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[RP] Il est des portes sur la mer...

Amblypyge
... que l'on ouvre avec des mots*


* citation de Rafael Alberti



Il est des jours où l'on met le nez dehors en espérant tromper l'ennui sans grande conviction. Des jours où l'on pense que rien ne pourra redonner le sourire. Des jours où l'on se dit qu'on aurait mieux fait de rester là ou l'on était. Blasée. Et pourtant...
Elle ne regrette en rien d'avoir caché quelques cartes dans sa manche et d'avoir user de son sourire pour sortir de son cul de basse fosse ce jour là.

Se rendait-il compte de ce qu'il lui avait dit? Était-ce des paroles en l'air? Il lui avait affirmé que la proposition était sérieuse. Et ça trottait dans la tête de la brune. Il était parti tellement vite... avant même qu'elle n'ai pu réaliser ce qu'il venait de dire. Elle avait tourné en rond dans sa cellule le soir. Des images plein la tête, des senteurs plein les narines, des sensations lui parcourant tout le corps la faisant frissonner d'envie, elle rêvait déjà... Il fallait qu'elle le revoit, et vite. Elle ne voulait pas qu'une telle aubaine puisse s’évanouir dans l'oubli aussi vite qu'elle était apparue.
Il venait de jeter le premier fils d'une toile qui ne demande qu'à être tissée depuis bien longtemps par l’arachnéenne. Elle était bien décidée à consolider le fils et terminer l'édifice.

Le jour suivant, le jour de la libération, le jour où elle avait prévu de partir dès l'aube de cette ville. Elle n'en fit rien...

Il ne lui avait pas indiqué où il demeurait mais la question posée à n'importe quel habitant de Nevers suffit à la renseigner. Elle suit donc les indications et s'enfonce dans la forêt pour rejoindre le domaine du Von Frayner. Son regard se perd un instant... non loin de la bâtisse, suspendue aux branches d'un arbre... sur la toile d'une Argiope patientant calmement en son centre. Elle soupire sachant pertinemment qu'il faudrait encore une fois s'armer de patience pour parvenir à un tel ouvrage. Toutefois, le plus important était surtout de découvrir jusqu'à quel point, lui, pouvait être patient. Ce n'était qu'un projet mais il pouvait très bien choisir quelqu'un d'autre "si ça se fait", comme il lui avait si bien dit. Sa réputation le précédait et on l'avait mise en garde. Etre prudente. Mais le rêve était si beau, elle avait envie de faire confiance, de laisser sa méfiance de côté et de croire pour une fois.

Elle traverse le domaine sans se soucier des personnes et des chiens. Les yeux rivés sur la porte où il n'y a qu'à frapper, comme il lui avait suggéré. Un dernier pas qui la mène sur le seuil et la main vient heurter l'huis à plusieurs reprises.

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Judas
Nyam! Ne vois-tu rien venir...

C'est ce qu'il aurait pu dire, du haut du parapet où il était allé regarder l'horizon en se demandant quand-est-ce que la Roide daignerai revenir à Petit Bolchen. Mais coi de réflexion, il avait laissé ses prunelles grises caresser la silhouette familière d'une visiteuse d'en haut de la muraille. Amblypyge... N'est pas épeire, ni veuve noire, juste arachnide aux sourires particuliers et au collier trop mièvre à son gout. Un demi sourire dérida le seigneur, ses mains aplanirent machinalement la pierraille qui le séparait du vide.

Nyam n'était pas là, dans son ombre sur l'instant de toute façon, et puis cette invitée-ci ne lui inspirait nulle crainte. Il suivit un instant sa progression, jusqu'à la voir disparaitre à l'entrée. Se délogeant de son point de mire il pivota, ajustant ses gants cuirassés pour venir en contrebas à sa rencontre. Un vent sec soufflait sur la Bourgogne, et ses cheveux lâchés tempêtaient joyeusement autour de son visage, encadrant le tout avec panache. Judas laissa un index tracer un sillon imaginaire sur le mur au fur et à mesure qu'il descendit, jusqu'à tomber face à l'araignée qu'il n'avait enfait jamais vraiment aperçue hors taverne, les soirs d'ennui.

