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[RPA] Une dévotion machiavélique.

Eliane_
Ce RP est reservé à un public majeur et averti.


Depuis la mort de Sambre, bien des choses avaient pu changer. Eliane s’était rapprochée de son frère, découvrant alors que les mâles pouvaient susciter plaisir et désir.
Bercée par l’inceste, elle avait appris les bases des rapports hommes femmes et un lien unique s’était créé entre son frère et elle. Détenant sa souffrance, son cœur, elle n’avait de cesse de tourmenter son âme et le conduire au bord du gouffre.
Auprès de son fiancé, elle apprenait à être femme, à le connaître et ce malgré son côté réservé, quasiment impénétrable. Quelques gestes tendres, un baiser échangé, elle se construisait peu à peu tachant de respecter la bienséance pour ne point lui faire honte au vu de ses responsabilités et de ses contacts.
Il lui fallait également faire avec les amantes de Dante, et les énamourées de Nicolas. Une tâche pas souvent évidente car rien n'est plus perfide qu'une femme et les femmes rejetées sont des plus mordantes et des plus pitoyables.
Tous, se dirigeaient vers le Nord Ouest dans le but de se poser et rejoindre les terres de Nicolas où le mariage alors pourra se mettre en place.
Ils effectuaient quelques détours, quelques bonnes actions, se perdant quelques fois, Eliane en oubliant même de suivre le convoi. Les routes étaient devenues lassantes à un point tel qu’elle désirait poser ses miches une bonne fois pour toute.
Heureusement, sa servante était là pour soulager ses nerfs, sa lassitude et sa solitude. La jeune insoumise Naelys, servante de la famille Piccolini, achetée des années plus tôt pour les servir dans l'Etablissement et qui malgré un toit, quelques attentions, de la nourriturede qualité, n’avaient de cesse de trainer des pattes et de rouspiller.
Désormais, devant l’inactivité de la famille Piccolini, Eliane avait décidé de la garder pour la servir personnellement et accessoirement pour lui apprendre l’art de la dévotion, une tâche ardue...Quoique.
Qui mieux qu’elle pouvait arriver à cette finalité des plus idéales.

Après avoir passé la soirée dans les ruelles, lovée dans les bras d’une putain pour étancher sa soif de plaisir féminin, et mettre fin à sa frustration, l’esprit d’Eliane s’était embrasé sous une idée déroutante.
Elle obtiendra la dévotion de la servante, son respect, son amour et cela, coûte que coûte.
Le soupir lâché, le corps brisé par cette vague de plaisir destructrice, Eliane repousse sèchement la putain. Elles n'étaient bonne qu'à la servir, la contenter et les maigres écus posés, jamais ne comblaient la haine et les coups qu'elles pouvaient toutes recevoir d'elle.
Il lui fallait pourtant faire avec, les femmes inverties se font rares et seules les putains s'affèrent à toutes sortes de pratiques contre quelques écus. L'appétit d'Eliane étant ce qu'il est...Les putains étaient alors monnaie courante.

La jeune pucelle prend donc la route de l’auberge, l'esprit fixé sur un projet nouveau, le corps enfin libéré de toute contrainte. Elle avait envoyée Naelys faire une course pour quérir quelques mets, onguents et sels pour le corps et vu sa flemme habituelle, elle avait du temps devant elle.
S’approchant alors du comptoir, commandant un verre au passage, elle lorgne les clients, habitués et autres gueux avant de porter son dévolu sur un homme à la fois épais, robuste et dont la lueur perverse de son regard n’avait d’égale que la froideur de ses traits.
La tête haute, son regard plein de dédain elle se rapproche doucement de lui, s’installe et converse. Quelques paroles sont alors échangées, quelques écus également. L’homme surpris au premier abord, finit par boire les paroles malsaines de la blonde. Il ne mâchait pas ses mots et il avouait en toute simplicité, avoir été mis en appétit.
La pièce était placée…Un pion essentiel dans ce stratagème délétère.
Un élément qui causera les maux et saura causer sa félicité attendait son heure. D’un hochement de tête, l’accord était signé et le destin de la servante fixé.

L’étage monté, Eliane s’installe devant le bureau. Sa besace est vidée pour en sortir quelques esquisses, son matériel de peintre et la voilà qui réfléchit déjà à quelques commandes. Elle attend, patiemment, s’occupe en attendant l’arrivée de l’Indomptée. Le visage impassible, elle cache toute lueur de perversité et de cruauté. Il lui faut chasser tout naturel, tout ce qui pourrait inciter la gueuse à pressentir un traquenard. Au coin de son esprit, règne toutefois un désir immonde, celui qu’encore une fois, la servante se rebelle pour que sa fin soit justifiée.

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@citation de Joris-Karl Huysmans.
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Naelys
« La paresse mène où elle veut bien. »
de Claude Robitaille

    Et cette fois-ci, c’était bien plus loin qu’elle osait aller. Les courses avaient été faites plus rapide que de raison, car la brune avait une idée en tête. Une. C’était bien assez pour la petite tête qu’elle avait Naïve à souhait, elle espérait qu’Eliane ne se doutait pas de ses petites escapades lorsqu’elle l’envoyait faire les courses. Ces moments d’évasions se pointillaient d’interdits et ce n’était plus seulement de la flemmardise. Elle osait la bonniche. Et fièrement en plus. C’est qu’elle en profitait pour aller à l’Église, visiter les nouveaux lieux, et de traîner tout simplement. Elle mettait ses longues absences sur les causes du marché : Trop de monde, eu du mal à trouver, etc. Toujours les mêmes excuses, mais dit de façon différente, pour le changement.

    Sauf que là, Naelys osait autre chose. Un panier contenant les articles demandés entre les mains, la jeune impudente, glissa doucement sa tête dans la fenêtre d’une taverne, s’assurer à savoir si elle serait seule ou non. Un regard à gauche et à droite, on n’est jamais trop prudent, avant d’aller vers la porte et de la faire grincer timidement. L’affront du jour se déclarait par cette ouverture : Une porte de taverne. Il y avait rien là de bien terrible, mise à part qu’elle devait être dans les rues à cette heure pour la seule raison des courses. Et que fais une servante de 15 printemps dans une taverne ? Elle observe, n’ose pas consommer, car elle se doute que l’haleine d’alcool ça ne part pas comme le vent. Et ça, elle n’est pas prête à prendre le risque. Pas de suite en tout cas. Alors elle discute. Ici et là. De tout et rien. Elle sourit, elle rit. Quelques minutes de repos auprès d’inconnu qui lui fait oublier sa condition.

    Dans cette idée d’aller en taverne, Naelys prouve son insolence. Elle rêve de liberté, espérant être renvoyé, sauf qu’Eliane semble n’avoir aucune envie de cela. Et la jeune brune n’oserait pas provoquée cette dernière de façon franche. Le risque de prendre des coups ne la tâte guère, alors elle contribue à construire sa liberté autour de la possibilité d’affranchissement, sans osée l’insolence directe. Ronchonnant, agissant avec sa perpétuel nonchalance comme rempart à l’autorité. Un jour Eliane se lasserait et l’adolescente serait jetée comme un linge. C’est ce qu’elle espérait fortement la Nae. Aucune fidélité à la famille, à celle qui lui fournissait logis et nourriture. Elle avait été achetée, et n’avait jamais eu envie d’être là. Cela faisait maintenant quelques années, et Nae comptait bien que ça se finisse vite. Bien sur, elle ne doutait pas de ce qu’Eliane manigançait pour elle. Mais à l’heure actuel c’était les idées de la bonniche.

    Sauf que là, le temps passait. Trop. Et il était mieux pour elle de filer, car ses excuses n’allaient pas fonctionner si elle tardait trop. C’est donc dans un geste d’empressement que la jeune rosière quitta la taverne, pressant le pas en direction de l’auberge, jetant quelques regards autour, car on sait jamais, valait mieux évité de tomber sur sa maistresse. Son petit corps frêle de jeune fille accrocha un coupe qui s’engueulait, et reculant la brune les regarda quelques secondes.


    - « Pardon…»

    Hypocrite. Elle rabat son vêtement qui la tient au chaud en cette température, et reprend son chemin comme si rien n’était, laissant le couple à ses problèmes absurdes dont elle a cure. Collant le panier contre elle, elle avance vers l’auberge. Il était rare de la voir se bouger avec une telle rapidité. Si elle courrait presque, c’est qu’elle avait sans doute dépassé le temps normal que prends des courses. Elle était nonchalante, mais la jeune tentait toujours de ne pas dépasser les bornes. Risquer les limites, d’accord, aller au delà, certainement pas. D’une petite main, la servante poussa la porte de l’auberge. Elle évite de jeter un coup d’œil autour d’elle, et commence tranquillement à aller à l’étage, laissant ses doigts toucher les murs. Elle rejoint donc la pièce.

