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[RP Ouvert] Briser la pureté... Pour enfin dominer

Rumwald



[ Obéir... ]



- Salir... -


L'hibernation le lasse... Lui qui espérait tant de cet or de robe couleur rouge pour lui faire oublier cet ennui de plus en plus présent ; Aurait-on menti sur cette marchandise volée à un grand domaine, ce dernier habitué à la visite des sangliers ? Non, il avait bien gouté au tonneau présenté, et le trésor avait instantanément envoyé ses songes en les gouffres d'amertume et de fleurs du Diable... Excellent souvenir qui ne manqua pas d'émouvoir son âme d'artiste. Le vin prit d'ailleurs vite bon train sur son podium des pêchés ; Quoique, après tout, peut-on juste évoquer ce mot, alors que le breuvage est l'élixir préféré de la Très Sainte Communauté... Le Hibou parfait simplement son initiation aux interdits accordés aux privilégiés.

Ricanement sournois.

Les doigts blancs pincent la cheminée de verre et donne le ton de la danse de l'écarlate compagnon, telle volupté de mouvement passionne alors un moment les deux billes grises... Avant qu'une soudaine entrée d'un invité encapuchonné, de petite taille, tout vêtu de vêtements disgracieux et boueux, ne vienne déranger la valse. La cuvette de la beauté italienne vient doucement rejoindre l'accoudoir le plus proche d'un fauteuil trop grand pour le squelettique affalé, signal cédant par la même occasion la parole à l'étrange personnage.


Le cadeau de Murano vous plait-il ?

Le germain fait monter d'un cran son sourire vissé. Voilà ce dont il avait oublié...

Est-ce la dernière mode des bien lotis ? Un verre qui ne souffre d'aucune couleur... Un exemple de la pureté ?

L'enfant masqué d'ombre hoche une fois de la tête.

Ça ne va pas tarder. L’Italie gagne en réputation de jour en jour.

Rumwald laisse son corps aller à l'hilarité générale, des soubresauts l'obligeant à reculer la tête en arrière.

Voilà qui fera du bien à l'arrogance française. Je vois déjà tout les nobles et bourgeois s'éventrer de travail pour tenter de reprendre le dessus sur leur énorme orgueil touché...

La tête revient soudainement à sa position initiale, une lueur folle et un mal palpable ayant envahi tout le visage en une monstrueuse grimace.

Les contrats vont affluer pour abattre les concurrents... Et connaissant l'importance de la fête chez les italiens...

Le regard malsain vient fixer une forme à ses côtés, cachée à son tour par les ténèbres affamées.

Il faudra... Approvisionner le marché en premier choix. Voilà de quoi requinquer les finances !

Pressé de rejoindre les rues qui, à son goût, sont bien moins dangereuses que de rester aux côtés d'un tel ahuri, le mystérieux enfant applique la méthode "brosser dans le sens du poil" :

Ne reste plus qu'à trouver partenaires... Ou clients.

L’enivrant alcool reprend doucement forme d'un tourbillon, le calice honteusement chauffé par une main trop blanche pour avoir été propre jusqu'aujourd'hui, comme pour signifier un état second de réflexion. Puis c'est la chute, la brisure, le gâchis...

Hé bien... Allons offrir ma tendre Fille pour un début d'acte d'exception ! Je suis resté trop longtemps dans ma cage aux plaisirs... L'Art est infini car il est toujours remis en question !

L'encapuchonné déjà assailli par la peur ne sait plus quoi penser. Son corps tout entier le supplie de fuir, mais une stupide chose le retient : la curiosité.

V-v-Votre f-Fille ?...

Le squelettique espère avoir le plus souvent comme fourre-nez d'aussi jeunes âmes malléables, il est si simple pour un adulte de pouvoir les modeler à son souhait... Qu'il en serait parfois insultant de ne pas céder à la tentation.

Ah, une beauté aussi digne que la pureté du verre de Murano. Mais...

