, il l’avait raccompagnée à leur chambre sans vouloir forcer le destin… Dante était juste décidé à prendre des vêtements de rechange. Depuis qu’il l’avait tenu dans ses bras quelques jours plus tôt, lui faisant découvrir un peu de ce corps masculin qui était le sien et ressentant ces frissons qu’elle avait provoqués sur sa peau, il avait disparu de son horizon, s’interdisant de revenir à la charge… Trop facile de faire céder cet innocente demoiselle pour un caprice… le vénitien avait eu un sursaut de conscience… comme quoi cela lui arrivait de temps à autre, pas encore plongé complètement dans cette folie qui le caractérisait si bien d’ordinaire…

Pourtant quand l’aveu de venir uniquement prendre quelques effets personnels qui lui étaient nécessaires fut émis, une incompréhension s’installa … Mais à quoi devait-il s’attendre le grand voyageur ? Depuis qu’il lui avait dit que Verneuil verrait leur séparation, leur dialogue était faussé. Plus assez patiente pour l’écouter, plus assez confiante pour entendre ce qu’il avait à dire, Dante se heurtait à un mur et chaque parole donnée de sa part il avait l’impression qu’Ellis ne comprenait pas, ne comprenait plus… Et lorsque enfin il se décida à ouvrir les yeux, il se rendit compte de la peine, de la souffrance qu’il lui avait causé ce jour-là, en la rejetant une nouvelle fois… peut être celle de trop. Avait-il était trop loin, étaient-ils arrivés au point de non-retour ? Dans un soupir, il se maudit lui-même pour ce qu’il avait fait mais impossible de revenir en arrière… Il était trop tard, les paroles avaient été prononcées, la sentence tombait… Ellis se devait de grandir maintenant avec ce mal qu’il lui avait insufflé…

Bruits de pas sur le palier, Dante s’était rendu compte qu’elle partait alors il l’avait rattrapé et enfermé dans la chambre… cette chambre qu’il avait prise pour elle, pour son confort, lui offrir un peu mieux que ce qu’elle connaissait au couvent… Fallait bien que ses écus servent à quelque chose alors il avait cru bien faire mais s’était-il trompé quelque part ?
Reproches, questions, aveux… il lui avait simplement dit que c’était mieux pour elle de s’éloigner de lui… qu’un jour elle trouverait un gentil garçon qui l’aimerait pour sa douceur et sa tendresse et qu’elle voudrait lui offrir ce qu’elle avait de plus beau, de plus cher mais l’oisillon et son entêtement… Chaque jour qui passait lui montrait ce caractère qu’elle dissimulait sous des airs timides et naïfs. Ce qu’elle était assurément mais l’innocence n’empêchait nullement de voir se dessiner des qualités bien trempées… La demoiselle ne voulait rien savoir, ne voulait pas comprendre, ne voulait rien voir… Il était un loup parmi tant d’autres et l’arracher à l’enfance n’était guère un problème pour lui bien au contraire, il s’en serait donné à cœur joie, saisissant son corps frêle qui n’aurait montré aucune résistance à la force d’un homme… Mais ce n’était pas le moment… Pourtant obstinément, avec toute la fougue de la jeunesse, Ellis était venue dans ses bras cherchant sa chaleur, appréciant cette proximité… Surpris, hésitant, Dante avait mis un moment avant de la serrer dans ses bras… Premières fois qu’elle cherchait elle-même le contact, première fois qu’elle lui demandait de rester avec elle… Le vieux loup n’eut pas à cœur de la laisser et avec des gestes assurés et tendres, il l’avait alors soulevée de terre pour l’installer dans ses bras, sur cette couche qui était la leur. Et contre toute attente, Ellis était venue se blottir contre lui malgré la main posée sur la hanche juvénile. Dernière provocation de la part du Vénitien qui dans son for intérieur cherchait toujours à déstabiliser la jeune fille, voir jusqu’où il pouvait aller… et elle ne s’était pas dérobée. Alors là, dans la pénombre de la bougie, Il l’avait enfin rassuré, il l’avait enfin gardé tout contre lui, apaisant ses tourments de jeune fille par le fait de sa seule présence tout en se posant mille questions qui venaient se fracasser dans son esprit, le tourmentant de plus belle.


    Regarde-toi Ellis, là dans mes bras… crois-tu vraiment que c’est là ta place ? Je sais que je t’attache à moi chaque jour qui passe et j’ai beau essayé de te libérer, tout te ramène à moi… Et je t’accepte, je n’ai pas la volonté de te chasser… mes paroles… ce ne sont que des paroles, mon courage m’abandonne lorsque je te regarde… Petite chose appétissante que j’ai voulu façonner à ma guise, je suis devenu le prisonnier de ce désir… Tel un poison qui s’immisce dans mes veines, tu me deviens indispensable… Pourquoi n’es-tu pas partie quand je t’en ai donné l’occasion, pourquoi rester auprès du vieux fou que je suis, incapable d’aimer… je vais te faire souffrir le martyr et je le sais… Tu n’es pas prête pour cela, tu ne le seras jamais… Et je n’accepte pas que tu le veuilles. Tes questions chaque jour me font douter, tu caches tant de mystères que je suis comme un papillon pris dans la lumière aveuglante… J’ai besoin de savoir, je désire te découvrir entièrement… Mais dans ce cas-là qui s’attache réellement à l’autre, dis-moi ?

    Ma tentation, délivre-moi de mes souffrances et je te délivrerai des tiennes… je ne peux rien te promettre, je ne peux que t’offrir mon attention, mes caresses et te laisser profiter de moi autant qu’il te plaira mais est-ce que cela te suffira ma douce innocente ? Regarde-toi, ton désir s’éveille, ta faim va grandir petit à petit jusqu’à vouloir toujours plus… jusqu’à vouloir être aimer ? Et qu'en sera-t-il quand je t’aurais tout pris et que tu réclameras ces sentiments et ces serments que je ne pourrais te donner ? Tu es trop jeune pour savoir te barricader et te protéger de cet amour qui pourra venir te prendre à bras le corps pour te malmener… L’amour fait souffrir, je te l’ai dis si souvent… Es-tu prête à souffrir mon Ellis ? Es-tu prête à souffrir sans rien en retour ?


Fermant les yeux, Dante s’obligea à prendre du repos. Il lui fallait dormir, se reposer le corps et l’esprit sinon il ne serait plus bon à rien d’ici quelques temps. Et puis bientôt un voyage les attendait, bientôt ils reprendraient la route pour se rendre à cette invitation qu’il avait reçue… une nouvelle fois sa vie prenait un tournant bien différent de ce qu’il avait prévu !
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Ellisabeth.
[Verneuil - Mi-Février]

    Elle ne devait pas ...