    - « Oh… ! »

    C’est qu’Eliane est déjà là…C'était pas prévu ça !

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Eliane_
C’est que le temps parait bien long quand l’on se retrouve à attendre quelqu’un ou quelque chose de précis. La lassitude la gagne, l’impatience aussi. Relevant son séant, elle range les esquisses à peine achevées et se dirige vers la salle d’eau. Irritée, elle peut l’être car la servante n’est pas là pour préparer le bain, que les sels ne sont pas dans l’eau et qu’une fois plongée dans ce dernier, elle n’est pas là pour apporter quelques mets lui évitant ainsi de se lever et de tremper le plancher. Soupir.
Entourée d’eau, apaisée quelque peu par la chaleur de ce dernier, Eliane réfléchit. Esprit malsain qui fulmine et aspire à des projets déroutants. Les gens la savent froide, intimidante, elle trouvait même le moyen d’effrayer un oisillon -fort appétissant- à la chevelure blonde et pourtant tous ignoraient le penchant de la pucelle. Seul son frère le connaissait et l’appréciait à sa juste valeur, il connaissait la cruauté même de cette femme qui frémit devant la douleur d’un être et dont l’imagination n’a de cesse d’être productive.
L’éducation de la Servante était un point délicat car à vrai dire, tout le monde dans la famille savait cette servante peu efficace, rebelle, rêveuse, et pourtant…mis à part Eliane, personne n’osait la reprendre et l’admonester. Trop douce, la cravache n’avait frappé que ses chairs enrobées. Pour se faire respecter, elle le savait, il n’y avait là que deux possibilités, être crainte ou être adulée. La deuxième option était de loin la plus préférable car la servante ne chercherait ni à fuir, ni à lui nuire. Passant une main sur son visage et essuyant ses formes, Eliane sourit en coin. Elle sait déjà comment se faire respecter.
La peau se flétrie et elle comprend qu’il est heure de sortir de l’eau, s’emparant d’un tissu, elle s’essuie et revêt une robe au tissu épais. Reprenant sa place devant le bureau, elle lorgne la porte et attend. Les ongles jouent sur le bois. Impatience.

Soudain la porte s’ouvre et la servante se présente à elle. Surprise apparemment de la savoir rentrée. Elle hausse un sourcil, observant la tenue de la misérable, essoufflées, les cheveux en bataille, sa tenue plissée, cette bougresse avait couru à en perdre haleine sans aucun doute. Repoussant la chaise, elle se redresse, attache sa chevelure blonde en chignon et elle s’approche de la servante.
Tête haute, fière, regard emplie de mépris. La main se lève et s’abat sèchement sur la joue rougie par le froid de la servante. L’impact rompt le silence, ça claque, ça lui brûlera la chair.

Petite arrogante. Sache qu’il y a peu de chose que je pardonne, la première étant que l’on se moque ouvertement de moi.

La blonde s’empare de son panier et le dépose sur la couche. Elle ne trouvera aucune protection en se cachant derrière cet objet. Eliane cache son sourire sadique, sachant pertinemment que par son retard, elle venait de signer efficacement sa perte. Elle n’attendait que cela et elle lui offrait sur un plateau en argent. S’emparant de sa sacoche, elle en sort sa badine et s’approche de la servante. Le froid tenait encore ses chairs et l’impact n’en sera que plus douloureux et saisissant.

De sa main libre, elle attrape la main de la petite brune et la penche vers la couche, croupe offerte. Dans d’autres situations Eliane aurait trouvé dans cette scène quelque chose de relativement érotique. Mais l’heure n’était pas à la perversion. Relevant le jupon de la vierge, Eliane empoigne son fessier avant de s’écarter d’elle. La blonde se positionne, assouplit son poignet et distribue à chaque fesse dix coups de cravache bien dosé.

Tu ne sembles comprendre que la cravache... Mais cette fois, ton insolence te coûtera cher.

Empoignant la chevelure de la servante, elle l’invite à se redresser et à se rhabiller. La bouche de la Sadique se perd près de la sienne, crachant son venin sans aucune pitié.

J’en ai plus qu’assez de toi, sale bougresse. Si tu ne veux me servir, je te laisse découvrir ce qu’est la vie extérieure…Ta naïveté te perdra, mais autant le ciel sera chanceux avec toi et tu auras une famille plus douce avec toi…Du moins je te le souhaite.

Le ton est froid, sincère, car effectivement Eliane ne plaisantait pas. Ce moment, cette erreur de trop, elle l’attendait également pour se débarrasser d’elle. Elle lui tourne le dos, la laisse mijoter quelques minutes alors qu’elle range sa cravache dans sa besace et qu’elle en sort une bourse assez pleine. Lancée à son adresse, elle l’observe et la jauge.

Ceci c’est pour tes années de service. Je me trouve bien bonne de t’en faire cadeau au vu de ton caractère invivable et ton manque d’humilité. Débrouille-toi avec ça…Maintenant, va t’en. Nul besoin de t’attarder au chaud et de t’y habituer…Retourne à la rue…

Elle s'approche de la porte, la lui maintient ouverte...

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@citation de Joris-Karl Huysmans.
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Naelys
« La violence est une forme de faiblesse. »
de Dominique Rocheteau

    Mais qu'en était-il du sadisme ? Naelys n'était pas assez éduquée pour le savoir et de toute façon, la situation n'était pas à philosopher sur ce genre de sujets. Elle reste immobile, les yeux vert fixant Eliane qui se rapproche, les petites mains de la servante se crispant légèrement sur le panier. Elle baffe. Les yeux de Nae se sont fermés à l'instant où elle a vu la main se lever. Ça lui brûle la peau, dans sa bouche, du sang se mélange à la salive, et la servante d'ouvrir de nouveau les yeux. Résistante. Elle ne bronche pas, arrogante. Un frémissement lui parcours l'échine au moment où la blonde lui retire le panier. Pas la badine, pas la badine, pas la badine. Elle l’espère fortement la brune, mais son vœu ne semble pas vouloir être exaucé, quand elle remarque la blonde sortir le fameux instrument.

    Elle avale sa salive mélangée avec le peu de sang. Nerveuse. D’un pas, Naelys recule. Effrayée ? Un peu tout de même. Elle sait que ça va faire mal, et elle n’en a pas envie. Mais dans un sens, elle n’a pas envie d’abdiquée non, alors elle reste silencieuse, s’enfermant dans sa crainte plutôt que de supplier Eliane et de tenter de se faire pardonner. Plutôt mourir même que faire la soumise pour cette femme à peine plus vielle qu’elle. Alors elle serre les dents la jeune, reculant d’un autre pas comme dans un geste de défi. Les pupilles vertes de Nae observant la badine, tentant de contenir le plus possible la peur engendrer par la seule présence de l’objet. La pucelle s’accroche au fait qu’Eliane utilise la violence, car elle ne sait pas quoi faire pour la domptée, elle, la servante. Elle s’enchaîne à cette idée, y trouvant un peu de courage pour résister.


    - « Eh ! »

    Et se de débattre sans succès, alors que sa maitresse lui attrape la main pour l’envoyé valser vers le lit l’obligeant à s’y pencher. Son corps se raidit, sa mâchoire se crispe, ce même le avant le premier coup. Si elle n’avait pas eu d’amour-propre, elle aurait pleuré. Chaque coup se retrouvant amplifier du fait que les chairs avaient été brûlées par les premiers. Elle résiste, se mordant les lèvres avec force pour ne pas échapper le moindre son. Les yeux se remplissent d’eau, mais elle résiste. La bonniche à une tête dure, et elle s’accroche. Elle a encore le regard de l’innocence, celui qui dicte les rêves et offrent aux jeunes filles l’espoir d’une vie meilleur. Elle pourrait même croire au prince charmant si elle n’avait pas côtoyé des ordures à l’établissement de la famille de sa maitresse. Reste néanmoins qu’à part ses sévices là, elle n’a jamais rien subit la jeunette. Alors elle croit. Elle rêve. Naïvement. Et Eliane n’a que le mot insolence entre les lèvres, ce qui provoque une certaine hargne dans le corps de l’adolescente.