Le germain pousse son accent tandis qu'il offre d'un murmure matière à faire bouillir :

Avec un talent à couper le souffle...

Claquement des doigts. La fille du Fou commence enfin à laisser apparaitre quelques détails physiques aux yeux du gamin, mais il n'aura pas plus de temps à voir plus haut qu'une paire de chausses que son père le pousse à sortir, avec ce même croissant flippant cousu...

Plus tard. Pas de temps à perdre. Emmène-moi à quelqu'un d’intéressé... Et intéressant.


*** Il y a un cauchemar dans mon placard de Birdy Nam Nam ***
_________________

Eldwen
Dans la Rue noire de la Cour des Miracles...

Lors d'une nuit sombre et étrangement calme à la Cour des Miracles, on pouvait apercevoir ni âme qui vivent si nous ne portions attention. Malgré l'obscurité qui régnait une ombre traversait rapidement les ruelles et semblait presque poursuivie par quelque chose.

L'étrange petit fantôme qui courrait ainsi était en fait une petite fille qui ne devait guère n'avoir que 10 printemps vécus.

Cette pauvre enfant terrifiée était simplement perdue et ne devait pas être ici. Elle était recouverte de saleté et de suie dû au feu qui venait de brûler sa maison et sa famille en plein coeur de Paris. Ne sachant où aller elle était partie en courant et pleurant et sans savoir elle se dirigeait vers l'Enfer, la Cour des Miracles.

À bout de souffle, elle ne regardait pas où elle allait et la fillette n'arrêtait pas de tomber au sol froid et humide ce qui faisait que ses vêtements déjà sales se déchiraient encore plus. La voilà maintenant qu'une simple souillon et orpheline de plus. Plus elle s'enfonçait dans les rues, plus elle s'enfonçait vers la misère et le désastre. Mais cela la pauvre n'en savait rien.

À bout de souffle, elle regarda derrière elle voir si elle était poursuivie et ne vit personne , mais tout à coup elle frappa de plein fouet quelqu'un et tomba au sol lourdement. L'enfant essaya de se relever, mais elle c'était blessée à un bras et souffrait et se mit à sangloter et trembler. Se mettant à genoux ses grands yeux bleus cherchèrent du regard ce qu'elle avait bien pu frapper ainsi.

Son regard fini par trouver celui d'un gamin qui ne devait pas avoir beaucoup plus d'elle. Se reculant effrayée , Eldwen ne put aller bien loin se retrouvant le dos contre un mur d'une maison.

Elle fini par dire d'une petite voix:


Qui..qui ..es-tu ? Tu..tu vas..vas me faire du mal ?

la petite fille tremblait et si elle l'avait pu serait déjà en train de courir. Son regard azur resta dans celui du gamin et ses cheveux sombres comme la nuit tombaient sur ses épaules.

Elle avait un doux et jolie visage sous cette suie et saleté. La voilà maintenant qui serait peut-être malheureusement prise sous le Démon...
Rumwald



[ Obéir... ]



- Mentir... -


La gifle glaciale... La déesse sans pitié au long manteau blanc et azur n'avait pas lésiné en cette nouvelle nuit de tout les vices. Le Hibou bien couvert de ses chauds apparats n'a aucun mal à affronter les sèches morsures du froid, laissant même profiter de ses avantages à son propre sang. Le mystérieux enfant reste en pointe, maugréant de sa maudite cape trouée de part et d'autre, et ouvre la route à l'étrange duo, sans jamais se retourner, trop occupé à sauvegarder la moindre parcelle de son corps face à la force de Borée.

Soudain, un choc, l'encapuchonné manque de perdre l'équilibre et ses fesses de prendre une teinte plus à l'honneur de la saison. La peur aidant, le gamin est sur le point de cracher plein poumons envers l'abruti(e) incapable de regarder devant, jusqu'à ce qu'il découvre le vrai visage du violent. Une fille, aussi souillée qu'un mineur de sortie, des vêtements en lambeaux protégeant le peu d'intimité à son actif.