L'aube était passée depuis plusieurs heures et le vieux loup était parti depuis longtemps. Ou était-il ? Elle l'ignorait. Ce qu'il faisait ? Elle n'en savait pas plus. Ces affaires qu'il disait, elle ne cherchait pas à en savoir plus. En temps normal, l'Oisillon aurait regrettait son absence. Elle aimait les instants passés avec lui. En silence ou à parler simplement. Mais là, elle n’aurait pour rien au monde voulut qu'il ne revienne. Elle n'était pas sortie du lit. Elle ne s'y prélassait pas pourtant. Non. Elle pleurait ... Elle pleurait de fatigue et de peur ...
Un nuit d'étrange ... image, sensation... étaient venue peuplé ces rêves. Seule dans la chambre, elle n'avait pu retrouver le sommeil de crainte qu'elles ne reviennent. Alors, la nuit suivante, elle avait supplié le vieux loup de ne pas la laisser seule une nouvelle fois. Elle avait espéré que sa présence chasserait le Sans Nom et ces cauchemars ... Et cela avait fonctionné... Une nuit ...

    Elle n'aurait pas dû ...

Mais le souvenir de la soirée qui avait suivi cette nuit d'accalmie aurait ... Habituellement ... fait monter le rouge au joue de la jeune fille. Mais, en se froid matin de février, il la mortifiait... Frileusement, elle resserra les pend de la couverture autour d'elle. Qu'avait-elle fait ? Elle s'était offerte sans résistance au toucher de ces lèvres et aux caresses de ces doigts ... Il l'avait dévoilé… Pas complétement mais elle ne s'y était pas opposée. Pire ! Elle avait aimé ... S'il ne s'était pas contenu... S'il ne s'était pas arrêté... Jusqu'où aurait-elle été capable d'aller ? Son corps s'était éveillé et l'avait réclamé... Une douce chaleur était apparue dans le creux de ces reins. Et chacun de ces effleurements lui donnaient l’impression de la bruler. Il avait frôlait et observé, ce qu’aucune autre personne n’avait jamais pu voir ... Homme ou femme… Même, Louise ne l’avait jamais vu ainsi…
A l’orphelinat, la consigne était claire : Interdiction de se montrer ou de s’observer. Toutes avaient pourtant tenté la seconde, quand, chacune prêt de sa couche, elles devaient de dévêtir et de vêtir pour la nuit … Toutes avaient un jour jeté un regard à sa voisine… Les plus jeunes vers les plus vieilles, trouvant étrange leurs formes qui apparaissait doucement et que des vêtements ne suffisaient plus à dissimuler… Mais gare à celle qui se faisait attrapé ! La punition pouvaient être lourde… Que penserait Mère Jeanne d’elle à présent ? Elle qui l’avait qui l’avait estimé suffisamment digne de confiance pour travailler au dispensaire, si proche de tous ces étrangers ? Elle aurait honte assurément …

    Elle devait …

Alors s’extirpant lentement des draps chauds, l’Oisillon sécha ces joues du revers de manche. Mais à quoi bon ? Dans quelques minutes, les effets de ce geste auront disparus… En silence, elle prit les tissus grossiers de son sac, tenant soigneusement son contenu, et une petite bourse de cuir usé, d’où ne s’échappé aucun son de pièces. Et lentement, elle alla s’agenouiller sur le tapis prêt de l’âtre. En écartant les pans du tissu, elle dévoila un martinet. En ouvrant la bourse, elle sortit un dé de bois. Elle défit un à un les nœuds qui tenait sa chemise de nuit, sagement fermé, avant de la faire glisser sur ces épaules, puis sa poitrine, jusqu’à sa taille. Son dos était libre… Elle savait ce qu’elle avait à faire … Alors seulement, elle jeta le petit dé sur la surface plane du bord de la cheminée. Cinq. Elle avait donc cinq fois plus de chance d’être punie. Elle frissonna d’angoisse et le relança. Deux. Léger soupire. Quatre. Six. Nouveau frisson. Cinq. La tension s’installa. Cinq… Vingt-deux… Le Très-Haut la punissait. Vingt-deux… Elle savait déjà quoi réciter…
Lentement, elle prit le manche de bois. Il lui sembla dur et froid sous ces doigts. Elle ne devait pas faiblir…


    * Huitisch … Chlac* Un. ...Éternel, corrige-moi et reprends-moi.

La douleur cuisante, arracha une grimace la jeune fille qui sentit sa peau s'échauffer et les muscles de son dos, déjà tendu par l'appréhension, se contracter un peu plus. On dit que le plus dur quand il faut nager dans l'eau froide, c'est de se jeter à l'eau... Cela voulait-il dire que le plus dure était de recevoir le premier coup ? Pas sur ... Mais elle n'était pas là pour s'épargner, elle était là pour se corriger ... Si elle voulait que l'un aide, que l'autre cesse, elle ne devait pas se ménager. Aussi, avec toute la volonté de ces faibles forces, elle raffermit sa prise sur le manche de l'instrument et frappa une nouvelle fois... Plus que vingt-une...

    * Huitisch … Chlac* Deux. ...Oui, mes péchés me submergent.

La honte également... Et première larme qui perle… Qu'était-elle ? Une réaction normal du corps sous l'effet de la douleur? Un acte réflexe et inconscient ? Celui qui évacue l'exédent d'eau provoqué par la crispation des nerf sous l'effet de la blessure ? Ou était-ce simplement, le mécanisme naturelle permettant de soulager le trop plein émotionnel que l'Oisillon contenait en elle ? Les deux peut-être...

    * Huitisch … Chlac* Trois.... leur poids trop pesant m'écrase.

La voix se brise et la respiration de fait plus saccadé. Est-ce possible d'avoir si mal ? Toujours à genoux, dans la même position qu'elle avait si souvent prit pour prier, la jeune pucelle courba ce dos à présent marqué par une soixantaine de fines et longues traces rouge... Et elle n'en était qu'au troisième...

    * Huitisch … Chlac* Qua…Quatre. ...C'est là le prix de ma folie…

Un vingtaine ne nouvelle marques rejoignent les précédentes, se mêlant, s'entrecroisant sur cette chaire qui avait plus souvent connue les marques des lanières de cuirs que les caresses d'un homme... Ces ongles qui fendent la paume de sa main libre. Elle devait se contenir. Souffrir un maximum en silence, c'est ainsi qu'un expie me mieux. Oui, c'était le prix de sa folie ...

    * Huitisch … Chlac* Cinq. ...Brisé, écrasé, à bout de forces…

A sa lèvre à présent de subir les dommages de son repentit... Se contenir... A tout prix. Et ce dernier avait le léger gout métallique du sang qui perla de la lippe inférieur... Continuer... Elle n'en était pas à la moitier... A présent, les gouttes salés ne comptaient plus. Elles perlaient librement sur visage nacré de celle qui n'était plus vraiment une enfant mais qui, amèrement, regrettait se temps là ... Il était tellement plus facile de recevoir une punition que de se l'infliger soit même ...