    - « Aïe.. ! »


    Premier gémissement, surprise lorsque la blonde lui empoigne les cheveux. Tout de même plus réticente à la rébellion, Naelys s’exécute en silence. Elle hait intérieurement Eliane. Fortement. Elle n’a qu’une envie c’est de lui cracher à la figure. La violence, toujours que la violence avec elle. Elle ne méritait pas un centime de respect de la part de la servante. Du moins, c’est ce qu’elle pense la Nae. Elle la renvoyait ? La jeune fille resta un instant dubitative, se demandant si c’était un de ces pièges à la blonde pour voir si elle était fidèle ou pas. Mais elle avait l’air sincère. Tout de même troublé, la brune referma ses bras frêle sur elle. Geste de protection, le fessier douloureux, elle n’ose pas s’asseoir, alors elle observe, silencieuse, mitigée entre haine et crainte. L’étonnement venant formé un trio avec les deux autres émotions quand elle lui envoie une bourse que la servante se dépêche à prendre, la collant contre sa poitrine. On lui rendait réellement sa liberté ? Ses cheveux bruns ondulés tombant devant ses yeux, Nae dégage sa vision, relevant la tête. Trop fière.

    - « Par-fait ! J’attendais qu’ça ! Vous êtes qu’une fol’… Et, et… j’vous déteste ! »

    Elle en profite un peu, mais pas trop, serrant plus fortement la bourse contre sa poitrine. Naelys secoue la tête, gardant pour elle les larmes qui montent franchement dans ses yeux. La porte est ouverte, et son regard vert se pose sur sa maitresse. Enfin, ancienne maintenant. Puis se précipitant, malgré le fait que ça lui fasse mal, pour sortir de la pièce. À la fois heureuse et déroutée. Elle dévale donc rapidement les escaliers, se retrouvant à l’accueil de l’auberge, avant de sortir dehors dans un claquement de porte. Elle a eu sa liberté. Oui. Mais que va t’elle faire maintenant ? Trouver un autre travail ? Dans cette ville ? Nae déglutit, avançant bien plus tranquillement maintenant, se sentant bien seule et démuni du coup. Ses pieds traînant sur le sol, reprenant leurs rythmes nonchalants habituels. Elle détestait Eliane. Là, maintenant. C’était une bonne chose pensait-elle qu’elle l’est mise dehors. N’est-ce pas ce qu’elle attendait après tout ?

    Nae déposa une main sur sa joue encore rougit par la claque. Elle ne pouvait même pas s’asseoir pour réfléchir à sa situation. L’adolescente se mordit doucement la lèvre. Il est toujours plus facile d’être arrogante quand on a un endroit pour dormir et a manger. Là, tout ce qu’elle avait c’était cette bourse ! Un soupir glissa ses lèvres de la pucelle, alors qu’elle releva de nouveau le menton. Elle était libre. Rien ne pouvait lui arriver, et elle trouverait un autre travail, bien mieux ! Elle s’accrochait à cette attitude positive, et puis sa naïveté faisait le reste du travail. Le chemin qui se trouvait devant elle, ne pouvait être que mieux que celui dans lequel elle avait été forcée à être dès son plus jeune âge. Et elle souriait maintenant, la brune…

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--Raidan
C’était sans doute sa propre gueule qui l’avait attirée la blonde à la démarche assurée. Marqué par les années, par la dureté de la vie, le visage de Raïdan avait eu le temps d’en voir des choses, brigandages, prises de mairies, de châteaux, les putains, l’alcool, les divers abus de la vie sans compter les rixes…Une vie bien remplie, une vie qui fatigue également et qui lasse. Si bien que lorsqu’une telle proposition est glissée à son oreille, il ne peut qu’accepter. Elle est étrange cette blonde quand même, un visage froid et une innocence qui ne va pas avec la proposition …Une poupée qu’il n’aurait pas voulu pour amante de peur qu’elle ne la tue dans son repos.
Ce qu’elle lui demande est cruel et troublant de la part d’une femme si jeune…mais ça lui convient, surtout qu’en prime elle le paye pour cette besogne. La soirée s’annonce florissante, agréable même.
Le dernier verre partagé et l’accord est fait.
Il ne restait donc plus qu’à attendre et à scruter l’arrivée puis la sortie de la brune. Le détail était fait, une jeune femme à la chevelure brune ondulée et longue, un air naïf sur le visage, une peau d’albâtre, une taille en rapport avec son jeune âge à peu près celle de la blonde en soit.

D’ailleurs après quelques instants et chopes vidées, la voilà qui arrive à la hâte...Elle court la donzelle pour rejoindre l’étage, bousculant même la chope de la table voisine. C’est une bonne chose, elle confirmait donc le plan de la blonde. Alors on attend à nouveau. L’avoir vu lui échauffe les tripes, elle transpirait l’innocence véritable, la douceur, la candeur. Ce n’est pas pourtant ce qu’il préfère mais pour l’occasion, c’était tellement déroutant que cela en était excitant. Une nouvelle chope et l’esprit se laisse aller à quelques rêveries et pensées obscures. Les cadavres des autres chopes trainent sur la table et il sait qu’il est bien fait, sans pourtant être totalement incontrôlable.

La brune redescend, bourse contre elle et il sait qu’il est temps. Il repousse la chaise, se relève, remet en place son mantel, enfile son tricorne, dépose les écus et jetant un coup d’œil vers l’escalier, il observe la blonde…Froide entité qui d’un signe de tête lui fait comprendre qu’il peut commencer. Il franchit alors le seuil. Il ne la perd pas de vue, restant aussi loin d’elle que possible pour ne pas éveiller les soupçons. Les habitants sont déjà au chaud dans leurs chaumières pour la plupart, il n’y a que quelques retardataires ou misérables qui trainent dehors sous ce froid brûlant. Il observe sa démarche de loin, entre assurance et hésitation, le pas candide et l’ondulation d’une jeune. Elle n’est pas encore femme, cela se sent, elle ne joue pas de ses charmes, ne connait pas l’entendu de son potentiel, de ses hanches qui sont appétissantes…La blonde avait dû oublier de préciser cela, à moins qu’elle l’ignorait simplement, à moins que ce ne soit..voulu. L’esprit enivré de gnôle se laisse aller tant est si bien que le sang afflux déjà vers le bas de son ventre. Il tente de se contrôler.

Puis voilà que la brune s’arrête un instant, certainement pour chercher son chemin, l’occasion est idéale. La ruelle est à quelques pas. Il s’avance, le pas plus décidé s’enfonce dans la neige, brisant l’épais tapis qui commence à geler. Il heurte volontairement l’épaule de la candide, venant souffler dans le creux de son cou sa respiration troublante et rauque. Sa main se pose dans un geste vif et précis sur la bouche de la douce alors que de l’autre, il entoure sa taille pour s’assurer une prise et il la soulève simplement. Petite âme si frêle…Quelques pas et il la conduit dans le fond de cette ruelle et écrase sans précaution le front de la servante contre le mur crasseux. Un léger bruit, celui de l’os meurtri, lui arrache un sourire. Il garde sa main contre sa bouche, pour la conserver silencieuse et désirable puis il se colle contre elle, la couvant de sa chaleur, plaquant son torse contre son dos. Le sang à nouveau lui joue des tours, faisant naître un renflement sur ses braies plaquées à même la croupe de la brune.

Alors ma belle, on s’aventure seule dans les rues à cette heure si tardive…Voilà une idée bien sotte…Ignores-tu que la vie est dur pour une femme ?...Tant de mâles...de pervers…de brigands…

Il en rit presque le bougre de jouer avec les nerfs de la candide. Il étouffe ses gestes de défenses, écrase cette dernière sous son poids. Il n’en était pas à sa première donzelle, alors à force, il finissait par savoir comment s’y prendre…Il relève le jupon de l’innocente, glissant sa main libre entre ses cuisses, découvrant cette partie vierge de toute caresse. Il prend son temps, la torture simplement alors qu’il anéantit toute tentative de sa part pour lui échapper. Ses doigts la transpercent et il émet quelques gémissements dans l’oreille de la brune.

Hmmm…quelle chaleur, quelle douceur…Tu es si étroite ma belle, que tu serais vierge que cela ne m’étonnerait qu’à moitié…

Il ondule, se presse contre elle, malmène son jardin et sous le feu du plaisir, il s’écarte de ce lieu pour venir caresser sa croupe. Tant de possibilité qu’il en perdrait presque la tête. Temple de Sodome qu’il glorifie de caresses, qu’il presse, griffe, et qu’il prépare…Jour béni où pour assouvir son emprise sur sa servante, une blonde lui avait offert la pureté d’une jeune femme…

Tu devrais te faire docile, si tu ne désires pas souffrir….
Naelys
    Une nouvelle vie s'annonçait pour la petite brune. Pas de celle où tout est programmé d'avance. Celle qui frôle l'extase de la liberté, qui fleurit telle un besoin d'espace dans le corps qui a été malmené. Après l'effort de plusieurs années, voilà le réconfort de retrouver sa liberté, ce même si elle est perdu, ce même si elle a un peu peur, ce même si elle ne sent pas en sécurité, seule, dans une ville qui lui est pas si connu. Mais elle était crédule la brune, elle croyait toujours et encore à cet aspect parfait du monde, et sa candeur renvoyait d'un coup de balai tout ces peurs qui se bousculaient quelque peu dans sa caboche.Bourse toujours contre sa poitrine, la liberté lui montait à la tête, tellement qu'elle ne remarque même pas qu'elle est suivit, elle replace d'une main le vêtement qui la couvre, le froid se faisant plus brûlant à cette heure.