Qui..qui ..es-tu ? Tu..tu vas..vas me faire du mal ?

Une nouvelle tête. Trop émotive pour être du coin depuis des lustres. Il faut la cacher maintenant, si le germain la trouve...

Hé bien hé bien... Pauvre petite. Tu t'es perdue ?

Trop tard, les serres du rapace sont bien ancrées sur la proie. Bizarrement, le môme fait face à un autre homme, attendri, attentionné... Acteur ?

Tu dois être gelée jeune fille...

Le Fou se dévêtit de sa fourrure si significative pour la porter au cou de l'enfant surprise.

Que de noir qui tache si beau visage... Que dirais-tu d'une maison pour la nuit en attendant que tu trouves ton chemin ? Tu n'as qu'à me suivre petite.

Complètement décontenancé, le guide infantile se demande s'il n'a pas pris un sacré coup finalement... Est-ce bien le même homme qui se trouve en face de lui ? Ou bien l'artiste serait-il si pervers qu'il ne fait qu’appâter la brebis dans une étable pourrie jusqu'à l'os...
Que va faire l'âme perdue ? Fuir le danger d'instinct, ou tomber dans un dangereux terrier ?



*** Entering Zero-G de Jason Graves ***
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Eldwen
Sur le sol froid glaçant le sang...

Eldwen regardait toujours le gamin qui lui jeta sur le coup un regard de mépris, mais bien vite il sembla chercher quelque chose ou quelqu'un et la petite sentie qu'il avait peur ce qui n'aida pas l'enfant à se calmer.

Des larmes commencèrent à couler sur son visage enfantin et elle chercha encore moyen de s'enfuir quand tout à coup la porte s'ouvrit sur une immense ombre qui terrorisa la jeunette et la voix qui en sortit la laissa muette.

Eldwen jetait des regards sur le jeune garçon puis sur le grand homme qui semblait très doux finalement, car il lui demanda si elle c'était perdue. Ne sachant que dire ou faire, elle avait l'impression qu'elle ferait mieux de partir, mais son petit ventre se mit à faire des bruits de faim et elle tremblait de froid.

La gamine ne se rendait pas compte qu'un rapace venait de l'attraper et que si elle le suivait elle risquait de se faire dévorer toute crue.

Pourtant, l'inconnu enleva sa fourrure et la posa autour de son cou ce qui fit un moment sourire la petite qui se sentit toute de suite en confiance oubliant la méfiance et la peur qui la tenaillait un peu plus tôt.

L'homme lui proposa de la garder pour la nuit pour qu'elle puisse dormir au chaud le temps qu'elle se retrouve.

Eldwen fini par sourire au Germain et dit de sa toute petite voix essayant de cesser ses larmes silencieuses :


Je..je..je.. me suis perdue...ma maison.. je n'en ai plus... j'ai faim... j'ai froid... j'ai peur... je sais plus où je suis...

Malheureusement, la petite se remit à pleurer à chaudes larmes et ignorant le jeune gamin qui semblait se posait bien des questions elle s'approcha de l'homme qui voulait l'accueillir chez elle.

Eldwen n'ayant plus que des lambeaux sur le corps laissait voir des parties de son corps juvénile. Si elle restait dehors elle allait certainement mourir donc elle n'avait guère le choix d'accepter.

L'enfant tendit sa petite main vers le Germain lui faisant confiance , car elle ne savait pas qu'elle risquait d'aller tout droit en Enfer...
Rumwald



[ Obéir... ]



- Saisir... -


Cette soirée est promesse de chance pour les malins, et le Hibou ne sait s'il doit ménager sa petite étoile avec tant de cadeaux du hasard. L'improbable lui sied pourtant à ravir... Jamais le Germain ne lui ferait faux bond. Ah chance quand tu nous tiens... Devrais-t-on te garder jalousement contre ton gré ou bien se satisfaire de ta si rare et indécente offre du moment ?

La vie est tentation...


