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[RPA] Indécente Pastorale.

Eliane_
[Ce RP est réservé un public majeur et averti. Il contient des scènes qui peuvent choquer]


Verneuil, enfin, les miches se posent sur la chaise de cette chambre miteuse. Soupir de soulagement, d’apaisement. Face au bureau, elle inspire doucement, s’étire et ses iris noirs se baissent. Devant elle un parchemin vierge, sa première lettre pour préparer sa pastorale. Elle avait pris le temps de se renseigner, père Paladinus, c’était à lui qu’elle allait devoir s’en remettre. Les curés, les Eglises, cela faisait depuis le couvent qu’elle les fuyait comme la peste et pourtant, elle était loin d’avoir le choix désormais.
Pastorale, baptême, mariage, tout allait s’enchainer pour qu’elle puisse s’unir à Nicolas, pour qu’elle puisse simplement taire les rumeurs sur son côté inverti et se protéger du bûcher. C’était bien là, son unique crainte presque maladive d’ailleurs. Les coups de fouet, les humiliations, les saignées, elle avait tout encaissé pour continuer à être ainsi, à rester l’amante des femmes, l’aimée de Sambre et ce jusqu’à être signée telle une putain…
Glissant une main sur sa nuque, elle cherche les mots, trempe la plume dans l’encre et l’inspiration ne vient pas. Un premier essai pour forcer son inspiration et cela se traduit par une première rature et un parchemin déchiré. Poussant le bureau, elle fait les cents pas dans la chambre de l’auberge et jette finalement son dévolu sur la pipe et les herbes. Allumée, bouffée tirée, fumée recrachée, elle se détend comme elle peut. Elle veut faire ça bien, prendre des initiatives pour éviter à Nicolas de se taper tout le boulot…Bouffée après bouffée, elle reprend sa place et là, l’inspiration revient…La plume se pose, les mots se dessinent.


Citation:
Mon père,

Je me présente Eliane Piccolini, fille de Sophitia Piccolini et de Théodore Pendragon.

Je me permets de vous envoyer cette missive pour réclamer une pastorale afin de poursuivre au mieux toutes les étapes qui me permettront de m’unir devant le Très Haut à Nicolas de Firenze, mon fiancé, avec les bonnes grâces de l’Eglise.

Je viens d’arriver sur les terres d’Alençon, Domaine Royal et je me tiens donc prête pour tout rendez-vous avec vous.

Cordialement,
Une future disciple.



Elle marque une pause, le temps de la relecture, ce n’est pas très épais, c’est le moins que l’on puisse dire. Plutôt bref, presque maladroit mais elle ne pouvait faire mieux.
Son frère avait résolument d’autres chats à fouetter en étant à Paris et en construisant sa propre vie, et son futur époux devait être noyé dans ses responsabilités. Un léger sentiment de solitude qui la ronge à cette pensée, mais qu’importe…Soufflant doucement sur le vélin, elle fixe au mieux l’encre, plie le document et se dirige vers le rez-de-chaussée où le jeune coursier devait s’y trouver.

Bonjour, donnez ceci je vous prie au Père Paladinus, et ce dans les plus bref délais.

Il acquiesce, conserve avec attention les écus que la blonde lui remet et quitte aussitôt l'auberge. Eliane s’en retourne alors dans sa chambre, pipe en main.
Nulle l’envie de sortir, simplement de s’allonger, de sombrer dans les abysses, de se laisser envelopper dans ce délicat nuage.
Sa vie prend désormais un tournent, celui qu’elle désirait il ya déjà quelques mois en arrière, celui-là même qui désormais la pousse à quelques réflexions moins réjouissantes.
Elle avait tout, un frère aimant, un futur époux agréable, le Purgatoire, la fortune des Piccolini, des amantes, et par ce mariage elle pouvait cracher au visage du Très Haut…Et pourtant, il n’y avait que ces herbes-là, qui savaient combler le vide et apaiser son trouble. Sambre n'était plus pour assister à cette victoire perfide, le seul homme qu'elle aurait voulu épouser n'était autre que son frère rendant alors cette union impossible, son époux quant à lui, elle craignait simplement de s'y attacher pour de bon...Les femmes sont des insastifaites parait-il...à méditer.

_________________

@citation de Joris-Karl Huysmans.
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Paladinus, incarné par Brylastar
Bien bien bien.....

C'était drôle, les hasards de la vie. Pour tous ceux qui pensaient que le Très Haut avaient un destin, sur Terre, chaque chose trouvait toujours sa place. Paladinus était glabre, il était sec, rigide, et il était nerveux. Plusieurs veines saillaient directement sur son front. D'apparence honnête et dévote, il masquait une réalité autre. Car le prélat n'en était pas un. Auto-proclamé, aurait-on dit. Porteur d'une mission, ici-bas, dont il lui faudrait tout faire afin de la mener à bien. Tout faire, cela impliquait traquer le Sans Nom, sous toutes ses formes, qu'elles soient sodomites ou mystiques.

Sa nature, jeune, avait toujours était étrange; s'il ressentait un dégoût maladif à l'approche des femmes, le sexe faible et prohibé, il ressentait une fascination face aux hommes. Leur apparence, leur beauté, leur force. Lui de son côté, faible et malade, avait toujours honte de son apparence. Cela, c'était avant. Avant qu'il ne trouve le chemin de la foy, pour entrer dans les ordres. Bien sûr, il en avait été exclu, rapidement, après qu'on l'eût trouvé dans des situations embarrassantes avec des nouveaux du couvent. Mais, depuis, il avait compris. Il avait pour mission de traquer tout ce qui subsistait d'abomination ici. Avec ou sans l'accord du Très Haut et de ses représentants sur Terre, il mènerait à bien sa mission.

Paladinus avait l'habitude d'être sollicité pour les sacerdoces. Il menait sa vie itinérante, tranquillement, et à chaque fois qu'il pouvait expier ses fautes en éradiquant cette abomination, une jouissance intérieure le prenait, aux tripes et dans le ventre, de telle sorte qu'il se scarifiait d'autant plus. C'était en arrivant en Orléanais qu'il avait pu croiser la route de celle qui deviendrait, fort heureusement, sa damnation. On l'avait averti qu'une femme souhaitait recevoir la Pastorale, pour se marier. Instinctivement, il avait senti que quelque chose ne tournait pas rond. Une femme, se baptiser pour se marier? C'était une chose absurde. Mais là n'était pas la question. Lorsqu'il lut son nom, ouvrant le courrier, ces quelques mots sortirent de sa bouche:


Bien bien bien.....

Son regard braisé s'activa. Eliane Piccolini. Un nom d'Italien à n'en pas douter. Il devait se renseigner. Au fur et à mesure de ses pérégrinations, il avait toujours su nouer des contacts étroits avec les responsables dans les principaux couvents. Que ce soit en France, en Ibérie ou en Italie, il avait toujours donné l'impression d'un prélat convaincu de sa mission qui faisait tout pour faire rayonner la Foy au plus haut. Ses dimensions fanatiques, refoulées et manipulatrices n'étaient jamais remarquées. Il exerçait depuis des années maintenant cette mission qu'il s'était attribué, sans que personne, jusque là, ne le remette en cause. Paladinus s'était donc mis à son secrétaire. Rapidement, une de ses mains écrivit un courrier qu'il enverrait au Père Supérieur qu'il connaissait, en Italie du Nord, tandis que l'autre main, nerveuse, s'agitait de spasmes intermittents.

Lorsqu'il eût fini, il relut le courrier d'Eliane. Cette femme était une des formes du Sans Nom, il le sentait bien. Intuition divine. Il lui fallait une réponse. Alors, le temps que la réponse ne revint, sous quelques jours espérait-il, il se calma et respira profondément: il lui faudrait répondre de façon attentionnée, car le Malin était justement malin, et il ne le tromperait pas si aisément.


Citation:
Ma fille,

Qu'il est doux de recevoir telle missive.


Tu paieras, comme toutes les autres!

Citation:
Je suis bien entendu prêt à t'accompagner sur ce Chemin qui te mènera au Très Haut et à la Pureté.


Hum, tu vas regretter cela, âme damnée....

Citation:
Je ne peux malheureusement pas te recevoir, pour le moment. Cela devrait être le cas sous une huitaine. Sais-tu où alors nous pourrions nous retrouver, afin d'étudier, ensemble, les Paroles du Très Haut?


Oui, retrouve-moi.... viens voir le visage de l'Inquisition!

Citation:
Qu'Aristote te garde, ma Fille


Que le Malin te brûle, Démon!

Paladinus finit son message en signant, et son sourire disparut alors en un instant pour retrouver sa forme de rictus névrosé. Oh que oui, il sentait bien toute l'ignominie de la chose.... mais avant de la Juger, il devrait savoir, et l'inquisiteur espéra au fond de lui que son courrier recevrait une réponse rapide.... en attendant, il se planta plusieurs griffes dans la cuisse, et sourit. Douce souffrance, délivrance de mes tourments. Je te dis la bienvenue!
--Tremaine
Vent d’Italie, chaleur, astre et coups de fouet du couvent Constance.

Le père s’active, court à même les couloirs et s’époumone. Il la cherche, il questionne les sœurs toutes muettes devant son état et finalement c’est au cœur même du jardin, parmi le calme et les orties, qu’il finit par trouver la Mère Supérieure, Trémaine Anastasie-Javotti.
La seule dont le nom était synonyme de fermeté et de fanatisme assumé. Sa réputation n’était plus à faire, surnommée la Marâtre par bien des sœurs, elle s’était faite peu à peu à ce surnom peu gratifiant et honorifique.
Le visage est fermé, froid, ridé, sa peau blanchâtre est sèche, sous son cou des plis se dessinent et seuls ses yeux verdâtres témoignent encore de sa place parmi les vivants. Redressant son échine, elle observe ce même père qui est venu la quérir et dont le souffle lui fait défaut.