    Elle marche, vers rien et tout à la fois. Aucunement interpellé par le danger qui la guette. Seul l'instant agrippait toute l'attention de Naelys. Elle en oubliait même le fait d'avoir été battu quelques minutes plutôt. Quel candeur tout de même, où était-ce un orgueil mal placé qui fait croire aux gens qu'il peuvent rien leurs arrivé ? Dans son sillage, la pucelle marmonne une série d'imprécations contre Eliane, qui n'est pas là pour les entendre et ne sera plus jamais là pour la frapper. La naïveté mélangé avec l'arrogance à tout de même quelque de... touchant. Si on puis dire ainsi. Elle avance, et le froid pénètre son vêtement venant lui infligé un frisson dans tout son corps. Il faut trouver une autre auberge, et ce rapidement, sinon le froid aurait raison de sa liberté.Alors l'adolescente s'arrête, regardant à gauche et puis à droite, se frictionnant un bras de la main valide, l'autre tenant la bourse depuis le début.Puis on la heurte, son regard vert se lève et l'individu.


    - « Eh ! »

    C'est qu'elle est frêle tout de même. Et une épaule d'homme qui la heurte c'est pas plaisant. Moins pire que la badine, mais pas agréable non plus. Sauf que pas le temps de lui demander des excuses qu'il lui plaque une main sur la bouche. D'abord surprise, Naelys se contracte à peine, pensant que c'est encore un de ses hommes qui tente de lui faire peur mais qu'un bon coup de pied bien placé vient replacé les idées en place. Puis, quand il la soulève, elle comprends que ce n'est pas de bonne augure. Elle frêle, et lui tout simplement homme. La peur vient intégré les pupilles verte de Naelys, et ses mouvements se font rapides, imprécis, elle martèle, chercher à se déprendre de cette étreinte soudaine et malsaine. Dans sa poitrine, le cœur se débat, ramenant d'un assaut toutes les peurs que la candeur avait refoulé sans ménagement. Qui est-il ? Que fait-il ? Elle se demande un instant s'il va la ramené à Eliane, si cette liberté à peine acquise n'est pas encore un de ses jeux. La main de l'homme lui empêche de proclamer son intention de poussé des cris d'alerte. Nul doute qu'elle en aurait poussé si elle avait pu.

    Il la plaque contre le mur, et le front de se meurtrir avec violence sous l'écrasement. Ça lui fait mal et il en est satisfait. Elle en est sur, et les yeux de s'embuer de futiles larmes. Elle craint le rapprochement, se souffle si proche, cette chaleur qu'il dégage et la couve, tel une frénésie qu'elle ne connait pas. Les tripes se serrent par la peur, son corps de jeune fille se crispe à la voix de l'homme. Soudainement, elle aimerait qu'Eliane change d'idée et se mettre à la recherche de sa servante. Elle veut bien y retourner à l'auberge la Nae. L’inquiétude ressentit par le danger lui retirant d'un coup toute l'insolence, l'arrogance qui coule dans les veines de la pucelle. Oui, elle ignore que la vie peut être dur pour une jeune femme à la rue. Elle l'ignore, et elle ne veux pas la connaître, cette vie. Elle s'accroche à sa naïveté. Elle rêve. Affrontant sa crainte dans le déni de l'existence de cette scène. Elle se débat tout de même, laissant aller quelques mouvements brusques pour se sortir de cette impasse, mais un tel effort est superflu face à la force de l'homme comparé sa taille menu.

    Il l'écrase, sans ménagement et Naelys de continuer se perdre son énergie à se débattre, les yeux affichant une frayeur sans limite lorsqu'elle sent l'homme lui relevé son jupon, ses yeux se ferment, et son corps se crispe autant qu'il le peut, tandis qu'il s'amuse d'elle, la torture à souhait, frayant, avec sa main,un chemin là où personne n'est encore allé.Elle s'articule, il lui fait mal alors que lui gémit. La nausée prenant le petit corps de la brune un mélange de dégoût et de crainte. Elle geint à travers la main, cherche à mordre, à se défendre tant bien que mal, mais il continue, se pressant à elle, anéantissant toujours plus sa rébellion. Elle pleure. Bien malgré elle, ne pouvant s'accrocher à rien de solide pour étouffer cette peur, pour se sortir de cette situation.Puis les mots de l'homme traverse son échine en un douloureux frisson. Et Naelys d'offrir sur un plateau ses dernières énergies pour se défendre, bougeant de toute part, le plus possible, cherchant a crier le plus fort possible à travers la main. Non ! La vie est belle et la vie se doit de rester belle pour la pucelle naïve qu'elle est.


    - « Mmhfff o l'aiffeuhh ! O l'aiffffeuh. »

    Mais les hurlement ne veulent rien dire à travers une main. Alors elle sanglote, tentant toujours de se dégager, haïssant l'homme au plus profond d'elle-même. Docile, jamais ! Ce même si elle doit en souffrir. Elle s'épuise, elle se donne d'une certaine façon à l'homme par ses gestes brusques qui ne servent à rien. La respiration haletante, le corps frêle, fatigué de frapper sans réussite, sonne la fin. Celle qui lui a été décidé, mais ça, la brune ne le sais pas. Seulement Eliane avait raison : Sa naïveté l'aura perdu.

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--Raidan
Ça se débat sous ses bras, sous son corps et cette hargne qui pourrait en exciter plus d’un, lui ça le lasse. Après tout, elle était une belle jeune femme, naïve, se baladant seule le soir, l’esprit dans les nuages…à quoi bon se débattre si sans le vouloir, on appelle le loup.
Sa main se fait plus pressante sur cette bouche dont les quelques mots s’échappent vainement, et il frappe à nouveau son front contre le mur, histoire de la calmer.
L’esprit s’échauffe et le bas ventre lui lance. Tel un appel auquel il ne peut résister, telle une tentation dévorante, il dirige son membre vers ce jardin d’innocence et d’un coup de reins puissant et brutal, il en devient le Maître.
Le passage forcé, la barrière a cédé et le voilà désormais libre de tout mouvement. Le bassin s’active avec frénésie, oubliant la souffrance de celle qu’il détient fermement, oubliant la pureté de celle qu’il salie. Il est celui qui s’immisce en elle pour la première fois, celui qui découvre cette étroitesse faite pour lui plaire…Le souffle se fait plus fort, les gémissements plus rauques et le visage lové dans le cou de la jeune Femme désormais, il l’insulte, lui crache au visage telle une trainée, une traine misère et il se complait à la prendre avec force et insouciance. Sa main libre empoigne ses hanches pour guider ses mouvements toujours plus profonds et il s’interdit la jouissance, pas aussi vite…Pas aussi facilement.
Il se retire de cet écrin pour venir profaner un autre temple. La douleur sera plus vive, la quête du plaisir plus intense et envieuse. Il presse, il insiste, humidifie et c’est au bout de quelques tentatives, au bout de quelques coups de reins endiablés, qu’il finit par s’offrir un autre temple. Le gémissement se fait plus profond, sa main libre presse ce fessier, enfonce ses ongles dans la chair, écarte la fesse pour mieux agir en elle et la folie, l’ivresse le reprend. Les tempes s’échauffent, le désir l’envahit jusqu’à accentuer le moindre de ces mouvements de bassin.
Elle est à lui, cette putain misérable, offerte par sa Maîtresse. Une virginité livrée sur un plateau d’argent…C’était tout ce qu’il aimait, la croupe des femmes…

Plaquant son corps contre le mur, la contraignant à creuser l’échine pour avoir une vue plus excitante, elle est soumise à ses passions, à sa folie, encaissant les coups de reins d’un être assoiffé. Puis la jouissance vient, s’invite en lui, et le corps entier se raidit, foudre divine qui s’abat sur lui…Il la comble, la pollue de l’intérieur, la gratifiant d’un sort dégradant certes, mais qui lui évitera d’être engrossée.

La besogne faite, il savoure encore un peu sa chaleur, avant de se retirer et de se rhabiller. Il relâche son corps, l’apaise de toutes ses tensions et pour s’assurer qu’elle ne le balancera pas trop vite, il s’empare de sa gorge gracile.