Le Von Frayner lui fit un signe de tête en guise de bonjour, comme il devait en être, et poussa l'huis pour l'inviter à entrer sans plus de cérémonie. C'est que cette brune là avait aussi fameuse réputation, et si ce n'était pas sur le registre des geoles, il n'aurait certainement pas connu son nom dans les éloges du duché. Mais de mauvaises fréquentations réciproques, il y a toujours à tirer. Sa venue n'était certainement pas dûe au hasard, mais peut-être fruit d'une conversation de comptoir.


Bienvenue à Petit Bolchen. Entre donc, le feu ronronne depuis ce matin dans la grand salle...

Tutoiement adopté, puisque la donzelle faisait fi du protocole chaque fois qu'ils se croisaient près d'une coupe de vin. Il se manda un instant si le séant qu'elle avait fort prohéminent - et qui n'était pas pour lui déplaire- avait été gracieusement marqué au fer par Bourgogne la belle, d'un cuisant B que moults malfrats et autres repris de justice arboraient amèrement après un séjour au pays...

Lui emboitant le pas, il débouchèrent sur la grande salle de ripaille où s'affairaient quelques clampins à leurs occupations. Se frottant le sourcil de l'index, il hasarda:


Que me vaut l'honneur, jolie sombre?

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Nous sommes les folles plumes des inspirations sans règles...
Amblypyge
La tête de la brune se tourne doucement pour observer le seigneur descendre de son parapet. Arrivée en fourbe trahit non par le bruit de ses pas mais par sa prestance. Il faut bien l'avouer, il a fière allure et il dégage une aura qui ne laisse personne indifférent. C'est qu'elle en avait presque perdu ses mots à la première rencontre, oubliant les pronoms, il lui avait quasi imposer le respect de son rang. Bien vite oublié lors des rencontres suivantes où le "tu" franchissait naturellement ses lèvres, sans aucune gène, alors qu'il conjuguait encore pour elle ses phrases au pluriel.

Ainsi donc, après avoir répondu à son signe de tête par une légère génuflexion et un maintient subtil de jupon dans une révérence un peu moqueuse, elle gratifia le tutoiement d'un franc sourire. La barrière de la politesse est tombée et c'est pas pour déplaire à la brune.


Merci Judas

Ambly pénètre le lieu laissant son regard balayer les moindres recoins, caresser les tapisseries et fixer les plafonds. C'est pas tous les jours qu'elle est invitée dans une telle bâtisse. Aussi loin que remonte ses souvenirs, la dernière fois devait être chez un comte des Flandres et elle n'avait pas vraiment eu le temps d'admirer et de poser ses noisettes envieuses sur quelques bibelots.

Un frisson lui parcoure l'échine alors que la chaleur de la pièce l'enveloppe. C'est quand le corps se réchauffe que l'on prend conscience que la morsure du froid nous avait engourdie. Elle resserre ses bras autour d'elle pour se frictionner un peu avant de laisser glisser son châle de ses épaules et le poser sur un bras.
Elle reporte enfin son attention sur Judas. Elle ne savait pas vraiment par où commencer, les questions se bousculant dans sa tête. Elle le toise un instant avant de prendre ses aises et s'installer dans un fauteuil, caressant les accoudoirs du bout des doigts.


J'suis venue pour parler du projet auquel t'as fait allusion hier.
J'voudrais un peu plus de détails.


Elle n'ira pas plus loin. Le laisser dire ce qu'il voulait bien pour le moment.
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Judas
Iris, Katheriine? Du vin chaud...

Requête lancée à l'une ou l'autre la plus proche, la plus dévouée. Pas de rudesse dans la voix naturellement cassée de Judas, mander ou ordonner est du même ton chez le Von Frayner.

Il tire à lui un fauteuil à la paillasse épaisse, le positionne face à celui de l'Amblypyge avant de venir s'y poser en dégageant son garde-corps paisiblement. Les étoffes ont cette odeur particulière, celle de l'extérieur, l'odeur du froid et de la mousse humide. Comme ses gardes-chasse ou son sénéchal, Judas a l'odeur des hommes qui oeuvrent toute l'année à la rudesse de la terre. Ironie, il ne met jamais le nez dehors si ce n'est pour chasser.