-Que vous arrive-t-il donc et que tenez-vous dans votre main ?

La lettre est plissée, certainement trempée de la sueur du père qui n’est plus en âge de courir à en perdre haleine. Essoufflé, il peine à sortir les mots et se contente donc de tendre la lettre à qui de droit. Elle finit donc par s’en emparer et les rides se tendent sous la surprise, visage à nouveau lissé et jeunesse retrouvée.

-Je ne peux y croire ! Ils l'ont retrouvé ?! Et là voilà qui tente de duper le Très Haut ?!

Les yeux se plissent, la rage prédomine dans le cœur de la Mère. Elle pensait être débarrassée de cette vermine une bonne fois pour toute et avoir réussi à la dompter à jamais. Elle la pensait devenue putain sur les terres italiennes, ou damnée chez le Sans Nom…Mais apparemment, elle avait survécu. La Mère ne perd pas plus de temps, se doutant qu’en plus, bien des jours avaient passé depuis l’envoie du présent document. S’enfermant dans sa cellule, s’emparant d’un parchemin, d’un vieux dossier d’archive et d’une plume, elle cherche et note tout ce qui pourra être utile à cet homme de Foy.


Citation:
Mon père,

Je suis relativement peinée par votre missive et c’est donc avec application que je vous réponds et que je vous transmets tous les éléments dont vous aurez besoin pour son authentification.

Cette jeune femelle me fut envoyée à l’âge de ces quatorze printemps pour avoir commis le péché de luxure et d’inceste avec sa propre tante, Sambre Piccolini. Une invertie incestueuse, un outrage, voir une simple abomination.
Sa mère, Sophitia Piccolini me l’envoya en dernier recourt pour la remettre sur le droit chemin et pour expier ses fautes, ce que nous firent. Ce fût donc après trois longues années, où elle se refusa à dire mot, que nous la renvoyâmes hors de nos murs.

Vous trouverez donc, dans le bas de son dos moult cicatrices de coups de fouet, sur ses bras quelques cicatrices rappelant nos traditionnelles saignées, ainsi que sur son avant-bras droit une flétrissure en signe de fleur de Lys.

J’espère que vous avez là, tout ce qu’il vous faut.
Veillez à ce que cette âme damnée ne souille pas le Très Haut une nouvelle fois. Vous me laissez via votre courrier, le goût amer de l’échec…

Signé,
Trémaine Anastasie-Javotti,
Mère Supérieure du couvent Constance, Bolzano.


Parchemin plié, tamponné officiellement et voilà qu’elle remet ce dernier à l’un des moines.

-Au coursier, et hâtez-vous de grâce…C’est une affaire urgente.

Le pas plus ralenti, le souffle battant à nouveau calmement, le père s’avance vers la Mère Supérieure, l’air suspicieux.

-Qu’était-ce donc ?

Regard qui se pose sur lui, noyant sa haine dans une certaine quiétude, sachant la garce entre les mains d’un homme de Foy aux pratiques semblables aux leurs.

-Eliane Piccolini, l’invertie muette, va se marier avec un homme.
Paladinus, incarné par Brylastar
Deux semaines plus tard. Son intuition avait été bonne..... le prélat était chez lui, en train de se remettre des confessions qu'il avait entendues plus tôt, lorsqu'un coursier vint lui remettre un courrier. Au vu du scel, le courrier venait d'Italie. Un sourire maléfique apparut sur son visage, et le prélat ne jeta pas même un regard à l'homme qui lui faisait face. Ses griffes s'emparèrent du vélin qu'il rangea avidement dans sa veste.

Le papier sur sa peau le brûlait. Mais Paladinus ne voulait pas l'ouvrir immédiatement. Il voulait attendre, patiemment, impatient plutôt, que le désir de l'ouvrir et de savoir fût intolérable. La jouissance de la délivrance n'était liée qu'à l'indécence de l'attente, et il sentait déjà que les mots, qui s'y couchaient, lui procureraient délices et souffrances. Mais il devait attendre... calmant son coeur, fustigeant les pensées assassines qui le prenaient.

Il retourna s'asseoir, dans le presbytère, et sortit une bouteille de vin, dont il se servit un verre généreux. Il but rapidement, ce qui calma le feu aux tempes, puis il ouvrit.... s'était-il trompé? ... diable.... il était encore en-deçà de la réalité...... jouissance, perversion, prends-moi et ne me lâche pas!!


Invertie..... catin........... incestueuse........... impie.

Les mots sortirent progressivement et tout seul de sa bouche. Il releva les yeux, vers le Ciel.

Merci, Trémaine.... Grâce te soit rendue, tu es une Sainte ici-bas..... et ne t'inquiète pas, je vais prendre soin, de cette...... ne t'inquiète pas. Elle subira tout ce que son corps pourra endurer. Je te l'assure. Tu es une Sainte!

Il baisa le courrier rapidement, puis le glissa de nouveau sous sa veste. Peut-être ce dernier serait utile, plus tard...... alors, de nouveau, il prit la plume, et répondit à l'invertie.

Citation:
Ma fille,

Je suis navré de ne pas vous avoir répondu plus tôt; mais tout est en place.... pour la Pastorale. Retrouvez-moi dans deux jours à l'Eglise. Je tiens le presbytère. Cela après la messe, bien entendu.

Venez pure et innocente. Soyez confiante et pleine de rédemption. Délaissez tous vos tracas, et vous verrez vos péchés pardonnés, ainsi que votre honneur lavé.

Nous ne raterons pas cette cérémonie, croyez-moi. Aristote est là pour vous.


D'une main toujours tremblante, il caressait son annulaire gauche, où une bague avec la croix d'Aristote se tenait. Il sourit, le rictus maléfique s'amplifiant encore un peu plus.

Oh que non, il ne la raterait pas!
Eliane_
La première missive ne fût pas longue à venir, deux jours au plus tard à vrai dire. Et si Eliane savait les prêtres lèches bottes, serviles et prudes, la réponse apportée ne fit que confirmer ces mêmes pensées. Elle ne désirait nullement être gardée par Aristote, par le Très Haut et ses disciples. Sa vie, elle voulait la vouer au Malin et seul son frère était le gardien de sa rédemption.
Un jour elle finira sa vie, elle le sait…Lassée, épuisée, ou poussée vers le gouffre par les croyants. Qu’importe la finalité en réalité, car même elle rêvait en silence à ce funeste jour.
La lettre est alors rangée dans le tiroir du bureau. Depuis qu’ils étaient en ville, elle n’avait pas vraiment voulu dormir chez son futur époux, préférant trouver dans cette auberge, une sorte de refuge où elle pouvait à loisir évacuer les tensions et penser. De ce fait, la chambre était peu à peu remplie de ses propres effets ramenés de ses voyages et il était bien difficile de s’y retrouver, papiers du Purgatoire, de l’atelier, esquisses, missives en tout genre, un foutoir sans nom dont elle seule avait le secret.
Les raisons de ce désordre, de ce manque d’organisation et de soin sont simples, le prête n’avait pas encore répondu, la pression montait donc d’un cran alors qu’il lui restait encore tant de chose à accomplir ; son frère était parti avec l’oisillon et Lupino, ce qui n’arrangeait en rien ce sentiment de solitude et d’abandon ; quant à son époux, elle essayait de s’en rapprocher sans toutefois montrer son intérêt. Il la pensait invertie et elle s’appliquait à n’être que cela à ses yeux. Les choses sont plus aisées ainsi, les tentations moins grandes et l’attachement est quasiment impossible.

Le temps passe donc… Bordélique, la chambre ne ressemble plus à grand-chose au bout de deux semaines et la missive du prêtre qui aurait dû la rassurer, l’inquiète. Elle avait donc rendez-vous dans deux jours à l’Eglise pour sa Pastorale mais ce ton mielleux lui hérissait le poil.
Toutefois n’ayant pas encore prévenu Dante et Nicolas, elle jugea bon, de s’atteler à la tâche dès le lendemain.

Lendemain, bonne résolution, plume, parchemin et encre…


Citation:
Mon cher frère,

Déjà un moment que je n’ai pas vraiment de tes nouvelles, nos rapports sont ceux qu’ils sont, passionnés et destructeurs et ce silence est celui qui me détruit.

Sache que je pense à toi, plus qu’il ne le faudrait apparemment et que je peine à m’intégrer dans la maison de Nicolas. Cela me fait bizarre de savoir que tu n’es plus à mes côtés, que je suis en quelque sorte, seule. Depuis le temps que nous faisons les routes ensembles, j’avoue que ton départ laisse un énorme vide et ce même si je sais que tu rentres bientôt.
Tu me manques...

J’espère que l’oisillon prend soin de toi et que Lupino également. Et pardonne mes jalousies envers Elli, car au fond je le sais, elle est celle qu’il te faut et qui saura prendre soin de toi une fois que je serais mariée et privée à jamais de tes bras.

Malgré cette morosité, je t’annonce que j’ai tout de même prit l’initiative de passer la Pastorale, et que pour soulager un peu Nicolas dans tous ces préparatifs, j’ai décidé de m’en charger seule.

J’ai donc rendez-vous demain avec le père Paladinus à l’Eglise, dans son presbytère...Heureusement, je ne suis pas un petit enfant de cœur !

Je survivrai je pense à ce passage obligé…Les souvenirs sont durs quand il s’agit de Religion et pardonne mon humour noir, plus que douteux…

Je pense à toi…
Ton Unique.


Le cœur toujours se serre quand il lui faut lui écrire, ce lien était étrange…Ils étaient frère et sœur, amants et amoureux à n’en pas douter. Et pourtant, ils n’avaient de cesse de par leur condition naturelle à se vouer à une destruction certaine.