Ecoute-moi. Sale putain, crie… Et je m’occupe de t’ôter la vie. Entendu ? ….Maintenant, tu es prête à vivre seule, ma jolie…prête à essuyer d’autres agressions, d’autres hommes…

Il lui crache à nouveau au visage pour la renfermer dans ce rôle de putain qui est le sien, puis il s’écarte d’elle…Il a déjà les écus, il peut enfin les dépenser pour quelques verres, vrai qu’après un orgasme aussi déchirant, ce n’était pas de refus.
Naelys
« L'affliction ne guérit pas le mal. »
Un Proverbe français

    Son front qui se fracasse de nouveau sur le mur poisseux fit gémir Naelys, les yeux empli de larmes qui ne servent à rien, elle senti le sang se mélanger à la crasse du mur, ou inversement, et une violente douleur se précipité dans sa tête tels des Aquilons* annonceur de tempêtes. La tête tambourinant le mal, le cœur qui s'affole dans sa poitrine, alors qu'elle étouffe des plaintes contre la main plaqué de l'homme. La terreur et le coup venait de neutralisé le corps menu de la jeune fille donc les mains ne serait même plus dans de gestes vains de révoltes. Elle sent alors ce qui a plus animal chez l'homme s'approcher de sa pureté, et elle ferme les yeux, un haut de cœur intense la prenant, symbole de tout son dégout qu'elle a pour lui, à cet instant. L’impertinente n'est plus, sa naïveté il la retire dans cette affliction qui tiraille la jeune fille. L'hymen broyé d'un coup de rein brutal qui fait crier et trembler tout le corps de la jeune fille.

    L’innocence vient de lui être volé comme un orphelin pique un fruit sur un étalage. Car plaqué ainsi contre le mur, elle n'a rien pu faire, et lui n'a eu qu'a dégainé pour lui retirer tout ce qui lui était chère. Un coup de bassin, deux coups, trois coups. Naelys ne les comptes plus, les yeux fermés, son corps est crispé par la douleur et l'horreur qui se produit dans son bas ventre. Elle qui venait de trouver une liberté et des rêves certains, voilà qu'un homme les lui volaient sans aucun remord, et la salir sans ménagement aucun, brûlant son âme de l'intérieur. Elle ne pleure plus, seul quelques gémissements tortueux quitte par moment ses lèvres, cette désagréable sensation physique reste elle, malgré tout les efforts de Nae pour en oublier cette présence ignoble en elle.

    Elle sent se souffle chaud, ces gémissement rauques, et ses insultes. C'est violent, dégoûtant, absurde. Il en a cure de ce qu'elle pense, de ce qu'elle vit. Il en retire du bénéfice, lui, homme. Les dents de Naelys se serre. Ces hommes. Elle les détestent. Pas seulement lui, les autres. Tous. Eux et leurs cupidité. Eux et leurs envie de domination. Eux et leurs désirs. Après tout, c'est tout ce qu'elle a connu. Des hommes qui la regardent, veulent la toucher, qui y voyait que le corps, tel un objet sur un étagère. Tel l'esclave de leurs désirs.Elle les méprisent. Et encore plus lui, qui profane son innocence avec délectation. Lui qui gémit en la prenant, qui semble se plaire de la voir horrifiée, effondrée, martyrisée. Mais elle ne dit plus rien, son corps se faisant pratiquement mou sous la cadence de l'homme. Il lui arrache la vie, celle joyeuse, rêveuse et insolente qu'elle avait. Il lui arrache tout, de ces coups de bassins, continues, encore et encore...

    Et puis, il arrête. Est-ce terminé ? Elle a eu l'audace de croire que oui. Un instant. Mais la douleur qui brûle en elle, plus vive, plus profonde, plus horrible vient donner réponse à sa question. Alors que le corps se raidit, que les yeux de Naelys s'ouvre un instant, le souffle couper pas l'étendu de l'affliction qui la prend, soudainement, brutalement. Elle tremble, une envie de vomir prenant d'assaut son estomac. L'envie de mourir aussi. Car elle a mal, comme si lui volé sa virginité ne lui avait pas suffit, il cherchait conquérir quelque chose d'encore plus étroit, pour son plaisir personnel. Alors qu'elle, menue, terrorisée, souffrait dans cette frénésie, obligée à se donner à un homme qu'elle ne veux pas, qu'elle ne connait pas. Subissant, tout simplement, trop faible pour combattre. Aucun désir, aucun plaisir. Son corps n'est ni plus ni moins que le jouet de cet homme, qu'une marionnette qu'il prend sans gémir, sans répondre aux assauts masculins.

    Il la plaque toute entière sur le mur, soumise à lui, elle ne résiste pas, sentant toute sa vie se détacher de son corps et galopé au loin. Et il la souille, dans un gémissement ingrat, un hoquet de douleur pointant au même moment chez Naelys. Il la relâche, et la jeune fille se laisse tomber le long du mur, a genoux, sur le sol, enfermé dans un mutisme pour mieux oublié, pour mieux survivre. Son coeur bat la vie, mais sa tête est vide, les yeux vert qui avait été joyeux, et par moment méprisant n'existait plus. Dans le fond de cette couleur il n'y avait que néant. L'existence de Nae venait de s'effondrer en quelques minutes, le temps de se retrouver dehors, et puis finalement cette ruelle. Cette ruelle qui l'aurait vu mourir de l'intérieur, cette ruelle qui l'aura vu être prise, souillée et méprisé. Un brusque retour dans une réalité qui n'est point belle comme elle l'avait cru. Si naïve...

    Elle réagit à peine lorsqu'il la prend par la gorge et la menace de mort si elle crie. L'envie de lui dire qu'elle est déjà morte démangea la jeune fille, mais elle ne dit rien, seul son regard vide s'offre à cet homme un instant avant qu'il ne lui crache au visage. Misérable, putain. Voilà ce qu'elle était devenu.Voilà ce qu'elle serrait. Au sol, Naelys ramène ses jambes vers elle comme si ce geste pourrait la protégée des autres hommes qui pourraient osé venir la prendre. Les yeux baisser, elle ne le regarde plus. Elle le hait, mais elle ne bouge pas, le corps endolori, l'esprit crevé. Le déni s'installe, tentant d'oublier que la chose la plus désagréable de sa vie vient de lui arriver. Il a raison. Elle est seule maintenant, ayant été mise à la rue par sa maitresse. Eliane..., si elle avait eu à choisir, Naelys l'aurait très certainement choisit comme bourreau. Des coups de badine étant moindre par rapport au viol de son innocence.


    - « Ordure...! »

    Seule et unique phrase dévoilant l'immensité de ce mal être qui s'immisce en elle. Dernier mot d'une rébellion entièrement matée.À l'heure actuel, elle s'en fiche qu'il la frappe,qu'il la tue, ou peut importe, c'est déjà mort dans son intérieur.Et de refermer plus fort son étreinte sur ses genoux, ce même si maintenant, c'est elle-même qu'elle hait, puisque si elle n'avait pas été insolente, elle ne serait pas là, anéantie, destitué de son innocence. Sauf que le pire, c'est que malgré toute la douleur ressenti, le mal est là, fait, inéluctablement. Et ce mal là, ça ne se guérit pas, c'est dans la tête, à donner des coups à chaque instant, à rappeler cette souillure, à donner une explication absurde pour calmer la conscience de façon éphémère.Elle reste. À jamais.Et après tout, peut-être était-elle réellement qu'une sale putain...

    Et qu'allait-elle devenir maintenant, sans famille, sans amis, sans maitresse...?


*Vents violents/mauvais qui annoncent souvent des tempêtes
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Eliane_
Tous les moyens sont bons pour parvenir à ses fins. C’était une évidence et Naelys allait en faire les frais. Sortant de sa chambre peu de temps après que la servante soit partie, elle lorgne le rez-de-chaussée pour y apercevoir cet homme qu’elle avait payé peu de temps auparavant. D’un hochement de tête, elle l’invite à faire son office alors qu’elle s’en retourne dans sa chambre.
Combien de temps fallait-il à un homme pour faire cette besogne ?