    * Huitisch … Chlac* Siiiiiiix. ...mon cœur gronde et rugit…

Premier cri de douleur… Il venait de lui échapper. Impossible de les arrêter à présent, la vanne était ouverte... Mais ils se feraient discret...A peine plus fort qu'une parole ... Il ne fallait pas alerter, il ne fallait pas prévenir... Il faut être discret ... Son acte n'était pas dissimuler par la torpeur de la nuit. Il n'avait pas couvert par le silence lourd de l'obscurité. Chut, il faut se faire oublier ...


    * Huitisch … Chlac* Dix-sept…...Et maintenant, je suis près de tomber…

Les empreintes ne se comptaient plus... Elles avaient prit le pas sur la peau, gagnant du terrain sur celle-ci à chaque nouveau coup... Et malgré sa volonté, ils se faisaient plus faibles, moins vifs... Les forces lui manquaient... L'Oisillon faiblissait ...

    * Huitisch … Chlac* Dix-huit …...ma douleur est toujours devant moi…

    * Huitisch … Chlac* Dix-neuf…...Oui, j'avoue mon péché, je m'effraie de ma faute…

    ...
Ellisabeth.
[Entre Lisieux et Bayeux - Premier jours de Mars]

Perdue ... Elle était perdue ... Et elle tournait en rond. Du moins elle en avait l'impression. N'était-elle pas déjà passé ici ? N'avait-elle déjà pas vu cet arbre tordu ? Ne s'était-elle pas déjà assise sur cette souche vermoulue ? Elle ne savait plus ... Et depuis combien de temps maintenant cherchait-elle à rejoindre le chemin qu'ils empruntaient ? Elle ne savait pas plus. Dix minute ? Une demi-heure ? Une heure ? Plus encore ? L'oisillon avait perdu toute notion du temps. L'idée d'appeler à l'aide lui était bien venue mais elle était aussi vite repartit. Ils devaient être loin à présent. Les deux italiens chevauchés sur leurs montures et la soeur du vénitien dormait dans la carriole quand elle l'avait quitté. Ils ne s’apercevraient pas de son absence avant longtemps ... Pourquoi n'était-elle pas monté devant le vieux loup comme il le lui avait proposé ? Pourquoi s'était-elle obstiné à monter dans le véhicule tracté ? Pour lui épargner une fatigue supplémentaire bien sur. Elle même était épuisé, elle avait besoin de dormir. Pas de doute qu'elle se serait endormie contre lui au bout de quelques mettre, l'obligeant à supporter son poids sur plusieurs lieux. Et cela n'était vraiment pas conseillé avec sa main blessée ... Mais alors pourquoi ne pas l'avoir prévenue de sa petite escapade nocturne ? Pour ne pas le déranger et les faire ralentir ... Pas une minute elle n'avait songé qu'une petite sortie aussi bénigne la métrait dans un tel pétrin ...

L'oisillon, comme toute personne normalement consisté, avait ressentit un besoin tout à fait naturelle qui l'obliger à s'isoler pour l'assouvir. Mais l'oisillon, comme la plus part des jeunes filles ayant grandit dans un univers monacal, avait une pudeur exacerbait et cela l'avait poussé à s'enfoncer un plus loin, trop loin, dans les bois que traversait la petite troupe. Elle ne connaissait rien de la vie en foret et des dangers qu'elle cachait. Outres les bêtes sauvages, il y avait un autre péril, beaucoup vicieux et dangereux pour qui se perdait dans ces lieux : La désorientation. Ici tout se ressemblait. Aucun repaire. Aucun indication pour revenir sur ces pas. Et la nuit n'arrangeait rien. La pénombre dissimulait un peu plus encore les détails, rendant l'univers uniforme et flou, alors que les cimes des pins s'obstinaient à dissimuler le peu de lumière qu'offrait la lune. Rien. Il n'y avait rien. A droite. A gauche. Devant. Derrière. Rien que des ombres toutes pareils dont il fallait s'approcher à quelques pas enfin en apercevoir quelques détails.

    La peur la saisit...

Et si elle ne sortait jamais d'ici ? Qu'adviendrait-il si elle ne retrouvait jamais le chemin de terre qui devait la menait à Bayeux ? Cette foret était-elle l'une de celle des légendes anciennes que les soeurs se permettaient de leur compter parfois ? Celles dans lesquelles la lumière du jour ne pénétrait jamais. Celles qui n'étaient peuplé que de créature des mondes obscure et d'âmes perdue ? Était-elle, elle même, devenue l'une d'elle ? Est-ce la punition du Très-Haut pour les pêchers qu'elle avait commis ? Son expiation n'avait apparemment pas suffit ... Continuer, elle devait continuer. Il devait bien y avoir une manière de sortir de là. Méritait-elle vraiment d'errer ici pour l'éternité ? Non ! Elle s'y refusait .. Alors, pas après pas, elle avança à l'aveuglette.

Mais elle n'avait que peu dormis dans la carriole et la fatigue des dernier jours la rattrapa vite. Le froid et le désespoirs aussi. Il ne neigeait plus et même si la température était souvent douce à présent dans la journée, elle chutait à la nuit tombait. Elle ne voulait pas finir ici ... Il lui restait encore tant de chose à voir et à découvrir ... Le vieux loup le lui avait dit : Tout un monde qui lui restait. Alors, prise de panique, elle se mit à courir, courir, et courir encore. Les branches basses lui giflèrent le visage et lui griffèrent les bras. Les ronces déchirèrent des bouts de tissus de ces jupes et lui écorchèrent la peau des chevilles et des mollets. Ces pieds se prirent dans des racines la faisant chuter pour mieux lui blesser les mains. Mais qu'importe, elle se relevait car elle devait courir ... Elle devait sortir ...

    Mais la réalité vous rattrape toujours ...

Et se fut finalement la brûlure qu'était devenue ces poumon qui la fit cesser. Elle n'arrivait plus à respirer ... Son coeur battait la quadrille d'un cheval emballé et ne semblait plus vouloir se calmer. Haletante, en appuie sur un tronc, courbée en deux, elle finit par se laisser glisser contre ce dernier ... Si, elle était condamnée à rester ici ... Et le froid ne fut pas loin à la saisir de nouveau... Enroulant ces bras autour de sa poitrine, remontant ces genoux contre elle, elle se coucha ainsi en position foetal, à même la terre. Dormir ... Oublier ... Il ne lui restait que cela ...

Etrangement, elle ne s'éveilla qu'au petit matin, pour découvrir que... Contrairement à ces craintes et ces croyances, la forêt n'était pas cet abime sombre, sans fond et sans vie qu'elle avait cru. Non, bien au contraire. A la lumière du pâle soleil d'hiver, elle s'éveillait. Ces membres engourdis mirent du temps à lui répondre. Pourtant, elle devait ce lever. Ces vêtements étaient recouvert de la rosé matinal. Elle avait froid, et elle avait faim. Sortir de là, voilà devait faire. Regardant autour d'elle, elle hésita. Ou aller ? Un sens et un sens seulement lui permettrait de rejoindre la route. Les trois autres la perdrait. Se fut finalement la droite qu'elle choisit. Pourquoi ? Aucune idée. Peut-être pas que ça montait par là. Et il faut monter pour atteindre Dieu... Doucement. Un pas après l'autre, elle gravit le talus. Et là ? Le chemin ...