Jambes légèrement écartées, le brun s'accoude en s'enfonçant un peu contre le dossier. Instant de silence, les yeux détaillent le visage de sa voisine ostensiblement. Elle n'est pas vilaine l'araignée, et son petit air désinvolte n'est pas désagréable. Comme un chat paresseux, il flâne, prend son temps pour chercher ses mots. Le genoux droit s'agite, tressaute, un vieux tic dont il n'a jamais conscience. On pourrait le croire impatient, il n'en est rien, c'est que des projets il en a toujours assez peu pour s'en rappeler. On ne projette pas quand on a l'impression d'avoir tout assouvi. Pourtant... Le gaucher ramène les mèches raides derrière son front d'une poigne baguée de gemmes bien peu humbles.

Ha! La navigation?

Comme s'il pouvait s'agir d'autre chose. Judas joueur. Il poursuit:

C'est qu'à force de voir les galères éventrées sur les ports, j'ai envie pour une fois d'être plus à pont qu'à quai...


Le seigneur n'avait jamais fait allusion à ses activités auprès de la brune, ni auprès d'autres dernièrement, de mémoire... Sans détour il acheva sa brève justification.

J'aimerai savoir d'où viennent mes esclaves, remonter le fil de l'eau... Mais voilà ma belle, je ne sais pas même à quoi ressemble une barre, j'ai des tendances plus... Terre à terre.


Et au final, qu'importait les paysages d'où il faisait extirper ses cargaisons humaines, tant qu'ils lui rapportaient écu et renommée. "J'aurai du être chevalier, j'ai toujours eu le sens des putains." Vocation avortée, on ne se renie pas. Un raclement de gorge, l'enroué soupire un peu.


Heureusement que j'ai au moins le talent de l'argent.

Allez... Allume-moi ces prunelles de l'étincelle qui les fait toutes briller... L'or, plus encore que toute la prestance ou la crainte du monde, c'était l'or qui plaisait aux femmes. Et il n'en attendait pas moins de celle-ci, quoi de plus naturel? Amoureux du sexe faible, le seigneur ne perdait cependant jamais de vue combien il le méprisait.
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Amblypyge
Une petite moue boudeuse se dessine sur son visage à l'évocation du vin chaud. Elle qui pensait se voir offrir un grand vin Bourguignon qu'elle aurait pris la peine d'apprécier contrairement à son habitude. Et ben non! Ça lui apprendra a vider ses verres d'une traite, tiens!
"Du vin épicé et brûlant qu'on va t'servir ma Jolie, t'prendras bien ton temps pour l'boire cette fois."
Elle sourit malgré tout, amusée par ses réflexions. Et puisqu'il la détaille, elle en fait autant s'attardant sur ce qu'il a de plus plaisant, son visage, et en particulier la bouche attendant calmement qu'elle s'ouvre pour en sortir un son et surtout éviter de voir cette jambe remuer, ce qui aurait tendance à l'agacer. Une main lui trouble un instant sa vision, elle n'avait encore jamais fait attention... non pas les bagues. Le Judas est gaucher... Elle s'accoude et pose son menton sur la paume de sa main d'un air un peu désabusé. Elle les apprécient pas tellement. La faute à un seul qui tenait tellement à ce qu'on l'appelle ainsi, exaspérant... Quoi qu'il en soit, le Von Frayner a au moins l'avantage d'être à la hauteur de son ego.

La bouche daigne enfin s'ouvrir. Elle se replace au fond du fauteuil et croise les bras sous sa poitrine. Il se moque d'elle...allons bon. Avec le peu de mots qu'ils avaient échangé, de quoi aurait-il pu s'agir d'autre? Elle l'écoute néanmoins avec attention, s'ouvrant lentement et décroisant les bras. C'était donc pour du commerce d'esclaves. Bien qu'éprise de liberté, c'est uniquement la sienne qui compte. Elle-même se traîne un homme à son service. Alors dans le fond, la raison du pourquoi lui importe peu à la brune. Elle s'en moque complètement en réalité, tout ce qu'elle veut c'est naviguer.

Un éclat dans les prunelles? Non... Non pas tout de suite. Fichtre-cul! Elle n'est pas là pour l'argent! Elle attrape une mèche brune et glisse ses doigts dedans avec indolence.


Tu sais, j'suis encore loin d'savoir faire voguer un bateau, il va me falloir encore du temps pour apprendre. Et comme tu l'dis, t'as le talent de l'argent...