Assise sur la couche, alimentant et fumant sa pipe en toute quiétude, elle patiente. La jeune naïve allait rencontrer cet homme, devenir sa proie, délicate innocence qui sera arrachée sous un cri de douleur et son corps sera souillé, broyé. Laissant échapper de ses lèvres, un nuage de fumée, elle se laisse aller, s’enfonçant dans sa couche, reposant ses jambes qui n’auront eu de cesse de marcher ces dernières semaines. Sa main libre se pose sur son buste, effleurant du bout de ses doigts la naissance de ses monts.
Elle s’enivre de cette fumée, de ces effets, de ces plantes aux effets dévastateurs. Une pensée à sa Sambre, sa Femme, l’unique amante, compagne, qu’elle aimera à jamais. Ces plantes étaient siennes, pour soulager son trouble et désormais c’est en son nom qu’Eliane aimait à fumer la pipe pour se rappeler ces moments de complicité. Le temps n’est plus, seules les pensées perfides embrasent son esprit pour nourrir son sadisme.
La blonde imagine cette insolente entre les griffes du loup, petit agneau déchiré de l’intérieur, rongé par la culpabilité et la peine. Jeune Femme qui n’aura que ses yeux pour pleurer, qui aurait mieux fait d’apprendre l’humilité, se rendre compte avant qu’il ne soit trop tard de la chance qu’elle avait de l’avoir pour Maîtresse. Désormais, elle allait enfin ouvrir les yeux, la supplier de la reprendre et elle sera là, cruelle, immonde femelle qui saura s’approprier la dévotion de sa servante, s’assurer de son amour, de sa fidélité…A cette pensée, un sourire sadique et sombre, illumine son visage, ultime vapeur qu’elle laisse échapper alors qu’il lui faut se préparer pour son rôle de sauveuse.

Redressant l’échine, posant la pipe une fois éteinte sur le bureau, elle s’habille plus ou moins chaudement, prenant soin de garder sur elle un mantel pour se protéger du froid. Une bonne heure avait passé depuis qu’elle avait croisé l’homme pour la dernière fois, cela devait largement lui suffire pour faire son office. Elle ferme la porte, descend les marches, franchit le seuil de l’auberge et s’aventure à l’extérieur. Le froid la saisit, brûlant ses joues et elle remonte son col pour quérir cette chaleur délicate. Ses bottes s’enfoncent dans la neige, celle-là même qui se brise, se casse sous ses pas et ne sachant réellement où chercher, elle traine ci et là, observant les ruelles pour espérer la trouver.
Puis soudainement devant ses yeux, elle voit ce même homme sortir d’une impasse. Leurs regards se croisent un court instant. Il se contente de rester impassible et se rapprochant d’elle, s’assurant de ne plus être vu par la servante, il lui répond par un simple un hochement de tête et d’un sourire pervers. Les iris sombres d’Eliane passent outre cette grimace salace qu’elle a connue au couvent et s’avance, même allure, même tranquillité d’esprit.
Elle inspire avant de faire le pas de trop et se plonge alors dans ce personnage dur mais loin d’être machiavélique que la servante voit en elle. Eliane avance, plisse les yeux pour tenter de voir ce qui se trame au fond de cette ruelle, et finalement, elle l’aperçoit. Repliée sur elle-même, abattue, n’étant plus l’ombre que d’elle-même.
Son cœur se serre un court instant de la voir ainsi. Du remord ? De la pitié ? Certainement pas, elle l’avait mérité. C’était un sentiment autre qu’elle n’arrivait toutefois pas à expliquer, ni même à définir.

Naelys ? C’est bien toi ?

Un pas de plus pour se rapprocher d’elle puis la voix se fait inquiète presque douce et innocente. Ce n’est pas à des Italiens qui faut apprendre l’art de la tragédie et de la comédie…Elle s’empresse de la rejoindre et marque une pause en la voyant ainsi détruite. Il n’avait pas fait dans la dentelle, c’était une évidence… Sa dévotion n’en sera que plus délicieuse.

Nome di Dio, ciò che è accaduto a voi?
Nom de dieu, qu'est ce qu'il t'est arrivé ?*

Doucement, elle retire son mantel pour le poser sur les épaules de Naelys et elle glisse une main autour de sa taille, avec la plus grande délicatesse. Elle l’invite à se relever, à prendre appuie sur ses jambes et Eliane joue alors le rôle de soutient.

Je te cherchais...mais...mon dieu mais que t’est t’il arrivé..?
Ne restons pas là, Naelys, on retourne à l’auberge et tu vas m’expliquer tout ça. Tu seras au chaud...Madre di dio...
*mère de Dieu

Elle n’enfonce pas de suite le couteau dans la plaie, ne lui balance pas tout de suite au visage qu’elle l’avait prévenue, que c’était une évidence qui était arrivé, qu’elle aurait dû être obéissante, serviable, reconnaissante...Tout vient à point à qui sait attendre.
Le stratagème se met en place, doucement...

Eliane l’aide a faire les premiers pas, sentant que les jambes de la gamine sont légèrements chancelantes. Elle enserre sa prise autour de sa taille pour s’aider à la supporter et elle la ramène à l’auberge. Lentement, elle prend le temps de marcher, de franchir les marches et de l’installer sur la couche.

Installe-toi. Je remet de l’eau dans la baignoire.

La pucelle retire le mantel, ne voulant pas qu’elle la croit trop, bienvéillante et remettant de l’eau dans la cheminée, elle patiente et l’observe. Son visage est froid, presque insultant.

Tu es fière de toi...Tu croyais aller où seule dans la nuit ?...Maintenant je dois m’occuper de toi ? Ne crois tu pas que tu te fou de la charité...

Agacée, elle rentre dans le personnage d’une la Maîtresse qui n'en peut plus, lassée d'avoir une telle servante...Et elle n’a besoin de redoubler d’effort pour se plonger dans ce rôle, il faut dire.

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@citation de Joris-Karl Huysmans.
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Naelys
«... because I'm staring down myself. »*

    Il s'éloigne. Elle ne dit rien. Son corps tremble du froid qui l'envahit, mais elle s'en fiche, ses vêtements mouillés par la neige lui colle sur la peau et la fait greloter malgré elle, mais ça aussi ça n'a pas d'importance. Elle n'est qu'une coquille vide, souillé par la semence d'un homme, souillé par des actes dégradants. Elle veux mourir. Elle veux que ce corps impure crève. Avec douleur si possible, qu'il lui soit retiré toute la souillure qui le salit. Car il n'y a pas pire douleur que de vivre dans un corps qui semble ne plus être le sien. Elle n'a rien vu de l'échange silencieux entre Eliane et l'homme. Toute façon, tout est latent, sa vision au ralenti se concentre sur une seule chose.Sa survie.

    Puis une voix salvatrice lui fait redressé la tête légèrement, ses yeux vert vidés de toute joie se fixant sur la silhouette qui se dessine et s'approche d'elle avec une intonation qui ne lui est pas familière. La surprise lui fait sauté un battement de son cœur, le relançant juste un peu, juste assez pour faire croire à Naelys que la vie n'est pas terminé, pas tout à fait, ce même si dans sa tête elle n'est plus. L'espoir existe. Eliane est là. Elle l'avait cherchée. Avait-elle regretter d'avoir laissé partir sa servante ainsi dans la nuit ? C'était peu probablement, mais avec tout les évènements, Nae était crédule, trop détruite pour avoir un semblant de raison ou d'arrogance.


    - « Maitresse... »

    Plaintif.. ? Pas tout à fait. Toutefois, il est rempli de remords, ça c'est certain, mais elle ne dit rien d'autre. Beaucoup trop dépouillée pour arriver à parler. Et puis elle comprends pas l'italien la servante. Elle s'accroche seulement au ton de la voix pour se dire qu'elle ne recevra pas d'autres coups. Si elle avait pu ressentir quelconque émotion à l'heure actuellement, la jeune fille aurait sans doute été surprise par le geste d'Eliane lorsqu'elle lui dépose le mantel sur les épaules, et encore plus lorsqu'elle l'aide à se relever. C'est délicat. Différent. Rien de comparable à ce qu'elle a vécu, plus tôt, à l'auberge. Elle aimerait la remercier du regard, mais elle n'en fit rien, laissant la tête baissée. Après la haine, la honte s'installe. Tranquillement.

    - « Oui...»

    La brune ne sait pas ce qu'elle va lui expliquer. De toute manière ses vêtements crasseux tacheté de sang aux alentours du bas ventre explique tout. La perte de l'innocence, la façon brutale qu'elle fut prise, la douleur, le viol, sa mort. Tout s'explique sur ses bouts de tissus qui ont été marqué. La douleur du choc subit à la tête revient, plus fort plus sévère, et elle chancelle dans les bras d'Eliane qui referme son étreinte. Elles marchent. Tout deux dans un mutisme, lentement. Et ça lui fait mal quand elle marche, les coups, le viol. Tout ça. Mais elle ne se plaint pas. De toute manière elle aurait besoin de bien plus de larmes que celles que son corps peut produire pour arriver à se consoler. Rien ne lui redonnera cette innocence volée. Rien...

    Elle suit. Docile. Elle écoute, tout aussi calme et sans aucune révolte. Assisse sur la couche,entre ses doigts elle observe son jupon, après que la blonde est retirer le mantel. Elle est aucunement étonné, après tout, c'est pas comme elle avait une maitresse spécialement gentille et bienveillante. Elle en a déjà fait trop de l'avoir ramené à l'auberge.Ses dents allant mordre sa lèvre inférieur, ses yeux fixe toujours le tissus, le sang allant se mélanger à la salive par la force de la morsure. C'est seulement au moment ou la blonde lui parle que Naelys redresse la tête, l'observant longuement, le visage honteux.