Je..je..je.. me suis perdue...ma maison.. je n'en ai plus... j'ai faim... j'ai froid... j'ai peur... je sais plus où je suis...

Ô combien répugnant personnage serait-il de ne pas croquer les pommes tendrement vertueuses. Le panier d'or peut compter une nouvelle protégée.

Tout ira pour le mieux jolie fleur apeurée, tu ne pouvais pas mieux tomber...

Le squelettique donne son second bras à la noiraude, et enjoue le mini guide à accélérer le pas, tant l'envie de débuter négociations et apprentissage lui démange chaque articulation. Les iris viennent un instant se planter sur sa bien-aimée voilée... Et l'esprit voguer vers de délicieux souvenirs.


Deux semestres défilent... Même saison, autre palais de la Dame Blanche, lac gelé et caché de millions de larmes pures. La fille portait une lanterne, maigre allié face au noir étouffant d'une forêt endormie, et semblait déjà avoir ressenti la présence du Fou... Il avait sourit, longuement, se délectant de chaque seconde où l'instinct laissait évader la peur sur les miroirs de l'âme, de couleur presque identique aux siens.
Puis il lui avait volé le reste de son enfance, à sa manière, la privant du dernier pilier spirituel, profitant sans outrance de ce détail si particulier... Éternel... Qui valu un jour à cette pureté aux filins platines d'être si bien nommée.
Pourquoi avoir besoin d'être un procréateur quand on peut faire croire de nombreux livres mensongers aux poupées qui n'ont plus entendu de pater depuis de longues années...


Honoré. L'acheteur sera honoré d'être en présence d'un tel chef d’œuvre naturel. Au pire, il faudra user de persuasion... Pimentée.


Nous arrivons.

Brave et curieux garçon. Il donne le ton à l'orchestre... L'entracte peut se terminer. Maestro, Musique.



*** Creepy 3-1 de Jason Graves ***
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Eldwen
Couverte de la fourrure offerte par la main du diable...

Eldwen avait l'impression qu'elle risquait plus rien en étant près de ce Germain, mais quelle illusion la petite se fit en pensant cela, car cet homme était loin de lui vouloir du bien.

Trop tard l'emprise du rapace ce referma encore un peu plus lorsqu'il lui parla gentiment en lui faisant croire que maintenant elle ne craignait plus rien et que tout irait mieux. la pauvre enfant naïve hocha la tête et elle sentit l'inconnu lui prendre le bras et ils commencèrent à suivre le guide.

Eldwen sentit un regard de convoitise se poser sur elle, mais cela ne la troubla guère, car sa jeunesse et innocence la protégeait en quelque sorte pour que la peur s'écarte. Ils marchèrent longuement sans s'échanger une seule parole ou quelques sons.

La jeunette qui essuyait ses larmes et pensait à tout ce que le Ciel venait de lui enlever, mais était-ce vraiment le Créateur qui avait fait cela ou le Démon qui voulait avoir la fillette pour elle toute seule en l'envoyant droit dans un piège ? Que lui arriverait-il maintenant qu'il approchait de l'endroit qui pour les prochains temps serait la demeure qui lui enlèverait ce qui lui restait de pureté.

N'osant poser de question elle resta muette et son visage tout sale était barbouillé du reste des larmes et la petite main se resserra dans celle du Germain croyant qu'il ne voulait que son bien. Oh manipulation quand tu nous tiens tu ne peux plus y échapper.

La belle enfant arrêta de marcher quand on lui dit qu'ils étaient à destination.
Eldwen resta un moment silencieuse et quelque peu incertaine, car l'endroit était loin d'avoir l'air accueillant et elle posa naïvement une question:


C'est votre maison ? C'est là que je vais vivre ?