Citation:
Mon fiancé,

Je vous sais fort occupé et je sais que malgré tout cela vous prenez le temps de veiller sur moi et sur le bon déroulement du mariage. Je suis comme vous pouvez vous en douter, encore dans l’auberge, mais je me ferai peu à peu à l’idée de partager votre demeure entièrement et d’investir ces murs qui me semblent bien grands pour nous deux et votre serviteur.

Ne croyez en rien que je vous évite, vous savez l’intérêt que je vous porte et ce que nous sommes censé construire ensemble. Je trouve simplement ma quiétude dans ce foutoir qui a investi peu à peu ma chambre. De plus, lorsque vous êtes absent, il n’y a que là que je me sens à l’aise.

Enfin, je me perds dans mes pensées….

Je tenais simplement à vous faire part que j’avais pris rendez-vous avec un prête, Paladinus, pour la Pastorale et que je la commence demain. Il m’a demandé de me rendre dans son presbytère…Est-ce normal ? Je vous évite l’humour douteux quant aux prêtres qui accueillent les enfants dans leur petite demeure…
Je vous imagine déjà la mine dépitée, et le sourire moqueur aux lèvres de savoir que votre jeune fiancée est capable de se débrouiller de la sorte et qu’elle se sent le courage d’affronter seule le Dogme et le prêtre. Je reste toutefois anxieuse, je ne vous le cache pas et si jamais vous avez le temps, j’aimerai que vous veniez m’encourager…

Histoire de sentir sur moi, votre œil inquisiteur.

Tendrement,
Votre fiancée,
La Modeste…


Tout était alors écrit, les mots couchés sur le vélin et les coursiers payés pour leur faire leur office. La nuit passe et le sommeil se fait lourd.

[Jour –J : La Pastorale]

Chevelure propre, robe simple et souple, peau saine et parfumée et dents aussi propres que cela est possible…Relevant son col pour se réchauffer, elle s’avance seule jusqu’à l’Eglise. Les cloches sonnent, c’est alors le début de la messe et tous les croyants s’engouffrent dans ce bâtiment divin, même elle. Silencieuse, elle se sent obligée de tremper ses doigts dans l’eau bénite et d’honorer le Très Haut par ce signe de croix qui lui est dû. La messe prend fin et elle sort de ses songes, passant une main sur son visage encore marqué par cette sieste réparatrice.

Elle se lève, suit le troupeau d’agneaux hors des murs. C’était donc l’heure pour elle de retrouver ce prêtre. Demandant à quelques bonnes âmes où se trouvait le Presbytère, elle finit par s’y rendre avec quelques petites minutes de retard.
Inspiration profonde et la voilà qui frappe à la porte. La voix hésitante, Eliane s’annonce…

Mon père ?...Je suis Eliane Piccolini, j’ai rendez-vous pour la pastorale…Vous êtes là ?...

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@citation de Joris-Karl Huysmans.
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Paladinus, incarné par Brylastar
Pendant les deux jours qui avaient suivi la réception du courrier de la mère supérieure du couvent, Paladinus avait réfléchi, longtemps et sournoisement, au meilleur moyen d'agir. Il savait ce qu'il devait faire - il ne le savait que trop bien! Mais il souhaitait être en accord avec sa Foy, ses croyances et sa Mission Sacrée. En aucun cas, il ne pouvait céder à la tentation.... alors que cela le troublait si fortement. Il savait qu'elle était jeune, qu'elle était invertie, qu'elle avait été incestueuse..... ce Démon devait être éradiqué sans nul doute, on devait l'exterminer, encore et encore, et lorsqu'elle aurait été exterminée, il faudrait la faire revivre puis l'exterminer à nouveau. Elle devait être la Prométhée moderne. Et lui serait l'aigle, le griffon qui, impérieux, la violerait, la déchirerait, l'arracherait et la ferait souffrir. Encore et toujours.

Ces douces rêveries l'avaient occupé pendant ces dernières heures. Le jour de la messe, il s'était rapidement préparé. Non pas qu'il officiât - non, cela aurait été un risque qu'il soit démasqué. Mais plutôt, il voulait voir si elle comprendrait son message dans son dernier courrier, en référence à la messe..... et l'Immondice était venue..... la fourbe. Il l'avait vue, au loin. Oh, il n'aurait pas pu se tromper. A jouer la vierge effarouchée, mais à avoir côtoyé le Sans Nom d'aussi près.... Paladinus le voyait, Paladinus le ressentait. Il avait toujours eu cette prescience pour détecter le Mâlin. Alors, il l'avait observée. Il l'avait vue, se signer, et..... de sa patte infâme, troubler la quiétude de l'eau bénite..... son corps s'était soudainement raidi, ses poings s'étaient fermés. Il l'avait vue commette ce sacrilège, venir, impie et hérétique, fouler le sol sacré de la Maison du Très Haut. Il ne lui pardonnerait pas cela.... cela n'était pas envisageable.

Rapidement alors, il était rentré chez lui, au presbytère, et avait ranimé le feu, dans lequel plusieurs tisons trônaient, ainsi qu'une tige de fer, au bout duquel se trouvait, docile, une croix d'Aristote. Il vit que tout était prêt, et que cela était bon. Alors, il éparpilla sur la table au centre de la pièce plusieurs parchemins, dont il se servait pour les Pastorales. Un papier avant tout était mis en évidence. Mais cela viendrait plus tard.... il sentait également, sous sa soutane, le vélin reçut d'Italie. Cela viendrait également plus tard.... un rire sadique le prit à cette pensée. Le Très Haut s'était manifesté il y a longtemps maintenant pour lui confier cette Mission. Et il l'accomplirait de bien bonne façon. Il se mit alors contre la fenêtre, pressa le front humide et chaud contre la vitre fraîche, et récita des prières fanatiques. Lorsque, soudain, il fut troublé.


Citation:
Mon père ?...Je suis Eliane Piccolini, j’ai rendez-vous pour la pastorale…Vous êtes là ?...


Paladinus rouvrit les yeux d'un coup, laissant sa fureur et sa haine s'échapper. Mais la seconde d'après, son visage prit une teinte douce et amicale. Elle ne pouvait pas se douter.... il se retourna, et alla vers l'entrée. Il l'aperçut alors de près.

Elle était jeune et belle, l'impie. Rapidement, plusieurs pensées fusèrent qu'il écarta derechef. Il ne pouvait pas être troublé plus que cela. Elle était en robe.... pourtant...... non, ne pas être troublé. Son regard la fixa, puis, avec un grand sourire, le glabre inclina la tête.


Le bonjour, Donà Piccolini...... comment allez-vous?

Je vous en prie, entrez, nous allons pouvoir commencer.


L'homme, de sa main qui ne tremblait pas, lui montra la salle à l'intérieur où se trouvait la cheminée, la table et les parchemins. Il s'effaça et la laissa passer. Lorsque ce fut fait, il alla rapidement vers la porte d'entrée, et la ferma, avant de, très discrètement, la verrouiller. Son visage prit à nouveau une dimension triomphante, avant de revenir à sa version d'apparat. Il retourna alors la voir.

Permettez-moi d'abord de vous dire mon plaisir de vous voir, ici.... la maison du Très Haut accueille tous ceux qui, honnêtes, souhaitent protéger la Vraie Foy du Démon.

Avant toute chose, permettez-moi de me présenter plus avant. Je suis le Père Paladinus, ancien évêque et désormais humble prélat. J'ai débuté aux Ordres et au Séminaire en Provence puis dans le Nord de l'Italie, avant de venir répandre la Foy en ce divin Royaume.


Il lui sourit; la première attaque était faite. Il observa son visage, puis reprit.

Vous avez devant vous des textes sacrés..... souhaitez-vous commencer?Il y a notamment un texte sur Les Vertus, un sur la Profession de Foy, un sur les Sacrements, et un sur le Droit Canonique..... lequel préférez-vous?

Oh, et.... j'allais oublier, un texte sur la conservation de Soi.... où certains amours sont décrits et prohibés.... alors, votre avis?


Seconde attaque lancée. Comment le Sans Nom allait-il réagir? Paladinus était excité comme rarement. Son envie d'aller au combat se faisait telle qu'il masquait sa soutane les griffures qu'il s'infligeait.

Intérieurement, il remercia le Très Haut de lui permettre de mener sa Mission à bien.
Eliane_
La porte s’ouvre enfin et sous la nervosité, elle inspire doucement, sentant cette pression sur son palpitant. L’homme était étrange, à moins que ce ne soit ces veines sur le front qui ne lui confère cette impression ou l’absence de poils sur sa peau. De plus, si elle savait inspirer la froideur, elle venait de trouver là, un rival de qualité. Elle avance donc, pénétrant dans la demeure et observe cette table où git de nombreux documents. Un coup d’œil et elle comprend qu’il s’agit de textes religieux, ceux-là même qu’elle pouvait lire au couvent sauf qu’ils sont rédigés dans la langue des françois.

Je vais très bien, merci à vous de m’avoir acceptée pour la Pastorale.

Simple échange de formalité et pour ce faire à ce monde qu’elle n’apprécie plus, sa voix se fait douce et agréable. Aussi mielleuse que celle du prêtre, assurément. Elle se sent à l’étroit dans ce lieu, de plus les paroles qu’il lui lance ne sont pas là pour la rassurer. Il avait donc servi en Italie, dans le Nord plus précisément ce qui pouvait laisser envisager qu’il avait entendu parler du Couvent de Constance, à cette idée, elle déglutie et tente de rester la plus impassible possible.
Elle prend place et observe les parchemins. Il l’observe, elle plonge ses iris dans les siens sans qu’aucune réaction ne se fasse sentir. Froide, maître de ses réactions, étouffant cette angoisse qui monte progressivement. Il l’invite à commencer et face à tous ses textes, elle devient presque maladroite.
Le droit canonique, les Sacrements, les Vertus…Bien longtemps que la blonde n’était plus vertueuse. Elle avait commis le péché de chair avec sa tante, avec son frère, la seule pureté qui lui restait à offrir était celle de son entrejambe, le reste avait été saisit par le Malin et sa vie de pécheresse. Et ce n’est que pour son mari, qu’elle deviendra une véritable femme, une mère.