Elle pose ses yeux sur les iris sombres de Judas

Alors pourquoi m'proposer, à moi, de devenir capitaine alors qu'tu pourrais l'acheter dès maintenant ce navire?

Fais la rêver Judas, promets lui d'attendre, promets lui d'être le capitaine de ton navire et là tu obtiendras bien plus qu'une étincelle.
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Judas


Ignorant sa façon de tiquer au vin chaud il ne rate cependant rien de sa gestuelle qui se veut doucement mais certainement plus ample et décontractée. L'araignée n'est pas de ces étriquées, raides dans leur corset... La Roture a ses charmes, mafoy.


L'acheter maintenant ne me permettrait pas pour autant de m'en servir... Il me faudrait trouver un capitaine, ce que je fais, vois tu.


Cependant, l'utilisation dudit navire ne se voulait pas spécifiquement et exclusivement réservée à ses traites humaines... Le commerce des poisons n'avait pas pris fin le jour du saccage de la pièce aux fioles, et son gout pour la ripaille n'était pas mort avec l'arrivée de l'hiver. Il avait bien quelques duchesses à visiter, or des terres Françoyses...

Tu apprends la navigation, et moi je suis patient. Après, je peux trouver quelqu'un d'autre, m'enfin, ce serait ridicule... Puisque que nous nous sommes rencontrés.

Il y eut un éclair de malice sur les iris anthracite.


J'ai le temps, j'étudie, je donne quelques cours... En ce moment je laisse les ventes d'esclaves de coté, je suis resté trop longtemps hors de France ces derniers temps. Et puis, si l'envie de repartir me reprend, mes terres ne changeront jamais de place...


Au delà d'une étincelle, il réclamait subliminalement bien plus qu'un élan de liberté ou qu'une envie d'ailleurs.
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Amblypyge
Si les paroles auraient pu faire pétiller ses prunelles... L'éclair de malice perçu la laisse pensive.
Un sourcil se lève doucement et la méfiance se réveille avec.


Des rencontres, tu peux en faire d'autres...

Doute...

Qu'est ce que tu attends de moi exactement?

La question avait franchi ses lèvres avant même qu'elle n'ai eu le temps de prendre forme dans son esprit.

Et voici que la Jolie qui voulait croire est prise d'un élan de suspicion.
De brèves discussions, un mot lâché et la voilà ici à se voir déjà capitaine... C'est plutôt douteux.

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Judas
Il haussa les épaules. L'araignée n'était pas sotte, il y avait toujours une foule de clauses subliminales aux ententes de Judas. Certainement que celle-ci avait trop d'yeux pour passer à coté.

Ta compagnie me suffira...


Un sourire chafouin étira ses lèvres, comme si l'accord sonnait le fait comme une évidence. Elle serait certainement trop farouche pour signer en excluant les petites lignes, mais Judas n'avait pas l'habitude d'abandonner en si bon chemin ses désirs, c'est tout naturellement qu'il formulait à sa guise des voeux sans trop se préoccuper de l'importance qu'ils pouvaient avoir pour les autres.

Ses yeux gris tombèrent sur le collier qu'elle portait depuis qu'il la connaissait. Une babiole sans valeur pécunière, de l'affûtiau qui avait un sens échappant au Von Frayner. Il était hommage à un homme, fort de cette idée il s'en servit comme unique raison éventuelle à un refus, les femmes étaient si sentimentales...


A moins que tu ne me préfère celle d'un autre.


Il est des Amblypyges qui se pendent à leur propre toile, le col ceint de bien obscures filins. Judas lui ne s'embarrassait d'aucun lien, si ce n'est celui de l'immédiat assouvit. Le gros collier de gemme frappé de l'écu familial ornant son propre cou frémit, faisant briller ses gemmes d'un éclat sanguinaire au diapason de sa paisible respiration. Dire qu'il avait faillit tomber aux mains d'une femme, lui aussi...

Un clampin leur porta écuelle fumante toute garnie de cerf en hochepot, Judas y laissa carnassièrement ses canines tout en observant sa voisine, gros chat paresseux qui se régale de la vision d'une souris et de ce qu'elle lui inspire.

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Amblypyge

Sourire. Enfin, le sempiternel regard sur son collier sans aucune valeur pécuniaire ni même esthétique mais valeur sentimentale certaine. Cependant, l'araignée s'en pare plus par habitude que par réel souhait. Il est des marques bien plus profondes de cette histoire qu'un bijou. Cette pierre aurait du quitter son cou depuis un certain temps mais il est amusant de voir l’intérêt que cela peut susciter chez certains.