    Si seulement elle avait crié, ils l'auraient tout de suite retrouvé...

Soudainement, elle se rendait compte de sa stupidité. Mais qu'y pouvait-elle a présent ? Rien. Droite ou Gauche ? Se rappelant les paroles du Vénitien, elle tenta de trouver l'ouest. La mer est à l'ouest avait-il dit. Elle prit à gauche.

    Faites que Bayeux ne soit pas trop loin...

Edit pour finissions oublié
--Lupino
[Plus tard, bien plus tard - entre Bretagne et Anjou, mois de mars 1460]



L'heure était grave. Depuis plusieurs jours, Lupino sentait bien que la situation échappait à tout contrôle. Mais à présent, tout avait éclaté. Dante et Eliane avaient, Lupino l'avait senti, passé un cap, franchi une frontière jusque là inimaginable.

Après avoir quitté la Bretagne, Dante avait sombré dans un état catatonique. Il ne parlait plus comme avant, il ne mangeait plus comme avant. Et même son appétence pour les femmes s'était réduit considérablement. Quant à l'alcool...

Lupino ne l'avait jamais vu ainsi. Il était évident que quelque chose d'irrémédiable s'était produit avec Eliane, mais Lupino n'en savait fichtrement rien.

Ils étaient arrivés finalement à Saumur, et avaient pris place dans une auberge. Chaque jour qui passait confirmait les craintes de Lupino, et ce dernier, se sentant impuissant, sentait une colère de moins en moins retenue monter contre Tommaso. Ce dernier devait se reprendre en main, et vite.

Mais que faire ? ... que, que faire ? ...

Ellis...

Cette idée lui était venue dans la matinée même. Il s'était mis à la table de sa chambre, et sans réfléchir, s'était mis à écrire. Court, et percutant. Elle devait venir, et au plus vite.


Citation:
Ellis.

Je ne vais pas te parler de mille choses. Restons à l'essentiel.

Dante.

Il va mal, très mal. Je ne sais pas trop ce qui s'est passé, mais àa n'est pas important; ce qui compte, c'est qu'il est au bord du gouffre là.

Tu dois venir. Je sais que tu es en retraite, au couvent. Je m'en moque. Tu dois venir, et tu dois venir maintenant Ellis. Crois-moi, je ne t'aurais pas imposé cela si je n'étais pas à bout... Si Dante, surtout, n'était pas à bout. Il boit plus que je n'ai jamais vu, et tout son comportement, il... je ne vais pas entrer dans les détails, mais il ne touche plus aucune femme. A mon avis, il se laisse mourir. Par inadvertance, mais sûrement.

Il faut que tu m'aides. Je ne lui dirai pas que je t'ai envoyé ce courrier. Rejoins-nous, à Saumur, à l'auberge municipale. Viens, et sois comme tu es: fraîche, innocente et salvatrice. Viens, et aide-le, sans lui dire; Dante doit croire qu'il domine tout, sinon... tu le connais. Mais aide-le, aide-moi à l'aider, justement.

Sois prudente sur la route.
Mais avant tout: fais vite.

L.


Il s'arrêta soudain d'écrire. Quelle heure était-il? 11h, sans doute? Et... Dante, qui dormait toujours. Lupino regarda par dehors, sentant son sang bouillir. Comment pouvait-il se laisser autant aller ?! Satanée Eliane, il le savait et n'avait rien su empêcher. Alors, il se leva, et après avoir signé le courrier et mis de côté pour l'envoyer, il sortit de sa chambre pour aller dans celle de Dante, où il entra sans frapper.

Tommaso... Tommaso ! Réveille-toi !

Il donna un petit coup de pied dans le matelas, attendant de voir son frère bouger.
Dante.tommaso
[Saumur - Mars 1460]

[…Dans cette foire aux âmes brisées
où le vieux drame humain se joue
la folie m'a toujours sauvé
& m'a empêché d'être fou
je me regarde au fond des yeux
dans le miroir des souvenirs
si partir c'est mourir un peu
j'ai passé ma vie à... partir…

…mes yeux gris reflètent un hiver
qui paralyse les coeurs meurtris
mon regard vient de l'ère glaciaire
mon esprit est une fleur flétrie
je n'ai plus rien à exposer
dans la galerie des sentiments… *]




Partir, la quitter, courir loin d’elle, la laisser à son avenir… Voilà bien une chose que Dante n’avait pas vu venir. Lui qui n’avait jamais cru au bonheur, il savourait chaque goute que la félicité lui offrait. Et pourtant, à trop vouloir tenter le malin, un jour il réclamait son dû… Au fur et à mesure des mois, la relation du Vénitien avec sa sœur s’était intensifiée au point de passer le point de non retour… Tout était possible, tout était envisageable, tout… Et pourtant… Et pourtant en parfait destructeur, il avait osé tout rejeter, d’un bloc, sans prendre le temps de se laisser approcher à nouveau. Il avait décidé que plus rien n’avait d’importance et qu’elle devait mener sa vie loin de lui.

Et depuis, chaque jour se jouait le drame dans sa vie. Il avait broyait ses sentiments au fond de son cœur, il avait muselé sa mémoire, il continuait à avancer au côté de son frère sans mot dire, sans regard pour ce qui l’entourait… Il ne voulait plus donner d’importance à rien et c’était en solitaire qu’il cherchait le réconfort auprès de ce nectar qui se glissait dans ses veines chaque nuit jusqu’à lui faire perdre la raison. Et c’était ainsi que le sommeil le prenait, ivre de cet alcool qui lui offrait un sommeil sans rêve et sans pensée… petit moment de répit dans sa misérable vie… la seule chose qui lui permettait encore de tenir debout mais jusqu’à quand, telle était la question…

Manger était devenu un fardeau, regarder les femmes était devenu une raillerie, seule comptait cette promesse que rien ne viendrait lui rappeler cette douleur s’il finissait dans le fond d’un tonneau… C’était lui qui était l’instigateur de cette souffrance, lui qui avait mis un terme à cette relation… Et ce dégout de lui-même qu’il ressentait quand il pensait à ce qu’il infligeait à Eliane lui donnait envie de se vomir… Pourtant, il ne pouvait aller plus loin dans leur vie. Il y avait cru comme un jeune puceau qui était tourmenté pour la première fois par les affres de l’amour, il avait espéré que cela serait pour l’éternité mais l’éternité devrait attendre, leur amour n’était pas de celui qu’on glorifie chaque jour. Et Dante l’avait compris plus vite qu’elle… sans doute le jeune âge de sa sœur lui avait-il fait miroiter l’amour toujours à elle mais lui savait que cela n’existait point, que ce n’était que mensonges que de penser ainsi… Quel avenir auraient-ils pu donner à un enfant alors qu’eux même ne pouvaient pas se marier, qu’il aurait fallu se cacher de la moindre de leur connaissance pour que personne ne sache, que leur vie serait faite de duperie et de secret… Offrir cette vie à sa sœur était une chose, l’imposer à un héritier en était une autre… Lui-même souffrait des mensonges de sa mère sur sa filiation, aurait-il pu imposer ce fait à son propre enfant ?