Pas le temps de sombrer dans ses pensées, le prêtre lui lance une pique qui la fait sourciller, la Conservation de soi…les amours prohibés. Première sueur froide, première douleur qui lui saisit la poitrine. Elle inspire et pose ses yeux sur les parchemins pour éviter qu’il ne remarque sa réaction.

Elle ressent une sensation étrange, celle-là même de n’être qu’une souris prête à se faire dévorer. Simple paranoïa ou véritable inquiétude, c’était véritablement trop tôt pour le dire. Sa mauvaise expérience avec les prêtes la réconfortait dans ce sentiment de danger, mais peut-être justement que cela lui jouait des tours. Son visage se relève donc pour l’observer.

Et bien…Je ne sais pas vraiment par où commencer, ni même comment vous avez l’habitude de procéder. C’est ma première pastorale alors je reste bien maladroite.

Il lui fallait choisir, livre des Vertus ? Hors de question. Conservation ? Pareillement. Sacrement ? Guère mieux. Au choix donc, Profession de Foy ou Droit canonique…Va pour celui qui lui causera moins d’inquiétude.

Commençons pourquoi pas, par le droit Canonique…Qu’en pensez-vous ?

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@citation de Joris-Karl Huysmans.
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Paladinus, incarné par Brylastar
La petite avait du courage, décidément. Enfin non. Pas du courage, mais du fanatisme, ce fanatisme qui était la marque du Sans Nom. Oh que oui, Paladinus était lui courageux, fort et fidèle! Alors qu'elle, c'était une impie hérétique, incestueuse et fanatisée.... il n'en ferait qu'une bouchée. Mais il devrait être prudent. Prudent, et sage. Tout ce qu'il savait faire.

Ses mains étaient toujours posées, les unes contre les autres, pressées, et faisant office d'équilibre. Il l'étudiait autant que faire se pouvait sans paraître encore trop inquisiteur. Elle avait plutôt bien encaissée l'attaque number one. C'était un début, elle craquerait, comme les autres. Car elles craquaient toutes, d'une façon ou d'une autre. Toutes, et toujours. Et alors lui, impétueux, sentant les torrents de sang filer en lui, il jouissait, amer mais si serein.

Le prélat sentit un sourire carnassier prendre le pas sur son allure affable lorsqu'elle baissa les yeux. Ahah, triomphe, viens par là!! Il avait visé juste avec le texte sur la conservation de soi.... ce délice maléfique le reprit de nouveau, celui qu'il avait tant de fois ressenti, qui l'avait fait exulter et se voir si puissant, inatteignable et inexpugnable. Mais le fanatique se reprit aussitôt; il voulait jouer. Jouer avec elle, la griffer, la mordre, la mordiller, la recracher, l'écraser. Jouer.


Ma foy, ma fille.... c'est très bien que ce choix.... le Droit canonique régit la vie de l'Eglise, aussi est-il si important....

Mais..... ma foy, peut-être que..... tiens donc, qu'ai-je ici?


Il s'en moquait de dire n'importe quoi l'inquisiteur! Après tout, qu'est-ce qu'elle y connaissait cette incestueuse invertie?! Il s'approcha de la table et s'empara du petit texte sur les vertus. Il commencerait tranquillement, afin de la laisser mijoter. De ses doigts acérés et charnus, il manipula le vélin, avant de le déposer devant la pucelle. Il la regarda ensuite, souriant, complaisant et magistral.

Tenez, mon enfant..... voici qui mérite votre attention...... que, que comprenez-vous, de cela? ..... je pense notamment aux questions de vive vertueuse.... et de son penchant maléfique.

Citation:
Partie 1 : Les Vertus

L'objectif de tout aristotélicien pour sa vie terrestre est d'atteindre le soleil, le paradis. Tel que nous l'a enseigné Aristote, un des prophètes de la religion aristotélicienne, le Très-Haut, Dieu, a donné l'esprit à l'humain pour que celui-ci soit capable, à l'instar des animaux, de distinguer le bien du mal. C'est cette capacité à distinguer le bien du mal qui nous permet de vivre la vie vertueuse qui nous permettera de rejoindre le soleil. Toutefois, une autre créature de la création, la Créature Sans Nom, jalouse de ne pas avoir été choisie pour être la préférée de Dieu, voue son existence à pervertir l'homme par les vices et à l'éloigner du soleil pour l'emmener sur la lune, en enfer. Tout aristotélicien voulant éviter la lune se doit de connaitre les vertues, et leurs contraires, que voici :


La conservation, qui consiste à oeuvrer à sa survie. La conservation est la conscience de ses besoins premiers en nourriture, en eau, en sommeil. En d'autres mots, la conservation est la faculté de se contenter de ce que l'on a de besoin. Le contraire de la conservation est la gourmandise, qui consiste à n'être jamais satisfait de ce que l'on a, à toujours vouloir plus, ce qui ne peut que pénaliser les autres qui vont venir à manquer. La gourmandise se résume à l'abus de plaisir.

Le plaisir, est la faculté qu’a l’homme d’œuvrer à réunir les conditions de son propre bonheur. Elle est la conscience de soi, de son corps, de son âme, et des besoins de ceux-ci pour rendre son existence heureuse et facile. Au plaisir correspond l’acédie, qui est le vice de celui qui entre en dépression spirituelle, qui reste passif, qui n’a plus goût à la vie, et qui ignore sa propre satisfaction.


Une vie vertueuse parfaite est virtuellement impossible. Nul, en dehors du divin, n'est parfait. Toutefois, l'aristotélicien vertueux est celui qui reconnaitra ses fautes et demendera le pardon à ses pairs par la confession. La confession sera expliquée dans le troisième volet de ce catéchisme.

Père Zabouvski


Plusieurs parties avaient été raturées; le prélat n'avait laissé que ce qui l'intéressait. Il s'écarta alors, reculant, et alla derrière la vierge, vers la cheminée. La chaleur du feu le réchauffa, et il put sourire, tournant le dos à l'autre invertie, à loisir. De sa main tremblante, il caressait sa poitrine, sentant le renflement du courrier qui y était masqué. Et de l'autre main, il fit tourner, lentement mais sûrement, la tige de fer dans le feu. Il fallait être au plus proche du Mâlin, pour mieux le combattre. Mais suivant le silence qui le gêna, le prélat se retourna, un brin irrité de ne pas la voir céder immédiatement.

Hum..... alors, des, idées? ..... n'ayez crainte, ma Fille: le Très Haut voit tout, il sait tout.....
Eliane_
Ça sent le roussi…Elle qui croyait que choisir le droit canonique, lui aurait évité une entrée en matière trop rapide, elle commence à douter. Une idée…Une mauvaise.
Le prêtre l’observe, la jauge et la rassure tout comme il l’inquiète, lui inspire la quiétude tout comme elle peut le penser atteint. Il lui offre un document, qu’elle se contraint alors de lire.
Docile élève qui découvre comment se déroule la pastorale, qui revoit des textes qu’elle n’a eu de cesse de lire en étant plus jeune. La lassitude, oui, c’est presque ça qui la gagne alors que depuis qu’elle était invertie, les religieux, les biens pensants, n’avaient de cesse de lui cracher au visage, de la rabaisser et de l’enfermer dans son péché.
Les moyens pour l’aider à s’en sortir étaient radicaux, douloureux et absolument inefficaces, la seule chose qu’ils lui apportèrent fut ce goût prononcé pour le sadochisme, pour la souffrance qu’il est bon de déverser, cette jouissance et cette fierté que l’on peut ressentir à offrir à quelqu’un une peine. Son entrée vers l’Eden, elle en était loin et puis, elle n’en voulait simplement pas. Les êtres qu’elle aimait étaient déjà voués à l’ombre.

Son regard quitte le parchemin à nouveau à quoi bon, ils finissaient tous par dire la même chose. Mais alors qu’il l’invite donc à répondre, la menace subtilement en lui annonçant que le Très Haut sait tout et voit tout, le doute s’installe plus fermement en elle. Ses iris cherchent où se trouve l’embrouille et c’est dans le cœur même de la cheminée qu’elle la trouve, sous la forme d’un fer rougit. Les tripes se tordent alors, sentiment de nausée qui remonte jusqu’à sa gorge, souvenir douloureux de ce moment où entre les mains des moines, le bras droit tendu, elle avait vu le fer s’avancer, jusqu’à la faire crier de douleur.
Que faisait-il avec ça dans son feu ? Pourquoi s’amusait-il à lui lancer des piques aussi douteuses, sur l’Italie du Nord, sur la conservation de soi et les amours prohibés ? Pourquoi encore une fois, tous les passages étaient barrés pour ne garder que ceux qui pouvaient étrangement l’intéresser ? Le palpitant frappe, s’active et elle repousse le parchemin.

La peur s’invite, elle qui se trouve bien niaise à être ainsi seule…Garder le contrôle, réfléchir, s’apaiser…Dans sa botte, la dague de son frère, autour de son cou la croix de son frère à lui livrer en cas d’extrême urgence, oui mais encore fallait-il pouvoir la donner à un coursier ou récupérer son volatile…Garder son sang-froid…toujours et s’assurer que ce n’était pas là, une simple paranoïa.