    - « Navré...»

    Et elle l'est vraiment, car de sa faute. Si elle n'avait pas été aussi insolente, si elle avait écouté, si elle avait respecté Eliane comme elle aurait du, jamais de tout ça serait arrivé. Elle ne mérite pas que la blonde s'occupe d'elle. Oui, c'est ce qu'elle croit, maintenant. Because this soul is cold now* et que seule la blonde est l'échappatoire à une vie de mort-vivante. Ses petits doigts toujours sur son jupon sont nerveux, traduisant cet étrange état qui prend le corps d'une fille qui a été violée dans ses chairs. C'est donc un regard de honte qu'elle soumet à la blonde, celui qui démontre que la dévotion s'installe, tranquillement, comme une évidence.

    - « Je...je rembourserais...

    Quoi ? Ça elle n'en savais rien, mais elle ferait tout pour satisfaire Eliane, ça c'était clair comme de l'eau de roche, elle lui rendrait le secours qu'elle vient de lui apporter, et portera la honte de son insolence passé sur ses épaules et se soumettra, s'il le faut, à tout les caprices de la blonde. De toute manière, elle n'avait plus rien à perdre. Ses rêves avaient été bafoués par les envies d'un homme, et comme Naelys ne savait pas que la blonde était derrière cette machination, elle apprenait à l'idolâtrer. Parce qu'elle était venu la chercher. La sauver.

    - « Vou'n'êtes pas obligé d'vous occupée de moi... Je...je... »

    Une main qui va touché son front blessé, une grimace, et elle se tait. Non. La servante n'est pas en moyen de s'occuper d'elle, là, maintenant. Alors elle retourne dans son mutisme, car il n'a aucune raison à ce qu'elle fasse la fière. D'ailleurs, elle n'est pas fier du tout. Empli de déshonneur, elle ramène ses petites jambes frêles sur elle, marmonnant les mêmes mots.

    - « Pardonnez-moi...»


* Parce que je me méprise moi-même.
* Parce cet âme est froid maintenant.

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Eliane_
Magnifique innocence volée pour le bien de la dévotion sans limite. Naelys s’en veut, semble au plus bas et s’excuse déjà d’être une corvée à ses yeux. Jamais elle ne saura ce qui s’est réellement passé ce soir-là. Que ce fût-elle, qui lassée de sa rébellion discuta avec un homme qui lui sembla robuste et sombre, elle qui lui avoua le plan et qui le paya grassement pour lui voler sans douceur, ce qu’elle aurait de plus cher, elle qui passa ce fameux soir de bourreau à Maîtresse douce et aimante. Naelys est désormais une jeune femme docile.

Lui tournant le dos pour remplir la baignoire, elle peut enfin laisser son sourire illuminer son visage. L’eau chaude se déverse et elle n’avait désormais plus qu’à se montrer attentive, trop n’en faut.
Elle revient vers elle, l’invite à se redresser et la sachant trop faible pour marcher d’elle-même, la blonde la conduit vers la salle d’eau.

Déshabille-toi et plonge là-dedans pour te laver et te détendre. Je m’occupe du reste tant que tu es incapable de me servir. Tu as intérêt à reprendre vite des forces, je ne compte pas t’assister pendant des jours.

Sèche, elle l’observe et la laisse se débrouiller seule pour se dévêtir, elle ne préfère pas la reluquer, craignant qu’elle ait déjà sa dose de regard envieux et lubrique. La Pucelle s’éloigne donc d’elle, ferme légèrement la porte et s’absente un court instant, le temps de commander un plat chaud et une tisane pour la servante. Sa bonté la perdra…Remontant les marches, fermant la porte à clef pour qu’elles soient en paix, elle est désormais dans l’eau. La table de chevet est tirée jusqu’à la salle d’eau, pour lui déposer le plat et la tisane et que ces derniers soit à bonne hauteur.

Mange et boit…profite de l’eau tant que tu veux et appelle moi pour t’aider à sortir de là et à t’installer sur la couche. Je vérifiais que tu as tout mangé et ne me force pas à te gaver telle une oie.

Il lui faut continuer à s’alimenter, même si elle en avait bien évidemment plus l’envie. Aucune envie d’avoir une servante rachitique, incapable de porter des bagages et essoufflée au moindre effort. Aucune envie non plus que sa peau ne marque car elle n’a plus assez de gras pour amortir le coup…

La jeune blonde s’installe donc à côté, loin d’être troublée par l’état de la servante, loin d’être culpabilisée également. Elle s’allonge, se détend et attend donc que la brune ait finit de se détendre.

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@citation de Joris-Karl Huysmans.
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Naelys
    Il est difficile de croire qu'un viol puisse changer l'histoire d'une âme, et la transformer dans toute les parcelles de sa peau, qui par la force des choses, la ramènera toujours, constamment à cette soirée. Mais un homme qui prend son pied sans l'autorisation de l'autre, est-elle qu'on sent en soi, pénétré d'un geste vif, une lame qui nous tue par l'intérieur, et vient faire vider le sang de l'Âme qui quitte définitivement le corps pour ne plus jamais y revenir. Un viol, c'est un meurtre où, au lieu de finaliser la scène fatale, on te laisse vide de toute existence à devoir errer, et tenter de s'accrocher à la vie, qui pour la victime, n'est plus qu'un spectacle. Ce jour, Naelys était parti, jeune, insouciante, arrogante, sans aucune humilité, et était revenue, docile, angoissée, et voyant le monde comme un couteau sous la gorge. Constant et toujours prêt à te faire plus mal, te faire souffrir.

    La violée regardait Eliane. Ses yeux se laissant aller à une certaine peur, et quelques envies sombre, qu'elle taisait, installée dans son mutisme, tendant le déni pour oublier cette soirée. Le retour de sa maitresse la ramena toutefois dans la réalité, dur et fragile, dans lequel elle devait évoluer maintenant. Redressée, elle se laisse aider pour aller à la salle d'eau. De toute façon, elle n'a rien à dire, et valait peut-être mieux profiter de la bonté de la blonde, Nae étant peut habitué à ce genre de comportement envers elle. Dans son fort intérieur, la crainte que sa maitresse lui fasse regretter son déshonneur la guette, agrippant à ses tripes et offrant un haut de cœur à la brune.

    Le regard vert posé sur l'eau, elle hoche tout simplement la tête lorsque les mots parcoure le chemin nécessairement pour s'incruster dans son cerveau. D'un geste las, nerveux, voir faible, Naelys retire délicatement ses jupons, se retenant à la fois de vomir et de pleurer. Les sentiments remontant, pénétrant le corps de la brune pour s'installer comme une évidence, comme la seule chose qui lui reste. Ainsi, elle enlève chaque vêtement un, à un, de la même façon avant de regarder de nouveau l'eau. Se détendre ? Comment était-ce possible de ce détendre ? Tremblante, Nae glissa un pied dans l'eau, et puis l'autre. Elle n'osa pas regarder son corps, et c'est à peine si elle avait senti le départ de la blonde. Et si elle se laissait glisser dans l'eau, et s'y noyait tranquillement, avec plus de douceur qu'on lui avait retirer son innocence ?

    L'idée germe, mais le courage n'y est pas. Pour l'instant. Alors elle laisse tomber tout son corps dans l'eau, laissant seulement la tête dépassé. Silencieuse, elle regarde les murs,une main agrippé au rebord de la baignoire, serrant de toute ses forces, prouvant sa crainte de s'abandonner, là à cet instant, dans cet endroit, dans l'eau. Eliane est revenu, lui apportant de quoi manger et boire. Elle ne dit rien. Aimerait la remercier, mais ne le fait pas. Tout simplement parce qu'elle n'a aucune envie de manger. Son estomac noué ayant plus envie d'y faire sortir ce qui possiblement y restait de sa journée. Sauf qu'elle lui ordonne. Ses yeux se pose un instant sur la blonde, comme dans une supplique de ne pas l'obligé à faire une telle chose, mais sans succès. Alors elle se gave. Avec amertume, mais pas contre la blonde. Chaque bouché est un supplice, chaque bouché semble être éternelle et interminable. La jeune brune se retient de tout rependre ce qu'elle vient d'ingurgité, tentant d'éviter cette catastrophe en buvant rapidement la tisane.