Eldwen leva son joli petit mignon vers son guide et elle chercha réponse dans ses yeux, mais y verrait-elle encore la douceur qui l'avait accueilli tout à l'heure ou verrait-elle le vrai visage du rapace ?
Anaon
    Nuit d'insomnie. Manteau d'obscure qui voile les ruelles, recouvrant jalousement les vices qui se livrent en son sein. Voile d'ombre. Comme un écrin de mystère dans lequel se joue tous les crimes, tous les désirs. Un boite de pandore, qui ne révèlera ses victimes qu'aux premiers frémissement de l'aube. Les affres d'un exutoire. A la faveur de la nuit, certain se déshonorent et d'autre déshonore. Nuit d'insomnie.

    Sur une couche moite d'avoir été trop travaillée, une âme se tracasse. Peau blafarde, percée de deux perles d'azur auréolées de cerne brunes. Une main s'est perdue dans les filins bruns aux longueurs inégales. L'œil est hagard, le monde se distord. Les sens se trompent, tout se confond. Raison friable, rongée par trop d'alcool et trop peu de sommeil. La mâchoire de la névrosée trémule. Il y a un tambour dans ses veines. Il y a des démons dans sa tête.

    Ils ont enlevé sans mesure
    Ta coiffe blanche sans dentelle
    Avant de jeter en pâture
    Ta chair et ton âme rebelles


    Je me souviens encore du froissement du velours qui couvrait ma peau. Je me souviens encore de la douceur de la cadence du souffle des chevaux. Du froid de la nuit, j'en garde toute la saveur, comme du bruit de la neige qui crissait sous mes pas. Du vent dans les branches. De l'éclat des étoiles. Jusqu'au cris du faucon qui éclata la nuit. Et toi t'étais là. Oh chien de ma vie, tu étais là!

    Je revois l'éclat de vos lames sur leurs gorges blanches. Ton souffle contre sa peau, l'éclat dans ton regard. Misérable! Un jour je tiendrais tes prunelles dans le creux de ma paume! Injure!Abject! Ces mains que tu tenais sur elle, je te les arracherais! Pour les avoir toucher, pour me les avoir enlever, je te maudirais jusqu'à ma mort. Je te traquerais à en crever!

    Artiste du macabre. Tu as détruis ma vie. Je t'ai gravé dans la chair, marqué dans l'âme. Mon obsession! Ton souvenir me ronge les nuits. Au cœur de mes insomnies, il n'y a que toi, tes mots et ton visage. Il n'y a que ton regard.

    Lors ils t'ont mise à demi-nue
    En seule chemise de lin blanc
    Au regard des bourgeois ventrus
    Sous les lazzis des bien-pensant...


    Je ne sais pas, je ne sais plus qui a découvert ma carcasse qui souillait la neige. Allongée dans mon linceul d'hiver une marre de sang pour me faire auréole. Sont-ce les gardes? Des marchands ambulants venus dès l'aube pour entrer dans la ville? Qui sont les charognards qui se sont rincés l'œil sur mon corps de païenne? A demie-nue, à demie-morte. Quelques lambeaux de chemise pour seul rempart au froid de la neige. Quel beau spectacle! L'hérésie humiliée. Ce jours-là, Dieux, qu'on a dû t'aimer!

    Tu fus prédit à la naissance
    Grand destin mais du mal brodé
    Tu as grandi, maigre pitance,
    De pain chipé sur les marchés

    Mercière le jour, la nuit brigande
    Quérant fortune en grand chemin
    Brune égérie menant ta bande
    Sans jamais de sang sur les main...


    La corps ankylosé roule sur la couche avant de s'en extraire. Pas malhabiles qui la mène à la fenêtre. Elle est ouverte et les poumons se gonflent d'une bouffée malsaine. Oxygène souillé des rues parisienne. Le séant vient trouver le rebord, la peau s'offre à la morsure du froid. Le regard s'ouvre sur la vision flouée de la lune aux courbes pleines. Œil nocturne qui l'a vu si souvent trainer ses insomnies, dans sa jeunesse déjà. Elle est née dans la dentelle, on l'a élevé dans la sobriété puis sont venus les évènements qui l'on mené dans les ruelles. Elle et sa marraine, deux gosses à la débrouille, prenant la nourriture là où elle le pouvait. Jamais violente, juste pleine de dette, quelques miches de pain à devoir par-ci par-là au boulanger de France. Puis est venue la rédemption. La vie sereine, la vie aimante. La vie de meyre. Puis il est venu lui, lui et son acolyte aux yeux d'émeraudes.