Bien, je pense que si je me marie, c’est bel et bien pour assurer la survie de l’espèce divine, pour montrer au Très Haut qu’il a offert aux hommes et aux femmes l’occasion de prouver leur amour par le mariage…et la naissance d’un être. Je me suis préservée pour ce jour, pour l’homme qui sera mon époux…

"Ce mariage est arrangé pour protéger mes miches de fanatiques et des intolérances amoureuses. L’amour ? Si tu savais pauvre fou, j’aime mon propre frère, mon amant, à en crever et je jouis avec lui de plaisirs malsains et déroutants. Je serais à jamais sienne. Et ma Folie, ma femme…ma tante, est morte dans mes bras et cette blessure fut la seule capable de me toucher avec succès.
Ma virginité, oui, elle est là pour ce jour où je serai la femme de Nicolas, lui qui sera le père de mon enfant, lui qui fera de moi une mère…Lui qui malgré cet arrangement trouvera en moi, une femme appliquée et dévouée. Je suis ainsi, pécheresse mais entière...Damnée mais j’aspire à offrir par le biais de mes entrailles, la vie, une âme pourrie gâtée, aimée…Je serai la pire des louves gardienne d’un être unique qui aura un père et mon frère sur qui compter.
Alors ton Très Haut, tu peux te le mettre où je pense et bien profondément…"

Allez, crevons l’abcès…Son regard se porte vers la cheminée, vers ce feu qui colore la pique…

Pourquoi vous avez cela, dans l’âtre ?

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@citation de Joris-Karl Huysmans.
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Paladinus, incarné par Brylastar
Il l'observait, par derrière. Son cou nacré, ses omoplates douces et suaves, sa nuque tendre et la chair savoureuse, le dos cambré, la chute de reins.... ah, ce foutu dossier de chaise. Paladinus ferma un instant les yeux, songeant à un être, une femme, un homme?, nu, devant lui. Ce dernier se retournerait alors, les muscles saillants, la peau offerte, et là, sourirait. Etrangement, puissamment, aveuglément. Paladinus, enfin, de nouveau... avec l'autre... le monastère... la jeunesse...

Citation:
Bien, je pense que si je me marie, c’est bel et bien pour assurer la survie de l’espèce divine, pour montrer au Très Haut qu’il a offert aux hommes et aux femmes l’occasion de prouver leur amour par le mariage…et la naissance d’un être. Je me suis préservée pour ce jour, pour l’homme qui sera mon époux…


Elle osa.... elle, osa. Paladinus revint au monde et ses yeux se rouvrirent. Au fond de ces derniers palpitait une malsaine folie. L'heure était bientôt à la découverte, et aux masques qui tomberaient. Le silence était prenant. Mais il voyait bien qu'elle ne lisait pas. Il voyait qu'elle avait peur, sa peau se recouvrirait d'une fugace moiteur, jusqu'à ce que cette dernière devint le torrent de la honte, le symbole de l'inceste inverti. Il l'avait dans ses mains et maintenant que le piège était fait, il ne pouvait que prolonger, encore, encore et encore, le plaisir, la montée de cette force, de cette chaleur, de cette puissance. Et quand, enfin, elle s'exprimerait au monde entier, il pourrait hurler sa rage, libérer sa jouissance et éructer au monde entier toute la haine qu'il lui vouait.

Il ne répondit pas même aux phrases esquissées par la stupide blonde. Il se contenta de serrer un peu plus le poing droit, sa main qui tremblait et qui, toujours, malheureusement, était le vestige de ses névroses. Heureusement que les gens ne remarquaient pas cela rapidement; ou peut-être était-il surtout heureux qu'il ait supprimé les menaces trop importantes? En tous les cas, Paladinus fit quelques pas sur le côté, se rapprochant de la fenêtre. Dans la fraîcheur de la journée, il souhaitait s'apaiser. Personne n'était là. La cour n'était pas fréquentée, et le vacarme du marché au loin était la seule marque de présence de l'homme. Ils étaient seuls. Bien seuls. Jouissance du soumis dominant.


Citation:
Pourquoi vous avez cela, dans l’âtre ?


Allons donc..... l'excitation l'avait pris aussi fort et rapidement. Elle sentait les choses, la pucelle.... le Sans Nom avait des artifices développés, Il était adroit, Il était fort. Il était fourbe. Il plierait devant la force triomphante du prélat! Il avait beau deviner, il n'en restait pas moins qu'Il était maintenant à sa merci! Serait-il magnanime? .... cela était peu probable!

Paladinus se retourna et son visage retrouva son sourire quasi angélique.


Allons.... ma Fille..... ce sont des tiges de fer, rien de plus!

Mais..... je t'en prie....... continuons......


Il se rapprocha d'elle et se pencha, pour placer son visage à quelques dizaines de centimètre du sien. Il la fixa ainsi, quelques secondes. Intentionnellement bouche ouverte, il respirait fort, puissamment, souhaitant aspirer les effluves Sans Nomiennes. Il devait les aspirer pour la purger, l'invertie! Il voyait les perles au coin de ses yeux si envoutants, la peau fraîche, le front tendu, la gorge.... plongeante..... et dire que..... que tous ces joyaux avaient été salis, par..... par la prostitution, par les femmes..... par l'inceste. Son regard, d'angélique, se fit lubrique. Et sa main droite, maîtrisant un court instant ses tremblements, se saisit, instinctivement du papier qui traînait au loin. Paladinus, alors, se releva d'un coup, et lui tendit sous le nez.

Citation:
Afin que vous remplaciez par de nouvelles générations celles dont la vie se termine, je vous fais un cadeau bien plus beau encore. Cet amour que J’attends de vous, Je vous permets aussi de l’éprouver également envers vous, en couple. La tendresse et le désir mutuels seront les composantes de ce pur sentiment. La procréation en sera le but.


Lisez-moi cela, maintenant, à voix haute..... et distincte...... et expliquez-moi, cela.......

Il repassa derrière elle, la laissant lire le papier.... il laissa sa main droite parcourir les épaules de la blonde.... sentant les frissons, parcourant les nervures, profitant de l'innocence salie et immonde. Oh, il n'allait pas la rater..... de sa main gauche, il déboutonna sa chemise.... un peu, et prit le papier. Lady Tremaine...... viens m'aider à accomplir ma missions. Paladinus, d'une main, le déplia. Il s'arrêta, derrière elle, et sourit. Elle ne pouvait le voir, il la dominait. Il ferma à nouveau rapidement les yeux, se délectant de la vision de l'Eden viril, puis rouvrit les yeux. Dans un silence infâme, sa main gauche se détendit, et le parchemin de la Mère Supérieure glissa.... vola.... tomba, doucement.... jusqu'à atterrir sur la table, devant Eliane. Alors, il reprit sa marche, sur la droite, et posa sa main gauche sur la droite d'Eliane. Il la regarda, alors que cette dernière ne semblait pas vouloir le regarder.

Lentement, doucement, sourdement. Il fit remonter la manche, découvrant ainsi l'avant-bras droit de la pécheresse. Découvrant ainsi la Sainte Abomination. Découvrant ainsi la Fleur... de lys. Paladinus s'arrêta alors, et toussa. Il chuchota, alors, susurrant ces mots comme une prière:


Toi..... Tu as bien des visages..... mais sache que je suis plus fort que Toi, car avec moi vient l'Illumination du Très Haut..... Tu as bien des visages, mais l'Erreur est avec toi, de même que l'Echec..... car il n'est pas pensable que le Très Haut chute et que le Malin triomphe..... la Lumière viendra, promptement, et son glaive ensanglanté purifiera la Terre......

Paladinus ne savait pas même d'où venaient ces incantations..... ou plutôt était-ce le Magnifique qui se manifestait en lui. En transe totale, il se calma soudainement, puis regarda de nouveau Eliane.

Ma fille...... tu es entrée dans le monde du Vice, et je vais t'en libérer..... que tu le veuilles..... ou non.

Debout à côté d'elle, il la regarda tranquillement. Non, nulle trace de miséricorde. Un simple sourire, impérial. Il devait éradiquer cette engeance; ce jour, sa main serait son glaive, et ce presbytère sa Gomorrhe.
Dante.tommaso
[Verneuil-Paris... Paris-Verneuil... Terminus, tout le monde descend ! ]



Une fois posé en Alençon, Dante avait dû faire face à un courrier de la part de son bras droit Lupino. Paris le réclamait et il devait impérativement revenir. Et quand des affaires urgentes requéraient sa présence, Dante ne se le faisait pas redire deux fois. Le temps de proposer à l’Oisillon de l’accompagner et les voilà qui étaient partis bien tranquillement. L’habitude de voyager ensemble depuis des semaines avait fait naitre des petites habitudes même si, la seule personne avec qui il aurait voulu voyager n’était pas à ses côtés et que c’était là le premier déplacement sans elle. Mais sa sœur se devait de se préparer à son futur mariage ce qui avait le don de pourrir l’esprit du Vénitien. Et plus les jours passaient et plus l’instabilité le gagnait. Comment rester de marbre lorsqu’il voyait la seule personne qu’il était capable d’aimer en épouser un autre… Bien sûr, il avait dit à sa sœur qu’il s’y ferait, bien sûr qu’il lui avait promis de ne rien tenter contre Niccolo bien que l’envie le tenaillait mais il fallait bien avouer que de misérables envie de meurtres le prenaient assez souvent mais Eliane le faisait vite revenir à la raison lorsque, par mégarde, fatigue ou simplement chagrin, Dante se mettait lui-même au bord du gouffre. Mais peu importait, il lui fallait aller traiter ses affaires qui, il fallait bien avouer, n’allait pas se gérer tout seules…

A peine était-il entré à Paris, que Dante les avait conduit jusqu’à son appartement où Lupino les y attendait. Mais voilà qu’un courrier de sa sœur aussi avait son chemin. Tout en prenant connaissance de cette missive, il avait froncé les sourcils, peu enclin à trouver la nouvelle des plus agréables. Il connaissait la révulsion de sa sœur pour tout ce qui touchait la religion et lui demander d’affronter un prêtre seul lui laissait comme un sentiment de total abandon. Il n’aimait pas cette situation et Nicolas qui apparemment n’était guère présent comme à l’accoutumée… Il ne l’avait guère vu durant le voyage, il se doutait bien que cela ne changerait rien une fois à Verneuil. Dante voulut laisser quand même le droit à sa sœur de gérer ses affaires et vaqua à ses occupations. L’échoppe était maintenant ouverte et Lupino gérait les priorités mais une demande particulière était arrivée jusqu’à lui et l’homme ne voulait prendre aucune directive sans la voix du Ceresa. Et la journée se passa entre mécanisme et rêverie. Dante avait salué du monde, parlé sans même s’en rendre compte, écouté sans être là, sourit comme à l’accoutumée mais ses pensées, elles, restaient auprès de son unique et une angoisse le rongeait. Comment la jeune femme s’en sortait, comment pourrait-elle affronter les gens d’église après ce qu’ils lui avaient fait subir. Une fois rentrée, il osa un regard à l’Oisillon qui sortait à peine du couvent et qui ne désirait qu’une chose, y retourner et il secoua la tête, s’enfermant dans son bureau.