Et les questions se succédaient jour après jour au gré de ses humeurs alors ce vieux compagnon de route, ce vin qui lui était cher à son cœur faisant son œuvre jusqu’à ce que son frère s’en mêle… Lupino le bien nommé qui ne lui foutait pas la paix depuis plusieurs semaines. Disputes, remontrances, les deux hommes se perdaient dans les méandres de la vie et Dante ne le supportait plus… Alors ces derniers jours sa peine se creusait un peu plus, accompagnant son chagrin d’avoir dû renoncer à celle qu’il aimait…

Qui aurait pu l’aider, qui aurait pu le sortir de ce gouffre alors que lui-même s’échinait à rester au fond, refusant les mains tendues vers lui, tournant le dos aux conseils qu’on lui donnait… Même les coups de pieds de Lupino pour le sortir de sa léthargie au réveil ne faisaient plus aucun effet… Il se tournait et se retournait dans cette couche jusqu’à ce que le sol soit embrassé par son visage… Et chaque jour qui passait voyait là le même scénario se jouer dans cette ville perdue en Anjou… jusqu’à ce que mort s’en suive ?




[Je rêve tellement d’avoir été que je vais finir par tomber *]



* Petit Matin 4.10 Heure D'été - Hubert-Felix Thiefaine

_________________
Ellisabeth.
[Entre le couvent de Rennes et la ville de Saumur - mi-fin Mars 1460]


Un soir, il était rentré au monastère. Elle ne l'avait appris que le lendemain en trouvant un vélin, tout juste griffonné. Pas d'explication. Juste une information. Ce jour-là, la sœur de Vénitien partit. Vers où ? Elle l'ignorait. C'est l'aubergiste qui la prévint quand elle avait pris sur elle de venir la voir pour tenter de comprendre. Etait-il malade ? Elle était naïve l'Oisillon mais pas dupe. Elle avait vite remarqué le changement de comportement depuis Verneuil, sans pour autant en comprendre les raisons. Une maladie pourrait entre être une, non ? Et s'il avait été gravement malade sans qu'elle ne le voie... Qu'elle idiote ! C'est cela qui avait poussé la timide jeune fille à aller voir celle qu'elle craignait tant. S'il y avait une personne à qui le Vénitien avait parlé c'était surement sa sœur. Mais elle ne la vit pas... Que pouvait-elle faire alors ? Dans son esprit, une seule autre personne pouvait être a mène de savoir ce qui avait poussé le Vieux loup à se réfugier dans un endroit capable de lui rappeler à tout instant ce qu'il détestait tant : Lupino... Aussitôt, elle partit à sa recherche.

    L'Oisillon était inquiète...

Mais elle n'en trouva pas de trace non plus. Peut-être était-il partie avec Eliane... Surement même. Midi n'était pas encore passé et elle se retrouvait à ne savoir quoi faire dans cette grande ville qu'était Rennes. Elle ne savait pas combien de temps il y resterait et elle ne connaissait personne ici. Partir ? Hors de question. Elle lui avait promis qu'elle le lui dirait en face le jour où elle le ferait... Et là, elle n'avait aucune manière de le faire. Les moines ne laisserait jamais une femme entrait dans le monastère... Et puis... Elle n'avait pas envie de partir. Alors, elle fit la seule chose qui lui semblait raisonnable : Faire comme lui. C'est ainsi qu'elle se retrouva, besace sur l'épaule, devant les portes du couvent de Rennes.

    Elle retrouverait cette atmosphère qu'elle connaissait si bien...

Et étrangement, elle n'y retrouva pas la paix et le soulagement qu'elle croyait. Depuis quand les prières lui semblaient trop longues ? Les cellules trop froides ? Les repas trop silencieux ou l'endroit trop petit ? Malgré elle, son esprit vagabondé régulièrement. Vers le monastère pas très loin et l'occupant qui s'y trouvait. Vers la mer qu'elle avait découverte quelques jours plutôt. Et vers ce lieu, similaire à celui-ci, dans lequel elle avait grandi... Et l'Oisillon ne pouvait s'en souvenir sans se rappeler deux de ces occupants : Sa bien-aimée Louise et le petit Zacharie. Comme il devait avoir grandi... La première n'ayant pas encore prononcé ces vœux, elle n'avait pas le droit de lui écrire et le second était trop jeune pour lui répondre... Peut-être pouvait-elle prendre de ces nouvelles ? Mais auprès de qui ? Mère Jeanne, pour une question d’éthique, refuserait surement de le faire... Sœur Agathe alors ? Oui, elle, elle accepterait ! Elle connaissait l'histoire qui entourait l'enfant et l'oisillon et l'affection que cette dernière lui portait depuis... Oui, elle, elle répondrait.

    Un fin sourire se dessina sur ces lèvres et un petit espoir apparue...

La prière du soir était déjà passée et c'est à la lueur d'une bougie qu'elle posa ces mots sur le vélin. Elle ferait partir cette missive dès le lendemain matin quand le coursier du relais viendrait. Elle n'eut qu'une brève hésitation ... Devait-elle parler du Vieux Loup ?


Citation:


Chère Soeur Agathe,

J'espère que vous pardonnerez le silence qui fut miens ces dernières semaines. Je ne cesse pourtant de penser à vous tous et toutes. Et vous aviez raison, la vie du dehors est différente et pleine d'imprévue. J'ai parfois du mal à m'y faire et j'ai si peur de m'y perdre... Mais je ferais tout pour ne décevoir ni vous, ni Mère Jeanne à qui je dois tout. Comme je vous l'avais promis, je ne l'oublie pas.

Accepteriez-vous de lui dire de ma part que tout va bien ?

J'ai suivi vos conseils et me suis d'abord rendu à Moulin après ma sortie. C'est une ville charmante et agréable. Là-bas, j'y ai rencontré un groupe de voyageur avec qui le voyage depuis quelques semaines. Mais nous nous sommes arrêtés prendre un peu de repos à Rennes. C'est du couvent de cette ville que je vous écris aujourd'hui. Avez-vous déjà visité cette ville ? Elle est si grande que je suis sûr qu'il faudrait une journée entière pour la traverser de part en part. Et la mer, avez-vous déjà vu la mer ? Elle est aussi belle que les récits que vous nous comptiez le disent. On m'a pourtant affirmé qu'elle l'était plus encore dans le sud. Peut-être aurais-je l'occasion de la voir un jour...