Elle laisse échapper un rire franc en entendant sa dernière remarque.
Soit Judas n'avait eu vent des rumeurs soufflées ces derniers temps par quelques jaloux à son sujet, soit il n'y croyait pas. Dans tous les cas, de rumeurs exagérées se cache toujours fondement de vérité. La jolie aime la compagnie des hommes et ils le lui rendent bien. Un peu trop parfois.

La vue du plat lui fait oublier un moment le Von Frayner et la raison de sa présence ici-lieu. Elle ne s'attendait pas à ce qu'on lui serve à manger et se saisit de la gamelle après un bref remerciement. Elle hume et enfourne une bouchée de viande... Le goût prononcé du gibier se répand sur ses papilles. Surprise, elle entrouvre la bouche, prête à lui demander où il avait braconner ça puis la referme.

"Réveille toi ma Jolie, t'es chez un nobliau, il chasse sur ses terres."

Sa compagnie, la navigation tout ça... ne pas perdre l'objectif de vue à cause d'un cerf!


Il est évident que ma compagnie te sera acquise si on est sur le même bateau.
On va tout d'même pas s'éviter.
Quoique possible, ce s'rait idiot.


Le mot est volontairement pris au sens propre avec amusement et remis bien évidemment dans le contexte.

Et c'est tout?
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Judas
Bien sûr que c'est tout.

Pour le moment. Imitant sa voisine, le Von Frayner se lève en lançant un ironique:

C'est tout?

Prêt à disposer, Judas est sur le départ. L'homme est de ceux qui ne restent jamais longtemps au même endroit, décevant souvent leurs hôtes et laissant un gout d'inachevé peut-être pas si innocent. Senestre retrouvant l'épaisseur chaleureuse du garde-corps, il la jauge amicalement.

Fais comme chez toi, pars ou reste, mais ne t'amuses pas à traverser le bois à la tombée de la nuit.

A bonne esgourde salut... La légende de la Meyre éplorée ne quittera jamais les mousseuses contrées de Petit Bolchen. Un furtif et culotté baiser sur le front lisse et dégagé de la brune, Judas s'éclipse vers l'extérieur, traçant de nouveau le sillon fictif de ses doigts dans les pierres du mur longé.
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Amblypyge


Marchand de rêves...

Irritant. Contrariant. Provoquant. Intriguant.
Agaçante attitude qui titille et émoustille à laquelle on a envie de dire "encore". Il sait y faire le Judas... Et bien soit, s'en est terminé, pour l'instant.

Elle se lève, le suit jusqu'au pas de la porte et l'observe tracer son sillon sur les pierres, sourire au coin des lèvres. Comme chez elle donc.

Elle se dirige vers les cuisines et se prépare un panier bien garni de toutes les denrées non périssables qu'elle peut trouver sans oublier une ou deux bouteilles de vin. C'est qu'elle a un voyage à préparer l'araignée.

Elle retourne dans la grande salle après avoir mander de quoi écrire et s'affale sur le fauteuil, les jambes par dessus un accoudoir, vélin reposant sur les genoux. Elle passe la plume sur sa joue appréciant le toucher duveté et fini par tremper la pointe dans l'encrier et gratte le papier.




Judas Von Frayner s'engage à ne jamais oublier Amblypyge dict La Jolie, si bien nommée, et de lui accorder l'exclusivité du poste de Capitaine de son prochain navire.
En échange celle-ci s'engage à tenir compagnie au premier lors des expéditions dudit navire.

    Petit Bolchen, le 14 Février de l'année 1460

    Amblypyge


Elle signe le vélin et en fait une copie. Assez explicite. Assez implicite. Elle a laissé place pour quelques lignes tracées à l'encre sympathique. On ne doute de rien!
Elle laisse les papiers au premier clampin qui passe lui expliquant qu'elle reviendrait bientôt pour prendre possession d'un exemplaire signé par Judas. Elle saisit le panier en passant devant les cuisines et s'éloigne du domaine. Imitant le seigneur, Ambly fend les airs du bout des doigts, traçant un fil imaginaire ondulant au rythme de ses pas.

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