Mon unique,

Te voilà à organiser ta vie tandis que je suis loin de toi… Cela me laisse un arrière goût amer dans la bouche de constater que tout se met en place… ce ridicule mariage qui te soustrait à moi, ce besoin de choisir cet homme pour faire ta vie à ses côtés... mais je sais que je ne peux lutter contre ta peur de te voir un jour sur le buché ni même contre ce destin qui nous unis d’une bien triste manière… Je maudis chaque jour qui passe ce père qui est le nôtre, tu le sais je ne m’en suis jamais caché… J’aurais souhaité t’offrir un avenir à mes côtés mais devant les lois et les hommes je ne suis que le spectateur de ce qu’il va se passer, pauvre marionnette qui subit inexorablement cette décision …
Quant à Ellis, je te prie mon unique d’arrêter de vouloir la pousser dans mes bras… Elle est sans aucun doute celle que tu as choisie, lui ayant même donné ta bénédiction mais quel avenir je vais lui offrir à part la douleur de ne jamais être aimé ? Tu le sais plus que quiconque, mon cœur ne peut lui appartenir… il est déjà offert à celle qui occupe toutes mes pensées, nuit et jour et malgré une certaine tendresse que j’ai pour l’Oisillon, je ne pourrais combler ses rêves de jeune fille à l’aube de sa vie, je ne pourrais jamais lui offrir l’amour que toute femme désire. Et que se passera-t-il alors pour elle quand elle s’en rendra compte ? Elle sera malheureuse comme les pierres pour le restant de sa vie, victime innocente de mon désir de ne vouloir aucune autre que toi ? Dois-je me jouer de ses sentiments afin de combler le vide que ton mariage va créer dans ma vie, dois-je vraiment la broyer alors qu’elle commence à peine à s’ouvrir à la vie ? … Même si j’avoue aujourd’hui que sa présence m’aide à passer ces derniers jours plus sereinement, mes envies de meurtres envers ton futur époux s’estompent…. Difficilement mais il y a du progrès mon unique… Je le laisserai donc vivant afin qu’il puisse être le jour j à l’église et te donner son nom, je ne suis pas certain qu’Ellis doive rester à mes côtés même si elle avoue le vouloir… Elle ne connait pas grand-chose au dessein des hommes et je me rends compte que je vais lui offrir une souffrance qu’elle ne demande pas… Mais nous reparlerons de tout cela ensemble ma sœur… je sais ton cœur meurtri lorsque nous abordons le sujet tout comme le mien quand je pense à… lui…

Tu vois Eliane, je me fais une raison, petit à petit j’arrive à évacuer ces vilaines pensées qui me torturent. Et j’aime savoir que tu prends ta vie en mains mais l’idée de faire ta pastorale seule m’inquiète. Jamais je n’aurais cru que ce mariage t’importait autant pour que tu puisses ainsi profiter de mon absence pour rencontrer une personne de foy… Je t’en conjure mia sorella, ne t’inflige pas cette souffrance... surtout pas pour Niccolo… Je rentre de Paris au plus tard demain dans la journée… Nous avons fini d’organiser le futur voyage de la Speranza et je te retrouverai… enfin…

Eliane, tu sais qu’il n’y a pas pire torture que d’être éloigné de toi et je fais mon possible pour garder du temps pour nous… ce temps qui file comme le vent tandis que j’aimerais qu’il se fige pour nous laisser un moment vivre notre vie mais je n’ai aucun pouvoir alors laisse-moi profiter de chaque instant, laisse-moi revenir et ensemble nous irons voir ce père…. Paladinus. Déjà son nom me fait hérisser les chairs ou est-ce simplement le fait qu’il sera seul avec toi…

Ma tête va exploser à force de cogiter à ce qu’il se passe… Je prends rapidement mon cheval et m’engage sur le chemin du retour, seul… Trop de choses à te dire…. Encore et toujours…

Je suis à tes côtés, n'en doute jamais.
D
.


Pliage de missive, piaf à disposition sur le rebord de fenêtre, il fallait que ce courrier arrive avant que sa sœur ne fasse n’importe quoi. Elle avait tendance ces derniers temps à lui mettre les nerfs à vif et c’était bien peu dire mais là, cela dépassait tout entendement. Pas le temps de voir Ellisabeth, il avait donné quelques instructions à Lupino. Veiller sur la jolie blonde et lui donner tout ce qu’elle désirait mais connaissant son oisillon par cœur, il y avait des chances pour qu’elle s’enferme dans sa chambre le temps de son absence… Peu importe, il lui fallait partir, il lui fallait aller la retrouver… Cheval scellé, une bourse remplie d’écu pour éventuellement changer de monture si la sienne était poussée à bout, épée au fourreau, il était prêt. Un coup de talons dans les flancs de l’animal et Dante prit le chemin de Verneuil sans regarder en arrière.

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Eliane_
Fait confiance à cette sensation qui t’envahit les tripes et te fait douter…

L’homme ne semble pas vouloir répondre à ses paroles, toujours caché dans son dos, elle n’ose se retourner pour lui faire face. Les tripes se tordent car l’impression de danger se fait doucement plus grande, elle doute, elle craint pour sa vie. Ses tempes piquent, son cœur s’emballe alors qu’elle sent un frisson remonter le long de son échine et la saisir. Une sueur froide, simple et radicale.
Il s’avance vers la fenêtre, toujours silencieux et sa dextre se glisse dans sa botte, profitant qu’il lui tourne le dos pour récupérer discrètement la dague et la guider entre ses cuisses. Tirant un peu sur le tissu de sa robe, elle la recouvre et son visage malgré cette inquiétude grandissante, tente de rester le plus froid et le plus impassible, possible.
Le prélat ouvre enfin la bouche, embaumant la pièce de cette voix virile et tremblante. "Des tiges de fer, rien de plus", le bougre osait se moquer d’elle en plus. Sa main se serre, ses ongles raclent le bois meuble, s’enfoncent à même sa peau. Loin d’être rassurée, il en profitait pour cracher sur elle son assurance et sa moquerie.
L'homme se rapproche d’elle, se penche et son visage est désormais près du sien, elle sent son souffle sur son visage, observe le moindre de ses traits, le gonflement de ces veines sur son front. Les narines du prélat bougent avec force, il hume son souffle, son odeur tel un dément. Son regard change, se fait pervers alors qu’il observe sa peau…Il semble gravement atteint, celui-là.
Sa main se porte sur sa robe, pour se rassurer de la présence même de cette arme entre ses cuisses et de la possibilité d’en faire un bon usage. Il lui remet un texte sous le nez, la sortant de sa torpeur et elle déglutie légèrement.

Afin que vous remplaciez par de nouvelles générations celles dont la vie se termine…Elle le suit du regard, inspire tranquillement et continue… Je vous fais un cadeau bien plus beau encore. Cet amour que j’attends de vous, je vous permets aussi de l’éprouver également envers vous, en couple. Le prélat repasse alors derrière elle, elle ne peut plus anticiper ses réactions, plus prévoir ces gestes et encore moins suivre son regard. Son souffle est désormais dans son dos, elle entend sa respiration forte et oppressante, sent sa présence malsaine non loin de son échine…La tendresse et le désir mutuels seront les composantes de ce pur sentiment. La procréation en sera le but.Sa main moite se pose sur elle, effleurant ses épaules, la figeant sur place….Il lui demande d’expliquer, mais elle n’a absolument rien enregistré de ce qu’elle disait, tant elle était occupée à retenir les hauts le cœur sous cette main perfide.

Puis doucement, un parchemin se pose devant elle…Les yeux s’écarquillent, sa bouche s’ouvre, le cœur ne bat plus sous le choc. Cette écriture, elle la connaissait par cœur. Elle parcoure la missive rapidement et plus les mots sont engloutis par son esprit, plus la peur la gagne tel un venin destructeur. La Marâtre…La menace de cette dernière…D’un coup d’un seul, le temps semble se figer alors que tous les souvenirs lui reviennent brutalement en mémoire, les tortures, les textes religieux, les moines, la mère supérieure, les suicides, les coups…
Ce n’était pas de la paranoïa, bien au contraire, elle était tombée dans la gueule du loup, sous la main d’un prélat aussi fanatique que la Marâtre…

Paralysée, elle devient simplement livide alors que tout se remet en place dans son esprit. L’homme se décale, pose sa main gauche sur la sienne, relève sa manche et retournant son bras, il voit dans le creux de ce dernier sa fleur de lys…Son regard cherche à se noyer dans le sien, mais les iris sombres d’Eliane ne voient plus…C’était sa peur, c’était son angoisse et elle se retrouvait désormais seule entre les griffes d’un aliéné…

Il tousse et ce son finit par la réveiller, les paroles tombent, il prie ce fou, récite des incantations ce dément…Il désirait la purifier et elle savait que trop bien, comment cette espèce-là s’y prenait pour laver le corps du Démon...La pique, les tisons dans la cheminée…Pas encore !