    Retour à la misère. Retour à la haine. Les perles azurs maudissent l'astre lunaire, clair comme les deux prunelles grises qui ont gravé leurs souvenir dans ses rétines. J'avais les mains blanches avant de te connaître. Pure de n'avoir jamais tuer. Naïve de n'avoir jamais haït. Ou pas assez encore pour chercher la vengeance. Tu peux être fier de moi, je suis la créature que tu as voulut créer. Misérable, exécrable, coupable. A ton image, moi la beste de foire. Mais qu'as-tu fais d'eux? Qu'as-tu fais de leur corps, de leurs mains, de leurs yeux? Les as-tu souillé eux aussi, les as-tu détruis?

    La tête se renverse contre le chambranle, la gorge se déploie. Le regard ne quitte pas le disque blanc. Où es-tu, chien de ma vie. Je sais que tu es là, quelque part, qui court les même ruelles que moi. Un jour je débusquerais ton ombre, un jour je te trouverais. Ce jour là sera ta perte.

    Somnole esprit à la dérive, somnole aujourd'hui tu ne dormiras pas, tout comme hier tout comme demain. Tes nuits demeurent sans sommeil, ton âme se meure, sans soleil, plongée dans les ténèbres d'une vengeance aveugle. Il est là qui te targue, qui te veille comme là lune sur ta tête, il est a qui nargue du simple fait de vivre. Lui le sans-nom qui ta soumise à lui. Il tient ta vie dans le creux de sa main. Il tient Leurs vies dans ses doigts en écrin...

    Sois-tu maudit, bourreau infâme,
    Qui au fouet déchira sa peau,
    Pour l'heur des douairières qui se pâment,
    Et a marqué au feu son dos...

      " Complainte de Marion Faouët " Tri Yann, libre interprétation

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Images originales: Victoria Francès, concept art Diablo III - [Clik]
--W
- Entrepôt délabré -


Le contact n'est pas à l'heure. Bras croisés, corps collé à la paroi poussiéreuse, le marchand râle doucettement d'agacement. Le temps est précieux dans son métier. Le marché n'accorde aucune patience envers son infernal échiquier, où les pions combattent avec ardeur pour leur survie personnelle. Et chaque jour, de nouvelles règles viennent écraser les moins malins, gourmands ou ceux comptant trop sur la bonne étoile. Imbéciles...
Ici, l'humanité n'a aucune emprise : les bras valent uniquement un pesant de bronze jugé à la force des muscles, les courbes un pesant d'argent à la finesse de la pulpe, et les armes un pesant d'or au nombre de pelles qui devront creuser les tombes des victimes.
L'argent est une des faux les plus appréciées de la Camarde, une clé de l'Apocalypse. Et tant qu'à faire, autant être du côté des mieux lotis le jour du Jugement Dernier.

Ce travail lui va très bien... Si les clients et autres plantons ne prenaient pas aussi souvent leurs aises. Pour qui se prennent-ils ces arrogants personnages à croire que tout est permis dans ce monde-là ? Ignorants insectes. Ne les entendez-vous pas ces serpents prêt à bondir au moindre faux pas ? Les concurrents sont des bêtes noires qui peuvent changer la donne quand les moyens sont mis à leur disposition. Et il n'est pas toujours possible de prévoir leur future attaque. Alors si lui pouvait tarder l'inéluctable rencontre avec l'improbable...