Mais je manque à tous mes devoirs. Je parle de moi et je ne vous demande même pas des nouvelles de vous... Comment vous portez-vous? Vos douleurs sont-elles revenues cet hiver ? Comment les enfants se portent-ils ? Et le dispensaire ? Ne vous donne-t-il pas trop de soucis ? Avez-vous de nouveau quelqu'un pour vous seconder ? Je l'espère. Vous savez comme moi que vous ne pouvez plus faire cela toute seule, votre santé n'est plus aussi bonne qu'avant.

J'hésite, je sais que je ne le devrais pas. Je sais que je n'ai pas le droit de vous poser la question. Mais je vais le faire quand même. Comment va Zacharie ? Rare sont les journées que je passe sans penser à lui, sans que je ne me pose la question. Et j'ai besoin d'une réponse...

Mais je vais m'arrêter ici. Je pense que ma dernière demande vous a contrarier alors je ne vais pas aller plus loin.

Prenez soin de vous ma Sœur et qu'Aristote veille sur vous.


    Et plusieurs jours passèrent sans accros, sans nouvelles... Monotones.

Du moins, jusqu'à celui à la sœur responsable du courrier à fit appeler. Cela ne signifiait qu'une chose : Une lettre. Mais de qui ? Du Vénitien ? De Sœur Agathe ? Peut-être des deux ? Elle les espérait tant l'une et l'autre... Mais ce ne fut n'y l'un ni l'autre. Elle ne reconnue pas leur écriture sur le plie. Un mauvais pressentiment la prit. Qu'y est-ce ? Une feuille qui se déplie. Un coup d'œil sur là-bas pour en lire la signature. Et ses craintes redoublèrent... Lupino ? Pourquoi Lupino lui écrivait-il ? Quelque chose devait être arrivée au Vieux Loup pour qu'il se décide à le faire... Et sa lecture lui confirma ces peurs.

    ... mal, très mal... bord du gouffre...Tu dois venir... maintenant...

Chaque mot lu lui fit mal. Ainsi, il était sorti. Sortit et partit... Sans rien lui dire. Cela voulait dire ce que ça voulait dire non ? Elle devait respecter son choix. Elle devrait, oui... Mais elle savait déjà qu'elle ne le ferait pas. Elle l'aurait accepté s'il n'y avait pas cette peur dans les mots du fidèle italien, cette panique entre les lignes... Elle avait eu l'occasion de le côtoyer à quelques reprise. Assez pour le respecter, voir même de l'apprécier. Elle ne le jugeait pas homme à s'alarmer pour rien. Pourtant là il l'était...

    Saumur... L'auberge municipale... Oui, elle irait.

Rassemblait ces affaires ne fut pas long. Annoncer son départ non plus. Elle prit juste le temps de laisser quelques pièces à la Sœur postière. Ainsi, si Sœur Agathe lui répondait, on pourra lui faire parvenir sa lettre. Mais elle ne devait pas penser à cette missive pour l'instant, ni au petit Zacharie, pas plus qu'à la crainte que ces jours de routes à faire seule faisait naître en elle. Non, elle devait se concentrer sur le Vénitien et juste sur lui. Peut-être devrait-elle prendre un cheval ? Mais elle n'avait monté qu'une fois et pas seule non plus... Non, c'était trop risqué. Si l'animal s'emballait, elle ne saurait le gérer. Mais cela lui ferait gagner du temps ! Certes mais il faut mieux arriver en retard que ne pas arriver dû tout. Alors elle prit la route...

Et les cinq jours furent longs et épuisant. Elle ne voulait pas perdre de temps, mais il lui fallait dormir. Et elle n'aimait pas l'idée de marcher de nuit... Sa dernière mésaventure était encore trop fraiche dans sa mémoire. C'est donc, tard, en fin d'après-midi, quand le soleil commençait déjà à être bas dans le ciel qu'elle arriva à Saumur. Ces jambes lui semblèrent être faites de plomb mais elle n'avait pas renonçait. Il lui avait dit de venir... Quelques minutes encore. Quelques questions à des passant et enfin, elle trouva ce qu'elle cherchait.

    L'auberge municipale ...

L'un des deux hommes y étaient-il déjà ?

_________________
--Lupino
[Une matinée de mars - auberge municipale de Saumur]



Les temps étaient déprimants. Dante et Lupino ne s'entendaient plus comme c'était le cas avant ; Lupino enrageait de voir son frère chuter dans les limbes du désespoir. Rien ne pouvait le faire changer, ni le rassurer. Le brun avait tout essayé pour aider Dante. Mais à chaque fois qu'il parlait d'un nouveau projet, de l'échoppe, des prostituées, de beuveries ou autres, il se heurtait à un mur. Même l'alcool n'aidait plus le Ceresa - il le rendrait triste, l'avilissait et en faisait une loque humaine. Lupino ne trouvait pas d'autre mot.

Chaque matin c'était la même ritournelle. Dante restait à dormir jusqu'à midi, au moins. Il allait ensuite déjeuner, ou partait quelque part. Puis revenait et avait déjà bien commencé à boire. Et la journée se passait, sans accrocs, mais si terriblement monotone. Lupino continuait de gérer les affaires, mais cela lui pesait de plus en plus. L'impuissance pour aider Tommaso le rendait fou. Il avait envie de le brutaliser, de le gifler, de le frapper ! Et de faire en sorte qu'il se réveille.

Mais chaque jour c'était pareil !

Lupino et Dante avaient perdu cette complicité ; ou plutôt, elle s'était cachée, masquée par les ressentiments de chacun envers l'autre. Nul doute que Dante n'appréciait pas la façon que Lupino avait de le critiquer sans cesse. Mais c'était tant pis. Rien d'autre ne marchait. Aucune nouvelle d'Eliane. Et ... au fond de lui, il espérait qu'Ellis avait reçu son courrier et pris la route. Sinon, que ferait-il ? ... tout cela pouvait finir mal, très mal. L'autre jour, ils avaient été à deux doigts d'en venir aux mains.

De bon matin donc, Lupino s'était levé pour aller faire de l'exercice. Il ne s'était que difficilement remis de la soirée d'hier où il avait crié à Dante ses vérités, sans que ce dernier ne l'écoute, et où il avait frappé dans un mur à côté de lui, se demandant bien ce qu'il avait visé avant tout. La tension était à son faîte, et Lupino était de plus en plus désespéré. Où était l'oisillon ? Même en tenant compte de la route et des autres facteurs, elle pouvait être là maintenant ! Où était-elle ?

Rentrant dans l'auberge, il la vit. Le choc fut brutal. Ellis. Ici. Il s'arrêta d'un coup dans sa marche rapide et son coeur bondit fortement. Ellis ... l'espoir renaissait !

Il accourut vers elle et, oubliant un instant ce qu'il faisait, alla la prendre dans ses bras. C'est qu'ils s'étaient soudés depuis un certain temps. Il la serra contre lui quelques secondes, puis il recula d'un coup, reprenant son allure fière et mâle. Il la regarda ; elle n'avait que moyenne mine. La fatigue du trajet ? La lassitude des absences ? ... autre chose ?