"Réveille-toi Eliane ! Plante-le ! Bouge-toi !! BOUGE !"

Ses cuisses s’écartent rapidement, la blonde s’anime pour rester en vie…Sa main libre récupère la lame et empoignant fermement le pommeau, elle lui fait face. Ses iris se noient dans les siens, elle ne voulait pas revivre ça, jamais plus…Sa rage fait lever l’arme qui d’un bruit sec vient à se planter dans la main du prélat. La lame s’enfonce à même le bois tant le geste est violent et la blonde abat son poing contre la tempe du vieux et s’écarte brusquement, rejetant en arrière sa chaise.

Pazzo!
*Espèce de fou

La scène ne lui arrache aucun remord et elle semble hypnotisée par le sang qui imprègne les parchemins religieux, par cette arcade en sang qui plonge le regard du religieux dans le flou...mais elle ne peut plus attendre…"Sauve ta peau..."
Elle s’éloigne de lui, pressant le pas vers la porte, empoignant la poignée pour tirer sur cette dernière de toute ses forces. La porte est verrouillée. Son poing s’abat sur la porte de rage et sa gorge s’enserre, elle aurait voulu crier mais aucun mot ne sort, elle aurait voulu déverser les larmes que cette peur désirent voir couler mais elle ne peut…Ce n’est pas le moment…Le front se pose un court instant contre le bois, elle relâche la poignée et fait volte-face…La fenêtre !
Eliane s’avance, lorgne le prélat qui tente de retirer la lame et elle tente d’ouvrir cette unique portière vers le monde extérieur...Verrouillée.
Son cœur s’emballe et la blonde ne voit alors qu’une solution, les yeux se plissent légèrement pour se protéger, son visage se détourne quelque peu et son coude s’abat contre le carreau...Elle grimace sous la douleur, étouffe un cri, le coude lui lance, mais elle recommence à nouveau…un autre coup puis la glace enfin montre une faille…

Un unique espoir...crier par-delà cette vitre, laisser glisser son appel à l’aide à l’extérieur de ces murs..

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@citation de Joris-Karl Huysmans.
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Paladinus, incarné par Brylastar
Les regards se croisaient avec haine et mépris, l'un pour l'autre. Elle était découverte! Et les émotions filèrent à toute allure dans ses yeux. L'inquiétude, la surprise, l'incompréhension, la peur, l'angoisse, la fureur, le sentiment que tout était écroulé et au sol, que tout masque était tombé, que toute chose était Morte, comme le Très Haut le voulait..... et puis, et puis la fureur, le trouble, la peur de nouveau, mais la fureur, à nouveau, la compréhension de la situation.... l'envie de tuer ce prélat qui l'avait piégée. Paladinus ne connaissait que trop bien ces sentiments. Il les voyait, il les sentait dans son corps, dans son attitude, dans sa respiration frénétique et désemparée. Il l'avait en sa possession.

Tout du moins, croyait-il.

Une douleur immense le prit soudain à la main. Paladinus se recula d'un coup, laissant un cri de rage s'échapper, il leva la tête vers le Ciel et, les dents fermement serrées les unes contre les autres, il fit ce qu'il put pour retenir ce cri, aveu de faiblesse, en lui. La garce!! Elle l'avait assassiné! Il sentait sa main prisonnière, le fanatique n'arrivait plus à la bouger, chaque mouvement qu'il lui imprimait n'entraînait que nouvelles douleurs et nouvelles souffrances. Aristote, viens à moi, protège-moi, achève-moi! Les tremblements aux mains reprirent d'autant plus que ceux de son visage s'exprimèrent. et, plusieurs gouttes.... larmes.... ruisselèrent. Sur son visage. Le long de ses joues émaciées, suivant la gouttière divine, jusqu'à son menton, avant de lâcher prise. Paladinus ne s'en rendit pas compte. Pas encore.

Garce!!!!! Reviens!!!!

Où était-elle?!?? Paladinus rouvrit les yeux et secoua la tête. Comment avait-il pu se faire avoir aussi facilement?!?? Toute sa lâcheté le reprit, il se sentit dépossédé, comme si tout ce qu'il avait prévu depuis des jours avait, d'un coup, disparu..... la sang jaillissait allègrement de la blessure, et Paladinus ne réalisa cela qu'après plusieurs secondes. Il était seul dans la pièce...... mais du bruit, au fond..... il avait verrouillé.... non? Il ne savait plus. De son autre main, il caressa la première, solidaire qu'elle était. Alors, Paladinus se força à calmer sa respiration. Prélat, Support du Très Haut, il ne pouvait faiblir. Ses tempes s'affirmèrent, les agitations se tempérèrent. Il souffla. Inspira, puis expira de nouveau. Calme, et volupté. Il grimaça et se mit à faire bouger la lame plantée dans la table; saisissant le manche par le couteau, il le fit coulisser.... vers le haut.... La douleur avait été souhaitée par le Très Haut, il ne lui revenait pas de la refuser.... juste de l'accepter. Cette douleur. Cette douleur..... Paladinus, garde, ton, calme....

Un coup sec se fit et Paladinus rouvrit les yeux. La lame était sortie! Il resta ainsi, prostré, pendant quelques secondes, incapable de comprendre. Puis, ce fut le déferlement.

Eliane revint d'un coup dans la pièce, telle une furie, et il releva la tête, souriant. A mi-voix, il reprit ses prières.


Mon Père, aide-moi, Sois ma force, Sois mon bras, Sois ma vigueur, Sois mon impétuosité, Sois la tempête qui se déchaîne, qui abat le pêcheur, le noie, et dans ses tourbillons, emporte l'Abomination...... Seigneur, Sois là, Aide-moi, Guide-moi..... Je T'en prie.

Eliane s'activait, et déjà des coups secs se faisaient entendre. Elle voulait passer par.... la fenêtre! La Catin! Mais que croyait-elle!?! Le Sans Nom l'aiderait peut-être à fissurer l'ouverture..... mais le Très Haut et lui-même la traquerait, jusqu'au bout....... et il achèverait l'oeuvre! A pas de loups, il mit le couteau dans sa main non blessée, et s'approcha d'elle. Un pas, tranquillement, deux pas, nouveau coup sec, la fenêtre tient encore, deux petits pas, la fenêtre commence à lâcher, un dernier pas..... la fenêtre lâche.... et.....

Et d'un coup, il la saisit de sa magnifique chevelure immonde et blonde, il l'empoigna avec une violence dont il n'usait que rarement, pour expier le Démon qui était en lui, et il l'arracha à la fenêtre. Elle cria, et il rit stoïquement. D'un geste sec, l'homme l'attira vers lui puis lui donna de l'autre main, celle qui tenait le couteau, il l'enserra à la gorge.... le couteau, sans même s'en rendre compte, pénétra superficiellement la chair au cou..... et de ses deux mains alors, il la décala, se mettant entre elle et la fenêtre, puis il la poussa de toutes ses forces si bien qu'elle fût projetée contre la commode proche du couloir de l'entrée.... elle tomba au sol. Paladinus, la regarda, un regard haineux se portant sur elle et lui montrant tous les supplices qu'il allait lui faire endurer pour cela.


Alors, Satan....... ton oeuvre est déjà faite, ici, que Tu veuilles..... me, quitter?

Il rit à nouveau, mais plus doucement. La main qui tenait le couteau laissait toujours du sang filer, mais il s'en moquait bien. Il la leva vers sa bouche, ferma les yeux, et mit le couteau vers le haut. Il essuya la plat chaud de la lame sur sa joue, faisant ainsi naître une sombre trace rouge. Sentant l'excitation monter en lui, l'odeur proche du sang de même que la douleur à la main, se rappelant ainsi aux supplices qu'il aimait à s'infliger, il se sentit durcir et avoir envie de la prendre violemment, comme cela, en la déchirant et en la frappant, à même le sol. Mais.... cela viendrait, en temps et en heure..... il la regarda de nouveau et sourit. Et s'approcha, à petits pas, la dominant de toute sa carrure et toute sa force. Il était improbable que quelqu'un l'eût entendu. Dans tous les cas, cette éventualité il ne la considérait pas même. Le Très Haut le guidait, et Il n'aurait pas toléré que Ses missions soient remises en question.

Arrivé presque à sa hauteur, il lui donna un coup de pied dans le ventre, violemment, mais sans même s'en rendre compte. Ensuite, il se baissa puis la reprit par les cheveux, et se mit à la tirer à travers la pièce, vers la cheminée.


Alors comme ça..... tu es.....

La voix se brisa net; il la tira une nouvelle fois d'un coup pour l'envoyer dans le coin entre la cheminée et l'entrée.... il venait de sentir une chose. Il avait, les yeux..... hu..... hum..... quoi? .... quoi???? Non, cela n'était pas possible....... cette putain, elle n'aurait pas...... le couteau......

Son pouls s'accéléra violemment, et il se sentit d'un coup devenir fou, impuissant et soumis qu'il se revit, comme à l'époque, au monastère, où...... où avec l'Eden viril......


Invertie, Catin, Putain!!!!!! Démon, je vais t'exterminer, impie hérétique, incestueuse, je vais te!!!! te!!!!! TE!!!!!!!

Paladinus perdit tout sens du contrôle sur lui-même et se mit à la rouer de coups de pied, de poings, et lui jeta même tout ce qu'il trouva sur la table à côté de lui sur elle. La blonde se recroquevilla mais il n'eut cure, continuant ainsi de s'époumoner et de la violenter jusqu'à avoir expié sa faiblesse.... sa lâcheté.... sa féminité..... Après une minute environ, il s'arrêta, et respira longuement. De sa manche, il s'essuya la bouche qui, éructant, crachait sa haine à l'incestueuse. Et se reposa contre la table, épuisé. Sa main ne saignait plus que faiblement. Il la regarda, en boule, et la méprisa. Il lui cracha dessus.