    Elle déglutit. Restant un instant pratiquement inerte dans la baignoire. Elle n'a rien laissée. Elle a obéit, ce même si ça ne lui tentait guère, ce même si elle n'avait pas faim. Autrement, elle aurait été arrogante, aurait refusé, et elle aurait reçu des coups, mais elle n'aurait jamais abdiqué. Mais ça avait changé. Il lui fallait maintenant se détendre, chose impossible, et se laver. Il lui était pas possible de se détendre alors que tout son corps tremblait encore la violence subit, la douleur dans sa tête se fracassant de toute part sur les tempes de la jeune fille. Une main dans l'eau, Naelys porte un peu du liquide sur son front amoché, comme pour nettoyé, sans grand succès, mais tant pis. Elle prend ensuite le savon entre ses deux menottes, l'observant un long moment. Son corps se raidissant à l'image de l'homme qui traverse soudainement son esprit.

    Et elle se lave. Comme on lui a commandé. Sauf que c'est brutal, faisant rougir la peau par ses gestes rapide et brusque. Dans l'action de se laver, Naelys tente d'effacer sa souillure, d'oublier l'instant, ses images, cet homme. Elle frotte, encore et encore, cherchant à expédier cette souffrance, cette honte dans un geste d'automutilation, ce même si c'est seulement un corps gras qui frictionne la peau. Et elle continue, toujours et sans arrêter, frictionne, elle grippe,récure et passe par moment ses ongles sur sa peau, la malmenant quelques peu. Elle s'en fiche, elle veux mourir, elle veux éteindre cette honte, elle veux simplement tout effacer... oublier. C'est alors qu'elle éclate en sanglots sonore, laissant tomber le pauvre savon dans l'eau, et Naelys de se replié sur elle-même, aucunement préoccupé par l'eau qui devient froide. Et elle pleure, car elle n'arrive plus à résister, à se retenir, même si cela ne sert à rien. Même si cela la couvre encore plus de honte.

    En deuil,elle pleure sa propre mort.

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Eliane_
La brune, elle ne l’entend plus. Eliane ne dit mot, tendant plus attentivement l’oreille pour savoir ce qu’il en est, ce qu’il se passe dans la salle d’eau et les quelques bruits qu’elle finit par entendre la rassure quelque peu. Loin de vouloir se noyer, de mettre fin à sa vie, elle mange.
La pucelle redresse un peu l’échine pour s’aventurer devant la fenêtre qui mène à la rue. Tout est recouvert de neige, quelques pas l’ont brisées, des traces de charrettes, de sabots. Elle s’accoude et observe ce paysage qui sait lui ressembler. Froid, brisant, traitre et pourtant capable d’être facilement anéanti.
Chacun avait ses faiblesses, les siennes, elle évitait de les montrer. Sa haine pour les religieux, son corps marqué, les larmes qu’elle ne verse qu’en présence de son frère. Trop fière, elle n’aimait pas à s’afficher ainsi en état de faiblesse, trop digne elle ne supportait aucune égratignure sur sa carapace. Telle une plaque de givre, solide et glissante sur laquelle certains se brisent, Eliane ne fait aucun cadeau. Ce qu’elle veut elle l’obtient, ce qu’elle désire elle sait l’obtenir par tous les moyens.
En l’occurrence, ce qu’elle avait voulu c’était une servante qui reste à sa place, qui sait la chance qu’elle a d’être ainsi traitée, d’avoir un toit et qui sait donner du cœur à l’ouvrage au lieu de trainer la patte et de souffler. Les femmes molles, impertinentes, elle aimait à les anéantir. Cruauté gratuite.

Un regard vers la salle d’eau, elle observe la brune qui désormais sanglote. Les yeux se lèvent au ciel. Elle se rapproche d’elle et sans lui demander quoique ce soit, ni accord, ni refus, elle remonte ses manches puis glisse ses bras dans l’eau pour l’aider à se relever. Finit les larmes, elle allait devoir dormir et s’activer un peu. Demain était un autre jour, celui où enfin, elle allait être servile et appliquée. Les iris de la blonde, ne font nullement attention au corps de sa servante, elle n’était pas prédatrice au point de vouloir le corps de celle qui est censée la servir.

Elle l’invite à poser les pieds sur le sol et la blonde s’empare d’une couverture pour qu’elle essuie un peu sa peau. Puis, elle la conduit vers la chambre et l’allonge à même la couche…la sienne. La pucelle n’avait rien prévue pour elle, ni couche, ni chambre individuelle, faut dire qu’elle n’avait pas la tête à ça.

Repose-toi…

Juste une parole, toujours aussi froide, aussi impersonnelle qu’elle lui lance au visage avant de la couvrir à nouveau. Il faisait froid malgré tout et la sachant fragile, il était hors de question qu’elle devienne malade, hors de question qu’elle devienne la servante de sa propre domestique. Revenant sur sa couche, loin de la brune, Eliane inspire et défait légèrement son corsage pour se sentir moins étouffée puis elle se glisse sous la couverture à son tour.
La porte était close, elles pouvaient tranquilles. Ses songes seront agréables, car elle avait gagné à ce funeste jeu…C’était peut-être pour lui éviter un pareil sort, que sa propre famille ne voulait pas qu’elle s’occupe personnellement de la servante...et pourtant, en un jour, elle avait su obtenir d’elle ce qu’ils auraient mis des années à obtenir…à chacun ses méthodes, les siennes étaient radicales et efficaces…

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@citation de Joris-Karl Huysmans.
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Naelys
    Émotions contraires, tout se chamboule se reconstruit pour se détruire de nouveau. Rien n'est neutre, tout est cataclysme à l'intérieur de Naelys. Et puis elle sanglote. Est-ce la force du déni qui tombe, celui qui oblige la brune à levé le voile qu'elle s'installait devant les yeux depuis plusieurs minutes ? Celui qui la force a voir tout, comprendre mieux, à ne pas le cacher au plus profond de son cerveau et s'obliger à oublier. Elle veux s'effacer, mourir, oui, toujours, mais oublier ne servirais à rien, comme ses larmes qui coulent sur ses joues. Quand elle sent les mains d'Eliane qui se glisse dans l'eau pour l'aider à sortir de l'eau, Nae a, au début, un geste de refus, puis finalement se laisse faire. Elle n'a guère le choix de toute façon.

    Et Eliane est tout de même revenu la chercher dans cette ruelle alors qu'elle était vide assise dans la neige encore froide. Ce souvenir la fit frissonner, mais ce frisson pouvait aussi bien être mis sur la cause de sa sortie de l'eau. Déposant ses petons au sol, d'un coup, elle referme ses bras sur sa poitrine, le dos un peu recourber, geste de défense, automatisme. Elle aura sans doute ce geste toute sa vie contre les hommes trop imposant, ou la regardant de travers, ou simplement qui ressemblerait de près ou de loin à son agresseur. Ça et les paniques, qui se calmeront, potentiellement avec le temps. Du moins, j'espère pour elle. Et il est impossible de prédire l'avenir.

    Nae s'enveloppe rapidement dans la couverture, et se sèche avec moins de frénésie qu'elle s'est lavé. Les avants-bras rougeâtre n’ont pas alarmé la blonde, ce qui est une bonne chose. Toutefois, elle se doute que la blonde l'a aidé à sortir du bain à cause des pleurs, alors elle fait vite, du moins comme elle peux, un reste de sanglots au travers de la gorge. Elle la suit ensuite, silencieuse et se laisse allonger, sans mot dire. Autrement, encore une fois, elle aurait, normalement, chialer un peu, lui dire qu'elle avait envie d'un peu de liberté, peut-être, si elle avait osé, mais tout était différent. Malgré la froideur d'Eliane, Naelys s'y réchauffait, s'y accrochait. Elle l'avait sauvé. Un peu trop tard, mais elle était venu quand même.

    Elle lui devait son existence futur, car sans elle, qu'aurait-elle devenu, après tout ? Oui, elle la crainte de ses coups resteraient, sans doute toujours, encré en elle, mais elle cette dévotion resterait. Tant et aussi longtemps qu'elle apprendrait pas que c'est à cause de la blonde qu'elle est dans cette situation. Et c'est ce ton impersonnel qui lui fait penser qu'elle ne doit plus se lamenter, tenter de survivre et de s'occuper d'Eliane comme une véritable servante devrait le faire. Alors nue, elle se met en petite boule sur le lit, laissant la blonde la couvrir. Naelys ferma les yeux, frissonna de nouveau quand sa maitresse entra dans le lit, et respira doucement. Elle ne la regarda pas, mais elle osa toutefois un mot.


    - « Merci...»

    Demain serait un autre jour, et le supplice en sera toujours plus fort, mais survivre était aussi une façon d'éviter la soumission à la vie, ce même si elle sera maintenant, la propriété exclusive d'Eliane. La dévotion est un art qui n'est pas donné à tout le monde. Si on puis dire ainsi...


          The End !

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