D'une petite voix, il toussa, puis hocha la tête.


Ellis .... quel bonheur.

As-tu fait bon voyage ?
Ellisabeth.
    Saumur … Ville de tout le drame…

Là-bas, l’Oisillon y avait bien retrouvait les deux Vénitiens et comme l’ainé le lui avait dit dans sa missive, le second n’était plus lui-même … Quelques choses s’étaient cassé, brisé, défait … Lupino avait raison, il se laissait mourir et rien de ce qu’elle tentait ne semblait l’attendre. A son grand désespoir …

    Et il y avait eu cet accident …

Pour la première fois, la jeune fille avait connu la peur. La vrai. Pas celle que l’on a quand on a peur pour soit mais celle pour une tiers, celle qui vous broie les tripes et vous retourne le coeur … Elle avait découvert ce que s’était de ne pouvoir rien faire. L’attente avec l’impuissance et l’accablement qu’elle engendrait. Les heures à se ronger le sang en essayant d’espérer, en essayant d’y croire alors que là, tapis dans l’ombre l’affliction vous guète … Oui, elle avait appris tout cela et bien plus encore … La nuit lui a enseigné le tourment, le matin le soulagement. L’apaisement de toutes ces craintes en le retrouvant aux premières heures de la journée avant de lui ouvrir la découverte de son état. Hors mis une vilaine bosse, il ne semblait pas si mal … Mais il ne faut jamais se fier aux apparences … Cela aussi, elle le comprit. Perdu, il avait tous perdu … A elle de l’aider à tout retrouver dorénavant …

Et ils restèrent de longues journées dans la ville, à attendre, à espérer une amélioration qui tardait à revenir …

    Thouars

Et malgré cela, ils reprirent la route. Un besoin de s’éloigné de ces lieux chargés de trop de souvenir … D’oublier pour mieux se souvenir. Et durant les jours qu’ils passèrent dans cette ville, l’Oisillon assimila deux nouveaux enseignements : Ne plus être celui qui suit pour devenir celui qui guide, un durant un temps et redécouvrir cet homme qu’elle croyait connaitre. Tout ceux-ci lui était si étranger … Devoir prendra la parole à sa place devant des étrangers, lui rappeler parfois son nom quand il butait, se faire rassurante quand il doutait … Ce n’est pas cet ordre-là qu’elle avait appris. Et ce n’était pas cet homme qu’elle avait connu … En était-il moins important à ces yeux ? Non. Pour, elle, il restait le Vieux Loup. Un Vieux Loup blessé mais Loup tout de même …

Le contraste ne l’en saisit pas moins. Lui qui, avant l’incident, ne supportait guère d’entendre parlé de religion s’était mis à prier régulièrement. Son caractère changeant était devenu linéaire, jamais un mot au-dessus de l’autre ou si peu … Mais ces projets, eux, étaient resté fou …

    Mais quoi qu’il en soit, il restait le Vieux Loup, un point c’est tout.

    Poitiers – Limoge

Et ils eurent raison de ne pas perdre espoir. Jour après jour, bride après bride, des lambeaux de mémoire lui revinrent. Doucement mais surement. Pourtant, malgré cela, l’Oisillon ne fut pas des plus honnêtes avec lui. Comment l’aurait-elle pu ? Comment dire à un homme qui ne se souvient de rien que la vieille de son accident, ils avaient parlé pour la premier fois mariage … ? Comment le lui révéler sans lui donner l’impression d’avoir l’intention de le piéger ? De se servir de son mal pour l’enchaîner ? Car, qui connaissait le Vénitien, connaissait son goût pour la liberté. Qui aurait cru ces dires alors ? Personne … C’est du moins les craintes que la jeune fille nourrissait. Alors elle se tue …

    Alors voici ce qu’elle lui dit :

Ils se sont rencontrés par hasard dans une taverne à Moulin. Elle n’avait jamais quitté la ville mais désirait découvrir le royaume alors il lui avait proposé de l’accompagner pour qu’elle le fasse en toute sécurité. Non, il n’y avait jamais rien eut entre eux et pourtant, oui, elle lui devait beaucoup, c’était donc normal qu’elle reste prêt de lui…L’omission était-elle vraiment un mensonge ? Pourvu qu’il lui pardonne si un jour il se rappelait …


    Bourganeuf – Guéret – Montluçon

Et les questions de l’amnésique de faisait à la fois plus précises et évasives à mesure que le temps passait et que ces souvenirs revenait. Plusieurs fois, la jeune fille tenta de savoir. Se souvenait-il de tout ? Non… qu’il lui répondait. Et à chaque fois, cette réponse nouait un peu plus les entrailles de l’Oisillon. Prise dans l’engrenage de sa propre cachoterie, elle ne savait plus comment s’en extirper sans lui avouer sa faute et prendre le risque de le perdre. Aurait-elle due lui dire ? Peut-être …

    Jusqu’au jour où …

Dernière soirée à Guéret avant le départ. Ils discutaient en taverne… seules. Condition obligatoire pour que la jeune fille face partie de la conversation. Quelques questions et une drôle d’impression. Celle du déjà-vu. Cette même sensation qui vous fruste quand, en cherchant un mot, il vous échappe alors que vous le sentez là, sur le bout de votre langue. Et cela jusqu’à que, pour une raison qui vous ignorez, vous réussissez enfin à le saisir au vol. Cet sensation, elle la ressentit toute la soirée, jusqu’au moment où elle réussit à mettre le doigts dessus. Ce ton détachait mais cette manière inquisitrice de la regarder. C’était le Vénitien… Oui, mais celui d’avant. D’avant l’accident, d’avant l’amnésie. La vérité la saisit alors d’effroi : Il se souvenait, il avait compris, il savait qu’elle avait mentit … Les masques tombèrent.