Du bruit près de la porte. Enfin. Le bras gauche se lève, poing fermé, les yeux azurs décrivant un rapide arc de cercle sur les trois ombres à son service, parées à tout geste qui lui semblera louche. On n'est jamais assez prudents dans ce milieu hostile. Si le client ou sauterelle finit par mourir par accident, le regrettable incident sera maquillé, à la manière décidée. Heureusement pour son cas, cela arrive rarement. Les rumeurs sont à son avis des parasites inatteignables, et les bourses finiraient par se faire la malle à la proposition de son service. Ne reste plus qu'à espérer que celui qu'il attend soit du genre posé et conscient.

On ouvre. Les pointes acérées se pointent toutes sur le petit groupe entrant, patientes de prendre leur mortel envol; Le maître du lieu lui, daigne s'approcher lentement du quatro, et tout particulièrement du plus pressé.


Tu es en retard.

Le garçon au piètre apparat nie avec importance de la tête, ce qui rend plus incisif l'interrogatoire au préalable. Dieu qu'il déteste l'imprévu...


Pourquoi n'es-tu pas seul ? Qui sont-ils ?


Visiblement plus apeuré par ceux qu'il accompagnait que par les questions insistantes du patron, la motivation du pauvre guide à rapidement révéler toute l'histoire attire insidieusement l'intérêt de ce dernier, pourtant morbide au début de ce qu'il appellerait un problème récurrent. Ainsi voilà un potentiel fournisseur... Loin d'être du royaume de plus. Très intriguant.

File.

Le gosse ne demande pas son reste et quitte un des nombreux dépôts de négoce où le marché noir opère en la triste ville. L'entrevue peut commencer.

Ravi de constater que la patrie italienne passionne de plus en plus de gens tels que vous, à déjà vouloir apporter ses trésors...


Le client semble avoir un sens de l'humour. Son rire est significatif... Quoique légèrement troublant. Mieux vaut garder la distance qu'il tient. Quel est ce type que l'autre filou a pu dégoter ?
Rumwald



[ Obéir... ]



- Détenir... -


Le germain avait presque oublié comme le commerce est une autre grande scène de théâtre. Des acteurs, une trame, quelques péripéties, un final... Délectable. il rit d'être un funambule ce soir, sa vie prête à être transpercée par de fantastiques projectiles. Comme tout cela est vivifiant !

Va, ma Fille... Montre lui tes beaux atours, comme je t'ai appris.

Le regard de l'âme s'est posé sur la frêle stature qui n'a cessé de lui tenir le bras, cachée aux yeux de tous d'un long drap et d'un foulard. Le métal fixe un long moment les iris plus clairs du dict paternel, comme s'il cherchait une nouvelle approbation, puis choisit de porter son intérêt sur le nouvel encapuchonné à l'accent légèrement provençal.

Je t'avais dit que je te trouverais une bien meilleure famille ma Fille... Montre toute ta beauté, et notre pacte sera scellé.

A l'opposé du squelettique, l'ignorance est spectatrice de l'étrange affaire. Sans gène aucune, le Fou laisse entrevoir à la jeune fille un fruit d'abondance en ces temps amers. Pour seule consolation, Rumwald offre un sourire faussement accueillant doublé d'un doigt du silence. Chut petite fleur perdue, ici tu n'as pas d'ennemi ni de mot à dire... Tout te sera révélé quand il le faudra.

Si l'Italie veut bien découvrir mon offre de la soirée... Cette perle d'adolescence a reçu du ciel le mutisme éternel. Elle a eu bonne éducation dans son cocon puis quelques prémices à mon entière dévotion. Appréciez... Elle a grandi. C'est presque une femme...

On surnomme ceux qui font sauter les étapes du calice des monstres. Le Hibou voit là plutôt un moyen certain d'obéissance par un des plus précieux venins que peut insuffler chaque homme chez son prochain. La peur les contrôle tous. Il faut avoir plongé dans un autre monde pour ne plus ressentir ce rubis aux mille sombres facettes. Ce n'est pas de la monstruosité, juste une couleur immuable qui avale sa prochaine. C'est le cycle... Un écho des origines. L'Art est aussi là pour redonner naissance aux plus vieilles vérités de ce monde...


*** Creepy 1-2 de Jason Graves ***
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