Alors.... Morbleu, tu as d'autres armes cachées? ..... je peux m'assurer de cela, si tu veux.....

Oh, la voir nue..... non pas qu'il eût apprécié, mais il aurait joui d'elle avec le même sadisme qu'il avait éradiqué le Malin ça et là. Il regarda le couteau, dans sa main, et ensuite la cheminée, les tiges de fer, les tisons, puis la fenêtre, le verre brisé. Et enfin le couloir, vers l'entrée, qui lui était proscrit. Il sourit. Il avait bien fait. Les papiers étaient éparpillés sur le sol. Aussi, la Pastorale était momentanément en pause..... mais il devait, la.... soigner. D'un coup sec, il planta la dague dans le bois de la table, laissant sa paume droite dessus. Et de sa voix, il reprit.

Ma Fille, le Très Haut t'aime, et moi aussi. Nous sommes là pour toi..... alors, tu vas répéter.... après moi, ce que je dis......

Une pause. Elle avait intérêt à se soumettre......

"Je suis faible, j'ai fauté. J'ai adoré le Sans Nom.... et je viens, humble, pour me repentir. Le Malin est sur moi, mais le Très Haut est là, Il est là, Il est toujours là. Pour ma faiblesse, j'expierai avec Joie et Jouissance."

Répète, maintenant.... et convaincs-moi.
Nicolas.df
L'Italien avait été agréablement surpris par la missive d'Eliane. Elle avait décidé de s'occuper sans plus attendre de sa pastorale, ce qui était une excellente nouvelle et rapprochait d'autant la perspective du mariage. Hélas, Shynai avait annoncé une réunion du collège des juges en vue de délibérer sur plusieurs verdicts en attente, ce qui augurait de plusieurs heures de débats enflammés sur d'obscurs points de droit. Et même si en temps normal, cette perspective aurait été réjouissante, il se sentait un peu coupable de ne pas pouvoir être présent pour sa fiancée. Il chargea donc Malphas de lui porter la réponse suivante :

Citation:
Chère Eliane,

Je vais probablement être bloqué à Paris plus longtemps que je ne l'avais prévu, et je ne pourrai vous accompagner au presbytère. Je vais en revanche rentrer à bride abattue dès que possible, de sorte que vous puissiez me raconter votre première journée, et que je sois présent pour les suivantes.

Je suis en tout cas agréablement surpris que vous ayez décidé de prendre l'initiative de votre pastorale, je sais à quel point le monde religieux vous semble menaçant. Je ne connais point ce père Paladinus mais j'espère qu'il saura rendre les choses agréables.

Quand vous en aurez fini avec cette formalité, j'aimerais que vous quittiez l'auberge pour venir vous installer à la maison. Tourte a préparé une deuxième chambre et il est déjà impatient de vous rencontrer. A moins bien sûr que vous ne préfériez loger à part jusqu'au mariage, ce que je comprendrais, même si Verneuil n'est pas un haut lieu de ragots.

Dans l'attente de vous retrouver,

Votre fiancé

_________________
Eliane_
Une faille, une minuscule faille qui lui avait coûté une douleur vive au niveau du coude et qui remonte jusqu’à la naissance de son épaule. Massant légèrement son bras, elle s’apprête à recommencer à nouveau, le coude est lancé mais il ne vient pas frapper la vitre. Une main se glisse dans sa chevelure, l’empoigne et l’éloigne de la fenêtre. Le cri enfin sort de ses lèvres, brûlant sa gorge, la douleur est clamée alors qu’elle était loin de s’attendre à ce genre d’attaque…Elle le pensait cloué à même la table, souffrant simplement, immobile…
Attirée contre lui, le souffle se coupe et sa main se plaque sur celle qui maintient le couteau…sa propre lame qui se rapproche de sa gorge, qui menaçante désire l’entailler. Elle grimace, enfonce ses ongles dans sa chair sans aucune retenue et elle repousse cette main armée avec force. La lame toutefois se glisse sur sa peau, l’entaille et la blonde ne réagit pas. Loin de vouloir crever, loin de vouloir se faire égorger comme un vulgaire animal, elle lutte pour protéger l’intégrité de sa trachée…
Puis le souffle revient, la menace de la dague n’est plus alors qu’elle est projetée avec violence vers le couloir de l’entrée. Son corps chute, heurte le sol de tout son long et sa main endolorie se porte immédiatement sur sa gorge pour en essuyer le sang qui venait à perler.
La folie était là, elle vient à habiter cet homme, se glisser dans ses entrailles, dans son souffle, dans le moindre de ces gestes…La folie propre des fanatiques, aussi destructrices que celle du Sans Nom. Eliane prend appuie sur ses avants bras, redresse son buste et ses iris ne cessent de se planter dans les siens. Il lui fallait voir ce Mal, lui faire face…
Ce n’est plus que l’image d’un prélat qui s’approche d’elle, qui rit de sa souffrance, qui jouit de ses maux à venir. Son cœur bat à tout va lui donnant l’impression de vouloir se rompre, la panique s’empare d’elle malgré son désir de calme. Ce n’est pas la première fois, elle saura y faire face, encore une fois…Seule, à nouveau…
Il s’avance et elle recule, s’empressant de se redresser pour pouvoir répondre plus facilement, mais le pied vient la heurter au niveau de l’abdomen, la contraignant à épouser à nouveau le sol, à étouffer son cri et sa souffrance…Sa main se porte contre son ventre qui la tiraille, le souffle se coupe et elle grimace sous la violence même de son attaque…Entre ses lèvres entrouverte, elle peste…Telle une vipère, elle crache son venin et toute la haine qu’elle peut lui vouer.

Bastardo
*Bâtard...

A nouveau, il saisit sa chevelure et elle est forcée de le suivre, simple vermine trainée dans la boue…Il la rapproche de la cheminée, et elle sent son esprit s’embraser à l’idée que le feu soit désormais si proche d’elle…Tisons, pique rougie…Elle se relève légèrement, à genoux, sa main se porte sur son ventre pour apaiser le feu du coup mais rien ne semble y faire. Un bras se pose au sol, puis deux, animal blessé…lassé.
Sa chevelure blonde tombe tel un fin rideau qui la plonge dans son solitude et la soustraie de cet enfer dans lequel elle est plongée. Elle ne veut plus rien entendre, plus rien ressentir, mais la voix du prélat se fait plus forte, plus endiablée…Elle relève la tête, et le voit se rapprocher d’elle à nouveau signant la fin de ce répit et le début de sa peine.

Les coups tombent sur son corps qui aussitôt se fige dans une position qu’elle a appris à adopter à force d’en recevoir. Les jambes se replient contre son ventre, ses bras protègent son visage et ses oreilles. Elle encaisse, elle protège tous ses organes qui lui sont vitaux…Le dos est exposé et elle se recroqueville un peu plus sous la violence de ces frappes. Il déverse sur elle, une rage qui la dépasse...
Fixée sur sa survie, elle tente de conserver cette position, tente de résister à chaque fois qu’il brise sa défense. Son esprit est vide, incapable de raisonner, troublé par cette scène qu’elle ne pensait plus jamais revivre. Elle sait qu’elle est invertie, elle sait que cela dérange tout autant que son côté incestueux, elle se sait déjà condamnée et pourtant, la mort n’est rien comparée à ces moments où les religieux tentent de la remettre sur le droit chemin et d’expier ses fautes…

Soudain les coups cessent de pleuvoir et elle ressent alors toutes ses douleurs éparses. Dos, bras, jambes sont essentiellement touchés…Sa carapace lui aura évité le pire et pourtant à ce moment-là, elle était incapable de se redresser à nouveau et de lui rendre ce crachat de dégoût. Ses paroles traversent son esprit, sans trouver l’attention qu’elles méritent, elle cherche simplement à retrouver son souffle, à calmer ces douleurs si vives qui la brisent.
Mais ses dernières paroles la frappent en plein visage. La soumission était désirée...Eliane qui trop fière avait craché sur le culte, encaissé chaque souffrance au couvent jusqu’à ce que son corps n’en puisse plus. Ils désiraient tous la même chose ces âmes damnées, la faire plier, la réduire à l’état de putride putain, de pécheresse qui n’est bonne qu’à être brûlée…

Son corps se déplie et elle grimace, inspire plus fortement alors qu’elle lutte contre ces douleurs qui lui lancent. Il lui faut du temps pour réussir à s’agenouiller, pour réussir ne serait-ce qu’à prendre appuie sur ses jambes et à déplier son échine et ses bras. Elle ne verse aucune larme malgré son envie de déverser un torrent.Elle ne lâche aucun cri alors qu’elle ne désire qu’une chose, extérioriser cette souffrance qui la fait trembler…Son visage simplement se relève pour l’observer et sa main se glisse vers le foyer pour s’emparer d’une bûche presque consumée.

Io, espiare le mie colpe? Puoi crepare!!
*Tu peux crever pour que j'expie mes fautes.

Son bras se tend et elle jette le tison en direction du visage du prélat…La douleur se déverse par la violence de ses mots, le poids de ses paroles et la folie de son geste. Oui, il peut crever ce fils de chien de la vouloir à nouveau fléchir. Ils peuvent tous brûler dans les flammes du Sans Noms ces assassins...

Ses iris se gorgent de haine et sous la force réclamée par son geste, elle sent cette nausée qui la saisit, ce haut le cœur qui vient de ces entrailles malmenées…L’échine se plie, la blonde peine à retrouver son souffle et cette tiédeur qu’elle crache, dégage de sa gorge n’est autre que son propre sang. Le corps chancelle et essuyant du revers de sa main ses lèvres teintées de pourpre, elle reste immobile un court instant…

brucieremo insieme...
*Nous allons brûler ensemble...

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@citation de Joris-Karl Huysmans.
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