Et les explications furent longues. Non, elle ne le lui avait pas caché parce qu’elle regretter … Elle n’avait juste pas sut comme le lui dire … Pourtant, il valait partir. Lupino leur avait dit aurevoir dans la journée. Lui devait rejoindre la Capital. Les affaires n’attendaient pas. Eux, c’est la Bourgogne qui les attendait. Une nuit à bivouaquer tranquillement en rase campagne et ils seraient à Montluçon. Et c’est ce qu’ils virent … mais rien ne fut tranquille. Alors qu’elle dormait déjà à point fermé, fatiguée par les journées de marches, l’Oisillon fut tiré des bras de Morphée par la sensation d’une lame froide sous sa gorge. L’assaillant était seul mais avait l’avantage de la surprise et de l’otage. Tremblante sous la menace du couteau, elle due elle-même ligoter les mains de l’Italien qui ne chercha pas à protesté pour ne pas la mettre en danger. Le brigand en fit autant d’elle ensuite. Que le Très-Haut soit remercié, seul les objets de valeur semblait l’intéressé. Pas une fois, il ne porta plus d’attention que nécessaire à la jeune fille. Qu’Aristote, il ne se contenta pas de les prendre leur sac et de les emmener. Il prit ce qu’il l’intéressait et les laissa…


    Bourbon - Nevers – Autun

De Bourbon, ils passèrent à une journée de marche du lieu dans lequel elle avait grandi. A une journée du petit Zachari … De l’instant où la ville fut en vue à celui-ci ou, le soir venu quand ils reprirent la route, elle ne le fut plus, cette pensée ne quitta la jeune fille. Elle n’avait pas reçue de nouvelle de Sœur Agathe mais avec tous ces déplacements, la missive s’était peut-être perdue … Enfin, si elle y avait répondu… Le Vieux Loup lui proposa de faire le détour, d’aller les voir, le voir … Mais elle ne se sentait pas le courage de passer quelques heures avec lui et devoir le laisser de nouveau… Pourtant se manque laissait un creux au cœur de la jeune fille … Cet enfant, elle l’avait vu naitre, elle l’avait veillé et vu s’éveiller … Elle était jeune mais l’instinct maternel avait-il un âge ? Les petites filles les plus jeunes n’étaient-elles pas les premières à s’occuper des plus petites qu’elles ? Chaque jour que le Très-Haut faisait, il lui manquait… Pourtant, ils n’eurent pas …

A Nevers, ils n’y restèrent que le temps d’un déménagement officiel. La page de Saumur était définitivement tournée … Deux jours de plus et ils furent à Autun. Une nouvelle page s’écrivait …
_________________
--Soeur_agathe
[Dans un couvent prêt de Moulin - Mi-fin avril 1460]

    Des semaines qu'elle avait reçue la lettre de son ancienne protégée sans avoir pris le temps de lui répondre. Pauvre enfant ... Que devait-elle penser ? Recevoir de ces nouvelles avait pourtant été un vrai bonheur pour la vieille femme. Les enfants ici étaient nombreux, mais rare étaient les jeunes filles à atteindre celui qu'avait eut Ellisabeth. Les raisons de cela ? Beaucoup d'enfant amener ici l'étaient souvent trop tard et les soeurs ne pouvaient, en général, leur offrir qu'un départ sans souffrance et sans solitude... Pour ceux qui survivaient malgré tout à leurs premières années, la moitié partait à l'âge de sept ans car appartenant au sexe fort. Ne restait alors que les petites filles ... Et la vie n'était jamais tendre avec les enfants. Une fièvre, un coup de froid, une chute... Un rien les emportait.

    Ellisabeth, comme quelques autres, était donc une exception.

    Mais l'arrivé d'un printemps avaient, comme chaque année, amené son lot de soucis au couvent. Les réserves de l'année précédentes étaient épuisée et les récoltes de celle-ci par encore mûres. Il fallait donc rationner ... Et le renouveau apportait également son lot de naissance ... A croire que l'honneur des filles fondaient avec le soleil beaux jours ou que la chaleur les rendaient plus fertiles... Dans tout les cas, ils naissaient et arrivaient plus d'enfant durant ces trois mois ci que pour le reste de l'année. Encore une chose qui opposait Ellis a toute les autres ... C'est en plein milieu de l'hiver qu'elle avait vu le jour. Agathe le savait, elle s'en souvenait bien. A l'époque déjà, c'était elle qui avait la charge du dispensaire et c'est elle qui avait aidé la jeune mère à mettre au monde son bébé. Il pleuvait comme vache qui pisse cette nuit là et le travaille avait été long, très long ... L'enfant n'était pas bien gros car née trop tôt, mais sa mère était étroite, beaucoup trop et il n'en s'était fallut de peu pour qu'Aristote ne rappelle pas mère et fille auprès de lui ... Même avec toute les femmes qu'elle avait aidé, la Soeur considérait toujours cet naissance comme l'une des plus difficile qu'elle est assisté ...

    Si la petite savait ...

    Oh bien sur, cent fois la vieille femme lui avait raconté cet évènement après la jeune fille eut prit la décision de l'aider au dispensaire. Secrètement, elle avait prié pour qu'elle prenne sa suite un jour ... Mais elle n'était pas faite pour vivre ici, la vieille Soeur l'avait toujours su. Et malgré tout, elle ne lui avait jamais révélé l'identité de sa mère, le règles l'interdisaient. La petite la connaissait pourtant, elle la connaissait bien ... Et souvent, la religieuse priait le Trés-Haut de lui permettre un jour, de dire la vérité à la jeune fille...

    Mais avant, elle avait une réponse à lui faire.

    Citation:


    Ma chère enfant,

    Vous êtes toutes pardonnée. Voyez, je ne suis pas plus ponctuelle. J'ai transmit votre souhait à notre Mère, elle a, tout comme moi, été ravie d'apprendre que vous vous portez bien. Et vos aveux me comble. Vous n'oubliez pas d'où vous venez, cela est bien. De plus, que vous aillez trouvé compagnie pour vos périple est également une bonne chose Mais je vais tout de même jouer ma rabats-joie ... N'oubliez pas votre honneur mon enfant, vous savez mieux que quiconque que c'est cette amnésie qui conduit tant de femme ici et remplit nos dortoirs ... Mais j'ai confiance en vous mon enfant. Vous ne vous oublierez pas, je le sais.

    Et pour vous répondre, je me porte aussi bien que mes années me le permettent bien que cet hiver ai été particulièrement rigoureux. Il m'a rappeler celui de ta naissance ... Les enfants vont bien. Amédée, Jean et Paul sont partie voici quatre jours. Te souviens tu d'eux ? Oui, certainement. Malheureusement, la jeune Agnès, qui devait te remplacer, n'a pas tenue le coup. La vue du sang et des infections ne lui va pas. Je ne sais encore qui le fera donc, ma santé va donc devoir s'en accommoder.

    Vous ne devriez pas c'est vrai, mais je vais tout de même vous répondre car je sais l'attachement que vous lui portez et la difficulté que ça été pour vous de le laisser ici. Il va bien. Vous l'avez vu faire ces premiers pas et aujourd'hui il marche très bien. Au grand dame de Soeur Appoline à qui il échappe souvent.

    Mais souvenez vous de mais paroles mon enfant : Qui veut, a ! Méditez les ...

    Récrivez moi dés que vous le pourrez, j'aime à savoir se que vous devenez.

    Que le Très Haut vous garde ma petite.
    Votre dévouée,
    Soeur Agathe.


    Voilà. Quelques minutes pour laisser sécher. Une de plus pour le sceller et la vieille religieuse prit la direction du bureau de la mère postière. Il n'y avait plus qu'à souhaiter qu'Ellis soit toujours à Rennes ou est laisser les instruction à qui de droit pour faire suivre cette missive ... Autrement, elle n'avait plus qu'à espérer qu'elle lui réécrive un jour ...




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